Solenn Saterlang (Serdaigle)

Nom : Saterlang
Prénom : Solenn
Age en HJ : 15 ans
Age du personnage : 11 ans
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A posteriori, tout cela n’avait pas vraiment l’air aussi horrible que Ivan avait pu le dire. Il fallait toujours qu’il exagère, celui-là. Mais, si l’on exceptait les regards appuyés de tous ces élèves curieux et discourtois, la répartition n’était pas une épreuve des plus difficiles, puisqu’il ne s’agissait apparemment que de placer une vieille loque (enfin, il paraît que c’était un chapeau… Solenn était bien contente de n’avoir jamais dû en porter de pareil, tout au moins avant ce jour.), une loque, donc, sur sa tête, et celle-ci, après avoir fouillé sa cervelle de fond en comble, envoyait le pauvre élève dans l’une ou l’autre des maisons.
Ce ne devait pas être très agréable, mais au moins n’était-il pas question, comme le lui avait laissé entendre Ivan, son cher frère, de combat contre une chimère immortelle, qui décidait après le combat de quelle maison vous étiez digne. Les victorieux allant bien-sûr à Serpentard. C’était un des traits caractéristiques de la famille, cela, l’adoration pour Serpentard. Il faut dire que cette maison représentait assez bien tout ce dont la famille Saterlang avait toujours rêvé, sans jamais pouvoir l’obtenir : la Réussite, déjà, mais aussi la fierté, le pouvoir, … Tout cela, c’était l’idéal absolu des parents, Eileen et John.
Après tout, ils n’avaient guère eu droit à tout cela dans leur vie, les pauvres. La mère, en effet, avait étudié à Gryffondor, mais n’avait eu là-bas que peu d’amis, et peu de réussite scolaire au surplus, ce qui l’avait laissée persuadée que le Choixpeau s’était trompé de maison. Quant au père, John, il avait lui toutes les malchances du monde en matière de sorcellerie : c’était un Cracmol ! Mais de cela, Solenn n’avait en aucun cas le droit de parler à quiconque… Quelle honte pour la famille ! Bien heureusement, la dévotion de Mister Saterlang à l’envers de la famille Rookwood lui avait permis d’obtenir un poste comme employé de bureau au Ministère. C’est là qu’il avait rencontré Eileen, qu’il séduisit malgré son absence de pouvoir, et épousa bientôt. Or, tous deux avaient donc cette si grande admiration pour cette maison de Serpentard, qu’entre toutes ils jugeaient la plus noble. Et dans laquelle ils désiraient plus qu’ardemment que leurs six enfants fassent leurs études. Les deux premiers, Andy et Ivan, avaient répondu à leurs attentes, le premier ayant été membre de l’équipe de Quidditch qui avait si longtemps remporté tous les matchs de Poudlard, avant d’intégrer l’équipe des Faucons de Falmouth, le second, encore élève en cinquième année, réussissant des études plutôt brillantes, et tous deux dans la maisons que leurs parents admiraient tant.
Oui, mais voilà. Aujourd’hui, leur troisième enfant, Solenn, cette petite blondinette aux cheveux mi-longs, aux traits délicats et aux yeux verdâtres, la première fille de la fratrie, allait entrer à Poudlard, et, ainsi que l’espéraient ses parents, entrer chez les Serpentards, pour suivre la trace de se valeureux aînés. Enfin, c’était ce qu’ils espéraient. Bien-sûr, la jeune fille, qui n’avaient jamais voulu attrister ses parents, et aurait surtout aimé qu’ils soient fiers d’elle, aurait voulu être répartie à Serpentard. Mais elle était si différente de ses deux frères, ses frères ambitieux, fiers, pleins d’orgueil et de verve, rusés et débrouillards. Elle avait toujours eu un tempérament plus calme que ces deux là. Combien de fois ses parents désespérés l’avaient-ils pressée de rejoindre ses frères qui jouaient au Quidditch, ou à d’autres jeux tout aussi dangereux, quand elle se contentait de lire, ou, plus souvent encore, d’étudier ses partitions, son violon à la main ! Non, Solenn, n’avait sans le moindre doute pas le même tempérament que ses frères. Elle, elle préférait rester à rêver, ou à jouer de son cher violon, la tête dans les nuages vaporeux de son propre petit monde, et ce depuis toujours. La jeune fille n’avait jamais non plus brillé dans les cours de Potions, ou de Défense contre les Forces du Mal, cours de base, extrêmement simples, peut-être, mais cours tout de même, que lui donnait un précepteur employé par ses parents. Elle avait toujours été plus livresque que pratique, et si elle excellait dans le raisonnement, la logique et autres disciplines de l’esprit, elle était si maladroite de ses dix doigts que lui mettre une baguette entre les mains relevait du crime contre l’humanité. Et puis, il y avait cette timidité, cette réserve, et même parfois cette peur des autres chez la jeune fille, qui lui paraissaient si mal coller avec la maison qui ornait tous les rêves des membres de sa famille. Solenn, cependant, qui avait toujours eu à cœur de se faire un peu remarquer par ses parents, peut-être à cause du nombre de ses frères et sœurs, mais aussi de la gloire qu’avaient ses deux aînés auprès de ses géniteurs, aurait donc espéré aller à Serpentard, car elle imaginait fort bien la déception qui serait celle de ses parents si elle allait dans une autre maison. Oh, ils ne la rejetteraient pas, bien-sûr, elle était tout de même leur fille, mais elle savait combien ce serait baisser dans leur estime. Elle avait cependant tout à craindre, car tout ce qu’elle avait entendu à propos des Serpentards allait à l’encontre de tout ce qu’elle savait, ou pensait savoir d’elle-même. N’eût-ce été que les sourires fiers des élèves vêtus de vert et d’argent qui trônaient attablés à l’une des longues tables de la grande salle. Et puis, même si elle ne l’avait jamais dit à personne, (oh, combien cela aurait indigné ses parents !), elle avait toujours détesté les serpents. A tort ou à raison, elle n’aurait su le dire.
Ainsi, Solenn était désormais dans la Grande Salle de Poudlard, à attendre l’heure du Jugement Dernier, s’il est permis de s’exprimer ainsi, à attendre donc que ce fichu Choixpeau choisisse la maison où elle passerait l’ensemble de sa scolarité, et qui devrait décider du reste de sa vie. La jeune fille, cependant, n’était pas très patiente, et comme son nom, comble de malheur, était dans les derniers de l’alphabet, elle allait devoir attendre. C’était quelque chose de très désagréable, en vérité, que de voir tous les élèves de première année se mettre le chapeau sur la tête, puis aller, nerveux, souriant ou renfrogné, rejoindre ceux de la maison qui lui était destinée, tandis qu'elle, avec les autres qui restaient, se sentait regardée, observée, jaugée, de plus en plus bien-sûr, proportionnellement au nombre de personnes restantes, par l’ensemble de l’école. D’autant plus que, superstition peut-être, la jeune fille avait dû laisser son violon dans ses bagages, et que la petite musicienne détestait en être séparée.
Néanmoins, l’alphabet s’égrenait, trop doucement au goût de Solenn, mais, enfin, son tour arriva.

-SATERLANG !!

Et là, comme un soudain renversement de situation, l’impatience disparut, et Solenn souhaita qu’il lui restât encore des heures, ou tout au moins quelques secondes, oh, quelles délicieuses secondes ç’aurait été, avant d’être répartie.
Mais elle devait y aller, et, à pas tremblant, la blondinette s’approcha du Choixpeau, afin que celui-ci décide de son avenir.

Hum...

Ce sera...

SERDAIGLE !