[Désolé pour le retard J'ai été pris toute la fin de semaine et du coup je me suis retrouvé avec plusieurs topics en retard, mais voilà tout de même la réponse promise. Je vais faire de monmieu pour ne plus te faire attendre, ou au moins, t'avertir si je ne peux te répondre bientôt ]


Après que lui-même eut confié ce qu'il avait sur le coeur, sa mère l'imita, lui avouant la peine qu'elle éprouvait à être séparée de son fils. Cependant, sa tirade n'était pas une plainte, mais un message d'espoir et de promesses. Elle lui assurait que tant qu'elle vivrait, elle n'aurait de cesse de veiller sur lui. Une bouffée de chaleur vint envelopper son coeur lorsque Drago entendit ses paroles. Il en réalisait l'importance et toute la signification, il savait qu'elle l'aimait.

Aussitôt, l'atmosphère devint particulièrement léger un un sourire se dessina sur les lèvres du jeune garçon. Ils partageaient le même sentiment et le lien qu'il avait cru perdu était toujours présent.

*Il en est de même pour moi. Quoi qu'il arrive, vous garderez à jamais une place privilégiée dans mon coeur et je serai toujours là pour vous aider.*

Il le garda pour lui, mais le regard qu'il lui fit montra bien la réciprocité de son sentiment.

C'est alors que maman Malefoy lui fit une proposition alléchante. Elle l'invitait à choisir un article à la Boutique de Balais et Accessoires de Quidditch. Il eut un faible sourire. Le jeune sportif en lui était touché par l'attention de sa mère qui cherchait à le gâter, à le voir heureux, mais il se souvenait aussi de la dernière fois qu'il était venu.

C'était alors son père qui l'accompagnait pour faire l'achat de ses fournitures scolaires. Lorsqu'ils étaient arrivés à au fameux magasin de Quidditch, il lui avait refusé l'Éclar de Feu - le balai le plus performant du monde. Ce n'était pas tant le refus qui l'avait ébranlé que le ton qu'il avait employé.

"On en reparlera quand tu auras enfin mis la raclée à ce sale Harry Potter."

Effectivement, Lucius Malefoy ne s'était pas remis de la défaite que son fils avait subi devant les Gryffondor lors de sa deuxième année, alors que Drago avait perdu le Vif d'Or aux dépens de Potter. Le jeune garçon s'était alors aperçut d'une chose qu'il avait toujours su en son for intérieur, sans jamais se l'avouer. Son père ne voulait de lui qu'en tant que champion, il n'acceptait pas la défaite. Drago devait sans cesse se montrer à la hauteur, il devait se montrer digne de porter le nom que lui avait légué son père, sans quoi, il le renierait sans doute.

Chaque pensée qu'il avait envers son père lui procurait un léger pincement au coeur.

"Il y a bien quelque chose en effet... commença-t-il."

Mais en se retournant vers sa mère, il s'arrêta dans un soupir. Il n'allait quand même pas s'abaisser à aller voir "maman" parce que "papa" ne voulait pas, elle n'était pas un "second recours". Ç'aurait été pitoyable.

"Désolé... dit-il pour s'excuser de son manque d'enthousiasme. C'est que... Mère, ne trouvez-vous pas que père est... disons... Il n'est pas très..."

Il n'arrivait pas à trouver les mots pour exprimer le fond de sa pensée. Père est froid ? C'était l'attitude naturelle de la famille Malefoy. Absent ? C'était son travail au ministère qui l'acaparait et on ne pouvait l'en blâmer. Malgré tout, Drago sentait un vide à l'intérieur quand il passait un long moment sans avoir de nouvelles de son père. Et quand il était avec lui, le vide se comblait, mais par la froideur, le poids, - la peur ? - de ne pas être à la hauteur de ses attentes.

D'un geste de la tête, il chassa ses pensées sombres pour se concentrer sur sa mère, qui attendait toujours patiemment, avec un intérêt poli, qu'il lui réponde.

"J'ai vu un très beau balai, le meilleur, mais père juge que je ne suis pas digne de l'utiliser... finit-il par dire."

Il hésita un instant, mais il voulait connaître l'avis de sa mère sur la question.

"Croyez-vous qu'il me juge indigne de porter son nom ?"

Car malgré tout ce que lui faisait vivre son père, Drago voulait absolument le rendre fier. Depuis sa jeunesse, il lui avait appris à tirer prestige du nom de Malefoy et de la pureté de son sang, il lui avait appris à se comporter comme quelqu'un de distingué et de supérieur et ses principes étaient encrés en lui. Bien que parfos, dans des moments perdus, l'adolescent s'était laissé aller à remettre en questions ses valeurs, il n'en restait pas moins qu'il désirait ardemment se montrer digne du fardeau qu'était le sien, l'héritage de la famille Malefoy.

[Je suis vraiment désolé maman . Vraiment, sincèrement. Manque d'inspiration, manque de temps, mais surtout pas manque d'intérêt. Jamais. Manque de respect, peut-être, pour toute cette attente injustifiée. Si c'est le cas, je m'en excuse. ]

Drago qui avait toujours eut le meilleur pour lui ne s'en apercevait peut-être pas, mais Narcissa Malefoy était sans doute la meilleure mère qu'on pouvait avoir. Elle était aimante, attentionnée, généreuse, compatissante, elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour lui et le chérissait de tout son amour. Lucius Malefoy lui, venait en quelque sorte rééquilibrer la balance par sa froideur et ses attentes plus qu'exigentes. Ses parents représentaient deux exemples opposés et il arrivait que Drago se sente quelque peu perdu entre les deux. Bien sûr, ils favorisaient tous les deux les mêmes valeurs de noblesse et de pureté, mais Lucius n'admettait aucune erreur. Il voulait faire de son fils un homme dur et froid, tout comme lui, et digne Mangemort. Narcissa elle, semblait vouloir le contraire. Elle semblait considérer que son mari n'agissait pas toujours correctement alors qu'il lui devait être un modèle pour Drago.

Ainsi, le jeune Malefoy se retrouvait parfois perdu, ne sachant plus lequel de ses parents satisfaire, pour qui agir. L'éventualité d'agir seulement pour lui-même, pour son propre bonheur, était bien évidemment exclue.

Pourtant, ces derniers mois, l'héritier avait eut quelques audaces qui ne plairaient peut-être pas aux parents... Le bal de Noël qui avait eu lieu quelques trois mois plus tôt (nous sommes toujours un an en arrière ici, ne l'oublions pas) avait été l'occasion d'une rencontre. Une fille. Drago et elle avaient été jumelés pour l'échange de cadeau traditionnel et, eux qui n'étaient pourtant pas partis sur un très bon pied, partirent justement du bal côte à côté, mais dans la main, yeux dans les yeux... (Le comble du romantisme quoi !) Le jeune homme ne l'avait pas mentionné à sa mère. Ni a son père. Ni à qui que ce soit. Après quelques temps, les rumeurs s'étaient mis en marches et avaient fait leur chemin, mais le blondinet qui habituellement adorait être sous les feux des projecteurs s'étaient fait discret de ce côté.

Le fait est que cette relation était différente de toute celles qu'il ait pu partagé jusqu'alors. Plus sérieuse. Beaucoup plus. Dès les premiers instants, il avait ressenti une très forte attraction, mais surtout une très forte complicité envers elle. Une complicité telle qu'il n'avait connu qu'avec une seule personne auparavant ; la ravissante femme qui se trouvait devant lui en ce moment sur le Chemin de Traverse.

La Blonde s'évertuait à lui expliquer les actions et l'attitude de son père. Si quelqu'un le connaissait vraiment, c'était bien elle. Elle lui affirmait que Lucius l'aimait, qu'il avait simplement une manière un peu "spéciale", selon ses termes, de le démontrer. Drago aurait bien aimé le croire, mais il ne le pouvait pas. Narcissa l'aimait, il le savait, mais son père n'aimait que lui-même, il en était sûr. Il se contenta d'acquiescer faiblement, rien ne servait d'essayer de discuter, son idée était ferme. Et bien qu'il l'aime inconditionnellement aussi, il ne pouvait nier que sa mère essayait de le "couver".

Pour soutenir subtilement son point - comme quoi son père ne l'aimait pas - il parla du refus de ce dernier de lui offrir l'Éclair de Feu. La réaction de sa mère fut immédiate. Elle déclara qu'elle n'était pas d'accord avec son mari et que, comme il tentait lui-même de s'en convaincre, Potter n'était pas meilleur que lui, seulement plus chanceux. À ses dires, il eut un sourire. Narcissa savait sans aucun doute comment s'y prendre avec lui. Toutefois, il voulut poser une dernière question sur son père. Une crainte qui le tracassait depuis toujours. Une charge qu'il portait et dont il voulait absolument se montrer à la hauteur.

« Croyez-vous qu'il me juge indigne de porter son nom ? demanda-t-il, expectatif.

- Drago, comment peux-tu penser une chose pareille ? Nous sommes si fiers, ton Père et Moi-même, d’avoir un fils si exceptionnel, et le plus beau cadeau que l’on puisse te faire pour te remercier d’être si unique, c’est bien de t’offrir notre nom. »

La réponse de sa mère étira son sourire et lorsqu'elle insinua qu'elle pouvait bien lui faire une petite gâterie en gardant le secret, il dut se retenir pour ne pas démontrer de marque d'affection en public - noblesse Malefoy oblige. Rassuré par ses propos réconfortants, l'atmosphère reprenait sa légerté et Drago adopta l'air malicieux qu'arborait sa mère.

« Si vraiment vous voulez m'acheter ce balais, je crains ne pouvoir combattre votre volonté, fit-il avec un air de complicité entendu.[i] Je sais bien que votre détermination est inébranlable... »

[i]Il lui adressa le sourire éclatant qu'elle lui avait légué (Lucius ne souriant jamais...) et lui offrit son bras afin d'entrer dans la Boutique. Lorsqu'ils franchirent le seuil, plusieurs têtes de clients intrigués se tounèrent en leur direction et Drago haussa légèrement le menton. Il éprouvait beaucoup de fierté du fait d'être accompagné d'une femme comme sa mère. Il n'était pas sans ignorer le charme qu'elle dégageait. À la lumière de la boutique, sa chevelure dorée ondoyait et sa peau semblait briller. Alors qu'elle tournait la tête pour observer le balai en question, peut-être était-ce du à l'angle par lequel il la voyait, mais il crut reconnaître en elle les traits d'Erylis. Ses yeux étaient bleux azurs au lieu du noir de ceux d'Erylis, mais la même lueur brillait, la même profondeur. Ses cheveux aussi étaient d'une couleur tout à fait contraire, pourtant ils tombaient de la même manière, avec autant de grâce.

Le jeune homme cligna des yeux mais l'impression ne disparaissait pas. Il continuait de fixer sa mère, d'observer ses traits qui lui rappelait sans équivoque sa bien-aimée. Bien vite, il sentit le besoin d'expliquer la raison qui le poussait à la dévisager ainsi, mais il ne savait pas par où commencer.

« Désolé, c'est juste que... Je viens d'être frappé par la ressemblance... »

Elle ne connaissait probablement pas Erylis, il se résigna donc à tout lui raconter. Peut-être serait-elle déçue qu'il ne lui en ait pas parlé avant, mais maintenant il sentait qu'il devait se confier à elle. S'il ne le faisait pas avec elle, avec qui pourrait-il le faire ?

« Mère, il y a quelque chose que je dois vous dire et cette boutique de balais surpeuplée me semble être l'endroit parfait pour des confidences. »

Il jeta un regard rapide autour d'eux et repéra un coin plus à l'écart où ils pourraient discuter sans être gênés par les clients. Il prit la main de sa mère et l'attira poliment derrière lui.

« Voilà, il y a quelques mois, au Bal de Noël, j'ai rencontré quelqu'un. Une fille. C'est ma petite amie. »

Il avait mille et unes choses à dire à son sujet, mais préféra se taire pour l'instant. Il redoutait la réaction de sa mère, mais en même temps tenait absolument à voir ce qu'elle en pensait. Soit elle serait déçue qu'il ait tant attendu avant de lui en parler, soit elle serait touché qu'elle lui en parle. Quoi qu'il en soit, il espérait de tout coeur qu'elle soit contente pour lui.