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 Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood
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MessageSujet: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyJeu 22 Juin - 19:12:24

*Titre de ta nouvelle : Destins parallèles
*Présentation de l'histoire: Harry, Ginny... James, Lily... L'histoire se répète. Mais jusqu'à quel point? C'est ce que Harry et Ginny découvriront à leurs dépens dans cette folle course dans le temps où ce dernier peut devenir une bénédiction... ou une malédiction.
*Protagonistes : Maraudeurs, Harry, Ginny...
*Catégorie : Autre, voyages dans le temps
*Genre : Action/Aventures, Amour/Romance
* Nombre de chapitres : Aucune idée!
*Complet : non

Prologue: Fatalité, maîtresse de nos Destins…(1)

Tout le monde connaissait Harry Potter, ce sorcier qui avait par cinq fois échappé aux griffes du Seigneur des Ténèbres, le sinistre Lord Voldemort. Et, à cause de ce dernier, jamais Harry ne fut un adolescent ordinaire… Mais pour une fois – une seule fois! – il aurait aimé être simplement quelqu’un de normal, oublier ses malheurs, oublier… Sirius, oublier Voldemort…Oublier le poids écrasant du rôle qu’il occupait aux yeux de tous. Cesser d’être ce qu’il avait toujours été. Le Survivant et, plus récemment, l’Élu. Pouvoir profiter du moment présent, simplement, en compagnie de Ginny Weasley, la jolie rouquine qui était devenue l’une des ses meilleures amies, au même titre que Ron et Hermione. Peut-être même plus…

Au fil du temps et des vacances, Harry avait presque volontairement évité Hermione et Ron, mais le Terrier, la demeure des Weasley, n’étant pas bien grand, presque fatalement, il se retrouvait aux mêmes endroits que Ginny. Tout d’abord, ils ne faisaient que se tenir compagnie, en silence, perdus dans leurs propres pensées. Puis, au fil du temps, ils avaient commencé à discuter, d’abord de futilités, puis, inexorablement, de sujets plus sérieux.

Au fur et à mesure que les vacances passaient, une confiance, puis une complicité s’était installée… Ce fut même à Ginny que Harry parla en premier de son état d’esprit et celle-ci se montra fort compréhensive… Alors Harry se mit à rechercher de plus en plus la compagnie de Ginny, à chaque fois qu’il en ressentait le besoin… Et ce, même à Poudlard… Bien qu’il se répétait sans cesse qu’elle n’était que la sœur de Ron, il ne pouvait s’empêcher de commencer tout doucement à ressentir quelque chose de plus fort que de l’amitié pour sa charmante amie.

Novembre 1996…Quelque part dans le château…

-Chut! Tu vas nous faire repérer! chuchota Harry.

-Si tu n'arrêtes pas de parler, c'est toi qui vas nous faire repérer! Toi et ton obsession pour Malefoy… Regarde où ça nous a mené! répondit sur le même ton Ginny. Qu’est-ce que c’est, dis-moi?

Harry et Ginny s’étaient retrouvés dans une petite salle du château – un ancien bureau de professeur, - mais il y avait eu un éboulement, dévoilant ainsi une salle jusqu’alors condamnée. De nature curieux, les deux adolescents s’étaient enfoncés dans la pièce d’où sortait une faible lumière argentée. À présent, ils se tenaient devant une grosse bassine de pierre, peu profonde, dont les bords étaient gravés de runes antiques. Une pensine?

-Qu’est-ce que ça fait ici, ça? marmonna-t-il, davantage à lui-même qu’autre chose.

Ginny lui lança un regard interrogateur.

-Pardon? demanda-t-elle.

Harry soupira et passa sa main dans ses cheveux, avant de secouer la tête. Ginny se pencha alors vers l’objet et écarquilla les yeux en lisant ce qui y était inscrit. Elle était passionnée de runes; aucune ne lui résistait!

-Qu’est-ce que…, commença Ginny avant de reprendre sa lecture, mais à voix haute cette fois-ci, dans une langue morte, étrange, mais mélodieuse.

Pendant un bref instant, le temps sembla suspendu puis, brusquement, le sol sembla basculer et les deux adolescents plongèrent tête première dans la bassine. C’était une sensation fort familière aux yeux de Harry pour y avoir déjà goutté plus d’une fois. C’était bel et bien une pensine! Une fraction de seconde plus tard, Ginny et lui tombèrent durement sur un tout autre sol…

-Qu’est-ce qui s’est passé? bredouilla la rouquine d’un air un peu hagard.

Mais Harry ne lui répondit pas : il observait la pièce où les deux amis se trouvaient, fronçant les sourcils.

-Je crois que nous sommes dans un souvenir, déclara-t-il.

Il traversa dans la pièce adjacente et s’approcha de la fenêtre pour observer le ciel où la lune était presque pleine. Tout à l’heure, elle était en forme de croissant. Ginny se leva également et s’approcha du mur opposé à la fenêtre, là où les rayons lunaires éclairaient un calendrier.

-Harry! Viens voir! s’exclama-t-elle.

Harry s’approcha et ce qu’il vit confirma ses soupçons. Un souvenir en effet… De l’année 1971, pour être plus exact.

-Tu as vu? Août 1971! C’est incroyable! s’exclama Ginny

-Pas si incroyable que ça…, répondit Harry. Si ce que je pense est exact, ce qu’on a découvert, c’était une pensine et on l’a enclenchée lorsque tu as lu les runes dessus.

-1971… Mais c’est l’année où tes parents rentrent à Poudlard, non?

Harry leva les yeux vers le plafond, faisant un rapide calcul.

-En effet…

Ginny se mordit la lèvre inférieure. Inconsciemment, Harry lui prit la main et la serra.

-Allons… ne fais pas cette tête! On n’a qu’à attendre la fin du souvenir et on pourra revenir!

Mais Ginny secoua la tête.

-Je ne crois pas… Ce n’était pas très compréhensible, mais les Runes écrites sur la pensine parlaient d’une fenêtre sur le temps, quelque chose qui permettrait de revivre les événements révolus.

-Quoi?

Argh! À quand les dictionnaires langage prophétique-anglais, anglais-langage prophétique? Ginny pouffa. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle sembla remarquer que Harry lui avait pris la main. Elle rougit légèrement et le lâcha, avant de s’asseoir contre le mur.

-Bon… Qu’est-ce qu’on-on-on-on-on fait? demanda-t-elle en poussant un bâillement.

Harry resta silencieux. Que pouvaient-ils bien faire? Ils ne savaient même pas s’ils étaient réellement dans un souvenir ou alors… dans le passé. Quoiqu’il en soit, il avait enfin la chance de rencontrer ses parents… dans une autre situation que le fameux souvenir de Rogue… La voix de Ginny le tira subitement de ses pensées.

-Mais Harry, j’y pense! On pourrait essayer de faire l’inverse! s’exclama-t-elle. Mettre un de nos souvenirs dans la pensine et lire les Runes à l’envers!

-On pourrait essayer…

Harry se mit à fouiller pour sa baguette, tapotant ses poches, les retournant… mais pas de baguette! Ginny aussi faisait de même et les deux amis en vinrent à la même conclusion : leur baguette avait dû tomber lors de l’éboulement. Harry poussa un juron.

-Mais pour ça, il faudrait une baguette! ragea-t-il.

-Ce n’est pas grave Harry…, soupira Ginny. On pourrait peut-être essayer de dormir un peu à la place? On aurait les idées plus claires…

Cette fois-ci, ce fut Harry qui bâilla et il acquiesça. Une douce chaleur l’envahit. Excellente idée! Malgré le grand inconfort que leur donnait le plancher du bureau, leur degré de fatigue était si élevé qu’ils s’endormirent sans peine…

Août 1971… Quelque part dans le château…

Argus Rusard n’aimait pas faire le ménage de bon matin, mais les Elfes de Maison oubliaient parfois certaines salles et, au mois d’août, c’étaient ces salles qu’il fallait nettoyer avec le plus d’ardeur…malgré la chaleur. Heureusement, la canicule n’était pas à son plus haut point à cinq heures du matin. Mais rien ne présageait que le concierge de Poudlard ferait une telle rencontre un samedi matin du mois d’août…

En effet, Harry et Ginny étaient plongés dans les bras de Morphée lorsque Rusard les surprit, mais les deux jeunes se réveillèrent en sursaut. Personne ne pourrait dire qui, de Rusard, de Harry ou de Ginny, était le plus surpris.

-Mais qu’est-ce que vous faites ici? Et au beau milieu des vacances, pardi!

Ginny et Harry se relevèrent le plus rapidement possible et fixèrent Rusard. Que dire? Que faire? Trouver une excuse, oui, mais quoi?

-Je crois qu’une petite visite au bureau du directeur serait de mise, jeunes gens..., siffla-t-il.

Harry et Ginny échangèrent un regard teinté de fatalisme. Les deux étaient arrivés à la même conclusion : ce n’était pas un souvenir!

Ils emboîtèrent donc docilement le pas du concierge. Le trajet jusqu’au bureau du directeur de Poudlard se fit dans le silence le plus complet. Ils arrivèrent bientôt devant une gargouille et le concierge marmonna le mot de passe. Harry crut entendre une friandise quelconque. Était-ce Dumbledore, le directeur? La gargouille s’effaça pour laisser place à un escalier, permettant ainsi à Rusard, à Ginny et à Harry de monter tout doucement jusqu’à l’étage supérieur, devant une solide porte de chêne. Le concierge lança un regard mauvais aux deux adolescents et cogna à la porte. Quelques minutes plus tard, après de nombreux « J’arrive! », le « Entrez! » tant attendu se fit entendre.

La porte s’ouvrit et Rusard et les deux adolescents obtempérèrent. Harry et Ginny réprimèrent un éclat de rire en voyant leur futur directeur. Albus Dumbledore portait une robe de chambre violette avec un bonnet de nuit et sa barbe et ses cheveux argentés étaient attachés avec des rubans rouges.

-Qu’y a-t-il, Mr Rusard? demanda Dumbledore, fatigué, d’un ton un peu morne.

-Ces jeunes gens étaient ici, monsieur, répondit le concierge, d’un air triomphant.

Dumbledore se racla la gorge et tourna la tête vers Harry et Ginny. Il écarquilla légèrement les yeux, semblant être en proie à un profond doute… Son ton changea, plus curieux.

-Et que faites-vous ici? demanda Dumbledore à l’adresse de Harry et de Ginny.

-En fait, c’est une longue histoire, professeur, répondit Ginny, qui prit place dans un des fauteuils.

-Eh bien, j’ai tout mon temps! répliqua le nouveau directeur, désormais plus alerte.

Harry lança un regard en coin au concierge et le directeur comprit le message.

-Mr Rusard, je pense que Peeves fait encore des siennes, déclara Dumbledore d’un ton badin.

Rusard marmonna un juron et sortit du bureau. Il attendit quelques secondes, le temps que les pas de Rusard s’évanouissent et il reprit la parole, avide de vérifier ses hypothèses ou de comprendre…

-Mr Potter? Miss Evans? s’étonna Dumbledore.

Ginny et Harry se lancèrent aussitôt un regard surpris. Quoi?!? Ginny passa lentement une mèche de ses cheveux en arrière de son oreille et décida de prendre la parole.

-En fait, euh… Pas exactement… Je m’appelle Ginevra Weasley, pour ma part.

Harry haussa un sourcil. Ginevra? Il se retint pour ne pas rire et acquiesça.

-Quant à moi, je m’appelle effectivement Potter, mais vous devez peut-être confondre avec James Potter. Mon nom est Harry.

Lentement, le professeur Dumbledore défit l’un de ses rubans rouges, comme pour se ressaisir.

-Bien sûr… les morts ne peuvent pas revenir à la vie…, murmura le directeur, pour lui-même.

Il fronça les sourcils, son regard s’arrêtant sur le visage des deux adolescents. Il semblait établir des liens que lui seul pouvait voir.

-Quoique…, reprit-il lentement.

Harry, qui avait entendu le murmure du directeur, sursauta et pâlit. Comment? M… morts?

-Quelle est la dernière date dont vous vous souvenez? demanda le professeur Dumbledore en fronçant les sourcils.

-Le 17 novembre 1996! répondit Ginny.

-Nous sommes le 17 août 1971…, déclara-t-il.

-Alors, que pouvons-nous faire? demanda Harry.

Le professeur Dumbledore semblait avoir pris une décision. Et Harry craignait d’entendre les prochaines paroles du directeur…

-Eh bien, la technologie dans les voyages inter temporels n’étant pas très avancée, vous devrez rester à cette époque. Mr Potter, vous serez James Potter et vous, Miss Weasley, vous serez Lilyann Evans.

Les craintes de Harry furent fondées.

-Pardon? Professeur! Vous êtes sûrs de vouloir nous donner ces identités? demanda-t-il.

-La fatalité est une chose irrémédiable, Mr Potter. Si elle a décidé de vous envoyer ici, c’est bien pour une raison. Obscure certes, mais il y en a bien une!

Harry resta silencieux en poussant un soupir. Même vingt-cinq ans plus jeune, le directeur de Poudlard tenait des propos incohérents…

-Très bien. Si vous n’avez pas d’objections, Miss Weasley, vous habiterez chez les Evans. Mr Christopher Evans est un cracmol, mais un allié fort précieux et de confiance en ces temps troubles et Mrs Rose Evans est une moldue. Ils ont une fille, Pétunia, qui sera de deux ans votre aînée. Et vous, Mr Potter, vous habiterez chez les Potter. Edward et Joeva Potter sont deux célèbres mage-guerriers travaillant au Ministère – encore une fois, des alliés de confiance - et ils ont une fille, Anthea, qui va entreprendre sa cinquième année à Poudlard. Quant à vous deux, vous devrez entrer en première année.

L’adolescent fatigué des devoirs en Harry se réveilla.

-Comment? On devra recommencer toute notre scolarité? s’indigna Harry.

Le directeur acquiesça. Harry soupira et Ginny éclata de rire.

-Harry, ce n’est pas la fin du monde! Dis-toi que, comme ça, tes devoirs vont être plus rapides à faire et tu auras plus de temps libre! le raisonna-t-elle.

Harry sourit. Elle avait raison, la petite Ginevra… Dumbledore se racla la gorge.

-Vous allez rester ici en attendant que votre famille d’accueil ne vienne vous chercher, déclara-t-il. Je leur écrirai un hibou.

-Vous êtes sûrs qu’ils vont accepter? demanda Ginny, un peu sceptique.

-Oui, répondit Dumbledore. Ils me font confiance. Je les connais bien.

Il n’ajouta rien d’autre, mais montra la porte du menton.

-Vous pouvez disposer, je vous retrouverai dans la Grande Salle dans deux heures. Je suppose que vous connaissez bien le château…?

Harry et Ginny acquiescèrent et quittèrent silencieusement le bureau tandis que le directeur se mettait à écrire les lettres aux familles d’accueil.

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(1) J’écoutais Notre-Dame de Paris lorsque j’ai dû trouver un nouveau titre pour le premier chapitre devenu prologue et je trouvais que cet extrait de la chanson Fatalité allait merveilleusement bien à ma fic.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyDim 16 Juil - 18:06:31

Destins parallèles


(1) J’ai lu quelque part que les jeunes en Grande-Bretagne – et un peu partout dans le monde d’ailleurs – s’appelaient généralement par le nom de famille. Ils n’utilisent que le prénom, - ou un surnom – que lorsqu’ils sont devenus amis.

(2) Selon moi, les étincelles que lancent les baguettes lorsqu’on les essaye pour la première fois ne représentent pas la couleur de la future maison de la personne, mais plutôt la couleur de son aura. Je me suis amusée à associer les personnages de ma fic à des couleurs.

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Première Partie : Les Maraudeurs


Chapitre 1
: James Potter et Sirius Black


Harry errait dans Poudlard, sans but précis. Il n’avait pas tellement faim de toute manière, mais il savait qu’il devrait bientôt se rendre dans la Grande Salle. Tout ce qu’il avait appris tournoyait dans son esprit sans arrêt. Ainsi, James et Lily étaient morts… Il savait qu’il devait faire confiance à Dumbledore, mais il se demandait si le directeur ne serait pas un peu, - juste un peu, - sénile… On ne pouvait pas être son propre père tout de même! Si? Le doute l’assaillait chaque minute un peu plus… Était-il le vrai James Potter ou était-ce simplement un nom d’emprunt? Ne lui disait-on pas qu’il était le portrait craché de son père? Peut-être était-il destiné à faire ce voyage dans le temps, comme l’avait dit le professeur Dumbledore…
Fatalement – et l’usage de ce mot le fit sourire, - Harry se retrouva devant les grandes portes. Il attendit un peu, pour ne pas entrer seul dans la Grande Salle. Ginny ne tarda pas à arriver. Elle avait un air rêveur, perdue dans ses pensées. Harry s’approcha tout doucement d’elle et lui sourit. Ce ne fut que lorsqu’il se retrouva devant elle qu’elle sursauta.

-Harry! Je ne t’avais pas entendu arriver! s’exclama-t-elle.

-N’oublie pas de m’appeler James…Lily! lui rappela Harry en souriant. Mais son sourire sonnait un peu faux.

-On a encore vingt minutes à tuer avant d’aller manger, hmm? demanda-t-elle. Veux-tu aller te promener?

Harry acquiesça et ils sortirent dans le parc de Poudlard.
Le soleil était encore bas à l’horizon et le ciel était parsemé de teintes bleues, rosées, rouges et orangées. Au loin, on entendait un oiseau gazouiller gaiement, saluant la naissance de ce jour nouveau. Une faible brise tiède balayait la cime des arbres. Une journée de canicule s’annonçait encore… Harry et Ginny marchèrent en silence durant quelques minutes. Ginny balaya son regard sur le parc encore endormi de Poudlard, puis brisa le silence.

-Mais je ne comprends pas une chose, Harry.

-James, corrigea-t-il en souriant. Qu’est-ce que tu ne comprends pas?

-Si Dumbledore de notre époque savait que nous ferions ce voyage, pourquoi ne nous a-t-il pas avertis?

-Il a peut-être oublié avec le temps…, répondit évasivement Harry.

Mais effectivement, la question se posait.

-Harry, j’ai si peur qu’on ne puisse jamais revoir notre époque…
Tout le monde me manque déjà et ça fait à peine quelques heures que nous sommes ici.

-C’est vrai qu’il y a de quoi en effrayer plus d’un.

-Les premiers véritables moyens de voyager dans le temps n’apparaîtront qu’en 1983… Et encore… Ce ne seront que des modèles expérimentaux et le Ministère les interdira parce que trop dangereux. Mais nous… mais nous…

-Dans ce cas…, l’interrompit Harry dans un souffle.

Il pourrait faire payer à Queudver sa trahison avant même qu’elle n’ait lieu… Ginny croisa le regard de l’adolescent, qui reflétait une lueur de défi et une pointe d’obsession.

-Mais Harry! Je ne veux surtout pas que tu changes le futur! déclara-t-elle. Si tel est notre destin, il faut y faire face tout simplement!

-Et laisser ce sale rat estropié nous trahir? Jamais!

-Harry! Tu ne sais pas ce qui pourrait en résulter!

Le ton commençait à monter… Oh! Harry avait tellement envie d’être égoïste, juste une fois! Une seule petite fois!

-Tu ne sais pas ce que c’est que de vivre quinze ans chez ces moldus! tenta-t-il de se justifier.

-Et tu ne sais pas ce que c’est treize ans de paix! Pense au monde, Harry! Il n’y a pas que toi qui existes!

-Oh! Mais je ne pense pas seulement à moi! Je pense à Sirius, à Remus, à toi! Et sûrement à d’autres personnes qui ont eu leur vie gâchée à cause de ce rat!

Ginny leva les yeux au ciel et rentra d’un pas rageur au château en traitant Harry d’égoïste. Harry n’essaya même pas de la retenir, mais il lui cria :

-Comprends-moi, Ginny! J’aimerais être égoïste juste cette fois! Tu es si compréhensive d’habitude!

Il ne savait même pas si Ginny l’avait entendu… Tant pis! Au fond de lui pourtant, il savait qu’il ne s’en contre fichait pas tant que ça…

Au bout d’une dizaine de minutes, il rentra à son tour. Il prit le chemin de la Grande Salle où le professeur Dumbledore et Ginny se trouvaient déjà. La jeune fille ignora superbement Harry lorsque celui-ci vint s’asseoir en face d’elle. Un silence tendu s’installa dans la pièce, seulement interrompu par les bruits d’ustensiles et de mastications. Finalement, le directeur brisa le silence.

-J’ai envoyé un hibou à vos familles d’accueil et elles viendront dans l’après-midi.

-Bien, répondit Ginny.

-Parfait, répondit Harry.

Ils avaient répondu indifféremment l’un de l’autre.

-D’ici là, je vais vous jeter un sort pour vous rajeunir jusqu’à ce que vous ayez de nouveau onze ans, reprit le professeur Dumbledore.

-Quand allez-vous nous jeter ce sort? demanda Ginny.

-Si vous avez fini de manger, nous pouvons le faire maintenant, répondit le professeur Dumbledore.

-Alors, faisons-le maintenant! s’exclama Harry en se levant, imité immédiatement après par Ginny et le vieux directeur.

-Placez-vous côte à côte, ordonna Dumbledore.

Les deux adolescents le firent, bien que Harry sentit que Ginny aurait préféré faire autrement. Le directeur sortit sa baguette et la pointa sur eux. Il marmonna une longue incantation et un nuage de fumée argentée sortit de la baguette. Le nuage entoura les deux adolescents et, quelques minutes plus tard, il se dissipa. Le professeur Dumbledore fit apparaître un miroir et le présenta à Harry et à Ginny.

Harry sursauta en voyant son reflet. Si on ne faisait que jeter un bref coup d’œil, Harry ne semblait qu’avoir rajeuni, mais en y regardant de plus près – et c’est ce que Harry fit, - on pouvait noter plusieurs légères différence, mais la plus frappante aux yeux du jeune homme, c’était effectivement… ses yeux! En effet, ses deux émeraudes avaient laissé place à deux noisettes qui lui donnaient un air franchement espiègle. Et Harry se rappela avoir vu ce même regard… sur son père. Alors il n’avait pas tout à fait tort lorsqu’il s’était dit qu’il se pourrait qu’il soit son propre père. Mais un doute subsistait pourtant…

-Je ne te savais pas si coquet, laissa tomber Ginny d’un ton agacé en lui arrachant le miroir des mains, coupant ainsi court aux pensées de Harry.

Celle-ci s’observa à son tour et Harry remarqua avec amusement qu’elle aussi semblait franchement surprise de sa nouvelle apparence. Elle leva bien malgré elle un bref regard vers Harry et celui-ci voulut lui sourire, mais il s’interrompit en reconnaissant les iris émeraude qui avaient été les siens il y a quelques minutes à peine. De plus, la forme du visage de Ginny s’était affinée et ses cheveux avaient considérablement foncé, la couleur initialement flamboyante de la jeune Weasley ayant laissé place à un auburn feuille d’automne… créant par le fait même une ressemblance quasi-parfaite entre Lily Evans et Ginevra Weasley.

Remise de sa surprise, cette dernière rendit le miroir au professeur Dumbledore. Harry et Ginny sortirent alors de la Grande Salle et prirent chacun une direction opposée.
Quelques heures plus tard, vers treize heures plus exactement, les deux familles d’accueil arrivèrent enfin. Ce fut les deux pères de famille qui vinrent, MM. Christopher Evans et Edward Potter.

D’un noir de jais, les cheveux de Mr Potter semblaient aussi indomptables que ceux de son, - quel terme utiliser? –« fils » et ses yeux bleus, accompagnés d’un visage neutre, vous transperçaient. La carrure athlétique du mage-guerrier démontrait un entraînement régulier. Harry en vint à la conclusion que sa carrure chétive ne lui venait assurément pas de lui.

Par curiosité, l’adolescent porta également son regard sur Mr Evans. Ce dernier, pour sa part, était un homme dans le début de la quarantaine, moustachu et relativement plus filiforme que Mr Potter. Courts et d’un blond grisâtre, les cheveux de l’homme cachaient mal sa calvitie prononcée, mais ses yeux d’un vert brillant y arrivaient, car ils captaient aisément l’attention.

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Dernière édition par le Dim 16 Juil - 18:08:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyDim 16 Juil - 18:07:34

Lorsque Harry arriva au Manoir Potter, il fut émerveillé par ce qu’il découvrit. Ils étaient désormais dans un salon décoré avec goût à l’aide de couleurs donnant une ambiance chaleureuse, mais prônant le calme, avec des verts tendres et des couleurs pêche. Rien de ce que Harry avait vu dans sa jeune vie ne pouvait s’apparenter à ce qu’il voyait. Par contre, l’ambiance chaleureuse et familiale lui faisait penser avec bonheur au Terrier.

-C’est génial! souffla-t-il.

Mr Potter le considéra quelques instants, une lueur de tristesse dans le regard.

-C’est fou comme tu ressembles à mon fils James… Mais avec Albus, il y a belle lurette que je ne m’étonne plus de rien…, se reprit-il.

-Edward? Tu es rentré? s’exclama une voix de femme provenant de la pièce adjacente.

La personne à qui appartenait la voix ne tarda pas à se montrer. C’était une femme âgée dans la trentaine, des cheveux châtains foncé coupés à hauteur de menton encadraient son visage ovale et fin. Ses yeux noisettes étaient cachés derrière des lunettes rectangulaires à monture bronze. Habituellement, ses yeux brillaient d’une lueur malicieuse, mais, cette fois-ci, il s’y reflétait de la tristesse.

La dame portait un tablier recouvert de farine sur une robe de couleur sobre mais élégante, mettant en valeur sa silhouette joliment enrobée. Elle s’approcha de Harry et le serra dans ses bras avec la force d’une mère éplorée, le recouvrant par le fait même de farine. Ce dernier fut surpris de la soudaine étreinte.

-Désolée, s’excusa-t-elle maladroitement, des trémolos dans la voix.

Elle s’éloigna légèrement, non sans avoir épousseté du mieux qu’elle put Harry, puis se présenta.

-Je suis Joeva Potter, la femme d’Edward, dit-elle.

-Ravi de vous rencontrer, répondit Harry.

-Je t’en prie! Tu peux me tutoyer! répliqua Joeva, de la tendresse dans la voix. Elle poussa alors un soupir. Bon! Je retourne à mes fourneaux…

Elle sembla réticente à cette idée, mais elle tenta d’afficher une mine réjouie.

-Tu es sûre que tu ne voudrais pas d’un elfe de maison? demanda Edward.

-Non, Edward! Tu sais ce que je pense de ce que les sorciers font subir à ces pauvres créatures! répondit-elle, soudainement déterminée et catégorique.

Harry sourit. Malgré les souffrances, sa « grand-mère » gardait la tête haute et ne se laissait pas abattre. Cet échange le fit penser à Hermione et son cœur se serra douloureusement. La reverrait-il un jour? Et Ron? Harry prit soudain conscience que le couple Potter l’observait d’un air inquiet.

-Ça va James? demanda Joeva, qui n’avait pas encore tout à fait quitté la pièce.

Harry acquiesça. Joeva sembla satisfaite et retourna dans la cuisine, refermant les portes à coulissant derrière elle. Edward prit Harry par les épaules et l’emmena à l’étage.

-Viens! Je vais te présenter à Anthea, ma fille.

Il cogna à une porte excessivement décorée d’affiches et de photos, principalement de jeunes hommes séduisants la plupart bougeant, mais d’autres restant immobile, et la voix d’Anthea se fit entendre.

-Entrez! Ah tiens! Bonjour p’pa!

Elle observa Harry et cette lueur de tristesse qui s’était reflétée dans les yeux de ses parents apparut dans son regard bleu, le même que celui de son père, mais pas aussi perçant. Ses cheveux noirs et lisses étaient coiffés en une courte tresse française où quelques mèches frivoles dépassaient.

-Tu dois être James, dit-elle simplement, surprise.

Harry acquiesça. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

-Moi c’est Anthea!

Elle avait trouvé au fond d’elle-même une bonne humeur feinte et Harry reconnut la même force qui habitait Mrs Potter. Harry lui sourit et il ne put s’empêcher de balayer la pièce du regard. À ce qui semble, la personnalité d’Anthea s’étalait sur le plancher de sa chambre. Elle semblait être une élève studieuse, mais un peu frivole, de ces filles on ne peut plus agréables lorsqu’on les prenait seules, mais agaçantes lorsqu’elles se retrouvaient en « troupeau. » Un peu comme Cho Chang. Mais Harry se trompait peut-être…

-Bon! Je vous laisse entre…hum… frère et soeur! s’exclama Mr
Potter avant de s’éclipser en fermant la porte.

-Tu veux t’asseoir? demanda gentiment Anthea en présentant son lit à Harry.

-D’accord, répondit celui-ci.

Il déplaça quelques oursons en peluche qui prenaient beaucoup de place sur le couvre-lit et s’assit. Les joues d’Anthea rosirent légèrement.

-Désolée pour le désordre! s’excusa-t-elle platement.

Mais les yeux de Harry s’étaient posés sur le badge de préfet de Gryffondor, déposé sur la table de chevet de la jeune fille. Une lueur malicieuse traversa son regard.

-Oh! Mais c’est à une préfète que je m’adresse! s’exclama-t-il.

-Eh oui! Alors tâche de suivre les règlements de Poudlard en septembre!

Harry répondit par une autre question.

-Seulement en septembre?

-Toutes tes sept années d’étude! rectifia Anthea en soupirant.

-Ouais, ouais, répondit machinalement Harry.

Anthea sembla satisfaite de cette réponse.

-Veux-tu que je te fasse visiter le Manoir? proposa-t-elle, plus aimablement.

-D’accord! acquiesça Harry.

Après une heure de visite, Anthea laissa Harry devant sa chambre.

-Demain on ira sur le Chemin de Traverse, ça te va? dit-elle.

-Je n’y vois pas d’inconvénients! J’ai hâte de voir les balais en stock! s’exclama-t-il avant d’entrer dans sa chambre, se laissant déjà envahir par l’ambiance décontractée des années 1970.

Anthea s’en retourna en marmonnant quelque chose du genre « Ah! les garçons… »

Harry fit rapidement le tour de sa chambre et fut surpris de trouver dans les tiroirs des vêtements – moldus comme sorciers – à sa taille. Harry sourit et s’allongea sur son lit en repensant aux événements des dernières vingt-quatre heures…

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Harry eut du mal à se repérer lorsqu’il se réveilla le lendemain. Un instant, il crut avoir rêvé les dernières quarante-huit heures, mais tout autour de lui était bel et bien réel et Harry avait du mal à se décider si c’était un bien ou un mal. Finalement, il réussit à s’extirper de son lit, se prépara et descendit. La petite famille Potter se rendit sur le Chemin de Traverse juste avant la grosse ruée vers les effets scolaires, mais déjà, la principale rue commerçante du monde des sorciers était bondée. Il est vrai qu’il faisait un temps splendide en ce milieu de mois d’août. Harry réussit à fausser compagnie aux Potter, - mais il ne saurait dire comment, - et il se mit à déambuler dans les rues sans trop savoir vers où il se dirigeait… lorsqu’il se retrouva sur le sol. Décidément, il devrait faire plus attention à ce qu’il faisait…

-Désolé, marmonna Harry en se relevant et en époussetant ses vêtements.

-Ce n’est rien, répondit la voix d’un autre garçon.

Harry releva la tête et se mit à observer attentivement le garçon qui se tenait devant lui. Harry et lui devaient avoir le même âge (physiquement en tout cas) et tout deux avaient des cheveux d’un noir de jais à la différence que l’autre les portait à hauteur d’oreille et que sa chevelure n’était définitivement pas aussi indisciplinée que celle de Harry. Les yeux du garçon, deux billes foncées, brillaient d’une malice et d’un goût du défi sans égal. Il était presque de la même taille que Harry, mais ce dernier le dépassait de un ou deux centimètres.

-Est-ce que ça va? demanda le garçon.

-Oui, oui, répondit Harry.

Il y avait quelque chose dans ce garçon qui lui rappelait Sirius. Son cœur se mit à battre plus vite. Il n’avait pas réalisé la veille qu’il allait également retrouver son parrain. Alors, tentant sa chance, Harry lui tendit la main et se présenta, un sourire malicieux au visage.

-James Potter, farceur invétéré cherchant collègue aussi tordu qu’indiscipliné, dit-il pompeusement.

Le jeune sourit de ce même sourire qui éclairait le visage de Harry.

-Sirius Black, farceur également acceptant cette opportunité sans fondements.

Harry avait visé juste, mais il n’arriva pas à se faire à l’idée que ce garçon, c’était son futur parrain. Décidément, Azkaban changeait beaucoup un homme… Devant l’air surpris de Harry, Sirius effaça aussitôt son sourire.

-Qu’est-ce qu’il y a? demanda-t-il d’un ton un peu sec. C’est à cause de mon nom?

-Oh…Non! Non! C’est que…

Harry chercha une excuse valable. Il ne voulait aucunement se mettre à dos Sirius dès leur première rencontre. Ce serait trop stupide!

-Euh…J’ai cru voir ma sœur dans la foule, dit-il finalement.

-Ah…, répondit sceptiquement Sirius, ayant deviné que ce n’était pas tout à fait le cas. Une peste j’imagine?

-Elle a même été nommée préfète!

Harry voulut se rattraper et ajouta la première chose qui lui vint à l’esprit.

-Ça m’embête parce que les règlements et moi, ça fait, selon mes derniers calculs, un million!

L’ombre d’un sourire se dessina sur les lèvres de Sirius, - Harry en était persuadé.

-Je vois! Bon ben à plus, le « farceur invétéré! »

L’ombre se changea en esquisse de sourire.

-Bye, Sirius!

S’il l’appelait par son prénom(1) dès le départ, ça pourrait peut-être démontrer au jeune Black qu’il voulait établir de bons rapports avec lui. Sirius acquiesça et continua son chemin. Harry fit de même, mais à peine avait-il fait quelques pas qu’une voix furieuse l’interpella.

-JAMES!

Harry fit volte-face et vit Anthea avancer rageusement. Elle se planta devant lui et se mit à lui parler en agitant vivement les bras.

-James! Ça fait un quart d’heure qu’on te cherche!

Elle manqua même de percuter un vieillard qui passait par là, mais elle s’en rendit compte et retira juste à temps son bras. Harry baissa la tête pour cacher son fou rire et marmonna un inaudible désolé à peine sincère.

-T’es mieux! Bon! On doit aller acheter ta baguette maintenant!

Harry releva aussitôt la tête, toujours un peu hilare. Une baguette! Enfin! C’était fou comme on pouvait devenir accroc à ces morceaux de bois! Harry avait laissé tomber la sienne à son époque et il le regrettait, bien que ce ne soit pas vraiment de sa faute.

-Génial!

Anthea l’entraîna jusqu’à la boutique de Mr Ollivander, le marchand de baguettes magiques, où Joeva Potter s’y trouvait déjà.

-Ah! Anthea! James! Il était tant! Anthea, va retrouver ton père chez Fleury et Bott. Quant à toi, garnement, tu viens acheter ta baguette! ordonna Joeva.

Les deux jeunes obtempérèrent aussitôt. Harry et Joeva entrèrent alors dans la petite boutique poussiéreuse. Une jeune fille aux cheveux d’automne et son père s’y trouvaient déjà. Harry n’eut aucun mal à reconnaître Ginny. Celle-ci se retourna et grimaça en voyant Harry. Elle lui fit un geste dédaigneux de la tête en guise de salut et Harry lui répondit de la même manière. Mrs Potter fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire,
car Mr Ollivander arrivait déjà.

-Ah! Joeva Potter! Quel plaisir de vous revoir! Et voici donc le jeune Mr Potter! Enchanté, salua-t-il.

Le pâle regard du vendeur de baguette s’arrêta sur Mr Evans et Ginny, parcourant leur visage… puis il ouvrit la bouche.

-Ahh! Mais oui! Mr Evans! Fils de Clotilde et de Méléagre Evans… Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de vous vendre une baguette monsieur, mais je vois que votre fille n’y échappera pas.
Mr Evans acquiesça et serra l’épaule de Ginny. Ollivander se tourna vers Mrs Potter, avec un air profondément concentré, son doigt levé.

-C’était du houx, n’est-ce pas?

Elle acquiesça.

-Ah oui, oui, oui! Ça me revient! 24,7 centimètres avec un poil d’une licorne particulièrement belle et très farouche. Très puissante. Pas étonnant qu’elle vous ait choisi avec ce que vous êtes devenue! Chef de la brigade des aurors! Impressionnant! Quant à votre mari, c’était du chêne si je ne m’abuse. 25,3 centimètres avec du poil de centaure. Un élément rarement utilisé dans les baguettes, mais qui donne beaucoup de puissance au sorcier qu’elle choisit. Mais bien sûr, il faut que ce sorcier ait certaines… prédispositions.

Mrs Potter sourit.

-C’est exact. Merci beaucoup. Votre mémoire ne vous fait pas défaut!

Mr Ollivander inclina légèrement la tête en guise de remerciement et sortit deux mètres rubans de sa poche. Ceux-ci prirent les mesures des deux apprentis sorciers.

-Suffit! ordonna le fabricant de baguettes lorsque toutes les mesures furent prises, et les rubans tombèrent sur le sol.

L’homme partit vers l’arrière-boutique et revint quelques minutes plus tard avec une vingtaine de boîtes. Il en ouvrit deux et présenta deux baguettes à essayer aux deux jeunes voyageurs temporels.

-Celle-ci, Miss Evans, est en bois de saule et fait 18,6 centimètres. Quant à vous, Mr Potter, essayez celle-ci. 20,8 centimètres, en bois d’if.

Les deux jeunes les prirent et deux explosions retentirent.

-Mm…je ne crois pas que ce soit les bonnes, déclara Mr Ollivander en reprenant les baguettes.

Les deux jeunes en essayèrent encore plusieurs lorsque le vendeur de baguettes s’exclama :

-Quel idiot je fais! Ce n’est pas celles-là que j’aurais dû vous faire essayer!

Et il retourna en arrière-boutique. Il revint avec deux boites où il en sortit deux nouvelles baguettes. Il présenta la plus courte à Ginny.

-Essayez celle-ci, Miss Evans. 24,8 centimètres, en bois d’érable. Souple et très rapide. Excellente pour ce qui est des enchantements. Quant à vous, Mr Potter, celle-ci. 27,5 centimètres en bois de houx. Facile à manier, très souple. Un peu plus puissante que celle de Miss Evans et remarquablement efficace pour ce qui est de la défense et des métamorphoses.

Les deux jeunes les prirent en se lançant un regard surpris. Mr Evans et Mrs Potter observaient à présent avec beaucoup d’attention la scène. Ginny et Harry sentirent alors une douce chaleur s’insinuer en eux et des étincelles rosés et miel et rouges et or(2) sortirent de leur baguette respective. Mr Ollivander sourit.

-Excellent! Vraiment très bien! s’exclama-t-il, toujours sourire aux lèvres.

Ginny et Harry s’échangèrent un regard interrogateur, mais détournèrent rapidement la tête. Ils payèrent leur baguette et sortirent. Les Evans bifurquèrent vers la gauche et les magasins de vêtements et d’uniformes et les Potter prirent la droite, vers la librairie et les apothicaires. En pénétrant chez un apothicaire, Harry crut reconnaître son futur maître des potions, Severus Rogue, qui était accroupi devant une étagère et des bocaux contenant des choses étranges et peu ragoûtantes. Mrs Potter semblait elle aussi l’avoir vu – et reconnu - et elle empoigna son « fils. »

-Magie Noire à cinq heures, marmonna-t-elle en sortant, tenant toujours le bras de Harry.

Ils s’arrêtèrent devant la vitrine d’en face qui s’avéra être, au grand bonheur de Harry, celle de la boutique de Quidditch, mais Mrs Potter ne semblait pas s’intéresser aux nouveaux Nimbus, Brossdurs et autres, bien que son regard restait fixé sur la vitrine. Harry réalisa alors qu’elle s’en servait comme miroir pour guetter la sortie de Mrs Rogue et de son fils.

Au bout de cinq minutes, la mère et le fils sortirent pour se perdre dans la foule. Ce ne fut qu’à cet instant que Mrs Potter libéra le bras de Harry et qu’ils purent finir leurs emplettes chez l’apothicaire. Ils retrouvèrent alors Mr Potter et Anthea sur la terrasse de Florian Fortarôme, le glacier, comme convenu. Après avoir dégusté un excellent gelato, ces fameuses glaces italiennes, ils rentrèrent chez eux, épuisés, mais heureux de cette journée.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyDim 16 Juil - 18:13:35

Chapitre 2 : Remus Lupin

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Le quai 9 ¾ était bondé en ce 1er septembre, jour de la rentrée à Poudlard. Anthea était partie en tête du train, sa place étant déjà réservée dû à son statut de préfète. Avec un incroyable sentiment de déjà-vu, Harry, quant à lui, cherchait vainement une place en maugréant. Il ouvrit la porte d’un compartiment et tomba sur Ginny. Celle-ci était plongée dans la lecture du livre de sorts et enchantements, niveau 5. Entendant la porte de son compartiment s’ouvrir, la jeune fille releva la tête, fixa brièvement Harry, puis rebaissa la tête.

-Pas de place, Potter, dit-elle d’un ton neutre.

Harry sursauta lorsque la rouquine utilisa son nom de famille. Elle lui en voulait tant que ça? Le regard de l’adolescent s’arrêta sur le livre que lisait la jeune fille.

-Pourquoi lis-tu le livre d’enchantements de cinquième année?

Ginny soupira et déposa son livre en se levant. Ce fut à cet instant que Harry remarqua des larmes perler au coin de ses yeux.

-Ça te regarde? Non! Alors va jouer les égoïstes ailleurs!

Harry ouvrit alors la bouche, mais Ginny le poussa hors de son compartiment et lui claqua la porte au nez. Soupirant, Harry tourna les talons et c’est alors qu’il les entendit. Les sanglots de Ginny… Harry en ressentit un pincement au cœur, mais il préféra continuer ses recherches. De toute manière, quoiqu’il fasse, elle l’enverrait promener…

Harry ouvrit une autre porte derrière laquelle se trouvait cette fois-ci Sirius. « J’espère qu’il est plus fréquentable, » pensa-t-il avec amertume.

-Tiens James! s’exclama d’un ton enjoué Sirius.

-Salut Sirius! Est-ce que je peux m’asseoir? demanda Harry.

-Bien sûr!

Harry se laissa tomber sur la banquette en soupirant. Il rangerait sa malle plus tard, parce que là…

-Alors, ça va? demanda Sirius en se penchant vers lui.

-Bof… Les filles ne sont pas toutes sympathiques, répondit Harry.

Sirius afficha une petite grimace.

-Je suis au courant. En tout cas, elle ne peut pas être pire que mes cousines. C’est quoi son petit nom?

-Lilyann Evans.

-Ahhh! – Sirius se détendit. - Bah! Ça doit être quoi? La deuxième fois que tu la rencontres? Laissez-vous le temps de vous connaître! Qui sait? Vous pourriez former un couple!

Harry laissa échapper un rire jaune. Le pire, c’était que Sirius avait raison…

Le train laissa alors échapper un long jet de vapeur. À travers les cris des contrôleurs annonçant le départ imminent du Poudlard Express, toutes les portières des wagons se fermèrent d’un seul coup et le convoi s’ébranla. Il entreprit de prendre de la vitesse et, bientôt, la gare et les parents commencèrent à s’éloigner. Dix minutes s’écoulèrent durant lesquelles Harry et Sirius échangèrent des banalités. En plein milieu d’un débat sur le Quidditch, la porte de leur compartiment les interrompit.
Simultanément, les regards des deux garçons tombèrent sur un jeune aux longues mèches châtain. La couleur ambrée de ses yeux rappelait les lunes d’été, mais son teint maladif avec de fines cicatrices sur le visage et de profonds cernes violets atténuait l’effet saisissant de ses yeux. Chétif, on se demandait comment le garçon avait fait pour tirer sa malle jusqu’ici…

-Est-ce qu’il y a de la place? demanda-t-il d’un ton épuisé.

-Bien sûr! s’exclamèrent d’une même voix Harry et Sirius en lui présentant une place, l’un peut-être par pitié, l’autre parce qu’il croyait le reconnaître.

Les deux garçons aidèrent le nouveau venu à s’installer. Ils en profitèrent pour ranger plus convenablement leur malle respective. Quand ceci fut fait, les trois jeunes se laissèrent tomber lourdement sur les banquettes. Harry présenta alors sa main au nouvel arrivant en souriant.

-James Potter!

-Remus Lupin, répondit-il.

-Sirius Black! ajouta ce dernier.

-Merci beaucoup, reprit Remus, véritablement reconnaissant.

Les trois jeunes commencèrent alors à discuter de tout et de rien, de leur vie, de Poudlard et de Quidditch. Mine de rien, une amitié à toute épreuve venait de se tisser entre eux trois.

Vers treize heures, une vieille dame souriante passa avec un chariot rempli de friandises. Harry et Sirius se servirent abondamment, mais Remus déclina l’offre de la vendeuse, disant qu’il n’avait pas d’argent. Harry et Sirius se regardèrent et partagèrent aussitôt avec lui.

Leur repas terminé, des éclats de voix se firent entendre provenant du couloir.

-Non! Je n’entrerai pas dans ce compartiment, c’est clair?

Cette voix, Harry n’eut aucune difficulté à la reconnaître. C’était celle de Ginny.

-On s’est dit que nous allions saluer tous ceux que nous pensions être en première année! s’exclama une autre fille, déterminée.

-Tu ne vas pas nous abandonner maintenant…, soupira une troisième fille d’un ton assez neutre.

Sirius tourna la tête vers Harry et Remus avec un air interrogateur.

-Et si on leur ouvrait? proposa-t-il.

Harry haussa les épaules et Remus acquiesça. Sirius alla donc ouvrir. Il se trouva alors nez à nez avec une jeune fille aux cheveux d’automne et des yeux émeraude. C’était évidemment Ginny. Celle-ci écarquilla les yeux de surprise, et Harry devina qu’elle avait reconnu Sirius.

-Mais entrez donc, jolie rouquine, s’exclama Sirius en s’effaçant.

Toujours sous le choc, Ginny obtempéra, permettant par le fait même aux deux autres filles d’entrer.

Visage impassible, la plus grande des trois s’avança, sa longue tresse chocolat lui balayant le dos au rythme de ses pas. Son teint et ses yeux foncés soupçonnaient une lointaine ascendance africaine. La seconde, plus petite, rappelait un ange. Auréolée de souples boucles châtain, son visage brillait d’une curiosité enfantine, effet accentué par son regard pervenche qui passait d’une personne à l’autre comme s’il voulait mémoriser le moindre détail.

Harry leur sourit.

-Bonjour mesdemoiselles! À qui avons-nous l’honneur?

-Vous entrez en première année, c’est ça? répondit la plus grande.

-Euh… Oui! répondit Sirius.

-Bon… Moi c’est Samiva Island.

Ginny prit la relève.

-Je suis Lilyann Evans et la dernière, c’est Ketza Ovsea. Les présentations sont faites, on s’en va!

-Lily! Et eux? Tu ne les laisses pas se présenter? s’indigna Ketza.

Ginny soupira et Samiva posa sa main sur l’épaule de Ketza.

-S’il te plait Ketza… On ne va pas se taper tous les compartiments, quand même!

Soudain muets, les trois garçons observaient le petit manège des trois filles d’un air surpris.

-Mais bien sûr! répondit Ketza en souriant.

Et pour confirmer ses propos, elle vint prendre place à côté de Sirius.

-À votre tour!

-De…? demanda Sirius.

-Vous présenter! Évidemment! s’exclama-t-elle.

Deux soupirs se firent entendre et Ginny et Samiva se laissèrent tomber face à face, l’une à côté de Remus, l’autre de Ketza.

-Euh… Oui bien sûr! Moi c’est Sirius euh… Black!

Ketza acquiesça vivement et tourna rapidement ses yeux sur Harry.

-Moi?

À nouveau, elle acquiesça vivement.

-James Potter.

-Ah!

Et son regard pervenche tomba sur Remus.

-Et toi?

Remus sursauta et détourna le regard de Ketza.

-Remus… Lupin.

-D’accord, Remus! dit-elle doucement. Alors si j’ai bien compris…

-Non Ketza! s’exclamèrent Samiva et Ginny en même temps.

Ginny fut la première à sortir. Samiva se leva plus lentement et fit signe à Ketza. Cette dernière ferma la marche à reculons sans cesser de regarder les trois garçons, murmurant leurs noms, en tripotant nerveusement une de ses boucles. Lorsqu’elle fonça dans le battant de la porte, elle se ressaisit et porta son regard sur Remus à qui elle sourit timidement et quitta le compartiment à son tour.

Le voyage se termina sans d’autres anicroches. Ils arrivèrent à la gare de Pré-au-lard à la nuit tombée. Par chance, le ciel était dégagé ce soir-là. Comme la tradition de Poudlard le voulait, les premières années traversèrent le lac du collège en barque. Ils rentrèrent bientôt dans la Grande Salle où les élèves plus vieux s’y trouvaient déjà. En passant entre les tables de Serdaigle et de Gryffondor, Harry vit Anthea lui faire un clin d’œil rassurant. Les nouveaux élèves s’arrêtèrent en face de l’estrade où se trouvait la table des professeurs et un tabouret coiffé d’un vieux chapeau sale et rapiécé. À côté, se tenait une vieille dame aux traits bienveillants qui tenait un rouleau de parchemins dans ses mains.

Le silence se fit dans la salle. Il y eut un bruit de déchirure et le Choixpeau se mit à chanter. Harry étudia alors les professeurs présents. Outre ceux encore présents à son époque, – Flitwick, McGonagall, Bibine, Chourave et Dumbledore, - et le professeur Slughorn, -il faudrait qu’il l’évite cette année encore…- il y en avait beaucoup qu’il ne connaissait pas.

La chanson du Choixpeau se termina sous un tonnerre
d’applaudissements. Le professeur, qui s’appelait Dahlia Koningue et enseignait l’étude des runes, déroula le rouleau de parchemin qu’elle tenait et prit la parole.

-Lorsque vous entendrez votre nom, vous vous dirigerez vers le tabouret et je déposerai le Choixpeau sur votre tête. Quand il aura décidé de votre Maison, vous vous y dirigerez calmement, expliqua-t-elle.

Le temps que le professeur Koningue replace ses lunettes, Sirius eut le temps de se pencher à l’oreille de Harry.

-C’est tout? Je m’attendais à bien pire…

Harry sourit, se rappelant sa propre répartition et une idée lui vint à l’esprit.

-Ma sœur m’a dit que ce serait un combat avec un troll, dit-il, se rappelant ce que lui avait dit Ron.

-Ouais, j’aurais beaucoup aimé lui donner une bonne raclée!

Harry rit silencieusement.

-Black, Bellatrix, appela alors le professeur Koningue, ses lunettes bien en place.

Harry sentit Sirius se tendre à côté de lui et il n’eut aucun mal à deviner pourquoi. Bellatrix s’avança, arrogante, ramenant d’un geste gracieux sa cascade de cheveux noirs. Le Choixpeau sembla faire un sursaut en se posant sur sa tête.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyDim 16 Juil - 18:16:36

-Serpentard!

-Black, Sirius!

Sirius s’avança un sourire malicieux aux lèvres. Il prit un peu plus de temps que sa cousine à s’avancer vers le tabouret, car il fit quelques clins d’œil. Le professeur Koningue se racla la gorge et la Grande Salle pouffa de rire. Sirius lui offrit un sourire d’excuse et s’assit sur le tabouret. Le Choixpeau se plissa de concentration alors qu’il sondait la personnalité de Sirius.

-Gryffondor! finit-il par s’exclamer

Et Sirius alla s’asseoir à la table de sa nouvelle Maison en souriant, non sans avoir tiré la langue aux Serpentard. Edgar Bones suivit alors et se retrouva à Serdaigle. Les noms défilèrent et les élèves s’avancèrent. L’une entre autre, Esteban, Margaret, courut presque à la table des Poufsouffle en faisant de grands signes à une jeune fille qui la regardait arriver d’un air désespéré. Ce fut alors au tour de Ginny. Elle s’avança, l’air serein, et s’assit gracieusement sur le banc. Le Choixpeau mit peu de temps à décider de sa maison.

-Gryffondor !

Avec une petite moue hautaine, la « nouvelle » Gryffondor se leva et passa devant Harry qui soupira.

-Fenwick, Benjamin!

Tiens? Ce nom rappelait quelque chose à Harry…

-Serdaigle!

Lorsque la fille du train, - Samiva, - s’avança, Harry fut surpris de la maison dans laquelle elle fut répartie.

-Serpentard!

Ils arrivaient maintenant dans les noms commençant par L…

-Lestrange, Rodolphus!

-Serpentard!

-Lupin, Remus!

Remus s’avança jusqu’au tabouret en appréhendant la suite des
événements. Le Choixpeau mit plus de temps à se décider.

-Gryffondor! hurla-t-il finalement.

Avec soulagement, Remus se leva et alla retrouver ses nouveaux condisciples.

-Macmillian, Callum!

Peut-être le futur père d’Ernie, pensa Harry, commençant à être lassé.

-Poufsouffle!

-Madison, Suzie!

La jeune Suzie trébucha et en échappa ses lunettes noires. Une autre fille, ressemblant à Ketza, sortit de la file et vint l’aider à retrouver ses lunettes. Suzie lui sourit et reprit son chemin pour se faire répartir.

-Poufsouffle!

-McCoy, Viviann!

-Serdaigle!

-McKinnon, Leonora!

La fille qui avait aidé Suzie s’avança à son tour et fut répartie à Serdaigle. Lançant un clin d’œil à Ketza, elle alla retrouver ses nouveaux condisciples. Des jumeaux, - les O’Reilly, - se firent alors appeler. Ce serait encore long? soupira Harry… Enfin les P!

-Pettigrew, Peter !

Harry eut un choc en le voyant. Il l’avait complètement oublié, celui-là! Comme avec Sirius, Harry eut du mal à faire le lien entre le Pettigrew adulte et lui. Le jeune avait même l’air « sympathique. » Harry se surprit à le comparer à Neville Londubat.

-Gryffondor ! s’écria alors le Choixpeau, tirant Harry de ses pensées.

Enfin…

-Potter, James!

Harry s’avança à son tour. Comme la première fois, le Choixpeau lui couvrit les yeux, le plongeant dans les ténèbres. Une voix s’éveilla alors dans son esprit.

-Ah! Un Potter! Voilà qui est intéressant! Jamais dans la maison où j’avais projeté l’envoyer en premier lieu. Mais ces choix s’avèrent souvent fort constructifs! Mais vous, vous cachez votre véritable identité car…oh ! Un voyageur temporel! Comme la petite Evans qui s’avère être une Weasley! Voilà qui est fort intéressant! Donc, de l’intelligence, du courage… énormément de potentiels! Ah et ceci…

Mais Harry l’interrompit aussitôt.

-Tout SAUF Serpentard, pensa-t-il.

-Vous en êtes sûr? Pourtant, vous avez d’immenses qualités. Et Serpentard pourrait très bien vous diriger sur le chemin de la grandeur. Alors? Non? Très bien! Ce sera…Gryffondor!

Harry soupira de soulagement. Il déposa le Choixpeau sur le tabouret et se dirigea vers la table des Gryffondor qui l’accueillait en applaudissements bien nourris. Il s’assit à côté de Remus et de Sirius et reporta son attention sur le Choixpeau qui était en train de décider de la maison de Rogue, Severus. Harry échangea un regard avec Ginny qui le regardait avec une moue surprise.

-Eh ben! Celui-là a besoin d’un bon lavage de cheveux! s’exclama
Sirius en portant son attention sur Rogue qui se levait pour se diriger vers la table des Serpentard, bientôt rejoint par Rosier, Evan.

Anthea se tourna vers son frère tandis que Sanders, Judith rejoignait la table des Serdaigle.

-Félicitations, frérot!

Harry lui sourit.

La répartition prit fin avec Zabini, Diana, qui fut envoyée à Serpentard. Albus Dumbledore se leva alors et le silence se fit dans la salle.

-Bienvenue! Bienvenue pour une nouvelle année à Poudlard! Alors,
sans plus tarder, je vous souhaite bon appétit!

Il frappa dans ses mains et les plats d’or se couvrirent de
victuailles. Les conversations reprirent d’un ton enjoué.

-Eh! Thea! Tu ne nous présentes pas les profs ? s’exclama Harry.
Anthea lui décocha un regard noir.

-Je t’ai déjà dit de NE PAS m’appeler comme ça! déclara-t-elle.

-Ah bon? répondit Harry, faussement surpris.
Anthea prit une grande inspiration et sourit.

-Très bien. Aux grands maux les grands remèdes, n’est-ce pas, Jamesie?

Remus et Sirius éclatèrent de rire. Harry leur lança un regard noir. Satisfaite, Anthea reprit sa conversation avec ses amis.

-Bon d’accord, AN-THÉ-A! Est-ce que tu peux mener à bien ton rôle de préfète, maintenant?

Anthea se tourna à nouveau vers lui en soupirant.

-Bon d’accord!

Ginny et son amie tournèrent la tête vers eux et s’intéressèrent également à la conversation. Tous les Gryffondor de première année la regardaient maintenant avec un intérêt poli. Anthea se réjouit de cette soudaine attention. Pour les faire patienter, elle but une longue gorgée de jus de citrouille et prit une bouché de pain. Enfin, elle débuta.

Une quinzaine de minutes plus tard…

-…et enfin, le dernier mais non le moindre, Albus Dumbledore, notre humble directeur! conclut Anthea.

-Eh ben! s’exclama Remus.

-Mais tu as sauté des professeurs! déclara Opale Clarisson, une jeune fille blonde aux yeux clairs.

-Oui! Et vaut mieux ne pas les connaître!

Opale fronça les sourcils, comme si elle essayait de comprendre… Anthea soupira d’agacement et reprit une autre conversation avec ses amis tout en mangeant. Peu après, les ragoûts, pain de viande et autres disparurent pour laisser place aux nombreux desserts. Bientôt, la vaisselle redevint étincelante de propreté.
Le directeur se leva de nouveau et le silence se fit dans la salle.

-Bien! À présent que tout le monde s’est bien rassasié, je voudrais vous faire part de certains points du règlement qui ont changé et de d’autres que certains élèves devraient se rappeler.
Anthea s’indigna.

-Mais il aurait pu nous en parler au moins à NOUS, les préfets! chuchota-t-elle.

-Il est interdit de se retrouver dans la Forêt Interdite sous aucun prétexte…

-Ouais ça on le savait, chuchota Anthea.

-…et de se retrouver à l’extérieur au-delà du couvre-feu…

-Pff! normal! chuchota Anthea un peu plus fort, ce qui lui valut un regard noir de la part de certains de ses condisciples et l’attention du directeur.

-Oui mademoiselle Potter? Vous désirez nous faire part de quelque chose?

Une cerise n’aurait pas pu être plus rouge qu’Anthea à cet instant précis.

-Euh… non… pas du tout… Non… Bien sûr…, bredouilla-t-elle en glissant sur son banc.

Quelques fous rires fusèrent et le professeur Dumbledore reprit la parole.

-Nous venons aussi de faire l’acquisition d’une nouvelle espèce d’arbre dans notre parc. Il s’agit d’un saule cogneur et il est,
disons, assez violent.

Harry rit silencieusement. Ginny leva les yeux au ciel. Comme Anthea, Remus glissa doucement sur son banc, à la différence près que personne ou presque ne le remarqua...

-Bien! Ceci dit, reprit le directeur, je vous souhaite une bonne nuit! Les préfets, -n’est-ce pas, mademoiselle Potter? - veuillez diriger vos nouveaux condisciples vers votre salle commune. Merci!

Anthea laissa échapper un grognement et se redressa timidement.

Un brouhaha s’éleva alors et les préfets eurent du mal à se faire entendre.

-Les demi-portions de Gryffondor, veuillez me suivre! s’époumona l’homologue d’Anthea, un grand noir à la voix muant.

Harry pouffa en reconnaissant en ce préfet son ami Ron. Les premières années le suivirent alors parmi un dédale de couloirs et d’escaliers.

Lorsqu’ils passèrent par le passage secret à la marche traîtresse, Harry et Ginny sautèrent cette dernière instinctivement sous le regard surpris d’Anthea.

-Euh…comment avez-vous su pour la marche? demanda-t-elle.

Mais à ce moment-là, un craquement sinistre se fit entendre, les dispensant de répondre: Peter venait de s’enfoncer la jambe droite dans la marche en question. Harry et Ginny se sourirent, mais durant un bref instant. Ils allèrent aider Peter à sortir de son pétrin et reprirent la route vers leur salle commune.

-Merci, chuchota Peter à Harry.

Ce dernier lui sourit faiblement.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyVen 21 Juil - 21:21:19

Chapitre 3 : Peter Pettigrew

Peter Pettigrew était quelqu’un de très calme et passant souvent inaperçu. Ses résultats étaient assez médiocres et les professeurs avaient tendance à s’acharner sur lui. Étrangement, il s’en tirait généralement assez bien en botanique et en potion, ce qui compensait pour ses autres matières. Harry se surprenait parfois à le comparer à Neville Londubat et à éprouver une certaine pitié envers lui.

Le professeur Horace Slughorn, quant à lui, avait déjà son fameux club des Slugs et enseignait les potions. Pourtant, il ne semblait pas trop s’intéresser à Harry cette année-là. Par contre, Ginny, elle, n’y échappa pas. On aurait dit que le professeur Slughorn avait une fascination pour la jeune fille et Harry savait pour l’avoir entendu dire de la bouche du professeur Slughorn à quel point ce directeur de Serpentard aurait adoré avoir Ginny dans sa maison.

Un jour d’octobre, en cours de potions justement, Harry, Sirius et Remus avaient décidé de jouer un tour aux Serpentard avec qui ils avaient cours. Pas de raison particulière! Seulement pour… s’amuser. Et tester les nouveaux pétards mouillés du docteur Flibuste.

-Première règle d’un bon Serpentard, la solidarité, chuchota
Harry en sortant un pétard mouillé du docteur Flibuste de son sac.

-Tu es sûr que ce n’est pas « emmerder royalement les Gryffondor? » chuchota Remus.

-Nah! Ça, c’est leur priorité! renchérit Sirius, toujours à voix basse. Mais, mon cher James, où veux-tu en venir?

-Je veux en venir que, si on lance un seul pétard dans un seul chaudron de ces crétins, c’est comme si on en aurait lancé dans tous leur chaudrons! Question d’économiser vois-tu?

-Hein?

-Laisse faire, Sirius, répliqua Remus. Mais ils vont se venger, non?

-Ouais et alors?

Sirius sourit machiavéliquement.

-Génial! s’exclama-t-il. Qui s’est la pauvre petite victime?

-Ferrario, ça va?

-L’Italienne? À côté d’Island, d’Ovsea et d’Evans? demanda
Remus.

Harry acquiesça.

-En arrière de Rogue? ajouta Sirius avec un sourire malveillant.

Harry acquiesça de nouveau.

-Parfait! s’exclama Sirius en sortant sa baguette discrètement.

-Messieurs Potter, Lupin et Black! Veuillez porter un peu plus
attention en classe! les réprimanda le professeur Slughorn.

-Mais nous écoutions, professeur! répliqua d’un ton outré Sirius.
James et moi étions simplement en train d’expliquer comment faire à Remus.

Le professeur Slughorn haussa un sourcil. Ginny se tourna vers
Harry, Sirius et Remus et haussa un sourcil sceptique. Harry lui tira la langue.

-Très bien. Je vous laisse pour cette fois, concéda-t-il.

Ginny se retourna aussitôt.

-Merci professeur! s’exclama Harry en se levant avec son
chaudron et un pétard.

Il fit un clin d’œil à Remus qui étendit sa jambe droite devant lui. Harry alla chercher de l’eau, déposa le pétard dans son chaudron et revint. Il prit grand soin de trébucher sur la jambe de Remus et tout le contenu de son chaudron se renversa en grande partie sur Ginny. Harry put voir le pétard tomber dans le chaudron de Samiva et de Ginny et il jura. Raté! La jeune fille arrosée se retourna vivement, rouge de colère, ce qui donnait un drôle d’effet avec ses cheveux dégoulinant d’eau.

-POTTER! hurla-t-elle.

Tous gestes furent suspendus dans la classe. Les regards convergèrent vers Ginny et Harry, certains accompagnés de sourires.

-Oui, Li-Evans? répondit Harry. Que puis-je faire pour toi? Il te manque un ingrédient?

-NE JOUE PAS AU PLUS FIN AVEC MOI, POTTER! reprit Ginny.

Tout se passa en un éclair. Ginny s’approcha à pas rapides et rageurs de Harry et lui flanqua une gifle magistrale. Harry se retint à sa table tellement le coup fut fort. Peu à peu, une trace rouge de la forme d’une main apparut sur la joue de Harry.
Légèrement remis du choc, il posa sa main sur sa joue en feu et regarda Ginny d’un air perplexe. Le professeur Slughorn s’approcha aussitôt d’eux.

-Miss Evans! Calmez-vous! Mais calmez-vous enfin! Il ne l’a sûrement pas fin exprès! Mr Potter, vous allez bien?

Harry acquiesça faiblement en continuant d’observer Ginny d’un air perplexe.

-Miss Evans, allez vous changer, demanda le professeur Slughorn.

-Bien professeur, répondit-elle.

Elle lança un regard lourd de sens à Harry, à Sirius et à Remus et plus spécialement à Harry. « Vous vous en tirez peut-être à bon compte maintenant, pensa-t-elle, mais vous ne connaissez pas encore la vraie Ginevra Weasley. » Et elle s’en alla d’un pas raide et digne.

Harry retourna s’asseoir, encore légèrement ébranlé par la gifle de Ginny.

-Eh ben… chuchota Sirius. Quelle force, la petite Evans!

Harry acquiesça lentement.

-Au fait, le pétard est en place? continua Sirius.

Harry secoua faiblement la tête, mais Sirius le prit pour un oui.

-Parfait! À mon tour! s’exclama Sirius en prenant sa baguette.
Petarde inflamare!

-Non! murmura Harry, mais il était trop tard.

Samiva sursauta. Un crépitement provenant de son chaudron se fit entendre. Elle trempa sa louche dedans, la ressortit et versa doucement son contenu dans le chaudron à la recherche de la cause des crépitements. De grosses bulles apparurent alors à la surface de la potion. Ketza se pencha vers son amie en murmurant d’un air interrogateur. Adriana Ferrario s’était aussi penchée sur le chaudron, car elle travaillait en équipe avec Samiva. Remus, Sirius et Harry glissèrent doucement en dessous de la table tandis que Sirius chuchotait le compte à rebours.

-0! chuchota Sirius en réprimant difficilement son fou rire.

Un énorme bruit d’explosion retentit. Des cries s’élevèrent d’un peu partout dans la classe et les trois jeunes farceurs tentèrent un regard. Le professeur Slughorn s’était approché des trois filles, qui étaient recouvertes de potions. D’autres élèves aussi mais beaucoup moins que les trois jeunes filles et leur voisin d’en avant.

Voyant que tous dangers étaient écartés, Remus, Sirius et Harry se relevèrent et s’assirent à leur place en tentant de prendre un air d’incompréhension à la scène qui se déroulait devant eux.

-Miss Island, Miss Ovsea, Miss Ferrario! Que s’est-il passé?

-Je…je n’en sais rien, bredouilla Samiva. Je…je surveillais la potion quand elle a commencé à crépiter et des bulles sont apparues. Puis, ç’a explosé.

-Une chance qu’il n’y avait encore que de l’eau et du mélilot!
Samiva acquiesça aussitôt.

-Il n’y aura pas d’effets secondaires…, continua le professeur de potion. Mis à part un bon lavage de cheveux.

-J’espère que Snivellus en a reçu! Ça ne lui ferait pas de tort, chuchota Sirius.

Harry eut du mal à retenir son fou rire et dut se mordre le doigt pour ne pas éclater de rire. Rogue s’approcha du chaudron et en sortit l’objet de l’explosion, les cheveux dégoulinant de potion.

-Un pétard, déclara-t-il d’un ton doucereux en fixant Harry, Sirius et Remus.

Tous les regards convergèrent à nouveau vers les trois jeunes farceurs. Les trois Gryffondor déglutirent difficilement. Presque tous les Serpentard éclatèrent d’un rire goguenard. Quant aux Gryffondor, les regards étaient partagés : certains les regardaient avec une pointe d’amusement, d’autres, avec des regards noirs. Harry, Sirius et Remus se levèrent, prêts à affronter les représailles. Le professeur Slughorn les observa
tour à tour.

-Messieurs Black, Potter et Lupin, est-ce vous qui avez lancé ce pétard dans le chaudron de Miss Island et de Miss Ferrario? demanda-t-il calmement.

Harry aurait préféré qu’il leur crie dessus comme aurait fait Rogue à son époque. Au moment où il allait répondre, une petite voix retentit de derrière lui.

-Non! C’est moi, professeur…

Tous les regards convergèrent la voix.

-Mr Pettigrew?

Il acquiesça.

-Oui, mais s’il vous plaît, ne punissez pas James, Remus et Sirius!

-T…très bien! Vous faites perdre 15 points à Gryffondor et vous aurez une retenue jeudi s…

-Nous la ferons avec lui! l’interrompit Sirius.

-Oui nous…, commença Harry mais il s’interrompit aussitôt en se rendant compte de ce qu’il allait dire. Attends! Nous? Mais pourquoi?

-C’est la moindre des choses, James! répondit Remus.

-B…bon, balbutia Harry.

Le professeur Slughorn fronça les sourcils.

-Vous en êtes sûrs?

-Certains! répondirent en chœur Remus et Sirius.

Sirius donna un coup de coude à Harry.

-Ouch! Oui, répondit Harry en se massant le bras.

-Très bien, alors jeudi soir à 18h30 dans mon bureau, reprit le professeur, perplexe.

Harry, Peter, Sirius et Remus acquiescèrent.

-Vous pouvez y aller! s’exclama le professeur en s’adressant à
toute la classe.

Il y eut un grand brouhaha et les élèves sortirent de la classe de potion. Samiva passa devant Harry, Sirius et Remus en les bousculant, la tête haute. Ketza la suivit, mais s’arrêta devant eux et leur lança un regard désabusé.

-Franchement…, leur dit-elle.

-Ketza! l’interrompit Samiva.

-Oui! Oui! J’arrive! répondit-elle.

Elle courut rejoindre son amie.

-Pauvre fille, va! s’exclama Sirius.

À la table des Gryffondor ce soir-là, une discussion animée se déroulait entre Harry, Sirius et Remus.

-Ça, c’était un coup de maître de sa part! argumenta Remus.

-Il nous a simplement rendu la monnaie de sa pièce, répéta d’un
ton las Harry.

Sirius et Remus le considérèrent en fronçant les sourcils.

-James, pourquoi te montres-tu si réticent envers Peter? demanda Remus.

Harry sourit maladroitement.

-Ça parait tant que ça?

Sirius et Remus acquiescèrent.

-Donc, tu avoues! conclut Sirius.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyVen 21 Juil - 21:32:53

-Je ne nies pas, c’est vrai…, acquiesça Harry.

-Pourquoi? demanda Remus.

Harry soupira. Il n’allait quand même pas répondre : parce qu’il va trahir Lily et moi comme il a trahi mes parents. Non! Il allait répondre quelque chose d’autre…

-Je sais pas… c’est intuitif. Mon intuition me dit de ne pas lui faire confiance comme si… comme s’il allait commettre une
trahison.

Sirius éclata de rire.

-Ridicule! parvint-il à articuler.

-James, peut-être que ton intuition se trompe, déclara Remus.

Harry détourna le regard et croisa deux émeraudes qui le fixaient intensément : Ginny écoutait leur conversation depuis le début. Elle montra les portes de la Grande Salle d’un geste de la tête et lui fit signe de venir. Harry haussa un sourcil et Ginny le fixa d’une manière encore plus intense. Personne ne fit attention à cet échange silencieux. Harry se leva alors.

-Eh! Où vas-tu? s’exclama Sirius.

-Je reviens. Attendez-moi, répondit Harry.

Harry sortit de la Grande Salle. Il fut bientôt rejoint par Ginny qui le poussa contre le mur.

-Quelque chose me dit que ce n’est pas pour t’excuser de ta gifle…

Harry rit d’un rire nerveux.

-Ha, ha, ha… Non! Non mais à quoi joues-tu? répondit Ginny

-De quoi tu parles? demanda innocemment Harry.

-Tu le sais très bien de quoi je parle! Arrête de réveiller des soupçons! On ne peut pas changer le futur! Ce qui doit arriver, doit arriver! Tu le sais! Je sais que tu le sais! « Je sais pas. C’est une intuition comme s’il allait commettre une trahison. » Tu veux nous faire remarquer ou quoi? Déjà que Ketza et Samiva se doutent de quelque chose…Harry! Ça fait à peine deux mois que nous sommes ici!

-D’accord… je… j’essaierai de faire quelque chose…, marmonna Harry.

-Je te demande pardon?

-J’ai dit que j’essaierai de faire quelque chose!

-Tu es mieux…, conclut Ginny d’un air méprisant.

Et elle s’éloigna sans un dernier regard à Harry.

-Pff! Comme tu peux être naïve! chuchota Harry en rentrant de nouveau dans la Grande Salle.

Mais Harry devint quand même un peu moins réticent envers Peter et, dès lors, les Maraudeurs ne répondirent plus au nombre de trois, mais de quatre.

0O0O0O0O0

Août 1998

Les bruits de la vie mouvementée de Londres résonnaient dans la tête vide de toutes pensées d’Hermione Granger. Son regard était fixé sur la principale fenêtre de son petit 3 ½ sans vraiment la voir. C’était le genre de regard qu’on portait à l’intérieur de soi-même... Les mains de la jeune femme tremblaient sur la lettre qu’elle tenait. Aucune larme ne coulait sur son visage : elle avait déjà trop pleuré. Encore une fois, elle relut la lettre pour être sûre que ce n’était pas un cauchemar.

Chère Mlle Granger,

Dû au fait que nous n’avons pas retrouvé les corps de M. Harry James Potter et de Mlle Ginevra Molly Weasley et suite à la loi 450b alinéa 3, nous devons admettre leur décès jusqu’à preuve du contraire.

Avec nos sentiments les plus distingués,

Kingsley Shacklebolt, Chef de la brigade des aurors Ministère de la Magie

C’était court et bref. Ça annonçait la réalité d’une façon si cruelle. Cette réalité si pure et si dure!

Ron Weasley entra alors dans la pièce, un gros sac d’épicerie dans les bras. Il déposa le sac sur la première table qu’il rencontra. Son regard se posa alors sur une feuille, qui avait sans doute glissée des mains d’Hermione. Sans la lire, - car elle était couverte d’une large écriture ferme,- Ron se plaça alors derrière son amie et posa sa main sur son épaule.

Elle se retourna.

-Ah! Ron…je ne t’…

-Shh!

-Ron! Dis-moi que ce n’est pas vrai, hein! Dis-le-moi!

-Hermione, on a tout fait pour tenter de les retrouver! L’Ordre les a recherchés! Les aurors également! Ça fait presque deux ans qu’on les recherche! Moi aussi, j’ai de la difficulté à m’y faire et… ils me manquent terriblement.

-Oui je sais… Mais ils ne peuvent pas avoir disparu comme ça! Sans laisser de trace! Et on n’a pas de preuves formelles qu’ils sont morts!

-Les aurors, eux, sont formels…Kingsley lui-même le dit…

-C’est de notre faute aussi! Nous sommes préfets! Nous aurions dû les en empêcher!

-Nous ne savions pas…Personne ne pouvait savoir…

-J’aimerais tant retourner dans le passé et arranger tout ça!

-Si tu savais le nombre de personnes qui pensaient comme toi…

Il baissa alors la tête, se souvenant de la lettre trouvée par terre. Il la lui tendit.

-Tiens. Tu as dû laisser tomber ça…

-Oh?

Hermione prit la lettre et prit place sur une chaise, dans le salon-cuisine-salle-à-manger de leur minuscule appartement. Tandis que Ron rangeait l’épicerie, Hermione lut la lettre.


Hermione,

C’est bien autre chose que j’aurais voulu t’annoncer.
Mais quoiqu’il soit arrivé à Harry et à Ginny, il faut malheureusement accepter cette idée : tu ne les reverras sans doute ni dans les jours, ni dans les mois, ni peut-être même dans les années à venir.

Je ne te dirai pas qu’il faut sourire, continuer à vivre, etc. Tu vas suffisamment entendre ces phrases dès que la nouvelle sera connue. Et je sais ce que tu ressentiras en les entendant : selon les jours, ça ira de l’indifférence à la colère.

Jusqu’au jour où…tu t’apercevras que tu vis toujours, que tu as continué. Peut-être pas comme avant, mais tu auras poursuivi ta route.

Et tu seras heureuse de l’avoir fait. Tu sauras que c’était ce que tes amis auraient voulu. Tu seras heureuse aussi de pouvoir dire à tous à quel point ces amis étaient merveilleux. Car qui mieux que toi pourrait parler de Harry et de Ginny? Qui d’autre pourrait garder leur image vivante, loin des élucubrations de la Gazette et des légendes farfelues qui ne manqueront pas de circuler très vite?

Penses-y, Hermione. La force et l’amour que t’ont donnés tes amis, tu dois les garder en toi. Tu dois continuer la lutte, armée de ces deux trésors qu’ils t’ont laissés. Ainsi, - et ainsi seulement, - tu mériteras toujours de t’appeler leur amie.

Je sais combien ces paroles te paraîtront vaines, peut-être même un peu rudes, au moment où tu les liras. Je te demande simplement de ne pas les oublier. Elles te serviront peut-être quand le temps sera venu.

Ce n’est pas moi qui te dirai : « tu oublieras avec le temps », ou autres fadaises du même ordre.
J’ai moi-même perdu mon amie la plus proche à l’âge où sa vie d’adulte aurait dû commencer, et aujourd’hui encore rien n’a remplacé le vide qu’elle a laissé. Mais Morgane reste si présente dans toute ma vie que je me demande parfois si l’on meurt vraiment. Il y a pourtant si longtemps que je n’ai pas dit son nom…
Crois-moi, Hermione. Harry et Ginny ne seront vraiment morts que le jour où vous, leurs proches, les aurez oubliés.

Et je ne crois pas que ce jour soit près d’arriver, n’est-ce pas?
Alors, si tu ne peux sourire, du moins ne pleure pas. Ils n’aimeraient pas te voir pleurer, tu le sais bien. Et…moi non plus, bien que je mesure la faible portée de cet argument.

Avec toute mon affection,
K.S.

P.S. :
La note que tu trouveras avec ceci est automatiquement envoyée par le Ministère dans de telles circonstances. Ne lui accorde donc que la valeur qu’elle a.
La position officielle du Ministère n’est pas nécessairement la mienne ni celle de mes amis. Ne le prends pas comme un espoir, il aurait trop de chance d’être déçu. Prends-le simplement comme un engagement que j’estime te devoir, en hommage à mon amie qui n’est plus. Votre amitié est digne de la nôtre.

Un pâle sourire apparut sur les lèvres d’Hermione, sa lecture terminée. Ayant fini de ranger la nourriture, Ron s’était accoté contre le comptoir et observait la jeune femme. Il sourit à son tour.

-Si tu savais comme ça fait du bien de te revoir sourire…

-C’est Kingsley. Il a voulu écrire une lettre plus personnelle.

Le sourire de Ron se fit compréhensif.

-Je vois.

Celui d’Hermione s’effaça.

-Mais Ron, qu’allons-nous faire maintenant? Dans la lutte contre…contre Voldemort?

-Nous allons continuer à nous battre quoi qu’il arrive. On doit retrouver les Horcruxes. Il ne faut pas perdre espoir…

-Sans Harry? Sans le professeur Dumbledore?

-Nous n’y pouvons rien…

-Mais nous aurions pu! Nous aurions pu!

Ron vint la retrouver et la serra dans ses bras. Elle se laissa faire.

-Hermione, combien de fois en avons-nous discuté? Il faut continuer à vivre malgré tout…

L’espoir faisait vivre, mais sans espoir, que faisait-on?

-Oui…Vivre…
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyMar 15 Aoû - 21:27:54

Deuxième partie :
Temps sombres


Juin 1975. Quatre ans se sont écoulés depuis que Harry Potter et Ginny Weasley ont fait un saut de vingt-cinq ans dans le passé. Une étrange tête de mort apparaît sporadiquement au-dessus de demeures ou de lieux déserts, au-dessus de cadavres. Les gens ont fini par la surnommer « la Marque des Ténèbres. » Un nouveau mage noir est apparu. Son nom? On préfère le taire, on le surnomme Celui-dont-le-nom-ne-doit-pas-être-prononcé, ou encore le Seigneur des Ténèbres. Quand on en parle, - ce qu’on évite plus souvent qu’autre chose, - c’est Vous-Savez-Qui. Lui, il se fait appeler Voldemort. Pseudonyme ou patronyme? La plupart des gens l’ignorent. Plus récemment encore, une semaine n’est pas passée sans son lot de disparitions, de meurtres et de carnages… Les gens sont inquiets et le Ministère est débordé. Même les moldus commencent à s’interroger.

Chapitre 4 : Macabre découverte

Ginny descendit du Poudlard Express, bientôt imitée de Ketza et de Samiva. C’était les vacances d’été et les trois jeunes filles venaient de terminer leur quatrième année au collège Poudlard. Une année fort remplie… Mais moins que la quatrième année de mon époque, pensa Ginny. Souvent, elle avait l’impression de perdre son temps. Après tout, bien qu’elle paraissait physiquement avoir 14 ans, dans son esprit, elle en avait 18.
Ginny secoua la tête pour chasser de son esprit tous ces souvenirs de son époque. Après tout, c’était les vacances! N’est-ce pas? Il fallait en profiter au maximum. Après tout, qui sait ce que l’avenir leur réservait? Mais une pensée l’assaillit alors comme une douche d’eau froide. Elle savait… Elle savait dans les moindres détails ce qui allait lui arriver… « Raison de plus pour profiter de chaque instant, » se dit Ginny, redressant la tête, un air déterminé sur le visage.

Elle se mit à la recherche de ses parents. Son regard se dirigea presque automatiquement vers Harry, Sirius et Peter qui discutait vivement. Peter avait l’air hébété, Sirius fronçait les sourcils et Harry affichait un grand sourire. « De quoi peuvent-ils bien parler? » se demanda Ginny. Son regard s’attarda sur Harry et une douce chaleur qu’elle n’avait plus ressentie depuis quelques années se réveilla en elle, parcourut son corps et atteignit son cœur.

-Oh non! Ne me dis pas que je suis encore amoureuse de lui, se dit-elle à voix basse. Pourtant, si, reprit-elle d’une petite voix.

-Quoi? dirent en chœur Samiva et Ketza.

-Rien, rien, marmonna Ginny.

-Tu as trouvé tes parents? demanda Samiva.

Ginny secoua la tête.

-Tiens! Voilà ma mère! s’exclama Samiva. Et avec les parents de Black, marmonna-t-elle.

-Ben quoi? Ils sont… euh… amis, non? demanda Ginny.

-Malheureusement, répondit Samiva. Et ce, depuis quatre années. Par contre, ils ne nous ont pas encore…

-Bonjour les filles! l’interrompit une voix de femme.

-…invités…, termina Samiva en se retournant. Bonjour Mrs Ovsea!

Ketza et Ginny firent de même. C’était Rexann Ovsea, la mère de Ketza. On ne pouvait pas se tromper! Rexann et Ketza se ressemblaient beaucoup. Il y eut un « Bonjour Mrs Ovsea! » et un « Bonjour maman! »

-Et une nouvelle année de terminer. Ah! Que le temps passe vite… Et maintenant, vous vous dirigez vers votre cinquième année. L’année de vos BUSEs! Ça devient sérieux, là!

-Et deux fois plus d’étude…, réalisa Ketza, grimaçante.

-Ne t’inquiète pas! Je vais t’aider, répliqua Ginny.

Ketza sourit. Samiva jeta un coup d’œil à sa mère : elle commençait à s’impatienter.

-Excusez-moi, les filles, Mrs Ovsea! Mais je dois y aller…

-Au revoir, Samiva! s’exclamèrent d’un ton enjoué Ketza et Ginny.

-Au revoir, Samiva, la salua d’un ton froid Mrs Ovsea.

Samiva n’y prêta pas attention, tourna son chariot et le dirigea vers sa mère. Ketza fronça les sourcils.

-Maman! Pourquoi tu as fait ça? demanda-t-elle.

-Fait quoi? demanda d’un ton léger sa mère.

-Dit au revoir d’un ton aussi froid à Samiva! s’exclama Ketza.

-C’est une Serpentard, répondit Mrs Ovsea comme si c’était la chose la plus évidente du monde.

-Oui et alors? demanda Ginny.

Mrs Ovsea sembla soudain mal à l’aise.

-Eh bien… vous savez avec cette histoire de Vous-savez-qui et tout ça…, débuta-t-elle.

-Ahhh! l’interrompit Ketza. Si parce que Samiva se montre un peu plus ambitieuse que la moyenne, qu’elle est rusée et qu’elle a un certain dédain pour les règlements, il faut s’en méfier, alors il faudrait se méfier du quart des sorciers de Grande-Bretagne!
Ginny acquiesça.

-Justement, on s’en méfie, répliqua Rexann.

-Vous savez, Mrs Ovsea, il y a des Mangemorts qui proviennent des quatre Maisons! Autant chez Serdaigle, Poufsouffle… ou encore Gryffondor, argumenta Ginny. Et j’ai ma propre expérience, conclut-elle à mi-voix.

« Même si ça ne se passera que dans six ans, » ajouta-t-elle pour elle-même. Un silence tendu suivit son aveu. Le quai 9¾ était maintenant presque vide et toujours pas de trace des Evans.

-Je ne comprends pas, dit-elle. Mes parents m’avaient pourtant dit qu’ils viendraient me chercher!

-Ils sont peut-être du côté moldu de la gare, proposa gentiment Mrs Ovsea, comme pour se racheter.

Ketza, Rexann et Ginny passèrent la barrière du quai 9¾. Ginny chercha de nouveau ses parents des yeux, sans succès.

-Mais où sont-ils? demanda Ginny.

À présent, un étrange pressentiment l’envahit. Et si… et s’ils étaient morts? Mais Ginny chassa aussitôt cette pensée de son esprit. Non! Ils avaient eu simplement un contretemps. Oui, seulement un contretemps…

-Si tu veux, Lilyann, on peut te ramener, proposa Mrs Ovsea.

-Merci, murmura Ginny.

Rexann, Ketza et Ginny se dirigèrent vers la petite voiture familiale. Mr Ovsea en sortit et vint mettre la malle de sa fille dans le coffre. De son prénom Jedrus, on pouvait deviner qu’il était d’origine polonaise. Tout comme Rexann, il travaillait en tant que médicomage. Moustachu, grand, le regard alerte, on ne doutait pas qu’il faisait très bien son travail.

-Et toi, ma chère Lilyann? demanda-t-il.

-Ses parents n’étaient pas là, expliqua Ketza en prenant place dans la voiture. Coucou Sabine!

Sabine, c’était la petite sœur de presque deux ans de Ketza.

-On va la ramener, continua Rexann.

Mr Ovsea acquiesça et rentra la malle de Ginny dans le coffre également.

-Et où habites-tu? demanda-t-il.

Ginny lui expliqua le trajet et entra dans la voiture.
Tout le long du trajet, Ginny ne souffla mot, perdue dans ses pensées. Elle se demandait pourquoi les Evans n’étaient pas venus la chercher. Quel genre de contretemps aurait pu les en empêcher? De nouveau, l’idée de leur mort effleura son esprit, mais elle la chassa aussitôt. En attendant, Ginny se rongeait les sangs à l’idée de ce qu’elle pourrait bien découvrir - et accessoirement, se faisait assommer par le hochet de Sabine…
La voiture s’engagea dans un petit chemin de graviers à l’ombre de grands chênes. Enfin, la maison apparut à la suite d’un tournant. Mr Ovsea se gara et sortit de la voiture. Il observa la maison plus attentivement et écarquilla ses yeux d’effroi.
Ginny aussi était sortie de la voiture et manqua de s’effondrer sur le sol. Au dessus du toit flottait un crâne verdâtre dardant un serpent rouge sang en guise de langue. Mrs Ovsea et Ketza sortirent à leur tour, Sabine dormant paisiblement. Rexann plaqua sa main sur sa bouche et sa fille pâlit considérablement en voyant l’affreuse marque.

-Lilyann, reste ici, ordonna aussitôt Mr Ovsea en brandissant sa baguette.

-Non! Je veux y aller, protesta-t-elle d’une voix blanche et en prenant sa baguette également.

-Non, Lily! Tu sais ce que ça représente? s’exclama Ketza.
Lorsque la Marque des Ténèbres flotte sur une maison, ça ne présage jamais rien de bon.

Mais Ginny ne l’écoutait plus. Elle se dirigeait à petits pas pressés vers la porte de sa maison qu’elle trouva ouverte. Au dernier moment, Ketza et sa mère la retinrent par le bras et l’empêchèrent d’entrer. Mr Ovsea passa devant elles et entra dans la demeure. Ginny se débattit, mais Rexann et Ketza tinrent bon jusqu’à ce que, quelques minutes plus tard, le cri de surprise de Mr Ovsea se fasse entendre. Cette fois-ci, ni Ketza, ni Rexann n’empêchèrent Ginny d’entrer. Cette dernière se dirigea aussitôt vers le salon. À peine avait-elle franchi le seuil qu’elle s’effondra sur le sol, en pleurs.

Sur le sol du salon s’étendaient les corps sans vie de Rose et de Christopher Evans. Le corps de Mr Evans se trouvait plus avant, comme s’il avait voulu protéger sa femme, légèrement en retrait… malheureusement sans succès.

Ginny détourna son regard embué de larmes de cette vision d’horreur. Deux cris d’effroi se firent entendre, signe de l’arrivée de Rexann et Ketza. La main compatissante de cette dernière se posa sur l’épaule de Ginny.

-Ne regarde surtout pas le mur, lui dit-elle d’une voix blanche.

Mue par cette curiosité morbide qu’ont les humains lorsqu’on leur interdit quelque chose, Ginny désobéit… Naturellement, elle n’aurait pas dû, car sur le mur, avec une substance telle du sang, était écrit ce macabre message : Les amis de mes ennemis sont mes ennemis.

-Oh non… Noooooooon! hurla-t-elle.

Elle ramena ses jambes contre elle et se balança d’avant en arrière comme le font parfois les enfants autistes. Ketza se pencha et l’étreignit doucement.

-Même ici, Harry est en danger, même ici. Pourquoi? Pourquoi? sanglota Ginny.

-Qui est Harry? demanda Ketza.

-James! Je voulais dire James, corrigea machinalement Ginny.

Ketza lui lança un regard compréhensif. Se méprenant peut-être sur les pensées de son amie, Ginny la repoussa violemment.

-Tu ne comprends pas! Tu ne comprendras pas! cracha-t-elle avec
un air farouche.

Ketza recula instinctivement et eut la sagesse d’esprit de ne pas insister.

Un silence tendu s’installa durant lequel Mr Ovsea se pencha sur les cadavres et les examina minutieusement.

-L’Avada Kedavra, marmonna-t-il finalement.

Mrs Ovsea pencha la tête gravement.

-Au moins, ils n’ont pas souffert, déclara lugubrement Ginny, toujours recroquevillée sur elle-même, plus calme.

À ce moment-là, on entendit un crissement de pneu sur le gravier et des portières claquèrent. Ginny se leva et s’approcha des grandes baies vitrées du salon en reniflant. Elle vit sa grande et maigre sœur s’arrêter en fronçant les sourcils, pointant quelque chose du doigt. Vernon suivit, tout le contraire de Petunia en terme de taille et de poids. Les deux échangèrent un regard inquiet et un sinistre sourire étira les lèvres de Ginny.

-C’est Petunia et son petit ami.

La porte d’entrée s’ouvrit et se referma en claquant. Des murmures leur parvinrent.

-Tu crois qu’on ferait mieux d’appeler la police?

-Il ne faut pas les faire venir pour rien…

-D’accord.

-Papa! Maman! Je suis rentrée! s’écria alors Pétunia.

Elle apparut sur le seuil du salon et en échappa ses livres et ses cahiers sur le sol. Elle pointa un doigt livide sur Ginny, qui se retourna. La rouquine avait laissé tomber son sinistre sourire.

-Toi! Encore toi! Tu viens encore de gâcher ma vie, sale peste! Tu n’es qu’un monstre qui ne mérite même pas de vivre! Tout est de ta faute! Depuis que tu es entrée dans ma vie, tout n’est que malheurs!

Pétunia s’approcha de Ginny et la gifla violemment. Les larmes aux yeux, Ginny porta sa main à sa joue en feu et s’enfuit en courant vers sa chambre. Elle claqua la porte et s’effondra sur le lit, en pleurs.

Avant d’aller la rejoindre, Ketza lança un regard meurtrier à Pétunia et à son petit ami, sa baguette brandie

-Qu’est-ce qui te prend, hein? La peste ici, c’est toi! Lily nous a racontés ce que tu lui faisais subir! Tu es vraiment inhumaine! s’exclama Ketza, des étincelles crépitant au bout de sa baguette.

Pétunia poussa un cri rageur.

-Et toi, tu n’es qu’un monstre comme toutes les personnes de ton espèce, persifla la moldue.

Les joues de Ketza s’empourprèrent de colère.

-Furunculus!

Mais, au lieu d’un sortilège, deux fusèrent et atteignirent Pétunia et Vernon. Ketza se retourna pour voir sa mère, baguette brandie également. Son père s’approcha des corps évanouis du couple moldu.

-Mes chères, je pense que vous avez réagi avec un peu trop d’impétuosité, déclara-t-il en observant les petites tentacules qui poussaient sur leur visage. Nous allons leur faire oublier tout ça… Oubliettes!

Le bout de la baguette de Jedrus éclaira quelques instants les visages rendus hideux des deux moldus.

-Nous allons les laisser comme ça jusqu’à temps que nous partions, dit Mr Ovsea. Ketza, va chercher Lilyann et aide-la à préparer ses bagages : elle va vivre chez nous désormais.

Ketza sourit et embrassa son père sur les deux joues avant de monter précipitamment les escaliers jusqu’à la chambre de son amie.

-Entre Ketza, renifla Ginny.

-Ouah! Elle est géniale ta chambre! Dommage que tu doives changer…

-Changer? Pourquoi?

Ketza lui sourit.

-Tu ne pensais tout de même pas que tu allais rester ici avec ta peste de sœur maintenant que tes parents… maintenant que tu es… enfin! Tu vois ce que je veux dire…

Ginny acquiesça et sentit un immense poids quitter ses épaules.

-Je vais venir vivre chez toi? Mais c’est génial!
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyMar 15 Aoû - 21:35:02

Ginny se leva de son lit et poussa un soupir de soulagement. Puis, Ketza et elle entreprirent de faire ses valises.

La tête dans la garde-robe, Ginny écoutait d’une oreille ce que lui disait Ketza.

-Hmm! Il est joli, ce collier! s’exclama Ketza.

-Merci, merci, répondit distraitement Ginny.

Le silence s’installa dans la chambre. Quelques minutes plus tard, intriguée par le soudain silence de son amie, Ginny abandonna ses recherches dans sa penderie et se retourna vers Ketza. Elle se figea en reconnaissant le pendentif que la jeune fille tenait entre ses doigts. C’était un médaillon en forme de cœur où était gravé
« Joyeux anniversaire! Harry » Lorsqu’on l’ouvrait, on y trouvait une photo de Ginny et de Harry, côte à côte, sans pourtant être en couple.

-Rends-moi ça, ordonna Ginny d’une voix blanche.

Lentement, Ketza releva la tête du médaillon et croisa le regard livide de son amie.

-Qu’est-ce que ça veut dire? demanda-t-elle simplement.
Ginny baissa la tête, sentant le regard de son amie posé sur elle.

-Écoute, Ketza : ce n’est pas important tu sais! Qu’est-ce que ça peut faire si j’ai un tel médaillon! Ça…

-Non! Ç’a de l’importance! l’interrompit Ketza. C’est toi sur la photo, n’est-ce pas?

Ginny releva la tête. Pourquoi fallait-il que Ketza lui pose des questions? Pourquoi a-t-il fallu que les Evans meurent? Pourquoi a-t-il fallu qu’elle lise ces maudites runes? Pourquoi a-t-il fallu que Ketza fouille dans sa boîte à bijoux? Ginny s’interrompit. Pour cette question, elle avait une réponse : c’était elle qui lui avait demandée de les séparer. Elle avait complètement oublié ce médaillon…

Lentement, Ginny acquiesça.

-Pourtant, sur la photo, tu as les cheveux plus… roux et…des yeux noisette, contredit-elle.

Ah! Cette Ketza! Elle avait un sacré sens de l’observation! Elle aurait fait une excellente Attrapeuse si seulement Harry n'avait pas postulé pour le poste avant elle.

-Et le garçon, il ressemble étrangement à James! À part cette marque sur le front et… ses yeux.

Ketza rapprocha le médaillon de son visage et observa la photo plus attentivement. Elle releva brusquement la tête et plongea son regard violacé dans celui émeraude de son amie… le même que sur la photo.

-Ce sont les tiens! Ce sont tes yeux! s’exclama-t-elle. Là, je ne comprends plus rien… Lilyann Maya Evans, qui es-tu?

À ce moment-là, on toqua à la porte de la chambre, dispensant à Ginny de réponse. Elle en fut immensément reconnaissante à cette personne… peu importe qui elle était.

-Les filles? Vous avez fini? demanda la voix de Rexann Ovsea.

-Presque, répondit Ketza.

-Oui, oui, répondit en même temps Ginny.

-Soyez plus claires, les filles! C’est oui ou presque?

-Oui! répondit fermement Ginny.

Les pas de Mrs Ovsea s’éloignèrent dans le couloir et Ketza lança un regard interrogateur à Ginny qui avait sorti sa baguette et terminait sa valise à coup de sorts. Le regard de Ketza changea.

-Mais on n’a pas le droit! protesta-t-elle.

-Laisse faire, sembla dire le regard que lui lança Ginny.

Ketza se leva alors et sortit de la chambre sans un dernier regard à Ginny. La porte claqua sur la jeune fille. Ginny soupira et réduisit ses bagages pour qu’ils puissent faire en un sac. Puis, elle descendit dans le salon où l’attendaient les Ovsea.
On était venu chercher les corps de Mr et Mrs Evans, mais le macabre message restait toujours bien présent sur le mur. Ginny réprima un sanglot.

-On y va, dit-elle.

Mr Ovsea sortit sa baguette et réanima Vernon et Petunia qui avaient l’air hébété de ceux qui viennent de recevoir un sortilège d’Amnésie. Puis, les Ovsea et Ginny sortirent de la demeure des Evans. ‘Plus jamais je ne la reverrai’, pensa la jeune fille en observant la maison s’éloigner par la vitre de la voiture.

0O0O0O

Quelques semaines plus tard…

Ginny se réveilla vers neuf heures ce matin-là. Elle sourit en voyant l’heure affichée sur le cadran lumineux installé sur la table de chevet. C’était la première fois depuis un mois que la jeune fille ne se réveillait pas aux aurores. La mort des Evans la tourmentait sans cesse. Bon d’accord! Ils n’avaient peut-être pas été ses vrais parents… mais ça avait été tout comme! La jeune fille décida de rester encore un peu dans son lit : ça ne lui ferait pas de tort après tout!

Ses pensées divaguèrent vers cette fameuse journée où les Evans étaient morts. Elle tenta de chasser ce souvenir de son esprit… sans grand succès. Se redressant dans son lit de fortune et embrassant la chambre du regard, le souvenir de Ketza observant son médaillon lui sauta au visage… et une interrogation par la même occasion. Enfilant ses pantoufles, Ginny observa la vraie Ketza endormie, avec qui elle partageait la chambre. Pourquoi ne lui avait-elle pas posé de questions? Elle qui était si curieuse habituellement… Ketza attendait peut-être le bon moment…

Sur cette dernière pensée, Ginny se leva et s’habilla. Elle descendit ensuite à la cuisine pour prendre son petit-déjeuner. Sabine et Mrs Ovsea étaient déjà présentes.

-Lily! s’exclama de sa petite voix fluttée la fillette.

Ginny sourit et déposa un baiser sur les cheveux dorés de Sabine.

-Bonjour Lilyann! Bien dormi? demanda Mrs Ovsea.

-Oui, très bien, répondit Ginny en s’assoyant à table.

Mrs Ovsea lui sourit et lui fit léviter la casserole de porridge sur la table. Elle déposa à la suite quelques lettres devant Ginny en lui faisant un clin d’œil.

-Surveille Sabine pendant que je vais réveiller Ketza, lui demanda Rexann.

Ginny acquiesça distraitement, ses yeux fixés sur ses lettres – enfin, une en particulier, écrite d’une écriture qui n’était pas tout à fait étrangère à la jeune fille. Tout en fixant cette mystérieuse lettre, Ginny servait le porridge dans les bols, ce qui ne se révéla pas une bonne idée…

-Lily! Attention!

Ginny retomba brusquement dans la réalité. Elle regarda Ketza qui venait d’arriver sur le seuil de la porte, l’air encore légèrement endormi, mais un sourire moqueur sur les lèvres. Sabine, quant à elle, riait aux éclats.

-Encore! Encore! disait-elle en tapant dans ses petites mains potelées.

Ginny lança un regard hébété à son amie qui ne fit que lui montrer la table du menton.

-Si j’étais propriétaire d’un restaurant, je ne t’aurais pas embauchée comme serveuse!

Ginny descendit alors lentement son regard sur la table et remarqua que le porridge qu’elle voulait mettre dans son bol était tombé… à côté. La rouquine devint cramoisie et essuya rapidement son dégât à l’aide d’un papier essuie-tout en marmonnant des paroles incompréhensibles. Elle se leva et alla jeter le papier. Ketza s’assit et s’intéressa au courrier. Elle prit les lettres et les passa une à la suite de l’autre.

-Oh! Une enveloppe de Colombie… Ça doit être ma cousine… Poudlard…Poudlard… non identifié… Et… Ah! Sammy! Voyons voir ce qu’elle a à dire…

Ginny se rassit à sa place et se pencha vers la lettre. L’écriture de Samiva était beaucoup moins soignée qu’à l’ordinaire. On pourrait même dire nerveuse…

Chères Ketza et Lily,
Comment allez-vous? Moi, ça va…dans la mesure du possible.


-Hiii! Quand elle dit ça, ça ne présage presque jamais rien de bon! s’exclama Ginny, redoublant d’attention.

J’ai hésité longtemps avant de vous écrire. Je ne voulais pas vous mettre plus de pressions, surtout sur toi, ma pauvre Lily… Mais ça ne peut plus durer. Mes parents se chamaillent très souvent ces derniers temps. Ma mère menace souvent mon père de sa baguette (elle qui l’avait rangée dans le coin le plus obscur du grenier…)

-Ça ne m’étonnerait pas qu’un jour, sa mère assassine son père…

-Ketza! s’indigna Ginny.

-Ben quoi? Sa mère, c’est une Lenhsman! Une vieille famille de sorciers allemands connus pour leur talent dans les morts suspectes! chuchota précipitamment Ketza après avoir jeter un coup d’œil à sa sœur pour être sûre que celle-ci n’écoutait pas.

-Oh je sais… Tu crois que sa mère est du côté de…de Tu-sais-qui?

-Euh… je ne pense pas. C’est compliqué tu sais… je ne suis pas sûre si je suis capable de t’expliquer. Tu vois, les vieilles familles de sorciers ont parfois de drôles de coutumes.

-Comme le mariage arrangé?

-Oui…

-Une chance que les familles ne sont pas toutes comme ça!

-Parlez de quoi? demanda Sabine.

-Laisse faire, Sabi! répondirent en même temps Ketza et Ginny avant de se pencher à nouveau sur la lettre de leur amie.

Ça ne vous intéresse sûrement pas! Enfin! Oui! Vu que vous êtes mes amies mais… enfin bref… C’est compliqué… Je vais changer de sujet, ça va aller mieux. Je vais sur le Chemin de Traverse le 18 août. J’espère que vous pourrez venir ce jour-là! Et vous savez quoi? J’ai été nommée préfète! Je me demande si l’une de vous l’est également… Enfin je pourrai rabattre le caquet de mes imbéciles de condisciples! Surtout de cette Bellatrix Black! Elle m’énerve presque autant que Sirius! Normal… ils sont de la même famille… Enfin bref! Je m’arrête là! Ma mère rapplique…
À la prochaine!
Sammy


-Eh ben! Préfète! Ouah! s’extasia Ketza en soupesant sa lettre de Poudlard. Je me demande si je le suis aussi…

Ginny fit de même et sursauta en sentant une bosse dans son enveloppe. Se pourrait-il que…? Ginny se dépêcha de la décacheter et vida son contenu sur la table. En effet, une épinglette de préfet se trouvait à l’intérieur.

-Ouah… Félicitations Lily!

-Merci, répondit-elle en prenant le badge. Eh! Mais j’y pense! Ils doivent choisir aussi un garçon comme préfet dans chaque maison. Qui vont-ils choisir chez Gryffondor? demanda Ginny.

-Sûrement pas Sirius! Trop puéril, mais si séduisant!

Ketza et Ginny s’échangèrent un regard de connivence.

-Et Remus?

Ginny avait demandé ça sur un ton tout à fait innocent teinté d’une pointe de malice. Les joues de Ketza se voilèrent de rose et elle détourna la tête de son amie pour se servir du porridge.

-maisRemusc’estautrechose.maisoùes-tualléechercherça? marmonna-t-elle.

-Pardon?

-Rien rien…

Ketza ne dit plus rien jusqu’au moment où elle releva la tête, sourire aux lèvres. Ginny déposa sa cuillère et interrogea son amie du regard.

-Et James? demanda Ketza sur le même ton que Ginny quelques minutes auparavant.

-J…James? James Potter? demanda Ginny un peu trop rapidement.

-Quel autre James penses-tu que je parle?

Ce fut au tour de Ginny d’avoir l’air embarrassé.

-Maisy’arienàdiresurlui, marmonna-t-elle.

-Pardon?

-Je le hais, point à la ligne! se reprit Ginny.

-Ouais ouais… la haine est proche de l’amour tu sais…

-Pourquoi cette phrase se révèle toujours vraie? s’exclama Ginny en levant les mains au plafond.

-Parce qu’elle est vraie! répondit simplement Ketza en prenant les trois autres lettres. Donc tu avoues!

Un bruit de bol qui tombe sur un plancher de céramique se fit entendre. Ketza poussa un juron, ce qui dispensa Ginny de répondre. Celle-ci en profita et prit rapidement la lettre « non identifiée » puis monta dans la chambre de Ketza. Elle s’assit sur son lit et ouvrit l’enveloppe aussitôt. La nouvelle préfète sourit en reconnaissant la petite écriture serrée. C’était Harry qui lui écrivait : elle en était sûre! Contrairement à ce qu’elle s’obstinait à croire, elle ne le haïssait pas. Au contraire. Elle l’aimait encore autant sinon plus qu’avant. Elle s’en était bien rendue à l’évidence, finalement. Cependant, elle ne savait pas si Harry serait d’accord pour… euh… sortir avec elle. Songeuse, la jeune fille rabaissa son regard sur la lettre et la déplia.

Lily,
Je te regarde aller depuis quatre ans déjà, véritable petit volcan que tu es. Une déclaration d’amour que je suis en train de t’écrire? Peut-être. Quoiqu’il en soit, j’aimerais bien que tu me répondes en me disant le jour où tu viendras sur le Chemin de Traverse.
James


Son cœur ne fit même pas un bond dans sa poitrine, parce que Ginny était trop surprise. Avait-elle bien lu d’abord? Ginny relut la lettre pour être sûre de ce qu’elle contenait. Une déclaration d’amour cachée? C’était assez pour en rester perplexe… Ginny ramassa sa baguette et l’agita pour faire venir une plume et de l’encre. Au dos du parchemin, elle écrivit :

James,
Ce que tu m’écris là me laisse perplexe. Je ne sais pas quoi penser, je ne sais pas quoi te dire. Quoiqu’il en soit, je serai sur le chemin de Traverse le 18 août. Tu t’expliqueras en temps et lieux!
Lily


Satisfaite, Ginny redescendit dans la cuisine où il ne restait plus que Ketza qui lisait la lettre de sa cousine Leonora. Le plancher avait été nettoyé. Celle-ci releva brièvement la tête et se remit à lire.

-On n’a qu’un livre à se procurer : celui de sorts et enchantements. Rien de mentionner pour ce qui est de la Défense contre les forces du Mal, la renseigna distraitement Ketza. Puis elle releva la tête, sa lecture terminée. Je me demande qui va être le nouveau professeur…

Leur ancien professeur de Défense contre les forces du Mal, une jeune femme étourdie et étourdissante, était allé se perdre dans la forêt Interdite, l’idiote…

-Oui, moi aussi.

-Leonora manquera sa cinquième année. Elle la reprendra l’année prochaine, ajouta Ketza d’un ton songeur. La chance…

-Ah bon?

-Oui… Aide humanitaire, un truc dans ce goût-là…

-Ah! s’exclama Ginny. Au fait, où sont les chouettes?
Ketza releva la tête et réfléchit quelques secondes.

-Hmm… dans le grenier peut-être…

Ginny la remercia et ramassa sa lettre de Poudlard avant de monter au grenier qui était emménagé comme une volière. La chouette des Potter vola vers elle et se posa sur son épaule. Ginny flatta doucement la tête de l’oiseau et lui murmura :

-Emmène cette lettre le plus rapidement possible à Harry. Je ne sais pas ce qu’il a à me dire, mais je suis sûre que ça lui tient très à cœur…

La chouette lui mordilla affectueusement le doigt et s’envola.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyVen 25 Aoû - 20:53:00

Voici donc le chapitre 5! Au menu, réconciliations, bond dans le futur et explications. Bon appétit!

0O0O0O0O0O

Chapitre 5 : Il n’y a pas d’autre remède à l’amour que d’aimer encore plus

-James! Dépêche-toi! Je n’ai pas la journée devant moi! s’exclama Anthea, maintenant âgée de 19 ans, du bas de l’escalier.

-Oui, oui, j’arrive…

-Et n’emmène pas de pétards ou je ne sais quoi!

-Hein? Mais non!

-Je te connais James! Ça fait cinq ans que nous vivons dans la même maison.

-Ouais et j’ai hâte que tu partes vivre chez ton beeeeeeel auror!
marmonna Harry en descendant les marches de l’escalier.

-Pardon?

-Rien, rien, je n’ai rien dit…

-Non! J’ai très bien entendu! Qu’est-ce que tu reproches à Demetri?

Harry secoua la tête en souriant.

-Voyons, Thea très chère! Tu ne vois pas qu’il se joue de toi? Tout ce qu’il veut, c’est dire qu’il a épousé une Potter pour pouvoir toucher notre fortune.

-T…tu crois? Arrête de plaisanter!

-Je le crois et je ne plaisante pas.

-Mais c’est faux! Il m’aime! Il me l’a dit! Il me l’a même prouvé!

-Pff! Il joue la comédie! Sirius est meilleur acteur tu sais…

-James! Arrête tout de suite! Sinon, je ne t’emmène pas sur le Chemin de Traverse. Et je sais que ça te tient à cœur pour pouvoir voir ta charmante Lily…

Harry ouvrit grand la bouche.

-Tu as fouillé dans mes affaires! Tu n’avais pas le droit!

Un sourire triomphant apparut sur les lèvres d’Anthea tandis qu’elle sortait d’un air solennel un morceau de parchemin.

-Tu sais que je pourrais donner cette lettre à Sirius, Remus ou Peter et…

-Arrête! C’est du chantage! Tu n’as pas le droit!

-Non c’est vrai… Mais je n’en reviens pas à quel point c’est
efficace!

-Très bien, c’est quoi ton marché? marmonna Harry.

-Mon marché? Il est très simple! Tu arrêtes de dire du mal de
Demetri devant moi et je détruirai cette lettre. D’accord?
Anthea tendit sa main et Harry la prit lentement.

-Marché conclu, déclara-t-il.

-Bien!

Anthea sortit sa baguette et murmura le sort de Destruction sur la lettre qui se consuma littéralement.

-Alors tu viens? Ou il faudra attendre demain?

-Je viens! Ça va!

Harry prit sa cape et la jeta sur ses épaules. Anthea lui présenta de la Poudre de Cheminette et Harry en prit une poignée. Il entra dans l’âtre de la cheminée.

-Chemin de Traverse! annonça-t-il clairement après qu’il ait lancé la fameuse poudre.

Aussitôt, il fut happé par des flammes vert émeraude qui dansaient tout autour de lui. Sur le bord de la nausée, Harry préféra fermer les yeux. Quelques minutes plus tard, il atterrit brutalement sur le sol et ses lunettes se brisèrent sous le choc.

-James! s’exclama une voix que Harry reconnut comme étant celle de Ginny.

Harry se retourna en retenant ses lunettes.

-Ne reste pas là! reprit-elle. Viens!

Elle le prit par le bras et l’emmena un peu à l’écart. Là, elle sortit sa baguette et la pointa sur Harry.

-Reparo!

Les lunettes de Harry se réparèrent aussitôt. Celui-ci écarquilla ses yeux de surprise.

-Mais on n’a pas le droit! protesta-t-il.

Ginny lui lança un léger regard condescendant.

-Si! Je te ferai remarquer, Harry, que les détecteurs du Ministère nous repèrent comme étant des personnes ayant respectivement 19 et 20 ans!

Harry lui lança un regard sceptique. Ginny accentua son air supérieur.

-Pff! Y’a longtemps que j’ai remarqué ça! Bon! Si tu le permets, je vais rejoindre Ketza! En passant, joyeux anniversaire en retard!
Bye… James!

-B…

Mais Ginny avait déjà disparu de son champ de vision.

-Bye, Lily et merci, soupira Harry avant d’aller rejoindre Anthea.

0O0O0O0O

Juillet 2000

En trois ans, Hermione Granger était devenue une jeune femme au visage empreint de mélancolie. Son passé, lourd en malheurs, était omniprésent, ne serait-ce que lorsqu’elle posait son regard sur son fils Edan, si semblable à son père… Ron… L’amour de sa vie. Cet amour qui n’était plus qu’un souvenir…Et puis ses amis, Harry et Ginny, portés disparus depuis presque quatre ans…
Oh… Hermione avait essayé de se changer les idées, de continuer à vivre, de retrouver le sourire et de marcher la tête haute, en se disant que c’était ce qu’auraient voulu ses amis et Ron. Hermione aussi l’aurait voulu et vivre le plus simplement possible, à la manière de Bill et Fleur, qui attendaient déjà leur deuxième enfant. Ou encore comme Charlie et sa jeune fiancée enceinte de quatorze semaines. Mais il ne fallait pas trop en demander.
Et maintenant, Hermione transplanait à Pré-au-lard à la demande du professeur McGonagall. Tout en se dirigeant vers Poudlard malheureusement fermé depuis le décès du professeur Dumbledore, la jeune femme tentait de garder son esprit concentré sur Edan qui avait absolument tenu à marcher. Lorsque les grilles du domaine collégien furent en vue, Hermione prit son fils dans ses bras. Tandis que les portes de fer s’ouvraient, la jeune veuve se demanda encore ce que lui voulait la directrice de si important. Elle leva alors les yeux vers l’immense château avec une pointe de nostalgie. Cela faisait trois ans qu’elle n’y était pas revenue. Quelle étrange sensation…

Hermione prit une grande inspiration, Edan dans ses bras et entreprit son ascension vers les grandes portes en chêne du vieux château. Elle n’avait jamais réalisé à quel point Pré-au-lard était loin de Poudlard…Elle ne manqua pas de s’arrêter devant la tombe blanche du professeur Dumbledore et y déposa un bouquet d’immortelles immaculées. Enfin, elle cogna à la porte du collège.
La porte s’ouvrit d’elle-même et une petite voix couinante s’éleva.

-Qui êtes-vous? Que voulez-vous?

Hermione chercha d’où provenait la voix et ses yeux finirent par se baisser vers le sol. C’était un elfe de maison et il rappelait vaguement quelqu’un à la jeune femme.

-Dobby! finit-elle par s’exclamer.

-C’est bien Dobby, Miss. Mais vous… vous étiez l’amie de Harry Potter!

Hermione acquiesça, mais elle ne pleura pas.

-Minerva McGonagall vous attendait, Miss! Elle est dans son bureau! Dobby va vous y emmener!

-C’est très gentil Dobby!

-Il n’y a pas de quoi, Miss!

Et il l’entraîna dans les dédales de couloir jusque devant la gargouille qui gardait l’entrée au bureau directorial.

-Voilà, Miss! Le mot de passe est Sans-façon!

-Merci, Dobby! Tu es un ange!

Dobby sourit et d’un claquement de doigt, il disparût. Hermione délivra le mot de passe et la gargouille s’effaça pour la laisser entrer. Au rythme de l’escalier qui tournait tout doucement, Edan s’était endormi dans les bras de sa mère. L’imposante porte de chêne s’ouvrit d’elle-même.

-Ah Hermione! Quel plaisir de vous revoir! Et ce doit être le fameux Edan…, s’exclama la directrice du collège en voyant son ancienne élève entrer. Mais assoyez-vous!

-Oui c’est bien Edan, acquiesça Hermione. Vous vouliez me voir, Minerva?

-Comme il ressemble à son père…Merlin, paix à son âme, soupira-t-elle. Puis elle se ressaisit. Oui je voulais vous proposer quelque chose d’assez délicat.

Hermione se pencha vers l’avant pour mieux écouter ce que son ancien professeur de métamorphose avait à lui dire, ignorant son fils qui tirait sur ses boucles dans son sommeil.

-J’ai découvert récemment dans les affaires d’Albus, - paix à son âme, - un dossier dans lequel il était question de deux élèves. À ce qui semble, il voulait vous proposer de protéger certains élèves de Poudlard de hmm…Voldemort. Car vous savez qu’à cet âge, les jeunes sont assez – comment dire? - imprudents.

-Vous avez l’intention de rouvrir le collège? s’étonna Hermione.

-Euh… pas exactement… Enfin… J’y pense certes, mais ce ne sera
guère cette année, malheureusement..., répondit Minerva.

-Oh… Mais alors…?

-Attendez, ce sera plus clair lorsque je vous aurai dit qui sont ces élèves. Il s’agit de James Potter et de Lilyann Evans…

-Vous voulez dire que…

-Oui. J’aimerais que vous alliez dans le passé, en 1975 plus exactement.

-Je vois… Et je suppose que je devrai prendre un poste de professeur?

-Oui. Celui de Défense contre les forces du Mal. Merlin…

Elle s’interrompit, peut-être assaillie par un souvenir.

-Vous emmènerez Edan avec vous je suppose…, souffla-t-elle.

-Pardon?

-Non rien…

Minerva esquissa un doux sourire.

-Alors? demanda-t-elle.

-Eh bien, j’accepte… je suis sûre que…que Harry l’aurait fait…

Le sourire de la directrice devint triste.

-C’était ce que Albus voulait…


0O0O0O0O

De retour en août 1975

Ginny s’était aventurée du côté de la Défense contre les forces du Mal chez Fleury et Bott. Elle sortit sa liste de fourniture et la détailla pour la première fois depuis qu’elle l’avait reçue et soupira.

-Pas de manuel en Défense contre les forces du Mal? Est-ce que ça voudrait dire pas de professeur? se demanda Ginny.

Peut-être que Harry voudrait reprendre l’AD qui sait? La jeune fille reporta son attention sur les grimoires et un mouvement l’attira vers sa droite. Elle en repoussa quelques-uns et tomba face à face avec deux yeux noisette qui la fixait derrière des lunettes rondes. En parlant du loup, pensa-t-elle.

-Harry! Que fais-tu là?

-Hum… voyons voir… je suis dans une librairie avec ma liste de fournitures… Qu’est-ce que je pourrais bien faire? Ah! Je sais!
Je fais du tourisme! Et toi?

Ginny sourit.

-Idiot!

Harry sourit et haussa les épaules.

-Tu viens de ce côté? demanda Ginny.

Harry disparut aussitôt de son champ de vision. Quelques secondes plus tard, il était devant elle. Ginny baissa la tête et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille droite.

-Au fait, tu…voulais me… parler?

Harry sembla soudain très embarrassé. Le cœur de Ginny se mit à battre un peu plus rapidement tandis qu’elle relevait la tête.

-En fait, Gin’, c’est que…

Le cœur de Ginny fit un bond dans sa poitrine. Harry ne l’avait plus appelée Gin’ depuis quatre ans. Cela voulait-il dire que…

-…c’est que je… je…

-Tu? le pressa Ginny.

Harry prit une grande inspiration.

-Je…tu sais, je… je trouve stupide que nos seules discussions se résument à une pluie d’insulte…, finit-il par dire à mi-voix en baissant à son tour la tête.

Le rythme cardiaque de Ginny baissa d’un cran. C’était mieux que rien…

-Tu sais quoi? Je suis d’accord, avoua-t-elle.

Harry releva alors sa tête et posa d’un geste maladroit sa main sur la joue constellée de tâche de rousseur de la jeune fille.
Ginny ferma doucement les yeux.

-Tu sais, Harry, débuta-t-elle timidement, les yeux toujours clos, on a passé quatre ans à se haïr alors qu’on aurait pu… enfin… s’aimer! Harry, je t’ai toujours aimé...

Ginny rouvrit les yeux pour guetter la réaction de Harry. Il souriait! Ce simple sourire l’incita à continuer.

-Je pense que… que peut-être que ce laps de temps nous a permis de faire une…mise au point. Et qu’on s’est rendu compte qu’on s’aimait vraiment. Tu…n’es pas d’accord avec moi?
Harry se pencha vers elle et la prit dans ses bras.

-Je pense exactement la même chose, lui murmura-t-il à l’oreille,
la faisant frissonner.

Le baiser fut inévitable. Les larmes aussi.

-Harry! M…même si ça ne paraissait pas, j’ai t…tellement souffert! sanglota Ginny.

Harry la serra contre elle et Ginny enfouit son nez dans la nuque du jeune homme pour y pleurer.

-Moi aussi, ma Ginny, moi aussi, répondit-il en lui frottant le dos. Mais maintenant, c’est chose du passé! Profitons du moment présent. Et uniquement du moment présent.

Ginny renifla et se redressa. Du revers de la main, elle essuya son visage ruisselant de larmes et se ressaisit.

-J…je crois que je vais y aller, dit-elle. Ketza m’attend sûrement et…je ne veux pas qu’elle s’inquiète.

Harry sourit et la serra encore plus fort contre lui. Ginny s’éloigna de Harry. Elle était déjà à un mètre de lui lorsqu’il l’interpella.

-Attends!

Ginny se retourna.

-J’ai lu dans la Gazette ce qui était arrivé aux Evans. Je suis désolé.

Ginny sourit tristement.

-Tu n’as pas à l’être. Ce n’est pas de ta faute, répondit-elle doucement.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyVen 25 Aoû - 21:01:50

-Il y a autre chose aussi.

Ginny l’interrogea du regard.

-J’ai cru voir Hermione dans la librairie.

-Hermione… Hermione Granger? Tu es sûr?

Harry acquiesça.

-Allons donc! Impossible! Hermione doit être en l’an 2000 à présent. Je sais qu’elle doit te manquer Harry, mais ce n’est pas une raison pour commencer à halluciner… Tu es sûr que tes lunettes sont encore bonnes?

-Ha! Ha! Ha! Non sérieusement, Lily-jolie, je crois que je reconnaîtrais ma meilleure amie même avec quatre de plus si je la rencontrais dans une librairie, non?

Ginny leva les yeux au ciel.

-Allons donc, répéta-t-elle. Enfin bref, je dois y aller! À bientôt!

Elle lui souffla un baiser et tourna les talons, mais à peine avait-elle fait un pas que Harry la retint par le bras. Ginny soupira pour la forme, mais elle trouvait cela quand même amusant.

-Oui? demanda-t-elle sur un ton faussement exaspéré.

-Sois prudente! lui susurra-t-il à l’oreille.

Ginny tourna la tête vers lui.

-Toi aussi. Je t’aime.

Et de déposer un baiser sur son nez.

-Puis-je y aller maintenant? demanda-t-elle.

-Mais bien sûr! répondit Harry.

Mais Ginny ne put avancer.

-Qu’est-ce qu’il y a? demanda Harry.

-Hum… mon bras!

-Oh! Désolé!

Et Harry relâcha Ginny qui put enfin s’éloigner avec un dernier signe de la main.

0O0O0O0O

-Par Merlin, Lilyann! Où étais-tu? s’exclama Rexann en voyant arriver Ginny.

Elle devait serrer la main de Sabine un peu trop fort, car celle-ci cria. Mrs Ovsea desserra un peu son étreinte.

-Chez Fleury et Bott, section Défense contre les forces du Mal.
J’y ai rencontré James Potter et… on a discuté, répondit calmement Ginny en s’assoyant à leur table chez Florian Fortarôme.

-Attends… discuté? Tu ne veux pas dire… insulté? demanda une voix impassible derrière Ginny.

Croyant que c’était Ketza - qui était assise devant elle, - Ginny se pencha vers son amie, mais cette dernière fit non de la tête et pointa quelqu’un derrière la jeune fille du menton. Ginny se retourna alors et croisa le regard de…

-Samiva! Comment ça va?

Mrs Ovsea s’était légèrement rembrunie. Samiva s’assit à côté de Ginny.

-Ne détourne pas la conversation, Evans, fut la seule réponse que donna Samiva.

Ses longs cheveux coulaient librement dans son dos telle une cascade brune. Son teint était toujours aussi mat. Ses yeux ne reflétaient toujours aucune expression. Oui, c’était bien Samiva. Ginny sourit maladroitement.

-Oui, on a discuté, répondit Ginny.

Ketza la regarda, perplexe, la bouche grande ouverte. (-Mouches! Mouches! ‘Tention! s’exclama gaiement Sabine.) Samiva haussa un sourcil – ce qui se rapprochait le plus à de la surprise. Ketza se leva d’un bond.

-Samiva, Lily, là-bas, dit-elle prestement.

Rexann ouvrit la bouche pour répliquer. Cependant, sa fille aînée l’en empêcha d’un geste de la main. Samiva se leva aussitôt, mais Ginny le fit plus lentement et suivit ses amies. Ketza se pencha vers elle et lui murmura à l’oreille :

-Tu devras m’expliquer à la maison.

-Mais Samiva…

-De quoi vous parlez? demanda Samiva en leur lançant un regard de côté.

-Mais de rien! répondirent en chœur Ginny et Ketza.

-Je ne suis pas dupe. J’ai entendu mon nom.

-On… on disait que tu n’avais pas l’air bien, mentit Ginny.

Samiva pâlit légèrement.

-Ça paraît tant que ça? murmura-t-elle.

-Nous te connaissons très bien, Samiva. Nous avons appris à décoder tes expressions. Et puis nous sommes tes meilleures amies! expliqua Ketza.

Finalement, ce n’est pas vraiment un mensonge, pensa Ginny.
Samiva se laissa choir sur un banc public. Elle croisa ses bras et contempla ses deux amies.

-C’est ma mère, débuta-t-elle.

-Oh, s’exclamèrent d’une même voix Ketza et Ginny et elles s’assirent aussitôt à côté de leur amie.

Samiva esquissa un léger sourire.

-Elle veut retourner dans la haute société sorcière.

-Ça sent mauvais…, répliqua Ketza. Très mauvais.

-Quelle haute société sorcière? demanda Ginny.

-Eh bien… compte tenu de son amitié avec les Black…

-OK! Pas besoin de continuer, je comprends, l’interrompit la
rouquine.

Les deux jeunes filles la regardèrent, incrédules.

-Ben quoi? J’ai fait beaucoup de recherches.

Ketza et Samiva se contentèrent de cette réponse. Il est vrai que Ginny passait beaucoup de temps à la bibliothèque! Sûrement
Hermione qui avait déteint sur elle…

-Donc, tu disais…? reprit Ginny.

-Ah oui! Je disais que ma mère voulait retourner dans la haute société sorcière. Mais… elle doit se… se débarrasser de mon père. Puisqu’il est un moldu.

-Et pour revenir dans sa famille et bla bla bla! Un peu plus et ils organisent un mariage arrangé! s’exclama Ginny plus fort qu’elle ne l’aurait voulu.

-Chuuuuuuut! s’exclama Ketza.

Samiva, elle, regardait Ginny d’un air grave.

-J…j’en ai bien peur…, murmura-t-elle d’une voix sourde.

-Oh! Ma pauvre Iva! répliqua Ginny en étreignant son amie. Ma pauvre, pauvre Iva… Ne t’inquiète pas! On sera toujours là pour toi! Toujours!

-Merci, Lily, dit Samiva à mi-voix.

Ketza se leva prestement.

-Lily, je pense qu’on devrait y aller. On devrait finir d’acheter nos fournitures le plus rapidement possible.

Samiva afficha une moue déçue et Ginny demanda pourquoi.

-Ne pose pas de questions! fut la seule réponse de Ketza.

-Et Samiva? renchérit la rouquine.

-On est désolée, Samiva.

-C’est d’accord. Je dois y aller moi aussi de toute façon. Ma mère m’attend. Je lui ai dit que je n’allais que vous saluer. À bientôt!

-Bye! la saluèrent en chœur Ginny et Ketza.

Ketza prit Ginny par le bras et l’emmena chez Florian Fortarôme où Rexann et Sabine les attendaient encore.

-Ah! Enfin vous voilà! s’exclama Rexann. Vite! On a encore plein de choses à acheter!

Le reste de la journée se passa à courir d’un magasin à l’autre - où Ketza et Ginny rencontrèrent plusieurs de leur camarade. Leur course effrénée se termina devant une cheminée du Chaudron Baveur par laquelle elles rentrèrent chez elles. Ketza emmena Ginny dans leur chambre et la poussa sur son lit. Elle se planta devant la porte et regarda son amie droit dans les yeux.

-Maintenant, explique-moi. Tout, déclara-t-elle, un air déterminé sur le visage.

-Qu’est-ce que tu veux dire? demanda Ginny, feignant l’ignorance.

-Ne fais pas l’idiote, Lilyann, ou peu importe ton vrai nom. Le médaillon, ta « discussion » avec James Potter, toutes ces petites choses que tu sais, alors que tes parents étaient moldus. Tout ça, quoi!

-Bon d’accord. Mais promets-moi de ne jamais au grand jamais révéler quoi que ce soit à quiconque. Déjà que je ne dois rien dire…

-Tu ne me fais pas confiance?

-Ce n’est pas assez, répondit Ginny en se levant, baguette à la main.

Elle passa à côté de Ketza et jeta un sort d’Impassibilité sur la porte, puis sur la fenêtre de la chambre sous l’œil surpris de la jeune fille.

-J…je te le jure sur ma parole de sorcière dans ce cas! À moins que tu ne préfères un Serment Inviolable?

-Non… pas un Serment Inviolable. C’est trop dangereux. Tu…tu es sûre que tu veux tout savoir?

-Ce que tu jugeras utile!

Ginny rangea sa baguette et passa sa main sur son front.

-Merlin… Je ne sais pas par où commencer…

Ketza lui proposa de s’asseoir, ce que Ginny fit avec joie. Et si elle commençait par son nom, hmm?

-Je…je m’appelle Ginevra Molly Weasley et… je viens du futur. Je suis censée avoir 19 ans. Je suis partie en 1996

-Qu…quoi? C’est une blague?

-Laisse-moi finir, veux-tu?

Ketza se tut aussitôt et se mit à écouter religieusement.

-Je ne connais pas de Ketza Ovsea dans le futur. Sabine si, par exemple. C’est la petite amie de mon frère.

Ketza pouffa.

-Et… Samiva? lança-t-elle timidement.

-Idem que pour toi… Je suis désolée. Maintenant, est-ce que tu pourrais me laisser continuer? demanda-t-elle lorsqu’elle vit que
Ketza allait parler à nouveau.

Elle acquiesça. Ginny prit une grande inspiration et rassembla ses idées.

-Je suis née en 1981. Ça fait bizarre, dit comme ça… Mes parents, comme tu as dû le deviner, sont Molly et Arthur Weasley. Bill et Charlie, que tu connais, sont donc mes « grands » frères. Mes vrais parents étant sorciers, ça explique tout ce que je sais sur le monde des sorciers. La première fois que j’ai vu le fils de James, je crois bien que je suis tombée amoureuse de lui. Mais à l’époque, j’étais incapable de rester dans la même pièce que lui, encore moins de lui parler. On est devenu amis lors de ma troisième année. Enfin… j’étais plutôt capable de lui parler sans bafouiller. L’année suivante, j’étais même capable de ne plus rougir! Je suis sortie avec quelques garçons. C’est l’été suivant, l’été où on est devenu vraiment proche, que j’ai reçu ce fameux médaillon, que tu as trouvé dans ma boîte à bijoux. Je l’avais complètement oublié, comme je t’ai déjà dit. J’étais avec Harry,
- puisque c’est son nom, - quand j’ai lu ces stupides runes et que je me suis retrouvée dans le passé.

-Tu veux dire que tu n’es pas la seule voyageuse temporelle? Qui donc?

-James. En conclusion, tu peux donc deviner pourquoi j’ai effectivement discuter avec lui aujourd’hui. Nous avons réglé nos différends.

-Euh… je ne comprends plus, là… -Ketza se laissa choir sur une chaise, en face de Ginny. – Comment… James ne peut pas être deux personnes à la fois! Enfin… Pas ces deux personnes-là.

-C’est là toute l’incongruité de la chose…

-Tu veux dire que… James est son propre père?

-Il semblerait…, soupira Ginny. Et je serais sa mère.

-Eh ben! Le monde des sorciers n’a pas cessé de me surprendre!

-Moi non plus! Mais… tu sais c’est quoi le pire dans cette histoire? murmura Ginny dans un soupir.

-Quoi donc?

-Je sais exactement ce qui va m’arriver. Tout comme pour James, Sirius, Remus, Peter et plusieurs autres…, répondit-elle d’un ton grave et des trémolos dans la voix.

-Oh… Et c’est si horrible que ça?

-Oui, acquiesça Ginny, les larmes aux yeux. Ketza, il ne me reste que six ans à vivre!

-Oh par Merlin! s’exclama Ketza, elle aussi les larmes aux yeux, se levant de sa chaise pour s’asseoir à côté de son amie. Par Merlin! Ça ne se fait pas de faire souffrir des gens comme ça! C’est vraiment terrible! Horrible, même! Tu sais pertinemment ce qui va t’arriver dans les moindres détails et… et tu ne peux rien y changer! Oh ma pauvre! Oh ma pauvre, pauvre chérie!

Ketza serra la jeune fille dans ses bras. Toutes deux pleurèrent, se consolant mutuellement. Ginny fut la première à essuyer ses larmes. Voyant que son amie ne voulait pas s’éterniser sur le sujet, Ketza préféra diverger la conversation sur autre chose.

-Et… je dois t’appeler comment maintenant?

Ginny sourit.

-Lily. Continue à m’appeler Lily…
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 30 Sep - 22:47:03

Chapitre 6 : Le professeur Greaves

-LILY! Attends-nous! s’écria Ketza en sortant du Poudlard Express à son tour.

-Lily! Pourquoi es-tu si pressée? demanda Samiva en la rattrapant.

C’était le premier septembre 1975. Le long trajet séparant Londres de la gare de Pré-au-Lard s’était déroulé sans anicroche notable. Ginny avait entre autre profité de son statut nouvellement acquis de préfète pour passer quelques temps avec Harry en cachette, car ni les Maraudeurs, ni Samiva n’avaient eu vent de leur relation nouvelle. Le couple en avait profité pour élaborer un petit scénario durant lequel ils mettraient leurs amis au courant.

Ginny sourit, s’arrêta et inspira profondément. Que c’était bon d’être de retour! Ketza finit par rattraper ses deux amies.

-Ahhhh! Il n’y a rien de mieux pour le cardio! s’exclama Ketza. Ou… pour rattraper James?

Ginny rougit.

-James? demanda Samiva. Qu’est-ce que Potter a à voir là-dedans?

Ketza et Ginny s’échangèrent un regard et éclatèrent de rire. Elles choisirent une calèche et prirent place. Samiva posa un pied sur la marche et s’arrêta net.

-Attendez! Me cacherait-on quelque chose par hasard?

À nouveau, Ketza et Ginny s’échangèrent un regard.

-Peut-être bien! répondirent-elles en chœur.

Samiva s’installa dans la calèche, en face de ses deux amies. À peine eut-elle refermée la porte, que la calèche s’ébranla.

-Eh bien, voilà ma chère Iva! débuta Ketza. Tu vas voir… c’est trois fois rien.

-Il se trouve… que je sors avec James Potter, expliqua Ginny le plus sérieusement du monde.

-Trois fois rien? Trois fois rien? Vous venez de m’annoncer la nouvelle la plus improbable qui soit! Lilyann Maya Evans qui sort avec James Edward Potter! Eh bien j’aurai tout vu!

-Oh! Tu me déçois, Samiva! répondit d’un air faussement vexé Ginny.
Samiva se mordit la lèvre inférieure, cherchant ses mots.

-Euh… Lily, je comprends que tu sois en deuil, mais ce n’est pas une raison pour… faire des conneries.

-Iva, Iva, Iva…, soupira Ketza. Lily a toute sa tête! Je te le jure!

Samiva les observa tour à tour, sceptique.

-Ah! Ça y est! J’ai compris! C’est une blague que vous me faites! s’exclama-t-elle, mais elle changea aussitôt d’idée en voyant l’air grave qu’avait pris ses deux amies.

-Samiva, tu me déçois vraiment là…, répéta Ginny, sérieuse.

Samiva baissa la tête, honteuse.

-Désolée…, bredouilla-t-elle. C’est que… c’est si surprenant! Si c’est sérieux, alors je suis contente pour toi.

Ginny sourit et serra Samiva contre elle.

-Merci.

À ce moment-là, les calèches s’arrêtèrent devant les portes de Poudlard. Les trois jeunes filles se levèrent alors et sautèrent sur le sol.

Dans la Grande Salle, Samiva bifurqua vers la table des Serpentard tandis que Ketza et Ginny se dirigeaient vers celle de Gryffondor. Elles furent bientôt rejointes par leurs autres camarades, dont les Maraudeurs. Harry vint s’asseoir à côté de Ginny et lui sourit. Sirius s’assit en face d’eux, à côté de Peter et Remus vint à côté de Harry. Opale Clarisson, une jeune fille blonde aux yeux bleus également en cinquième année, s’installa à côté de Sirius, rouge comme une pivoine. Elle lança un regard noir à son amie Ophelie Cheestham, Gryffondor également, qui ne le remarqua pas, trop occupée à reluquer Harry.

Ginny l’observait avec animosité. Harry échangea un regard désespéré avec Sirius.

-Tu sais, James, on est populaire ou on ne l’est pas! N’est-ce pas… euh… O… Opale? s’exclama Sirius.

Opale poussa une exclamation étouffée, regarda intensément Sirius et lui décocha un sourire timide, gloussant bêtement.

« Je pense qu’elle n’a pas compris la question, » soupira
intérieurement Ginny. Elle donna un léger coup de coude à Harry et hocha légèrement de la tête. Harry comprit le message : c’était le moment de partir leur scénario. Harry posa une main sur son cœur et prit une pose dramatique.

-Je pensais que tu étais mon ami, Sirius.

-Quoi? Mais bien sûr que je le suis! s’exclama Sirius.

-Alors pourquoi? demanda Harry.

-Heu…, fit Sirius en passant son regard sur tous les cinquième année présents autour, s’attardant sur Cheestham. Parce que?

Ophelie fronça les sourcils.

-Hé! Je ne suis pas idiote! Ni aveugle! C’est de moi que vous parlez, je me trompe? déclara-t-elle sèchement.

-Je n’aurais jamais cru que tu aurais deviné, répondit d’un ton mauvais Ginny.

Si le regard que lança Ophelie pouvait tuer, Ginny serait tombée raide morte.

-Calmez-vous, les filles! Calmez-vous! tenta Remus.

Ceci eut un peu d’effet sur Ophelie et Ginny qui détournèrent le regard l’une de l’autre… pour le diriger sur Harry. Celui-ci soupira.

-Sirius, à l’aide! reprit-il.

-Mais que veux-tu que je fasse?

Sirius passa un bras autour des épaules d’Opale qui, si c’est possible, rougit davantage.

-Moi, je les prends quand elles viennent! termina-t-il.

-Oui, j’avais remarqué, soupira Harry.

Il se tourna vers Ophelie et rencontra son regard charmeur. Les joues de la jeune fille s’empourprèrent. « Bon sang! Mais elles ne savent que faire ça ? » pensa Ginny. « Rougir à longueur de journée juste à regarder Harry, Remus ou Sirius? » Harry posa son regard sur Ginny qui l’encourageait fortement du regard. Il reporta son regard sur Ophelie qui avait ajouté un sourire enjôleur. Au moment où il allait ouvrir la bouche, Harry sentit la main de Ginny sur sa cuisse.

-Vas-y doucement, entendit-il chuchoter à son oreille sous l’œil soudain courroucé d’Ophelie.

Harry acquiesça. Sirius, Remus et Peter les interrogeaient du regard.
Ketza souriait, ayant deviné le trouble de Harry. Opale n’avait d’yeux que pour Sirius et semblait ne pas en croire sa chance que celui-ci ait posé son bras autour de ses épaules. Des élèves de la deuxième à la septième année des quatre maisons entraient à intervalles réguliers dans la Grande Salle tout en parlant joyeusement.

Quand Harry prit une grande inspiration, Sirius, Remus et Peter le pressèrent du regard.

-Et bien, voilà, déclara-t-il.

« Enfin! » semblait dire le regard de Sirius. Remus détourna le regard, un sourire sur les lèvres. Il avait tout compris. Peter, lui, avait redoublé d’attention et Ophelie ne quittait pas Harry du regard, sa main cachant à moitié sa bouche d’un air concentré.

-Vous vous demandez sûrement d’où me vient cette… comment dire? Haine?

-Si tu veux…, approuva Ginny. Ou peut-être mépris?

-Haine fera l’affaire.

Ophelie fronça les sourcils, son regard se réduisant à deux fentes.

-… d’où me vient cette haine pour Lily. En fait…

Voyant que Harry cherchait ses mots, Ginny continua pour lui.

-Je l’ai tout de suite haï dès que j’ai posé mon regard sur lui,
reprit-elle. Mais en fait…

-Désolé, Lily-chérie, l’interrompit Harry. Comme je disais, notre haine réciproque…

Mais Harry ne put continuer : Ophelie s’était levée précipitamment, les poings serrés, la fureur se peignant dans son regard intensément bleu.
« Pauvre chérie, » pensa Ginny d’un ton faussement compatissant.

-Non! Pas toi et… elle! Une stupide Sang-de-bourbe! explosa-t-elle.

Harry aussi s’était levé, la main serrée sur sa baguette dans sa poche. Il fulminait. Non mais! Fallait pas se gêner! Ginny était devenue livide et tirait sur la manche de Harry pour le forcer à se rasseoir.
Quelques conversations s’étaient soudainement arrêtées autour d’eux. Des élèves de Gryffondor et de Serdaigle s’étaient retournés et observaient la scène. Opale tirait fermement sur la manche de son amie pour la forcer à se rasseoir.

Au moment où Harry allait brandir sa baguette, il se sentit brusquement tiré vers le bas et se retrouva de nouveau assis, de même qu’Ophelie qui lança des regards noirs à Opale et à Sirius. Harry, quant à lui, posa un regard perplexe sur Ginny; son teint avait repris quelques couleurs.

-Ce n’est pas moi qu’il faut remercier, c’est Remus, marmonna-t-elle entre ses dents.

Harry se tourna alors vers Remus.

-Premièrement, je ne t’aurais pas laissé faire une gaffe devant tous les élèves et tous les professeurs réunis. Deuxièmement, regarde qui vient d’entrer.

Harry n’eut pas à regarder vers les portes de la Grande Salle puisque le professeur McGonagall, nouvellement promue directrice adjointe, et la file d’élèves de première année terrifiés passèrent devant lui. Le professeur Koningue ayant pris sa retraite en juin dernier, c’était le professeur McGonagall qui avait pris la relève. Ophelie se pencha rageusement vers Harry et Ginny tandis que la chanson du Choixpeau débutait.

-Ce soir, minuit. Un Duel entièrement sorcier, chuchota-t-elle.

Harry avait une impression de déjà-vu…

-Ça suffit, Cheestham, s’en mêla Remus, toujours chuchotant.

-Pourquoi donc? demanda Ophelie d’un ton un peu arrogant.

Ginny lança un regard en coin à Remus et remarqua la même insigne brillante épinglée sur sa poitrine que la sienne : un P sur le lion de Gryffondor. Ophelie pâlit considérablement.

-Parce que nous sommes préfets, répondit Ginny en pointant son insigne, voyant là sa petite vengeance.

La discussion s’interrompit par des bruits d’applaudissements et de sifflements provenant de la table des Serpentard.

Ophelie soupira.

-Vous n’êtes que des manipulateurs, marmonna-t-elle entre ses dents avant de se concentrer sur la répartition.

Les autres ne tardèrent pas à l’imiter. La répartition se termina avec Weasley, Mafalda qui fut envoyée avec surprise à Serpentard. Ginny grimaça. Elle se pencha vers Harry.

-Ma cousine. Une peste de première, murmura-t-elle.

Le directeur se leva alors et leur souhaita un bon appétit. Puis, les plats d’or se couvrirent de victuailles. Les conversations reprirent de bon train.

Une jeune fille de septième année se pencha vers les cinquièmes années. Elle aurait pu être d’une beauté à couper le souffle si elle avait pris plus soin de son apparence, mais sa place de Gardienne de l’équipe de Quidditch de Gryffondor lui tenait trop à cœur pour ça. Elle se nommait Andrea Anezka. Andrea salua dignement ses condisciples de cinquième année et annonça avec un immense sourire qu’elle avait été nommée Capitaine de l’équipe. On la félicita comme il se doit. Avec Vassily Cheslav, septième année, Chad Dempster, quatrième année, et Joséphine « Joey » Hedvige, sixième année, les trois Poursuiveurs, Sirius et Ophelie, Batteurs et Harry, l’Attrapeur, l’équipe était complète.

Le repas se termina une demi-heure plus tard. À peine la vaisselle avait retrouvé son étincelante propreté que les portes de la Grande Salle s’ouvrirent. Une silhouette se tenait dans l’embrasure de la porte, tenant quelque chose dans ses bras. Elle enleva son capuchon, dévoilant une cascade de cheveux bruns un peu ébouriffée. La jeune femme, – car c’était une femme, – devait être dans le début de la vingtaine tout au plus. Ce qu’elle tenait tout contre elle, c’était un bambin, un adorable petit garçon à l’abondante tignasse rousse.
Des murmures excités se répandirent alors dans la Grande Salle. Harry fixait étrangement les nouveaux venus sans dire un mot. Ginny
aussi. Le Directeur se leva et intima le silence.

-Qui êtes-vous et que voulez-vous? demanda-t-il d’un ton aimable, mais autoritaire.

La jeune femme sourit.

-Je m’appelle Hermione Greaves et voici mon fils, Edan. On m’a dit que vous recherchiez un professeur de Défense contre les forces du Mal.

Je viens pour le poste.

Elle s’arrêta devant le professeur Dumbledore et tous deux parlementèrent en chuchotant durant quelques minutes. Le professeur Dumbledore releva finalement la tête.

-Chers élèves, je vous présente le professeur Hermione Greaves, qui enseignera la Défense contre les forces du Mal cette année. Veuillez l’accueillir chaleureusement.

Les élèves et les professeurs applaudirent. Harry, quant à lui, ne pouvait s’empêcher de la regarder. Le professeur Dumbledore fit revenir le silence et continua ses annonces, mais Harry ne l’écoutait plus. Ce nouveau professeur lui rappelait étrangement Hermione Granger! Ce sourire, ces cheveux, cette silhouette, ce visage… Même le prénom! Harry secoua la tête. Mais Hermione n’avait pas de fils… Ou, en tout cas, pas à sa connaissance!

Ginny lança un drôle de regard à Harry. « Je ne sais pas si tu penses à la même chose que moi…, » pensa-t-elle, « mais il faudra redoubler de vigilance… »

0O0O0O0O

Les cours reprirent dès le lendemain de la rentrée. Les Gryffondor se dirigèrent tout excités vers leur dernier cours de la journée, Défense contre les forces du Mal. Leur excitation fut de courte durée lorsqu’ils découvrirent que leur cours était en commun avec les Serpentard, qui se trouvaient déjà là depuis un bon moment si on se fiait à leurs regards supérieurs - pour la plupart en tout cas.

Harry s’assit au milieu de la classe, aussitôt imité de Sirius qui s’assit à sa gauche, et Ginny, à sa droite. En avant, il y avait Remus, Peter et Ketza. Samiva s’était retrouvée bien malgré elle coincée entre deux Serpentard : Adriana Ferrario et Lucas Wilkes. Heureusement pour elle, ces deux Serpentard s’avéraient être les deux seuls qui daignaient lui adresser respectueusement la parole.

Harry sortit ses effets scolaires et les plaça sur sa table. Ce ne fut qu’à ce moment qu’il prit conscience d’un regard posé sur lui. Il releva aussitôt la tête et croisa les yeux du professeur Greaves durant une fraction de seconde avant que celle-ci ne penche sa tête à nouveau sur le parchemin posé devant elle. Elle avait semblé légèrement embarrassée et Harry sentit aussitôt une vague de compassion l’assaillir pour cette jeune enseignante qui en était sûrement à sa première journée.

Harry appuya sa tête sur sa main en observant son professeur tandis qu’elle faisait l’appel. Plus il l’observait, plus il avait l’impression de voir Hermione, sa meilleure amie, devant lui. Tiens! Ce geste qu’elle venait de faire… Cette manie de toujours ramener une mèche de cheveux derrière son oreille droite… Pourtant, ça ne pouvait pas être elle ici en… 1975!

Harry mit quelques secondes à réaliser que toute l’attention, des élèves comme du professeur, était fixée sur lui. Il changea aussitôt de position et passa une main dans ses cheveux en bataille d’un geste mal à l’aise.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 30 Sep - 22:48:19

-James Potter, c’est vous? demanda le professeur Greaves doucement.

Harry acquiesça lentement.

-Les autres professeurs m’ont beaucoup parlé de vous et… de vos amis.

Sirius sourit fièrement.

-Vous avez l’habitude des sanctions en tout genre, n’est-ce pas?

De nouveau, Harry acquiesça et se mordit la lèvre. Le professeur sourit.

-Ne prenez pas cet air déconfit! Vous n’en aurez pas… enfin! Pas aujourd’hui! Cependant, si je vous reprends à manquer d’attention en classe, vous n’y échapperez pas…, conclut-elle de ce ton doux qui avait dominé tout leur « échange. »

Pour la troisième fois, Harry acquiesça. Tu as l’air d’un vrai idiot, pensa-t-il. La jeune femme lui fit un clin d’œil et finit la prise de présence.

-Bien! s’exclama-t-elle lorsqu’elle eut fini. Pour le premier cours, j’aimerais voir où en sont vos connaissances en matière de Défense contre les forces du Mal.

Plusieurs élèves maugréèrent. Le professeur laissa échapper un éclat de rire.

-Non! Pas avec un test écrit! Je choisirai quatre personnes : une fille et un garçon de Gryffondor, la même chose à Serpentard.

Les élèves poussèrent alors un soupir.

-Tant mieux! Je n’avais pas envie d’un test la première journée…, chuchota Harry à l’oreille de Sirius.

-Chuuuuuut! répondit Ginny.

Trop tard : le professeur Greaves les avait remarqués.

-Mr Potter, vous qui semblez si bavard, vous serez le premier à m’affronter, déclara le professeur en souriant étrangement. Miss Evans, vous suivrez.

-Vous…affronter? demanda Harry. Vous voulez dire un…duel?

-Oui, Potter! À moins que vous ne sachiez pas vous battre…?

-Bien sûr que je le sais! s’exclama Harry en se levant, baguette en main, piqué dans son orgueil.

Un petit sourire jouait sur les lèvres de la jeune femme. Harry se plaça devant elle, une lueur de défi dans le regard. Ils se saluèrent et le duel commença.

-Experliamus! débuta le professeur.

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Harry, alors qu’il brandissait instinctivement sa baguette et lançait le charme du Bouclier sans même remuer les lèvres. Le rai de lumière rouge ricocha sur le bouclier invisible et termina sa course sur le tableau noir.

Des murmures surpris commentèrent ce premier échange. Même le professeur semblait surpris. Après tout, les sortilèges informulés n’étaient au programme qu’en sixième année. Seule Ginny resta impassible, nullement étonnée. Elle suivait l’échange avec un sourire malicieux.

-Très bien. Nous augmentons d’un niveau alors, déclara le professeur Greaves. Stupefix!

-Miroitum!

Le sortilège de stupéfixion se redirigea vers la jeune femme qui le contra à la dernière minute d’un sortilège informulé. Cette fois, ce fut au tour de Harry d’avoir l’air surpris. Même la manière de se battre en duel ressemblait à celle d’Hermione…

Ces quelques secondes d’inattention lui valurent un sort équivalent à un coup de poing dans le ventre. La force du sort fit en sorte que Harry s’envola presque pour finir sa course contre le mur. Légèrement sonné, il tenta de se relever. Le professeur Greaves vint l’aider.

-Vous manquez de concentration, Mr Potter, déclara-t-elle
sérieusement. Ce n’est pas le temps de penser à l’élue de votre cœur!
Des éclats de rire fusèrent dans toute la classe. Harry se dégagea de la poigne de son professeur d’un geste un peu brusque et remonta dignement sur l’estrade, ce qui fit redoubler les rires d’intensité, surtout de la part des Serpentard.

-Hé! Ton orgueil en a pris un coup Potter, hein? s’exclama une voix provenant du côté des Serpentard.

-La ferme, Servilo! répondit Harry.

Harry reporta son attention sur le professeur Greaves qui regardait le plafond d’un air exaspéré. Elle rebaissa rapidement le regard en brandissant sa baguette, le regard brillant. Elle avait à nouveau lancé un sortilège informulé. Pris de court pour la deuxième fois, Harry lança la première formule qui lui vint à l’esprit – le sortilège d’Entrave, - qu’il lança sans prononcer une parole.

Les deux jets de lumière ricochèrent l’un contre l’autre. Le sortilège de Harry termina sa course sur le tableau tandis que celui du professeur Greaves dévia vers les élèves. La plupart eurent le réflexe de se pencher, mais pas Peter, qui le reçut de plein fouet. À son plus grand amusement, Harry remarqua que le professeur ne semblait pas se soucier du malheureux… ou elle ne l’avait pas remarqué.

-Vous avez de bons réflexes Potter, le complimenta la jeune femme en souriant, et vos connaissances sont à la hauteur de votre réputation.

-Ce n’est pas pour rien que je suis Attrapeur, répondit-il.

-J’ai connu quelqu’un qui se battait exactement comme vous. Exactement, oui… malheureusement, il est…mort, lorsque nous avions seize ans.

Elle avait dit le mot mort avec difficulté, comme si elle était sûre qu’il ne l’était pas. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, mais elle les chassa d’un battement de cils.

-Ce duel se termine ici, Mr Potter. Retournez vous asseoir. Miss Evans? À votre tour!

Harry obtempéra et se laissa glisser lentement à sa place. Ginny se leva alors, tapota l’épaule de l’adolescent et se dirigea vers l’estrade, baguette en main.

Harry baissa la tête et remarqua un morceau de parchemin plié en quatre. Il lança un regard en coin à Sirius qui lui fit un clin d’œil. Harry déplia alors le message.

« Toi, ça ne va pas… Cette prof a un drôle d’effet sur toi… »
Harry prit une plume et la trempa dans l’encrier.

« Elle est vraiment bizarre, cette prof…, » écrivit-il. « J’ai l’impression de la connaître… c’est fou, non? »

Il glissa le morceau de parchemin vers Sirius. Celui-ci le déplia et haussa un sourcil, puis, un sourire malicieux apparut sur ses lèvres tandis qu’il écrivait. Il le passa à Harry.

« D’habitude, quand on rencontre quelqu’un qu’on croit connaître, c’est souvent notre âme sœur… Personnellement, je la trouve très jolie… »

Harry soupira et reprit sa plume. Qu’est-ce que Sirius était encore allé chercher?

« Pff! Impossible! Qu’est-ce que tu viens encore d’inventer? Ah! Oublie tout ça, d’accord? Ce serait trop long à expliquer… Peut-être qu’un jour je te le dirai quoique… je ne sais pas. »

Harry déposa de nouveau sa plume et fit glisser le morceau de parchemin sur la table. Sirius le déplia avidement. Entre temps, Ginny était revenue, légèrement secouée, après avoir mis fin au duel d’un sort de Chauve-Furie, sa spécialité. Rogue avait pris sa place. La réponse de Sirius se fit un peu attendre, mais elle vint quand même.

« Ooooook! Je laisse tomber! Mais avant, je voudrais savoir un truc : sors-tu avec Li-Evans pour de vrai? »

Harry sourit. Sirius se tourna vers lui et lui fit un clin d’œil. Rogue avait fini son duel et c’était au tour de Bellatrix, la cousine de Sirius. Harry ramassa sa plume et écrivit un simple oui.

« Je le savais! » répondit Sirius. « Hier soir, j’avais pensé que ce n’était qu’un coup de bluff pour éloigner Cheestham, mais quand j’ai remarqué que Lily se laissait faire… Tu me dois des explications! »

La cloche sonna enfin.

0O0O0O0O0O0O

Le soir même, dans la salle commune de Serpentard, l’un des principaux sujets de conversation s’avéra être la nouvelle enseignante de Défense contre les forces du Mal, mais Samiva Island restait isolée dans son coin, observant tour à tour ses condisciples. Cachée derrière son manuel intermédiaire de préparation des potions, elle pouvait espionner à loisirs les autres Serpentard.

C’était un tic, une manie chez Samiva. Enfant, lorsque ses parents l’emmenaient jouer au parc, elle pouvait rester assise des heures durant dans le bac à sable observant les passants, les flâneurs et les autres enfants… Elle avait un plaisir fou à leur inventer des histoires fabuleuses, imaginaires! Rarement les gens se rendaient compte que Samiva les observait.

Au fil des ans, la jeune fille avait appris à discerner le mensonge de la vérité, même chez le meilleur des menteurs. Ça n’avait aucun rapport avec la Legilimencie ou l’Occlumencie… C’était juste une question d’observation. En autre mot, on ne pouvait rien lui cacher. Oh! Ketza aussi avait le sens de l’observation, mais ce n’était pas pareil. Ketza... avait plutôt une vue perçante et une mémoire visuelle très développée. Un jour, il y a quelques années, Samiva avait pris la jeune Polonaise à l’écart et toutes les deux avaient conclu que Potter et Lily cachaient quelque chose. Aujourd’hui, le professeur Greaves et son fils semblaient eux aussi appartenir à cette catégorie…

À cet instant précis, une voix désagréable, à la limite un peu bébé, se fit entendre à quelques centimètres à peine des oreilles de Samiva qui grimaça.

-Eh! Island! Tu m’entends Island?

Samiva releva la tête vers Bellatrix Black.

-Comment ne pourrais-je pas t’entendre alors que tu es à cinq centimètres de mes oreilles? Que me veux-tu?

À son contentement, Samiva avait réussi à utiliser un ton assez neutre dans ce qu’elle venait de dire. Elle se demanda alors pourquoi Bellatrix avait soudainement abandonné ses insultes quotidiennes envers elle.

-Moi? ricana Bellatrix. Mais rien! Qu’est-ce que je voudrais à une sale petite traîtresse à son sang? Rien!

Bellatrix se pencha avec un air de confidence sur Samiva et cette dernière pensa avec dégoût que la jeune Black n’avait vraiment pas le tour de demander des choses. Détournant le regard, elle put voir approcher la bande de Serpentard qui collait aux basques de Bellatrix, ce qui la fit grimacer à nouveau.

-Non! En fait, hmm…c’est quelque chose d’autre, souffla-t-elle, un air de connivence étalé sur son visage déformé par l’arrogance. Une sorte de beauté effrayante, que cette Bellatrix…

Samiva ravala son commentaire acerbe et soupira pour la forme.
Pourtant, la curiosité la titillait. Bellatrix prit un air faussement vexé et elle rejeta avec dédain ses cheveux noirs en prenant place négligemment sur l’appui-bras de Samiva.

-Je sais ce que tu penses, mais on ne pense pas vraiment tout ce qu’on te dit, chérie, répondit-elle d’un air distrait, posant sa main sur l’épaule de Samiva dans une sorte de geste compatissant qui sonnait terriblement faux.

Elle soupira et lâcha l’épaule de Samiva à son plus grand soulagement.
-Mais bon! (Elle reprit son air arrogant et hautain habituel.) Je ne suis pas trop au courant. C’est un truc avec ta famille maternelle. Elle a eu vent de tes talents et elle veut te présenter à certaines personnes. Je n’en sais pas plus! C’est Rookwood qui m’a dit ça.

-Rookwood…?

-Elle est en troisième année, répondit Rodolphus Lestrange, le fiancé de Bellatrix, qui vint prendre place sur l’autre appui-bras de Samiva.
Elle se retrouvait coincé entre le couple le plus détestable de l’Histoire de Poudlard.

-Ta famille est très ancienne…, ajouta Lestrange.
-Seulement du côté de ma mère, déclara-t-elle d’un ton buté. Si ça a un lien avec Vous-Savez-Qui je…

La petite bande éclata de rire.

-J’adore ton sens de l’humour! s’exclama le fiancé de Bellatrix

Cette dernière lui donna un coup de coude par-dessus Samiva qui se pencha vers l’avant.

-Excuse-le, Island! Il ne sait pas ce qu’il dit! répliqua-t-elle. Mais, crois-moi, il faut que tu saisisses cette chance! C’est ta seule chance de survie dans ce monde cruel.

-Sinon quoi? demanda Samiva avec une pointe de défi.

Bellatrix éclata de rire et sortit de sa poche une photo pour la montrer à Samiva. Animée, la photo représentait un jeune homme dans la vingtaine au regard vif et aux cheveux d’un noir de jais. Un sourire mystérieux jouait sur ses lèvres, alors qu’il était négligemment assis sur une chaise à l’envers. Samiva écarquilla les yeux en voyant la photo. Cet homme ressemblait étrangement à sa mère…

-C’est Franz Lehnsman, ton oncle. On m’a dit qu’il était passé maître dans l’art subtil des malédictions et des morts suspectes en tout genre. En somme, l’héritage de ta famille. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il pourrait te faire subir, ma belle! Enfin bref! Tu as un délai de deux ans jour pour jour pour accepter. D’ici là… nous tâcherons de te le faire rappeler!

Et elle éclata de nouveau de rire d’un rire mauvais, aussitôt imité par sa bande. Samiva avait considérablement pâli.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 30 Sep - 22:48:35

Simultanément dans la salle commune des Gryffondor, l’ambiance était beaucoup plus décontractée, comme d’habitude. Les discussions allaient bon train un peu partout dans la salle commune, certains parlant de Quidditch, d’autre des cours ou encore des derniers ragots. Certains encore restaient silencieux et faisaient leurs rares devoirs ou restaient tout simplement silencieux.

Les Maraudeurs, Ketza et Ginny n’y échappaient pas. Partagés entre ces différentes activités, les six cinquième année monopolisaient les fauteuils devant la cheminée. Ketza, Sirius et Ginny débattaient violemment sur les chances respectives que les Flèches d’Appleby, les Frelons de Wimbourne et les Canons de Chudley avaient pour remporter la coupe de la Ligue, interrompus de temps à autres par un soupir de Harry ou un signe de Peter. Étrangement cependant, à chaque fois qu’on lui laissait la parole, ses signes redoublaient d’intensité, sans pourtant prononcer une seule parole. Alors ses amis haussaient un sourcil et se reportaient à leurs activités.

Bientôt, l’on se désintéressa du Quidditch et l’on se mit à taquiner Harry et Ginny, le couple de la soirée. Sirius se rappela avoir demandé des explications à Harry en cours de Défense contre les forces du Mal et il en profita pour partir un nouveau délire : le Procès de l’Amitié. Ce fut environ à ce moment-là qu’on se rappela que Peter avait reçu de plein fouet un sort de Silence. Harry le délivra, puis on revint au délire de Sirius, qui ne fit guère long feu.

Il s’écoula cinq minutes de silence. Les maraudeurs, Ketza et Ginny fixaient le feu qui brûlait en craquant, leur bouche légèrement entrouverte pour certains. Harry se décida alors de regarder sa montre. Il laissa échapper un sifflement en regardant l’heure.

-Tu sais, Sirius, je crois que nous devrions y aller, déclara-t-il.

-Hein? Ah oui, j’arrive…

Remus releva la tête de ses mains qu’il fixait avec insistance en fronçant les sourcils.

-Mais où allez-vous toujours comme ça depuis trois ans?

-Oh! Tu ne seras pas déçu lorsque tu le sauras, répondit Harry. Et quelque chose me dit que ce sera pour très bientôt!

-Nous aussi on va y aller, ajouta Ginny en souriant. Samiva doit nous attendre. Ketza?

-J’arrive! Black, tu ne perds rien pour attendre! Les Flèches sont les meilleures!

-Non! Ce sont les Frelons, rétorqua aussitôt Sirius.

Simultanément, Peter, Harry, Ginny et Remus soupirèrent. Peter s’éclipsa pour aller chercher ses devoirs, Remus tira de nouveau la table vers lui pour terminer son essai en potions et Harry et Ginny entraînèrent Sirius et Ketza vers la sortie, tandis que ces derniers continuaient de débattre. (« Les Frelons! » « Les Flèches! » « Les Frelons! » « Les Flèches! »)

-Qu’allez-vous faire? demanda brusquement Sirius, après un « LES FLÈCHES! » particulièrement fort de la part de Ketza.

-Ah! Ha! Secret! s’exclama Ketza, non sans cacher son enthousiasme de voir Sirius abandonner la bataille.

-Vous verrez à la Pleine Lune, se contenta d’ajouter Ginny malicieusement.

-Pleine…Lune? chuchota Harry. Lily! Attends! s’exclama-t-il plus fort.
Ginny se retourna et s’approcha, toujours son sourire malicieux aux lèvres.

-Oui?

-Vous ne tenteriez pas de devenir animagi, hmm? demanda-t-il.

Ginny baissa la tête et acquiesça.

-C’était mon idée, marmonna-t-elle d’un ton enfantin.

-C’est une excellente idée, sourit-il en lui relevant le menton. En quoi vous vous transformez?

-Une renarde rousse pour moi. Ketza est un rossignol. Samiva, une panthère noire. Je voulais vous faire une surprise, mais c’est raté, minauda-t-elle.

Harry sourit.

-Tu me surprendras toujours.

Ginny sourit à son tour. Harry posa ses mains sur les hanches de sa bien-aimée tandis que celle-ci enroulait ses bras autour du cou du jeune homme. Harry ferma les yeux et se pencha pour déposer un baiser sur les lèvres de la jeune Weasley, mais à peine les eût-il effleurées que Sirius s’écria :

-Eh! Les amoureux, pas le temps de se bécoter!

À contrecoeur, Ginny se détacha de Harry et frôla le nez du jeune Potter de ses lèvres avant de retourner vers Ketza qui avait un sourire en coin. Les deux jeunes filles s’en allèrent en chuchotant.

-Attends que je t’attrape, Black! s’exclama rageusement Harry en se
ruant vers Sirius qui partit en courant, son rire ressemblant à un aboiement résonnant dans les couloirs.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 30 Sep - 23:20:24

[g]Chapitre 7 : Tel un volcan…[/g]

-Ok! s’exclama Andrea Anezka, la nouvelle capitaine de Quidditch.
Rien de nouveau, entraînement!

Harry poussa un bâillement et Sirius avait les traits tirés et le teint pâle. Les autres joueurs n’étaient guère mieux. Seule Andrea semblait être tombée dans une mare de café ce matin-là.

Cette dernière donna un coup de pied sur la boîte de balles de Quidditch et celle-ci s’ouvrit aussitôt. Andrea prit le Souafle.

-On va commencer par quelques passes, histoire de se réchauffer après deux mois d’inertie. - Elle jeta un rapide coup d’œil à Chad et Ophelie, mais cette dernière fixait ses ongles avec intérêt. - Bon! s’exclama la capitaine.

Elle enfourcha son balai et s’envola à quelques mètres du sol. Ses coéquipiers l’imitèrent et ils se lancèrent la balle durant une dizaine de minutes, puis ils firent quelques tours de terrains, des remontées en chandelle et deux ou trois piqués. Un sourire satisfait se dessinait sur les lèvres de la capitaine.

-Bien! Maintenant, nous allons faire un entraînement dit traditionnel, déclara-t-elle d’une voix forte en allant chercher les autres balles.

Le soleil venait de se lever. Le Quidditch commençait à enivrer leurs sens et tous se sentaient à l’affût de nouveaux défis à accomplir et de nouveaux matchs à gagner. Harry se sentait comme un poisson dans l’eau; il était dans son élément. Il se pencha sur son balai, - un Nimbus 1001, - et partit à la recherche de la minuscule balle dorée.

L’Attrapeur perçut plus qu’il ne vit le Cognard qui fonçait droit sur lui et il l’esquiva de justesse.

-Désolé, James! s’excusa Sirius.

Harry fit un bref signe de tête et plongea en piqué après avoir aperçu un éclat d’or proche des buts adverses. Il tendit la main pour attraper le Vif d’or, mais la petite balle s’enfuit à la dernière minute et repartit voleter ailleurs. Harry jura silencieusement.

-On est un peu rouillé à ce que je vois! s’exclama Ophelie, un petit sourire narquois aux lèvres.

Harry ne savait pas pourquoi, mais il avait la mauvaise impression que ce sourire ne présageait rien de bon. Il détourna le regard d’Ophelie et repartit à la recherche du Vif d’or. Il aperçut une nouvelle fois le Vif d’or qui tournait autour des gradins verts et argent. Harry n’en fit ni une ni deux et fonça pour l’attraper.

Lorsque Harry tendit sa main pour attraper la minuscule balle dorée, il entendit un énorme coup de batte et le sifflement caractéristique de l’air lors du passage d’un Cognard. Du coin de l’œil, Harry le voyait s’approcher, sa main tendue pour attraper le Vif. Il y eut bien quelques cris de ses coéquipiers lui disant de faire attention, mais il les entendait à peine : il s’était enfermé dans sa bulle, comme à chaque fois qu’il s’apprêtait à attraper le Vif d’or. Sa main droite tendue toucha la petite balle – Harry sentait le Vif d’or se débattre – et le Cognard frappa son bras dans un craquement sinistre et douloureux.

C’était comme si on avait crevé sa bulle. Son bras se tenait bien droit devant lui, brisé, l’élançant d’une douleur sourde. Le Cognard avait continué sa trajectoire et avait passé dans les gradins, créant ainsi un trou béant. Une main tenant le Vif d’or, l’autre agrippant fermement le manche de son balai, Harry redescendit en piqué vers le sol. Ses coéquipiers le rejoignirent aussitôt, effarés. Ophelie fut la dernière à toucher le sol, Sirius étant le premier.

-James! Ça va? s’exclama Sirius.

Harry grimaça de douleur.

-Oui, oui…

-Quoi? Tu oses répondre oui alors qu’un Cognard vient de te fracasser le bras? s’exclama Josephine. Ça ne va pas, vieux…

Vassily s’approcha de Harry à son tour.

-Laisse-moi voir…, déclara-t-il.

Harry lui présenta tant bien que mal son bras. Le garçon la pointa sur le bras de Harry et murmura : Ferula! Une attelle se forma autour de son bras et celui-ci grimaça à nouveau de douleur.

-Va voir Pomfresh…, ordonna Andrea. Je veux te revoir entier d’ici demain. C’est clair? Sirius, accompagne-le, je ne lui fais pas trop confiance.

Sirius sourit malicieusement et agrippa le bras valide de son ami; Vassily et Chad suivirent Andrea pour l’aider à rattraper le Cognard; Josephine montait les marches menant au gradin des Serpentard brisé pour tenter de le réparer à coup de sorts et Ophelie avait
mystérieusement disparu. Sirius entraîna Harry jusqu’à l’infirmerie. Mme Pomfresh les vit entrer d’un œil suspicieux.

-Qu’est-il donc encore arriver? demanda-t-elle.

-Un Cognard a frappé son bras, expliqua Sirius.

-Doux Jésus! pesta l’infirmière. Je savais que ça allait arriver! Le Quidditch, c’est beaucoup trop dangereux! Mr Potter, allongez-vous sur ce lit.

Harry obtempéra sans trop de conviction. Sirius le regarda s’installer à la manière d’un chien qui suit son maître du regard. Harry sourit, mais son sourire se transforma en grimace de douleur, encore une fois. Sirius approcha une chaise du lit de Harry et s’y assit.

-Est-ce qu’il va survivre, madame? demanda-t-il dramatiquement, feignant s’essuyer une larme.

Mme Pomfresh lui lança un regard noir en tâtant le bras de Harry pour vérifier l’ampleur des dégâts.

-Cessez vos singeries, Mr Black. Si vous restez là à me déranger, ça risque de prendre plus de temps.

Harry pouffa.

-En autre mot, Sirius, je pense qu’elle veut te demander subtilement de partir.

-Ah…

-Mr Black, s’il vous plait…

Sirius sortit de l’infirmerie en lançant un clin d’œil à Mme Pomfresh. Elle leva les yeux au ciel et continua l’auscultation du bras de Harry.
Au bout d’une quinzaine de minutes, la porte de l’infirmerie s’ouvrit à la volée et Ginny entra, le teint pâle, haletante. L’infirmière roula de nouveau des yeux.

-Miss Evans, que faites-vous donc ici? Je ne peux pas m’occuper de mon patient en paix?

Les yeux de Ginny s’écarquillèrent.

-James! s’exclama-t-elle.

Harry déplia ses doigts, les replia et regarda Ginny s’approcher de lui.

-Oh James! Je viens de croiser Sirius et il m’a dit que tu étais à l’infirmerie et…

Elle le vit se lever sans encombre en souriant malicieusement. Mme Pomfresh le poussa à se rasseoir.

-Mr Potter, votre bras n’est pas tout à fait guéri! Miss Evans, je vous en prie, sortez!

Ginny serra l’épaule de Harry et fit non de la tête. Son visage avait repris quelques couleurs. Mme Pomfresh soupira et lança quelques sorts de soin à Harry qui grimaça légèrement. Il sentit la main de Ginny se serrer plus fort sur son épaule.

-Bon! s’exclama finalement Mme Pomfresh. Vous pouvez y aller!

Harry se leva promptement et faisant des mouvements avec son bras. Il sourit à Ginny et lui tendit sa main droite. Ginny la prit en souriant également et, main dans la main, les yeux dans les yeux, les deux amoureux sortirent de l’infirmerie.

-Qu’est-ce qui t’es arrivé? demanda-t-elle.

-Oh! Un Cognard m’a brisé le bras…

-Et il venait de qui, ce Cognard?

-On s’en fiche…

-J’espère que ce n’était pas délibéré.

-C’est sans importance…

-Mais…

Harry la fit taire en l’embrassant. Elle le repoussa, songeuse. Harry déposa tout de même un baiser dans le cou de la rouquine.

-Quoi? demanda-t-il entre deux baisers.

-Rien… Non, rien…

0O0O0O0O

C’était une soirée de fin de septembre bien ordinaire. Mais quand on s’appelait Harry Potter et qu’on avait pour amis des gens tels Sirius Black ou encore Remus Lupin, ces soirées étaient rarement ordinaires. La pluie martelait les vitres de la salle commune de Gryffondor en faisant des ploc! ploc! réguliers. Le portrait de la grosse dame s’ouvrit brusquement sur Harry.

-Remus! Viens! s’exclama Harry en s’approchant de la table où Remus et Peter jouait l’un contre l’autre aux échecs version sorcier.

Un rapide coup d’œil sur le jeu permit à Harry de voir que Peter était loin de mettre en échec le roi de Remus. Avec raison! Il ne lui restait plus que son roi et un pion! Remus releva la tête après avoir mangé le pion de Peter. Ce dernier soupira de découragement.

-Quoi? Qu’est-ce qu’il y a? demanda Remus.

Harry était maintenant face à face avec le jeune loup-garou, les poings sur les hanches, un sourire espiègle jouant sur ses lèvres.

-Qu’est-ce qu’il y a? répéta Remus.

-Viens et tu verras!

Remus haussa un sourcil.

-Je te connais trop bien, James, pour te faire confiance dans ce genre de cas!

Harry roula des yeux.

-Fais-moi confiance et tu ne le regretteras pas! Allez, juste une fois!

-Je peux venir aussi? demanda Peter.

Le sourire de Harry se crispa. Dans un effort de volonté, il répondit :

-Mais bien sûr!

À contrecœur, Remus repoussa son jeu d’échec et se leva, Peter sur ses talons. Harry les emmena dans un dédale de couloirs et s’arrêta devant une tapisserie représentant une fresque médiévale. Remus tendit l’oreille.

-C’est quoi, ce chant d’oiseau? demanda-t-il.

Harry ne répondit pas, mais sourit de plus belle en repoussant la tapisserie d’un geste. Un rossignol vint se poser sur l’épaule de Remus et poussa quelques notes.

-Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque? demanda Peter en fixant d’un air effaré une panthère noire allongée dans un coin, un gros chien noir poursuivant une renarde rousse et le rossignol qui émettait des sifflements joyeux tandis que Remus le flattait tout doucement.

-Sirius! Arrête tout de suite! hurla Harry.

Le chien freina brusquement et fonça contre le mur. La renarde ralentit l’allure et s’arrêta devant Harry.

-Sirius? Mais où est-il? demanda Remus.

-C’est lui…, soupira Ginny qui apparût dans un pop! en pointant du doigt le chien qui poussait des gémissements d’animal blessé.

Remus et Peter ouvrirent la bouche de surprise tandis que dans un autre pop! , Sirius apparaissait à la place du chien en se frottant la tête.

-Ouille! Ça fait maleuh! s’exclama-t-il.

-T’avais pas à me courir après! s’exclama Ginny. Tiens! Salut James! Remus, Peter…

Remus et Peter répondirent d’un signe de tête.

-Salut Lily-chérie, répondit Harry en l’embrassant doucement.

Le petit rossignol s’envola presque à contrecœur de l’épaule de Remus et se déposa sur le sol. Dans un autre pop! , Ketza apparut.

-Oh… comme vous êtes mignons! minauda-t-elle. Salut les garçons!
Remus sembla soudain recouvrer l’usage de la parole.

-Co…comment…? demanda-t-il, un énorme sourire aux lèvres.

Un dernier pop! et la panthère noire laissa place à Samiva.

-Comment a-t-on réussi ça? demanda-t-elle, toujours de son ton flegmatique. Demande à James et Lily : ce sont eux, les cerveaux de l’opération.

Remus fixa le jeune couple qui rougit légèrement. Ils se consultèrent du regard et, finalement, Harry prit la parole.

-Eh bien, voilà mon cher Remus. C’était ça que Sirius et moi préparions depuis maintenant trois ans.

Ginny le fixa en ouvrant grands les yeux, puis elle passa son regard sur Peter. Harry n’y fit pas attention.

-Cette idée a commencé à germer dans ma tête lorsque j’ai su que tu étais… un loup-garou.

Remus acquiesça lentement.

-Ensuite, j’ai fait quelques recherches pour vérifier mon hypothèse pour savoir si oui ou non les loups-garous étaient dangereux pour les animaux.

-Comme tu peux le constater, non! conclut Sirius en se levant lentement. Il posa une main sur l’épaule de Remus. On va te tenir compagnie mon loup! - Il se frotta le front à l’endroit où il s’était cogné - Ouuuh! Je crois que j’aurai une grosse bosse en me réveillant demain matin… Tu pourras me soigner, mon Jamie?

Harry pouffa. Ginny ne soufflait plus mot et continuait de fixer Peter. Samiva s’était également approchée du groupe et elle attachait ses longs cheveux bruns avec un élastique, les yeux mi-clos.

-Franchement, Black! ce que tu peux être puéril! déclara-t-elle en rouvrant les yeux.

Elle faisait sûrement allusion au fait qu’il courait après Ginny.

-Eh, la Serpentard! On ne t’a pas sonné! grogna Sirius.

Ketza le frappa derrière la tête. Ginny sursauta face au geste de son amie. Harry la serra dans ses bras.

-Hé! s’indigna le jeune Black.

-Au moins, tu seras équilibré! rétorqua Ketza. Une bosse en avant et une en arrière. Ça va être joli, n’est-ce pas? Je suis sûre que toutes tes midinettes vont être ravies de te soigner! Hein? Allez, excuse-toi!
Les yeux violets de la jeune fille brillaient d’une fureur telle que
Harry préféra resserrer son étreinte autour de Ginny. Remus et Peter s’étaient légèrement reculés.

-m’excuse, marmonna-t-il.

-Plus fort!

-Je m’excuse, Island!

-Ce que tu peux être obéissant! Un vrai chien de poche! répliqua Samiva.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 30 Sep - 23:25:23

-Avant de regarder la paille dans les yeux de l’autre, regarde donc la poutre dans tes yeux. Je t’ai vu te tenir avec la bande à Rogue, il y a quelques jours…

Ginny fixa Samiva d’un air surpris. Lui cachait-elle des choses? Le visage de Samiva affichait le début d’une formidable colère.

-Ah! Parce que tu espionnes en plus?

Sirius prit son petit air arrogant qui lui était propre.

-Ce qui peut être très utile…, renchérit-il.

-Aha! Tu l’avoues! rétorqua Samiva.

-Je n’ai jamais nié…, répondit Sirius, et je ne nierai jamais devant toi.

-Tu sais que je pourrais te dénoncer? reprit Samiva calmement.

Un petit sourire en coin jouait sur les lèvres de Sirius.

-Tu n’oserais jamais.

Harry sentait Ginny qui tremblait de fureur. Et ce qui devait arriver, arriva.

-SAMIVA! SIRIUS! ÇA SUFFIT! Vous avez 15 ans, bon sang! hurla-t-elle. J’en ai marre! Vous êtes incapables de réagir comme des gens civilisés? Vous ne pourriez pas enterrer la hache de guerre une bonne fois pour toute? Ne serait-ce qu’une seule maudite journée?

Elle se relâcha de l’étreinte de Harry et gifla Samiva et Sirius à tour de rôle.

-Lily, calme-toi! tenta Harry du mieux qu’il pouvait.

-Oh toi! LA FERME! Tu es autant à plaindre qu’eux!

Et elle s’en alla d’un pas rageur. Peter, Remus, Ketza et Harry ne soufflèrent mot, trop surpris. Finalement, Harry chuchota :

-J…je crois que je ferais mieux d’y aller.

Et il partit à la recherche de Ginny.

Il la trouva dans une salle de classe désaffectée. Il entra d’un geste malhabile.

-Lily?

Pas de réponse.

-Lily, c’est moi.

Toujours rien.

-Lily réponds-moi.

Un murmure.

-Quoi?

-Vas-t’en! s’exclama-t-elle.

-Mais Li…

-Tu es sourd ou quoi? Vas-t’en, j’ai dit!

Et elle éclata en sanglots. Surpris, Harry fit d’abord un geste pour la réconforter, mais se ravisa. Il ne discuta pas et préféra lui obéir. Il erra dans les couloirs de Poudlard sans but durant plusieurs heures, les mêmes événements tournant et retournant dans sa tête.

Pourquoi Ginny l’avait-il ainsi repoussé? Avait-il fait quelque chose de mal? Au fond de lui, il connaissait la réponse : oui. Ginny avait deviné ce qu’il lui avait caché durant ces trois dernières années. Il n’avait pas demandé à Peter de devenir animagus avec Sirius et lui et la rouquine le savait. Ça pourrait changer le futur. Il le savait ça aussi! Mais il savait aussi quelque chose d’autre que Ginny n’avait pas réalisé. Les vrais James et Lily étaient morts cinq ans auparavant et Harry comptait bien en profiter. Il avait un plan qui changerait certes le futur… mais pour mieux l’arranger. Oui il jouait avec le temps et il savait que c’était dangereux, mais c’étaient les assassins de ses parents qui avaient tout engendré et non lui!

-Mr Potter?

Harry sursauta et remarqua le professeur Greaves qui se tenait au bout du couloir, des livres flottant devant elle. Pour une raison qui lui échappait, Harry fut soulagé de la voir là.

-Vous sembliez songeur…, continua la jeune enseignante. Puis-je vous demander, si ce n’est pas trop indiscret, à quoi vous pensiez?

Harry fut surpris de la question.

-Euh… je…, commença-t-il d’un ton déconcerté.

-Je sais ce que vous allez me répondre, l’interrompit-elle. Ce n’est pas de mes affaires, c’est ça?

Devant le silence décontenancé de Harry, elle reprit la parole.

-Venez dans mon bureau! Je viens juste de recevoir une nouvelle créature pour les élèves de troisième année.

Harry avait l’impression de revivre un moment de sa troisième année, lorsque Remus avait été professeur. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir dans le bureau de son professeur…

-Un strangulot! s’exclama-t-il, surpris.

Le professeur Greaves rougit légèrement.

-Euh oui… cette idée m’ait venu en repensant à un de mes anciens professeurs. Le professeur Lup…

Le petit Edan courut vers sa mère, un dessin fait à la gouache dans ses mains toutes tachées, interrompant ainsi l’enseignante.

-Maman! Maman! Pou’ toi!

Elle afficha un sourire qui sonnait faux et se pencha vers son fils.

-Merci beaucoup mon chaton. Pose-le sur la table et on va aller se laver les mains, d’accord? Excusez-moi, Potter! Je reviens!

Et elle s’éclipsa derrière une porte avec le bambin. Harry sourit. Sauvé par la cloche comme on disait! En attendant, il s’installa sur un fauteuil et observa attentivement le bureau. L’ambiance était chaleureuse et les murs comportaient plusieurs dessins d’enfant. Une bibliothèque couvrait tout le mur droit et les fenêtres, situées à droite, donnaient sur le terrain de Quidditch. Le bureau prenait la place centrale et était minutieusement en ordre. Une lampe à l’huile et des copies à corriger à droite et une photo à gauche. Harry fixa le cadre noir durant quelques secondes, levant la main, hésitant. Un cri brisa soudainement le silence, faisant tressaillir le Gryffondor.

-Non Edan! Pas comme ça! Il y a de l’eau partout maintenant! s’exclama la voix du professeur.

Edan éclata de rire et Harry soupira. Il leva à nouveau sa main et n’hésita pas cette fois-ci. Il prit le cadre et le retourna, mais ce qu’il
y vit le fit l’échapper. Le bruit de verre brisé le fit sursauter.
Aussitôt, il se pencha, sortit sa baguette et marmonna des Reparo précipités. Le verre retrouva heureusement sa forme originale. Harry prit délicatement le cadre, prit une grande inspiration et le retourna à nouveau.

La photo représentait une agréable scène de famille, un poupon encadré de ses parents. Jusque là, il n’y avait rien à faire fouetter un chat. Or, le plus étonnant en cette image c’était qu’elle représentait ses deux meilleurs amis, Ron et Hermione! Harry aurait été capable de les reconnaître entre mille! Si le moindre doute avait persisté quant à la véritable identité du professeur Greaves, à présent, il n’en était rien!

-Je suis vraiment désolée de vous avoir fait att… Mr Potter?

Harry se redressa aussitôt et, ce faisant, il se fracassa le crâne contre le rebord du bureau d’Hermione, car c’était bien elle! Il poussa un juron à en faire rougir un chartier.

-Oh mon Dieu! Vous allez bien? s’exclama la jeune femme.

-Oui…Mais… euh… Depuis quand vouvoie-t-on l’un de nos meilleurs amis?

La jeune enseignante le fixa, incrédule.

-Je… ne vous suis pas. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas un peu de glace…?

Harry sourit.

-Hermione… C’est Ron, Edan et toi sur la photo hein?

L’incrédulité se dessinait de plus en plus sur le visage d’Hermione. Elle semblait avoir vu un fantôme! Elle pâlit alors considérablement, poussa un faible « Oh mon Dieu! » et s’évanouit. Le sourire de Harry s’effaça.
-Hermione? Hermione! cria Harry en donnant quelques claques dans le visage de son amie.

Peu à peu, elle revint à elle et manqua s’évanouir à nouveau en voyant le visage de Harry juste au-dessus d’elle. Il l’aida à s’installer dans un fauteuil et s’enquit de sa santé.

-C’est impossible! Enfin… ça n’a aucun sens! bredouilla-t-elle sans l’écouter.

Harry croisa les bras et fixa Hermione le plus sérieusement du monde.

-Ah bon? Et pourquoi?

-Enfin! Parce que tu es mort!

Harry écarquilla les yeux de surprise.

-Aux dernières nouvelles, j’étais en bonne santé et en vie que je sache.

Hermione se redressa et le serra dans ses bras, pleurant et riant à la fois.

-Dieu soit loué! Tout le monde te croyait mort!

Harry la serra également dans ses bras, une joie immense gonflant son cœur.

Hermione essuya ses larmes du revers de sa main. Un sourire triste apparut sur ses lèvres.

-Oh! Je donnerais n’importe quoi pour que Ron soit aussi avec nous.

-Allons! Vous n’auriez pas pu tous venir en 1975.

-Ce n’est pas ça. Il est m…mort. Il…il est tombé dans une embuscade de Mangemorts et il s’est fait tuer quelques mois après la naissance d’Edan. C’était affreux…

Un torrent de larmes coulait à présent sur ses joues. Harry était devenu blême.

-Les chiens, marmonna-t-il. LES SALOPARDS!

Ses yeux lui picotaient également. Les larmes voulaient couler, mais il se retint d’extrême justesse. Hermione se retira de l’étreinte de son ami et s’assit face à son bureau.

-Et Ginny a disparu en même temps que toi…, ajouta-t-elle, la voix encore émue par les larmes, les joues humides.

Elle se pencha vers un des ses tiroirs et en sortit un petit mouchoir avec les lettres HG brodées dessus. Cette fois-ci, un petit sourire se dessina sur les lèvres de Harry.

-Ça, je sais! répondit-il. Elle est ici!

Hermione fixa Harry d’un air profondément étonné, le mouchoir dans sa main à mi-chemin de son visage.

-C’est Lily, ajouta-t-il.

Il y eut quelques secondes de silence, puis…

-Ça ne m’étonne pas…, murmura-t-elle, en souriant. Mais raconte-moi tout depuis le début.

Elle sortit sa baguette et fit apparaître un service à thé qui dégageait un arôme délicat de fruits des champs.

0O0O0O0O

Quelques temps plus tard…

-Eh bien ça alors…, murmura Hermione. Je n’aurais jamais cru… Je n’aurais jamais cru que… Eh ben! La magie ne cessera jamais de me surprendre!

-À moi aussi.

-Le monde des sorciers se posera toujours sur tes épaules, à ce que je vois?

Harry détourna le regard et se mordit la lèvre inférieure.

-Mais il y a quelque chose qui me chicote… Est-ce que tu as encore ce… ce lien avec…Voldemort?

-Non. Enfin… pas tant que ça! Je maîtrise maintenant l’Occlumencie.

-Grâce à ce qui est arrivé à… à Sirius?

Harry acquiesça gravement. Hermione avait détourné le regard et observait le soleil se coucher à travers l’une des fenêtres de son bureau, qui donnait sur le stade de Quidditch. On pouvait y voir des personnes habillées de jaune voler au-dessus. Les Poufsouffle, sans aucun doute…

-Je crois que tu ferais mieux d’y aller, déclara Hermione au bout de quelques minutes.

Harry acquiesça. Il avait la main sur la poignée de porte lorsque
Hermione l’interpella.

-Oh! Et Harry, s’il te plait, s’il te plait, ne laisse absolument rien envenimer ta relation avec Ginny, d’accord?

-Mais qu’est-ce que tu…

-Promets-le-moi, c’est tout! Je sais à quel point Ginny et toi peuvent être bornés.

Hermione avait détourné le regard de la fenêtre et avait planté ses yeux dans ceux de Harry.

-D…d’accord, je te le promets, murmura Harry.

Hermione sourit. Ils se souhaitèrent mutuellement une bonne soirée et Harry quitta son bureau. Il se dirigea vers la Grande Salle, avec le secret espoir d’y retrouver Ginny, sans succès. Il mangea rapidement et alla dans la salle commune de Gryffondor, toujours avec l’espoir d’y trouver Ginny. Mais encore là, elle n’y était. Par contre, Ketza y était, plongée dans son devoir d’enchantements. Elle releva brièvement la tête et croisa le regard de Harry. Elle ouvrit la bouche et sembla s’apprêter à lui dire quelque chose, mais au dernier moment, elle se ravisa et replongea dans son devoir. Harry soupira et décida d’en faire de même.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyDim 31 Déc - 15:41:34

Destins parallèles

0O0O0O0O0O

Chapitre 8
: Petite lueur à l’horizon


La température avait soudainement chuté depuis le 17 novembre. Une couche de givre recouvrait régulièrement la pelouse du parc de Poudlard le matin, au lieu de la rosée, et ses couloirs devenaient glacés, le soir tombé. La plupart des élèves mettaient leur cape et des gants pour se rendre d’une classe à l’autre. C’était d’ailleurs bien approprié à la période que traversait une fois de plus Ginny et Harry.

C’était le soir. Un soir sans lune. La soirée la plus fraîche jusqu’à ce jour. Une jeune renarde se trouvait couchée au centre d’une clairière et on pouvait déceler dans ses yeux émeraude une infinie tristesse. Ginny venait souvent se retrouver ici, dans cette clairière, sous sa forme animagus, où elle était persuadée qu’elle ne serait pas dérangée. Elle entendit soudainement un bruit de branche brisée. Ginny releva la tête de surprise. La mélancolie avait laissé place à de la peur. Dans la forêt interdite, tout pouvait arriver. Surtout si…Un bruit de sabot! C’était peut-être un centaure, une licorne, un cerf ou alors…un Sombral! Ginny se mit en position de défense, prête à s’enfuir. Une tête de cerf à laquelle il manquait un bois passa sa tête parmi les branchages. Autour des yeux, on y voyait clairement se dessiner des marques qui faisaient penser à des lunettes. La renarde se détendit. Elle reconnaissait très bien ce cerf pour l’avoir vu se transformer maintes et maintes fois devant elle. C’était Harry.

Le cerf s’avança dans la clairière et s’agenouilla devant la renarde qui releva la tête. Ils se regardèrent durant une dizaine de minutes. Ginny fut la première à détourner le regard. Elle se retourna et avança de quelques pas avant de se transformer dans un pop!

-Qu’est-ce que tu fais ici?

-Ça fait longtemps que tu viens ici? demanda Harry en guise de réponse après avoir pris forme humaine.

Ginny soupira, toujours dos à Harry.

-Je t’ai posé une question la première.

-J’ai peur pour toi, c’est tout! Bref… Je… je voulais…

Ginny le regarda par-dessus son épaule gauche. Il avait dit : « J’ai peur pour toi.»

-Tu voulais quoi? Hein? Réponds, allez! Ne te gêne pas! Tu m’as déjà assez blessée comme ça.

Elle ramena sa tête droit devant elle. Ce n’était pas tout à fait ce qu’elle avait voulu dire. Tant pis…

-Justement! Je veux que ça cesse, répondit Harry en avançant d’un pas.

-Tu…quoi?

-Je veux que ça cesse, répéta-t-il d’un ton plus doux et en avançant d’un deuxième pas.

Une larme perla au coin de l’œil droit de Ginny.

-J’en ai marre de ces disputes qui n’ont aucuns fondements, continua Harry.

Si elles en ont, pensa Ginny.

-Ginny, je t’aime vraiment plus que tout et je veux que plus rien ne nous sépare! Même pas la mort!

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la rouquine.

-J’aimerais tant te croire. Mais je ne peux pas te faire confiance.
Trop de fois, tu m’as caché des choses, répondit-elle. Et c’est ce qui a entraîné ces disputes.

-Je t’ai caché des choses? Moi? Mais voyons Ginny, je ne te ferais jamais ça!

-Tes belles paroles sonnent faux, Roméo! Deviens meilleur menteur ou dis-moi la vérité. Moi, je n’en peux plus!

Ginny se retourna, les joues en feu.

-Allez, j’attends! Je te donne une chance cette fois-ci! Profites-en! s’exclama-t-elle avec une pointe de fureur.

-Mais je ne peux pas! répondit Harry.

-Commence par m’expliquer pourquoi tu n’as pas demandé à Peter de devenir animagus avec vous, proposa posément Ginny.

-La raison n’est pas assez évidente? répliqua Harry du même ton que Ginny.

-Pas assez à mes yeux.

-J’ai pensé… j’ai pensé que, comme ça, il ne pourrait pas s’échapper le jour où… le soir de Halloween 1981.

Ginny l’observait, la bouche légèrement entrouverte.

À nouveau, les regards des deux jeunes gens se rencontrèrent.
Ginny avança de deux pas, tout comme l’avait fait Harry.

-Tu sais Ginny, le futur est à bâtir! On est peut-être encore maîtres de nos choix.

-Tu… tu crois? Pourtant… James…Lily… ça ne voudrait donc rien dire?

-Je ne sais pas…

Ginny réfléchissait à toute vitesse. Tous ces moments qu’elle avait cru reposer sur du solide… Non! Qui avaient reposé sur du solide! Ce n’était pas rien!

-Je peux te faire confiance? Est-ce que je devrais me livrer à toi, sans craindre les risques qui, je le sais, sont omniprésents? demanda Ginny.

-Fais-moi confiance! Vivre sans toi est une idée inconcevable pour moi!
C’est toi la première à qui j’ai pensé me confier après la mort de
Sirius. Tu es tout pour moi.

Les craintes de la rouquine n’étaient donc pas tout à fait justifiées.

Il l’aimait réellement, de cet amour pur dont rêve toutes les jeunes filles.

-Laissons le passé derrière nous, Ginny. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve! Malgré ce que tu crois.

Ginny dut lutter pour ne pas laisser couler les larmes qu’elle sentait lui brûler les yeux.

Les deux jeunes s’approchèrent encore l’un de l’autre, leur bouche entrouverte, à la recherche de l’autre. Ils étaient si proches. Ils se prirent finalement les mains, les yeux dans les yeux.

-Oh! Harry! Je suis si désolée! chuchota Ginny à l’oreille de Harry. Tu sais, je…

-Chut! Ne dis plus rien! répondit Harry sur le même ton.

Et ils finirent par s’embrasser.

Ce fut main dans la main qu’ils revinrent dans la salle commune où ils trouvèrent Sirius partageant son fauteuil avec une jeune fille. Ils se regardaient d’un œil amoureux. Ginny se demandait bien pourquoi ça ne l’étonnait guère…

-Bonsoir! s’exclama Harry.

La jeune fille tourna la tête vers eux et Ginny la reconnut comme étant une dénommée Layne, en quatrième année. Elle sourit à Ginny et à Harry.

-Bonsoir! dit-elle d’une voix douce.

Sirius leur fit un clin d’oeil.

-Salut! Je vous présente Layne Walker. On s’est rencontré tout à l’heure, à Pré-au-lard.

Les joues de Layne prirent une légère teinte rosée.

-Oh! Une autre petite rebelle! s’exclama Ginny.

Layne laissa échapper un petit rire.

-J’espère que tu n’enlèveras pas de point…, dit-elle.

-Oh non… Remus et moi avons l’habitude de fermer les yeux. N’est-ce pas James?

Harry afficha un petit sourire contrit.

-Ça, je n’en doute pas! s’exclama Layne sur le même ton moqueur.

Elle lança un regard en coin à Sirius en se mordant la lèvre inférieure et il lui rendit un sourire tendre.

-D’où venez-vous? demanda Sirius en haussant un sourcil suggestif.

-De la forêt Interdite, répondit Harry en ne prêtant guère attention au sourcil haussé de son ami.

-Beuh… ce n’est pas très romantique…, s’exclama Sirius. Par contre ça…- Sirius déposa un bisou sur la joue de la jeune fille. -…ça l’est!

Layne avait croisé les bras d’un air faussement buté, mais on voyait qu’elle avait du mal à retenir son sourire. Sirius passa une main dans les cheveux châtains de Layne. Elle décroisa un bras et posa sa main sur celle vagabonde de Sirius. Tournant la tête vers lui, son regard noisette croisa celui bleu de l’adolescent, les deux souriant. Ginny croisa ses bras sur le dossier de leur fauteuil et les observa.

-Vous allez finir par vous embrasser, oui ou non? demanda-t-elle, taquine.

Sirius décrocha son regard de Layne et considéra Harry et Ginny d’un drôle d’air.

-Vous vous êtes enfin remis ensemble, vous deux! s’exclama-t-il.

Harry sourit.

-Alors ça mérite bien un bisou! s’exclama-t-il.

-Non merci! Pas pour moi! rétorqua Harry.

Sirius soupira.

-L’amour rend idiot…

Et il embrassa Layne sur les lèvres. Ginny et Harry se lancèrent un regard en coin et s’embrassèrent à leur tour.

0O0O0O0O

Les vacances de Noël étaient aux portes de Poudlard. Dans la Grande Salle, les douze traditionnels sapins se dressaient de toute leur haute stature, endimanchés de leurs plus beaux atours. Des hiboux dorés hululant pour l’un, des boules argentés pour un autre, de petits anges qui chantaient des cantiques de Noël pour un autre encore… Les armures avaient été spécialement huilées pour le temps des Fêtes. Le lac de Poudlard était complètement gelé et plusieurs élèves s’adonnaient au patin, aux courses en traîneaux ou à des glissades sur les pentes enneigées des collines du parc de Poudlard. C’était d’ailleurs à l’une de ces activités que Sirius, Layne, Ginny, Harry, Remus, Ketza, Samiva et Peter se consacraient présentement. Ils étaient tous sur le lac de Poudlard pour profiter d’une magnifique soirée de décembre, avant de partir chacun chez soi pour les vacances. Sirius et Samiva ne semblaient pas trop réjouis de cette opportunité, mais ils avaient reçu tous deux l’ordre de revenir impérativement dans leur famille. Samiva patinait en solitaire, Sirius et Layne faisaient des courses en patins, Ginny et Harry patinaient main dans la main, les yeux dans les yeux, amoureux comme au premier jour, Peter ne faisait pas deux pas qu’il tombait, Remus et Ketza tentant tant bien que mal de lui apprendre les rudiments du patin. D’autres élèves patinaient également. Il n’était d’ailleurs pas rare de voir tomber quelques élèves.

Ginny serra plus fort la main de Harry et l’entraîna près de Peter, Remus et Ketza. Ils freinèrent en soulevant quelques bris de glace.

-Alors, ça va vous trois? demanda Ginny.

Ketza et Remus aidaient une fois de plus Peter à se relever.

-Ça commence, ça commence…, murmura Ketza.

Ginny lui fit un clin d’œil et son amie lui répondit par un sourire.
Harry s’approcha de Ginny et entoura ses bras autour de la taille de la jeune fille. Peter était de nouveau sur ses patins.

-J’abandonne, souffla-t-il. Le patin, ce n’est pas mon sport…

-Le trouveras-tu un jour, Peter? demanda Harry sur un ton qu’il voulait à la blague.

-J’essaierai les glissades sur tube la prochaine fois…

-Bonne idée! s’exclama Remus.

Sirius et Layne s’approchèrent du petit groupe en freinant brusquement, les joues rougies par le froid, souriants.

-J’ai gagné! s’écria Layne.

-Non! C’est moi! rouspéta Sirius.

-Allons, allons… Vous avez tous les deux gagnés, d’accord? proposa Ketza.

Sirius lui sourit.

-D’accord.

-D’accord, marmonna Layne. Mais je veux une revanche!

-Après les vacances? proposa Ginny. Parce que je commence à avoir
froid…

Ginny sentit les bras de Harry se resserrer autour d’elle et elle sourit.

-Samiva! appela Layne.

La jeune Serpentard releva la tête et s’approcha du groupe.

-On va rentrer, d’accord? dit Ginny d’une voix douce.

Samiva haussa les épaules en signe d’assentiment.

-Aucun problème…, chuchota-t-elle.

Les huit jeunes s’éloignèrent du lac et remirent leurs bottes. Les patins autour du cou, la petite bande prit le chemin du château en bavardant gaiement de leurs projets de vacances. Seuls Samiva et Sirius ne participaient guère… Dans le château, les Maraudeurs, Layne, Ginny, Samiva et Ketza se dirigèrent vers une salle agréablement décorée du quatrième étage cachée par une tapisserie moyenâgeuse. C’était d’ailleurs dans cette salle que Ginny, Samiva, Ketza, Sirius et Harry avaient appris à devenir animagi. Tous s’installèrent dans les fauteuils, sofa et autres et continuèrent à discuter tandis que Ketza et Ginny allaient chercher huit bouteilles de Bièraubeurre qui se trouvaient dans une petite armoire.

-Il ne reste presque plus de provisions, remarqua Ginny en revenant avec quatre bouteilles en main.

-Tant mieux! Ça ne se gaspillera pas durant les vacances! ajouta Ketza en tenant elle aussi quatre bouteilles.

Ginny et Ketza distribuèrent les bouteilles. Tous étaient répartis dans les fauteuils autour d’une petite table basse bancale. Discutant de tout et de rien, ils en vinrent à discuter des chances de Gryffondor de gagner la coupe de Quidditch.

-Serpentard a plus d’un tour dans son sac, expliquait Samiva. J’ai assisté à quelques séances d’entraînement de l’équipe. – comme je suis préfète, je me dois de le faire…- Farbbs est implacable! Je n’ai pas vu toutes leurs techniques, étant donné que je suis amie avec des Gryffondor. Farbbs voulait que je vous espionne! Évidemment, j’ai refusé! Je suis Serpentard, certes! Mais pas à ce point!

Harry se pencha un peu vers elle.

-Et de l’espionnage pour nous, ça te dirait? plaisanta-t-il.

Samiva haussa un sourcil.

-Là, c’est mon esprit patriotique que tu attaques! répondit-elle, esquissant un sourire. Ça ne me dérange pas que Serpentard ou Gryffondor gagne, mais de façon loyale!

-Ça, il faut demander à Poufsouffle…, marmonna Sirius.

-Justement! Eux jouent de façon fair-play! répliqua Samiva, toujours de son ton posé.

-Ça te tient à cœur, la loyauté! s’exclama Layne.

-Très…, murmura-t-elle.

Un silence gêné venait de s’installer dans la pièce, seulement interrompu par le bruit de la table qui bougeait au rythme des bouteilles qu’elle devait supporter. Ginny décida finalement de briser le silence en voyant l’heure qu’affichait sa montre.

-Il est 18h, fit-elle remarquer. Nous devrions peut-être aller dîner. Demain, les vacances commencent…

-Je n’ai toujours pas fini mes valises! réalisa Layne. Et Gladys Crawford doit me rendre quelques trucs! Maladroite comme elle est, je suis sûre qu’il y a bien la moitié de mes choses qu’elle a perdue!

-Veux-tu que je vienne avec toi? demanda Sirius.

-Non! Merci, ça va…, sourit Layne. Je vous rejoindrai… Si je peux…

Et elle quitta la salle après avoir envoyé un baiser à Sirius. Les autres se levèrent à leur tour et jetèrent leurs bouteilles de Bièraubeurre dans la poubelle.

-La poubelle commence à être pleine…, lança Remus en jetant sa bouteille à son tour. Il serait temps que Chandra vienne faire le ménage…

Chandra était une elfe de maison. Les Maraudeurs et elle s’étaient liés d’amitié au début de leur deuxième année. Depuis, elle venait avec plaisir faire le ménage dans leur salle une fois par mois. Fait étrange, c’était à la pleine lune qu’elle venait, la plupart du temps.

-Quoi? Tu as déjà hâte à la prochaine pleine lune? s’exclama Sirius.

-Non… D’ailleurs, vous ne serez pas avec moi…

-Euh… Remus? bredouilla Ketza. Moi… moi je reste ici, à Noël. B…bon d’accord… on… on ne sortira pas de la cabane hurlante. Un rossignol, c’est petit pour contrôler un loup-garou… M…mais au moins, tu auras de la compagnie!

-Ah! C’est pour ça que tu n’as pas fait tes valises! s’exclama Ginny.

-Euh… non… Pas exactement, rougit Ketza.

-Alors comme ça, la petite Kate fait des cachotteries à maman Lily? demanda Sirius en faisant de gros yeux. C’est pas bien ça! Je vais commencer mon rôle de parrain tout de suite alors!

-Quoi? s’étranglèrent Remus et Ketza.

-Bah ouais! Je veux être le parrain du premier enfant de Lily et James!

-Sirius, l’enfant n’est même pas encore né! Il n’est même pas encore conçu! répliqua Ginny. Alors pourquoi parles-tu de parrainage?

-Pauvre enfant…, soupira Samiva.
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyDim 31 Déc - 15:46:53

-Oh! Mais je connais mon Jamesie, Flower! D’ici 1980, il y aura un futur Maraudeur qui va gigoter dans nos bras!

Les joues de Ginny rosirent. Sirius ne savait pas à quel point il avait raison.

-Allez! Viens t’en l’idiot…, déclara Harry, en traînant Sirius par le bras vers la sortie.

Tous sortirent de la salle pour prendre la direction de la Grande Salle. Samiva prit le chemin de la table des Serpentard tandis que les autres s’assoyaient à celle de Gryffondor. Layne les rejoignit pour le dessert. Le repas terminé, les jeunes Gryffondor entrèrent dans leur salle commune pour profiter de leur dernière soirée de l’an 1975 ensemble. Quand ils se reverraient, une nouvelle année se serait amorcée.

0O0O0O0O

Ginny s’était levée à 7h30 du matin pour remplir sa valise avec des trucs de dernières minutes – brosses, peignes, brosse à dents, dentifrice, etc.… Ketza dormait encore profondément dans son lit et Ginny ne voulait pas la réveiller, de peur de l’arracher à un quelconque rêve. La rouquine entendit du mouvement provenant du lit d’Ophelie Cheestham et ses rideaux se tirèrent. La Batteuse jeta un coup d’œil sur la malle fermée de Ginny.

-Oh! Tu pars! s’exclama-t-elle avec une pointe de joie.

-Pas toi à ce que je vois…, répliqua Ginny en enfilant un jean.
Ophelie sourit. Ginny aussi.

-Je sais ce que tu as en tête, Cheestham, déclara Ginny en prenant son pull-over saumon. – Ophelie poussa un petit cri de surprise. - Et James part aussi. C’est d’ailleurs chez lui que je vais.

-Tu ne vas pas chez Ovsea? demanda-t-elle d’un ton un peu plus aigu que la normale.

Ginny passa sa tête à travers le col de son pull.

-Non! Ketza reste, répondit Ginny. Et toi?

Ophelie poussa un juron et referma le rideau de son lit d’un coup sec. Ginny sourit d’un air victorieux. « Pauvre fille… », soupira-t-elle intérieurement. Elle sortit sa baguette et fit léviter sa malle jusque dans la salle commune. Plusieurs autres malles s’y trouvaient également. Quelques Gryffondor discutaient ensemble, habillés façon moldue. Ginny remarqua Harry qui était assis près d’une fenêtre, les yeux plongés dans un livre. Elle s’approcha de lui tout doucement et cacha les yeux du lecteur de ses mains en souriant.

-Sirius, arrête, grommela-t-il.

-Non! Ce n’est pas Sirius! rit Ginny.

-Lily!

Ginny enleva ses mains et les passa dans les cheveux en bataille de son petit ami.

-Ça va? demanda-t-elle.

-Ça allait très bien tantôt, mais ça va encore mieux maintenant, répondit Harry.

Ginny vint s’asseoir sur les genoux de l’adolescent et entoura ses bras autour de sa nuque. Harry laissa tomber son livre et glissa ses bras autour des hanches de la jeune fille. Les deux amoureux se regardaient dans les yeux.

-Vous avez le tour de parler aux filles, Mr Potter, déclara-t-elle.

Il afficha un petit sourire en coin.

-Et toi, ça va?

Ginny acquiesça et déposa un baiser sur le nez du jeune Potter.

-On y va? demanda-t-elle en se levant.

Harry se leva également.

-As-tu vu les autres? demanda-t-elle.

-Layne est revenue tout à l’heure de déjeuner et elle est sûrement allée réveiller Sirius et Peter.

-Quoi? Sirius dort encore? s’exclama Ginny. Peter, ça ne m’étonne pas trop…

-Je n’ai pas osé le réveiller. De toute façon, ça lui plairait tellement de manquer le train, dit Harry un peu sombrement.

-Regulus, Bellatrix et Narcissa veilleront à ce qu’il y soit, murmura Ginny.

Harry soupira.

-Remus ne devrait pas tarder à venir nous rejoindre.

À peine eut-il fini sa phrase qu’il entendit des pas derrière lui.

-Potter! Tu partais sans nous? s’exclama la voix de Sirius.

Harry sourit. Sa main rejoignit celle de Ginny.

- Tut, tut, tut! C’est pas gentil, ça! reprit la voix de Layne.

Une main se posa sur l’épaule de Ginny et une autre sur celle de Harry.

-Arrêtez-vous au moins, s’en mêla Remus.

Layne et Sirius les firent pivoter et Ginny et Harry se retrouvèrent devant Remus, Sirius, Layne et Peter. Les trois derniers étaient habillés de manière moldue. Ils sortirent tous ensemble de la Salle commune de Gryffondor et prirent le chemin de la Grande Salle. À la table des Serpentard, il y avait Samiva qui mangeait seule dans son coin. Il y avait aussi la bande de Rogue qui scrutait la jeune fille. Ginny se demanda aussitôt ce qu’ils lui voulaient. Elle salua d’un geste rassurant son amie qui lui répondit d’un faible sourire. Aux autres tables, il y avait plusieurs autres élèves en pleine conversation.
Andrea fit signe à Harry, Ginny, Layne, Sirius, Remus et Peter de venir la rejoindre. Les six jeunes obtempérèrent.

-Salut! s’exclama Andrea. Avant que j’oublie, joyeux Noël et bonne année à tous!

-Comme ça, tu pars? remarqua Sirius.

-Ouep! Mes gentils parents ont réussi à trouver des billets pour un match de Quidditch en Grèce! C’est génial! En plus, je vais pouvoir revoir mes cousins.

-Tu es grecque? demanda Layne.

Andrea acquiesça.

-Ouah! J’aimerais ça, aller en Grèce… La mythologie grecque me passionne…, soupira Layne.

-Si tu veux, je peux te passer quelques livres. De toute façon, ma mère voulait s’en débarrasser.

Un énorme sourire ravi se dessina sur les lèvres de Layne.

-Tu ferais ça?

-Tu es la petite amie de mon Batteur. Je peux bien te faire quelques faveurs!

Sirius sourit tendrement à Layne qui le lui rendit. Andrea se leva après avoir jeté un coup d’œil à sa montre.

-Je ferais mieux d’y aller! déclara-t-elle. Je vous souhaite bon appétit!

Et elle s’en alla. Layne, Sirius, Harry, Ginny, Remus et Peter commencèrent à manger. Il était 9h15 quand ils saluèrent Remus de bon cœur en lui souhaitant de bonnes vacances et de joyeuses fêtes. Ils retournèrent dans la Salle commune de Gryffondor et remarquèrent que leurs valises n’y étaient plus. Alors, ils montèrent chacun dans leur dortoir pour s’habiller avec cape, foulard, gants, tuque et bottes. À 9h30, ils étaient tous dans une calèche conduite par un Sombral, Samiva de plus en plus maussade au fur et à mesure qu’elle s’éloignait du château de Poudlard. Sirius n’était d’ailleurs pas mieux, mais il accumulait blague sur blague pour masquer sa mauvaise humeur, si bien, que personne ou presque ne se doutait qu’il n’était guère heureux de retourner dans sa famille pour les vacances.

Les calèches s’arrêtèrent devant la gare de Pré-au-lard et les élèves en descendirent pour embarquer dans le train. Les Maraudeurs, Layne, Ginny et Samiva trouvèrent rapidement un compartiment et s’y installèrent. Le train ne tarda pas à quitter la gare.

-Qu’est-ce que vous comptez faire, durant les vacances? demanda Layne.

-Ce sont les fiançailles de ma sœur, expliqua Harry. Barbant… Une chance que ma fleur vient avec moi.

Ginny sourit et tendit la joue pour recevoir un baiser de la part de Harry.

-Me soûler pour ne pas entendre les discours de mon père, les cris de ma mère, les commentaires acerbes de mon frère, les remarques condescendantes de ma cousine, les insultes creuses de mon autre cousine…, énuméra Sirius. Vous voyez le portrait?

-Et Andromeda? demanda Peter.

-Je pourrais toujours aller chez elle… J’aimerais bien revoir
Nymphadora. Je l’aime bien, cette petite!

-Elle a quel âge, maintenant? demanda Ginny.

-Oh… elle doit avoir eu quatre ans en octobre, répondit Sirius en fronçant les sourcils.

-Elle a le même âge que Sabine, la sœur de Ketza, commenta Ginny, le regard songeur.

Tout le trajet se passa à parler de tout et de rien. Vers treize heures, ils eurent la visite agréable de Morgane Fraser et de Kingsley Shacklebolt. L’une était en quatrième année à Gryffondor, l’autre, en cinquième année à Poufsouffle. Les deux étaient des amis de Layne, qui fut ravie de les voir et elle faussa compagnie aux Maraudeurs et à Lily et Samiva. L’arrivée à la gare de King’s Cross sembla arriver trop vite à leur goût. Ils débarquèrent du train en bavardant gaiement. Sirius aperçut son père et se renfrogna.

-En plus, c’est mon paternel qui vient me chercher, grogna-t-il.

Layne, qui était entre temps revenue vers Sirius, s’approcha doucement de lui et déposa un baiser dans la nuque de Sirius, qui retrouva un léger sourire. Ils s’embrassèrent langoureusement et finirent par se séparer à regret. Samiva et Sirius ne purent alors que s’éloigner de la petite bande après leur avoir promis de leur écrire et tout, et tout… Peter et Layne rejoignirent également leurs parents. Harry et Ginny ne tardèrent pas à les imiter. Joeva et Edward Potter les attendaient, sourire aux lèvres. Joeva serra Harry dans ses bras.

-Comme ça fait plaisir de te revoir, mon grand, dit-elle. – Elle déposa un regard sur Ginny. – Et ça doit être cette chère Lilyann Evans, dont tu nous parles tant dans tes lettres.

Harry baissa les yeux lorsqu’il sentit le regard de Ginny se déposer sur lui. Joeva s’approcha d’elle et la serra également dans ses bras. Ginny fut surprise de l’initiative de la femme. Joeva la relâcha et les Potter et Ginny sortirent du quai 9 ¾ pour se rendre sur le côté moldu de la gare. Ils se frayèrent un chemin dans la foule de moldus et de quelques sorciers et se dirigèrent vers le stationnement. Le trajet jusqu’au Manoir Potter dura un bon deux heures. Ce fut sous les crises d’hystérie d’Anthea que Ginny entra pour la première fois – et sûrement pas la dernière – dans la somptueuse demeure des Potter. Anthea accourut vers sa mère, une lettre à la main.

-Mamaaaaaaaaaan! Le restaurant À la Bonne Baguette ne pourra pas fournir le buffet! s’exclama la jeune future fiancée.

-Oh! Par Merlin! Quelle horreur! s’écria Harry d’une voix haut perchée.

Mais il reprit son sérieux lorsque Edward Potter lui lança un regard noir. Joeva prit sa fille dans ses bras.

-Allons, allons, chérie… On va trouver un meilleur traiteur…, soupira-t-elle.

Ginny tentait tant bien que mal de cacher son sourire et elle échangea un regard amusé avec Harry.

-Je préfère te faire visiter, chuchota-t-il à l’oreille de sa dulcinée.

Ginny obtempéra avec plaisir.

0O0O0O0O

Cette nuit-là, Samiva dormit d’un sommeil plus qu’agité. Elle fit une suite de rêves dans lesquels refaisaient surface des scènes bizarres, comme si son subconscient essayait à tout prix de lui transmettre un message, sans toutefois savoir comment s’y prendre. Résultat : Samiva en avait davantage le tournis qu’autre chose. Elle se vit d’abord enfermée dans une cage de bras humains, observée par une paire d’yeux sombres et froids. Puis, une odeur nauséabonde et une fumée dense s’élevaient, cachant à la vue de Samiva la scène. Puis elle entendait un cri perçant, -peut-être le sien, - alors qu’elle voyait tous ses amis, l’un après l’autre, la regarder d’un air méprisant et lui tourner le dos. La dernière chose qu’elle vit avant de se réveiller en sursaut fut sa mère qui lui implorait son pardon.

Samiva se leva à ce moment-là, tremblante, et elle écrivit une lettre à Lily. Ce rêve aurait pu paraître insignifiant, mais c'était en quelque sorte un événement déclencheur.

Lily,

Ça devient insupportable chez moi. Quand je suis arrivée à la maison, elle m’a passé un savon sur le fait que je ne devais plus te voir. Mon père a voulu répliquer et ils se sont mis à se disputer…


0O0O0O0O0O0O

… Puis ma mère s’est enfermée dans le grenier et je l’ai entendu sangloter toute la nuit. Je veux m’en aller, mais je ne peux pas. Ce soir, j’ai fait un drôle de rêve... Je ne sais plus quoi faire…Je sens que ma mère prépare quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Surtout, ne me réponds pas. Je vais me débrouiller. Je voulais juste te mettre au courant.

Sam


Fébrilement, Ginny replia la lettre de Samiva. Elle n’avait soudain plus du tout envie de dormir. Il était pourtant plus de minuit passé lorsque Ginny avait été éveillée en sursaut par le bruit d’une chouette tentant vainement d’entrer dans la chambre de Ginny. Elle s’était empressée d’ouvrir à la pauvre créature. Elle avait reconnu d’un regard l’écriture de son amie Samiva.

Les mains de Ginny tremblèrent sur le morceau de parchemin.

-Mais de quel droit elle se permet de…de ça? murmura-t-elle. Samiva, ne te laisse pas faire…

Ginny rangea précieusement la lettre et retourna tant bien que mal dans un sommeil agité.

0O0O0O0O0O0O
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptyDim 31 Déc - 15:47:47

Samiva avait finalement réussi à s'endormir aux aurores, capitulant après une longue lutte contre le sommeil. Mais elle ne put profiter de cette défaite bienfaitrice, car, manque de chance, on frappa trois petits coups à la porte de sa chambre. La jeune fille grogna légèrement et enfouit sa tête dans l'oreiller.

-Samiva! Réveille-toi! s'exclama la voix d'Elsa Island, sa mère.

À contrecœur, Samiva s'extirpa du sommeil et répondit d'un grognement. Les pas de la femme s'éloignèrent pour finalement ne plus se faire entendre. L'adolescente, encore engourdie par le sommeil, commença par bâiller longuement. Elle prit le temps de bien s'étirer pour éloigner le plus longtemps possible le moment où elle verrait sa mère, car elle ne supportait plus ce regard vide qu’elle ne reconnaissait plus et qui semblait avoir perdu à jamais la chaleur humaine si caractéristique à Elsa Island.

Dès l'arrivée de la lettre annonçant que Samiva était une sorcière, Elsa Island avait changé de façon drastique. La magie, qu'elle avait pratiquement bannie de son quotidien pour une raison inconnue de Samiva, était revenue peu à peu dans sa vie. Troquant son emploi d'éducatrice en garderie pour un poste au Ministère de la Magie, Mrs Island s’était mise graduellement à utiliser son nom de jeune fille, Lehnsman, histoire de se frayer un chemin parmi la hiérarchie complexe de la société sorcière. Elle avait même repris contact avec sa sœur, la redoutable Franzeska Malefoy. Cette dernière prit aussitôt en charge sa pauvre sœur, la traînant de fête en fête, de cocktail en cocktail et de mondanité en mondanité, l’exhibant tel un animal de foire. C'était d'ailleurs à peu près à cette époque que les relations entre Elsa, son mari et Samiva s’étaient quelque peu dégradées. Accumulant dispute sur dispute, d’abord sur le budget puis sur des bagatelles, le climat devint peu à peu irrespirable.

Le père de Samiva était, quant à lui, un moldu tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, mis à part qu'il ait épousé une sorcière et qu'il ait eu une fille tout aussi sorcière. Ça n'empêchait en rien Samiva de l’adorer. Il se nommait George Island et il avait toujours un sourire accroché aux lèvres. C'était un bon vivant, un excellent raconteur et un professeur de philosophie talentueux. C'était le seul qui réussissait encore à faire apparaître un sourire sur les lèvres de Samiva, car la jeune fille avait changé presque au même moment que sa mère. Cette enfant, qui était de nature si vive et si souriante, était devenue une jeune fille maussade et renfermée.

Samiva se sortit doucement de ses pensées, glissa ses pieds dans ses pantoufles posées devant son lit et enfila par-dessus sa chemise de nuit une robe de chambre. Elle poussa la porte de sa chambre et sortit. Dans l'escalier menant à l'étage inférieur, elle croisa sa mère.

-Samiva Aliénor Mariegold Elizabeth Island! Cela fait plus de dix minutes que je t'ai réveillée! s'exclama-t-elle d'un ton froid.

Samiva n'y porta guère attention et continua à descendre les marches. Elle trouva son père assis comme à l'accoutumé devant une tasse de café fumant et un toast à moitié mangé recouvert de beurre d'arachides dans une assiette, ses cheveux brun foncé décoiffé retombant sur son front plissé par la concentration. Il lisait le journal, des lunettes posées sur son nez, ses yeux brun foncé parcourant les lignes des articles. Un rapide coup d'œil à la Une permis de deviner à Samiva qu'il s'agissait, cette fois-ci, du journal moldu de la région. La Gazette du Sorcier, quant à elle, ne devait pas être encore arrivée. George Island baissa légèrement le journal et posa un regard sur sa fille. Un sourire ne tarda pas à se dessiner sur ses lèvres.

-Samiva! As-tu bien dormi? demanda-t-il.

- Euh… en quelque sorte…

George offrit un bref sourire à sa fille et retourna à sa lecture.
L'adolescente continua de fixer son père tout en s'assoyant. Teint bronzé même en hiver, cheveux brun foncé, Samiva lui ressemblait beaucoup, sauf peut-être pour la forme de la bouche qui lui venait de sa mère Cette dernière avait des cheveux blonds-roux qui lui descendaient en cascade jusqu'au milieu du dos, des yeux vert pâle et un teint très pâle. Elle était très svelte, ce qui allait bien avec sa grande taille. Sa fille avait la même stature. Mais c'était les seules ressemblances que la mère et la fille partageaient.

Samiva s'arracha encore une fois à la contemplation de ses parents et commença à manger son gruau aromatisé à la cassonade et aux raisins secs, en plus d'un grand verre de jus d'orange et d'un toast tartiné de beurre d'arachide. C'était qu'elle avait de l'appétit… Son père lui passa la page des sports et lui lut au passage son horoscope d’une voix d’outre-tombe qui fit sourire Samiva. Elle se précipita sur les résultats des matchs de soccer et poussa un juron qui fit froncer les sourcils de sa mère. Liverpool avait perdu le Championnat pour une deuxième année consécutive…

Somme toute, c’était un matin assez ordinaire…

Lorsqu’elle se leva de table, sa mère lui prit l’épaule et lui remit une bourse en lui murmurant précipitamment une liste d’ingrédients à se procurer au Chemin de Traverse. La main sur son épaule tremblait. Ce geste furtif ne manqua pas à Samiva, mais elle préféra ne pas s'y attarder. Samiva se leva, soupira pour la forme et acquiesça, certaine qu’elle oublierait la moitié des ingrédients. Marmonnant ceux restant, elle prit sa cape et l'enfila en se dirigeant vers la cheminée du salon. Un feu crépitant était déjà allumé. D'un geste las, Samiva jeta de la poudre de Cheminette et entra dans les flammes vert émeraude qui lui léchaient le corps… Mais quelle était cette sensation étrange qui oppressait son cœur tout à coup?
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 6 Oct - 17:22:01

Destins parallèles

Attention! L’alcool et la drogue sont très mauvais pour tous! Et le mélange des deux encore plus! Samiva, Sirius et Calcia montrent tous le MAUVAIS exemple!

Hihi! Enjoy!

O0O0O0O0O0O

Chapitre 9 : Noël à tous les étages

Quelques minutes plus tard, Samiva se retrouvait au Chaudron Baveur où des habitués s'échangeaient les derniers ragots devant un verre de whisky pur feu. La jeune sorcière offrit un bref signe de tête à la propriétaire du pub, une femme au teint morose et aux cheveux grisonnants tombant sans grâce sur ses épaules chétives. Elle était en train de nettoyer un verre sûrement pour la millième fois si Samiva se basait sur l'oreille tendue de la femme vers une jeune fille un peu pompette qui racontait à qui mieux mieux toutes sortes de nouvelles bien croustillantes. Le mari de la propriétaire du Chaudron Baveur sortit de l'entrepôt.

-Mlle Reynolds, je crois que vous avez assez bu pour aujourd'hui! Et pour hier aussi! s'exclama l'homme en confisquant la boisson alcoolisée de la main de la cliente.

Samiva retint un fou rire. Cette jeune fille, Calcia Reynolds, était préfète de Serdaigle et préfète en chef. Que faisait-elle là? Samiva n’aurait su le dire. Ne voulant pas s'attarder davantage ici, l'adolescente sortit dans la petite cour envahie de neige derrière le pub et prit sa baguette pour ouvrir le passage menant sur le Chemin de Traverse. Sous un pâle soleil hivernal, plusieurs sorciers et sorcières se promenaient sur le chemin de Traverse pour les emplettes de dernières minutes du temps des Fêtes. Se frayant un chemin parmi les nombreuses personnes, Samiva réussit à mettre un pied sur l’allée commerçante du monde sorcier.

-Samiva! Hé! Ho! Samiva! hurla une voix que Samiva ne parvint pas à identifier parmi le brouhaha joyeux de la foule.

Cherchant des yeux, l'adolescente n'eut pas de mal à reconnaître la chevelure rousse de Lily qui traînait un James à peine reconnaissable sous la pile de cadeaux.

-Salut! s'exclama cette dernière en l’étreignant. Je suis contente de te voir!

-Salut Samiva! s’exclama la voix étouffée de James.

-Lily! James! Comme je suis contente de vous voir!

Prenant la tête du petit trio, Lily les traîna jusqu’à un petit muret d’environ un maître de hauteur afin que James puisse se délester quelque peu. Samiva posa un regard amusé sur les nombreux cadeaux.

-Qui est à la dernière minute comme ça?

-James! Évidemment! soupira Lily. Il est incapable de se préparer à l’avance! Résultat : on doit faire les magasins un 24 décembre!

Samiva esquissa un léger sourire en coin, Lily soupira à nouveau pour la forme et James leur fit un clin d'œil. Incapable de se retenir, Samiva pouffa.

-C’est fou! Mais on jurerait que vous êtes un couple marié!

-Tiens! Ce ne serait pas bête, comme idée! sourit James.

Il mit un genou à terre et regarda Lily dans les yeux. Celle-ci ne cessait de dire des « Non! James! On nous regarde! Tu n’es pas sérieux! » Mais James l’interrompit d’un geste.

-Lilyann Maya Evans, voulez-vous m'épouser?

Samiva fit un Ohhh! admiratif. Lily bredouilla quelques vaines protestations, mais finit par capituler.

-James Edward Potter, il faut bien que je t’aime pour accepter une telle aventure avec toi…

-Alors… puis-je considérer que nous sommes fiancés? demanda James.

Pour toute réponse, Lily lui tira la langue, qu’il interpréta comme une affirmation.

-Ah! Génial! Tout fonctionne comme prévu!

Les joues de Lily se voilèrent de rose.

-James… qu’est-ce que tu…

Elle fut interrompue par un gros bec mouillé que lui donna James. Samiva sourit. Ça faisait du bien de voir ses amis s'amuser et faire autant de pitreries. Elle se racla la gorge pour attirer leur attention. Les deux amoureux se séparèrent.

-Je vous remercie pour cet agréable moment! Mais moi, je dois filer, avant que l’apothicaire ne ferme pour l’heure du déjeuner. À une prochaine fois!

Et les trois amis se séparèrent.

0O0O0O0O0O

Lorsqu'elle revint chez elle, la sensation qui oppressait le cœur de Samiva était plus forte que jamais. Le silence de la maison pesait sur ses pauvres épaules. Pourquoi les gospels de Noël de son père ne résonnaient-ils pas? Pourquoi aucun effluve de nourriture ne montait de la cuisine? Ses parents auraient-ils renoncé au traditionnel réveillon? Ou…? Samiva jeta un coup d’œil dans la cuisine un peu trop propre à son goût. Personne. Curieux. Samiva monta au grenier où sa mère avait élue domicile. Samiva se planta devant la porte et vint pour frapper lorsque sa mère l’ouvrit d’à peine quelques centimètres.

-Ah… Samiva! C'est toi! murmura Elsa en fuyant le regard de sa fille. Je croyais…

Elsa ne termina jamais sa phrase, prit le sac d’ingrédients des mains de Samiva et referma vivement la porte. Les yeux rouges de la femme n’échappèrent guère à Samiva. Sa mère lui cachait quelque chose : c’était on ne peut plus clair. Samiva inspecta rapidement le premier étage et, le trouvant aussi vide et silencieux que le rez-de-chaussée, l’adolescente descendit au sous-sol, espérant y trouver son père. Elle le trouva, certes, mais pas dans l’état qu’elle s’attendait…

-AHHHHHHH!!! hurla-t-elle du plus profond de son être.

Là, au bas des marches, gisait son père, un filet de sang coagulé sur la tempe, comme s’il avait déboulé l’escalier dans une chute mortelle. Ce fut tout juste si elle se rappela les événements qui suivirent. Peut-être des Médicomages, puis des aurors étaient venus… Avait-elle répondu à leurs questions? Lui avait-on donné une potion à boire? Était-ce le père de Ketza, médicomage, qui tentait de la rassurer en la serrant contre lui? Elle se trouvait dans un état second. On l'emmena dans sa chambre. L'adolescente avait ramené ses jambes contre elle et se balançait d'avant en arrière en chuchotant : Papa, papa, papa… Les larmes ne tardèrent pas à couler librement sur ses joues. Samiva ne sut même pas si elle avait fini par s'endormir. Cependant, lorsqu'elle ouvrit les yeux le lendemain matin, elle était en pyjama, bien emmitouflée dans ses couvertures. Elle se força à s'extirper de sa léthargie et s'approcha de son miroir. Elle avait les yeux bouffis d'une personne qui avait beaucoup pleuré. Quelques souvenirs de la veille refirent surface, mais le plus important, c’était son père, mort au bas des marches. Samiva ferma les yeux très forts et se mordit la lèvre inférieure pour ne pas laisser couler les larmes qui affluaient vers ses yeux. On cogna à la porte. La visiteuse matinale ne prit même pas la peine d'attendre la permission de Samiva pour entrer.

-Qu'est-ce que tu fais là? demanda la jeune fille d'un ton sec.

-Je…Je voulais savoir si tu allais bien…, bredouilla Elsa.

-Si je vais bien? répondit Samiva en pesant bien sur chacun de ses mots. Si je vais bien alors que mon père vient de mourir?

Elsa se mordit la lèvre.

-Je m'excuse…, murmura-t-elle. Je ferais mieux de…

-Sors!

La porte de sa chambre se referma derrière sa mère. D'un geste rageur, Samiva donna un coup de pied dans un coussin qui traînait sur le plancher. Le coussin fit un vol plané et atterrit sur son lit. Samiva soupira et manqua s’effondrer. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait rien avalé depuis plus de vingt-quatre heures. Son ventre criait famine. S’accrochant aux murs, elle sortit de sa chambre et descendit les marches, mais elle s’arrêta lorsqu’elle entendit des éclats de voix provenant du salon. Sa mère était-elle avec quelqu'un? À pas de loup, Samiva s'approcha de la porte du salon. Mais c'était sans compter le plancher qui craquait. Les éclats de voix se turent. Elsa apparut dans l'entrebâillement de la porte.

-Ah, c'est toi Samiva! Viens, je veux te présenter quelqu'un.

-C'est que je…

-Tatata… Viens!

Samiva obtempéra à contrecœur. Dans le salon, une femme très belle se tenait bien droite dans un fauteuil. Elle avait de longs cheveux noirs et des yeux miels. Son teint était rosé, ses lèvres, rouges et pulpeuses et elle portait un tailleur pourpre de grands couturiers. Ses mains aux ongles parfaitement manucurés entouraient une tasse de thé à moitié pleine. Une tasse provenant du service à thé de sa grand-mère paternelle. Samiva le prit comme un affront personnel…

-Samiva, je te présente Araminta Meliflua. Araminta, je vous présente ma fille, Samiva. Samiva, Araminta travaille au Département de la justice magique. Elle a essayé de faire passer une loi au ministère, mais ça n'a pas marché.

-Évidemment que ça n'a pas marché! Avec tous ces amoureux des moldus qui dirigent notre monde… Pas étonnant! s'exclama Mrs Meliflua.

-Hum… puis-je demander… c'était une loi sur quoi? demanda Samiva, ses poings serrés, tentant cependant de garder un ton poli.

-Une loi pour autoriser la chasse aux…, débuta la femme d'un air fier.

-Aux dragons! s'empressa d'ajouter Elsa.

-Mais vous n'y êtes pas du tout, Elsa! C'était une loi pour autoriser la chasse aux Moldus!

Samiva grimaça. La chasse aux Moldus? Avait-elle bien entendu?

-Qu'y a-t-il, Samiva? Tu ne te sens pas bien? demanda Mrs Meliflua, arrogante, ramenant ses cheveux vers l’arrière gracieusement.

-Excusez-la Araminta! C'est que son père – mon mari – était un moldu et sa récente disparition l'affecte encore beaucoup.

-Oh! Mes condoléances, répondit Mrs Meliflua dans un bâillement. Bref! – Elle jeta un coup d'œil à sa montre. – oh! Le temps file! Je vais y aller! Elsa, vous êtes invitée, votre fille et vous, chez ma cousine, Walburga, au 12, square Grimmaurd pour Noël.

-Je n'y manquerai pas, Araminta!

Mrs Meliflua déposa sa tasse à moitié pleine sur la table et se leva.

-À la bonne heure! À jeudi à seize heures alors! s'exclama la dame.

Et elle disparut dans un pop! Samiva se dirigea aussitôt vers la cuisine d’un pas rageur, claquant la porte derrière elle. L’horloge grand-père sonna douze coups. Midi! Peut-être un peu tard pour prendre un petit déjeuner... Elle ouvrit la porte de l'armoire et sortit une boîte de conserve de soupe poulet et nouilles. Tandis qu'elle la faisait cuire dans une casserole, sa mère vint la trouver.

-Je vais faire quelques courses. Je reviendrai dans quelques heures.

Et sa mère disparut dans un pop sonore.

0O0O0O0O0O

Un pop retentit quelque part dans la maison. Sûrement quelqu'un qui venait de transplaner, pensa Sirius sans lever le nez de son livre. Depuis le début des vacances, donc depuis hier, la mère de Sirius, Walburga Black, recevait souvent sa cousine. D'habitude, ça ne le dérangeait pas, mais cette fois-ci, les bribes de leur conversation lui parvinrent et l'intriguèrent.

-Oh oui! Je suis sûre que Sirius…, disait sa mère.

-C'est une jeune fille qui lui plaira sûrement…, enchaînait Araminta.

Sirius releva le nez de son livre. De quoi pouvaient-elles bien parler? Le jeune Black descendit vers le salon d'où il pourrait mieux entendre leurs propos.

-Cette jeune fille, elle va à Poudlard? demanda Walburga.

-Bien sûr! À Serpentard! Elle aura sûrement une bonne influence sur lui! répondit Araminta.

-Je l'espère, chère cousine… Comme vous me décrivez cette jeune fille, je trouve qu'elle me fait un peu penser à moi!

Qu'est-ce qu'elles essayaient de faire? Apparemment, elles voulaient lui trouver une femme. Mais que pensaient-elles donc? Il avait déjà une petite amie… Et de toute façon, jamais il ne se marierait avec une fille qu'ils avaient choisie. Surtout si c'était une Serpentard… Mis à part Samiva, – et encore…, - il ne s'était jamais entendu avec un membre de cette maison. Sirius remonta dans sa chambre. Pas la peine de s'attarder… Il verrait sa « promise » le jour de Noël, sans doute…

0O0O0O0O0O0O

En ce 25 décembre 1975, la neige tombait doucement sur un petit village d'Angleterre. Dans un imposant manoir légèrement à l'écart de l'agglomération, un immense sapin décoré de ses plus beaux atours trônait au centre du salon. C'était la demeure des Potter. À l'étage, dans une des salles de bain, Ginny appliquait une dernière touche à son maquillage déjà très réussi. Satisfaite, elle se tourna pour s'admirer en entier. Sa longue robe rouge virevolta légèrement.
On toqua à la porte.

-Oui? demanda-t-elle.

-C'est moi, répondit la voix de Harry. Je peux entrer?

-Attends!

Ginny mouilla ses mains et les passa dans ses cheveux pour qu'ils puissent boucler légèrement. Elle sourit à son reflet et ouvrit la porte de la salle de bain. Harry ouvrit la bouche d'émerveillement.

-Ouah! T…tu es splendide…, murmura-t-il.

-Merci. Tu n'es pas mal non plus!

En effet, Harry portait des pantalons noirs, une chemise blanche et une redingote grise. Par contre, ses cheveux étaient toujours aussi indisciplinés. On ne pouvait rien y faire…

Harry sourit. Il tendit son bras et Ginny l'accepta avec plaisir. Ils descendirent côte à côte l'escalier menant au rez-de-chaussée. Au bas des marches, se tenait le couple Potter senior. Joeva Potter sourit en voyant son fils et sa «future bru.» Edward Potter les prit en photo dans un nuage de fumée.

-Vous êtes tellement beaux à voir! s'exclama Mrs Potter.

Ses yeux se posèrent sur la tignasse de son fils et elle soupira.

-James! Tu ne vas pas aller à cette soirée coiffé de la sorte!

-Mais j'ai tout essayé, maman!

-Menteur! rétorqua Mr Potter en sortant un crayon de sa poche. Bon! Allez dépêchez-vous! Le portoloin est pour bientôt!
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 6 Oct - 17:24:20

Harry, Ginny, Mr et Mrs Potter touchèrent au crayon. Moins d'une minute plus tard, Ginny sentit une étrange secousse au niveau du nombril et le hall d'entrée du manoir Potter disparut sous ses yeux dans un tourbillon de couleurs.

Quelques instants plus tard, la petite bande était arrivée au lieu de la soirée des fiançailles d'Anthea Potter et de Demetri Majkowski. La pièce était déjà remplie d'une dizaine de personnes. Ils en attendaient encore une bonne dizaine. Anthea se précipita vers ses parents et les embrassa.

-Salut James! Salut Lily! salua-t-elle par la suite.

-Salut Anthea! répondirent en chœur Harry et Ginny.

-Suivez-moi! Je vais vous mener à vos places!

Anthea les mena jusque devant une table. Un couple au début de la cinquantaine, un autre couple plus jeune et une fillette d'environ deux ans étaient déjà à table.

-Bonjourrr! s'exclama l'homme dans la cinquantaine. Vous devez êtrrre les Potterrr! Je m'appelle Alexeï Majkowski et voici ma femme, Yuliya, ma fille, Katerrrinka, mon gendrrre, Philippe et ma petite-fille, Irrrrina.

-Nous sommes les parrrents de Demetrrri! expliqua Mrs Majkowski.

-Ahhh! Enchantée! s'exclama Mrs Potter. Je m'appelle Joeva Potter, et voici mon mari Edward, mon fils James et son amie, Lilyann.

Tous se serrèrent la main, sauf la petite Irina qui boudait sur sa chaise, car elle ne comprenait pas l'anglais. Les Potter et Ginny finirent par s'asseoir à table. Les quatre plus vieux adultes commencèrent à discuter. Katerinka se pencha vers James.

-Alors comme ça, tu es James Potter? Anthea m'a beaucoup parlé de toi. C'est ma meilleure amie, tu vois?

-Vous alliez à Poudlard? demanda Ginny.

-Oh je t'en prie! Tu peux me tutoyer! Après tout, j'ai à peine vingt ans! Et oui j'allais à Poudlard avant, durant mes trois premières années. Demetri aussi. Mais plus tard, nos parents ont déménagé en France et on a dû aller à Beauxbâtons.

-Ah je vois…

Ils continuèrent à parler ainsi jusqu'à ce que les invités eurent fini d'arriver. Puis on servit le déjeuner et les minutes commencèrent à s'étirer… à s'étirer… Vers cinq heures et demi, n'en pouvant plus, Ginny se leva.

-Tu viens James? J'ai envie d'aller dehors…

Harry était presque endormi sur la table. Ginny le secoua légèrement.

-Euh… hein?

Ginny pouffa.

-Allez viens la marmotte!

Harry se leva et jeta un coup d'œil à sa montre. Il parut soudainement plus alerte.

-Viens, lui dit-il en l'entraînant vers l'extérieur.

Ils passèrent prendre leur cape et sortirent dans l'air frais de ce début de soirée. Ginny aurait juré qu’Anthea leur avait lancé un clin d’œil… Qu’est-ce que Harry pouvait bien mijoter? Et ou l’entraînait-il de la sorte? Ils s’arrêtèrent finalement sous un lampadaire. La jeune fille laissa échapper un léger rire. Tout doucement il se mit à neiger, tels des milliers de petites étoiles blanches qui perlaient le ciel.

-Mais qu'est-ce que tu as en tête? demanda-t-elle, amusée.

Harry se pencha vers elle et l'embrassa.

-Je t'aime comme un fou, lui dit-il.

- Harry… que se passe-t-il? lui répondit-elle.

- Ce soir, je ne suis plus James. Je suis Harry, j’ai 20 ans et je souhaite emmener ma petite amie quelque part...

Harry sortit sa baguette et murmura lumos!

-Harry! Mais…

- Shh! Laisse-moi faire…, murmura-t-il.

Il remua sa baguette et attendit quelques secondes avant de la remuer de nouveau. On entendit alors un grand bang! et un gros autobus violet apparut. Ginny lança alors un drôle de regard à Harry. Le Magicobus? Pour aller où? Le véhicule s'arrêta devant le jeune couple et la portière s'ouvrit sur un homme dans la trentaine habillé d’un complet violet.

-Bienvenue à bord du Magicobus, transport d'urgence pour sorciers et sorcières en perdition. Faites un signe avec votre baguette et montez, montez, nous vous emmènerons où vous voudrez. Je m'appelle Jeff Marlow et je serai votre contrôleur durant votre trajet.

L'homme s'effaça et laissa entrer Ginny et Harry.

-Où allez-vous habillés de la sorte? demanda le contrôleur en poussant un sifflement admiratif.

-Au restaurant Chez Ferdinand, répondit Harry.

Ginny lui lança un regard extrêmement surpris. ‘Il plaisante, j’espère!’

-Ohhhh! s'exclama d'un ton émerveillé Jeff. Je n'y ai jamais mis les pieds de toute ma vie! Parait qu'on y mange super bien… Ça vous fera euh… Ern? Ça fait combien aller Chez Ferdinand?

-Le resto? demanda un homme devant le volant. Six mornilles par personne.

Harry sortit le montant exact et le tendit au contrôleur. ‘Apparemment, il est sérieux…’

-Au fait, les jeunes, je vous présente Ernie Danlmur, notre chauffeur. Et vous, vous êtes…?

-James Potter et Lilyann Evans, déclara Harry.

-Ah je comprends! Potter… c'est une famille qui a du fric, ça! Assoyez-vous là!

Jeff leur présenta un sofa à deux places violet où le couple s’installa. Le reste de l'autobus était presque vide, une demi-douzaine de sorciers, tout au plus. Le Magicobus se mit en branle et il y eut un autre bang! Le véhicule n'était plus dans une rue du Londres moldu, mais sur un long chemin de campagne. L'autobus passa devant une pancarte de bois vermoulu sur laquelle l’inscription mentionnait Pré-au-Lard, deux kilomètres. Quelques minutes plus tard, le car se trouvait au centre de la place public merveilleusement décorée du village.

-PRÉ-AU-LARD! s'exclama Jeff.

Un vieil homme se leva et sortit, content que son calvaire achève. D’ailleurs, Ginny commençait à l’envier… Elle sentit alors Harry lui serrer la main, elle tourna la tête vers lui et lui sourit avec tendresse. Le Magicobus reprit son chemin en ligne droite, alors le sapin au centre de la place public dut se déplacer pour le laisser passer.
Le décor changea encore une fois lorsque l'autobus se retrouva devant une petite rue proprette d'un village quelconque du sud de l’Angleterre. Le voyage dura une bonne demi heure… Enfin, dans un dernier bang, le Magicobus s'arrêta devant le restaurant Chez Ferdinand. Harry et Ginny sortirent de l'autobus en vitesse, marmonnant un vague « Joyeux Noël! » Dehors, il neigeait toujours. Ginny s’arrêta au milieu de la rue et ouvrit la bouche pour tenter d’attraper quelques flocons. À cet instant précis, ce qu’elle pouvait être heureuse… Elle échangea un sourire avec Harry et accepta le bras qu’il lui offrit. Le jeune couple entra dans le restaurant où un maître d'hôtel attendait bien droit devant la porte.

-Bonsoir! Bienvenue Chez Ferdinand, restaurateur depuis 1734. Puis-je vous servir? demanda-t-il d'un ton très professionnel.

-Oui, j'ai réservé une table pour deux il y a quelques jours.

-À quel nom?

-James Potter.

-Ah oui! Suivez-moi!

Le maître d'hôtel les entraîna jusqu'à une charmante table légèrement isolée. Il leur donna chacun un menu en parchemin et tourna les talons. Les deux adolescents commencèrent à le parcourir des yeux. Ginny fut surprise de ne voir aucun prix sur son menu. Était-ce fait exprès? La rouquine, n'y tenant plus, le baissa et se pencha vers Harry.

-Pourquoi m'as-tu emmenée ici? demanda Ginny avec un sourire en coin.

-Quoi, ça ne te plait pas? demanda Harry en baissant également son menu.

-Si, mais… tu n'aurais pas dû! On aurait tout simplement pu aller au Chaudron Baveur ou peu importe. Mais Chez Ferdinand…

-Si je t'ai emmenée ici, Ginny, c'est pour une raison bien spéciale.

-Mais tu m'as déjà donné un cadeau de Noël! s'exclama Ginny en pointant le collier qu'elle portait.

-Mais c'est bien plus que pour Noël!

-Ah bon? Qu'est-ce qu'il y aurait d'autre?

Harry sourit malicieusement.

-Tu vas voir…

Ginny soupira et retourna à la lecture du menu. Quelques minutes plus tard, un serveur vint les voir.

-Êtes-vous prêts à commander? demanda-t-il.

Harry et Ginny acquiescèrent. Ils commandèrent chacun leur tour et le serveur appela une petite fée. Il lui donna le morceau de parchemin où était écrit leur commande et la fée s'envola.

-Votre plat devrait arriver d'ici peu, déclara le serveur avant de tourner les talons.

En effet, une douzaine de minutes plus tard, leurs plats apparurent devant eux.

-C'est comme à Poudlard! s'exclama Ginny, le regard brillant.

Le repas fut délicieux, et le dessert tout autant. Un pur ravissement pour le palais! Un sauté de pétoncles farcis, un gâteau des anges ma foi… divin! Mais Ginny n’était pas encore au bout de ses surprises!

-Prête pour ta deuxième surprise de la soirée? demanda Harry, toujours son sourire malicieux aux lèvres.

-Je ne sais que penser… Vas-y…, répondit Ginny.

Harry se leva et s'agenouilla devant sa belle. Ginny en fut toute confuse, davantage lorsque quelques regards attendris convergèrent.

-Ah! Non! Non! Harry! bredouilla Ginny, plus rouge qu’une cerise. Qu’est-ce que vont penser mes amies?

-Laisse faire le qu'en-dira-t-on! Profite du moment présent! Rappelle-toi de ce que je t’ai dit tout à l’heure! Je ne suis plus James, quinze ans, mais plutôt Harry et j’ai vingt ans. Et je voudrais que ma petite amie devienne ma fiancée. Ginevra Molly Weasley, veux-tu m'épouser?

Ginny déglutit et fixa Harry, ses yeux se remplissant de larmes. Oh! Comme il avait raison bien sûr! Aujourd’hui, elle n’était plus Lily, mais bien Ginny et elle avait dix-neuf ans.

-Tu as raison…, admit-elle en souriant, essuyant une larme. Et j'accepte… Harry James Potter.

Harry lui sourit largement. Il sortit d'une poche de sa redingote une boîte de velours rouge et l'ouvrit. Devant les yeux de Ginny, une magnifique bague sertie d'une émeraude brillait de mille feux.

-C'est la plus belle bague que j'ai jamais vue, Harry!

Le jeune homme prit la bague et l'enfila à l'annulaire gauche de la rouquine.

-Ta main la rend encore plus belle, murmura Harry en se relevant.

Il se pencha vers sa belle et l'embrassa tendrement.

0O0O0O0O0O0O
Ketza fut réveillée par un doux rayon de soleil. Elle cligna des yeux et s'étira longuement avant de réaliser une chose. Hum…C'était Noël. Et avec qui était-elle pour Noël? Remus! Ô joie, ô bonheur! De plus, ses parents avaient eu la brillante idée de partir en Pologne cet hiver avec Sabine! Puisqu’ils étaient partis à la mi-décembre, elle n'avait pas été obligée de les suivre, Poudlard oblige.

Sourire aux lèvres, Ketza se leva, enfila ses pantoufles et une robe de chambre et descendit dans la salle commune. Remus y était déjà, devant une pile de cadeaux. Il lui sourit en la voyant arriver.

-Joyeux Noël! lui dit-il.

-À toi aussi! lui répondit-elle, toujours avec un sourire rayonnant.

-Tu as l'air d'excellente humeur, Ketza…

-Merci! Ça doit être l’esprit des fêtes! Tous ces cadeaux sont à nous?

-Non, il y en a pour les autres. Les tiens sont là!

Ketza s’assit devant ses cadeaux et lança un regard admiratif à Remus.

-Tu as pris le temps de les séparer? demanda Ketza.

-Ben… On s’occupe comme on peut!

Ketza éclata de rire et se mit à déballer ses cadeaux avec gaieté. Elle rougit devant le cadeau de Remus, éclata de rire en voyant celui de Sirius, cria de joie face à celui de ses parents, serra très fort le certificat-cadeau envoyé par Lily, sourit en voyant celui de Samiva, se moqua face à celui de James, qui manquait d’originalité… Puis, Remus s'éclipsa une bonne demi-heure sous le regard interrogateur de Ketza. Elle patienta avec un bon livre, gardant cependant un œil attentif sur la porte de la salle commune… Vers onze heures, Remus pointa enfin le bout de son nez et revint avec un panier de pique-nique.

-Si mademoiselle veut bien me suivre…, dit Remus en souriant.

-Remus, qu'est-ce que tu fais? demanda Ketza.

-Je vais t'emmener pique-niquer.

-Mais il fait trop froid dehors!

-Tu n'auras qu'à bien te couvrir, Kate!

‘Ma parole! Il est sérieux!’ Ketza leva les yeux au plafond en souriant.

-Bon d'accord…

Elle monta dans son dortoir et s'habilla un peu plus chaudement. Ils sortirent bras dessus, bras dessous dans le parc de Poudlard en badinant. Ils trouvèrent un petit endroit tranquille pour se ravitailler et s'installèrent sur la couverture magiquement chauffée. Une fois bien repus, les deux amis s'allongèrent sur la couverture en fixant le ciel d'un blanc nacré. Ketza montra du doigt un point dans l'immensité céleste.

-Regarde là! On dirait un hibou…

Remus fronça les sourcils et fixa le point que montrait Ketza. Sa vue étant beaucoup plus performante que celle des autres humains, Remus put aisément confirmer. Le hibou plongea et se déposa avec douceur sur la couverture. Il tendit une patte à Ketza et celle-ci prit l'enveloppe qui y était attachée.

-C'est de Samiva, dit-elle à Remus.

-Oh… et qu'est-ce qu'elle raconte?

Ketza parcourut rapidement la lettre des yeux, ses lèvres remuant très rapidement. Elle resta impassible tout au long de sa lecture.

-Par Merlin! C'est affreux! s'exclama-t-elle finalement.

Remus lui lança un regard interrogateur tout en flattant doucement le hibou.

-S…son père vient de mourir. Apparemment, il est tombé dans les escaliers. Les funérailles auront lieu demain.

-Demain, tu dis? Hum… je ne pense pas que je pourrai t'accompagner…, répondit Remus.

Ketza fronça les sourcils un bref instant avant d'ouvrit les yeux de compréhension.

-Oh! La Pleine Lune!

-Chuuut! Pas si fort!

-Oh désolée… Dans… dans ce cas… euh…

Le regard de Ketza passa de la lettre à Remus, puis de Remus à la lettre. Elle se mordit la lèvre.

-Si tu préfères aller voir Samiva, ça ne me dérange pas… pas vraiment…

Il se leva et commença à ranger les restants de leur pique-nique. Ketza le regarda faire un instant, ne pouvant quitter ses yeux de
l'adolescent. Puis, sans vraiment qu'elle s'en rende compte, sa main s'était retrouvée sur le bras de Remus. Celui-ci lui jeta un regard interrogateur.

-Remus, attends! Je vais rester avec toi…, murmura-t-elle en cherchant son regard.

Leurs yeux finirent par se rencontrer, pour la première fois.

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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 6 Oct - 17:25:34

-Samiva! On va arriver en retard si tu ne te dépêches pas! Il est déjà dix-neuf heures et quart! s'écria sa mère.

-Non vraiment? répondit Samiva.

Elle continuait de se fixer d'un air buté devant son miroir. Plus d’une fois, elle s’était retenue de déchirer la robe et d’y aller en jean à cette soirée mondaine. Elle n'avait pas envie de porter cette robe, puisque c'était sa mère qui l'avait choisie. Sa mère… avait-elle retrouvé son instinct de Lehnsman? Celui qui lui dictait comment tuer en toute discrétion? Les aurors avaient fermé l’enquête, étant persuadés que c’était un accident. Mais Samiva savait au fond d’elle-même que la mort de son père était loin d’être accidentelle… Elle avait envie de clamer leur stupidité et leur aveuglement! Les aurors n’avaient même pas pensé à faire une analyse sanguine… Elsa avait bien réussi son coup. Seule sa fille pouvait deviner la vérité… Et Samiva s’arrangerait pour lui faire payer.

Samiva soupira une dernière fois pour la forme, prit sa cape émeraude et descendit retrouver sa mère.

-Il était temps! Allez viens! s'exclama sa mère.

Elle tenait une cuiller en argent.

-J'ai dû réactiver le portoloin à cause de toi.

-Oh pardooon!

Samiva posa le doigt sur la cuiller et elle sentit une secousse au niveau du nombril. Elle se retrouva bientôt dans une pièce richement décorée avec une cheminée en obsidienne, des tapisseries moyenâgeuses et un sapin de Noël. La cheminée était couronnée par les armoiries de la famille hôtesse, mais, ne connaissant pas la science des héraldiques, Samiva n'aurait pas pu deviner ce que ça représentait. Deux épées s'entrecroisaient derrière et il était écrit une phrase en une langue qui lui était étrangère : « Toujours pur » Il y avait bien sûr d'autres personnes dans la pièce – tous des sorciers, évidemment -, un verre de vin ou de champagne à la main.

Une femme aux cheveux bruns s’extirpa de la foule et vint les aborder.

-Mrs Lenhsman!

Elsa se retourna vers cette femme.

-Walburga! Comment allez-vous?

-Fort bien, fort bien… Mais n'est-ce pas votre fille? Samiva, c'est cela?

Elsa acquiesça, un petit sourire fier aux lèvres. Ladite Walburga gratifia Samiva d'un sourire qui sonnait faux. Tout comme ce qui se trouvait dans cette maison. Tout le monde semblait porter un masque. C'était comme ça dans la haute société. Cacher ses tares et montrer ses qualités. C’était le jeu des apparences et tous se devaient de connaître les règles. Et si quelqu'un osait se montrer le moindrement fréquentable, il était pointé du doigt. Dans ce monde, l’hypocrisie était une qualité et le mensonge, un art.

-Enchantée, murmura Samiva.

-Allons ne soit pas gênée! minauda Walburga. Tu as quel âge? Quinze ans? Un âge respectable. C'est d'ailleurs à cette époque que je rencontrai mon mari. J'ai aussi un garçon de ton âge. Tiens! D'ailleurs le voilà!

L'adolescente se retourna pour voir qui s'était et son regard tomba sur…

-Black?!?

-Island?!?

-Oh! Vous vous connaissez? s'exclama Walburga. Eh bien tant mieux! Nous allons vous laisser entre… fiancés!

- Pardon!?! s'exclama Sirius. Mère, vous n'y pensez pas! Jamais je n'épouserai une fille que vous avez choisie. De toute façon, j'ai déjà une copine. Et ses parents sont des Moldus.

-Eh bien tu vas être content! répliqua Walburga d’un ton cinglant. Le père de Samiva était justement un Moldu.

Walburga et Elsa tournèrent les talons sans ajouter la moindre parole. Sirius lança un regard étonné à Samiva.

-Ton père est moldu? demanda-t-il. Tu m’étonnes… Remarque, ça explique pourquoi tu te tiens avec des Gryffondor.

Samiva passa sa main dans les cheveux d’un geste las. À cet instant précis, jamais Sirius ne l’avait autant énervée.

-Sirius, je commence à en avoir ras le bol de tes sarcasmes.

-C'est mieux que rien.

-Justement, je préférerais cent fois mieux être chez moi.

-Eh bien pars, personne ne te retient! s'exclama Sirius en lui pointant la cheminée de doigt.

-Oh, trop aimable…Mais… je vais rester. Seulement pour t'énerver.

-Ta présence le fait déjà très bien merci.

-C’est que j’aurai réussi mon coup!

Quelques personnes présentes dans la pièce s'étaient retournées pour voir les deux adolescents. Des murmures indignés se répandirent alors que Sirius et Samiva se jetaient une pluie d'insultes… pour changer. Sirius s'interrompit soudain.

-Viens Island, on va continuer ailleurs. La bourgeoisie sorcière en a honte.

- Non! Mais vr…

-Oh ferme-là! s'exclama Sirius en entraînant Samiva à l'étage.

Il l'emmena dans un petit salon richement décoré. D'autres jeunes s'y trouvaient déjà, dont Bellatrix et Narcissa. Sirius grogna.

-Tiens! Si ce n'est pas le cousin qui s'amène! s'exclama Bellatrix. Et… Island? Quelle surprise de te voir! Je n'aurais jamais cru que ma tante aurait invité une ra…

Mais Sirius l'interrompit.

-Oh ça va Bellatrix! On sait que ton vocabulaire est très varié.

-Pauvre idiot…, murmura Bellatrix.

Samiva lança un regard surpris à Sirius. Venait-il de la protéger? Première nouvelle! Sirius entraîna à nouveau Samiva dans la maison. Les deux jeunes passèrent devant un couloir où il y avait une dizaine de tête d'elfes de maison accrochées. Samiva écarquilla ses yeux de dégoût. Comment des gens pouvaient-ils être aussi cruels envers des créatures si serviables?

Finalement, Sirius ouvrit une porte qui donnait sur une bibliothèque. L'adolescent la referma derrière lui.

-J'suis désolé…, murmura-t-il.

-Pardon? s'exclama Samiva, interloquée.

-Je m'excuse! C'est juste que… je hais cette maison! Et tout ce qui s'y trouve! Je ne voulais pas vraiment t'insulter…

- Ouah! Sirius Black qui s’excuse devant Samiva Island? s'exclama Samiva. L’esprit des fêtes peut-être…?

Sirius sourit.

-Si tu veux…, répliqua-t-il. Mais tu sais, le fait que nos mères nous ont promis l'un à l'autre, c'est la goutte qui a fait déborder le vase… Bref! Alors… ton père est moldu?

-Était…, soupira Samiva.

-Ét… oh je suis désolé…, répondit Sirius en baissant les yeux.

-Tu n'as pas à l'être. Ce n'est pas de ta faute. Eh j'y pense! Ça fait deux fois que tu t'excuses en l'espace de dix minutes! sourit Samiva.

-Faudrait pas que tu en prennes une habitude! rit Sirius.

-Te rends-tu compte qu'on est en train d'avoir une discussion civilisée?

-Ah t'as raison… euh… Idiote!

Samiva pouffa de rire, puis, n’en pouvant plus, elle laissa échapper un rire franc, libérateur, comme elle n’en avait plus eu depuis des années… Et c’était Sirius qui le lui offrait… Ironie de la vie!

-Ah? La froide Samiva Island sait rire? s'étonna Sirius.

-Eh bien, certes.

-Deuxième nouvelle de la soirée!

Sirius releva les yeux sur l'adolescente. Leurs regards se croisèrent un bref instant et Samiva remarqua à quel point Sirius avait de beaux yeux. Pas qu'elle ne s'en doutait pas, mais c'était qu'elle était trop souvent occupée à être en colère contre lui pour le remarquer… Cet instant, si bref fut-il, sembla marquer un tournant définitif dans leur relation.

Samiva lui tendit la main.

-Joyeux Noël, déclara-t-elle solennellement.

-Pareillement, répondit-il en lui serrant la main.

Un nouveau silence s'installa entre Sirius et Samiva. La jeune fille remarqua un fauteuil de cuir noir dans un coin et s'y installa. Sirius s'approcha en passant sa main dans ses cheveux.

-Euh… Tu as soif? demanda-t-il.

-Ouais un peu…, répondit Samiva.

-Je reviens…

Samiva acquiesça et Sirius quitta la bibliothèque. Le regard de la jeune fille vagabonda et se posa sur une étagère remplie de livres et d'objets hétéroclites. Elle se leva et s'en approcha. Des livres sur la généalogie sorcière, l'histoire, des grimoires ancestraux… Pas grand chose de passionnant. Il y avait aussi un Ordre de Merlin, première classe. Qui dans cette famille avait bien pu se le mériter et surtout… pour quels motifs? D'après ce que Samiva connaissait de cette famille, les Black seraient davantage enclins à rendre des services au Seigneur des Ténèbres…

Accrochée à un mur, il y avait aussi une grande tapisserie où plusieurs noms et des dates qui remontaient jusqu'au Moyen-Âge y étaient inscrits. Au bas de la tapisserie, Samiva y trouva le nom de Sirius. Se devait être l'arbre généalogique de sa famille. D'ailleurs, c'était écrit en haut : La noble et très ancienne maison des Black. Et cette phrase qui se retrouvait également sur le blason que Samiva avait observé tout à l'heure. Toujours pur…

-Qu'est-ce que tu regardes? demanda Sirius, qui était revenu entre-temps.

Samiva sursauta vivement.

-Euh rien…

-Ça, dit-il en pointant la tapisserie du menton, c'est un arbre généalogique où figure malheureusement mon nom.

Il déposa la bouteille et les verres qu'il tenait et ouvrit la vitrine de l'étagère. Il prit l'Ordre de Merlin.

-Et ça, ça veut dire que mon grand-père a donné beaucoup d'or au Ministère.

Sirius déposa l'Ordre de Merlin dans la vitrine.

-J'ai trouvé une bouteille de vin.

Il pointa la bouteille qu'il avait apportée. Samiva s'en approcha.

-Du vin?

Elle la prit dans ses mains et lut l'étiquette.

-Hmm… et pas n'importe lequel!

-Mon père est un connaisseur.

Sirius lui tendit un ouvre-bouteille. Samiva enleva le bouchon et remplit les verres. Elle déposa ensuite la bouteille sur une table et s'assit de nouveau dans le fauteuil. Sirius fit de même.

-Santé! s'exclama-t-il en frappant le verre de la jeune fille.

-Santé!

Ils burent une gorgée en silence.

-Je n’avais jamais goûté à de l’alcool …, avoua Samiva.

-Ah bon? Eh bien voilà chose faite!

-Par contre, j'ai déjà fumé de la drogue. C’est aussi mauvais pour l’esprit que l’alcool!

-Je devrais peut-être essayer un jour, dans ce cas…

Petit à petit, le temps s'écoula comme la bouteille se vidait tranquillement. L'alcool ayant enivré ses sens, Samiva se leva et lâcha son verre qui acheva sa courte vie sur le plancher.

-Sirius! J'ai une idée!

Le brusque cri de Samiva fit sursauter Sirius qui en échappa lui aussi son verre.

-Quoi?

-Je vais te faire essayer la droooogue! Hi! Hi! Hi! Hi!

Sirius se leva à son tour, prit le temps d’être bien stable sur ses jambes et s’exclama.

-Allons-y!!
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 6 Oct - 17:25:55

Samiva prit son bras et ils sortirent de la bibliothèque en titubant légèrement et en pouffant. Ils croisèrent Narcissa, plus effacée et mélancolique que jamais.

-Où allez-vous? demanda-t-elle, alternant son regard vide de l’un à l’autre.

-Pousse-toi… C'est pas tes affaires…, répondit Sirius d'une voix un peu pâteuse.

-Je ne vous laisserai pas sortir, surtout si vous êtes soûls!

-Cissa! Je te préviens! grogna Sirius.

La jeune fille posa son regard alternativement sur Sirius et Samiva et les laissa passer. Elle sourit pour la première fois depuis que Samiva la connaissait. Un sourire à peine esquissé, un sourire contrit qui la rendit plus jolie encore que n’importe quel produit de beauté ne pourrait jamais le faire…

-C'est bien parce que j'aimerais faire pareil que je vous laisse partir, mais j’en suis incapable…

Samiva releva les yeux et croisa le regard de Narcissa. Pour la première fois, elle n'y vit aucun masque, que la réalité.

-Au revoir…, chuchota Narcissa.

Et le masque hautain de glace revint. Sirius et Samiva s'éclipsèrent et se retrouvèrent dehors alors qu'une fine neige se mettait à tomber. Bras dessus, bras dessous, les deux jeunes se dirigèrent vers un dépanneur en zigzaguant et en riant. Une sonnette accrochée à la porte du magasin tinta. Le commis à la caisse leur offrit un sourire étrange. Ses cheveux étaient longs et emmêlés. Un hippie… Relent de la décennie dernière.

-Eh, j'peux vous aider les jeunes? demanda-t-il.

Samiva s'approcha de la caisse et se pencha vers le vendeur.

-On… on voudrait des…, débuta Samiva.

Elle se pencha encore un peu et chuchota.

-Des clopes avec du pot(1)!

Elle laissa échapper un rire.

-Ah ouais! J'ai ce que vous voulez!

Sirius le regarda partir dans l'arrière-boutique d'un œil suspicieux. Samiva lui lança un clin d'œil.

-Il s'en vient, déclara-t-elle.

Effectivement, l'homme revint avec un paquet de cigarettes. Samiva posa un coude sur le comptoir et déposa sa tête en fixant le commis.

-J'aimerais avoir un briquet aussi, ajouta-t-elle.

-Ça fera neuf et soixante-quinze.

-J'ai juste assez! s'exclama-t-elle triomphalement en présentant un billet de dix livres sterling. Tu vas être content mon pote!

Samiva éclata d'un rire exagéré, puis elle paya et Sirius la suivit à l'extérieur.

L'adolescente prit une cigarette, la mit dans sa bouche et l'alluma. Elle en tendit une à Sirius, qui imita la jeune fille. Samiva rangea le paquet dans ses poches avec le briquet puis elle exhala un nuage de fumée.

-Ah, ça fait du bien…, dit-elle.

-Ouais, t'as raison…, répondit Sirius.

Ils repartirent vers le douze, square Grimmaurd. Devant la porte, Samiva éteignit son mégot et Sirius fit de même. Ils s'assirent sur les marches et fixèrent le vide durant quelques minutes, puis Sirius prit la parole.

-Je ne savais pas que tu étais si… rebelle, dit-il.

-Pas pour rien que je suis à Serpentard, répondit Samiva en éclatant de rire.

Il se passa un autre moment de silence. Une bourrasque s'éleva brusquement et repartit de la même manière. Samiva éternua.

-T'as froid? demanda Sirius. On peut rentrer si tu veux…

-Non, je préférerais cent fois mieux attraper une pneumonie que de rentrer de nouveau dans cette maison…

-Tu me comprends enfin! Allez viens.

Sirius souleva sa cape et invita la jeune fille à s'y abriter. Ils étaient collés épaule contre épaule pour profiter de la chaleur que lui conférait la présence de l'autre. Puis, - sûrement les effets combinés de l'alcool et de la drogue, - Samiva eut un haut-le-cœur et se pencha vers l'avant.

-Je me sens pas bien, Sirius…, dit-elle d'un ton pâteux.

L'adolescent lui lança un regard inquiet.

-Tu veux qu'on rentre?

-J'sens que je vais être malade!

Sirius l'aida à se relever. C'était vrai. Samiva était terriblement pâle. Transportant à moitié la jeune fille, Sirius l'emmena dans la salle de bain la plus proche. Samiva se pencha sur la cuvette des toilettes et vomit. Sirius tira la chasse d'eau et aida l'adolescente à s'accoter contre les toilettes, mais Samiva s'allongea de tout son long sur le carrelage de la petite salle de bain.

-J'ai l'impression qu'une fête se déroule dans ma tête. C'est fouuuu!

Sirius prit une débarbouillette, la mouilla et la déposa sur le front de la jeune fille. Il se pencha ensuite auprès d'elle.

-Ça va mieux? demanda-t-il.

Samiva se releva péniblement sur ses coudes. La débarbouillette glissa sur le côté. La jeune fille tourna sa tête vers Sirius. Leur deux visages étaient terriblement proches. Et ce qui devait arriver, arriva.

Leur baiser ne dura qu'un bref instant, mais il fut assez long pour que l'embarras s'installe entre les deux adolescents. Samiva ouvrit brusquement les yeux et repoussa Sirius avec vigueur.

-Euh…dis-moi… ce n'était pas ce que je pense? …N'est-ce pas? bredouilla-t-elle.

Sirius regardait Samiva avec une pointe de dégoût.

-Non! Jamais je ne t'aurais… enfin! Tu sais! Ça!! baragouina Sirius.

Samiva tenta de se concentrer pour trouver une explication logique. Il y en avait forcément une, mais ce que c’était dur de réfléchir tout d’un coup!

-Nous avons pris du vin et fumé des cigarettes et nous avons perdu le contrôle de notre corps! s'exclama-t-elle finalement.

-Oui! Bien sûr! approuva Sirius. Moi, amoureux de toi! Jamais! Quelle horreur! De toute façon, j'aime Layne et… personne d'autre!

-T'inquiète pas! C'est on ne peut plus réciproque!

Sirius se leva et se prépara à quitter la salle de bain.

-Si tu te sens mieux, je vais y aller.

Samiva l'imita.

-Moi aussi, de toute façon… Au fait, merci.

-Euh… pour quoi au juste?

-Ben… de t'être occupé de moi!

-Oh! Ça! Non ça va… t'as pas à me remercier…

Ils sortirent de la salle de bain. Les yeux de Samiva croisèrent ceux de Sirius une dernière fois. Ils détournèrent leur regard aussitôt. Non, elle n'était pas amoureuse de Sirius. Non, non et non! Sirius n'était qu'un idiot bon à draguer et à jouer les rebelles. Sirius. N'était. Qu'un. Idiot. Oui…

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(1)pot = marijuana.

Lexyann
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 6 Oct - 17:51:29

Destins parallèles

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Chapitre 10 : BUSEs

Depuis les fameuses vacances de Noël où chacun des Maraudeurs et des quatre filles (Lily, Layne, Samiva et Ketza) avait vécu quelque chose de « spécial » à leur manière, le temps avait continué d'avancer. Peut-être même un peu trop rapidement. Janvier était arrivé, amenant les retrouvailles entre nos huit amis. Février avait suivi, avec son week-end à Pré-au-Lard de la Saint-Valentin durant lequel Layne et Sirius s'étaient éclipsés on ne sait où. Mars, puis avril et les vacances de Pâques s'étaient succédés par la suite (et les saisons par la même occasion).

Durant les vacances pascales, une note était apparue sur le babillard de la salle commune des Gryffondor, en même temps qu'une flopée de pamphlets et de brochures sur les différents métiers possibles dans le monde sorcier. Revenant d'une promenade dans le parc, James et Lily entrèrent dans la salle commune et virent la note en question en passant devant le babillard. Ils s'arrêtèrent donc pour la lire. C’était un avis pour les conseils d’orientation, avec l’horaire en dessous.

Les conseils d'orientation se déroulèrent beaucoup mieux que la première fois, lorsque Harry était en cinquième année à son époque. Il avait mentionné le même métier, soit auror, et le professeur McGonagall lui avait dit qu'il avait toutes les prédispositions nécessaires pour ce métier. Elle ajouta même qu'il aurait pu se diriger dans n'importe quelle autre branche.

Ginny, quant à elle, voulait se diriger vers la médecine et Sirius, l'ingénierie. Remus, hésitant encore, mais opta pour la formation la plus générale possible; Ketza voulait devenir chercheuse; Peter souhaitait travailler au ministère, peu importe le métier; et Samiva se décida pour devenir auror également.

Bientôt, le mois de mai arriva.

Durant une belle journée de printemps, Harry se trouvait encore une fois en compagnie de Ginny et ils avaient décidé de rendre une petite visite à Hermione. Harry, après le retour des vacances, avait tout dévoilé à Ginny quant à la véritable identité du professeur Greaves et avait longuement discuté avec la rouquine sur la possibilité qu'elle puisse les aider dans le futur pour mieux réparer le passé. Ginny avait décidé de le suivre dans sa folle entreprise. On ne sait jamais… Et c'était dans l'intention de tout raconter à Hermione que Harry et Ginny se rendaient dans son bureau. Les autres étaient partis voir le match Poufsouffle versus Serpentard. C'était parfait.

Après les formalités d'usage, Harry entra rapidement dans le vif du sujet.

-Que comptes-tu faire? demanda-t-il. L'année est presque finie.

Hermione se pencha devant un aquarium contenant un kappa, avec un concombre sur lequel était écrit son nom.

-Je ne sais pas, Harry…Vous n'avez pas vraiment besoin de moi,
répondit-elle en se tournant vers le couple. Vous avez beau être dans
le corps d'adolescents de quinze ans, ça ne veut pas nécessairement dire que vous avez cet âge. Votre magie est à pleine maturité et au meilleur de sa forme. Vous n'avez pas besoin de protecteurs.

-Hermione, tu devrais retourner en 2001 dans ce cas, proposa Ginny en s'accroupissant près de son amie. On aura bien plus besoin de toi là-bas qu'ici. Et dis-leur que tout va bien, que tu nous as retrouvés, Harry et moi. Et… Que nous allons retourner chez nous dès que nous pourrons.

-Ginny! La technologie des voyages dans le temps ne sera pas assez avancée et puis… vous êtes censés être James et Lily. Non?

Harry s'approcha d'elles.

-Hermione! Tu me déçois! Penses-tu vraiment qu'on peut être son propre père?

Hermione leva son regard vers son meilleur ami.

-Non bien sûr… Mais il…

-Hermione! C'est contre les lois de la nature!

Ginny se leva et s'approcha de la fenêtre d'où on pouvait voir le stade de Quidditch plein de spectateurs. À l'issue de ce match, l'équipe gagnante remporterait la coupe de Quidditch. La jeune fille croisa les bras. Hermione et Harry continuaient d'argumenter sur un sujet dont lui et Ginny avaient également longtemps discuté. Mais elle avait fini par se rendre à l'évidence… On ne pouvait être qu'une personne. On n'avait qu'une vie.

Elle sentit deux bras s'enrouler autour de sa taille. Elle tourna la tête et croisa le regard de Harry.

-Ginny et moi avons besoin de ton aide, Hermione…, dit Harry.

Ginny se détacha de l'étreinte de Harry, s'approcha d'Hermione et lui prit les mains.

-Tu feras des recherches pour trouver un moyen de voir ce qui s'est réellement passé. Comment se fait-il que Harry ait pu naître si nous sommes ici? Est-ce prévu?

-Il n'y a pas de paradoxe temporel, Ginny, expliqua Hermione. Mais je vais approfondir tout ça chez moi. Drago a un ami qui travaille au département des mystères, sur le temps.

-Ah parce que c'est Drago maintenant? s'étonna Harry méchamment.

-Harry! s'indigna Hermione. Drago a beaucoup fait pour le monde des sorciers. C'est un sorcier respecté maintenant, quoique encore un peu craint… Nous ne sommes peut-être pas amis, mais nous sommes alliés.

Harry passa sa main dans les cheveux.

-Le monde a changé depuis 1996…, dit Hermione finalement. Et on a besoin de toute l’aide possible pour lutter contre Voldemort. Mais bon… revenons à notre sujet. Je vais faire des recherches et attendre que vous veniez me rejoindre.

Harry sourit.

-Parfait.

Ginny lâcha les mains d'Hermione et regarda sa montre.

-Hiii! Le match va bientôt finir! Sirius va nous tuer! s'exclama Ginny. Au revoir, Hermione!

Poufsouffle remporta une écrasante victoire contre Serpentard, à leur plus grande joie. Ils portèrent en triomphe Jack Stebbins, leur Attrapeur, qui avait réussi l’exploit d’induire en erreur plus d’une fois la redoutable Gwyneth Armstrong, la talentueuse, - et tricheuse! – Attrapeuse de Serpentard.

Tandis que les Poufsouffle fêtaient joyeusement leur première victoire en dix ans, les Maraudeurs et leurs amies se dirigèrent vers le château. Samiva vint les rejoindre.

-Salut! dit-elle en souriant. Je suis contente que Poufsouffle ait gagné.

-Moi aussi! Serpentard à mort! s'exclama Sirius en frappant sa main avec son poing.

-Sirius! s'indigna Samiva.

-Pas toi, Samiva!

C'était nouveau. Sirius et Samiva s'appelaient désormais par leurs prénoms et ils se parlaient de façon civilisée l'un envers l'autre. On pourrait même dire… amicale. Ginny avait remarqué cela après leur retour des vacances de Noël. Il s'était sûrement passé quelque chose de spécial… La mort du père de Samiva devait aussi être un facteur de ce changement. D'ailleurs, elle semblait beaucoup plus épanouie désormais. C'était relatif bien sûr…

Le lendemain, ce fut une journée pour le moins pluvieuse qui s'abattit sur Poudlard. Les élèves n'eurent d'autres choix que de rester cloîtrés dans le château à étudier. Il plut durant une semaine sans arrêt.
Heureusement, il y eut une éclaircie durant la fin de semaine pour une sortie à Pré-au-Lard bien méritée.

Le temps avait filé tellement vite, si bien que les ASPICs arrivaient à grands pas, de même que les BUSEs et, que les cinquième et les septième année le veuillent ou non, il fallait étudier. Et étudier, et étudier, et… Naturellement, ça dépendait des personnes. Certaines devaient se concentrer davantage et redoubler d'efforts alors que d'autres… pouvaient aisément s'asseoir sur leurs lauriers. C'était d'ailleurs le cas pour Harry et Sirius. Le premier examen des cinquième année, qui se déroulait le lundi 31 mai, fut celui d'enchantements, sur la théorie. Durant l'après-midi, ce fut la pratique. Cette première journée d'examen se passa à merveille pour Harry, la matière n'ayant pas beaucoup changé en vingt ans…
Peter, dès le retour de l'examen d'enchantements, se plongea dans l'étude des matières restantes. Remus partit prendre une bonne douche pour relaxer et Ginny demanda à Harry de l'aider à réviser pour la Défense contre les forces du Mal, l'examen du lendemain. Sirius voulait aider Layne à étudier, mais celle-ci préféra monter dans son dortoir. Elle donna un rapide baiser sur le nez de Sirius et monta. Ketza, quant à elle, se contenta de réviser la théorie de la Défense contre les forces du Mal, la pratique étant ce qu'elle maîtrisait le mieux dans cette matière. Mais elle se rendit vite compte qu'elle avait oublié ses notes dans son dortoir et elle monta les chercher.

Passant devant le dortoir des filles de quatrième année, Ketza entendit des éclats de voix. Deux filles discutaient dans le dortoir. Ça aurait pu paraître anodin si seulement Ketza n'avait pas entendu le nom de Sirius et la voix de Layne.

-…per gentil, mignon, populaire, drôle et tout ce que tu voudras…

-J'avais deviné, merci! rit une autre fille. On parle de Black, que je sache! Mais…?

Ketza sourit.

-Mais, Morg’, je ne sais plus si je l'aime encore…, continua Layne.

-Suis ton cœur ma puce…

-Justement! Je suis toute mélangée! Mon cœur me dit de continuer à l'aimer et ma tête me dit d'arrêter. Ou alors c'est le contraire…

-Veux-tu que je te tire au tarot? demanda Morgane.

Il y eut un silence, puis…

-Alors… Tu vas brasser les cartes avec ta main gauche durant une minute en te répétant la question : comment évoluera ma relation avec Sirius Black? dit Morgane.

-Ça va! Je connais la routine!

La minute s'écoula. Ne désirant pas attendre, Ketza monta vite chercher son cahier de note, puis redescendit. Par chance, Layne et Morgane discutaient encore.

-Les cartes ont parlé, Layne…

-Oui… ça m’a beaucoup aidé merci! Je crois que je vais rompre avec Sirius, c’est la meilleure solution.

Évidemment…Tout le monde ne pouvait pas trouver l'âme sœur à quatorze ou quinze ans, comme James et Lily. Ketza sourit à cette pensée. Et puis, si Layne rompait avec Sirius, Ketza était sûre qu'ils resteraient bons amis. Enfin… elle l'espérait. Il y avait une grande complicité entre eux. Cependant, elle ne s'inquiétait pas trop pour Sirius.

Layne ouvrit la porte et tomba nez à nez avec Ketza.

-Qu'est-ce que tu fais là? demanda Layne, surprise.

-Je… je… je cherchais mes notes de Défense contre les forces du Mal!

-Devant la porte du dortoir des quatrième année? demanda Morgane en fronçant les sourcils.

Ketza leva son regard sur Morgane. Celle-ci avait des dreadlocks blonde sur toute la tête et certaines mèches avaient des perles ou des fils. Elle portait une chemise et un jean usé. Bien sûr, elle ne passait pas inaperçue dans la salle commune, mais Ketza ne lui avait presque jamais prêté attention…

-Euh… ben j'y vais moi! s'exclama Ketza, en fixant toujours Morgane. Au revoir, les filles!

Et Ketza s'éclipsa en vitesse dans la salle commune.

-Eh ben! Tu as tardé un peu, Kate! dit Sirius.

-Je ne trouvais pas mes notes…, répondit Ketza.

-Pas étonnant, avec ton désordre! s'exclama Lily en faisant un clin d'œil.

-Ah tiens! Comme moi! s'exclama Sirius.

Ketza rit timidement. Layne vint les rejoindre un peu plus tard, l'air mal à l'aise.

-Sirius, je voudrais te parler…en privé, dit-elle.

-Tout ce que tu voudras, ma belle! s'exclama Sirius en se levant.

Ginny les regarda partir et se tourna vers Harry en haussant les épaules. Harry fronça les sourcils. Ketza préféra se cacher derrière son manuel de Défense contre les forces du Mal en rougissant et en glissant doucement dans son fauteuil…
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MessageSujet: Re: Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood   Destins parallèles, par Alshaïn Rookwood EmptySam 6 Oct - 17:58:44

Le lendemain, un soleil radieux brillait dans le ciel. Une magnifique journée s'annonçait. Le petit déjeuner se déroula dans un silence presque inhabituel. La plupart des élèves étaient plongés dans des révisions de dernières minutes. Le déjeuner terminé, les élèves ayant à faire un examen attendirent dans le Hall d'entrée le temps que les autres élèves quittent la Grande Salle. Ils entrèrent de nouveau par la suite. Les grandes tables avaient été repoussées comme la veille et il y avait des centaines de places individuelles, toutes tournées dans la même direction. Les élèves s'installèrent chacun à des tables.

Cette situation rappela quelque chose à Harry : ce qu'il avait vu dans la Pensine de Rogue. Il déglutit. Il n'avait pas vraiment envie que ça se reproduise… Pourtant, tout était exactement comme dans son souvenir. Les élèves étaient tous assis aux même tables (Harry se retrouva à la place où son père avait été) et les rayons du soleil filtraient à travers les grandes fenêtres. Même l'en-tête de la feuille des questions était pareil : DÉFENSE CONTRE LES FORCES DU MAL – BREVET UNIVERSEL DE SORCELLERIE ÉLÉMENTAIRE. Mais bon… On ne pouvait pas trop se fier là-dessus… C'était toujours le même en-tête! Harry déglutit encore, prit sa plume et commença son examen.

Il arriva à la question dix : Donnez cinq signes pour identifier un loup-garou. Harry jeta un coup d'œil à Remus qui était concentré sur sa copie. Il regarda aussi Rogue. Son énorme nez touchait à son parchemin. Harry vit du coin de l'œil le professeur Flitwick tourner le coin et s'approcher de Harry. Celui-ci retourna vivement à son examen.
Harry finit bien avant la limite de temps. Il eut le temps de réviser au moins deux fois lorsque le petit professeur Flitwick s'exclama qu'il ne restait plus que cinq minutes.

Le jeune homme se tourna vers Sirius, qui lui fit un clin d'œil en levant le pouce. Il avait un léger sourire et se balançait sur sa chaise quatre places derrière Harry. Opale, assise juste derrière le jeune Black, le fixait avec espoir, la tête accotée sur ses mains, mais Sirius ne semblait pas l'avoir remarquée.

Harry prit un petit morceau de parchemin et commença à dessiner un Vif d'or. Ça ne voulait rien dire… Il dessinait souvent des Vifs d'or…

-Laissez vos plumes, s'il vous plait! couina le professeur Flitwick. Ça vaut aussi pour vous, Stebbins! S'il vous plait, restez assis pendant que je ramasse vos parchemins! Accio!

Plus d'une centaine de rouleaux de parchemin s'envolèrent dans les airs et se dirigèrent vers les bras grands ouverts du petit professeur, qui tomba à la renverse sous le poids des examens. Plusieurs élèves éclatèrent de rire et quelques-uns se levèrent, tous dans les premiers rangs, pour aider leur professeur.

-Merci, merci… Très bien tout le monde! Vous êtes libres de partir!

Entre-temps, les lettres « L.E. » s'étaient ajoutées et Harry les enjolivait à présent. Il fronça légèrement les sourcils et les raya aussitôt. Puis, il froissa le morceau de parchemin. Non ça n'allait pas se passer comme ça!

Harry sauta sur ses pieds, fourra sa plume et le questionnaire dans son sac qu'il jeta sur son épaule et attendit Sirius, qui ne tarda pas à le rejoindre. Peter et Remus les rattrapèrent très vite.

-As-tu aimé la question dix, Lunard? demanda Sirius lorsqu'ils émergèrent dans le Hall d'entrée.

Harry sursauta légèrement.

-Je l'ai adorée…, répondit vivement Remus. Donnez cinq signes pour identifier un loup-garou. Excellente question.

-Penses-tu que tu as réussi à trouver tous les signes? enchaîna Harry en se donnant un air concerné.

Non, il n'avait pas dit ça? Mais alors… Harry se mordit la joue.

-Je pense que oui, continua Remus d'un ton sérieux. Premièrement, il est assis sur ma chaise. Deuxièmement, il porte mes vêtements. Troisièmement, son nom est Remus Lupin.

Peter fut le seul qui n'éclata pas de rire.

-Moi, j'ai mis la forme du museau, les pupilles des yeux et la queue touffue, mais je n'ai rien trouvé d'autre…, dit-il anxieusement.

-Franchement, Queudver! s'exclama Sirius. Tu fréquentes un loup-garou une fois par mois…

-Baisse le ton! implora Remus.

Harry fixa anxieusement derrière lui à la recherche de Ginny. Mais que faisait-elle?

-Je pensais que c'était un morceau de gâteau, entendit Harry Sirius dire. Je ne serais pas surpris si je n'avais pas au moins Optimal.

Harry se retourna.

-Moi aussi…

Une chance, il n'avait pas de Vif d'or dans sa poche… Ils se retrouvèrent dehors et s'arrêtèrent sous l'ombre d'un arbre au bord de l'eau. Harry jeta un coup d'œil sur les berges du lac et y vit un groupe de filles de cinquième année rire, leurs souliers et leurs bas enlevés, trempant leurs pieds dans l'eau fraîche. Il reconnut la cascade de boucles châtain de Ketza, la tête rousse de Ginny et celle brune de Samiva, en plus de trois autres filles : deux de Serdaigle et une de Poufsouffle. Ginny tourna la tête vers Harry et lui fit un geste de la main. Il lui répondit en souriant.

0O0O0O0O

Ginny continua de fixer les Maraudeurs en écoutant distraitement les commentaires de Viviann McCoy, une jeune fille de Serdaigle plutôt bavarde dans la même classe que la Gryffondor. Remus avait sorti un livre de son sac et lisait. Sirius fixait les autres élèves assis dans l'herbe d'un regard plutôt arrogant et ennuyé, mais d'une façon très élégante quand même. Ginny se retourna vers les autres filles.

-Non! Tu as déjà embrassé Thomas Fitzegarld? demanda Suzie Madison, une jeune fille de Poufsouffle très timide, en remontant ses lunettes noires.

-Ouais, il n'y a rien là! s'exclama Viviann en passant sa main dans ses cheveux blonds.

-Qui regardais-tu, Lily? demanda Judith Sanders, une autre fille de Serdaigle.

Ketza éclata de rire.

-Voyons Judith! Tu n'es pas au courant que Lily jolie sort avec James Potter? s'exclama Ketza.

-Si mais… Pourquoi tu ne vas pas le rejoindre? demanda Judith.

-Je pourrais c'est vrai…, sourit Ginny en jetant un coup d'œil vers les Maraudeurs.

-Trop tard, on dirait qu'ils viennent vers nous…, fit remarquer Samiva en pointant Harry et Sirius.

Les deux garçons s'étaient levés et Sirius se dirigeait vers Rogue qui s'était redressé lui aussi.

-Mais qu'est-ce qu'ils font? demanda Viviann en souriant.

Ginny regarda Remus et Peter, toujours assis sous l'arbre et observa Harry et Sirius. Ce dernier avait brandi sa baguette, tout comme
Rogue. Ginny fronça les sourcils.

-Expelliarmus! lança Sirius.

La baguette de Rogue s'éleva dans les airs à environ quatre mètres et tomba dans l'herbe derrière lui. Sirius laissa échapper un rire.

-Impedimenta! dit Harry en pointant sa baguette sur Rogue qui cherchait la sienne.

Ginny ouvrit grand la bouche. Mais que faisaient-ils? Des élèves tout autour s'étaient tournés pour regarder. Certains s'étaient levés et s'approchaient pour mieux voir. Quelques-uns fixaient Harry et Sirius avec appréhension, d'autres, de façon excitée. Chez les filles au bord du lac, les réactions étaient partagées. Viviann et Judith suivaient la scène en souriant et Suzie fronçait les sourcils, mais souriait quand même tout en remontant régulièrement ses lunettes. Elle essayait de montrer un minimum de dignité, étant préfète de Poufsouffle. Samiva soupira bruyamment et roula des yeux. Ketza se cachait les yeux des mains en priant pour que Layne ne voie pas cette scène et Ginny était franchement surprise. Harry ne pouvait pas laisser passer ça. Si?

Rogue était étendu dans l'herbe. Harry et Sirius avançaient vers lui, baguettes dressées. Harry lança un regard vers Ginny et les autres filles, affichant un sourire légèrement désolé. Ginny ne savait décidément pas où il voulait en venir à tourmenter Rogue ainsi.

-Comment s'est passé ton examen, Servilus? demanda Harry.

-Je le regardais et son nez touchait le parchemin, dit méchamment
Sirius. Il y aura de belles taches de graisse partout dessus et ils ne seront pas capables de lire un mot.

Plusieurs spectateurs éclatèrent de rire, Viviann et Judith pratiquement en tête. Suzie laissa quand même échapper un rire. Rogue tenta de se lever, mais le sort opérait encore, comme si des cordes le retenaient.

-Tu… attends, articula-t-il. Tu… attends!

-Attendre pour quoi? demanda froidement Sirius. Qu'est-ce que tu comptes faire? Essuyer ton nez sur nous?

Rogue laissa échapper un mélange de jurons et de sorts, mais sa baguette étant trop loin, ça n'avait aucun effet.

-Lave ta bouche! s'exclama Sirius froidement. Récurvite!

Des bulles roses de savon sortirent de la bouche de Rogue. S'en était trop pour Ginny. Elle se leva d'un bond.

-Laissez-le TRANQUILLE! hurla-t-elle.

Harry se tourna vivement vers elle en souriant timidement.

-Ça va, Lily? demanda-t-il.

-Toi, j'aurai à te reparler, monsieur Potter! Laissez-le tranquille! Qu'est-ce qu'il vous a fait? demanda-t-elle.

-Ben…, débuta Harry.

Sirius enchaîna tout de suite.

-C'est davantage le fait qu'il existe, si tu vois ce que je veux dire…

La plupart des élèves éclatèrent de rire, Sirius et Queudver inclus, mais Remus, plongé dans son livre sûrement, ne rit pas et encore moins Ginny.

-Tu penses que tu es drôle, Sirius Black? dit-elle froidement. Mais
qu'est-ce que tu essayes de prouver au juste? Que tu es le plus drôle, le plus fort, le plus intelligent et le plus arrogant? Merci on le savait déjà… Maintenant, laissez-le tranquille!

Plusieurs élèves laissèrent échapper un Ohhhh…

-Allons, Lily… c'est pour s'amuser! De toute façon, il le mérite amplement! répondit Sirius.

Derrière eux, le sortilège d'Impedimenta avait cessé de faire effet. Rogue rampait vers sa baguette en crachant des bulles de savon.

-Je ne te savais pas si méchant, Sirius! Ta famille t'influence? s'exclama Ginny.

-Je n'ai rien à voir avec eux, marmonna Sirius en serrant les poings.

Harry se retourna vers Rogue, mais c'était trop tard. Le Serpentard avait déjà tourné sa baguette vers lui; il y eut un éclat de lumière et une plaie apparut sur la joue de Harry, éclaboussant sa robe de sang.
Il fronça les sourcils et réagit au quart de tour. Sans trop réfléchir au sort qu'il lançait, il brandit sa baguette. Levicorpus. Un éclair de lumière plus tard et Rogue se retrouva la tête en bas dans les airs, sa robe renversée sur sa tête, révélant des jambes maigres et une paire de culottes grises.

Plusieurs personnes sourirent. Ginny donna l'impression qu'elle allait sourire l'espace d'un instant, mais elle s'exclama :

-Laisse-le descendre!

Harry baissa sa baguette aussitôt et Rogue s'écroula dans un enchevêtrement de jambes et de bras. Il chercha sa baguette, mais Sirius lança :

-Petrificus totalus!

Et Rogue devint aussi rigide qu'une planche.

-Vous n'avez rien compris, bande d'idiots! LAISSEZ-LE TRANQUILLE! hurla de nouveau Ginny.

Elle avait sorti sa propre baguette et la pointait sur Harry.

-Enlève le sort. TOUT DE SUITE!

Harry se tourna vers Rogue et marmonna le contre sort.

-Tu as de la chance que Lily ait été là, Servilus…, débuta Sirius.

-Je n'ai pas besoin d'une idiote petite Sang de bourbe comme elle!

Ginny pâlit.

-Très bien, dit-elle froidement. Je ne vais plus te venir en aide dans le futur. Oh! Et je laverais mes culottes si j'étais toi, Servilus.

-Excuse-toi envers Lily! rugit Harry, sa baguette pointée sur Rogue.

-Je ne veux pas que tu l'obliges à s'excuser, lança Ginny, regardant Harry. Je ne te savais pas si mauvais.

-Quoi? Mais je…

-Ne fais pas l'innocent…

Elle se tourna et s'éloigna vers le château.

-Lily! hurla Harry. Hey! LILY!
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