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 Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptySam 18 Jan - 8:58:33

La nuit était encore profonde lorsqu'Aïlin s'éveilla. Lové dans la chaleur de ses couvertures, il ouvrit paisiblement les yeux, s'extirpant d'un sommeil réparateur et sans songe. La fenêtre entrebâillée faisait danser par son souffle le lourd rideau de la chambre et il entendait la pluie tomber averse au-dehors. L'Irlande. Son temps humide et changeant comme un caprice d'enfant lui avait manqué,  trop habitué qu'il était au climat particulier de son île. Le son de la pluie battant la pierre du manoir ainsi que le sol, un étage plus bas, lui tira un élan de satisfaction.
Combien d'heures avait-il dormi d'affilées ? Bower l'ignorait, mais un regard sur la petite pendule de cuivre, posée sur sa table de chevet, lui indiqua que c'était largement assez pour récupérer de son retour et des démarches qu'il avait exécutées à la suite de celui-ci, oubliant jusqu'à se reposer et saluer ses proches. Quand bien même certains s'étaient manifestés avant que lui ne le fasse, une sorcière en particulier, qu'il aurait aimé éviter de rencontrer si tôt, sans y être préparé.

Aïlin éteignit le lumos de sa baguette pour allumer, d'un sort, les chandelles qui éclairaient sa chambre. Il se leva et passa devant la psyché, posant sur son reflet un regard encore endormi et distrait. Il était temps qu'il se rase et arrange sa coupe de cheveux. Avec le teint légèrement hâlé qu'il arborait, il était, ainsi, presque méconnaissable pour quelqu'un qui avait connu le jeune homme au teint maladif et aux joues imberbes. Un style négligé qui ne lui allait pas ou, du moins, dans lequel il ne se reconnaissait pas. Sur cette conclusion, le jeune homme s'achemina jusqu'à la salle de bain attenante à sa chambre. Ses ablutions achevées, il sortit de celle-ci avec le teint frais, rasé de près et ses cheveux, éternellement mi-longs, soigneusement égalisés.

Le temps d'un copieux breakfast, de quelques lectures et d'un arrêt devant le piano, Aïlin ne tenait plus en place. Il était au moins autant de bonne humeur qu'il était impatient de contacter Lynn avec l'espoir qu'elle consente à passer ce dimanche matin avec lui. Après trois mois sans l'avoir vue, il se rendait compte avec une réelle acuité d'à quel point sa sœur lui manquait. Une chose qu'il ne lui avait certainement pas avoué au travers les rares lettres qu'il lui avait envoyées, cependant.
Ce n'était d'ailleurs pas la seule jeune femme à être l'objet de ses pensées, pour la bonne raison que deux cadeaux attendaient encore d'être déballés au pied du sapin trônant dans le grand salon, et que le second paquet n'était pour personne d'autre qu'Ambrine Illunia. La jeune femme avait choisi de se faire, si l'on pouvait dire, son apprentie. Il ne se considérait lui-même pas comme un professeur, cependant, estimant qu'il avait encore bien des choses à apprendre pour se glorifier d'un tel titre. Néanmoins, il était certain que la jeune femme apprenait plus à ses côtés qu'à Poudlard, où la matière avait disparu depuis des années. Mais, plus qu'une relation d'élève à précepteur, c'était une liaison plus profonde et fraternelle qui unissaient la Poufsouffle et l'alchimiste. Et, comme sa véritable sœur lui manquait, les yeux doux et le sourire chaleureux de sa protégée également.

« Brady ? »
Dans un « plop », l'elfe de maison apparut devant Aïlin en lui adressant une petite courbette polie.
« Monsieur Bower, que peut faire Brady pour vous ?
— Veux-tu bien te tenir prête à servir le thé et quelques mignardises, je te prie ?
— Pour votre sœur, j'imagine ?
— Oui, ainsi que Miss Illunia.
— Je prépare leur favori ! » s'enthousiasma l'elfe avant de transplaner de nouveau vers les cuisines.

Cela faisait trois heures qu'Aïlin était debout et il tournait littéralement en rond. Alors, n'y tenant plus, il jeta une poignée de poudre de cheminette dans l'âtre aux braises mourantes et, après un « incendio », prononça l'adresse de sa sœur, ne passant dans les flammes que la tête. Un moyen de communication qu'Aïlin détestait au plus haut-point mais qui avait l'avantage d'être pratique et rapide.
À peine découvrait-il, à travers les flammes léchant son visage, le salon de sa cadette qu'un raclement de chaise suivi d'un juron grognon suivit l'apparition de sa tête dans la cheminée.
« Ah, je me disais aussi que c'était bien calme depuis ton retour. Je me demandais quand et comment tu allais t'introduire de nouveau dans notre intimité.
— Bonjour à toi aussi, Connor, et bonne année.
— Lynn dort encore. Si tu ne l'as pas remarqué, il est sept heures du matin.
— Oh ? Non, je n'avais pas remarqué. » Mensonge éhonté, qu'il prenait plaisir à prononcer sur le ton de l'innocence même.
« Me feriez-vous l'honneur de me rendre visite au manoir ce matin ? claironna l'alchimiste, parfaitement détaché alors que son interlocuteur le fixait d'un air tendu. Lorsque vous serez tous deux disposés, bien sûr.
— Navré, j'ai du travail. Je préviendrai Lynn de ton invitation. Bonne journée, Bower. »

Un soupir échappa à l'alchimiste tandis qu'il retirait la tête du feu. La rancœur de Matthew à son égard ne s'était pas tarie, quand bien même il faisait d'innombrables efforts pour ne pas se mêler de leur vie, de leur couple, bref, qu'il s'efforçait de se tenir à une distance respectable de Matthew Connor et Lynn. Ces trois mois d'absence avaient été l'occasion de marquer davantage la frontière qu'il tentait de conserver entre lui et sa cadette, mais disparaître véritablement et définitivement aurait certainement été l'unique moyen de ne plus être sujet aux rancœurs et aux rancunes du petit ami de sa sœur. Leur amitié semblait loin, très loin, pareille au court chapitre d'une vie antérieure. Il n'y avait plus rien pour la réveiller de ses cendres. Elle était morte, définitivement, irrévocablement.
Mais Aïlin n'en éprouvait pas la moindre peine, encore moins de regrets. Tout au plus était-il embarrassé pour Lynn, ou agacé quand il faisait les frais, comme à l'instant, du mépris qu'avait Matthew pour lui. Il le méritait, Aïlin en avait bien conscience. Cependant, fier comme il était, cela ne rendait pas son silence plus aisé.

« Brady a préparé les pâtisseries, Monsieur Bower. Brady attend ces dames pour faire chauffer le thé ?
— Oui. D'ailleurs, j'aimerais que tu ailles chercher Ambrine.
— À cette heure ? Êtes-vous certain qu'il n'est pas encore trop tôt pour Miss Illunia ? Nous sommes dimanche et…
— Et si elle réplique, répond-lui qu'une alchimiste doit être capable de se lever à n'importe quelle heure de la nuit. Je peux très bien me trouver une assistante plus zélée si elle rechigne à enfiler sa cape. »
Un petit sourire amusé trahit sa duplicité lorsque l'elfe, passablement ennuyé, transplana directement devant le foyer de la Poufsouffle, à contrecœur. Nonchalant, le jeune homme alla pour sa part s'installer dans son fauteuil favori, qu'il avait tourné afin de faire dos au feu. Le froid d'au-dehors filtrait malgré les murs épais du manoir et les flammes grondant derrière le dossier n'étaient pas de trop.
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMar 4 Fév - 15:54:08

Dimanche matin, centre de Londres. La petite chambre de l’appartement était encore plongée dans l’obscurité et aucun bruit ne venait souiller la tranquillité du lieu. Pas un mouvement, pas un soupçon de vie dans cette pièce. Tout était calme, immobile. A part peut-être la faible ligne de lumière chancelante, s’infiltrant dans la sombre chambre par-dessous la porte. C’est dans cette seconde pièce mal éclairée, qu’Ambrine, transpirante et affublée d’une énorme paire de lunettes en laiton, s’activait au-dessus d’un chaudron bouillonnant. Derrière elle, une plume jaune et noire se mouvait aussi vite que la sorcière dictait ses constats sur un long parchemin déjà presque noir de notes. Sous ses yeux, ses cernes mal-dissimulées reflétaient le manque de sommeil dont souffrait la jeune femme. Mais ces poches bleuâtres étaient la seule façon de savoir qu’Ambrine n’avait pas vu son lit depuis trop longtemps. Son corps et son esprit restaient bel et bien éveillés, grâce aux potions d’éveil, sans doute, mais aussi et surtout grâce au retour imminent de Lord Bower.

Sa lettre, reçue au matin de Noël, avait eut l’effet d’une bombe à retardement. D’abord heureuse, elle s’était très rapidement sentie mal, démunie, effrayée. Trois mois, trois très long mois qu’elle vivait sans lui, sans sa voix, sans son regard, sans ses cours. Trois mois à avancer à tâtons dans les méandres de l’alchimie sans réussir à faire de progrès. Trois mois à se reposer sur ses lauriers en se disant qu’elle retrouverait le rythme soutenu qu’Aïlin lui imposait lorsqu’il serait de retour. Et maintenant qu’il était sur le point de rentrer, elle regrettait de ne pas avoir plus travaillé. Sa lettre sonnait comme une menace aux oreilles de la jeune femme qui redoutait le jour où Aïlin mettrait fin à leur collaboration, si l’on pouvait appeler ces cours ainsi. Aussi, depuis plusieurs jours à présent, elle s’était remise sérieusement au travail, sans plus compter les heures et les nuits blanches, avec l’unique objectif de trouver quelque chose d’intéressant à montrer à son très cher Monsieur Bower.

Et elle y était presque. Abandonnant son chaudron, elle se tourna vers son bureau –ou du moins, ce qui devait être un bureau en dessous du désordre qui régnait en maître absolu ici -, attrapa une coupelle qu’elle plaça sur sa balance et y versa une poudre noire jusqu’à la quantité souhaitée. Elle ajouta ensuite une goutte d’une odorante potion bleue, observa une énième fois la fumée verdâtre qui s’échappa du mélange avant de le verser dans son chaudron. Elle avait répété ces mêmes gestes une bonne vingtaine de fois ces derniers jours, et elle espérait bien que cela la mènerait quelque part.  Elle observa encore le chaudron fumant, dicta à sa plume ce qu’elle devait écrire, puis, après une longue minute de réflexion, sortit sa baguette pour amener d’un accio, un livre poussiéreux jusqu’à elle. Mais la fatigue, l’inattention, et les effets indésirables lui restant de sa période de maladie n’aidant pas, le livre finit sa course sur le front d’Ambrine qui, sous le choc, fit trois pas en arrière. Trois petits pas, jusqu’à rencontrer une étagère, dans laquelle elle se cogna l’arrière du crâne, entraînant la chute de la moitié des objets présents sur celle-ci.

Se massant le front et l’arrière de la tête, Ambrine resta un instant coi, le temps d’encaisser la douleur. Puis elle soupira, retira ses lunettes, et observa son laboratoire en désordre, hésitante à utiliser sa baguette. Quand ses sorts n’échouaient pas lamentablement, ils étaient amplifiés ou mal contrôlés. Maudits vestiges de ses sombres heures passées dans le bâtiment de l’ancienne université de magie, allongée toute la journée sur un lit, à attendre la visite de sa famille, de ses amis, d’Aïlin Bower. Mais on lui répétait qu’il fallait persister pour réussir, et puis, elle ne ferait sans doute pas plus de mal. Alors elle se concentra longuement et, d’un geste doux du poignet, tenta de ranger la pièce. Les premiers parchemins et fioles s’envolèrent pour se poser délicatement à leur place, suivis de près par les livres et les plumes, les ingrédients et les instruments. Une danse silencieuse qui se passait merveilleusement bien, sous le regard concentré de la jeune femme. Un regard qui se transforma en deux yeux ronds lorsqu’un encrier déversa lentement son contenu sur l’épaule d’Ambrine.

« Bordel… »

Un juron, un tout petit juron, qui déclencha dans son bureau un véritable boucan de tous les diables. Ses livres, ses instruments et tout ce qui voletait encore dans la pièce s’écrasa lamentablement au sol. Rentrant la tête dans les épaules en fermant les yeux, Ambrine attendit que le dernier « boum » retentisse pour regarder le désastre qu’elle avait encore causé. Par miracle, rien n’avait renversé le chaudron et rien n’était tombé dedans non plus. Un soupire de soulagement lui échappa et elle s’apprêtait à ranger façon moldu lorsqu’on frappa violemment à sa porte.

« Ambrine, qu’est-ce que tu fous encore comme connerie là-dedans ?  Ouvre, putain ! »

Logan… Elle avait dû le réveiller, et réveiller un troll un dimanche matin quand celui-ci partait chasser la donzelle en chaleur toute la nuit du samedi soir, ce n’était pas la meilleure des idées qui soit. Elle sautilla donc jusqu’à sa porte, prenant soin de ne rien écraser sur son passage et de ne pas tomber, entrouvrit la porte et se glissa dans l’entrebâillement aussi vite qu’une ombre avant de refermer derrière elle d’un coup sec.

« Ca va, rien de grave. Tu peux retourner te coucher.
- J’aimerais bien, ouais, mais entre toi qui démolit mon appart’ et ton elfe qui vient sonner chez moi à pas d’heure pour te voir, j’risque d’avoir du mal à m’endormir. Et t’as fait quoi, t’es toute crade !
- Mon elfe ? Tu sais bien que j’ai pas d’elfe ! T’as encore trop bu toi, va décuver dans ton lit.
- Ah ouais ? Alors si c’est pas un elfe, tu peux me dire c’que c’est, ça ? »

Se décalant sur le côté, Logan laissa Ambrine découvrir la présence d’un humanoïde juste derrière lui, recroquevillé sur lui-même, avec un air franchement désolé sur le visage.

« Ah… Bah ça… C’est Brady.
- Bonjour, Miss Illunia, Brady est désolée, mademoiselle, Brady voulait seulement …
- Oui oui, c’est rien Brady, fais pas attention, tu n’as rien fait de mal. Ca va Logan, je gère, et je ferais attention à ne plus faire de bruit. Tu peux nous laisser, maintenant. »

Grommelant dans sa barbe mal rasée quelques jurons, Logan fit demi-tour et claqua la porte de la chambre derrière lui, laissant Ambrine et l’elfe seuls. La sorcière attendit encore quelques secondes pour être sûre que son grand-frère ne reviendrait pas avant de sourire à Brady et de l’emmener dans son laboratoire improvisé.

« Tu tombes bien, faut que je te montre quelque chose. Oh, fais pas attention au bordel, j’ai essayé de ranger mais … Enfin, bref, je ferais ça plus tard. Viens voir ça ! »

Ambrine versa une louche de la préparation légèrement pâteuse qui reposait dans le chaudron dans un bol en verre, qu’elle posa sur son bureau. Elle attrapa ensuite une petite aiguille dont elle trempa la pointe dans la flamme d’une bougie proche puis, d’un petit coup sec, se piqua le doigt pour verser une goutte de son sang dans le bol.

« Miss Illunia ! Vous ne devriez pas faire ça. Brady peut le faire à votre place, Brady veut le faire pour vous.
- Oh Brady, tu es trop chou. Mais ton sang ne servirait à rien, j’ai déjà essayé avec celui de Logan et celui de Clio, qui n’a franchement pas apprécié soit dit en passant, et je n’ai eu aucune réaction. Cette pâte réagit au Vitmagic. Tiens, regarde. »

Tel de l’huile sur de l’eau, une fine couche bleuâtre se démarqua de la pâte grise qui prenait petit à petit une couleur rose et un aspect plus liquide, semblant flotter au-dessus de celle-ci. Ambrine tenta de mélanger les deux à l’aide d’une cuillère, sans succès.

 «  Je sais que je peux faire quelque chose à partir de ça, et dès qu’Aïlin sera rentré, je…
- Oh mais Monsieur Bower est rentré, Brady est venue pour vous amener au manoir !
– Ah oui ? Depuis quand ? C’est super ! Je… Oh non… Brady, tu peux m’accorder un petit quart d’heure ? Il faut que je me lave et que je me change, je ne peux pas aller voir Monsieur Bower comme ça ! Je ne sais même pas quoi mettre ! Peut-être ma robe d’hiver, oui, ça pourrait être bien. Ou peut-être qu’un pantalon irait mieux ? Tu en penses quoi ? Non, je sais, je vais mettre mon haut blanc avec… Olala, ça me stresse ! Bon, je vais à la douche, ne bouge pas ! » Dans un « plop », Ambrine transplana jusqu’à sa salle de bain, laissant l’elfe seule au milieu du foutoir de son laboratoire.

Une demi-heure plus tard, Ambrine et Brady transplanèrent dans l’entrée du manoir. La jeune femme avait mit plus de temps que prévu à choisir sa tenue, et avait finalement opté pour une jupe patineuse noire sur une paire de collant en laine et des bottes montantes à talons, surmontée par un pull en laine blanc, tenue qu’elle inspecta dans le miroir de l’entrée dès sa cape de voyage et ses gants retirés. Elle se recoiffa ensuite rapidement puis, après un très rapide exercice de respiration pour se détendre, s’avança dans le manoir pour retrouver Aïlin.  Elle avait attendu ce moment pendant trois mois, et maintenant qu’elle y était, elle était à la fois pressée et morte de peur. Elle fit claquer ses talons sur le parquet jusqu’au salon, où elle trouva l’alchimiste. Un grand sourire s’encra sur son visage, et elle se dressa toute droite devant lui, les mains croisées sur sa jupe, quelque peu timide.

« Bonjour, Monsieur Bower. Je suis heureuse de vous revoir enfin.

Elle avait envie de se jeter sur lui pour le prendre dans ses bras, pour sentir son odeur, pour s’assurer qu’il était bien là, avec elle. Mais ses pieds ne bougèrent pas, et elle se contenta, malgré son envie, son besoin, de le regarder de loin, d’admirer les traits de son visage, le grain de sa peau, la profondeur de ses yeux.

« Comment s’est passé votre voyage ? Vous avez profité du soleil, je vois. »


Dernière édition par Ambrine Illunia le Mer 5 Fév - 22:05:57, édité 2 fois
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMar 4 Fév - 17:01:18

Lynn s'éveilla paisiblement, une bonne odeur de café dans l'air. Sa main glissa machinalement sur la place vide à côté d'elle. Matthew était déjà debout, probablement sur le point de partir. Bien qu'elle aurait apprécié traîner un peu au lit, la jeune femme se força à s'extirper des draps. Elle resta un instant dans l'encadrement de la porte à observer son fiancé en train de boire son café en lisant la Gazette. Elle aimait cette vision. Elle s'approcha de lui et vint l'entourer tendrement de ses bras pour le saluer.
"Bonjour, vous."  
Il redressa la tête en souriant avant de venir attraper ses lèvres.
"Hey mais voilà la plus ravissante des fiancées… je t'ai réveillée ? Tu aurais dû rester au lit, je vais bientôt m'en aller."
Lynn lui sourit. Fiancée. Elle avait encore du mal à le croire ! Personne n'était encore au courant et quand bien même elle avait hâte de partager cette nouvelle avec le monde entier, elle profitait de ce petit secret avec délice. Elle secoua la tête en s'installant sur les genoux de son futur époux avec un petit air entendu.
"Justement, il faut bien que je profite un peu de ta personne avant que tu t'en ailles."  
"Ho mais je suis tout à vous, Miss."
"Tant mieux, c'est exactement ce que je voulais entendre."  
Elle l'embrassa avant de se relever pour se servir une tasse de café.
"J'ai cru entendre des voix, tu parlais avec quelqu'un ?"  
L'Auror se rembrunit légèrement et fit un petit geste du menton en direction de la cheminée.
"Ton frère est de retour…"
Lynn fronça les sourcils et jeta un regard vers l'horloge avant de se tourner vers lui, surprise.
"Il t'a contacté ? Si tôt ? Que voulait-il ? Il va.. bien ?"
"Il veut que tu lui rendes visite au manoir ce matin."
"Ho !"  
La jeune femme hésita à dire autre chose. Elle était contente à la perspective de revoir son frère mais elle redoutait aussi de devoir lui apprendre leurs fiançailles. Entre Matthew et Aïlin, les choses étaient tendues et bien qu'ils fassent tout deux des efforts en sa présence, la situation n'était pas toujours évidente. Elle s'adossa au plan de travail et but une gorgée de café, songeuse.
"Tu vas y aller ? A cette heure-ci ?"
Malgré son air nonchalant, Lynn pouvait sentir la désapprobation derrière sa question.
"Matt, je ne l'ai pas vu depuis des mois…"  
Des mois qui avaient été particulièrement paisibles pour leur couple, elle en avait conscience.
"J'aurais préféré que tu sois avec moi pour lui annoncer, cela dit…"Dit-elle en lui montrant son annulaire.
"Étrangement, moi aussi !" Répliqua-t-il avec un petit sourire goguenard.
Elle lui jeta un regard faussement réprobateur mais ne put résister longtemps face à son air malicieux. Il se leva pour venir l'enlacer et posa délicatement son front contre le sien.
"Je n'aime pas cette façon qu'il a de croire que tout lui est dû. A peine de retour, tout le monde doit déjà se plier à ses exigences ! Tu n'es pas à son service, Lynn."
Elle lui sourit d'un air rassurant et lui caressa doucement la joue avant de venir l'embrasser.
"Je sais."  
Il soupira.
"Tu es trop indulgente avec lui."
"Je sais."  
Il secoua la tête en soupirant encore, amusé malgré tout.
"Mais je t'aime comme un fou…"
Elle sourit davantage et laissa échapper un petit rire.
"Oui, ça aussi, je sais…"  
Ils s'embrassèrent à nouveau jusqu'à ce que Matthew se détache d'elle à regret.
"Il faut que j'y aille."
Elle acquiesça.
"Passe une bonne journée et ne rentre pas trop tard !"
"Je vais essayer." Assura-t-il en enfilant sa veste. "Et toi promets-moi que tu ne vas pas te précipiter au Manoir ! Fais-le patienter un peu, ça ne lui fera pas de mal."
"Matt…"  
"Promets-le moi !" Insista-t-il.
Elle secoua la tête en souriant, amusée.
"Je vais prendre mon temps pour me préparer, ça te va ?"  
Il lui fit un petit clin d'œil et vint lui voler un dernier baiser.
"Parfait. Tu me raconteras comment ça c'est passé. A ce soir !" Puis il disparut dans un craquement sonore.

L'enchanteresse vint s'asseoir à table et termina tranquillement sa tasse de café en feuilletant le journal à son tour. Quand elle eut terminée, elle alla prendre une douche et choisir des vêtements, en prenant son temps, comme promis. Malgré cela il ne lui fallut pas excessivement longtemps pour être prête. Elle s'observa d'un air critique dans le miroir alors qu'elle enfilait ses boucles d'oreilles. Ses longs cheveux noirs lui arrivaient au bas du dos à présent et elle avait décidé de les couper très bientôt. Elle les avait noués en une longue tresse un peu lâche pour dégager son visage et avait enfilé une jolie robe écrue qui lui arrivait à mi-cuisse. La robe était un col roulé en lainage à grosse maille. Des collants chaires, de grandes bottes brunes, assorties à son sac, et un long sautoir complétaient sa tenue.

Après avoir estimé qu'elle avait encore un peu de temps devant elle pour arriver à une heure plus décente, Lynn s'installa à son atelier pour travailler sur son dernier projet. Elle ne vit pas le temps s'écouler, comme toujours lorsqu'elle était concentrée. Elle finit par délaisser à contrecœur sa création et alla s'emparer d'une petite boîte qu'elle glissa dans son sac. Pendant son absence, elle avait créé un petit chef d'œuvre de montre à gousset pour son frère, enchantée bien évidemment, aussi belle qu'efficace.

La jeune femme enfila sa veste, son écharpe et ses gants et s'assura que l'appartement était protégé avant de transplaner devant l'ancestrale propriété Bower. Même si elle était venue plusieurs fois depuis le départ de son frère, notamment pour vérifier que tout était en ordre, c'était une toute autre histoire de revenir ici maintenant que le propriétaire des lieux était de retour. Lynn parcouru le chemin jusqu'à la porte d'entrée et toqua trois petits coups. La porte s'ouvrit sur l'Elfe de Maison qu'elle salua chaleureusement. L'adorable créature la débarrassa de ses affaires et Lynn se dirigea d'un pas calme vers le salon. Dire qu'elle fut surprise d'entendre plusieurs voix serait un euphémisme mais elle cacha habilement son étonnement lorsqu'elle s'arrêta à l'entrée de la pièce pour découvrir Aïlin et Ambrine. Et bien, voilà qui remettrait l'annonce de ses fiançailles à plus tard, n'était-ce pas parfait, finalement ? Elle ne put retenir le petit sourire qui se dessina sur ses lèvres. Elle ignorait si c'était la jeune fille ou Aïlin qui avait provoqué cette entrevue, mais elle ne s'était pas attendue à devoir partager ses retrouvailles avec ce dernier. Ne souhaitant pas les interrompre elle attendit que leur attention se porte sur elle.
"Lord Bower, Miss Illunia." Les salua-t-elle d'un air malicieux.
Elle s'approcha de son frère pour déposer un léger baiser sur sa joue.
"Bon retour à la maison, tu as l'air en forme. Ton voyage s'est bien passé ?"  
Elle attendit la réponse de l'alchimiste avant de se tourner vers la jeune protégée de son frère. Elle lui sourit avec bienveillance.
"J'ignorais que tu serais là, Ambrine, comment te portes-tu ?"  
Puis elle reporta son attention sur son frère avec un petit air condescendant qui jurait avec son sourire et la lueur malicieuse dans ses yeux :
"Était-ce bien nécessaire de nous réveiller de si bon matin un dimanche ? Qu'il y-a-t-il de si important que cela ne puisse pas attendre l'heure du déjeuner ?"
Quel que soit la véritable raison de tout cela, elle était sincèrement heureuse de le revoir.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMar 4 Fév - 23:55:39

La vieille horloge du salon sonna la demi-heure sous le regard exaspéré d'Aïlin. Les femmes et leur manie de toujours mettre excessivement de temps pour se préparer à un simple transplanage… Pour peu, Aïlin aurait songé qu'il avait invité Ambrine et Lynn à un gala plutôt qu'à partager un peu de thé et une conversation de retrouvailles. Mais, alors que sa bonne humeur allait tout juste commencer à s'effriter, le heurtoir de la porte retentit une fois, signalant le retour de Brady avec la jeune Illunia. La bonne humeur était sauve.

L'alchimiste se leva de son fauteuil à l'instant même où l'elfe de maison et la Poufsouffle entraient dans le grand salon. Aussitôt, la petite elfe s'inclina et disparut précipitamment en direction des cuisines, où elle allait faire chauffer l'eau du thé.
Le regard d'Aïlin s'attarda sur la tenue de la jeune femme. Il n'avait pas vraiment l'habitude des codes vestimentaires moldus, se vêtant très rarement, si ce n'était jamais, des parures de ces derniers, mais il devait bien admettre qu'Ambrine portait très joliment la mode de cette communauté. Il fallait dire que l'enfant qu'il avait connu avait bien grandi et que les trois mois qui séparaient leur dernière entrevue l'avait rendue plus belle encore. C'était une constatation qui le déstabilisait un peu, d'ailleurs. Une constatation sur laquelle il ne s'attarda pas, rompant son court examen d'un sourire sincèrement chaleureux tandis qu'il faisait disparaître ce qu'il restait de distance entre eux.
Ne s'embarrassant pas des réserves qu'avait manifesté Ambrine, Bower posa une main sur son épaule ainsi qu'un baiser sur son front, en expression pudique mais sincère du contentement qu'il éprouvait à la voir. Le genre de baiser qu'il lui avait donné quelques fois, lorsqu'elle était malade, cloitrée à l'UMA. Lorsqu'elle n'était qu'une enfant. Un geste à la fois lointain et familier qui affirmait leur position commune. Elle était, encore et toujours, l'enfant qu'Aïlin avait découvert dans l'Allée des Embrumes.
« Bonjour, Ambrine. » murmura-t-il en baissant les yeux sur elle. « Il valait mieux que je profite du soleil, car c'est bien une chose venant souvent à manquer par ici… ! »

Prenant délicatement sa main, le jeune homme conduisit Ambrine à un siège, où il la laissa s'installer. Il ferma distraitement le grimoire d'alchimie qu'il avait laissé traîner sur la table basse et le poussa dans un coin de celle-ci, avant de retourner à son propre fauteuil, face à celui de son apprentie.
« Le trajet du retour a été horrible, mais il ne gâche pas les moments que j'ai passé à Istanbul. Cette ville est un trésor de savoirs cachés et de sorciers tous plus extravagants et géniaux les uns que les autres. J'ai passé auprès d'eux, je crois, les moments les plus intéressants de ma vie. »

Bower ne put s'épancher davantage à propos de son voyage, puisque trois coups sur le heurtoir ponctuèrent la fin de sa phrase.
« Ah, ma chère sœur est enfin sortie de son lit. Trois mois sans moi et elle prend déjà de mauvaises habitudes de sommeil… »
Se moqua-t-il sur le ton de la légèreté. Si cela cachait un réel agacement, il n'en montrait rien. Aïlin leva les yeux d'Ambrine pour observer, avec un sourire tranquille, sa sœur qui passait l'arche voûtée menant du hall d'entrée au salon.
« Lord Bower, Miss Illunia. »
Un sourire amusé ourla les lèvres d'Aïlin, à se voir ainsi appelé par sa sœur. Il ne bougea pas de son fauteuil, laissant à Lynn le loisir de traverser la pièce pour venir à lui et à Ambrine. Il tendit la joue, comme à son habitude, mais couva d'un regard sincèrement heureux sa cadette alors qu'elle se reculait de lui.
« Merveilleusement bien, merci. » répondit-il sobrement, malgré avoir dit l'inverse à Ambrine au sujet de son retour. Il sentait que ce n'était là que pure politesse. Déjà, Lynn se détournait pour s'intéresser à Ambrine, avant de revenir vers lui, pourvue d'un reproche enrobé d'un sourire. Aïlin inclina légèrement la tête de côté, fixant Lynn avec un regard taquin. Le genre de regard qu'il réservait le plus souvent à sa sœur et qu'il était rare de lui voir en d'autres circonstances.  
« Mon retour n'est-il pas un événement assez important pour sortir une sœur aimante de son lit ? »
Un sourire qui découvrit ses dents ponctua sa question, lancée sur un ton faussement innocent.
« Je ne te pensais pas des habitudes si relâchées, quel que soit le jour de la semaine, Lynn. Après tout, une lady se lève avec l'aurore et j'ai rarement eu l'occasion de te sortir du lit. Pardonne-moi si cela a été le cas. »

Son sourire s'adoucit et Aïlin se tourna vers Ambrine. L'alchimiste plissa les yeux en observant les cernes qui ourlaient ceux de la jeune femme, puis il étudia un instant ses gestes avec un soupçon de curiosité. Elle avait l'air épuisé, malgré la vivacité de ses gestes et la lueur bien éveillée dans son regard. Avait-elle cédé au même vice qu'Aïlin ? Si la jeune femme avait effectivement pioché dans sa réserve de potions d'Éveil, il ne pouvait l'en blâmer. Lui-même s'était assuré un rythme de travail acharné avec d'autres substances bien plus addictives et dangereuses alors qu'il avait son âge. Il devrait peut-être veiller à relâcher quelque peu la pression qu'il maintenait sur elle, cependant. Il n'avait pas envie d'avoir ce genre d'influence. Dormir était la meilleure solution, et, qu'elle prenne ou non des élixirs afin de repousser le moment d'embrasser Morphée, ses cernes trahissaient le fait qu'elle en manquait. Par chance, à leur âge, le sommeil était une chose qui se rattrapait facilement.
« En fait, j'ai quelque chose à vous annoncer… J'étais impatient de vous l'apprendre. Et impatient de vous revoir. reprit-il, tandis que Brady amenait le service à thé ainsi qu'un bel échantillon de pâtisseries en faisant léviter le lourd plateau d'argent devant elle. Mais d'abord, je tenais à vous transmettre sans plus tarder vos présents de Noël. Comme je le disais par courrier, je ne pouvais pas vous les faire parvenir depuis Istanbul. Trop peu sûr et… j'avais de grandes difficultés à envoyer une simple lettre, alors un colis… »

Aïlin se leva et laissa Lynn faire de même tandis qu'il tendait galamment la main à Ambrine, pour la mener jusqu'au sapin de Noël. Celui-ci s'élevait entre deux des hautes fenêtres du salon, sans parvenir à les atteindre en hauteur, cependant. Sobrement décoré de quelques guirlandes et boules blanches et rouges, il couvait de ses ramures deux cadeaux emballés, l'un aux couleurs de la Maison Poufsouffle, l'autre à celles de Gryffondor. Un clin d'œil bien pratique, car il lui permettait de se rappeler à qui chacun allait. Lâchant la main d'Ambrine, il récupéra celui aux couleurs de l'apprentie alchimiste, puis la regarda dans les yeux en lui tendant.
« Ne sois pas surprise, il est un peu particulier. J'espère qu'il ne te sera jamais utile, mais le savoir en ta possession me rassure. D'ailleurs, je ne t'ai pas remercié pour ton cadeau. L'avoir trouvé en revenant de mon pénible retour m'a mis du baume au cœur, merci. »

Il s'agissait d'un poignard en cuivre doré, au fourreau richement orné et à la garde sertie de trois émeraudes polies. Sa lame, étonnamment, n'était pas faite en métal, mais en pierre. De l'obsidienne, qui étincelait malgré sa couleur d'un noir profond. Le poignard, a la lame recourbée caractéristique, dégageait une aura magique perceptible autant par le regard que par le toucher. Ce n'était pas qu'un simple couteau, mais une relique imprégnée de magie et puissante, possédant, avait-on l'impression, sa propre personnalité.
Le cadeau pour Lynn, qu'Aïlin lui apporta avec la même galanterie, était tout aussi précieux. Dans un coffret à bijoux orné avec les attributs de l'art ottoman, quatre écrins de bois peints reposaient sur un lit de satin brillant et raffiné.
Chaque écrin contenait une pierre brute. Le premier écrin, où un lion rugissant ornait le couvercle, contenait un rubis. Le second, sous une licorne cabrée, un diamant. Le troisième contenait une turquoise sous une colombe et enfin, le dernier une jade sous un cygne endormi. Les pierres nécessitaient l'intervention d'un orfèvre, mais on ne pouvait douter en approchant la main que chacune était passée sous la baguette experte d'un enchanteur. Leurs pouvoirs naturels semblaient sublimés, perceptibles comme des auras, à l'instar du poignard. Mais alors que celle de ce dernier était lourde, celles-ci demeuraient bien plus légères et délicates. Les pierres étaient encore pures, à l'inverse de la relique qui elle, était déjà marquée par son passé chargé d'histoires.
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMer 5 Fév - 13:44:23

Comme c’était doux et agréable. Son cœur s’emballa  légèrement, et elle ferma les yeux sous la marque d’attention d’Aïlin, profitant du moment comme on profite des premiers rayons de soleil, un matin d’été. Elle releva des yeux amoureux vers son protecteur quand celui-ci mit fin à son baiser, et lui offrit un sourire chaleureux, sincère, comme pour lui montrer que rien ne pouvait la rendre plus heureuse que ce simple geste. Elle se laissa aller au rire, un très léger rire, qu’elle contint derrière ses lèvres fermées pour toute réponse à l’affirmation d’Aïlin sur le soleil du Royaume-Uni, et son cœur s’accéléra encore quelque peu lorsqu’il lui prit la main. Avec lui, elle se sentait bien, heureuse, en sécurité. Elle s’assit avec toute la grâce dont elle pouvait faire part, soucieuse du moindre de ses gestes face au Lord, et serra les jambes avant de les incliner légèrement, chevilles croisées. Profitant de l’inattention d’Aïlin, la jeune femme passa une main dans ses cheveux pour les replacer correctement, ramenant quelques mèches bouclées sur son épaule. Elle se para ensuite de son plus beau sourire pour faire face à Aïlin, impatiente d’entendre les récits de son voyage et de passer la matinée en tête-à-tête avec lui.

Mais cette matinée rêvée s’avéra bien courte, puisqu’à peine ce tête-à-tête avait-il commencé qu’il se finissait déjà. Quand Aïlin annonça l’arrivée de Lynn Bower, Ambrine fut partagée entre la joie de revoir l’enchanteresse et la déception de ne pas pouvoir être seule avec son maître. Mais après tout, elle aurait dû s’y attendre, Lynn étant la petite sœur du Lord, il était plus que naturel qu’il veuille la revoir. Tant pis, elle aurait d’autres occasions d’être seule avec son protecteur et de lui parler de ses « découvertes » alchimiques. Aussi, se levant de son siège, c’est avec un sourire amical qu’Ambrine accueillit Lynn. Et lorsqu’elle s’adressa à elle, la jeune femme lui offrit un sourire amusé et, tout en se rasseyant, lui avoua :

« J’ignorais aussi que je serais là ce matin, pour tout vous dire ! Je vais très bien et vous ? »

Ambrine garda son expression amusé lorsqu’Aïlin répondit à Lynn, bien qu’elle essaya de la cacher pour ne pas la faire passer pour de la moquerie aux yeux de l’enchanteresse. Monsieur Bower aimait taquiner, et si elle avait trouvé ces frasques étranges lorsqu’elle était petite, à présent qu’elle était plus mature, elle trouvait cela drôle. Et elle partagea son sourire avec Aïlin lorsque celui-ci se tourna vers elle. La jeune femme plongea son regard dans le sien, qu’elle perçut clairement comme inquisiteur, avec peut-être une pointe d’inquiétude. Elle l’interrogea en silence, avant de le rassurer d’un regard charmeur. Tout allait bien, il n’y avait aucune raison qu’il lui lance ce regard-là. Et elle garda son petit air lorsqu’il annonça qu’il avait quelque chose à leur dire et qu’il avait été impatient de les revoir. Dire qu’elle aussi l’avait été aurait été un euphémisme. Elle aurait pu tout quitter s’il lui avait demandé. Mais il ne l’avait jamais fait. Dommage.

A l’annonce des cadeaux de Noël, ses yeux se remplirent d’étoiles et l’impatience qui s’était silencieusement insinuée en elle prit soudain plus d’ampleur. Prenant la main d’Aïlin, elle se leva en douceur, lui lançant un sourire pour le remercier, et suivit ses pas, admirant le sapin au fur et à mesure qu’ils approchaient. Dessous déjà, elle pouvait distinguer les deux cadeaux à l’effigie de leur maison respective et sourit de plus belle. C’était un joli clin d’œil qu’il leur faisait, car même si elle avait quitté Poudlard, elle restait tout de même une Poufsouffle pure et dure et très fière de l’être. Lorsqu’elle l’eut en main, elle le soupesa et s’étonna de son poids élevé. Un étonnement qui s’accrut à l’avertissement d’Aïlin. Elle repensa rapidement au cadeau d’Aely, un étrange débardeur qui n’allait franchement avec rien et dont elle n’avait pas compris l’utilité, puisqu’il ne semblait imprégner d’aucune magie alors qu’il était censé la protéger. Elle retint un sourire, et cacha son hésitation face à ce cadeau en répondant à Aïlin.

« Il vous a plu ? Ca me fait plaisir alors. Merci à vous. »  

Elle fit ensuite face à son cadeau et l’ouvrit sans plus attendre. Un couteau. Un très grand, très lourd et surtout très beau couteau à la lame recourbée. Elle fut surprise, restant interdite un très court instant, avant de relever les yeux vers le Lord.

« Il est magnifique, Monsieur Bower. Merci beaucoup. »

Ambrine profita du fait qu’Aïlin se tournait vers Lynn pour examiner plus en détail son cadeau. A première vue, c’était un présent étrange, peut-être inapproprié pour la jeune femme qu’elle était. Mais à bien y réfléchir, ce cadeau était plus qu’adéquat quand on connaissait l’histoire de leur rencontre. Un sourire mélancolique étira ses lèvres en repensant à ces quatre dernières années. Il était son protecteur, son gardien, son maître. Et ce couteau était une des nombreuses preuves qu’Aïlin tenait à elle et s’inquiétait pour sa sécurité. Sortant la lame de son fourreau, elle l’observa avec attention et émerveillement. Elle était tout simplement magnifique, en pierre d’obsidienne, et l’aura qu’elle dégageait palpitait dans les doigts de la jeune alchimiste. C’était un cadeau magnifique, à la mesure de la grandeur de Lord Bower. Replaçant la lame à l’abri dans son écrin dorée, elle s’approcha d’Aïlin et déposa un doux baiser sur sa joue.

« C’est un magnifique cadeau, Monsieur, j’en ferais bon usage, si toutefois j’en ai besoin. De quelle magie est-il imprégné ? Je le sens vibrer sous mes doigts. »
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMer 5 Fév - 17:02:44

Ambrine avait toujours cette douceur et ce regard pétillant que Lynn lui avait connu plus jeune, mais l'ancienne gryffondor ne pouvait que constater à quel point elle changeait de jour en jour. Elle n'était plus une enfant à présent et la façon dont elle regardait Aïlin avec admiration et ferveur était touchante, même si cela inquiétait légèrement Lynn. Il faudrait peut-être qu'elle pense à évoquer le sujet avec Aïlin à l'occasion. Il était bien capable de n'avoir rien remarqué et le cœur d'une adolescente était une petite chose fragile.
Ambrine a écrit:
« J’ignorais aussi que je serais là ce matin, pour tout vous dire ! Je vais très bien et vous ? »
Lynn laissa échapper un petit rire et lança un regard faussement réprobateur à son frère avant de répondre, malicieusement:
"Cela ne m'étonne guère ! Je me porte comme un charme,  je te remercie !"
Puis elle se tourna vers son frère pour s'enquérir de la raison de leur présence.
Elle ne se départit pas de son sourire, amusée par celui de son frère. Elle était contente de le retrouver. Son teint halé était surprenant, mais cela lui allait bien et surtout, contrairement à ce qu'elle avait craint, il avait l'air reposé et… satisfait, ce qui n'était pas déjà si mal quand on le connaissait. Elle s'était inquiétée qu'il en fasse trop et se tue à la tâche comme il en avait l'habitude. Mais Istanbul avait l'air de lui avoir été bénéfique.
Aïlin a écrit:
« Mon retour n'est-il pas un événement assez important pour sortir une sœur aimante de son lit ?»
"Et bien me voilà, cela devrait répondre à ta question !"
En revanche elle ne répliqua pas à sa seconde remarque. Elle avait travaillé tard, comme de plus en plus souvent d'ailleurs, et maintenant qu'elle n'avait plus à gérer l'aspect purement fonctionnel de la boutique et donc à se lever pour l'ouverture, son rythme en était légèrement décalé. Elle se levait rarement avec l'aurore et quand elle voyait celle-ci c'était plutôt car elle avait consacrée sa nuit à un nouveau projet. Ils se retrouvaient en cela que leur passion pouvait être dévorante et leur faisait volontiers perdre la notion du temps.
Bien vite, Aïlin finit par admettre qu'il avait quelque chose à leur annoncer et Lynn masqua habilement sa curiosité. Elle aussi avait été impatiente de le revoir, une impatience quoi que légèrement teintée d'appréhension.
Elle se leva lorsque les deux demoiselles furent invitées à se rapprocher du sapin. Lynn sourit à la vue des paquets et observa Ambrine, dont les yeux brillaient d'enthousiasme, ouvrir le sien. Elle fut particulièrement surprise par la nature de celui-ci mais ne se permit pas le moindre commentaire. Aïlin savait ce qu'il faisait et la jeune fille étant son apprentie en alchimie, le mystère qui entourait ce présent pouvait avoir mille significations.
Elle fut interrompue par Aïlin qui lui tendait son propre cadeau, le regard rivé au sien. "Merci, il ne fallait pas."
Elle le déballa posément et son regard s'écarquilla légèrement lorsqu'elle découvrit le coffret.
"Magnifique…" Souffla-t-elle en en découvrant le contenu, laissant ses doigts effleurer le bois. Les pierres étaient d'une grande beauté et l'enchantement qu'elle percevait nettement à force d'entraînement lui garantissait une qualité exceptionnelle. Les écrins eux-mêmes étaient de véritables bijoux de savoir-faire. C'était véritablement un présent d'exception, aussi attentionné que bien pensé. Mille idées tournoyaient déjà dans son esprit sur la façon dont elle pourrait les utiliser et elle se promit d'en garder au moins une pour son usage personnel. Elle sourit à son frère et de sa main droite attrapa celle de son frère pour la serrer, reconnaissante.
"Ce sont de vraies merveilles ! Merci beaucoup. Je suis ravie de constater que tu n'as pas perdu ton bon goût en Turquie."
Elle détailla encore les pierres et la vue du diamant la fit immédiatement penser à sa bague. Matthew  avait trouvé le modèle parfait et elle en était tout de suite tombée sous le charme.  Elle ne l'avait pas enlevée car cela aurait envoyé le mauvais message et ce n'était pas son intention. Elle n'avait pas honte, elle n'avait pas à avoir peur de la vérité. Et puis, elle misait sur le fait qu'Aïlin pouvait parfois être totalement distrait, notamment quand il avait quelque chose en tête. Si, concentré, il avait un sens de l'observation plus qu'aiguisé, il pouvait également rater l'évidence s'il était focalisé sur autre chose. Elle n'avait rien à cacher, au contraire, elle était également là pour lui annoncer ses fiançailles, même si elle comptait attendre le départ d'Ambrine pour évoquer le sujet. Ambrine s'enquérait des pouvoirs de la dague et Lynn écouta attentivement les propos de son frère. A quelques pas de la jeune fille, elle pouvait nettement sentir la magie que dégageait l'artefact, un très bel objet à ne pas en douter. Mais cela n'avait rien d'étonnant quand on connaissait Aïlin.
Lynn amorça le mouvement pour rejoindre le coin salon. Elle posa délicatement le coffret sur la table basse et en profita pour sortir la petite boîte grise au ruban anthracite de son sac. Elle aurait préféré ne pas le faire en présence d'Ambrine, même si elle avait envoyé un assortiment de chocolat d'Honeydukes à celle-ci pour les fêtes, mais puisque le Lord ne s'embarrassait pas de ce genre de choses, elle allait faire de même.
"Il se trouve que j'ai également un petit quelque chose pour toi." Déclara-t-elle en tendant le petit paquet à son frère. "Joyeux Noël, Aïlin."
Dans la boîte, sur son écrin de velours, reposait une montre à gousset enchantée. Lynn avait elle-même créé le bijou et avait fait appel à l'horloger le plus fameux du chemin de traverse pour le mécanisme interne. Le cadran était finement travaillé, le métal précieux ciselé avec une précision dont Lynn savait pouvoir être fière. Ce n'était pas pour rien que sa marque rencontrait tant de succès. Elle veillait à la perfection de chaque détail et y mettait tout son cœur.
"Je sais que tu en as déjà une mais… celle-ci est un peu particulière. Elle est enchantée pour te rappeler absolument tout tes engagements, qu'ils soient officiels ou non…"
A partir du moment où il voudrait se souvenir de quelque chose, la montre s'en chargerait et lui rappellerait avec une précision à toute épreuve.
"Tu n'auras plus d'excuses pour rater un quelconque rendez-vous en compagnie de ta très chère sœur." Le taquina-t-elle.
Elle s'installa dans l'un des fauteuils et attrapa sa tasse de thé. Elle y ajouta lait et sucre avant d'y tremper les lèvres et de se délecter du breuvage. Elle eut une vision de son frère à l'autre bout du monde, devant s'adapter à un mode de vie très différent du sien. Il n'était pas chose aisée que de changer les habitudes du Lord.
"Je suis sûre que ton thé t'a manqué, là-bas !" Déclara-t-elle, amusée.
Elle s'empara d'un biscuit qu'elle croqua de bon appétit, n'ayant pas petit-déjeuner et au bout d'un moment demanda :
"Alors, quelle est cette nouvelle que tu es si impatient de nous annoncer ? Ne nous fais pas languir plus longtemps !"
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMer 5 Fév - 19:18:43

S'il y avait une chose qu'Aïlin appréciait tout particulièrement, c'était d'avoir le loisir et l'occasion d'offrir. Il n'était pas un homme particulièrement expansif et avait tendance à cacher ses émotions, ses sentiments, plutôt qu'oser exposer ce qu'il considérait comme « sa » faiblesse. Le simple fait de prononcer des paroles tendres, d'annoncer son amour à une sœur ou à une amante, était une chose difficile, qui lui coûtait autant que de se dénuder à la vue de tous et de s'arracher le cœur en même temps pour l'exposer aux regards cupides, heureux d'avoir l'occasion de lacérer l'organe encore sanguinolent et palpitant. Aussi, de fait, offrir était devenu un palliatif à son manque d'éloquence au sujet des sentiments. Il avait développé un goût et un savoir offrir qui l'avait parfois sauvé de situations délicates ou embarrassantes. Un beau présent, bien offert, faisait taire les colères passagères et les rancœurs, au moins provisoirement. Cette fois, cependant, ces présents n'avaient d'autre but que de combler les deux jeunes femmes et leur manifester son affection. Son sourire, fier, un peu orgueilleux, trahissait mieux que les mots le contentement qu'il éprouvait à les voir apprécier ce qu'il leur avait ramené de son voyage en terres étrangères.
« L'art ottoman est une merveille de raffinement. J'ai vu des choses si magnifiques qu'il serait difficile de le conter sans altérer l'intensité du souvenir que j'en garde. Non, je ne risquais pas de perdre mon goût des belles choses là-bas. »

Son regard vint caresser un moment le visage de la jeune Illunia quand celle-ci déposa un baiser sur sa joue, et il se tourna pour lui faire face afin de venir poser sa main sur la garde du poignard, et la caresser lentement. Son regard contempla l'objet, tandis que sous la pulpe de ses doigts, la puissante magie de la relique grondait avec caractère.
« Il est imprégné de magie rouge. » Aïlin leva les yeux du poignard pour regarder Ambrine, puis continua, plus bas. « La magie du sang. Ceux et celles qui lui donnent son sang à dessein ne peuvent être blessés par Altan. Altan, c'est son nom. Retiens-le bien. Ce genre d'objet a une magie très personnelle et pourvue d'une hauteur qui l'élève presque au degré de ta baguette magique. Il a une personnalité, et a besoin d'être traité avec respect. »
L'alchimiste invita la jeune femme à se familiariser avec la relique, tandis qu'il se reculait d'un pas et se tournait à demi vers sa sœur.
« L'obsidienne. C'est une pierre de protection particulièrement puissante, Lynn pourrait t'en parler. Elle n'est ni bonne, ni mauvaise. Elle est sans concession, cependant. Elle n'en aura pas avec tes ennemis, si tu la nourris et la respecte. La garde est également enchantée et protégée par les pouvoirs de l'émeraude. C'est un échange. Elle te protège en retour de l'attention que tu lui portes. »

Il savait, pour l'avoir vue à l'œuvre, que cette lame si particulière se nourrissait effectivement. La magie rouge était la magie du sang, et elle ne portait pas ce nom pour rien. La lame ne faisait pas couler l'hémoglobine. Elle s'en gorgeait. Le rouge venait peindre la lame avant de disparaître dans les noirceurs de l'obsidienne. La pierre rougeoyait alors avec une profondeur intense, avant de paraître de nouveau, pour l'œil, innocente. Pourtant, celui qui la portait ne pouvait en douter. Une magie puissante, de la Haute-Magie, venait de se manifester. Beaucoup, au Royaume-Uni et en Irlande, auraient pensé là l'œuvre de la magie noire. Peut-être Lynn s'était-elle déjà fait son avis si elle avait entendu une partie de son discours. Cependant, le monde comme la magie ne se divisaient pas en deux pôles indépendants l'un de l'autre. Il n'y avait pas seulement le blanc et le noir, il y avait tout un panel de couleurs entre ces deux extrêmes, arborant des degrés divers de bonté, de neutralité ou de noirceur. La magie rouge pouvait être dangereuse et dévastatrice en cela qu'elle faisait appel à l'une des choses les plus précieuses que possédait un sorcier. Une chose si précieuse qu'on avait élaboré une théorie bien élitiste à son sujet. Le sang. Symbole de la vie, de la douleur, de la passion, de la mort. Le sang avait mille représentations, mille significations, mille effets différents sur les gens. Rien ne laissait moins indifférent qu'une goutte de sang, qu'il soit le sien ou celui d'un autre. Là où il s'était rendu, cette magie était vénérée. L'étudier, la voir à l'œuvre de près, avait été une aubaine qu'Aïlin savait unique. Peut-être n'en aurait-il plus jamais eu l'occasion, si le sorcier qui lui avait cédé l'artefact, un riche marchand, n'avait pas été plus avide d'or que de connaissances.
Offrir un tel présent à Ambrine trahissait mieux que tout l'espoir qu'il avait de la voir devenir une sorcière à part. Il ne le lui dirait pas, cependant. Elle n'avait pas besoin d'en prendre conscience. Elle n'avait pas non plus besoin de savoir, pour l'instant, à quel point Altan avait de la valeur. Le principal était qu'elle sache l'utiliser à bon escient, et Aïlin veillerait à ce que cela soit ainsi. Sa magie était parfois chaotique, laborieuse et cette lame la protégerait au cas où sa baguette venait à faillir.

Suivant l'initiative de Lynn, Aïlin retourna s'assoir et servit le thé, avant de remplir sa propre tasse, qu'il adoucit d'un nuage de lait et d'un sucre. Trop focalisé sur ses propres présents, l'ancien Serdaigle ne s'était pas attendu à ce que Lynn ait elle aussi quelque chose pour lui. Du moins, pas qu'elle le lui offre aujourd'hui. C'était pourtant évident : jamais Lynn n'avait failli à ce genre d'occasion. Quelque chose lui disait qu'elle adorait autant que lui offrir, quand bien même elle appréciait recevoir. Un sourire calme, assez doux, glissa sur ses lèvres quand il se pencha pour se saisir du petit paquet qu'elle lui tendait et qu'il défit avec délicatesse, sans se presser.
« Merci, Lynn. »
Il ouvrit l'écrin de bois et eut un léger froncement de sourcil, suivit d'un sourire appréciateur lorsqu'il découvrit la montre sculptée, conçue dans du platine. Le dessin qui ornait le boitier était proprement superbe, au point qu'Aïlin resta stupéfait une longue seconde quand il reconnut la patte de sa sœur. Ils avaient tous, malgré eux et leurs vicissitudes, un artiste caché dans les tréfonds de leur âme. Le travail était magnifique et Bower ressenti un élan de fierté. Si sa sœur avait toujours été talentueuse, elle ne faisait que s'améliorer au fil du temps. Depuis l'ouverture de sa boutique londonienne, elle avait pris en confiance et faisait maintenant un travail remarquable.

« Je sais que tu en as déjà une mais… celle-ci est un peu particulière. Elle est enchantée pour te rappeler absolument tout tes engagements, qu'ils soient officiels ou non… »
Aïlin leva un regard quelque peu blasé et réprobateur sur sa sœur.
« Suis-je homme à ne pas respecter mes engagements ? » s'amusa-t-il, levant le sourcil à son attention. « Mais tu as raison, je suis trop souvent en retard lorsqu'il s'agit de m'occuper de ceux de mon sang. Une façon subtile et gracieuse de me le rappeler, même si j'ai bien peur que cette aide, si précieuse pourrait-elle être, ne puisse me tirer réellement de mes idées fixes. » Il marqua une pause d'une courte seconde, avant d'ajouter d'une voix plus chaude : « Je tâcherai de lui obéir lorsqu'il s'agit de toi, je te le promets. »
La conversation dévia, et un rire court et léger échappa à Aïlin lorsque sa sœur fit de l'esprit au sujet du thé. Il repensa à son laborieux début de semaine, à son impatience de regoûter un bon Barry's avec une cuillerée de sucre ainsi qu'un soupçon de lait, et son sourire simplement heureux à la seule mélodie d'une averse irlandaise tombant sur la vieille pierre du manoir.
« Par Merlin ! s'il n'y avait que cela qui m'a manqué ! » rétorqua-t-il avec un ferveur rare, trahissant d'autant mieux son attachement autant à ses habitudes qu'à sa terre natale. « Mais je ne regrette rien, Istanbul et sa magie ont changé ma vision du monde. …et ce n'est que le commencement. »

Il avait prononcé cette dernière remarque davantage pour lui-même, mais elle tombait fort à propos. L'instant d'après, sa cadette s'enquit justement de la nouvelle dont parlait Aïlin, un peu plus tôt. Une nouvelle qui était en réalité une décision. Celle-ci changerait certainement sa vie ou, en tout cas, bouleverserait définitivement sa vision du monde. Une lueur passa dans ses yeux bleus, fixés sur sa sœur, mais il prit le temps de goûter une gorgée de son thé tout d'abord.
« Et bien… Il s'avère que j'ai pris une décision d'importance, peu avant mon retour. Je vais entrer au Ministère, je commence le mois prochain. Je n'ai plus été aussi enthousiaste depuis le jour de la publication de ma recette innovant la production d'élixir de Shungite ! J'ai découvert des choses qui dépassent le seul seuil de l'alchimie, des magies millénaires, des rayonnements magiques antiques et bien des choses encore qu'il me tarde d'étudier de plus près au Département des Mystères. »
Un sourire franchement enthousiaste ourla ses lèvres par-dessus sa tasse de thé. Son regard passa de Lynn à Ambrine, et il ajouta, avec une petite touche d'amusement :
« Je vais devoir te déléguer davantage de commandes, j'espère que tu es prête à tenir le rythme. »
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMer 26 Fév - 4:04:15

De la magie rouge. Ambrine en avait déjà entendu parler, mais elle n’avait jamais eu l’occasion de la voir à l’œuvre. La magie du sang. Aïlin avait un don pour les cadeaux, c’était indéniable, et elle était persuadée que celui-ci avait une grande valeur. A ces yeux, elle était inestimable, le reflet subtil et impénétrable de ces quatre dernières années et de toutes les prochaines. Elle ne savait pas si Aïlin avait choisi ce cadeau pour tous les souvenirs qu’il pouvait rappeler à la jeune fille ou pour d’autres raisons, mais dans son esprit, il était le symbole de leur rencontre, l’emblème de la protection d’Aïlin, mais aussi l’analogie de son sang infecté par la cupidité de son enfance auquel on donnait une nouvelle chance et la possibilité de se défendre malgré la dissonance qui existait entre elle et sa magie. Son regard resta obstinément fixé sur le poignard, fasciné par tout ce qu’il représentait. Altan. Elle lui donnerait toute son attention, c’était une promesse. L’idée de nourrir cette lame de son sang ne l’effrayait pas, elle lui donnerait comme elle le donnait à l’alchimie, science de son maître. Avec curiosité et plaisir.

« J’en prendrais soin, Monsieur. C’est promis. Merci beaucoup, il est magnifique. »

Elle releva le menton vers lui, les yeux pétillants, pleins d’admiration et de gratitude, sans savoir comment lui exprimer. Elle sourit donc pour remplacer les mots, d’un sourire sincère et généreux, tout en serrant le fourreau et la garde entre ses frêles mains. Elle garda Altan ainsi serré jusqu’au salon, vers lequel elle s’était dirigée en suivant sagement Aïlin, avant de le poser sur la table basse, à côté des magnifiques cadeaux de Lynn. Elle jaugea de haut les trois tasses fumantes, et fut soulagée de constater que la sienne contenait sa boisson favorite : un chocolat chaud. Et pas n’importe lequel. Celui que Brady lui faisait était sans doute le meilleur qu’elle avait goûté. Ni trop fort, ni trop léger, elle était persuadée que le meilleur chocolat du monde se trouvait dans cette tasse. Un sourire maquilla ses lèvres, heureuse de ne pas avoir à boire d’eau chaude de si bon matin. Elle en avait pourtant bu, des tasses de thé en compagnie d’Aïlin, et l’avait longtemps fait sans rechigner. Mais l’ajout de sucre excessif et le temps qu’elle prenait pour finir sa tasse l’avaient finalement trahi. Elle avait longtemps eu honte de cela, mais Aïlin ne lui en tenant pas rigueur, elle avait finit par passer outre sa gêne.

Elle s’assit donc dans sa position habituelle en présence de Monsieur Bower, pour assister à l’ouverture du cadeau de Lynn en silence, heureuse de l’attention de l’elfe de maison. Elle se sentait légèrement gênée de se retrouver là, à ne pas avoir de cadeau à offrir, mais elle garda un air paisible. Un sourire étonné se dessina sur ses lèvres à l’annonce du pouvoir de la montre, alors qu’elle se demandait ce qui avait bien pu pousser la cadette Bower à acheter ce cadeau à son frère, elle-même n’ayant jamais eu de soucis concernant les « rendez-vous » qu’elle avait eus avec Lord Bower. Bien sûr, elle ne se permit pas de poser la moindre question et préféra attendre la fin de la conversation dans le même silence, tout en dégustant à petites gorgées son chocolat chaud. Mais lorsque le sujet concernant l’annonce d’Aïlin revint sur le tapis, toute l’attention d’Ambrine refit surface. Elle se redressa encore un peu plus et fixa Aïlin de ses yeux bleus, impatiente d’entendre ce qu’il avait à leur dire.

Le Ministère ? Aïlin changeait de voie. C’était une très bonne chose pour lui, pour nourrir sa curiosité et le ministère proposait une évolution non-négligeable. Oui, vraiment, la nouvelle aurait dû la ravir. Et elle était vraiment heureuse pour lui. Mais l’élève ne pouvait s’imaginer l’avenir sans son maître. Cette décision allait changer tellement de choses… A commencer par la fréquence à laquelle ils se voyaient. Un travail au Ministère signifiait aussi un emploi du temps chargé, et peu de temps et d’énergie pour le reste. Profitant du fait qu’Aïlin ne la regarde pas, elle baissa un instant les yeux sur sa tasse et laissa son sourire s’affaisser. Il était lourd, mais elle le releva avec force rapidement. Elle ne voulait pas montrer sa tristesse, pas alors qu’Aïlin était enfin heureux. Elle n’en avait tout simplement pas le droit. Alors elle afficha un air ravi, et, d’une voix enthousiasmée, lui lança :

« C’est une très bonne nouvelle ! Félicitations à vous ! Je suis persuadée que vous allez vous plaire dans le rôle de Langue-de-Plomb ! »

Elle se posait déjà mille-et-une questions sur son apprentissage et sa relation avec le Lord. Ces trois mois d’absence l’avaient prouvé, elle ne savait travailler sans lui, sans ses conseils, sans son regard posé sur elle. Et puis, les petites commandes qu’il lui déléguait étaient les seules sources de revenus qu’elle possédait, alors le changement de voie d’Aïlin signifiait sans doute un changement de voie pour elle aussi. Mais non, Aïlin n’était pas du genre à l’abandonner, elle le savait. Et il venait de lui prouver en lui parlant des commandes. Elle devra en faire plus ? Tenir le rythme ? Un sourire plus sincère que le précédent s’encra sur ses lèvres et, comme désireuse de faire la fierté de l’homme, elle lança avec force de détermination :

« Sans aucun soucis, vous pouvez compter sur moi ! Je ne vous laisserais pas tomber, vous verrez, j’ai progressé pendant votre absence. J’ai même réussi à créer une substance pâteuse qui … Enfin, ce n’est pas le sujet… Mais ne vous inquiétez pas, je ne vous décevrais pas. – elle marqua ensuite un léger temps de pause, laissant le temps à Lynn de parler aussi, puis reprit quand elle y fut autorisée – Est-ce pendant votre voyage que vous avez décidé de changer de métier ? Et … En quoi ça consiste, exactement, le travail d’un Langue-de-Plomb ? »

Elle avait entendu tellement de rumeur à propos du Département des Mystères qu’elle n’avait pu retenir la question. Sa curiosité la titillait et elle avait hâte d’en savoir un peu plus sur un des sujets sur lequel on spéculait le plus à Poudlard.
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyJeu 3 Avr - 0:28:41

Lynn n'avait aucun mal à croire Aïlin lorsqu'il lui assurait que malgré quelques inconvénients, il ne regrettait en aucun cas son séjour. Il avait bonne mine et semblait avoir trouvé une certaine sérénité qui lui faisait terriblement défaut depuis trop longtemps. Il avait l'air… heureux, bien qu'encore un peu fatigué. Après une remarque malicieuse sur le message caché de son cadeau – qui n'était pas si subtile que cela, car la subtilité ne fonctionnait pas toujours très bien avec son frère dont l'esprit était toujours en ébullition- Lynn l'invita gentiment à lui donner plus d'informations sur la fameuse nouvelle qui les avait fait levée aux aurores un dimanche matin. Les mains croisées sur ses genoux, la jeune femme attendait les révélations de son aîné, puisque la nouvelle semblait être une décision qu'il avait prise.

Elle l'écouta attentivement et se crispa légèrement lorsqu'il parla du ministère. Aussitôt, mille et une pensées chaotique explosèrent sous son crâne. Au ministère ? Mais où ? Comment ? Pourquoi ? Allait-il embrayer une carrière politique à l'instar de Torin et de leur père avant eux ? Quels intérêts pouvait-il bien y trouver, lui qui était si passionné par son travail ? Elle se fit violence pour le laisser patiemment continuer. Quand enfin il parla du département des mystères, elle ressentit malgré elle un profond soulagement et un grand sourire se dessina sur ses lèvres. Effectivement, elle ne l'avait pas vu aussi enthousiaste depuis des années et cela lui faisait vraiment plaisir. C'était l'idéal pour lui, même si elle craignait déjà qu'il se tue à la tâche. Mais Aïlin avait besoin de cela, de cette passion, d'être plongé à corps perdu dans son travail. Il n'était pas devenu un grand maître alchimiste par hasard et aujourd'hui il voulait explorer d'autres domaines ce qu'il pourrait faire dans l'intérêt commun, c'était tout simplement parfait.

Lynn observa l'apprentie de l'héritier et ne put s'empêcher de remarquer son abattement, même si celui-ci n'affaissa ses traits qu'une poignée de secondes. La pauvre petite était vraiment énormément attachée à Aïlin. Un peu trop, sûrement. Elle le dévorait du regard et était en totale admiration devant ses moindres faits et gestes. Il faudrait qu'elle pense à lui en toucher deux mots, juste au cas où. Elle laissa Ambrine féliciter leur hôte avant d'embrayer avec sincérité:

"Oui, Aïlin, c'est fantastique ! Quelle opportunité !"

Mais la relève était assurée en la personne d'Ambrine. L'idée d'avoir à travailler avec plus d'acharnement encore ne semblait pas lui faire peur et Lynn se surprit à rire légèrement.
Elle trempa ses lèvres dans sa tasse de thé et demanda, malicieuse :

"Ne crains-tu pas de regretter ton précieux laboratoire ? "

Halala, combien d'heure avait-il passé entre ces murs ? Probablement plus que dans sa propre chambre...
Ambrine embraya sur une question pertinente et Lynn renchérit :

"Oui, comment t'es venue cette idée ? Je ne pensais pas que tu accepterais de travailler pour le ministère. N'est-ce pas trop contraignant ? Même si j'imagine que tu auras accès à des ressources dont tu peux à peine rêver pour l'instant…"

Elle savait à quel point l'étude, la recherche et la découverte étaient stimulantes pour lui et elle espérait sincèrement, sans trop en douter, qu'il s'épanouirait là-bas.
Elle lui offrit un sourire d'une douceur sans pareille et ajouta :

"Je suis contente pour toi."

Il fallait espérer qu'il penserait la même chose quand elle lui annoncerait son futur mariage.

"Et pour toi aussi, Ambrine ! C'est un grand honneur de suivre les traces d'Aïlin !"

La jeune femme laissa son esprit vagabonder quelques instants en pensant à Matthew. Son estomac se noua au souvenir de l'animosité entre les deux hommes de sa vie et elle se mit à tourner sa bague de fiançailles sans s'en rendre compte. Elle redoutait ce moment, elle redoutait l'avenir. Une angoisse sourde s'était sournoisement invitée dans ses entrailles, une angoisse comme elle n'en avait pas ressentie depuis les sombres années du SDM lorsqu'elle avait cru qu'elle allait perdre l'homme qu'elle aimait. Le temps n'avait pas effacé ces blessures, il les avait seulement apaisées et elles se réveillaient douloureusement dans les moments d'incertitude.

Lynn se secoua intérieurement et essaya de se concentrer sur la conversation. Pour le moment, la présence d'Ambrine l'empêchait d'aborder le sujet de son mariage et c'était aussi bien. Finalement, ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour lui annoncer. Oui, peut-être était-il plus sage de garder cette information pour plus tard et de le laisser savourer l'instant. Il l'avait bien mérité.
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyLun 14 Avr - 13:00:41

Le sourire ravi d'Aïlin s'agrandit face aux félicitations que lui adressèrent les deux femmes de sa vie. Sourire qui fut bientôt ponctué d'un rire court et franc face à l'emportement d'Ambrine, qui se mettait à lui parler d'une trouvaille récemment faite, symbole de sa progression alchimique. D'un geste à la fois doux et amusé, il tendit la main vers la jeune femme et lui toucha le bras, l'étreignant un bref instant en lui adressant un clin d'œil à la fois confiant et rassurant.

« Ne crains-tu pas de regretter ton précieux laboratoire ? lui demanda Lynn, attirant l'attention de l'alchimiste sur elle.
— Je l'ai bien assez vu, et il ne deviendra pas obsolète. Ambrine pourra y faire ses propres travaux et je ne compte pas abandonner mes recherches personnelles pour autant. Ce travail est une opportunité pour aller plus loin encore. » répondit-il calmement, quoi que sa voix s'était faite plus chaude, plus enthousiaste.
Il acquiesça d'un signe de tête lorsque sa protégée lui demanda si son projet était né à Istanbul. Tandis que les deux jeunes femmes l'interrogeaient sur le travail de langue-de-plomb, Bower bu une nouvelle gorgée de thé en rassemblant ses pensées. Expliquer un travail qu'il n'avait pas encore apprivoisé n'était pas une tâche aisée, d'autant que ce travail n'avait rien de comparable d'avec celui du commun des mortels. Il y avait, dans le statut de langue-de-plomb, une large part de mystère et de secret que le Département et ses employés se faisaient un devoir d'entretenir. Expliquer ce que faisaient les langues-de-plomb était impossible, car lui-même ne le savait pas vraiment ou, du moins, pas en détails. Lorsqu'il le saurait, il ne pourrait d'ailleurs pas en parler et marcherait sur des œufs chaque fois qu'on l'interrogerait sur ses travaux. Cela ne lui faisait pas peur, cependant. Ce n'était pas comme si cela aurait été la première fois, ou comme s'il s'agissait de son premier secret.

Le regard brillant, Aïlin s'adressa aux deux jeunes femmes.
« Contraignant, non. Ce sera davantage pour moi un enrichissement professionnel et personnel. Les langues-de-plomb sont des chercheurs. Il y en a de toutes sortes, chaque employé a ses compétences et travaille dans un domaine particulier. Un alchimiste y a tout à fait sa place. De ce que je sais, la magie est abordée sous un angle totalement différent et les domaines de recherches sont… »
Son regard, jusqu'alors enthousiaste, s'arrêta sur la main de Lynn alors qu'il allait pour tourner la tête vers elle. La bouche encore entrouverte, Aïlin perdit soudainement le fil de ses propos tandis qu'il voyait briller, à l'annulaire gauche de sa sœur, l'éclat cristallin du diamant.
« sont… vastes et passionnants. » improvisa-t-il, sans plus savoir si c'était réellement cela qu'il avait voulu dire avant de s'interrompre subitement.

Lynn, fiancée ? Absurde, irréfléchi, inconscient. Comment pouvait-elle ne lui en avoir rien dit ? Comment n'avait-il pas remarqué, jusqu'alors, le solitaire brillant à son doigt ? Bower se sentit se crisper, malgré sa tentative de ne rien laisser paraître de son choc. À croire que la loi des séries fonctionnait aussi avec les mariages… D'abord Torin épousant son ex petite-amie, Narcissa, et maintenant Lynn s'apprêtant à se marier avec un homme qui le détestait. Oh, Aïlin avait bien conscience que le couple s'aimait sincèrement. C'était la raison pour laquelle il faisait tant d'efforts auprès de Matthew, ainsi que pour se tenir à l'écart de la vie de sa sœur, mais le mariage avait quelque chose de si définitif, quand l'amour pouvait mourir si brusquement… Lynn était encore jeune, bien trop jeune pour prononcer des vœux éternels. Pourtant, il se savait incapable de l'en empêcher, il n'en avait tout simplement pas le droit. Lui-même avait eu la folie de demander, très sérieusement, la main d'une femme qui lui avait très vite tourné le dos. Pouvait-il vraiment se permettre d'avoir un avis sur la question, et de le juger pertinent ? Non, il le savait : ce qui le peinait était l'idée de supporter Matthew et sa rancune jusqu'à ce qu'il parvienne enfin à obtenir ce qu'il désirait. Que Lynn s'éloigne définitivement de son frère.

S'il y avait eu un silence gêné, il n'avait pas duré plus d'une seconde, avant que le jeune homme ne relève un regard inhabituellement doux et ouvert dans celui de sa cadette. Bien que ses lèvres semblaient raides et lourdes, il lui adressa un léger sourire, pudique.
« Mais assez parlé de moi… Il semblerait que je ne sois pas le seul à apporter de grandes nouvelles. J'espère que ce n'est pas Torin qui t'a soufflée l'idée ? » interrogea-t-il avec un rire étouffé, mimant à la perfection l'amusement.
Sans rien laisser filtrer de ses pensées, Aïlin vint poser ses lèvres sur le rebord de sa tasse, heureux d'avoir l'excuse du thé pour cesser de sourire.
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMar 22 Avr - 21:00:57

C’était un ressenti étrange, incompréhensible. Elle était heureuse et triste à la fois, et ces sentiments se mélangeaient, à part égale, dans ses entrailles. A cela s’ajoutait, comme du sucre glace saupoudré sur un gâteau au chocolat, l’appréhension de travailler seule. Elle ne se sentait pas prête, et la pression que lui ajoutait Lynn en lui parlant d’honneur ne l’aidait pas. Elle lui offrit pourtant un sourire gênée, et, timidement, lui répondit :

« Oui, j’espère être à la hauteur. Même si ça va être difficile de faire aussi bien ! »

Si ce n’est impossible, pensa-t-elle. Monsieur Bower était sans doute le meilleur alchimiste de cette époque, et elle était l’élève la plus chanceuse de toute l’Angleterre. Mais travailler au même rythme en offrant toujours une qualité exceptionnelle était, certes, un exploit admiratif, mais aussi et surtout un but inaccessible pour l’apprentie qu’elle était. Ses mains devenaient moites rien qu’à l’idée de rater une commande et de perdre l’estime que portait le Royaume-Uni à son maître. Un sourire crispé lui tira les traits du visage et elle se concentra sur les paroles d’Aïlin pour ne pas se liquéfier sur place.

Alors elle le regarda, droit dans les yeux, enfermant dans un coin de son esprit la peur qui tentait de s’emparer d’elle. Elle buvait ses paroles, le dévorait du regard. Et même s’il ne révélait pas grand chose de son futur métier, laissant flotter une aura de mystère autour du fameux département du ministère, elle était tout de même ravie d’en apprendre un peu plus de la bouche de son maître. En fait, elle était heureuse chaque fois qu’il parlait. Le lord rendait fades toutes les autres personnes de cette Terre, de par sa prestance, son intelligence et sa conversation. Il était fantastique, tout simplement. Tout chez lui suscitait l’admiration de la jeune femme. De ses yeux, d’un bleu insondable dans lesquels elle avait tant de fois perdu ses esprits, à ses gestes, gracieux et sensuels, en passant par la palette d’expression de son visage. Elle avait appris à les connaître et à les déchiffrer, ces petits froncements de sourcils et ces sourires au coin de ses lèvres fines. Et cette expression qui, l’espace d’un instant, lui redessina le visage, elle la connaissait aussi.

Cherchant discrètement du regard  le pourquoi de ce changement étrange, Ambrine observa Lynn du coin de l’œil, sans comprendre. Si elle avait fait quelque chose de mal, la jeune alchimiste ne savait pas ce que c’était. Elle chercha donc la réponse dans les yeux d’Aïlin, qui regardait fixement sa sœur avec un sourire. Aussitôt son interrogation posée –dont elle ne comprit pas l’allusion à leur aîné-, Ambrine retourna à son observation, fixant d’un regard sceptique l’enchanteresse. Et quand l’évidence lui sauta enfin aux yeux, elle se sentit gênée. Gênée d’être présente, alors que Lynn avait une nouvelle aussi importante à apprendre à son frère, mais aussi gênée pour Aïlin, dont l’aversion qu’éprouvait Matthew à son égard ne lui était pas inconnue. Elle se retrouvait coincée entre deux feux.

Silencieuse, la jeune femme observa la scène un instant, s’imaginant tout à fait la colère que pouvait ressentir Aïlin à ce moment-là. Elle était pourtant heureuse pour Lynn, qui semblait épanouie et comblée par sa vie de couple. Il n’y avait pas de raison que son maître ne soit pas heureux pour elle. Alors, timidement, elle posa sa main sur le bras d’Aïlin et lui lança un sourire rassurant, dans une vague tentative de le calmer. Elle resta à peine une seconde ainsi, et tandis que ses joues commençaient à se teindre en rouge d’avoir osé un geste si déplacé devant Lynn, Ambrine s’empara de sa tasse, derrière laquelle elle disparue un instant, tournant la tête vers le salon comme si cela lui permettait de ne plus être entre le frère et la sœur. Elle ne s'imagina pas un instant que son geste venait de trahir mieux que n'importe quoi d'autre le ressenti d'Aïlin, trop gênée par le moment. Elle bu deux longues gorgées, avant de grimacer. Trop chaud. Dommage, elle ne pouvait pas utiliser éternellement l’excuse du chocolat. Elle espérait seulement que ce moment passerait vite, ou mieux, que Lynn l'inviterait à quitter la pièce pour parler librement à son frère.
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMer 23 Avr - 9:50:56

L'esprit de Lynn s'était légèrement égaré, aussi, fut-elle prise par surprise quand Aïlin s'adressa à elle. L'évocation de Torin la perturba et elle dévisagea son frère quelques secondes sans comprendre. Une grande nouvelle ? Mais de quoi.. ? L'échange entre les deux alchimistes lui sauta aux yeux mais ce n'est qu'au regard d'Ambrine sur sa main qu'elle comprit que sa nervosité l'avait trahie.
Ho !
"Ho oui… je… "
La jeune femme ne savait pas quoi dire. C'était bien tout Aïlin de faire comprendre qu'il avait vu ou deviné plutôt que de la laisser amener le sujet à sa façon. Elle détestait quand il faisait ça. Sans compter qu'elle n'avait pas prévu qu'Ambrine serait là. N'aurait-il pas pu attendre qu'elle soit partie ? Même vis-à-vis d'elle, ce n'était pas très sympathique…
Evoquer Torin pour un sujet aussi important lui paraissait totalement déplacé. Ses aînés avaient bel et bien toujours le don de tout gâcher.
"Non, bien sûr que non." Fit-elle, peut-être un peu durement, en essayant de dissimuler les émotions contradictoires qui lui pressaient la poitrine.
Enfin, puisqu'il voulait évoquer le sujet maintenant, elle n'avait plus vraiment le choix. Elle s'efforça de sourire, mais l'entrain n'y était pas.
"Matthew et moi nous sommes fiancés."  
Elle aurait pu rentrer dans les détails, raconter la demande si romantique de son Auror de petit-ami, mais elle se doutait que cela n'intéresserait guère son frère. Elle le scruta, essayant de deviner le fond de ses pensées derrière ses prunelles azurée. Elle avait redouté cet affrontement, alors même qu'elle l'avait imaginé de nombreuses fois avec beaucoup de scenarios différents. Mais dans aucun d'eux, Aïlin ne lui coupait l'herbe sous le pied en la présence d'Ambrine. Non décidément, rien ne se passait comme elle l'avait pensé ou espéré. Enfin, cela ne devait tout de même pas être vraiment une surprise pour lui. Ils étaient ensemble depuis 5 ans, vivaient ensemble, avaient tous les deux une situation stable et confortable, c'était la suite logique des choses, n'est-ce pas ?

Lynn prit sur elle. C'était censé être une bonne nouvelle, elle n'allait pas laisser les circonstances gâcher ça. Aussi, ajouta-t-elle avec un peu plus d'enthousiasme :
"Personne n'est encore au courant à part vous. Je voulais que tu sois le premier à le savoir et je ne pouvais pas t'annoncer ça par courrier ! Même si j'ai bien cru que j'allais finir par devoir le faire… "
Peut-être cela aurait-il été plus simple finalement. Mais bon, maintenant que cela était fait, autant aller jusqu'au bout.
"Nous nous marierons en juin. Le 25. Quelque chose de simple. Vous êtes tous deux invités, bien évidemment."
Elle voulait une petite cérémonie, même si elle savait déjà que la mère de Matthew essaierait de les faire changer d'avis dès qu'ils lui annonceraient. Elle n'était pas vraiment pressée et était déjà en train de travailler sur les faire-part. Elle ne voulait pas d'une vulgaire annonce, mais de quelque chose qui posséderait sa patte et représenterait bien les deux futurs mariés.  
Lynn avait longuement hésité avant de compter Ambrine dans le cercle restreint des invités puis avait finalement estimé qu'elle faisait à présent partie de leur petite famille reconstituée.  Ambrine était proche d'Aïlin. Plus proche que son frère ne semblait le remarquer et elle était de plus en plus convaincue qu'il fallait qu'elle évoque le sujet au plus vite avec lui. Mais plus tard, bien sûr, quand la jeune femme ne serait plus avec eux et qu'Aïlin aurait digéré un peu la nouvelle de son mariage imminent.
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMer 23 Avr - 14:24:36

Si Aïlin se rendit compte de la maladresse dont il avait fait preuve en évoquant leur frère, ce fut seulement lorsque Lynn lui répondit sèchement. Bien sûr, c'était évident qu'il aurait dû s'abstenir, mais c'était là aussi un mariage qui lui était resté en travers de la gorge. Aïlin et Lynn n'avaient, encore, pas eu l'occasion de l'évoquer, et l'alchimiste doutait même que sa sœur sache que la nouvelle Mrs Bower avait eu une aventure avec lui pendant son séjour au manoir, avant d'aller vers Torin. Malgré lui, il n'avait pu s'empêcher d'être mesquin, bien que ce ne fut pas le but recherché.
Son regard bifurqua sur Ambrine lorsqu'il sentit la main de celle-ci effleurer son avant-bras. Son sourire rassurant lui fit comprendre qu'il avait certainement eu davantage l'air tendu qu'il ne l'avait cru, car la jeune femme avait su le voir, ou le deviner. S'il se sentait aigri par la nouvelle, Bower n'avait aucune envie que sa sœur le remarque. Oh, bien sûr, elle devait s'en douter ! Mais qu'elle ne le lise pas clairement sur son visage était le mieux. Alors, pour elle, et pour Ambrine qui rougissait, mal à l'aise, il se composa un sourire radieux tandis que Lynn lui annonçait « la grande nouvelle ». Si le ton de sa sœur laissait planer le malaise, le beau sourire que lui offrit Aïlin en retour se voulait la vertu d'alléger l'atmosphère et d'y insuffler, avec un peu de chance, une touche de chaleur.  
« C'est une merveilleuse nouvelle, mes félicitations. Matthew a toujours pris soin de toi, tu dois être fière à l'idée de porter enfin son nom. » déclara-t-il dans un presque murmure, la voix douce.

Tandis que Lynn leur donnait des précisions, Aïlin cacha de nouveau ses lèvres derrière le rebord de sa tasse, buvant quelques lampées de thé. Ils étaient les premiers à apprendre la nouvelle, disait-elle, et l'envie de lui rétorquer que cela était la moindre des choses lui traversa les tripes, mais il s'abstint de tout commentaire. Il releva seulement le regard, un peu étonné, lorsqu'elle lui fit remarquer qu'elle avait cru devoir lui annoncer par courrier. Était-ce un reproche ? Les sourcils du jeune homme se froncèrent imperceptiblement.
« Nous nous marierons en juin. Le 25. Quelque chose de simple. Vous êtes tous deux invités, bien évidemment. »
Bien évidemment. Quoi que, connaissant Matthew et la haine cordiale qu'il vouait à la fratrie Bower, il n'aurait pas été étonné de se voir éloigné de la cérémonie. Aïlin ne s'attarda pas sur cette pensée négative cependant, et adressa un nouveau sourire à sa sœur. Il était flatté que celle-ci ait la délicatesse d'inviter également Ambrine. Depuis toutes ces années, c'était comme si la jeune femme faisait aussi partie de la famille, en quelque sorte, et si Lynn n'éprouvait pas le même attachement qu'Aïlin à l'égard de la Poufsouffle, elle l'intégrait, de cette façon, au cercle restreint et bien fermé des Bower.
« Si j'avais su, j'aurai sorti une bouteille de champagne plutôt que du thé, mais je crains qu'il soit de toute façon encore un peu tôt pour ça… » plaisanta Aïlin en levant sa tasse, puis en la finissant d'une traite.
Il se leva et rejoignit sa sœur, dont il prit la main. Alors, prenant sur lui, il la serra dans ses bras et lui embrassa la joue, avant de chuchoter à son oreille :
« Si tu es convaincue que c'est une bonne chose pour toi, alors je suis heureux moi aussi. » chuchota-t-il, avant de s'écarter d'elle.

Après une dernière caresse sur la joue ainsi qu'une mèche de ses longs cheveux jais rabattue derrière son oreille, Aïlin se recula de sa cadette et revint vers son fauteuil, croisant par ailleurs le regard d'Ambrine. Il lui adressa un sourire, mais ne lui cacha pas, à elle, le trouble qui agitait ses yeux bleus. Il fallait qu'il sorte, d'une façon ou d'une autre et le partager, n'était-ce qu'en silence, à Ambrine était mieux que de se contraindre au mutisme complet. Il avait su, à la façon dont elle avait touché son bras, qu'elle avait compris sa déception et l'effort qu'il faisait pour avoir l'air heureux. Ambrine avait beau être gênée, Aïlin, lui, était soulagé qu'elle soit là en soutien discret, en barrière entre ses pensées plus profondes et sa sœur. Car, devant Ambrine, il ne pouvait pas désapprouver, comme il aurait pu être tenté de le faire s'il avait été seul avec sa sœur. Il n'aurait pas même imaginé sa réaction si Matthew avait été présent lors de l'annonce. Aurait-il pu faire semblant, face à l'air excessivement fier et goguenard de Connor ? Bower en doutait sincèrement.

« Je me suis toujours douté que tu te marierai avant moi. Tu as meilleur caractère ! » sourit-il, avant de se tourner une nouvelle fois vers Lynn. « J'espère néanmoins avoir l'honneur de te conduire jusqu'à ton futur époux. Il n'approuvera peut-être pas, mais jusqu'à ce que je lui donne ta main, c'est traditionnellement sous ma protection que tu demeures. Dans notre cas, je trouve la symbolique appropriée, n'est-ce pas ? »

Restant debout, Aïlin se servit une nouvelle tasse de thé et la porta à ses lèvres, pour en souffler la surface. Celle-ci libéra un mince filet de fumée, qui s'éparpilla pour disparaître sous le souffle du jeune homme. Il bu une gorgée, trouvant un peu de réconfort dans la chaleur et l'arôme délicat du thé passant sur son palais puis coulant dans son œsophage. Assez pour maintenir cette bonne humeur censée camoufler sa contrariété et ses craintes. S'il savait que Connor prendrait soin de sa sœur, s'il n'avait pas la mauvaise foi de nier l'importance que les deux amoureux avaient pris l'un pour l'autre, il n'avait pas confiance en Connor dans d'autres domaines. Son métier d'auror avait toujours, premièrement, été un danger pour Aïlin. L'aversion qu'il éprouvait pour lui depuis qu'il avait fait sortir Torin de prison était source de dangers constants. Si Connor fouillait, il trouverait des choses à propos de son futur beau-frère que le lord n'avait pas envie de voir ressortir. S'il avait évité la prison, il avait, et largement, épongé sa dette par d'autres façons.
Aïlin était convaincu que Matthew avait l'espoir, plus ou moins assumé, que Lynn finisse par rejeter son frère. Aïlin, lui, éprouvait la crainte que Connor finisse par voir son souhait se réaliser, avec ou sans sa participation. Aussi était-ce un véritable effort, pour lui, que de découvrir sa dentition dans un sourire enjoué, sincère.
« Aurais-je le plaisir de vous avoir toutes deux à ma table pour le déjeuner ? Brady nous servira certainement quelque chose de délicieux en l'honneur de toutes ces bonnes nouvelles. Oh, parlant de repas, vous comptez organiser la cérémonie au domaine des Connor, je présume ? »
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyMer 21 Mai - 9:02:15

Un sourire sincère habilla les lèvres d’Ambrine lorsque Lynn annonça ses fiançailles avec Matthew. Elle avait envie de se lever et de sautiller jusqu’à elle pour la féliciter et lui demander des détails, poussée par la joie de l’annonce. Pourtant, elle resta solidement fixée à son siège, retenant son enthousiasme et son souffle, en attente dans le silence le plus total. Elle n’osait bouger avant de connaître la réaction d’Aïlin, tendue sur son siège, fixant Lynn et pourtant concentrée sur le souffle de Lord Bower. Quand enfin elle entendit sa voix douce, son sourire s’agrandit encore un peu et emportée par l’excitation, elle devint fébrile, applaudissant avec empressement, éloignant à peine ses mains l’une de l’autre et sans faire vraiment de bruit. Elle était ravie pour l’enchanteresse, vraiment, car Ambrine savait qu’elle était heureuse avec Matthew.

« C’est vraiment super ! Félicitations ! »

La jeune femme était flattée d’être la première à le savoir, bien qu’elle se doutait que ce n’aurait pas dû être le cas. Lynn aurait, de toute évidence, voulu l’annoncer à son frère en tête-à-tête. Elle était gênée, mais quelque part, elle avait l’impression qu’Aïlin avait consciemment obligée Lynn à en parler pendant qu’elle était là. Aussi, tout en écoutant Lynn, Ambrine jetait de fréquents regards à son maître, observant ses réactions, quelque peu nerveuse. Que cachait-il derrière sa tasse, quels insondables sentiments se dissimulaient derrière le magnifique bleu de ses yeux ?

« Nous nous marierons en juin. Le 25. Quelque chose de simple. Vous êtes tous deux invités, bien évidemment. »

Ambrine, heureuse de l’honneur que lui faisait Lynn, lui sourit, la remerciant en silence, avant de tourner le visage vers Aïlin. Est-ce qu’elle s’y rendrait avec lui, à son bras ? Déjà, elle se voyait faire les boutiques pour trouver une belle robe, de jolis talons et un petit sac peut-être, comme toutes les autres femmes. Être belle pour une belle occasion. Elle se voyait, comme dans un rêve, danser avec Aïlin au milieu des invités, parcourant la piste de danse sur le rythme d’une douce mélodie. Mais rapidement, Ambrine reprit ses esprits, avant que le rouge ne monte à ses joues. Elle s’empara de sa tasse, rit à la plaisanterie d’Aïlin et observa en silence le frère et la sœur s’enlaçant avec douceur, se demandant ce que pouvait bien ressentir son maître en ce moment. Ambrine tenta, bien en vain, de se mettre à sa place, mais les liens qui unissaient les deux Bower étaient aussi forts que compliqués. En tout cas, la seule chose qu’elle pouvait faire était d’être présente pour lui, lui rappeler que Lynn était heureuse et que c’était là le plus important. Bien sûr, il le savait déjà, mais se l’entendre dire changerait peut-être quelque chose. Et son rôle de soutien commença plus tôt qu’elle ne se l’imaginait. Le regard d’Aïlin, troublé, presque triste, lui fit comme un pique en plein cœur. Et alors que Lynn était face à elle, Ambrine ne pu que se contenter de sourire à son maître, d’un sourire chaleureux et doux, tout en tentant de faire passer par ses yeux les phrases rassurantes qu’elle ne su prononcer. L’apprentie avait pourtant envie de le prendre dans ses bras, le rassurer, le consoler, et lui rappeler qu’elle était là et qu’elle serait toujours là pour lui. Elle attendrait, bien sûr, de se retrouver dans l’intimité de leur laboratoire pour, si ce n’était l’enlacer, au moins lui parler.

Retournant aux yeux de Lynn lorsqu’Aïlin s’adressa de nouveau à elle, Ambrine les laissa parler avant d’oser poser la question qui lui trottait dans la tête.

« Il t’a demandé comment ? En grand prince avec genou à terre ? Je suis sûre que ça devait être magique ! »

Ses grands yeux bleus de petite fille brillaient, alors qu’elle s’imaginait la scène, des pétales de roses recouvrant le sol et des papillons virevoltant autour d’eux. Bon, ok, sans papillon, sinon ça fait too much. Elle n’osait pas demander à voir la bague, par pudeur et par peur de paraître cupide, mais bizarrement, la jeune femme imaginait une petite bague, discrète et très précieuse, à l’image de Lynn.

Quand Aïlin l’invita à rester manger, Ambrine hésita. Sans doute que Lynn souhaitait être seule avec son frère pour lui donner plus de détails, et tout simplement le retrouver. Mais en même temps, elle avait l’impression qu’Aïlin avait envie qu’elle reste, comme pour faire barrière entre ses sentiments et sa sœur. Elle se cacha derrière un sourire, réfléchissant à la question, avant de simplement déclarer :

« Avec plaisir ! Mais je ne pourrais pas rester longtemps, Logan ne sait pas que je suis partie ».

Voilà, là, elle jouait clairement dans les deux camps. Pas de jaloux et en plus, ça lui faisait plaisir de rester avec son maître. Il lui avait tellement manqué qu’elle aurait regretté de partir si vite.
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptyDim 29 Juin - 15:57:40

Aïlin souriait et la félicitait, mais Lynn ne pouvait s'empêcher de trouver que cela sonnait faux. l'enthousiasme d'Ambrine, lui, semblait plus sincère.
"Merci..." Répondit-elle à leurs félicitations.

Elle ne se sentait pas à l'aise, néanmoins, elle tenta de n'en laisser rien paraître et acquiesça simplement avec un petit sourire quand il déclara qu'elle devait être fière de porter enfin le nom de Matthew.

Ce qu'elle ressentait ne ressemblait pourtant aucunement à de la fierté. Elle était juste heureuse de s'unir à l'homme qu'elle aimait et qui était resté à ses côtés malgré toutes les horreurs qu'il avait découvert sur elle et sa famille. Il l'aimait au-delà de toute logique, en dépit de son histoire et de ses travers et elle lui rendait cette amour de la même façon, inconditionnellement. La seule ombre au tableau était bel et bien les relations entre les deux hommes, mais elle ne pouvait pas les blâmer pour ça.
Aïlin tenta d'alléger un peu l'atmosphère mais sans grande réussite. Ce n'est que lorsqu'il rejoignit sa sœur pour la prendre dans ses bras que cette dernière se détendit un peu. Elle sourit, les yeux légèrement embués et acquiesça doucement à sa question indirecte. Oui, c'était une bonne chose. Il l'aimait et il la rendait heureuse, c'est tout ce qui comptait.

Il retourna s'asseoir et plaisanta à nouveau, réussissant cette fois à arracher un petit rire et un rougissement à la jeune femme.

Quand il évoqua le fait de l'accompagner à l'autel, elle lui jeta un regard indéchiffrable assorti d'un sourire d'une douceur inouïe. Elle ignora posément sa remarque sur Matthew et répondit, sincère :

"Je n'avais pas imaginé les choses différemment...j'en serais ravie."

Personne d'autre n'aurait pu tenir ce rôle et effectivement, la symbolique associée était particulièrement bien choisie, quoi qu'un peu ironique quand on connaissait l'aversion des deux hommes l'un pour l'autre.

Lynn observa son frère, se demandant toujours ce qu'il pensait réellement de tout ça et trouvant finalement un certain réconfort à la présence d'Ambrine. Quels que soient ses réels sentiments, il n'en ferait pas étalage devant la jeune femme et cela rendait donc la situation plus facile à gérer pour Lynn, même si ne pas connaitre les pensées de son frère l'angoissait.

Au moins, l'apprentie semblait réellement heureuse pour elle et cela était vraiment adorable.  Lynn se mit à rire lorsqu'elle lui demanda des détails et ses yeux se mirent à briller de la même adoration et du même émerveillement que lorsqu'il lui avait fait sa demande.

"Oui, ça l'était... Cela n'aurait pas pu être plus parfait. Un vrai conte de fée !"

Elle ne voulait pas rentrer dans les détails, que son frère trouverait sans aucun doute mielleux et écœurant mais elle tendit sa main gauche à Ambrine pour que celle-ci puisse voir sa bague.

Matthew avait extrêmement bien choisi le bijou, tâche qu'il avait expliqué avoir trouvé particulièrement ardue quand c'était Lynn qui faisait les plus beaux bijoux du chemin de Traverse. Ce vil flatteur avait pourtant trouvé la bague parfaite pour Lynn et elle ne se lassait pas de la regarder.  
Aîlin les invita à déjeuner et après qu'Ambrine ait accepté, elle en fit de même :
"Bien sûr."

En revanche, la question d'Aïlin la pris de court et elle fronça les sourcils, surprise, mais pas tant que cela au fond, que son frère ne se souvienne pas d'un tel détail :

"Non, Aïlin, Matthew a vendu le domaine à la mort de son père... tu te souviens...?"

Enfin quelques mois plus tard quand il s'était remis du SDM. Ne voulant pas insister sur cet oubli douteux -après tout, son frère n'était pas toujours des plus attentif- elle ajouta :

"Nous n'avons pas encore décidé. Je commence seulement à regarder les lieux de réceptions. Je ne sais pas encore combien nous serons alors... c'est un peu compliqué. Je n'ai même pas encore regardé les robes... ! " Ajouta-t-elle à l'adresse d'Ambrine, une légère panique, contenue mais non feinte, dans la voix.

Il allait falloir qu'elle annonce rapidement la nouvelle à Lavande afin que celle-ci l'aide à s'occuper de tous les détails. En espérant qu'elle accepterait d'être sa témoin.

"D'ailleurs, Ambrine, j'imagine que je te prends un peu au dépourvu, mais, accepterais-tu d'être ma demoiselle d'honneur ?"  
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn]   Une Lady se lève avec l'aurore, c'est ainsi. [Ambrine, Lynn] EmptySam 5 Juil - 21:18:12

Tout était parfait. Du thé chaud, des mignardises, d'excellentes nouvelles. L'amour, la paix, l'accomplissement de deux êtres faits l'un pour l'autre. Aïlin aurait dû être sincèrement heureux, et il se sentait égoïste de ne pas l'être tout à fait. C'était plus fort que lui, pourtant. Il avait beau se mettre à la place de Lynn, se représenter son contentement, sa béatitude, l'excitation, l'impatience mêlée d'angoisse que suscitait sûrement son mariage prochain, il ne parvenait pas à trouver la joie pure qui devait animer le cœur de sa sœur cadette. Aïlin n'aimait pas les bouleversements et il y en avait eu trop depuis son retour. Pour peu, il aurait aimé repartir tout droit à Istanbul et se vider l'esprit pour le remplir de formules hermétiques et de magie ancestrale.
Pas un soupir, pas une mimique exaspérée ne vint pourtant trahir ses sentiments quand les deux jeunes femmes cancanèrent sur la façon dont Connor avait fait sa demande. Un détail qui intéressait nullement Aïlin. Il n'avait pas envie de savoir, ou seulement s'il y avait quelque chose à redire sur la façon dont il l'avait faite. Par plaisir de se sentir supérieur à lui. Mais une petite voix au fond de lui, lui rappela qu'il n'y aurait eu de toute façon pas de quoi éprouver pareil émotion. Le souvenir fugace de sa propre demande à l'attention de Clarisse lui passa en tête et ce fut assez pour qu'il détourne un instant le regard, en fronçant les sourcils de contrariété. Une vieille colère, chargée de rancœur, le traversa, mais il la balaya aussitôt.

Faisant fi des tourments de son cœur, Aïlin se cacha de nouveau derrière son masque d'amabilité et de douceur, pour inviter les jeunes femmes à sa table. À sa plus grande satisfaction, Ambrine consentit à rester. Bien que sa sœur lui ait manqué, il n'avait pas envie de se retrouver seul à seule avec elle. L'ambiance serait lourde et tendue dès que la Poufsouffle aurait quitté le manoir, et pour rien au monde, Aïlin avait envie de subir pareille ambiance. Lynn n'était pas dupe, et il savait qu'elle le questionnerait, d'une façon ou d'une autre, sur ses véritables sentiments. À moins qu'elle ne demeure dans un silence confus et inquiet. Dans l'une ou l'autre situation, ils devraient parler de Connor. Puis le frère devrait passer d'interminables minutes à la rassurer, à nier son aigreur, à garder le contrôle pour ne pas gâcher l'un des plus beaux instants de la vie de sa sœur. Il en avait gâché assez pour se garder d'abimer celui-là.

Le rappel de Lynn à propos du manoir Connor surprit Aïlin, qui eut un regard interloqué pour sa cadette. Il avait complètement oublié que le manoir avait été vendu, à tel point qu'il doutait même avoir été mis au courant. Sûrement n'avait-il pas, alors, écouté. L'époque où cela s'était manifestement produit avait été assez chargée en péripéties pour qu'il ne s'attarde pas sur un détail alors si dérisoire. Aujourd'hui cependant, ce détail paraissait bien plus capital. Car, si le manoir avait été vendu, c'était que Matthew avait des problèmes d'argent, ou au moins eu des dettes à éponger.
« Ah. J'avais oublié, en effet. Cela n'avait pas dû me paraître très important… » lâcha l'alchimiste, avec une certaine lenteur.
L'idée que sa sœur épouse un lord désargenté l'indisposait assez pour qu'il manque de laisser échapper une grimace. Car, pendant une seconde, il imagina l'ombre de la vénalité peser sur le mariage de sa sœur. C'était sûrement absurde, voir paranoïaque ; Matthew n'était pas de ce genre là, mais cependant, pouvaient-ils avoir décidé de se marier pour récupérer la dot de Lynn et vivre plus décemment ? Comment avait-il pu, de son côté, passer à côté d'une telle situation ? Connor avait certainement tout fait pour qu'il n'entende guère parler de l'état de leur coffre de banque. Un éclair inquiet passa dans ses yeux, mais Aïlin se tut devant Ambrine. Il ne commettrait pas l'offense de parler de choses si matérielles en présence d'autrui.

« Loin de moi l'idée de m'imposer d'une façon ou d'une autre, mais si vous l'acceptez… vous serez ici comme chez vous. Nous pourrons arranger le jardin, et rouvrir la salle de bal. Il y aura de la place et ceux qui le souhaitent pourront passer la nuit ici. Je ne m'offusquerai pas que vous refusiez, en revanche. Je peux parfaitement comprendre que cela vous déplaise. Cependant, tu peux assurer à Matthew que je serai honoré de pouvoir lui donner ta main au manoir Bower. »

D'un regard équivoque, Aïlin invita sa sœur à réfléchir à la question plutôt que de lui donner une réponse immédiate. Il savait, de toute façon, que la décision ne dépendrait pas seulement d'elle, et doutait d'ailleurs que celle-ci puisse être positive. Connor prendrait sûrement l'invitation comme une sorte de provocation, ou quelque désir du lord de contrôler, d'une façon ou d'une autre, le déroulement des festivités. Il n'en était rien cependant, et seul le désir de faire plaisir à sa cadette avait motivé sa proposition. Cela et le souci soudain qu'il s'était fait pour ses finances. La savoir dans une situation plus modeste alors qu'il était largement au-dessus de tout besoin était profondément désagréable, et il espérait s'inquiéter pour rien.

« D'ailleurs, Ambrine, j'imagine que je te prends un peu au dépourvu, mais, accepterais-tu d'être ma demoiselle d'honneur ? »
La question de Lynn à Ambrine coupa court aux pensées d'Aïlin. Son regard virevolta de sa sœur à son apprentie, et un sourire à la fois amusé et heureux ourla bientôt ses lèvres. Le geste de Lynn, certainement décidé à l'instant, touchait l'alchimiste. Ambrine était chère à son cœur, aussi chère qu'une sœur. La délicatesse de l'attention et sa symbolique n'échappèrent pas au Serdaigle, qui couva d'un regard reconnaissant la future mariée. À sa façon, Lynn intégrait Ambrine dans le cercle restreint des Bower, de ce qui subsistait de leur famille, leur clan. Quand bien même elle ne changeait rien à l'attachement d'Aïlin pour son apprentie, la sympathie de Lynn à son égard lui était particulièrement agréable. Certainement, quoi que dans un autre registre, autant que l'avait été pour Lynn l'amitié d'Aïlin et de Matthew, avant que cette amitié ne se rompe brutalement et définitivement.
Peut-être était-il temps qu'il fasse davantage d'efforts. Il savait, cependant, que la froideur de leurs confrontations venait davantage de l'auror que de lui. Matthew ne semblait prêt à faire aucune concession, semblait attendre le moment pour accuser le frère de tous les maux du monde. Il le haïssait, ne lui pardonnerait jamais d'avoir sauvé la mise de Torin. De l'avoir sorti des griffes du Ministère et de ses propres collègues.
Pour rien au monde Aïlin ne lui aurait pourtant expliqué la raison de cette aide. C'était bien trop dangereux pour lui. Et puis, il jugeait sa rancœur exagérée alors que Torin avait fait bien pire au Serdaigle qu'à Connor. Néanmoins, il devrait peut-être songer à parler plus sérieusement au fiancé de sa sœur. Au moins de sorte à ce que les préparatifs du mariage, puis la cérémonie, se passent sans tension. Pour Lynn, l'alchimiste savait que Matthew serait prêt à faire d'énormes efforts, à condition de trouver les bons mots. Remettant ce sujet à plus tard, il tourna un regard brillant vers sa protégée, et commenta, sur le ton de la plaisanterie :
« Hm, si je peux te donner un conseil, Ambrine, évite de prévoir, avec le témoin, un enlèvement pour l'amener à son enterrement de vie de jeune fille. Elle serait capable de paniquer et de vous jeter un endoloris ! »
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