Un ptit verre et ça repart! [PV J.C.]

Que cette fin d’année était agréable, la température revenait peu à peu à la hausse et les élèves se divisaient à présent en deux catégories distinctes : ceux qui stressaient comme des malades pour leurs exams et les quelques dernières interros, et ceux qui prenaient la vie du bon côté en en foutant pas une. Inutile de vous préciser que Lellia faisait partie de cette dernière catégorie. En effet, si jusqu’à présent la Gryffondor avait cherché à ramener un maximum de points à sa maison en participant activement à tous les cours, à présent elle se contentait purement et simplement du minimum. De toute manière il n’y aurait personne derrière elle pour la fâcher ou la punir si elle n’obtenait pas la moyenne, alors du moment qu’elle ne perdait pas de points elle ne voyait pas l’intérêt de rester le nez plongé durant de longues heures dans un livre inintéressant au possible. Et puis qui s’intéresserait à ses notes en histoire de la magie ou en divination alors qu’elle voulait devenir joueuse de Quidditch professionnelle ? En fait, tout ce qu’elle avait à faire s’était s’assurer de ne jamais redoubler tout en s’entraînant tous les jours, ni plus ni moins.

Et d’ailleurs, c’était bien dans cette optique qu’elle avait décidé de passer la journée au Pré-au-Lard, loin de tous ces casses pieds qui ne supportaient plus le moindre petit bruit sous prétexte qu’ils devaient réviser pour « l’examen le plus important de leur vie ». Pffff leur vie serait bien misérable si ils accordaient autant d’importance à de telles bêtises. Et Lellia s’était fait un devoir de le faire comprendre à tous les étudiants des autres maisons afin de leur venir en aide bien entendu. Ainsi elle s’était rendue dans tous les lieux stratégique de Poudlard et y avait laissé des sorts à retardement, bein oui, elle voulait pourrir leurs révisions mais il était hors de question qu’elle se fasse attraper par l’autre bonbon rose ou Rusard-haleine-de-chien-crevé-depuis-3-semaines-sous-un-soleil-d’aout. Or, le sort qu’elle avait lancé était très simple, il rendait de manière temporaire toutes les encres séchées ou encore humides invisibles, ainsi les livres se transformeraient en de simples recueils de feuilles blanches comme la neige. Machiavélique n’est ce pas ?

Par conséquent ce matin là, elle avait fait un tour dans la grande salle, dans la bibliothèque mais également dans le parc et autour du lac, elle ne passait pas vraiment inaperçue avec son sourire machiavélique et un tantinet benêt sur les lèvres mais la plupart des collégiens évitaient de lui adresser la parole. D’un autre côté qui aurait pu avoir envie de parler à celle que chacun appelait la mégère ? Pourtant depuis quelques temps elle s’était calmée, en dehors de quelques farces et de la hargne avec laquelle elle s’adressait aux joueurs de Quidditch, elle paraissait même s’être légèrement adoucie. A présent, elle n’hurlait plus sur les élèves qu’elle pouvait rencontrer dans les couloirs mais se contentait de les regarder avec dédain comme tout bon 4ème année se devait de le faire. La vérité ? Elle avait compris que l’amitié n’était pas son truc, à chaque fois elle faisait des gaffes monumentales, s’énervait, insultait et allait même parfois jusqu’à frapper et tout ça pour quoi ? Pour rien du tout puisqu’au final elle se retrouvait toujours un peu plus seule qu’auparavant. Au moins ses aptitudes en Quidditch lui conféraient une certaine popularité et un respect auquel elle n’était pas encore très bien habituée et qui la surprenait toujours de la part des élèves plus âgés ou plus jeunes qu’elle. Le Quidditch devait rendre sympathique ou alors son endurance sous le coup des cognards la rendait d’autant plus inquiétante ? Lellia n’en savait rien mais c’était quand même étrange, après tout ils avaient perdu leur dernier match contre les Serpentards alors pourquoi avait elle droit à des sourires ? Dans son monde, on aurait dû lui lancer des pierres, l’insulter de tous les noms, lui cracher dessus et ne plus jamais lui adresser la parole mais heureusement le monde de Lellia était incroyablement éloigné de la réalité. Une véritable chance !

Quoi qu’il en soit, si elle avait choisi ce jour ci pour frapper les intellos de l’école, c’était uniquement parce qu’une sortie à Pré-au-Lard était prévu. Ainsi, non seulement elle était sûre de ne pas embêter les lecteurs de BD en tout genre mais en plus, elle serait loin des lieux du crime quand ses sorts se déclencheront et ainsi elle ne serait même pas suspectée, et ouais, c’est qu’elle n’était pas si bête quand elle s’y mettait.

Cependant, après bien des détours dans le petit village de sorciers, elle dû se rendre à l’évidence : elle s’ennuyait terriblement ! Même les farces et attrapes de Zonko n’avaient pas réussi à l’occuper plus de 10 minutes ! Avalant une nouvelle chocogrenouille, elle se décida à enfin passer le pas de la porte des trois-balais, endroit dans lequel elle n’avait encore jamais mis les pieds et pour une raison fort simple : lors d’un bal elle s’était montrée ridicule en buvant trop d’alcool et depuis les Serpentards se plaisaient à la faire passer pour une alcoolique notoire ! Or, entrer dans un bar seule pour boire une biéraubeurre n’était sans doute pas le meilleur moyen de mettre fin à ces rumeurs ridicules. Mais n’était elle pas connue pour se moquer éperdument de ce que les autres pouvaient raconter sur son dos ? …humph non en fait pas vraiment mais bon, il était temps qu’elle affronte cette vilaine rumeur, qu’elle soit digne de ses couleurs et qu’elle fasse preuve d’une bonne dose de courage afin de boire une biéraubeurre. Pathétique n’est ce pas ?

Une fois dans le bar, elle dû se rendre à l’évidence : cet endroit lui plaisait ! Se rendant rapidement jusqu’au comptoir, elle commanda une bièraubeurre qu’elle but pratiquement cul sec sous les yeux amusés des piliers de bar se tenant à ses côtés. Des regards amusés qui furent bientôt accompagnés d’éclats de rire lorsqu’elle but sa troisième pinte tout en parlant avec grandiloquence de ses « exploits » au Quidditch. Et oui, quand on s’appel Lellia Windfall le plus difficile n’est pas de se faire remarquer mais plutôt de se faire oublier. Mais, alors qu’elle se retournait après 45 minutes passées sur sa chaise afin de se rendre aux toilettes, elle tomba de tout son long sur le sol dans un grand fracas de verre brisé, elle n’avait même pas remarqué que son tabouret était légèrement plus haut que ce qu’elle pensait. Soupirant avec bruit et énervement elle se releva néanmoins et fit même un petit salut amusé en direction de l’assistance, que pouvait elle faire d’autre de toute manière ? Elle n’allait pas se mettre à pleurer pour une honte qui serait si vite passée….ou pas. En effet, alors qu’elle relevait la tête, elle aperçue une tignasse blonde qu’elle finissait par bien connaître à force. Se retournant instantanément pour dissimuler la gêne qui colorait ses joues, elle inspira un grand coup et piqua le verre de son poivrot de voisin. Erreur monumental puisqu’il s’agissait d’un verre de whisky qu’elle se fit un plaisir de boire cul sec, manquant de s’étouffer avec, elle toussa pendant deux bonnes minutes et eut quelques difficultés à demander la direction des toilettes. Mais bien entendu, comme un malheur n’arrive jamais seul, il se trouvait que les toilettes en question se trouvaient quelques mètres derrière Cooper, autant dire qu’il lui restait trois possibilités :

A. Saluer Julian alors que la dernière fois qu’ils s’étaient vu, il avait été infecte avec elle et qu’elle n’avait rien trouvé de mieux que de pleurer
B. Le snober allégrement et passer pour une rancunière de première
C. Aller uriner dans une ruelle sombre

Dans tous les cas, elle devait aller aux toilettes un point c’est tout, sinon des Serpentards pourraient déformer toute cette histoire et raconter par la suite qu’elle avait vomi dans une ruelle, voir même qu’elle avait commencé à vomir dans le bar dans lequel elle avait fait un strip tease intégrale et avait fini dans la ruelle dans laquelle elle s’était endormi par la suite. Finalement affronter Julian n’était pas aussi terrible que ça ! S’avançant la tête haute, elle ne pouvait s’empêcher de triturer son chemisier. Et oui, même à Pré-au-Lard elle portait continuellement son uniforme, par parce qu’elle l’adorait mais bel et bien parce qu’elle n’avait aucun autre vêtement à se mettre, dénuée d’argent et son oncle ne voulant pas lui acheter de vêtements il ne lui restait plus que cette solution. Tout en avançant elle essayait de trouver quelque chose à dire mais comme toujours c’est dans ces moments là que rien ne vient à l’esprit et que l’on arrive plus tôt qu’on ne l’aurait voulu à destination. Muette et les yeux brillants à cause de tout l’alcool qu’elle avait ingurgité, elle regarda un instant le garçon avant de finalement s’asseoir….QUOI ? Mais pourquoi s’était elle assise ? C’était quoi ce plan pourri encore un coup ?

« ‘Lut….ça faisait longtemps….Si tu parles de ce que tu viens de voir à qui que ce soit, je peux t’assurer que tu n’auras jamais d’enfants. »

Accompagnant ses paroles d’un sourire inquiétant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que la discussion commençait bien mal…..et puis, pourquoi le reste de la pièce tournait ?

Pré-au-Lard. Chaque année le jeune Poufsouffle attendait avec impatience le jour où Minerva leur annoncerait qu’une sortie dans ce lieu de villégiature était organisée. Cette année Julian compter en profiter au maximum. Il avait débord prévu de passer au magasin vendant des accessoires de Quidditch pour se racheter une tenue. En effet, lors de son précédent match il avait fait un superbe vol plané dans la boue et même un sortilège de nettoyage n’avait pas réussi à retirer toutes les traces de gadoue. Pour le match qui allait bientôt l’opposer à Gryffondor, Julian ne voulait pas se faire passer pour un clodo de service. Et puis quoi encore ? Le problème est qu’il avait moins de gallions en stock que de doigts sur sa main. Bref, il allait encore une fois devoir prendre la combinaison la moins chère. Julian avait aussi planifié de faire un petit détour par Honeydukes. A chaque sortie à Pré-au-Lard, le Poufsouffle faisait ses provisions pour l’année. Il va sans dire qu’une partie du stock de bonbons était acquise de façon peu légale. Heureusement le garçon ne s’était encore jamais fait prendre la main dans le sac. Avec un de ses amis de Poufsouffle, ils avaient mis au point une stratégie. Julian était chargé de faire diversion en baratinant avec la vendeuse pendant que son camarade vidait une partie des rayons. Ses beaux yeux bleus et ses cheveux platine avaient sans doute un grand rôle dans la réussite de cette mission. Mais ce que Julian préférait à Pré-au-Lard c’était de s’enfiler des bièreaubeurres au Trois-Balais avec ses trois meilleurs potes.

C’est ainsi que Julian réalisa le planning qu’il avait prévu le jour J et finit sa journée de cavale assis confortablement sur la banquette des Trois-Balais. Le garçon s’enfonça dans son siège et posa ses pieds sur la table pour montrer à ses potes qu’il se sentait comme chez lui dans ce bar. Après avoir appelé la serveuse et commandé 4 bièreaubeurres,Julian prit la parole afin de leur raconter ses derniers exploits.

« Cet été je vais aller en vacances dans le Devon et mon père a dit qu’il m’emmènerait à Chudley, la ville de la célèbre équipe de Quidditch des Canons. Et vous savez la meilleure ? Comme il connaît la copine de la fille du mec de l’entretien du stade, je vais peut-être avoir la chance de rencontrer Galvin Gudgeon, le célèbre attrapeur ! Et ouai je sais je suis un grand privilégié ! Vous êtes jaloux hein ? »

Julian bu cul-sec la bière que Madame Rosmerta venait de leur apporter sous le regard admiratif de ses camarades et en commanda une autre pour ne pas se trouver à sec. Alors qu’il allait enchainer sur l’histoire de son record personnel de vitesse sur balai, un bruit d’une personne qui vient de s’étaler par terre attira son attention. Julian releva la tête pour visualiser du mieux possible la scène mais ne vit qu’une pauvre fille tentant de se remettre sur son tabouret du mieux qu’elle pouvait. Julian éclata de rire devant le burlesque de la scène.

« Nan mais quelle pochtronne celle là ! Vous avez vu ça ? Sa vie doit vraiment être misérable pour en être réduite à se soûler toute seule…Et ! Regardez ! Elle pique même le verre de son voisin cette clocharde ! C’est une honte, mettez là dehors ! »

Julian n’avait pas vu le visage de la mystérieuse ivrogne mais de toute façon il s’en fichait. Il voulait juste raconter la suite de ses exploits sans être interrompus.

Et donc comme je disais, lorsque je me suis entrainé la semaine dernière j’ai réussi à battre mon record personnel de vitesse. Pour parcourir un anneau à l’autre je met maintenant… mais… pourquoi elle se dirige vers moi celle là ? Pourquoi suis-je toujours un aimant à boulet ?

Pendant qu’il parlait Julian avait vu du coin de l’œil la fille se diriger vers leur petit groupe. Quelle poisse ! Relevant un peu plus la tête, il avait reconnu l’uniforme des Poudlardiens. Qui était donc cette pauvre élève et qu’est ce qu’elle lui voulait ? Julian pensait qu’elle allait juste leur dire bonsoir et s’en aller mais non voilà que l’inconnue s’assit carrément à côté de lui ! Julian pouvait jouer les bons samaritains de temps en temps mais il ne comptait pas faire copain/copine avec une ivrogne.

Alors qu’il allait lui dire de déguerpir, un bref coup d’œil au visage de la fille l’interpella. C’était… LELLIA ! Lellia Windfall, la fille a qui il avait organisé un plan foireux à la cabane hurlante, celle qu’il avait battu de justesse au Quidditch, celle à qui il avait offert un bouquet de brocolis et surtout celle à qui il n’avait pas parlé depuis au moins un an après une dispute dans les serres de botanique. Gloups. Qu’est ce qu’il allait bien pouvoir lui dire ? La situation était plus qu’embarrassante. Et vu avec quel manque de tact il avait parlé pour la dernière fois à Lellia, il pouvait prévoir qu’elle tenterait de se venger de lui ce soir, devant ses amis. Il valait mieux se débarrasser d’eux en premier et quand ce serait fait, il trouverait une excuse bidon pour s’enfuir avant qu’elle le réduise en pâté pour chien. La force et la hargne de Lellia était plus que légendaire, surtout quand elle était énervée. D’ailleurs voilà qu’elle le menaçait déjà de lui ôter sa virilité. Il était temps d’agir et vite ! Julian tenait à conserver ses parties !

« Humm les gars vous deviez pas allez retrouver Basile devant chez Zonko ! » déclara-t-il d’un air qui se voulait décontracté avant de chuchoter à son voisin le plus proche « Je vais m’occuper de cette pochtronne tout seul »

Un petit clin d’œil à son voisin et hop les voilà partis. Julian se retrouvait donc seul avec cette mégère.

« Et toi si tu touches à ma virilité je te promets que tes melons finiront dans une boite de jus de fruits concentrés. »

C’était gore mais bon elle l’avait quand même cherché. Julian voulu se rapprocher d’elle pour lui rendre son sourire inquiétant mais l’odeur qui s’évaporait de la bouche de la jeune fille le dissuada immédiatement. Changeant de stratégie, Julian décida de jouer le mec qui faisait comme si de rien n’était. Lui parlant comme à une bonne amie d’enfance qu’on retrouve par hasard, il poursuivit d’une voix calme et posée, en parfaite imitation du bon Pouffy sociale.

« Sinon à part ça comment vas-tu ma chère ? Les cours, les amis, les amours, tout est parfait ? Ah au fait je ne te propose pas de t’offrir un verre, j’espère que tu ne m’en voudras pas »

Et voilà que c’était reparti pour un tour, à croire qu’ils ne pouvaient réellement pas se voir ces deux là. En quelques mots ils avaient déjà remis la machine en route et avaient retrouvé leurs bons vieux travers, lui qui ne pouvait rien lui dire de sympathique et elle qui ne faisait pas le moindre petit effort pour arrêter l’escalade de violence. La seule question qui venait réellement à l’esprit de la Gryffondor en cet instant était : quand en viendraient ils aux mains ? Non parce que bon les petites gentillesses ça allait bien un moment mais ils allaient bien finir par craquer, par démontrer par les gestes leur désamour commun ! Ou alors ce serait vraiment un exploit, voir même un pur miracle, une chose était sûre en tout cas, si ça n’avait pas été un garçon elle lui aurait déjà refait le portrait à sa manière ! Bein ouais, si Lellia n’était pas vraiment connue pour sa gentillesse légendaire c’était bien pour une raison. Cependant, en cet instant précis, la 4ème année ne pensait pas à tant de choses, sa relation avec Julian était certes tendue mais ce n’était rien en comparaison de son envie pressante ! Mine de rien les bièraubeurres avaient eu la fâcheuse manie de la saouler mais en plus de l’appeler aux toilettes de toute urgence.

Or, comme il n’était pas question pour elle de se lever maintenant et de prendre la fuite comme une malpropre elle faisait son possible pour ne pas trop bouger de son siège et garder son sérieux, ce qui en cet instant précis se résumait à fixer le Poufsouffle en faisant le moins de grimaces possibles. Comme à son habitude Julian commença à lui parler sur un ton sympathique, parlant de tout et de rien comme si de rien n’était, mais cette fois ci, la Gryffondor savait parfaitement où il voulait en venir ! Dès qu’il en aurait l’occasion il lui enverrait une vanne bien sentie au visage et elle n’aurait plus qu’à lui en envoyer une à son tour jusqu’à ce qu’ils décident de se quitter en faisant un maximum de bruits dans le bar déjà plutôt bruyant. Par conséquent, elle avait deux solutions, soit elle répondait avec gentillesse et essayait de calmer le jeu dès maintenant, soit elle lui répondait en disant directement ce qu’elle pensait….inutile de dire qu’une Lellia saoule n’a pas suffisamment de recule pour choisir entre ces deux solutions, bien au contraire, réfléchir avant de répondre ne lui était même pas venu à l’esprit, et elle lui répondit à peu près en ces termes.

« Pas la peine d’essayer de m’embabarbouiller de bêtises Cooper, t’as oublié que je te connaissais et que je sais pertinemment que tu préférais te couper la langue avec les dents pour la donner à manger à un Serpentard plutôt que de me parler ! Alors tais toi et dis moi seulement que tu ne vas parler de ça à personne, j’ai pas besoin de publicité supplémentaire !»

Ouch ! C’est que la Lellia saoule parlait un petit peu trop….mais il l’avait bien mérité non ? Avec son hypocrisie et sa mauvaise foi, avec ses petits yeux mesquins qui disent « casse toi » et sa petite bouille de playboy ~~qui dit « embrasse moi »~~ ! Rah, plus elle le regardait et plus elle avait une envie irrépressible de…de….de lui renverser quelque chose dessus pour voir si il changeait de couleur quand on le mettait dans l’eau ~~comme les petites voitures de mon enfance~~ peut être qu’il deviendrait tout rouge à cause de la colère et de la honte…c’était tellement tentant !

Mais non, elle ne devait pas, si elle faisait une chose pareille c’était sûr qu’il raconterait ce qu’il avait vu à qui le voudrait et adieu sa belle réputation de…nan en fait, elle n’avait pas de belle réputation mais elle ne s’arrangerait pas non plus. Par conséquent, il ne lui restait plus qu’une seule solution, se montrer sympathique avec ce cornichon. Autant dire que c’était parfaitement impossible et qu’en plus il n’y croirait pas une seule seconde. A moins bien entendu qu’elle ne fasse passer cela que comme un effet secondaire de l’alcool, une sorte de Mister Windfall, en gentille.

Elle regarda pendant un instant du côté du bar et fit un mouvement de tête qui fut apparemment immédiatement compris par la gérante, ce qui eu pour effet non négligeable de faire apparaître quelques secondes plus tard deux pintes de bieraubeurres sur la table des deux collégiens.

« C’est cadeau, et comme tu peux le remarquer je n’y ai pas touché, par conséquent il n’y a rien de non naturel à l’intérieur. C’est …un pot de l’amitié ou de réconciliation….de trêve plutôt. Non parce que bon perso j’en ai un peu marre de ce jeu de massacre, c’est rigolo quand c’est pas trop lourd mais là ça devient carrément malsain, alors je propose une trêve, t’es pas obligé de me parler ni de dire quoi que ce soit de sympa, évite juste de m’envoyer des saloperies au visage. Enfin, si c’est pas trop te demander bien entendu. »

Objectif du jour : saouler Cooper ! Raison à cela : Si il est saoul, il ne pourra pas raconter que Lellia l’était sans risquer de se faire découvrir également. Plan infaillible et surtout Lellia paraissait totalement convaincue par ce qu’elle racontait. Normal étant donné qu’une partie d’elle-même l’était. Même si elle adorait ce petit combat à mort avec le Poufsouffle, elle devait bien avouer que de temps en temps une trêve ne serait vraiment pas de trop, à présent qu’elle avait lancé l’histoire, il ne restait plus qu’à espérer que Julian la suivrait dans cette idée…