Une amie m'a passé l'adresse.


Ce soir du premier septembre aurait pu paraître banal à n'importe quel moldu, mais ce n'était pas le cas des sorciers. Ce soir était le soir des Répartitions, c'était à ce moment précis que le destin des nouveaux élèves allait être scellé. Tous les élèves étaient tout exités en arrivant devant les portes de Poudlard, mais Aya, elle, ne disait rien, elle était parfaitement impassible et ne laissait rien paraître sur son visage. C'était la première fois qu'elle voyait une école aussi majestueuse, et cela l'impressionnait, mais tous les sentiments qu'elle pouvait ressentir étaient très bien dissimulés. Ses yeux d'un bleu très clair brillaient de milles éclats, même si elle ne disait rien. En effet, sa voix s'était comme enfermée dans sa gorge, et n'arrivait plus à sortir, à la suite d'un évènement tragique de son existence. Les autres avaient essayé de lui demander son nom, mais elle ne les avaient même pas regardés, de peur de passer pour une jeune fille trop étrange à leurs yeux. En vérité, Aya se moquait de l'avis des autres sur elle...

Les grandes portes de Poudlard s'ouvrirent, et le Professeur McGonagall guida les nouveaux élèves dans l'immense Hall d'entrée de Poudlard. Il avait plu pendant tous les voyage, et bon nombre d'élèves étaient trempés. C'était le cas d'Aya, mais elle ne manifestait absolument aucune gêne, elle avait toujours adoré la pluie, elle était pour elle synonyme de mystère, et c'était un enchantement que de pouvoir la contempler. Tel était sa nature, elle se contentait de choses simples, et ne s'embêtait jamais avec des chimères emplies de faux espoirs. Sous le regard bienveillant et sévère du professeur, les premières années devaient attendre dans ce fameux hall. Aya n'en pouvait plus d'attendre avec ces élèves qui discutaient de choses ridicules et sans intérêt, elle préférait hautement la solitude, pensant que c'était la meilleure chose qu'elle pouvait préserver. Durant tout le voyage dans le train, elle avait été seule, enfermée dans son profond silence, le regard perdu dans le vague, comme bien souvent...

Aya n'avait pas toujours été froide et distante avec les personnes qu'elle croisaient. Par le passé, elle avait été une petite fille gaie et parfaitement enjouée. Jusqu'à ce que sa vie ne se brise à tout jamais, et qu'elle sombre dans un silence sans failles...Soudainement, alors que les autres élèves discutaient de leurs futures maisons respectives, Aya ferma doucement les yeux, et pensa à ce qui l'avait fait souffrir durant toutes ces années...Son propre passé.
La jeune fille naquit lors d'une nuit froide de janvier en Islande, une contrée gelée que beaucoup de moldus jugeait sans âme par le passé. Elle naquit dans une famille qui l'adorait, qui souriait, riait presque à chacun de ses pas. Tout était parfait, si bien qu'Aya avait l'impression de vivre dans un rêve magnifique, qu'aucune peine ne pouvait gâcher. Tout était parfait comme dans une comédie théâtrale...Ses parents, Karl et Nenya, étaient Islandais de naissance, et ils exibaient souvent leur fille Aya en se promenant souriant dans les rues de Reykjavik, comme s'ils voulaient montrer à tous leur bonheur si parfait...Ses parents étaient sorciers, et tous deux travaillaient pour le Ministère de la Magie à l'époque.
Un jour où elle était à table avec ses parents, elle leur posa une question qui les fâcha comme jamais elle ne les avaient vus fâchés. Avec sa voix de petite fille, elle leur demanda simplement pourquoi ils étaient tout le temps si joyeux, s'ils étaient vraiment heureux...Mais aussi pourquoi ils n'étaient jamais triste. Ce fut la première et la dernière fois qu'elle prononça de telles paroles. Sa mère renversa son assiette à terre, et son père renversa la table tout entière. Ils lui demandèrent pourquoi à son avis ils faisaient tant d'efforts pour se montrer si agréables...Et cette grotesque mascarade s'est terminée de cette manière brutale...
Quelques minutes après cette violente dispute, Karl enferma Aya dans sa chambre, et se mit à la battre, de toutes ses forces, jusqu'à ce que tout le corps de sa fille soit en sang. Les seuls mots qu'elle fut capable de prononcer fut "pardonnez moi, papa, maman...", mais il était trop tard, la petite fille avait bien compris que plus rien ne serait jamais comme avant...Elle venait de découvrir que ses parents ne l'avaient jamais aimée, qu'elle avait toujours été un poids pour eux, qu'ils l'avaient supportée depuis toujours...Mais finalement, les masques avaient fini par tomber et jamais elle ne pourrait revenir en arrière. Ce jour, ses parents crièrent à qui voulait bien l'entendre dans leur famille qu'ils ne voulaient plus d'elle.
Depuis ce jour, Aya avait été très affaiblie, et elle passait ses journées enfermée dans sa chambre, avec interdiction d'en sortir. Depuis ce jour, elle avait continuellement peur, et elle ne pouvait plus contrôler la colère qu'elle ressentait envers elle même. Dans son coeur naissait un doux sentiment d'espoir, qu'elle ressentait souvent telle une prière avant de rentrer chez elle par le passé. Au début, elle avait décidé d'attendre, impassible, que cela passe, comme un objet qui ne ressent rien, telle une pierre, le jour où ses parents seraient capables de lui pardonner. Elle qui espérait que tout redevienne comme avant, elle s'évanouit un jour en pleine rue, après avoir vomi tout ce qu'elle pouvait. Durant l'instant où elle avait été inconsciente, un jeune garçon avait veillé sur elle, et il fut rassuré lorsqu'elle rouvrit les yeux. Les longs cheveux si noirs de la jeune fille avaient fait un tel contraste avec la neige qu'il avait courut pour voir qui était au beau milieu de la neige...Son père était avec lui, et il emmena Aya à l'hôpital, où une maladie au coeur fut décelée très rapidement. Cette maladie, qui la détruisait à petits feux, finirait par avoir raison d'elle...
Lorsque le père de William, le jeune homme qui l'avait protégée pendant qu'elle était inconsciente lui annonça qu'elle devait rester quelques jours à l'hôpital, elle voulu se lever et partir, elle avait de nouveau peur que ses parents ne soient en colère contre elle, et que son père la batte à nouveau...Elle ne voulait plus qu'ils la rejette, elle ne voulait plus être un poids...Face au père de Will, elle s'accusa, criant que c'était uniquement sa faute, que si tout allait mal, c'était elle qui est était la cause...Sa mère, Nenya, apparut à se moment là et fit taire les cris de la jeune fille. Elle osa lui dire qu'Aya n'avait plus besoin de rentrer chez eux, qu'elle pouvait partir où elle voulait, loin de ses parents...Sa mère semblait si anéantie qu'Aya n'osa rien dire, trop choquée. Elle ne savait plus comment aimer sa fille, et elle lui fit bien sentir au travers de son regard empli de froideur et de dédain. Elle s'écria qu'ils n'avaient plus besoin d'elle, et ce jour là, la vie de la jeune fille s'effondra pour de bon...Will défendit Aya, en criant à son tour qu'elle se sentait coupable alors que rien n'était de sa faute, il attrapa sa mère par le bras avec violence et lui dit qu'il fallait demander pardon à la jeune fille...Nenya gifla le jeune garçon et s'en alla. La jeune fille n'entendit plus jamais parler de ses parents, et elle n'osa jamais prendre des nouvelles d'eux. Ce fut ainsi que sa famille cessa d'exister... Sa vie continua, elle alla vivre chez William et son père les premiers mois, pour se rétablir correctement, mais toute sa vie elle serait fragilisée et sensible de faire des crises violentes..
Plusieurs mois plus tard, il fut décidé au sein de sa famille qu'elle habiterait chez son grand père maternel, Alan. Celui ci n'avait plus de nouvelles de sa fille Nenya depuis des années, et il pensait que c'était très bien comme cela. Il s'occupa du mieux qu'il pu de sa petite fille, mais quelque chose s'était brisé en Aya. Pour elle, vivre dans une petite famille unie à nouveau, qui n'était pas vraiment la sienne, ne faisait que lui fendre le coeur un peu plus profondément, si bien qu'elle n'arrivait pas à prendre ses repas avec eux. Elle souffrait dans cette maison autant qu'à l'extérieur, alors elle s'enfermait dans sa chambre. C'était durant de tels moments que surgissaient sa colère, sa haine et sa tristesse, contre elle même et contre ses parents. Elle se demandait ce qui n'allait pas, quelle erreur elle avait bien pu commettre, si cela avait été inévitable et programmé dès le début? Elle se demandait même si elle devait se reprocher d'être née...Mais à chaque fois qu'elle se perdait dans de telles questions sans réponses, Will aparaissait. Il l'emmenait à l'extérieur, il lui parlait, il la faisait rire, avec une désinvolture telle que jamais Aya ne se sentait mal à l'aise. A chaque fois qu'elle devait se rendre à l'hôpital, il venait la voir et veillait sur elle...En sa présence, Aya se sentait rassurée et oubliait tous ses mauvais souvenirs emplis de tristesse. Il était tellement gentil avec elle que très vite, elle apprit à l'aimer et à l'accepter, comme il l'avait acceptée, elle.
Un jour où son père la surpris dans la rue alors qu'elle souriait, il eut un regard noir et violent...Il la prit par le bras et l'emmena dans un coin désert, au milieu d'une forêt. Il avait un bâton à la main, et il la frappa de toutes ses forces, lui reprochant de se mêler à quelqu'un d'une famille ennemie. Il grava dans son dos un dragon au poignard incandescent, et il lui dit que si elle le revoyait, il tuerait William sans aucune pitié.
Son grand père, qui était partie à sa recherche, la retrouva gravement blessée au milieu de la même forêt, et l'emmena à l'hôpital où elle resta durant de longs mois. Sa vie s'était brisée une seconde fois...Elle devait protéger Will, alors elle devint froide et colérique à chaque fois qu'il lui rendait visite. Elle refusait qu'il la touche, elle souhaitait toujours qu'il s'éloigne et qu'il s'en aille. Cet épisode la fragilisa encore un peu plus, et son coeur fut comme brisé à jamais. Les seuls mots qu'elle se passaient toujours en tête c'était: " William m'a toujours désirée...Il y avait quelqu'un qui me désirait, moi que personne ne voulait, et cela a suffit à me rendre heureuse..."
Lorsqu'elle sorta de l'hôpital, elle était une toute autre jeune fille. Elle ne parlait plus à personne, c'était comme si sa voix s'était enfermée dans sa gorge...William tenta plusieurs fois de lui parler, et il prit l'habitude de venir la veiller le soir, lorsqu'elle dormait et qu'elle ne le savait pas. Il ne cessa jamais de veiller sur elle de loin, mais le coeur d'Aya devint aussi dur et froid qu'une pierre. Elle ne ressentait plus aucune émotion positive, et quiconque osait s'approcher d'elle subissait ses foudres. Sauvage, farouche, elle était devenue aussi insaisissable et imprévisible que le vent...Son visage blanc et fin ne laissait plus transparaître aucune émotion, il demeurait sans cesse impassible, et seuls ses yeux d'un bleu turquoise pouvait briller d'une émotion particulière, la mélancolie ou la haine.
Ses longs cheveux noirs se mirent à refléter la noirceur de son âme et son coeur, ils étaient très longs et la jeune fille prit l'habitude de ne jamais les attacher, car ils cachaient parfois une petite partie de son visage. Elle était d'assez grande taille mais très fine, elle montrait par des tenues proches du corps sa fragilité aparente...Elle ressemblait à sa mère, celle qui avait fini par l'abandonner...Elle possédait deux qualités qu'elle avait hérité de son grand père, le courage et la détermination. Elle avait souvent dû en user pour pouvoir survivre après tout ce qu'elle avait vécu, mais aussi pour continuer à vivre sa passion, le patinage artistique...
Sa vie continua chez son grand père maternel, jusqu'à ce que sa lettre pour Poudlard ne vienne la libérer de son existence terne...

Quelqu'un lui toucha l'épaule, cette personne devait certainement croire qu'elle s'était endormie debout...Elle était toujours dans le hall d'entrée, et elle eut un violent mouvement de recul suivit d'un regard très sombre à l'égard de la personne qui l'avait touchée. Le professeur McGonagall les conduit peu de temps après à la grande salle, afin que chaque élève, dont Aya, soit réparti. Elle avança au même rythme que les autres, et bien qu'elle était très peu rassurée, elle ne laissa rien paraître. Chaque élève se plaça dans une longue file, et elle se rendit bien vite compte qu'elle était la première de celle-ci. Tous les regards étaient sur elle, et elle respira profondément, en sentant sa respiration et les battements de son coeur s'accélérer violemment. Le professeur ouvrit un parchemin et commença à appeller des noms, le premier fut le sien, et c'est ainsi qu'une nouvelle vie commença pour la jeune fille...

" De Merwin, Aya!"

Hummm.....




Je dirais......




SERDAIGLE!