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 Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMar 20 Nov - 15:23:25

C’est avec un plaisir et une joie savamment dissimulés que Lev était allé accueillir ses deux filleuls à la gare King Cross. Du haut de ses 2 mètres 8, les deux gamins n’avaient eu aucun mal à le repérer et ils avaient quitté tout les trois le quai 9 3/4, les deux adolescents se chamaillant déjà. Amusé, le géant les avait pris chacun par le col et avait transplané au manoir familial. Après avoir salué leurs parents et subi l’interrogatoire maternel, les deux gamins étaient chacun allé s’enfermer dans leur chambre pour déballer leurs affaires. Ils dînèrent tous ensemble, ce qui était devenu particulièrement rare, dans un joyeux capharnaüm qui agaça rapidement le patriarche et fit rire aux éclats Natalia. Lev lui-même se laissa à sourire face aux boutades des ado et aux rebuffades de Micha. C'était comme ça qu'il aimait les repas, animés, interminables : en famille, tout simplement.
Après le repas, Lev avait rejoint sa propre chambre et était allé s'installer à son bureau où trônait les informations qu'il avait récolté sur la jeune Akiko.
Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour découvrir les secrets de sa famille. Lev avait grimacé plus d'une fois en découvrant à qui était liée celle à qui Nikolaï voulait se confier. Le risque zéro n'existait pas, mais c'était pire que ce qu'il avait imaginé. Même si la gamine n'avait rien à se reprocher, on ne pouvait nier que son entourage, aussi peu présent dans sa vie qu'il l'était, était un obstacle et représentait un danger. Mais Lev avait fait une promesse au jeune Serpentard et comptait bien la tenir autant que possible. Il aurait bien commencé immédiatement la liste interminable de choses qu'il avait prévu avec son filleul, mais il préférait le laisser prendre l'initiative. Dès qu'il ressentirait le besoin de se mettre au travail, il viendrait vers lui, Lev en était certain.
De ce fait, il n'eut pas à attendre longtemps. Nikolaï vint glisser la tête dans l’entrebâillement de la porte et frappa timidement pour avertir de sa présence. D'un geste de tête nonchalant, Lev l'invita à entrer.
Par Svarog, qu'est-ce qu'il aimait ce gosse ! Penser à lui provoquait toujours chez le géant un sourire rempli de fierté, d'autant plus maintenant qu'il se rendait compte que le petit devenait un peu plus un homme à chaque retour au manoir. Il avait du mal à croire que le gamin allait avoir 14 ans. Il se souvenait encore du jour de sa naissance, le jour où il l'avait porté dans ses bras pour la première fois. Nikolaï était si petit qu'il tenait dans sa main gigantesque, couché sur son minuscule ventre, dormant paisiblement comme seuls les innocents savent le faire.
Et voilà que maintenant, il devait lui apprendre la dure réalité de la vie alors que tout ce qu'il aurait souhaité c'est l'en préserver jusqu'à la fin de ses jours. Mais cela n'était pas possible. Mieux valait lui faire comprendre tout ça maintenant, pour qu'il ait toutes les cartes en main le moment venu.

Ne voulant pas lui rendre les choses trop facile, il releva la tête innocemment et demanda :


- Oui ? Tu as besoin de quelque chose, Kolia ?

Il était temps que le petit prenne ses responsabilités. Amusé par l'air quelque peu embarrassé du garçon, Lev secoua la tête et le prit en pitié :

- Allez, viens t'asseoir. Autant commencer tout de suite.

Il ouvrit le dossier Akiko et poussa vers le gamin quelques uns des documents qui s'y trouvaient. Il l'observa tandis qu'il en parcourait rapidement les grandes lignes. Le regard surpris, plein d'incompréhensions et de reproches qu'il lui rendit lui serra le cœur mais il prit une voix rude pour lui répondre :


- A quoi tu t'attendais ? Si tu veux dévoiler "notre" secret à quelqu'un, cette personne ne doit plus en avoir pour toi. Tu ne peux pas te permettre de n'avoir qu'une partie des informations. C'est bien trop important pour prendre le moindre risque. C'est la première étape vers ce que tu veux.

Nikolaï devait comprendre à quel point tout ça était important. Ce n'était pas un jeu.
Devant l'hésitation de son filleul, Lev croisa les bras et déclara:


- Je te laisse encore le choix. Tu peux me rendre ces papiers sans les lire et oublier toute idée de dévoiler ton secret à qui que ce soit. Ou alors, tu prends tes responsabilités, tu fais ce qu'il y a à faire même si ça ne te plaît pas, tu lis la moindre ligne du moindre document de ce dossier. Et demain, on passe aux choses sérieuses.

Voilà, le ton était donné.
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyJeu 22 Nov - 23:26:42

-Tu montres ces photos à père et tu peux dire adieu à la vie, Kolia.

Le dernier mot, surnom soudain ironique dans la bouche d’Alekseï, fut craché avec tant de haine que Nikolaï ne sut si trembler par habitude des représailles que son frangin aimait tant à concocter lorsqu’il n’avait rien de mieux à faire que d’emmerder son petit frère ou juste laisser un sourire satisfait apparaître sur son visage, preuve de sa joie à l’idée d’avoir enfin un atout dans sa manche avec lequel faire chanter son aîné. Il finit par adopter une attitude entre-deux, jouant la carte de l’indifférence comme si les menaces du jeune diplômé ne l’affectaient nullement. Surtout que pour une fois c’était vrai d’une certaine façon. Grâce à sa collaboration fructueuse avec Kelsey, il avait désormais de quoi tenir Alekseï à distance pour les deux mois à venir. Si son frère lui faisait trop de misères, il n’aurait qu’à laisser « malencontreusement » traîner les photos compromettantes où Alekseï, malgré son engagement officiel à Angélina, se trouvait en compagnie « intime » avec d’autres jeunes femmes du château, aucun doute que leur père apprécierait la trouvaille.

Le Préfet s’était donc ainsi acheté un été en paix et, très franchement, le prix avait été risible. Sans compter que cette fois-ci après les deux mois d’été, la séparation d’avec Alekseï serait définitive. Aucun risque qu’après le fiasco de l’année précédente, son frère ait encore raté ses ASPICs, la seule question encore en suspens était quelles filières lui seraient ouvertes à l’UMA selon ses résultats et surtout si, oui ou non, il entamerait une carrière universitaire. Il s’agissait en effet là d’un sujet brûlant dans la famille puisque tout le monde savait qu’Alekseï rêvait d’entrer directement dans le business familial alors que Mikhaïl voulait que son fils obtienne d’abord un diplôme universitaire. Et c’est exactement pour cette raison que Niko lança le débat à table le soir même, au grand dam de son frère qui lui jeta un regard noir. Cependant sa mère et Lev semblaient apprécier l’ambiance soudainement survoltée au manoir. Son père nettement moins mais le jeune Serpentard s’en fichait un peu. Pour une fois qu’il pouvait mettre Alekseï dans l’embarras et pas l’inverse, il était prêt à se mettre son père à dos si besoin était. Ce genre d’occasion n’arrivait pas deux fois, il ne fallait donc pas la rater.

Le repas finit néanmoins par prendre fin ce qui causa l’apparition de deux moues soulagées identiques et fort peu discrètes chez les deux mâles Dmitriev les plus âgés, ce que Natalia ne put s’empêcher de faire remarquer et qui causa un éclat de rire tonitruant à Lev. Niko, lui, resta silencieux mais il n’en pensait pas moins. Voir les deux hommes dont il avait tant craint les sautes d’humeur toute sa vie durant avoir l’air tout simplement épuisés était certes une vue loin d’être désagréable mais, n’étant pas suicidaire non plus, il n’avait aucune intention de le démontrer de façon aussi claire que sa mère ou son parrain. Chacun ses méthodes, en effet si Natalia et Lev bénéficiaient de traitements de faveur de la peur de Mikhaïl et Alekseï, lui ne jouissait pas d’un tel privilège alors mieux valait rester sur ses gardes. Il remonta donc tranquillement dans sa chambre et s’allongea dans son lit, surpris par le silence de sa chambre qu’il trouva presque trop calme après avoir partagé son dortoir avec Isaac pendant un an. Il se décida néanmoins à profiter de ce calme inhabituel en prenant un livre pour lire en paix, ce qui était rarement possible dans son dortoir, mais son esprit n’arrêtait pas de dériver.

Depuis que Lev était venu les chercher à la gare, il ne pouvait s’empêcher de se demander si son parrain comptait tenir sa promesse et discuter avec lui des conditions pour qu’il puisse révéler le secret de leur famille à Akiko. Non pas qu’il en doutât réellement mais, étant donné que le géant n’avait rien dit depuis leur arrivée, il ne savait pas trop quoi penser. C’était dans ces cas-là qu’il aurait aimé pouvoir se distraire en regardant Cendres faire l’idiot comme à son habitude mais, fidèle à lui-même et à son caractère de rebelle, le chaton avait décidé que désormais qu’il était dans un nouvel environnement, il était de son devoir d’aller explorer ce territoire inconnu et était parti à la découverte du manoir dès que l’adolescent l’avait laissé sortir de son panier.

Finalement, après avoir relu pour la dixième fois la même page, il posa son livre sur sa table de chevet et se remit debout, bien décidé à aller se confronter à Lev. Il sortit donc de sa chambre et se rendit d’un pas ferme jusqu’au bureau de son parrain. Mais, arrivé devant la porte, il perdit rapidement de sa superbe et frappa discrètement, se demandant s’il n’était pas en train de faire une bêtise. Il savait bien que non et qu’il avait tous les droits d’être là mais c’était toujours comme ça avec Lev, le géant avait ce don de le faire se sentir comme un gamin en faute même quand il n’avait rien à se reprocher. Et le pire c’est qu’il aurait mis sa main à couper que l’adulte adorait ça, il avait fait de l’art de le taquiner sa mission dans la vie ! Bon peut-être qu’il exagérait un peu là mais pas tant que ça dans le fond.


-Oui ? Tu as besoin de quelque chose, Kolia ?

Il avait beau s’attendre à la question, les mots se bousculèrent et il s’empêtra dans ses propres explications, rougissant furieusement.


-Je venais pour Akiko … enfin j’veux dire pour discuter d’elle … ‘fin pas vraiment d’elle en tant que tel … plutôt pour lui raconter ce qu’on, enfin vous faites … Mais juste si tu as le temps bien sûr hein, sinon j’te laisse tranquille … J’imagine bien que t’as du boulot.

Il s’apprêtait déjà à faire demi-tour lorsque l’armoire à glaces l’invita à s’asseoir et il poussa un léger soupir de soulagement, prenant place sur le lit. Il fut néanmoins surpris lorsqu’une pochette lui tomba dans les mains mais, trop habitué aux manières de faire de Lev qui ne lui aurait jamais donné quelque chose d’inutile, il en entama la lecture en silence. Cependant, lorsqu’il comprit peu à peu de quoi il retournait, il jeta un regard outré à son deuxième père. Ce qu’il tenait dans les mains étaient des informations des plus confidentielles sur la famille d’Akiko, des choses que le Serdaigle ne lui avait même jamais confiées ! Bon, certes vu les problèmes sérieux de confiance qu’ils se trimballaient tous les deux ce n’était pas si étonnant que ça, mais ce n’était pas pour autant qu’il voulait tout découvrir derrière son dos. Lui aurait eu horreur qu’elle fasse la même chose. Il referma d’ailleurs le dossier violemment tandis qu’il écoutait Lev lui exposer les conditions de leur « deal » à venir. S’il voulait tout dire à Akiko, il devait d’abord tout savoir d’elle. D’un côté ça semblait juste mais de l’autre pas tellement car il ne lui demandait nullement son avis pour savoir si elle était d’accord pour cet échange d’informations des plus intimes.

Un instant, il envisagea réellement de rendre le dossier à Lev et de tout laisser tomber mais les bribes d’informations qu’il avait déjà découvertes avaient plus que titillé sa curiosité et il savait qu’il était déjà trop tard pour faire demi-tour. Il rouvrit donc la chemise et, après un dernier échange de regards silencieux avec son parrain et un soupir de circonstance, il se replongea dans la vie de sa meilleure amie. A un ou deux moments il dut réprimer un juron en découvrant l’étendue des désastres que l’aiglonne avait dû vivre, à côté sa vie semblait un conte de fées ni plus ni moins. Il se découvrit d’ailleurs un respect renouvelé pour son amie capable d’être toujours si joyeuse malgré tout ce qui lui était arrivé. Enfin, après une bonne vingtaine de minutes, il fut certain d’avoir tout retenu et se retourna de nouveau vers Lev.


-Il semblerait que le dicton dise vrai « Qui se ressemble, s’assemble », elle attire encore plus les ennuis que moi, je ne croyais pas que c’était possible, dit-il avec un sourire sans joie. Résultat, je ne sais pas vraiment si j’ai envie de lui causer encore plus d’inquiétudes en lui dévoilant mes problèmes …

Il resta pensif quelques secondes.

-En fait, non c’est faux, je crève d’envie de me décharger sur elle mais j’ai juste honte de m’appuyer sur elle alors qu’elle a clairement déjà assez à faire avec ses propres problèmes. Avant je me doutais bien que sa vie n’était pas rose, mais maintenant que j’en ai la preuve c’est encore plus dur. Est-ce que ça fait de moi une personne horrible de profiter ainsi de sa gentillesse sans vraiment lui donner d’échappatoire possible ? Sois honnête, je préfère ne pas m’engager dans quelque chose que je ne saurais pas gérer après coup.

Et il était sincère, il savait que Lev était la personne la plus indiquée pour ce genre de conseils, il avait toujours eu un mélange de pragmatisme et de sensibilité protectrice qui produisait des conseils du tonnerre. Du moins de l’avis de Nikolaï et pour le coup c’était celui qui comptait.

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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptySam 24 Nov - 19:35:15

Bon gré mal gré, le gamin se mit à lire. Plusieurs fois Lev le vit écarquiller les yeux de surprise ou d'horreur, c'était difficile à dire. Lorsqu'il reposa finalement les documents, il semblait abattu. C'était compréhensible.
La situation était particulièrement difficile.

Quand le gamin avoua finalement mourir d'envie de se décharger sur son amie mais avoir honte de vouloir le faire, Lev sourit.
Nikolaï avait bon cœur, c'était un bon gamin, il méritait de pouvoir se confier à celle qu'il considérait comme sa meilleure amie.


- Tu aurais aimé qu'elle te confie tout ça si cela avait pu l'aider, pas vrai ? Je suis sûr qu'il en va de même pour elle et que si elle ne t'a pas parlé de tout ça c'était avant tout pour ne pas t'inquiéter. Lui avouer la vérité l'aidera peut-être à te raconter elle-même ces choses-là. Ca ne peut pas être une mauvaise chose et tu arrêteras peut-être de culpabiliser. En sachant tout ça, tu pourras mieux l'épauler. Garantit-il.

Il marqua une pause avant de continuer avec la partie qui n'allait vraiment pas plaire à l'adolescent, il le savait d'avance.


- Mais, avant que tu puisses lui raconter tout ça, il y a quelque chose que tu vas devoir apprendre cet été, Nikolaï. Tu vas devoir t'assurer que si nécessaire, tu pourras récupérer les confidences que tu lui auras faites. C'est la condition sine qua non. Avant la fin de l'été, tu devras maîtriser le sortilège d'amnésie.

Il laissa les mots atteindre leur cible et continua:

- A partir de maintenant, il y aura deux règles que tu devras systématiquement respecter quand il s'agira de laisser quelqu'un approcher les plus sombres secrets de la famille : l'enquête préalable, dit-il en montrant le dossier. Et la garantie que si les choses devaient mal se passer, tu leur feras oublier ce qu'ils savent à ton sujet. Je sais que c'est une grande responsabilité que tu préférerais ne pas avoir et que tu n'as aucune envie de toucher à la mémoire des gens autour de toi. Mais il faut toujours que tu ais une solution de rechange, Kolia. Toujours.

Il voyait bien que le gamin n'était pas satisfait pour autant alors il insista, pour illustrer ses propos :

- Imagine que pour une raison où une autre Akiko panique en apprenant la vérité. Qu'elle menace de nous dénoncer aux aurors, ou qu'elle ait peur de toi. Lui faire oublier serait la seule solution.

Il voulu être plus rassurant et ajouta :

- J'ai confiance en ton jugement. Si tu l'utilises à bon escient et que tu maîtrise correctement le sortilège d'amnésie, tu n'auras probablement jamais à l'utiliser. C'est juste une garantie, une sécurité, tu comprends ?

Il récupéra les documents qu'il avait fait lire à son filleul et y mit le feu d'un coup de baguette.

- Tout ça restera entre nous. Je ferai surveiller son paternel pour s'assurer qu'il ne lui fera pas de mal. Il faut que tu comprennes qu'être lié à la Famille n'est pas toujours une mauvaise chose. Nous pouvons garantir la sécurité des nôtres et si tout se passe comme nous le souhaitons, Akiko en fera bientôt partie.

Lev se releva, signe qu'il congédiait son filleul :

- Mais nous reparlerons de tout ça demain. Tu auras déjà beaucoup à penser ce soir. Je te veux frais et dispo demain matin à 07h00. Et on ne proteste pas ! Ajouta-t-il quand le gamin se plaignit. Tu feras la grasse matinée quand tu auras accompli les objectifs que tu t'es fixé et pas avant. Allez, file, essayer d'aller dormir un peu, on reparle de tout ça demain.

Il attendit que le gamin soit partie pour quitter à son tour ses appartements où il rejoignit Micha qui l'attendait pour leur rituel quotidien. Par chance, il semblait s'être remis du repas et la bouteille à demi-vide de vodka semblait l'avoir mis dans de bonnes dispositions. Lev avait en effet eut une idée en parlant à Nikolaï de la protection des Dmitriev. Mais il fallait d'abord qu'il soumette la proposition à son patron et ami.
Cela étant, il ne se faisait pas trop de soucis, il y avait un mot magique quand il s'agissait d'amadouer le vieux mafieux : "Russie". Lui proposer d'emporter le gamin pour un petit voyage en Mère patrie pour son éducation ne devrait poser que peu de problèmes. Et s'il la jouait finement, il pourrait peut-être même faire passer ça pour l'initiation de l'adolescent, sauvant un bébé Grizzli par la même occasion et préservant encore le peu d'innocence qui resterait à son filleul.
Il avait une heure et une bouteille et demie de vodka pour y parvenir. Que la partie commence !
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMar 27 Nov - 19:59:53

Les paroles de son parrain étaient exactement celles qu’il désirait entendre et pourtant, il continuait de douter de leur réalité. Et si, malgré toutes ces belles promesses, Akiko lui en voulait de lui refourguer ses problèmes alors que les siens étaient déjà plus que suffisants ? Ou pire que se passerait-il si elle était soudainement dégoûtée de lui ? En effet, sa famille était fort similaire dans ses agissements au père d’Akiko qui, depuis la lecture du dossier sur cette dernière, avait brillamment obtenu la première place dans la liste des personnes dont l’adolescent se débarrasserait sans remords. La preuve, Mr Velon avait tenté de se débarrasser de sa fille et de Rupert -d’ailleurs en parlant de lui, il comprenait désormais mieux cette impression désagréable qu’il avait eu la première fois qu’il l’avait recroisé en septembre- et Mikhaïl, lui, avait participé à l’élimination des partisans politiques de ses associés en s’en prenant à des innocents. Mises côte à côte ces deux actions se valaient. La seule véritable différence était qu’Akiko n’avait aucun lien -si ce n’est biologique- avec son paternel, alors que lui en savait déjà trop à son goût sur les activités familiales.

Néanmoins, malgré tous ses doutes et inquiétudes, il savait déjà qu’il irait jusqu’au bout de cette histoire, il était désormais trop tard pour faire demi-tour, il continua donc d’écouter Lev sans faire de remarques. Jusqu’à ce qu’il évoque ni plus ni moins que les sortilèges d’Amnésie. Parce que le mot avait beau n’avoir pas été prononcé, il n’était pas idiot, il avait parfaitement compris de quoi il retournait. Il ne put donc retenir une moue franchement désapprobatrice. S’il y avait bien une chose dont il avait horreur c’était qu’on joue avec son esprit alors l’idée de faire la même chose à la personne dont il était probablement le plus proche, sa mère et Lev mis à part, ne l’amusait mais alors pas du tout. Et les explications suivantes de son parrain ne firent rien pour apaiser ses esprits.


-Imagine que pour une raison ou une autre Akiko panique en apprenant la vérité. Qu'elle menace de nous dénoncer aux Aurors, ou qu'elle ait peur de toi.


Alors ça c’était ce qu’il appelait du remontage de moral de première catégorie … Franchement sur ce coup, Lev avait fait fort. Il tentait de le ramener à ses vues ou de lui faire prendre ses jambes à son coup à lui renvoyer ainsi ses pires angoisses à la figure, là ? Il s’y voyait déjà : Akiko le regardant avec horreur ou pire encore avec crainte …

-Lui faire oublier serait la seule solution.

Oh oui définitivement la solution de rêves : vous avez des problèmes relationnels ? Effacez la mémoire de vos amis et vos ennuis disparaîtront aussi vite qu’ils ne sont apparus, la bonne blague ! Si jamais il en arrivait là, il ne savait pas s’il serait capable de regarder à nouveau Akiko en face. Probablement pas. Il n’avait jamais été bon pour jouer la comédie avec les personnes qui comptaient avec lui alors faire comme si de rien n’était lui pèserait sûrement trop. Il recourrait donc probablement à la solution radicale de casser net leur relation quitte à ce qu’elle ne comprenne pas et lui en veuille, au moins ce serait plus facile que de vivre avec la culpabilité le rongeant de l’intérieur.


-J'ai confiance en ton jugement. Si tu l'utilises à bon escient et que tu maîtrise correctement le sortilège d'amnésie, tu n'auras probablement jamais à l'utiliser. C'est juste une garantie, une sécurité, tu comprends ?

La voix de Lev le tira de ses réflexions moroses et il dut retenir un rire sarcastique. Il avait confiance en son jugement ? Et bah ça en faisait un sur deux, c’était déjà ça. Néanmoins, il était assez mature pour savoir que le cynisme ne le mènerait nulle part -encore moins en présence de son parrain-, il se contenta donc d’hocher la tête en silence, approuvant ainsi la nécessité des faits sans pour autant exprimer son accord de principe. C’était juste une de ces choses qui « devaient être faites » comme avait l’habitude de dire son grand-oncle paternel quand il était petit et que les réunions familiales dont sa mère raffolait tant avaient encore lieu. A vrai dire, au moins le déménagement en Angleterre avait eu l’avantage de lui faire éviter le renouvellement de ces soirées d’un ennui mortel que représentaient le rassemblement d’un bon groupe de rabat-joie tous là pour se faire mousser en public.

Lev brûla ensuite les documents d’un simple coup de baguette et Nikolaï ne put s’empêcher de penser que c’était également la dernière partie de son enfance qui partait en fumée avec ce dossier. Après tout, il aurait bientôt quatorze ans et son père ne le répétait que trop souvent : « à quatorze ans, on devient un homme ». Personnellement, l’adolescent aurait payé cher pour rester enfant plus longtemps mais on ne lui donnait pas vraiment le choix alors il se contenterait d’user au maximum des avantages que sa position particulière lui offrait. Comme le disait si bien Lev, son appartenance à la famille Dmitriev lui offrait certains avantages non négligeables et s’il devait souffrir le poids de son nom de famille, il ne se priverait pas pour profiter honteusement des options qui s’ouvraient à lui. Sa voix se fit donc glaciale et son regard désobligeant.


-Le surveiller ? Seulement ? Un accident est pourtant si vite arrivé …

Il savait bien que sa proposition était totalement déraisonnable étant donné l’influence du père d’Akiko mais rêver -même de vengeance- n’avait jamais fait de mal à personne. Et puis, il faisait partie d’une famille qui avait fait des « accidents » son business, alors on ne pouvait décemment pas lui reprocher de prendre en main son héritage. D’ailleurs, Lev ne releva même pas ses propos et se contenta de le congédier dans les règles de l’art non sans lui préciser qu’il se devait d’être prêt à sept heures pétantes.

-Quoi ? Sept heures ! Mais …

Il n’eut pas le temps de préciser que c’était inhumain de se lever si tôt pendant les vacances, qu’il avait du sommeil à rattraper de ses rondes de nuit et, que, raison principale, il ne voyait pas pourquoi il devait se lever à l’aube pour quelque chose qu’il n’avait pas vraiment envie de faire que son parrain le mettait déjà à la porte, gentiment mais fermement. Maudite soit la force physique de ce type ! Nikolaï aurait bien continué à protester juste pour le plaisir de protester mais une fois qu’il se retrouva avec la porte fermée devant le nez, il se dit que ça ne servirait pas à grand-chose et prit la direction de sa chambre en grommelant comme tout bon adolescent contrarié.

---------

Il dormit peu et mal. Il avait beau avoir pris une décision, il était loin d’être convaincu que ce soit la bonne et, si Lev n’avait pas eu assez de confiance pour deux, il aurait probablement fini par oublier toute l’affaire. Il se prépara néanmoins, profitant avec délectation de pouvoir utiliser la douche aussi longtemps qu’il lui plaisait sans qu’une voix quelconque se plaigne qu’il prenait trop de temps et qu’il n’était pas tout seul dans le dortoir. Il se dirigea ensuite vers les cuisines pour faire les yeux doux à Galina. La vieille cuisinière avait toujours eu un faible pour lui et il comptait bien en profiter. Il avait pris trop de temps pour prendre de sa douche et, désormais, s’il ne voulait pas arriver en retard ou le ventre vide au rendez-vous avec Lev, il fallait qu’il récupère un encas à emporter. C’est donc avec trois blinis dans la main et un autre dans la bouche qu’il arriva dans le bureau de son parrain.


-B’jour, déclara-t-il ainsi la bouche pleine en guise de salut.
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyJeu 29 Nov - 21:12:47

Les choses s'étaient mieux passées que Lev ne l'avait craint. Bien sûr, Nikolaï n'était pas enchanté, mais contrairement à ce qu'avait envisagé Lev, il n'avait pas faire marche arrière. C'était courageux de sa part et le mafieux était heureux de constater l'opiniâtreté de son filleul quand il désirait vraiment quelque chose. Le gamin n'était pas encore convaincu et redoutait sûrement ce que Lev lui avait prévu, à juste titre, mais il s'y plierait et c'était le principal.
Quand Nikolaï le rejoignit le lendemain matin, la bouche encore pleine, le géant retint un soupir. Peut-être n'allait-il pas y mettre tant de bonne volonté que ça…


- Tu es en retard. Gronda-t-il pour tout salut, espérant ainsi capter l'attention du Serpentard. Assied-toi.

Il n'était plus temps de plaisanter. Les choses sérieuses commençaient. Maintenant.

- Le sortilège d'amnésie demande beaucoup de concentration. Tu ne dois penser qu'au souvenir que tu veux effacer. Si jamais tu te mets à penser à autre choses tu pourrais faire des dégâts irréparables !

Il posa un livre épais devant son filleul:

- Voici la théorie. L'histoire du sortilège, ses origines, son fonctionnement, ses limites. Tout ce qu'il y a à en savoir ce trouve la dedans. Je veux que tu ais finis de le lire d'ici une semaine et que tu le relises encore et encore jusqu'à en connaître chaque mot. On s'occupera de la pratique un peu plus tard cet été. Avant ça, il faut que je te parle de quelque chose…

Son plan avait été un succès et la veille au soir il avait obtenu l'accord de Micha pour faire les choses à sa manière, mais ce n'était pas une raison pour épargner le gamin immédiatement. Aussi, il prit un air grave et croisa les mains sur son bureau:

- J'ai parlé à ton père au sujet de ton anniversaire. 14 ans, tu sais ce que ça signifie…
déclara-t-il d'un ton plein de sous-entendus.

Cela voulait dire cérémonie d’entrée dans l’âge adulte et tout ce que cela impliquait. Nikolaï devait en faire des cauchemars rien que d'y penser.

- Ton père m'a informé de ce qu'il comptait te faire faire pour ton rite de passage…

Bon, ce n'était pas très tendre de sa part de jouer ainsi avec les nerfs du gamin, mais cela lui mettrait peut-être un peu de plomb dans la tête.
Il attendit encore un peu avant de lâcher le morceau:


- Tu vas devoir tuer un bébé Grizzli.


Il aurait presque rit de la réaction de Nikolaï si elle n'avait pas été aussi prévisible. Bizarrement, Lev arrivait à s'attendrir de ce que pour d'autres il aurait appelé de la faiblesse. Mais ce n'était pas ce que cela dénotait chez le Serpentard. C'était quelque chose de plus noble, de plus beau, ce quelque chose qui rendait ses liens avec la mafia si intolérables pour l'adolescent. Ce quelque chose sur lequel comptait travailler Lev pour que son filleul accepte enfin qui il était.
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptySam 1 Déc - 21:47:39

-Tu es en retard.

Même pas vrai d’abord ! Il était tout juste … sept heures et trois minutes. Дepьмо. Pour n’importe qui de normalement constitué ces trois petites minutes de rien du tout n’auraient pas compté, la personne ne les auraient probablement même pas remarquées, allant peut-être même jusqu’à vanter la ponctualité du Serpentard, mais Lev n’était pas normalement constitué, et ce dans tous les sens de l’expression. Le géant était la personne la plus ponctuelle que Nikolaï connaissait et ce tout en ayant été élevé dans une famille qui élevait la ponctualité au rang des valeurs suprêmes. Le préfet réprima donc un juron et avala ses blinis à la vitesse de l’éclair, tout en se préparant mentalement à ce qui allait venir. Son parrain n’était pas connu pour faire les choses à moitié, alors il était certain que maintenant qu’il s’était mis dans la tête de lui apprendre le sortilège d’Amnésie, il ne le laisserait plus prendre de repos tant qu’il ne le maîtriserait pas les yeux fermés. Sur le coup, ça le fatigua d’avance mais il était désormais trop tard pour faire demi-tour. Et puis le jeu en valait la chandelle si en échange il pouvait enfin se décharger du secret qui pesait sur son amitié avec Akiko depuis deux ans qu’ils se connaissaient. Il en avait marre de lui mentir par omission en permanence, s’il devait souffrir un peu cet été pour se sentir mieux après, ainsi soit-il.

-Le sortilège d'amnésie demande beaucoup de concentration. Tu ne dois penser qu'au souvenir que tu veux effacer. Si jamais tu te mets à penser à autre choses tu pourrais faire des dégâts irréparables !

Bon bah si avant il était concentré, maintenant Lev avait sa totale et indivisible attention. Bizarrement l’idée de faire des dégâts irréparables dans la psyché d’Akiko ne l’attirait pas tellement. Par contre dans celle d’Alekseï … Bref. Il prit le livre ou plutôt le pavé -appelons un chat un chat et un pavé un pavé- des mains de son parrain. Avoir fini ce monstre pour dans une semaine ? Euh ok pourquoi pas, il aimait lire ça ne poserait donc pas de problèmes. Par contre le connaître par cœur, il n’allait pas falloir rêver non plus, il n’y avait pas écrit « faiseur de miracles » sur son front et s’il était plutôt fier de sa mémoire, il n’irait pas jusqu’à considérer possible pareil exploit. Peu importait le nombre de fois qu’il le relirait il était tout bonnement impossible de retenir la moindre ligne des facilement sept-cent pages que le livre devait contenir. Et pour autant qu’impossible ne fut pas Dmitriev comme aimait à le répéter son père quand il avait un peu trop forcé sur la vodka tout le temps quoi, Nikolaï était prêt à changer de nom de famille sur ce coup-ci parce qu’il était positivement certain d’être incapable de tout retenir. Il devait y avoir un million de détails qu’il finirait par oublier au bout d’un moment dans ce fameux bouquin. Pour autant qu’il s’efforce, tout le monde avait une limite et la sienne serait atteinte avant la fin du livre il en était sûr. Enfin, avec un peu de chance, toutes les précisions techniques sur l’histoire du sort seraient moins importantes que retenir très précisément les mouvements de baguette à effectuer et les gestes, mots et pensées à éviter pour ne pas se retrouver avec un légume sur les bras au lieu d’une victime ayant simplement oublié ce qu’on voulait qu’elle oublie. Il n’eut cependant pas le temps de se perdre en conjecture car Lev changea immédiatement de sujet.

-Avant ça, il faut que je te parle de quelque chose…


Bizarrement, il ne la sentait pas celle-là … Le ton annonçait une catastrophe imminente …

-J'ai parlé à ton père au sujet de ton anniversaire. 14 ans, tu sais ce que ça signifie …

Ouh là là, ce n’était plus une catastrophe c’était un cataclysme à ce niveau-là ! La f**** « cérémonie de passage à l’âge adulte » que sa famille de débiles avait mis en place il y avait de cela des générations et que son père se faisait un plaisir de poursuivre. Vie de m***
!

-Ton père m'a informé de ce qu'il comptait te faire faire pour ton rite de passage …


Rien à faire, je veux pas savoir, lalalalala ! Un instant il envisagea de se boucher les oreilles juste pour ne pas entendre la sentence mais Lev le prit de vitesse et prononça les mots fatidiques.


-Tu vas devoir tuer un bébé Grizzli.


What …

the …

Fuck ?!!!! Même pas en rêve ! Son père avait-il fini par perdre les derniers neurones que la boisson ne lui avait jusque-là pas encore grillés ? Parce que s’il pensait sincèrement qu’il allait faire de lui un meurtrier, il pouvait toujours courir. Et pas seulement un meurtrier un put** d’infanticide qui plus est ! Lorsqu’il reprit enfin suffisamment le contrôle de la situation pour refermer la bouche et être capable d’articuler trois phrases, il se lança alors dans une diatribe enflammée. Il ne s’était jusque-là jamais opposé directement à Mikhaïl mais sur ce coup-ci, il n’hésiterait pas. Il y avait des choses tout bonnement inacceptables, peu importe qu’il craigne son père comme la peste ou pas, il ne tuerait pas un bébé grizzli juste pour lui faire plaisir, un point c’est tout.


-Hors de question. Tu peux lui dire tout net de se mettre son idée là où …


Il s’arrêta en plein milieu de sa phrase se rendant compte à qui il s’adressait, rougissant légèrement, mais reprit aussitôt.


-Bref tu peux lui dire que je ne le ferais pas. Et s’il veut que je le lui explique de vive voix très bien. D’façon il fallait bien qu’il découvre un jour que je n’avais aucune envie de suivre ses règles, ça me donnera l’occasion de lui dire tiens ! Assassiner un ourson innocent ? Et puis quoi encore ? Il m’a pris pour qui ? Mais dans le fond ça m’étonne même pas, c’est bien lui qui a trouvé important de nous faire tatouer le blason familial à ONZE ans ! Je te raconte pas les regards que je me suis tapé dans le dortoir la première fois qu’ils l’ont vu le fichu tatouage ! Je …

Et voilà, il recommençait à s’énerver contre Lev alors que la personne à qui il voulait gueuler toute sa frustration c’était son père. Fichues hormones adolescentes ! Quoi ça n’avait rien à voir et ben … rien à faire d’abord ! na
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyDim 2 Déc - 11:16:46

La réaction de son filleul l'aurait fait rire si elle n'avait pas été si prévisible. Il dut tout de même réprimer un sourire et se contenta de l'observer s'agiter d'un air grave.
Il comprenait la colère et la frustration du gamin. Mikhaïl était tout sauf un tendre et même Lev trouvait ses méthodes extrêmes, surtout en ce qui concernait ses enfants. Le fameux tatouage en était l'une des manifestations les plus impressionnantes. Lui-même ne s'était fait tatouer le blason familial que lorsqu'il était devenu le bras droit de Micha, en hommage à la famille qui l'accueillait. Il se souvenait encore avoir consolé le petit pendant des heures après ce moment douloureux. Alekseï au même âge, l'avait arboré fièrement, comme toute chose qui pouvait rappeler qui il était et ce qu'il était censé devenir. Même Lev, qui les aimait pourtant tous les deux, ne pouvait s'empêcher de constater à quel point les deux frères étaient différents. Et si sa préférence allait au plus jeune, c'était justement à cause de son caractère plus humain, quoi que aussi endiablé et buté que ceux des autres membres de sa famille.


- J'étais sûr que tu allais dire ça. Répliqua finalement Lev quand le mioche arrêta de beugler.

Il retint un rire moqueur devant l'air courroucé de l'adolescent et lui jeta un regard perçant, l'une des rares choses qui pouvaient encore faire taire Nikolaï ou son frère. Par Svarog, il espérait que cela durerait encore longtemps. Ayant vu venir de très loin le refus du Serpentard et ayant voulu lui éviter une confrontation houleuse avec son père, Lev avait pris les devant. Il était temps de lui expliquer ce qu'il avait fait.


- Bon et si je te disais que j'ai peut-être un moyen pour éviter ça sans que tu ais besoin d'affronter ton père ?

Malgré ses airs bravaches, Nikolaï n'avait au fond aucune envie de se mesurer à Mikhaïl, Lev en était conscient. La colère le faisait toujours parler trop vite, comme son père, et il regrettait par la suite de s'être emporté. De toute façon il n'était pas encore prêt.

- Je lui ai proposé qu'à la place, je t'emmène quelques jours revoir la mère patrie. Et il n'a pas eu l'air contre… qu'est-ce que tu en dis ? Juste toi, moi et cette bonne vieille Russie.

Il ajouta, l'air de rien :

- Bien sûr, ce n'est peut-être pas aussi excitant qu'affronter un bébé Grizzli à main nu, mais c'est toi qui voit… je ne veux rien t'imposer !

Cette fois, il lui sourit. Ce petit voyage serait l'occasion pour Nikolaï de renouer avec ses racines et l'histoire de sa famille. Lev comptait bien profiter de cette escapade pour montrer au gamin l'envers du décor. S'il ne voyait que le côté négatif des affaires de son père, Lev lui montrerait que dans l'ombre, ils œuvraient également pour le bien. En dépit de son travail, Lev avait toujours essayé d'aider les gens et poussé Micha à en faire de même. La loyauté ne s'achetait pas avec de l'argent, la vraie fidélité venait du cœur et il le comprenait sûrement mieux que personne.
Il était temps maintenant que Lev amorce ses plans pour l'avenir du Clan. Et cela commençait par rallier Kolia à sa cause.
Il avait un été pour cela, après il serait trop tard. A chaque rentrée à Poudlard, il perdrait un peu d'influence sur le plus jeune, comme il en perdait déjà avec Alekseï. Il n'était pas certain de pouvoir changer les choses, mais un terrible pressentiment lui nouait les tripes à chaque fois qu'il pensait à l'avenir et imaginait l'héritier Dmitriev au pouvoir.
Il devait tenter quelque chose, même si c'était en secret, même si c'était sûrement voué à l'échec.
Il n'était pas encore trop tard.
Mikhaïl n'était pas près de céder sa place et d'ici là les choses pouvaient changer. D'un côté, il tenterait de mettre un peu de plomb dans la tête à l'aîné et de l'autre, il ferait son possible pour que Nikolaï désir prendre ses responsabilités et tente de faire face à son frère. A défaut de prendre sa place, si le plus jeune concédait à avoir un rôle de conseiller auprès d'Aleksaï, il parviendrait peut-être à limiter les dégâts.
Lev entrevoyait mille et un scénarios possibles. Mais dans tous les cas, il fallait avant cela que Kolia voit la mafia d'un nouvel œil. Si Lev échouait, Nikolaï finirait par couper définitivement les ponts dès qu'il atteindrait sa majorité. Et il n'y avait qu'une solution pour éviter ça : s'il pouvait voir la Famille comme la voyait Lev, ce dernier était certain qu'il ne la laisserait pas sombrer aux mains de son aîné. Et pour une fois, leur animosité pourrait peut-être bien lui servir. Mais ils n'en étaient pas encore là…
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyJeu 6 Déc - 19:02:51

J’étais sûr que t’allais dire ça, gnagnagna … Au lieu de se foutre ouvertement de sa gueule, pourquoi il n’usait pas de son influence sur son père pour changer quoi que ce soit à la situation ? C’est ce que tout parrain digne de ce nom se devait de faire après tout. Ou pas, peut-être était-ce juste ce que tout filleul profiteur rêvait de voir son parrain faire mais le problème était le même. Lev était la seule personne en ce bas-monde -avec peut-être Natalia de temps à autres- à réussir à faire changer Mikhaïl d’avis, alors Nikolaï considérait normal d’espérer que son parrain intercède en sa faveur de temps à autres. Surtout qu’il l’avait déjà fait, alors qu’était un petit effort de plus ? Le seul problème dans toute cette histoire était que maintenant qu’il avait fait tout un speech sur comment il était assez grand et fort pour affronter son père seul, son ego ne le laisserait jamais aller quémander l’aide de Lev. Idiot mais véridique.

-Bon et si je te disais que j'ai peut-être un moyen pour éviter ça sans que tu ais besoin d'affronter ton père ?

En entendant ces paroles, l’adolescent hésita entre sauter au cou de son père de substitution et lui dire quelques mots bien sentis. Fallait-il vraiment qu’il joue comme ça avec ses sentiments s’il avait déjà une solution de prête dans sa manche ? Crétin de sadique ! Enfin, étant donné que son image de mec calme et posé en pâtirait dans les deux cas -à condition de considérer qu’après sa perte de contrôle, cette dernière existât encore bien entendu-, il choisit de ne rien dire et se contenta d’accorder toute son attention au mafieux. Tout ou presque s’annonçait mieux que de se battre à mort contre un animal sauvage.

-Je lui ai proposé qu'à la place, je t'emmène quelques jours revoir la mère patrie. Et il n'a pas eu l'air contre … qu'est-ce que tu en dis ? Juste toi, moi et cette bonne vieille Russie.


Vicieux. Il aurait dû y penser lui-même, son père avait un faible pour leur pays d’origine et le simple mot de Russie avait le don de le mettre dans de bonnes conditions. Niko ne put donc s’empêcher de jeter un regard appréciatif à son parrain, constatant qu’il pouvait être diablement manipulateur lorsqu’il le désirait. Par contre, lorsqu’il le provoqua de nouveau, il faillit foncer la tête la première dans le piège mais se retint à temps. Non, cette fois-ci Lev ne jouerait pas avec ses sentiments aussi facilement, il avait plus de self-control que ça. Il plissa donc légèrement les yeux, dans une mine faussement contemplative et fit semblant de peser le pour et le contre :

-Bébé grizzli … vacances en Russie … bébé grizzli … vacances en Russie …

Il se tourna vers Lev avec une expression exagérément apologétique.


-Non là je suis désolé, c’est pas que je t’aime pas hein, rien à voir, mais … tu manques de répondant. A ton âge, c’est plus ce que c’était. Un ourson, au moins là y’aura une véritable excitation. Mais surtout le prends pas mal, je t’aime même avec tes années en trop.


Un sourire innocent vint alors décorer son visage et il évita de justesse une tape sur la tête de Lev. Ce dernier ne tarda cependant pas longtemps à le rattraper et employa des techniques hautement répréhensibles pour le faire retirer ses propos. C’est qu’un homme d’honneur n’attaque pas un adolescent pesant la moitié de son poids, même en faisant attention à ne pas le blesser, c’est tout bonnement injuste ! Niko ne put donc rien faire d’autre que de se rendre, essoufflé mais une lueur amusée dans le regard lorsque Lev menaça de ne pas l’emmener du tout.

-Ça va, ça va, je me rends ! Vraiment, aucun humour ces vieux. Mais comme on dit, il n’y a que la vérité qui blesse.

Oui, il n’avait pas pu s’en empêcher de le rajouter, il était un Serpentard après tout. Le Choixpeau ne faisait jamais d’erreur, vous vous souvenez ? D’où le fait que passer sur l’occasion de titiller encore plus Lev quand il savait parfaitement que le géant ne se sentait nullement gêné par ses fausses accusations aurait été tout simplement criminel. Et puis, le simple fait que Lev ait été capable de le dominer en moins d’une minute prouvait bien que tout son blabla sur la forme physique de son parrain n’était que ça justement : du blabla. S’il y avait une chose qu’on pouvait dire sur la condition de Lev, c’était uniquement qu’elle était excellente pour un homme de son âge. Enfin, s’amuser un peu ne faisait de mal à personne, non ? En tout cas, Niko, lui, adorait ces moments de complicité avec Lev. D’où le fait qu’il n’hésitait pas à les provoquer lorsque ce dernier semblait d’humeur. Et puis, devait-il rappeler que cette fois-ci c’était Lev lui-même qui avait commencé ?

Une fois de nouveau debout, il épousseta sa robe et demanda, avec une lueur excitée dans le regard.


-Et donc, c’est quand qu’on part ?

Quoi, les adultes n’étaient pas les seuls à avoir le mal du pays après tout !
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyDim 13 Jan - 9:50:20

Lev s'était attendu à une réaction plus enthousiaste du gamin et sûrement l'aurait-il eu s'il ne l'avait pas taquiné sans pitié quelques instants plus tôt. Au contraire, Nikolaï fit mine de réfléchir avant de prétendre que Lev se faisait vieux et que l'ourson représentait finalement un défi plus intéressant.

- Ha oui ? Je vais te montrer si je suis trop vieux !

Il essaya de mettre une baffe amicale au serpentard mais il l'esquiva. Il en fallait cependant davantage pour décourager le mafieux. Se redressant de toute sa taille, il rattrapa le petit impertinent en moins de temps qu'il ne faut pour dire Quidditch et commença une séance de torture comme il en avait le secret, mêlant chatouillis, pincements et petits claques jusqu'à ce que son adversaire rende enfin les armes, à peine quelques secondes plus tard. Lev prit un air suffisant et ignora superbement la dernière pique de son filleul.
Il était peut-être vieux mais tant qu'il pouvait mettre Nikolaï et Alekseï au tapis, tout irait bien.

Nikolaï se releva en époussetant sa robe et demanda, avec une excitation difficilement contenue, quand est-ce qu'ils partaient.

Lev prit son temps pour répondre et haussa les épaules, amusé:

- Dans deux jours. Enfin, si ton père ou moi ne changeons pas d'avis d'ici là...

Il n'allait pas laisser le gamin s'en tirer aussi facilement. En attendant leur départ, il aurait intérêt à être tout sucre tout miel avec son vieux parrain s'il ne voulait pas risquer que le voyage soit annulé. Ha comme c'était bon un peu de chantage et de manipulation !

- Tu as jeté un coup d’œil au livre que je t'ai donné hier ?

Il était temps de revenir sur l'une des conditions pour dévoiler son secret.

- Je sais que c'est un sort de haut niveau, mais j'ai toute confiance en tes capacités. Mais pour y arriver, il faut que tu arrêtes de considérer l'amnésie comme quelque chose de mauvais. D'ailleurs des médicomages spécialisés l'utilisent pour apaiser les souffrances psychologiques de certains patients. Parfois, oublier est une bonne chose, Nikolaï. Si tu t'entraînes à contrecœur tu n'y arriveras jamais. Je veux que tu me trouves cinq situations pour lesquelles lancer un sort d'amnésie pourrait être bénéfique. Essaye de mettre de côté tes aprioris et réfléchi à la chose posément, d'accord ?

Il attendit patiemment que le serpentard réfléchisse à la question et acquiesça lorsqu'il énuméra quelques bonnes raisons:

- Est-ce que tu comprends pourquoi il faudra l'utiliser si la réaction d'Akiko n'est pas à la hauteur ? Ce n'est pas seulement pour notre sécurité, car d'après ce que j'en ai vu, elle a l'air de tenir à toi et je ne pense pas qu'elle nous dénoncerait. Mais si elle n'était pas prête à entendre cette vérité, elle serait dangereuse pour elle aussi. Je veux que tu maîtrises ce sort pour l'utiliser, mais seulement en dernier recours. Avant cela, je sais que tu as des arguments percutants. Je te l'ai dit hier et je te le redis, ton jugement fera la différence. Je pense que tu n'auras jamais besoin de t'en servir, ou du moins je l'espère. Force-toi à essayer de voir les choses d'un point de vue différent du tien. Tu verras, il y a toujours plusieurs facettes à une même situation ou à une même personne. Rien n'est tout blanc ou tout noir. Pas même les activités de la Famille.

Il se répétait car il savait que Nikolaï aurait besoin de temps, et de preuves, pour assimiler tout ça. Leur voyage en Russie en serait l'occasion. Son laïus terminé, il se leva et fit signe à son filleul de le suivre :

- Viens, je vais te montrer quelque chose.

Ils quittèrent la villa pour se rendre dans le garage. D'un geste de sa baguette, Lev révéla la présence d'une caisse aussi haute que le serpentard. A travers ses barreaux, on pouvait apercevoir le bébé Grizzli d'une taille déjà impressionnante. Pour l'instant il dormait, et c'était aussi bien.


- J'ai réussi à négocier avec ton père. Toi et moi allons profiter de notre voyage pour rendre sa liberté à ce grand gaillard !

Il observa la réaction du gamin et sourit. Il était soulagé qu'il n'ait pas à se battre contre l'animal. Nikolaï prétendait être dur, mais il avait un grand cœur, comme Lev, au fond.

- Bon allez, file, je te laisse la journée pour profiter un peu de tes vacances, mais débrouille-toi pour avoir fini de lire le premier chapitre du bouquin, et rejoins moi au bureau en fin d'après-midi.

Lev avait pas mal d'activités prévues pour la journée, mais présentement, il allait sortir Alekseï du lit et l'envoyer chez son père, comme Micha l'avait demandé. Le programme de l'aîné était déjà établi pour les semaines à venir : il allait suivre son père dans ses affaires courantes. Et contrairement à ce qu'on pouvait imaginer, on se levait tôt dans la Mafia.

Lev allait se faire un plaisir de réveiller son autre filleul en fanfare.


****

- Fais bien attention ! Recommanda Natalia pour la énième fois en serrant son fils dans ses bras. Écoute Lev, d'accord ? Surtout pas d'imprudence.

Elle vint également embrasser le géant:

- Prends bien soin de mon fils. Lui murmura-t-elle à l'oreille. Et de toi.

Il acquiesça. La confiance que Micha et elle lui portait était sans limite. Ce voyage seul, aussi loin, avec leur plus jeune fils en était encore la preuve.

- Ne t'inquiète pas, tout se passera bien. On te donnera des nouvelles, d'accord ? Et on te ramènera un petit souvenir. Promit-il

Ils avaient déjà fait leurs adieux à Micha et Alekseï un peu plus tôt dans la matinée et il était maintenant temps d'y aller. Lev se tourna vers Nikolaï et donna ses consignes :

- Tu t'accroches à moi et tu me lâches pas, c'est clair ? Le transplanage d'escorte secoue un peu. Prévint-il, amusé.

Micha et lui avaient en effet pris les paris sur la résistance de l'estomac du gamin à ce petit voyage.


- Tu es prêt ? Tu as des questions de dernière minute avant qu'on y aille ?

Ils firent un petit signe à Natalia et Lev croisa le regard du gamin:

- Alors, c'est partit !
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMer 16 Jan - 14:07:34

S’ils ne changeaient pas d’avis ? Mais … mais … c’était hautement répréhensible de recourir ainsi au chantage ! Lev aurait dû avoir honte de ses méthodes. Malheureusement, à croire le sourire satisfait qui adornait ses traits, c’était loin d’être le cas. Loki maudisse les vieux loups qui savaient user de leurs atouts à souhait. Maintenant, avec cette menace à peine voilée pesant sur lui, il allait devoir se tenir à carreaux pendant les deux jours à venir. Oh je vous vois venir, vous allez me dire qu’à Poudlard, il y arrivait sans problème. Sauf que Poudlard c’était Poudlard et la maison c’était la maison. Ne pas pouvoir provoquer Lev pendant deux jours entiers allait être nettement plus difficile que jouer les préfets irréprochables toute l’année durant. Car il connaissait le géant depuis toujours et avait longtemps auparavant pris l’habitude de le taquiner en permanence, surtout que le mafieux se faisait un plaisir de lui rendre la pareille et avec les intérêts je vous prie. Enfin le pire serait sûrement de supporter l’air triomphant de son parrain pendant ces quarante-huit heures. A tous les coups, il n’allait pas le laisser en paix, se plaisant à remuer le couteau dans la plaie. Ça allait être long …

Ou peut-être pas tant que ça maintenant qu’il se souvenait qu’il avait un sort de septième année à maîtriser d’ici la fin des vacances. Et dire que s’il y arrivait, il ne pourrait jamais s’en vanter à qui que ce soit, c’était limite rageant. Mais bon, l’effet de surprise serait totalement ruiné s’il prévenait Akiko de ce qu’il pouvait lui faire. Réprimant un soupir, il hocha donc la tête lorsque Lev l’interrogea pour savoir s’il avait ouvert le livre. Il l’avait en effet feuilleté avant d’aller se coucher et en était arrivé à la conclusion qu’il allait y passer son été et que, qui plus est, si une bonne dose de chance ne lui était pas allouée, il n’était pas certain d’y arriver. Enfin, si c’était la seule façon de pouvoir se décharger enfin de son fardeau familial auprès de sa meilleure amie, il y consacrerait toutes ses forces.

Lev dut cependant sentir qu’il s’agissait là de sa motivation principale et qu’il était encore loin de considérer l’amnésie comme une bonne chose puisqu’il lui demanda de se creuser les méninges à la recherche de quelques situations où cette dernière pouvait se révéler utile. Prenant quelques secondes pour réfléchir, il finit par en sortir une, incapable d’en trouver plus sur le coup. Enfin, le fait était qu’il en avait déjà trouvé au moins une alors, comme disait Lev, peut-être que tout n’était pas noir ou blanc comme il se l’était imaginé jusque-là. Après tout, les Médicomages n’y auraient pas recours si c’était considéré comme dangereux, non ?


-Je suppose que, si un enfant est témoin d’un évènement traumatisant, selon les circonstances, il peut être bénéfique de mofidier sa mémoire.


Il chercha quelques secondes de plus et rajouta.

-Sinon, si quelqu’un apprend une information confidentielle et compte s’en servir pour des buts peu avouables, modifier sa mémoire est toujours mieux que de l’éliminer …


Il faillit dire que, malgré tout, supprimer une information de l’esprit de quelqu’un parce que l’information en question mettait la personne en danger ne signifiait pas pour autant que la personne arrêterait d’être en danger mais il se retint quand Lev reprit la parole. Il grimaça d’ailleurs légèrement en réentendant les mises en garde de l’adulte mais il reconnaissait la vérité dans ces paroles et garda donc la bouche fermée. Ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas entendre quelque chose que ce dit quelque chose était mauvais en soi. Mais Merlin ce que la vie serait plus simple si l’on pouvait caser les gens et leurs actions dans des boîtes bien étiquetées. Enfin, cela ne servait à rien de se prendre le chou avec ce qui aurait pu être, il y avait déjà assez à faire avec ce qui devait être fait. Il apprécia donc grandement le changement de sujet et suivit avec entrain son parrain jusqu’au garage.

Là, le fameux bébé grizzli les attendait, roulé en boule dans sa cage. Le Serpentard ne put retenir un sifflement surpris à sa vue. L’animal avait une beauté à couper le souffle, un mélange de fierté hautaine et de force brute qui forçait l’admiration. Et son père avait voulu qu’il tue pareille merveille de la nature ? Sans compter le fait que vu la taille du « bébé », il n’était pas sûr qu’il s’en serait sorti, ç’aurait été un véritable crime de se débarrasser d’un tel joyau. Il choisit donc de rester l’admirer un peu plus longtemps lorsque Lev repartit s’occuper d’autres affaires.

Néanmoins, au bout d’une demi-heure, lorsqu’il vit la masse commencer à bouger, il s’empressa de quitter les lieux avant que l’ourson ne finisse de se réveiller, il ne voulait pas provoquer inutilement une confrontation. Il passa ensuite le reste de la journée à lire le livre sur le sortilège d’Amnésie dans sa chambre. Il ne descendit même pas pour manger, son père et son frère n’étaient pas là et sa mère était sortie voir une amie. Quant à Lev, il le reverrait suffisamment tôt, il demanda donc à une elfe de maison de lui monter son repas dans sa chambre. Et puis ce n’était pas comme s’il n’allait pas passer les jours à venir avec son parrain H24 alors …


________

-Urrgh maman, on part quatre jours pas dix ans, je pense que je survivrais. Tu ne me fais pas ce genre de scène chaque rentrée.
-Mais l’Ecosse est moins loin que la Russie et tu es à l’école et …
-Ça va, je crois que j’ai compris, j’écoute Lev, je me lave les mains et les dents et je te rapporte un cadeau.

Aha, il le savait, il suffisait de rajouter ça à la fin et elle craquait à tous les coups ! Il était trop fort. Sa satisfaction fut cependant de courte durée lorsque Lev lui rappela leur moyen de transport. Il n’avait jamais encore eu le déplaisir de voyager par transplanage d’escorte et, honnêtement, il s’en serait bien passé mais c’était moins d’ennuis que de créer un Portoloin alors … Retenant une grimace, il hocha la tête négativement pour signifier qu’il n’avait aucune question puis, il s’accrocha un peu plus fort que nécessaire au biceps puissant de son parrain et, après un dernier sourire à l’adresse de sa mère, il se sentit décoller. Enfin, décoller n’était probablement pas le bon terme. En réalité, il se sentit compresser. Comme si les murs autour de lui s’étaient soudain refermés sur sa personne et qu’il n’avait eu d’autre solution pour sortir vivant que tenter de se couler entre eux au plus vite.

L’atterrissage fut assez violent. Son estomac fut sur le point de lui remonter à la gorge mais une rafale de vent froid lui remit les idées légèrement en place. Oh bon sang le climat russe ne lui avait pas manqué ! Certes, on sentait que c’était l’été mais bouse de dragon il aurait appécié un peu plus que quatorze degrés pour un mois d’août. Enfin, au moins, les nausées avaient refoulé, ce qui était toujours mieux que rien. Il prit néanmoins une grande inspiration pour s’en assurer, mieux valait trop prudent que pas assez car, réellement, il n’avait aucune intention de donner à Lev une raison de plus de se moquer de lui, le géant en trouvait déjà assez tout seul.
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMar 22 Jan - 16:25:44

Lev haussa un sourcils quand ils arrivent sur place et observa attentivement la réaction de son filleul. Pendant un instant il cru qu'il allait vomir mais l'air frais lui fit du bien et il prit une grande inspiration.
Le géant eut un petit rire et donna une claque amicale, pleine de fierté, dans le dos du gamin.


- Je n'ai jamais gagné 20 gallions aussi facilement ! Se félicita-t-il en riant.

Il sortit sa baguette et fit apparaître son impressionnant patronus qu'il envoya à son patron avec un message.
Devant l'air surpris de son filleul, il annonça:


- Si ça te dit, je t'apprendrai aussi à faire ça. A ton avis, qu'est-ce que ce serait ? Un ourson ? Un écureuil ? Peut-être un hérisson... le taquina-t-il en lui ébouriffant les cheveux.

Il savait que le gamin protestait toujours en clamant qu'il détestait ça mais cela faisait partie de leur petit rituel. Au fond, ils adoraient ces moments de complicité.


- On a un programme serré. 4 jours ce n'est pas autant que je l’espérais, mais ça devra suffire ! Étape numéro 1, allons libérer notre petit passager clandestin.

D'un mouvement de baguette, Lev souleva précautionneusement l'immense caisse qui les avait accompagnés. Ils avaient transplanés à l'abri des regards dans une petite clairière, idéalement située entre le village le plus proche et la forêt. Le mafieux sortit une étrange boussole de sa poche et se mit en marche en suivant la direction qu'elle indiquait. Ils ne tardèrent pas à s'enfoncer au milieu des arbres, s'éloignant du peu de civilisation qu'il y avait alentours.

- Bon alors, est-ce qu'il y a quelque chose en particulier que tu voudrais faire pendant qu'on est là ?

Après tout si Lev avait déjà tout un programme, peut-être son filleul avait-il envie de revoir des gens ou des endroits en particulier et le géant voulait lui faire plaisir.

- On devrait pouvoir te trouver un petit créneau. Promit le mafieux, amusé.

Il s'interrompit pour regarder sa boussole et scruta les alentours:

- Tiens, voilà, ici ce sera parfait. Sors ta baguette et reste derrière moi.

Une fois que le blondinet eu obéit, Lev, situé quelques mètres en arrière, fit lentement coulisser l'ouverture de la cage.

L'imposant bébé grizzli ne sortit pas immédiatement, reniflant l'air ambiant avec méfiance.


- Allez petit, l'encouragea Lev avant de jeter un coup d’œil pétillant à son filleul en souriant.

L'animal hésita encore un peu avant de finalement poser une patte incertaine sur la terre ferme.
C'était un magnifique spectacle de le voir réinvestir son milieu naturel. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il s'y intègrerait bien, mais Lev avait fait le nécessaire, il ne s'inquiétait pas trop.
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptySam 26 Jan - 11:25:15

Pourquoi les paroles de Lev ne l’étonnaient-elles pas ? Peut-être parce que tout membre de la famille Dmitriev avait assisté plus d’une fois aux paris idiots auxquels s’adonnait avec un plaisir tout enfantin les deux « hommes » de la famille. Plus c’était bête, plus ça les amusait. Se retenant donc de lever les yeux au ciel parce que son parrain et son père avaient considéré sa résistance au transplanage d’escorte comme une raison valable de parier, il se contenta de déclarer très dignement, malgré sa tête de porc-épic mal réveillé, courtoisie des grosses paluches de Lev.

-J’exige cinq de ces gallions. Après tout, c’est grâce à moi si tu les as gagnés. Et je te ferais dire que peu importe la taille qu’aura mon patronus, ce n’est pas ça qui fera sa puissance. Et puis, ne dit-on pas que plus c’est gros, plus ça compense quelque chose d’autre
, termina-t-il avec un air totalement innocent.

Définitivement le peu de temps qu’il avait passé en compagnie d’Isaac avait fait de lui un pervers fini. L’avantage c’est qu’il pouvait encore faire passer ses sous-entendus graveleux à coups de regards angéliques et autres sourires innocents. Bien entendu, Lev n’y croirait pas une seconde, étant parmi les mieux placés au monde pour savoir que Nikolaï était tout sauf innocent. Mais, bon, chacun se battait avec ses propres armes, Lev avait son physique impressionnant et un intellect bien développé, Niko une langue de vipère des plus affûtées.

S’éloignant par précaution du géant, au cas où des représailles mal intentionnées se feraient sentir, il tenta d’aplatir un peu ses cheveux tout en réfléchissant à la question qui lui avait été posée. Avait-il envie de faire quelque chose en particulier ? A vrai dire, il n’y avait pas vraiment accordé d’importance jusque-là, pensant que le programme était déjà organisé d’avance. Il prit donc quelques secondes tandis qu’il observait l’ourson se faire à son nouvel environnement.

La seule chose qui était sûre c’est qu’il n’avait personne à aller voir. Son enfance avait été bercée d’après-midis avec d’autres fils et filles de diplomates et mafieux et, à vrai dire, il n’avait jamais accroché avec eux. Les filles s’entraînaient déjà à être de parfaites ladys et manquaient sérieusement de conversation une fois les chiffons mis de côté. Quant aux garçons, ils avaient tendance à préférer Alekseï et sa silhouette bien bâtie. Or, quand on devenait ami avec Alekseï, délaisser voire embêter son cadet était un prérequis. D’où une vie sociale assez limitée pour ce dernier. Ensuite, n’ayant passé qu’un an à Durmstrang, cela n’avait pas été suffisant pour créer de véritables liens avec ses camarades de dortoir. Certes, il y avait bien eu Cyril, un slovaque avec qui il ne s’entendait pas trop mal mais son départ durant l’été après la première année avait mis fin à leur relation. Bon, en réalité cela s’était fait plus progressivement. A la surprise du Russe, le Slovaque lui avait écrit vers mi-juillet et il lui avait répondu. Mais, la distance aidant, les deux garçons qui n’avaient pas tellement eu le temps de faire connaissance en seulement quelques mois de cohabitation avaient fini par partir chacun de leur côté, toute tentative de relation épistolaire oubliée. Ainsi, même si l’idée de revoir le blond lui traversa l’esprit un instant, sachant que Cyril ne vivait pas en Russie, il oublia bien vite la question. Ils étaient déjà sur un planning serré, pas la peine de perdre du temps à aller revoir un garçon à qui il n’aurait probablement plus rien à dire après deux ans. Car, s’ils s’étaient connus enfants, ils étaient désormais tous deux entrés de plein fouet dans l’adolescence et rien n’assurait que cela ne les aurait pas changés brutalement. Sans compter que la famille de Cyril était tout ce qu’il y avait de plus banale, par conséquent, une relation sur la durée avec l’héritier d’un empire mafieux était fort peu envisageable.

Le Préfet délaissa donc bien vite cette idée et répondit :


-Je voudrais visiter Saint-Pétersbourg et son quartier sorcier. Maman dit toujours que c’est un des plus endroits du monde mais, au final, on n’y est jamais allés. Du moins pas moi.

Il lui semblait que ce n’était pas une requête invraisemblable. Il avait vraiment envie de voir le joyau russe, la ville des tsars. On n’en disait que du bien, tant côté moldu que sorcier. Qui plus est, elle était réputée pour être la ville la plus magique de toute la Fédération de Russie. Enfin, avant de pouvoir s’y rendre, encore fallait-il d’abord s’assurer que leur compagnon à quatre pattes était bien installé. Il jeta donc un nouveau regard à l’animal et constata que c’était sur la bonne voie. Il était pratiquement à la lisière de la forêt maintenant et semblait humer l’air pour s’imprégner de toutes ces nouvelles odeurs qui l’assaillaient. Or, étant donné qu’il n’avait pas encore fui, on pouvait considérer que rien ne l’avait effrayé ni dégoûté. Une question traversa néanmoins l’esprit du Serpentard.

-Mais, il est assez âgé pour vivre par lui-même ?

Non parce que certes il était déjà impressionnant en taille mais étant donné la taille des Grizzlis adultes, ça ne voulait pas dire grand-chose. Et il aurait été dommage de le ramener en liberté juste pour qu’il meure une fois relâché.
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyJeu 7 Fév - 22:02:26

Lev se mit à rire quand son filleul exigea une partie des bénéfices du pari. Il lui jeta un regard qui en disait long sur ses intentions ; il pouvait toujours exiger, cela ne voulait pas dire que Lev cèderait.
En revanche il assena une claque derrière la tête du gamin quand celui-ci insinua qu'il avait quelque chose à compenser. Ce qui était bien évidemment tout sauf vrai.
Le serpentard avait bien tenté de s'éloigner mais pas suffisamment vite pour éviter ce rappel à l'ordre amical.


- Ne t'inquiète donc pas pour ton vieux parrain... il n'a absolument rien à compenser... dit-il d'un air confiant qui confirmait qu'il ne doutait pas une seconde de ses capacités.

Alors qu'ils évoluaient dans la forêt, Lev demanda au gamin s'il souhaitait faire quelque chose de particulier pendant leur visite. Nikolaï prit le temps de reflexion avant de répondre qu'il souhaitait visiter Saint-Petersbourg, côté sorcier.
Lev ne répondit pas tout de suite, pensif, puis il acquiesça, un léger sourire aux lèvres:


- Ta mère aime surtout y faire son shopping, mais ce n'est pas un endroit inintéressant alors, va pour St Petersbourg.

Ils arrivèrent finalement au bon endroit pour lâcher l'animal et ils l'observèrent découvrir son nouveau chez lui. Lev s'attendait à la question de son filleul, aussi n'eut-il aucun mal à lui répondre :

- Il ne sera pas tout seul. Je n'ai pas choisi cet endroit par hasard : il y a une tanière pas loin. Notre ami a été marqué afin qu'il soit reconnu et accepté comme l'un des leurs. Tout ira bien pour lui.


Une fois certain que le Grizzli était bien installé, Lev fit disparaître la caisse d'un petit mouvement du poignet et attrapa son filleul par le bras:

-Accroche-toi !

Deux secondes plus tard, ils se trouvaient au beau milieu d'une ruelle passante très animée. Lev jeta un coup d'oeil amusé à son filleul dont le teint était verdâtre.
Ils étaient dans l'équivalent du chemin de traverse à Moscou. Nikolaï l'ignorait sûrement, mais cet endroit avait longtemps été le cœur des activités de son père. Ce quartier, С другой стороны, "de l'autre côté" avait été le théâtre de bon nombre des aventures que Lev racontait. Il pouvait en prouver la plupart. A tel endroit, un mur portait encore les vestiges d'un sort mortel qui l'avait raté, à tel autre, un incendie avait ravagé le quartier général d'un concurrent, ailleurs encore, une chambre d'hôtel avait définitivement été condamnée après le règlement de compte qui y avait lieu. C'était toute la jeunesse de Lev.
Pour commencer, le géant avait un petit rituel, presque un pèlerinage, à chaque fois qu'il remettait les pieds à Moscou. Car depuis son entrée dans la famille, Lev avait beaucoup bougé, en Russie bien sûr, mais pas seulement. Et depuis qu'ils s'étaient installés à Londres, ses visites étaient encore plus espacées. C'était ce qui rendait ces visites si importantes.
D'abord il passait à côté de la maison de son enfance.
C'était loin d'être un lieu rempli de bons souvenirs, bien au contraire, mais cela lui permettait de se rappeler le chemin parcouru. Il était loin le gamin sans mère violenté par son père ivre. Très loin...
Il poursuivait ensuite sa route jusque chez le vieux sorcier qui lui avait donné sa première baguette et appris les rudiments de la magie. Le vieux Grisha semblait s'accrocher à la vie comme un hyppogriffe à sa proie. A presque 106 ans, ou bien était-ce 107, Lev ne savait plus vraiment, le vieux sorcier était toujours en forme et adorait accueillir son "jeune protégé" pour discuter du bon vieux temps. Cette fois Nikolaï l'accompagnerait.
Ils prirent la route en discutant et se taquinant comme il le faisaient toujours. Mais Lev se tut quand ils s'approchèrent de la maison délabrée qui tenait toujours debout malgré les années.
A bientôt 48 ans, le géant de 2 mètres 8 avait encore l'estomac noué à certains des souvenirs de son enfance. Rencontrer Grisha et découvrir sa nature de sorcier l'avait sauvé. Rencontrer Micha surtout, avait fini de donner un sens à sa vie.


- C'est ici que j'ai grandi.
Expliqua-t-il.
Il posa sa main sur l'épaule de son filleul. Ce dernier lui avait déjà demandé pourquoi il n'avait pas d'enfant. La réponse se trouvait en partie ici, derrière ces murs.
Avec Anya peut-être aurait-il pu surmonter l'une des rares peurs qui habitaient le mafieux, celle d'être père. Avec le lamentable exemple qu'il avait eu il avait toujours été persuadé qu'il serait incapable d'être à la hauteur. C'était plus facile de veiller sur les enfants de Micha. Être parrain était bien plus facile que d'avoir la responsabilité de la vie et du bonheur de son propre enfant. Il se demandait parfois, lors de ses nuits d'insomnies où les erreurs du passé le hantaient, comme aurait été sa vie si les choses avaient été différentes. Peut-être aurait-il lui aussi un fils, ou une fille, qu'il élèverait avec Anya sous la protection de la Famille.
Cette demeure était le temple de ses regrets, de ses pires souvenirs, mais il s’infligeait ce passage à chaque visite. Car il lui rappelait qu'il était fort, qu'il avait survécu, qu'il était l'homme de main d'un homme à l'empire puissant, qu'il s'en était sorti même si tout était contre lui.

- Allez viens, il y a un autre endroit que je veux te montrer.

Ils se rendirent non loin de là, devant une petite maison d'où sorti un vieille homme vouté lorsque Lev eut frappé à la porte. Le vieux sorcier faisait au moins deux têtes de moins que Lev, peut-être trois, mais cela ne l'empêcha pas d'étreindre le géant avec force:

- Tu es enfin revenu ! Il était temps !
- Je suis désolé, j'ai été pas mal occupé...
- Ne sors pas de vieilles excuses à un vieux sorcier, entre, entre. Et qui est ton jeune ami ?
- Grisha, je te présente Nikolaï Mikhaïlovitch, tu te souviens de Mikhaïl ?
- Si je m'en souviens ? Ricana le sorcier en les faisant entrer et s'installer autour d'une petite table en bois. Comme si c'était hier! Le grand Dmitriev dans ma petite maison à me parler de toi et de ta dernière connerie !
Lev jeta un regard amusé à Nikolaï qui n'en perdait pas une miette:
- Ce n'est pas exactement pour ça qu'il était là..
- Il m'a débarrassé de toi et a fait de toi un grand sorcier.
- Tu as fait de moi un grand sorcier. Il a fait de moi un grand mafieux. Répliqua Lev en souriant.
Grisha n'ignorait rien des activités de la famille et c'était toujours agréable de pouvoir parler de tout et rien avec ce qui se rapprochait le plus de sa famille d'origine, de ses racines.

- Quel bon vent te porte ici Lev ? Pas d'ennuis, encore ?
- Non rien de tout ça, j'emmène le petit en initiation. Il fête ses 14 ans cet été.

Le vieux acquiesça et observa le gamin d'un air appréciateur:

- Tu vas être un homme alors ! Pas aussi grand et fort que celui-là, mais il est un peu hors norme...
déclara-t-il sur le ton de la confidence. Si tu deviens la moitié de l'homme qu'il est tu pourras t'estimer heureux !
- Arrête, Grisha, ca ne sert à rien, il n'en croit pas un mot ! Sourit Lev à qui le compliment faisait tout de même plaisir.

Le vieillard plongea son regard dans celui du serpentard et sourit d'un air entendu.


- Et si on mangeait ? Vous devez mourir de faim ! Anushka, mon trésor, tu peux nous apporter à manger ? C'est mon arrière petite-fille,
expliqua-t-il à Nikolaï. Elle vient s'occuper un peu de son vieil ailleul, sa mère ma petite-fille, croit que je deviens sénile !

Une jolie blondinette aux yeux bleue, d'une quinzaine d'année vint saluer les invités de son grand-père. Elle sourit à Nikolaï:


- Elle ne croit pas qu'il est sénile, au contraire, elle sait qu'il a toute sa tête, mais il refuse d'admettre qu'il a parfois un peu besoin d'aide...
chuchota-t-elle avant de venir apporter quelques plats particulièrement copieux.

- Merci Anushka,
déclara Lev. Kolia, fais honneur à notre hôte !

Il espérait que manger empêcherait le gamin de poser trop de question et le vieillard de s'épancher sur ses vieux souvenirs et les bêtises de Lev. Mais ça aurait trop beau. Et puis au fond, cela était amusant...même si c'était à ses dépends !
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyDim 10 Fév - 17:53:00

Un bon endroit pour faire du shopping … Il aurait dû savoir. Sa mère classait les villes en fonction de leurs magasins, sorciers comme moldus, elle ne faisait aucune distinction de ce point de vue. Il soupira en priant néanmoins pour que les autres rumeurs qu’il avait entendues jusque-là sur la ville de Pierre le Grand ne soient pas toutes exagérées. Il avait vraiment envie de la visiter, alors il préférait éviter les déceptions. Mais bon, au pire, il était sûr que le côté moldu valait le détour, donc même s’il repartait frustré du côté sorcier, il n’aurait cependant pas fait le voyage pour rien. Il se désintéressa donc de la question et se reconcentra sur le bébé grizzli que Lev et lui étaient en train de relâcher dans la nature.

-Il ne sera pas tout seul. Je n'ai pas choisi cet endroit par hasard : il y a une tanière pas loin. Notre ami a été marqué afin qu'il soit reconnu et accepté comme l'un des leurs. Tout ira bien pour lui.

Evidemment, il n’aurait jamais dû douter de Lev. Comme si, depuis le temps qu’il le côtoyait, il ne savait pas que son parrain était toujours préparé à toute éventualité. Une moue rassurée remplaça alors l’air inquiet qui avait pris possession de ses traits précédemment et, après avoir jeté un dernier coup d’œil à l’ourson, il s’accrocha de nouveau à l’avant-bras musclé qui lui était offert et sentit cette sensation qu’il détestait déjà après une seule utilisation, à savoir celle du transplanage.

Ils arrivèrent en plein milieu de С другой стороны et un sourire ravi échappa à l’adolescent. Cela faisait si longtemps qu’il n’était pas venu ici. Il se souvenait encore de sa première visite dans l’équivalent russe du Chemin de Traverse à six ans pour accompagner son frère faire ses emplettes avant son entrée à Durmstang. Toute la famille s’était déplacée, même Mikhaïl qui tenait particulièrement à voir son aîné obtenir sa baguette chez Gregorovitch. La journée avait été épique pour le petit Kolia qui ne savait plus où donner de la tête avec l’incroyable nombre de boutiques à visiter. L’apothicaire, le vendeur de chaudrons, la librairie, Gregorovitch et j’en passe et des meilleures, le garçonnet était aux anges et pourtant ce n’était pas pour lui qu’on était là. Avec le recul, il avait été plus excité ce jour-là que lorsque son propre tour était arrivé. L’idée de rejoindre Alekseï à Durmstrang et de vivre l’enfer de la cohabitation avec ce dernier pendant une année complète sans Lev pour le sauver miraculeusement à la dernière minute avait de quoi franchement calmer ses ardeurs.

Mais, maintenant, la situation était totalement différente. Dursmtrang et sa vie en Russie étaient loin derrière lui. Il était désormais un élève de Poudlard, Préfet des Serpentards et fier de l’être. Il ne regrettait pas sa vie en Russie. Certes, réentendre parler russe autour de lui, lui réchauffait le cœur, le faisait se sentir à sa place, mais s’il y réfléchissait bien ici ce n’était plus chez lui. Sa maison se trouvait désormais entre un immeuble londonien, un manoir de la campagne londonienne et surtout un château vieux de mille ans en Ecosse. Cela ne l’empêcha néanmoins pas de profiter du spectacle offert à ses yeux et de discuter de tout et de rien avec Lev tandis que son regard sautait d’une chose à l’autre, de la chapka qui semblait quasi-vivante -et qui savait si elle ne l’était pas vraiment ?- de l’homme sur sa droite au livre de recettes traditionnelles dans la vitrine sur sa gauche avec une photo de bortsch sur la couverture. Oui, il était bien revenu au pays.


-C'est ici que j'ai grandi.

Ils se trouvaient maintenant devant un immeuble plutôt miteux des bas-fonds moldus de Moscou et un seul coup d’œil à l’expression de Lev confirma ce que Nikolaï pensait : non, l’enfance dont il était question ici n’avait pas dû être des plus heureuses. En même temps, du peu qu’il en savait, avec un père alcoolique et violent, il voyait difficilement comment elle aurait pu l’être. Le jeune Russe posa donc sa main sur l’avant-bras de son parrain et le serra doucement pour lui signifier sa compassion pour les dures années qu’il avait dû vivre à l’époque. Car si Mikhaïl avait un penchant très marqué pour la boisson et pouvait se révélait terrifiant lorsqu’il avait trop bu, il était clair que la présence calmante de Lev l’empêchait toujours de déraper or Niko doutait fortement que son parrain ait eu, quant à lui, quelqu’un pour le protéger de son propre géniteur durant son enfance.


-Allez viens, il y a un autre endroit que je veux te montrer.

En silence, ils repartirent et, après seulement dix minutes de marche, ils arrivèrent dans ce qui semblait désormais être un quartier mixte si l’on en croyait les quelques éclairs colorés que l’on pouvait voir derrière certaines fenêtres et qui se combinaient parfaitement aux sons des télés allumées et diffusant toutes sortes de programmes. Lev frappa à une porte et un vieil homme en sortit, l’étreignant brusquement avec une force que Niko n’aurait pas crue possible pour quelqu’un d’aussi âgé. S’en suivit une conversation qui amusa grandement l’adolescent. Pour une fois, voir Lev se faire traiter comme le gamin de la pièce était rafraîchissant. Il ne savait pas qui était ce type, même s’il commençait à s’en faire une idée au vu de la discussion, mais en tous les cas il l’appréciait déjà. Il lui rendit donc son sourire de conspirateur et hocha dûment la tête pour signifier qu’il comprenait en effet que Lev était « hors-normes » dans tous les sens du terme.

Puis la plus jolie blonde qu’il lui avait été donné de rencontrer en quatorze de vie fit son apparition dans la pièce, les bras chargés de toutes sortes de plat. La jeune fille avait un charme naturel qu’aucun maquillage ne venait gâcher et Nikolaï dut se rappeler qu’il avait la plus géniale des petites amies en Angleterre pour s’empêcher de baver trop ostensiblement. Enfin, personne ne l’empêchait de regarder non plus. Il savait aimer Ara, à partir de là, se régaler les yeux ne ferait de mal à personne, non ? Il lui adressa donc un sourire de remerciement lorsqu’elle lui servit un plat de blinis aux condiments variés et entreprit de se servir. Il avait à peine avalé la première bouchée qu’il réalisa qu’il mourrait de faim. Il ne savait pas si c’était le transplanage à répétition ou les émotions de la remise en liberté de l’ourson et du retour en terre connue ou encore si ça n’avait rien à voir du tout, mais le fait était là, son estomac criait famine. Il décida donc de le remplir comme il se devait, mais non sans d’abord s’informer consciencieusement des conneries de jeunesse de Lev. Bah quoi ? C’était une occasion en or, il n’allait pas la louper tout de même, ç’eut été un crime !


-Alors comme ça vous connaissiez Lev quand il était jeune ? Il était comment ?


Il se tourna vers le principal intéressé et lui fit un sourire faussement angélique avant de rajouter.


-Il plaisait déjà aux filles ?
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMer 13 Fév - 21:02:06

C'était le genre de moment simple que Lev appréciait, se remémorer de bons souvenirs, en bonne compagnie autour d'un bon repas.

La jolie blondinette avait tapé dans l'oeil de Nikolaï mais il aurait fallu être difficile pour que ce ne soit pas le cas. C'était une jeune femme fraîche et agréable qui ressemblait beaucoup à sa mère quand elle était plus jeune et Lev se rappelait très bien d'elle.
Bien sûr, le gamin ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Lev jeta un regard amusé à Gricha quand Nikolaï lui demanda comment il était dans sa jeunesse. Il était lui-même curieux d'entendre la réponse.


- Haha, c'était un bon gars, enfin la plupart du temps ! Il avait 16 ans quand je l'ai trouvé ! Tu bossais pour ce crétin de Baranov dans son entreprise de construction, tu te souviens ?

Le mafieux acquiesça. Oui, il s'en souvenait. Il avait quitté l'école à 15 ans pour payer les factures dont son bon à rien de père ne s'occupait plus. Le peu d'argent de cet ivrogne allait dans l'alcool et le jeux. Alors Lev avait prit le premier boulot qu'il avait trouvé et s'était lancé à corps perdu dans le travail avec pour objectif de partir le plus loin possible de son paternel. Le soir, dans les bas-fonds moscovites, il traînait avec toutes sortes d’énergumènes. C'est lors de l'une de ses nombreuses soirées qu'il avait découvert qu'il était un sorcier et que les choses étranges qui arrivaient souvent autour de lui avaient prit tout leur sens. Il n'avait jamais su s'il était né-moldu ou si sa mère avait été une sorcière qui cachait sa nature à son mari. Il avait bien tenté de retrouver la famille de sa mère, en vain, et l'apprentissage de la magie avait ensuite accaparé toute son attention. Car Gricha avait entendu parler d'un jeune homme atypique qui savait faire d'étranges choses et l'avait attrapé un soir au détour d'une ruelle.
Leur première confrontation n'avait pas été des plus douces, mais Gricha avait convaincu Lev de le suivre et de lui accorder, si ce n'était sa confiance, au moins le bénéfice du doute. Il l'avait ramené ici même, dans cette petite maison sans prétention, lui avait donné une baguette et lui avait fait découvrir et perfectionner son talent. Car Lev était très doué, surtout pour un adolescent qui n'avait jamais pratiqué la magie.


- Il n'avait jamais touché une baguette !
Continua d'ailleurs le vieillard comme si c'était la chose la plus cocasse qu'il lui eut ait jamais été donné de rencontrer. Et pourtant, au moment même où il en a eu une entre les mains, c'était comme s'il avait fait ça toute sa vie !
- Je n'irais pas jusque là... se mit à rire Lev.
- Tu vivais pratiquement ici... jusqu'à ce que Mickhaïl débarque, pas longtemps après tes 17 ans.
-18, corrigea le mafieux.
- Oui peu importe.
Grisha balaya la précision du mafieux d'un revers de la main avant de le montrer du doigt:
- Ce grand dadet avait fait de l'ombre à plusieurs des acolytes de ton père et voilà que le grand Dmitriev en personne vient me voir dans ma vieille bicoque pour réclamer des comptes !
Lev ricana, amusé. Il s'y voyait encore.
- Je me souviens encore de la tête de ton paternel quand Lev s'est mit à lui tenir tête. Je crois qu'il n'avait jamais vu ça, personne n'avait jamais osé lui parler comme ça !
Lev jeta un regard qui en disait long à son filleul. Ce dernier était bien placé pour savoir qu'effectivement le franc-parler de Lev envers son patron et ami était la base même de leur relation. Grisha était fière des exploits du mafieux, c'était évident.

- Alors ton père a pensé qu'il avait besoin de quelqu'un comme lui à ses côtés et Lev est partit avec lui. Mais il venait souvent me voir. C'est un peu le fils que je n'ai jamais eu. J'ai eu sept enfants, toutes des filles !
- Ne te plains pas, tu adores être entouré de jolies filles à tes petits soins !
- Quel homme sain d'esprit n'aimerait pas ça ? Sourit le vieillard avec un clin d’œil à l'adresse de Nikolaï.

Citation :
-Il plaisait déjà aux filles ?

Lev lui lança un regard blasé l'air faussement exaspéré, mais Grisha ne se fit pas prier pour répondre:


- Un vrai tombeur !

L’intéressé leva les yeux au ciel mais ses protestations n’empêchèrent pas leur hôte de continuer. Secoua la tête, Lev reprit une bouchée de son repas.

- Mais il ne les voyait pas... deux de mes petites-filles se sont battues pour lui et il n'en a même jamais rien su !


Lev releva la tête, surpris:

- Tu plaisantes ?

Grisha se mit à rire et son rire s'éteignit dans une quinte de toux:

- Pas du tout !
- Mais... qui ?

Pas que cela ait une réelle importance, mais il allait finir par croire Natalia quand elle lui répétait qu'il faisait tourner les têtes sans même s'en rendre compte. Ca ne pouvait pas dater de si vieux tout de même ! Il n'était qu'un petit -enfin grand..- crétin à l'époque. Comment aurait-il pu plaire aux petites filles de Grisha ? Il en avait eu tellement... les sept filles de Grisha avaient toutes eu au moins une fille, parfois plus, et déjà à l'époque, lors des réunions de famille du dimanche, l'endroit ressemblait à une vraie basse-cour.

- Sofya et Marya me tueraient si je te le disais... plaisanta le vieux sorcier.
- Je le dirai à Maman ! Claironna la voix d'Anuchka, malicieuse, depuis la cuisine.

Lev partagea un regard amusé avec les deux autres hommes de la table. Il ne l'avouerait pas à son vieil ami et maître, mais il aurait bien été incapable de se souvenir de Marya, en revanche, Sofya, oui... Anushka lui ressemblait beaucoup. Elle avait quelques années de plus que lui et passait le plus clair de son temps chez son grand-père à l'époque. Elle lui avait appris quelques sorts domestiques qu'il utilisait encore aujourd'hui. Mais jamais à l'époque il n'avait imaginé qu'il lui plaisait. C'était totalement incongru.

- Il en a fréquenté pas mal, ce voyou, mais je pensais qu'il ne se caserait jamais ! Enfin, c'était jusqu'à ce qu'il rencontre Anya !


Lev se raidit et grimaça:

- Grisha, s'il te plaît.


Mais le vieil homme était déjà partie dans son récit, inconscient du fait que Lev n'avait jamais évoqué la jeune femme devant ses filleuls:

- Ha cette Anya, un sacré bout de femme qu'elle était ! Si une femme était destinée à lui mettre la corde autour du cou c'était elle ! Elle te faisait filer droit, hein mon Lev !


Le mafieux sourit et ce sourire fut moins douloureux qu'il ne l'aurait pensé:


- Ca oui...
- Un vrai petit toutou docile !
- N'exagère pas !
- Mais si, admet-le !
- Jamais de la vie !

Grisha fit signe au serpentard de ne pas écouter Lev avant de reprendre un air plus grave :

- Un vrai gâchis.. pov petite.

Le regard de Lev se ternit et il acquiesça doucement mais il n'eut pas l'occasion de s'auto-flageller une nouvelle fois car déjà Grisha reprenait ses histoires. Le mafieux aurait sûrement le droit à quelques questions de son filleul plus tard, et ce serait peut-être l'occasion d'avoir une discussion sur les filles. Nikolaï était à l'âge où ce genre de question allait vraiment commencer à le harceler.

- Et toi, gamin, tu suis les traces de ton parrain ? Tu plais aux filles ? Tu as une dulcinée ?

Lev retourna un sourire carnassier à son filleul. Voilà ce que c'était de poser des questions idiotes, on finissait toujours par nous les retourner.

- Mais oui Kolia, dis-nous, tu as une chérie ? Tu as du succès ?Le taquina le géant au moment même où Anushka leur apportait le dessert.

Et dans le regard du mafieux il y avait une petite lueur satisfaite qui semblait vouloir lui dire "vengeance" !
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptySam 16 Fév - 16:59:59

Ne pas ricaner bêtement en imaginant un Lev adolescent tenant tête à son père se révéla plus difficile que prévu. C’était une scène tout à la fois si cocasse et si habituelle au manoir qu’il n’avait aucun mal à s’en représenter les moindres détails. Il suffisait d’enlever un certain nombre d’années aux deux protagonistes et de transformer le bureau de son père en la pièce où il se tenait à l’instant et le tour était joué. Il imagina également très bien la suite des évènements, lorsque son géniteur avait exigé que Lev reparte avec lui. C’était une des excentricités du patriarche Dmitriev que d’apprécier un peu de répondant chez ses « adversaires ». Et, pour être tout à fait honnête, son cadet n’avait jamais vraiment su s’il aimait ou détestait ces changements d’humeur soudains. D’un côté, c’était ce qui rendait son père plus humain, plus abordable mais, de l’autre, il n’en était que plus imprévisible et le Serpentard aimait savoir à qui ou quoi il avait affaire dans la vie. Les surprises très peu pour lui.

-Un vrai tombeur !

Aha, il l’aurait parié ! Son parrain avait toujours été le genre d’hommes qui faisait tourner les têtes. Plus d’une petite amie d’Alekseï avait d’ailleurs reluqué le géant en son temps, ce qui ne plaisait pas forcément à l’aîné des fils Dmitriev mais, à l’inverse, amusait grandement le cadet. Pourtant, Merlin savait que le mafieux ne se rendait jamais compte lorsqu’il plaisait à une femme. Sans compter qu’il ne serait jamais intéressé à une adolescente même pas majeure. Mais, il n’en restait pas moins qu’Alekseï se sentait vexé dans sa fierté masculine à la plus grande joie de son frère. Pourtant, force était de constater, même si Nikolaï ne l’aurait avoué pour rien au monde, que le futur étudiant était loin d’avoir grand-chose à envier à son parrain question physique. Sa carrure forte et ses yeux bleu acier avait fait chavirer plus d’un cœur. Nikolaï en avait même les preuves sur papier depuis le retour de Poudlard, au grand dam du principal intéressé.

-Il en a fréquenté pas mal, ce voyou, mais je pensais qu'il ne se caserait jamais ! Enfin, c'était jusqu'à ce qu'il rencontre Anya !

Anya ? C’était nouveau ça. Qui était cette fameuse Anya qui, si l’on en croyait les dires du vieux Grisha, avait fait marcher Lev au pas ? Pourquoi n’avait-il jamais entendu parler d’elle ? Pourquoi ne l’avait-il jamais rencontrée ? Et surtout, question à dix mille gallions, pourquoi les deux hommes parlaient-ils d’elle au passé ? Quoiqu’il en soit, s’il se basait sur le regard douloureux de son père de substitution, l’histoire n’était probablement pas de celles qui finissaient bien. A tous les coups, cela avait un rapport avec les affaires de la mafia, il était prêt à en mettre sa main au feu. Une raison de plus de détester son héritage familial. Toutes les personnes dont vous étiez proches étaient systématiquement en danger car elles représentaient votre « talon d’Achille ».


-Et toi, gamin, tu suis les traces de ton parrain ? Tu plais aux filles ? Tu as une dulcinée ?


Wow wow wow, comment on en était arrivé à pareille question ? Où est-ce que les choses avaient pris un si mauvais tournant pour lui revenir droit dessus comme un boomerang ? Maudit fut Lev et son sourire satisfait ! Maintenant, il était coincé. S’il voulait pouvoir grappiller des informations sur la mystérieuse Anya plus tard, il allait devoir cracher le morceau concernant Ara maintenant. Car si Lev était bon à un petit jeu, c’était bien celui du chantage. Il ne donnait rien sans recevoir quelque chose d’autre en échange. Fichu homme d’affaires dans l’âme ! Résigné, il avala donc une bouché de sa vatrouchka pour se donner du courage.


-Elle s’appelle Arabella Waldon. On est ensemble depuis fin avril. Rousse, des yeux mauves extraordinaires. Un super sens de l’humour et une sérieuse tendance à se fourrer dans les ennuis.

Il se tourna ensuite plus précisément vers Lev qui serait le seul à comprendre la suite de ce qu’il allait dire.

-C’est une Gryffondor.

Il ne précisa pas qu’elle était de Sang-Pur, il savait que Lev s’en contrefichait et il en était bien content. Ses parents par contre, ce serait une autre histoire si son couple venait à faire le tour de la famille. Mais, les connaissant, le fait que son sang soit cent pour cent sorcier ne suffirait pas à faire d’elle une candidate adéquate. Odin seul savait qui ils avaient déjà prévu de lui faire épouser. Non pas qu’il ait la moindre intention de suivre leurs plans, ils avaient déjà fiancé Alekseï à qui ils voulaient, l’héritage était assuré, lui vivrait sa vie -du moins sentimentale- comme il l’entendait. Peu importât les avis de son père et sa mère. De toute façon, il était trop jeune pour penser à ce genre de choses. Il était bien avec Ara pour le moment, c’était la seule chose qui comptait. Il aurait le temps de se poser des questions sur le futur plus tard, pour l’instant, il n’avait l’intention de se marier avec personne. Bon sang, il n’avait même pas encore officiellement quatorze ans, il lui restait encore un peu plus d’un mois pour ça ! D’ailleurs, il tenait à le laisser bien clair à Lev.

-Ne dis à rien à Mikhaïl, la dernière chose dont j’ai besoin c’est qu’il commence à se préoccuper de me trouver une fiancée digne de ce nom. Petit un, j’aime Ara et, petit deux, je ne veux pas de fiancée.


Surtout si c’était pour finir comme Alekseï à coucher avec tout ce qui bougeait derrière le dos de la fiancée en question. Bon, il se respectait trop pour suivre les traces de son frère mais si on lui imposait soudain une fille qu’il n’avait jamais rencontrée comme « fiancée », il n’arrêterait pas pour autant de sortir avec Ara, ça au moins c’était sûr. Il y avait beaucoup de choses qu’il avait dû accepter pour le « bien de la famille », mais qu’on se mêle de ses affaires de cœur ne serait définitivement pas l’une d’entre elles.

-Mikhaïl ? Vraiment ? Drôle de façon de parler de ton père, gamin.

Surpris par la remarque du vieil homme, Nikolaï se rendit compte que, par habitude, il avait utilisé l’appelation qu’il donnait habituellement à son père en présence de Lev. En effet, il avait toujours été incapable d’appeler son père « papa ». Ils n’avaient pas de relation suffisante pour cela, il se serait donc senti complètement idiot. Sans compter qu’il n’était pas sûr que son père n’aurait pas vu ça comme une « marque de faiblesse ». Alors, en sa présence, il s’adressait à lui en l’appelant Père mais, en présence de Lev, il s’était habitué à l’appeler Mikhaïl. C’était sa façon à lui de mettre une distance métaphorique entre eux. C’était neutre, ça ne reflétait aucune attache psychologique sans pour autant être irrespectueux. Bien sûr, Lev avait tenté plus d’une fois de le faire changer d’avis sur la question, mais jusqu’ici, les efforts de l’armoire à glace s’étaient révélés vains. Les propos du vieux Grisha, par contre, firent eux légèrement rougir l’adolescent. Il murmura donc dans sa barbe non inexistante.

-C’est une longue histoire …
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyLun 18 Fév - 20:24:47

Lev préférait ne pas parler d'Anya maintenant. Il savait que le gamin lui poserait les questions qu'il était en droit de poser et il savait également qu'il y répondrait avec honnêteté car telle était sa philosophie. Mais pour l'instant, il était bien plus drôle de voir la question retournée à son enquiquineur de filleul. C'était une question que Lev s'était posé mais qu'il n'avait pas formulé à voix haute. Nikolaï avait le droit à son jardin secret et Lev était la dernière personne qui le jugerait pour ça. Mais cela ne l'empêchait pas d'être curieux et amusé par l'embarras évident du serpentard.

Les confidences arrivèrent plus facilement que ne s'y était attendu le mafieux et il sourit à la description que le gamin fit de sa petite amie. Elle semblait être une gentille fille. Mais ce qui le fit davantage tiquer c'était qu'à aucun moment Nikolaï n'avait semblé vouloir l'intégrer à sa démarche de révélation du grand secret. La seule personne à qui il souhaitait visiblement parler de son histoire était la jeune Akiko, sa meilleure amie d'après ce que Lev en savait. Sûrement était-il un peu tôt dans leur relation, et Nikolaï encore un peu trop jeune pour envisager ce niveau de proximité avec une petite amie. Et c'était tant mieux. Si Lev avait donné son accord pour la petite serdaigle, il n'en serait pas de même pour une petite amie qui rendrait les choses bien plus compliquées.

Nikolaï ajouta qu'il s'agissait d'une gryffondor et Lev lui fit un clin d'oeil. Ça n'avait aucune importance à ses yeux, même si cela en aurait sûrement beaucoup à ceux de son père. Mais il n'était pas là et il n'y avait aucune raison pour qu'il apprenne ce qui s'était dit pendant ce voyage.

Pourtant, son filleul ne semblait pas si sûr de cet état de fait et ses propos suivants surprirent Lev. Le gamin lui demandait expressément de ne pas en parler à Mikhaïl.

Une sonnette d'alarme retentit dans le crâne de Lev. Non seulement Nikolaï s'éloignait chaque jour un peu plus de sa famille et de ses histoires de mafieux, mais il s'éloignait également de lui. La confiance inconditionnelle dont le gamin avait fait preuve envers lui toute sa vie semblait elle aussi s'étioler. Il fallait absolument qu'il remédie à ça pendant ce voyage. S'il perdait Nikolaï il ne donnait pas cher de l'empire Dmitriev, ni de son avenir à lui. Ce gamin lui était plus cher que la prunelle de ses yeux. Il ne pouvait pas se résigner à le perdre.

Il acquiesça lentement, le visage impassible, espérant ne pas s'être trop refermé à cette demande qu'il avait reçu comme un coup de poing. C'est la voix de Grisha qui lui fit revenir à l'instant présent. Si Lev ne s'étonnait plus que son filleul n'appelle jamais son père ainsi, ce n'était pas le cas de tout le monde, aussi prit-il sur lui d'expliquer cette petite excentricité à son vieil ami:


- Il essaye de faire le grand, rien de plus. Tu sais quand on devient adulte, on a plus vraiment envie d'appeler son paternel "papa"... surtout devant la gente féminine ! Répliqua Lev, amusé en jetant un coup d’œil à Anushka.

Grisha sembla convaincu et se mit à tousser en riant. Le mafieux en profita pour aiguiller la discussion sur la santé du centenaire et pour demander des nouvelles de toutes les connaissances qu'ils avaient en commun.
Ils finirent par prendre congé plus tard dans l'après-midi. Lev embrassa le vieillard et la gamine en lui demandant de transmettre ses amitiés à sa mère, sa grand-mère ainsi qu'à ses nombreuses tantes et grand-tantes.
Anushka, qui avait profité de la discussion des deux vieux pour bavarder avec le Serpentard, lui laissa son hiboux et l'invita à lui écrire s'il avait le mal du pays. Pour sa part, elle espérait un jour visiter Londres et peut-être qu'il pourrait lui servir de guide.

Amusé, Lev fit comme s'il n'avait rien entendu de la conversation, et ils quittèrent les lieux en promettant qu'ils n'attendraient pas aussi longtemps pour revenir.


- Grisha est un homme bon. Si Micha est comme un père pour moi, Grisha pourrait être mon grand-père. Et il a tellement de filles et de petites-filles qu'aujourd'hui la moitié de moscou a un lien de parenté avec lui ! Plaisanta Lev.
Ce qui impliquait qu'il était par extension lui-même lié à la moitié de moscou. Pas si mal pour un orphelin.


Il ébouriffa les cheveux du serpentard, sa façon à lui de montrer sa tendresse sans en avoir l'air et ils repartirent:

- Bon si ton père te demande, je t'ai emmené dans un casino faire des paris, dans une boite de strip-tease pour dépenser l'argent gagné au casino, chasser en forêt et torturer un ou deux vieux ennemis pour leur donner des nouvelles des Dmitriev, tu penses pouvoir retenir tout ça ?

Lev souriait franchement, comme Nikolaï ne pouvait le voir que rarement même en privé. Le mafieux était sûrement encore plus heureux que lui d'être de retour au pays et de profiter de ces quelques jours tous les deux.


- Tiens, si je te montrais où on va crécher pendant ces quelques jours ?
Proposa le géant. Tu vas adorer !

Il mit sa main sur l'épaule du gamin et transplana. A priori, la troisième était la bonne, Nikolaï semblait moins secoué cette fois-ci.

Ils étaient à l'orée d'une forêt, mais pas la même qu'à leur arrivée le matin même. Celle-ci semblait plus étoffée, plus sauvage.

Lev savait exactement où il allait, il se mit donc en route, le gamin sur ses talons. Il ne fallu que quelques minutes pour s'enfoncer dans les bois, ne laissant plus aucune trace de civilisation derrière eux. Du moins était-ce qu'il semblait, car après avoir traversé un ruisseau et grimpé une pente ardue, ils découvrirent une maison en bois dont la cheminée fumait. Lev jeta un coup d’œil à Nikolaï, un sourire amusé sur ses lèvres face à l'air surpris du serpentard et lui fit signe de le suivre. Lorsqu'ils arrivèrent devant la porte, Lev retira une longue chaine de son cou au bout de laquelle pendait une clé en métal.


- Bienvenue chez moi ! S'amusa le mafieux en ouvrant la porte.

La chaumière était de taille respectable pour une masure perdue au milieu de la forêt. Une grande pièce à vivre les accueillit, sommairement décorée mais chaleureuse, effet décuplé par le feu qui ronronnait dans l’âtre.
Le ménage avait été fait, la demeure sentait bon le propre et une corbeille de fruit ainsi que quelques douceurs les attendaient sur le bar de la cuisine ouverte. Un peu plus loin, une belle salle d'eau et une chambre douillette complétaient le tableau.


- Tu es ici dans ce que je pourrais appeler mon sanctuaire, même ton père ignore l'existence de cet endroit..
.

Il espérait que cela ferait plaisir à son filleul de partager quelque chose d'unique avec lui. Il avait construit cet endroit au fil des ans, petit à petit alors qu'il travaillait encore comme simple homme de main pour Mikhaïl. C'était ici qu'il venait se ressourcer, déjà à l'époque alors que ce n'était qu'une vulgaire cabane en bois sans aucun confort.
De temps en temps il payait une vieille connaissance dévouée pour venir entretenir l'endroit et, comme aujourd'hui, faire quelques courses avant son retour au pays.


- Tu dormiras sur le canapé, privilège de l'âge ! Prévint Lev avant d'aller s'installer dans un des confortables fauteuils autour de la cheminée.

Il attendit que Nikolaï le rejoigne pour dire :


- Je suis sûr que tu as encore plus de question qu'en partant ce matin, alors vas-y, je t'écoute.
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyJeu 21 Fév - 15:56:35

Lev le sauva d’une situation des plus embarrassantes en enjolivant quelque peu la réalité concernant l’étrange appellation qu’il donnait à son géniteur. L’adolescent lança donc un regard éternellement reconnaissant à son parrain. Il n’était pas sûr d’être prêt à discuter de ses problèmes relationnels avec des gens qui, pour aussi agréables et accueillants qu’ils se fussent montrés jusqu’alors, n’en étaient pas moins des étrangers à ses yeux. Il avait déjà un mal fou à discuter de ses problèmes avec le groupe des plus restreints de personnes à qui il accordait sa confiance, alors imaginer le faire en présence de parfaits inconnus, ce n’était pas près d’arriver. Heureusement Lev, qui le connaissait mieux que personne, sut ensuite détourner la conversation sur des sujets qui le concernaient moins, lui permettant de ne plus être au centre de l’attention.

A partir de là, il put profiter d’un moment des plus agréables à discuter de tout et de rien avec la jolie Anoushka. Il eut d’ailleurs un mal certain à retenir la rougeur qui s’empara de ses joues lorsqu’elle lui laissa l’adresse où lui écrire et lui demanda d’être son futur guide si un jour elle venait à Londres. Il s’empressa d’accepter, lui donna son propre hibou et se permit même de lui demander un service.


-Si jamais tu croises un quatrième année nommé Cyril Szabo, est-ce que tu peux lui dire que ça me ferait plaisir d’avoir à nouveau de ses nouvelles ?

Le sourire qu’elle lui adressa parlait pour lui-même, mais elle confirma néanmoins verbalement. Puis, elle l’embrassa sur la joue et lui murmura malicieusement à l’oreille.

-Passe le bonjour à ta petite amie de ma part.


Merlin ! Voilà qu’elle jouait avec lui si la lueur des plus amusées qui brillait dans son regard était un quelconque indicateur. Il se reprit donc, ne voulant pas donner à la jeune fille la satisfaction de voir que son plan avait marché même si c’était évident pour quiconque avait les yeux en face des trous. Ils partirent ensuite enfin et le Préfet ne put retenir son exclamation de surprise.

-J’espère pour toi que sa mère était plus discrète quand elle cherchait à obtenir tes faveurs que sa fille parce que sinon, mon vieux, tu devais vraiment être aveugle !


Non mais c’était vrai quoi à la fin ! Car, s’il n’était pas assez idiot pour penser sincèrement qu’il eût pu plaire réellement à Anoushka, la jeune femme ne s’était néanmoins pas gênée pour lui faire comprendre qu’elle le trouvait mignon, au sens d’un petit frère, et pour jouer ensuite de ses charmes histoire de l’embêter. Bien entendu, elle avait eu l’air de juste vouloir s’amuser gentiment à ses dépens mais il fallait reconnaître que ça avait réussi. Il en était encore tout tourneboulé. Alors, si sa mère lui ressemblait ne serait-ce qu’un peu, il ne comprenait vraiment pas comment Lev avait pu manquer les signes d’attirance. Enfin, le connaissant, tout était possible. Après tout, il avait vu plus d’une amie de sa mère lui faire du rentre-dedans, ni plus ni moins, et lui ne semblait rien voir du tout. Alors, à partir de là, …

-Bon si ton père te demande, je t'ai emmené dans un casino faire des paris, dans une boite de strip-tease pour dépenser l'argent gagné au casino, chasser en forêt et torturer un ou deux vieux ennemis pour leur donner des nouvelles des Dmitriev, tu penses pouvoir retenir tout ça ?

Cette tirade lui tira un sourire narquois et il rétorqua, un air faussement confus sur le visage.


-Pourquoi, tu penses que libérer un ourson et prendre le thé pour discuter de filles, ça ne lui conviendrait pas comme « voyage initiatique » ?

Il n’eut pas vraiment le temps de connaître l’avis du géant car celui-ci décida alors, comme sur une espèce de coup de tête, de lui montrer où ils allaient dormir durant les quatre jours qu’ils passeraient en terre russe. Il concentra donc tous ses efforts sur contrôler son corps lors du transplanage et fut plutôt satisfait du résultat à l’arrivée. La troisième était la bonne comme disait le proverbe. Cette fois-ci, il ne ressentait pas de nausées, certes, il était encore légèrement déboussolé et il lui fallut deux-trois secondes pour se réorienter mais c’était déjà un progrès énorme de son point de vue.

Ils se trouvaient à l’orée d’une nouvelle forée et le Serpentard fut surpris de ne voir aucune habitation à l’horizon. Lev n’avait tout de même pas l’intention de les faire dormir à la belle étoile ? Non, parce que s’il y avait bien une chose qui ne lui avait pas manqué c’était le climat russe, alors se les geler la nuit, très peu pour lui. Evidemment, telle n’était pas l’option choisie par son parrain et ils s’engagèrent bien vite dans les bois. Après une dizaine de minutes de marche seulement, ils arrivèrent à destination. Devant eux, se trouvait une maison en bois qui dégageait un sentiment de chaleur familiale que Nikolaï n’avait jamais ressenti au manoir que dans sa chambre, le bureau de Lev et le boudoir de sa mère. La surprise de voir un tel bâtiment au bout milieu des bois se battait donc en duel avec la joie de savoir qu’il allait passer les jours à venir dans pareil endroit sur son visage. Et, lorsqu’il apprit que son père n’avait jamais les pieds ici, qu’il n’en connaissait même pas l’existence, ce fut une victoire totale de la joie.


-C’est génial !

Il n’avait pu retenir l’exclamation de joie pure. En d’autres circonstances, il se serait senti idiot d’agir comme un enfant devant une glace gratuite, mais là il s’en fichait. L’endroit était vraiment génial et il avait ressenti le besoin de le déclarer à voix haute. Néanmoins, lorsqu’il découvrit qu’il dormirait sur le canapé, sa joie redescendit d’un cran. Enfin, ce n’était pas la fin du monde non plus. Par contre, rien ne l’obligeait à ne pas prendre sa revanche en se moquant une fois de plus de son vieux de parrain.

-Je comprends, je ne voudrais pas aggraver ton lumbago. Ce serait terrible, déclara-t-il avec un sourire d’oreille à oreille.

Comme il s’y attendait, une tape agacée vint le cueillir derrière la tête et il ne fit même pas un effort pour l’éviter. De toute façon, Lev finissait toujours par gagner, alors à quoi bon dépenser ses forces ? Il retrouva néanmoins son sérieux lorsque Lev lui donna à demi-mots l’autorisation de lui poser des questions personnelles. Il n’en posa donc qu’une seule, la seule importante à ses yeux.

-Qui est Anya ?
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyLun 4 Mar - 19:59:44

Citation :
-Qui est Anya ?

Lev s'était attendu à cette question, mais cela ne lui rendit pas la tâche plus facile. Il acquiesça gravement, pensif, essayant de gagner un peu de temps pour trouver ses mots.
- Ma fiancée. Répondit-il finalement en s'asseyant dans un des fauteuils. Du moins, elle allait le devenir. Elle est morte il y a plus de quinze ans....
Ce n'était plus aussi difficile d'en parler aujourd'hui. Il savait que le sujet risquait de confirmer Nikolaï dans sa haine de la famille, aussi, se mit-il à raconter:
- J'aurais dû l'épouser, rendre les choses officielles plus tôt, ça l'aurait mise sous la protection de ton père et ils n'auraient jamais osé s'en prendre à elle. J'étais amoureux et ça m'a rendu imprudent.Ce n'était pas à la famille qu'ils en voulaient, c'était à moi. Ils l'ont tué pour se venger de moi. Tu sais, avant de connaître ton père, je n'étais déjà pas un enfant de cœur. Et même en bossant pour la Famille, alors que je n'étais qu'un sous-fifre parmi d'autres, je menais toujours quelques autres petites affaires en solitaire... Encore aujourd'hui, les rues de Moscou regorgent de personnes qui veulent ma peau mais qui n'auront jamais le courage de m'affronter.
Ce n'était finalement pas plus mal qu'ils soient désormais installés à Londres. Lev commençait à se faire à la Grande-Bretagne, à son climat et à son mode de vie.
Il passa une main lasse sur son visage mais parvint quand même à sourire:

- Anya était merveilleuse. Tu te doute bien que pour me faire tomber dans ses filets, ça ne pouvait pas être n'importe qui !
Il sortit sa baguette et d'un mouvement de poignet répété des milliers de fois, fit apparaître une photo usée. Il la tendit à son filleul. Elle représentait un Lev d'une trentaine d'année, assis dans ce qui semblait un bar, une jolie jeune femme sur ses genoux. Ils discutaient, riaient au éclats, s'embrassaient. La photo animée avait bien veille, mais on pouvait toujours constater à quel points il avaient l'air heureux et amoureux. Anya avait quelques années et beaucoup de centimètre de moins que lui, brunette aux yeux clairs, elle avait cet air malicieux et doux des gens qui aiment la vie et savent transmettre cet amour à autrui.
Il ne voulait pas que le gamin s'inquiète pour lui, aussi essayait-il d'ajouter une note d'humour à son discours, sans grand succès.

- Tu l'aurais adorée. Et je pense pouvoir dire, sans me tromper, que tu aurais été son chouchou. Mais la vie en a voulu autrement et tu te retrouves avec ton vieux parrain célibataire sur le dos !
Il soupira et reprit, d'un air un peu plus grave :
- J'ai mis du temps à comprendre ce que toi tu sais déjà. Que notre famille, nos origines, ne définissent pas qui on est. J'étais orphelin, ou tout comme, et je ressentais le besoin de montrer ce dont j'étais capable. J'étais un crétin. Je l'ai été pendant des années. C'est grâce elle que j'ai compris qu'il y avait d'autres moyens pour se faire respecter que ceux que j'avais choisi. J'ai changé grâce à elle, pour elle. Mes valeurs et mes principes ne sont plus toujours en accord avec les décisions de ton père, mais ma loyauté envers lui passe avant tout. Parce qu'elle implique sa sécurité, la tienne, celle de ta mère et ton frère, et celle de beaucoup d'autres personnes qui comptent sur moi et sur la Famille.
Lev récupéra la photo et la fit disparaître, puis il recommença son petit manège et c'est cette fois un livre qui apparu :
- Bon assez bavardé pour ce soir, on continu de bosser sur le sortilège d'amnésie. Où tu en es ?
La mine dépitée du gamin le fit sourire et il lui promit un repas d'ogre s'il faisait quelques progrès avant l'heure du dîner.
Après celui-ci, ils s'emmitouflèrent pour aller se balader en forêt, croisèrent quelques animaux sauvage et rejoignirent une clairière où ils s'installèrent pour regarder les étoiles et continuer à discuter.

-Tu étudies l'astronomie à Poudlard, pas vrai? Vas-y, essaye de m'apprendre quelque chose sur le ciel.
Lev aimait tester les connaissances de NikolaÏ et le pousser à aller plus loin. Sûrement parce qu'il n'était jamais déçu par le gosse et qu'il se retrouvait en lui lorsqu'il était passionné par un sujet. Lev ne se considérait pas comme un érudit, mais il aimait apprendre, il aimait comprendre et il aimait encore plus partager ces moments avec quelqu'un. Son filleul était l'interlocuteur parfait pour cela.
Ils finirent la soirée en se lançant des boutades, comme d'habitude, et Lev riait encore lorsqu'il ferma la porte de la chambre en souhaitant bonne nuit à son filleul qui grommelait sur le canapé.
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMar 12 Mar - 20:25:38

Lev n’avait pas encore prononcé un mot que Nikolaï savait déjà que la réponse à sa question allait des plus sérieuses. L’expression qu’avait adoptée son parrain en disait long. Qui qu’eut été cette Anya, elle avait occupé une place toute particulière dans le cœur de Lev. Pas difficile à partir de là de faire un plus un égal deux et d’en déduire qu’il devait s’agir d’une ancienne dulcinée. Voire, si l’on se fiait à la douleur résiduelle dans le regard du géant, de LA dulcinée. Les paroles de ce dernier ne firent d’ailleurs que le confirmer.

Le portrait qu’il fit ensuite de la jeune femme était poignant et l’adolescent se prit à regretter de ne pas avoir pu connaître la seule femme qui, à sa connaissance, avait fait battre le cœur de son parrain pour plus d’un soir. La photo que Lev lui passa lui tira un sourire doux. La jeune femme sur les genoux de ce Lev non seulement plus jeune mais également plus insouciant était belle. De cette beauté naturelle qu’ont certaines femmes et que les artifices ne font qu’affadir. Son sourire était communicatif et elle transpirait une chaleur accueillante qui donnait envie de venir se blottir dans ses bras ou, dans le cas de Lev, de la prendre dans ses bras et la protéger des horreurs du monde. Comme si un regard si pur ne devait pas être pollué par les injustices de la société. Et dire que des salauds en avaient fini avec un être pareil. En y pensant, le dégoût et la colère s’emparèrent du jeune Serpentard et il ressentit une profonde compassion pour son père de substitution. A sa place, il n’était pas certain qu’il aurait su se remettre d’une perte pareille et continuer de vivre dans le monde qui lui avait ravi l’amour de sa vie. Non, parce que, si aucune autre femme n’était venue remplacer Anya en quinze ans, ce n’était sûrement pas une coïncidence. Du moins du point de vue de Niko.

Ainsi, lorsque le mafieux voulut changer de sujet et en revenir à ses « devoirs de vacance », l’adolescent lui fit d’abord une demande.


-Avant de reprendre la torture, je voulais savoir s’il serait possible d’aller se recueillir sur sa tombe demain ? J’aimerais aller lui payer mes respects. De ce que j’ai suivi de ton discours, c’est grâce à elle que tu es celui que tu es et je considère que ça mérite des remerciements dignes de ce nom. Mais, c’est seulement si tu es partant, je ne veux pas rouvrir de vieilles blessures.

A vrai dire, il n’était pas sûr que Lev accepte, alors il fut légèrement surpris lorsque son parrain donna son accord. Il l’en remercia donc d’un rapide hochement de tête et se reconcentra sur le sortilège d’Amnésie. Ils avaient suffisamment ouvert leurs cœurs pour la soirée, le reste serait pour le lendemain. L’heure suivante consista donc en un entraînement qui laissa l’adolescent affamé et Lev tint parole en parlant de dîner d’ogres. Apparemment avoir un garçon en pleine croissance et un tas de muscles de plus de deux mètres à table impliquait d’avoir des marmites en conséquence. Car, lorsqu’il s’agissait de manger, Niko n’avait jamais été en rade. Simplement, les calories qu’il engloutissait s’étiraient systématiquement vers le haut au lieu de se transformer en muscles, question de métabolisme. Bon, et de génétique aussi vous me direz, parce qu’avec un père atteignant quasiment les deux mètres et une mère à taille de mannequin, autrement dit dépassant allègrement le mètre soixante-quinze, il était plus ou moins destiné aux hauteurs. A bientôt quatorze ans, il atteignait d’ailleurs déjà presque le mètre soixante-dix, ce qui lui valait le surnom affectueux de grande perche de la part de sa mère. En effet, face à la carrure de boxeur d’Alekseï, il faisait un peu fluet. Non pas que ça le dérangeât plus que ça après tout.

Une fois le dîner terminé et la table rangée, ils décidèrent ensuite de visiter un peu les alentours de nuit et croisèrent un ou deux animaux profitant de la tombée de la nuit pour aller se rafraîchir sans danger. Nikolaï fut particulièrement marqué par une meute de loups arctiques qu’ils virent disparaître au loin. La femelle dominante leur lança même un regard perçant pour s’assurer qu’ils ne consistaient pas un danger pour ses louveteaux et le Vert-et-Argent en resta planté sur place. Il fallut que Lev le taquine gentiment pour le tirer de sa contemplation et ce bien après que la meute ait disparu dans les ténèbres. Ils se dirigèrent ensuite vers une clairière dégagée et s’assirent, bien emmitouflés pour observer la voûte étoilée.


-Là, sur notre gauche, c’est la Constellation du Cygne. J’en suis sûr parce que c’est grâce à un devoir sur elle que je suis avec Ara, dit-il avec un sourire amoureux. Et juste au-dessus de la tête du cygne, sur la droite, c’est Vega, l’étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre.

Ils continuèrent ainsi pendant une bonne demi-heure, l’adolescent appréciant de pouvoir enfin utiliser des connaissances qui jusqu’alors lui avaient semblé terriblement théoriques. Pas qu’il fut contre la théorie en soi, mais pouvoir observer au beau milieu de nulle part le fruit de son travail avait un charme que les cours d’Astronomie n’avaient pas, même depuis la Tour d’Astronomie. Il faudrait d’ailleurs qu’il pense à emmener Ara regarder les étoiles une nouvelles fois puisque c’étaient elles qui les avaient rapprochés définitivement. Mais, pour le moment, il fallait commencer par rentrer, du moins s’ils ne voulaient pas finir congelés sur place.

La soirée se termina dans la bonne humeur, malgré un Niko faussement grognon qui considéra utile de se plaindre de nouveau d’être obligé de dormir sur un vieux canapé tout moche. Comme quoi ce n’était pas sa définition des vacances. Evidemment, il n’en pensait pas un mot et Lev le savait bien mais ils savaient aussi tous deux que c’était leur manière de fonctionner alors pourquoi se priver ? Le lendemain arriva plus vite que prévu et Niko se réveilla avec l’odeur du café en train de se faire. Il se leva donc tel le zombi qu’il était avant sa douche matinale et, constatant que ce n’était pas dans cette cabane, pour aussi confortable qu’elle fût, qu’il allait profiter d’une bonne douche chaude, il se décida à goûter à la boisson des hommes. Le premier contact fut quelque peu brutal, trop amer à son goût, mais une fois un peu de lait rajouté, ça pouvait presque passer pour du chocolat chaud. Et puis, il fallait avouer qu’au moins ça avait le mérité de vous réveiller.

Ils partirent ensuite une fois la cuisine rangée et leurs manteaux attachés. C’est Lev qui prit la tête de la marche dans une ambiance plus sereine que la veille, comme si ce qu’ils s’apprêtaient à faire exigeait un certain calme respectueux. Il ne leur fallut qu’un gros quart d’heure pour arriver à l’endroit où s’élevait la sépulture d’Anya. Lev lui avait dit qu’il avait voulu l’enterrer près de son sanctuaire personnel, et l’adolescent en comprit immédiatement le sens une fois sur place. L’endroit était magnifique, tout à fait digne de celle qui y reposait. Ni surfait, ni pauvre, juste naturel. Il vit que des fleurs sauvages poussaient tout autour de la stèle minimaliste plantée dans la terre et il sortit sa baguette. Il conjura alors un bouquin de campanules et fleurs de pomme de terre (oui la pomme de terre ne servait pas qu’à faire de la vodka contrairement à ce que pensait son paternel) et remercia mentalement sa mère pour les cours d’étiquette sur le langage des fleurs qu’il s’était mangé étant petit. Toutes ces heures d’ennui lui servaient enfin. Il pouvait ainsi exprimer son admiration et son remerciement à cette femme qu’il n’avait pas connue sans avoir à s’embrouiller avec des formules qu’il ne maîtrisait pas. Il se pencha donc et les déposa devant la stèle. Puis, il se contenta de prononcer un mot.


-Cпасибо.

Car il n’y avait rien d’autre à ajouter que ces remerciements sincères pour avoir été aux côtés de celui qui était aujourd’hui l’homme le plus important de sa vie lorsqu’il en avait eu besoin. Pour avoir réussi à faire de lui l’homme droit et intègre qui l’avait élevé bien plus que son propre géniteur. Pour lui avoir offert quelques moments de bonheur, de joie et d’amour dans un monde où ils se comptaient sur les doigts d’une main. Puis, il se tourna de nouveau vers son parrain resté un peu en retrait et lui demanda :

-Tu veux que je te laisse un peu seul ? Je crois que je saurais retrouver mon chemin jusqu’à la cabane si tu en as besoin.
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyDim 24 Mar - 10:44:04

​Lev regarda avec fierté son filleul créer puis déposer une gerbe de fleurs sur la sépulture d'Anya. Il ressentit une bouffée de tendresse pour ce gamin qui deviendrait bientôt un homme. Il se souvenait encore comme si c'était hier du jour de sa naissance et de la première fois qu'il l'avait tenu dans les bras. Quand le petit Nikolaï, âgé d'à peine quelques heures, avait serré son minuscule petit poing autour du doigt ridiculement grand du mafieux, quelque chose avait changé chez ce dernier. Il n'avait plus jamais été le même. C'était un sentiment qu'il n'avait jamais compris. Il avait connu Alekseï bébé, et il adorait ce grand gaillard malgré la longue liste de ses défauts, mais un lien spécial existait entre lui et le plus jeune des Dmitriev. Si Lev avait dû avoir un fils, il n'en aurait voulu aucun autre que ce gringalet grande gueule, têtu ​et bravache. Dans ces moments-là, quand il faisait preuve de courage, de grandeur ou de bienveillance, Lev avait l'impression qu'il était à sa place et que sa vie avait du sens. Pour ces moments-là, Lev aurait donné n'importe quoi.
Lev secoua la tête quand Nikolaï lui demanda s'il souhaitait rester seul et lui fit signe de le rejoindre, il passa un bras autour des épaules du gamin et ils reprirent le chemin de la cabane.

- Je n'ai pas besoin de lui parler pour savoir qu'elle est là. Ni ce qu'elle pense de toi, d'ailleurs, ajouta-t-il avec un sourire amusé.
Sur le chemin du retour, Lev apprit quelques petites astuces à son filleul sur la vie en forêt, sur certaines plantes comestibles, sur la façon de trouver de l'eau ou de reconnaître des traces animales. Ils passèrent la matinée à parler, apprendre et se taquiner comme ils le faisaient si bien.
Une fois revenu dans la petite maisonnée, Lev s'éclipsa et revint avec un paquet :

- Bon, il est peut-être temps que je te donne ton vrai cadeau.
Bien sûr, ce voyage en faisait partie, c'était déjà un cadeau bien suffisant que de lui éviter le fameux rite de passage que Micha avait préparé pour lui, mais Lev préparait son coup depuis bien plus longtemps. Il jeta un regard amusé au gamin et ajouta, l'air de rien :
- Parce que bien sûr, tu auras autre chose de ma part le jour J, quelque chose de plus en harmonie avec les exigences de ton père, mais je voulais que tu ais ça.
Il lui tendit la boite et lui ébouriffa les cheveux, une façon de lui montrer qu'il avait beau rentrer dans l'âge adulte selon les traditions de sa famille, pour le vieux mafieux, il serait toujours un gosse.
La petite boîte refermait une montre à gousset, en argent finement travaillé, représentant un loup. Mais outre la beauté de l'objet, c'était tout autre chose qui le rendait précieux :

- Non seulement elle donne l'heure avec une précision à toute épreuve, mais elle est surtout enchantée. Expliqua Lev. Où que tu sois, si un jour tu as besoin de moi, grâce à elle je te trouverai.
L'enchantement était si puissant que Lev pourrait retrouver son filleul n'importe où et le rejoindre même dans des endroits initialement inaccessible, tel que Poudlard. C'était sa façon à lui de continuer à veiller sur lui alors que le garçon grandissait et s'éloignait.
​- Il te suffira d'utiliser le heurtoir et je serai là dans la minute.
Nikolaï était bien assez mature pour que Lev soit certain que son cadeau soit utilisé à bon escient. Il l'était aussi également pour le mafieux ne se sente pas obligé de lui rappeler que cela devait rester un petit secret entre eux. Mikhaïl préferait que ses fils se débrouille par leurs propres moyens et estimait que frôler la mort était toujours enrichissant. Lev n'était pas exactement du même avis, du moins pas en ce qui concernait son fils de cœur.
- Elle a aussi une autre particularité que je n'ai pas eu l'occasion de tester car l'enchantement a été réalisé de telle manière qu'elle ne réponde qu'à toi. Mais il semblerait qu'elle puisse se mette à chauffer pour te signaler un danger. L'enchanteresse qui l'a réalisé m'a averti qu'une personne qui te ment peut parfois déclencher le processus. Il te faudra du discernement mais je suis sûr qu'elle te sera très utile.
Lev proposa d'aller déjeuner en ville et ils transplanèrent sur la place du marché, encore bondée alors qu'il était presque midi. Le mafieux reconnu plusieurs personnes qui le saluèrent chaleureusement jusqu'à ce qu'une voix les fasse s'arrêter :
- Ça alors, mes vieux yeux malades ne me jouent pas des tours ? Est-ce bien toi Lev Andreïevitch Karkoff ?
L’intéressé se retourna, surpris -peu de personnes l'appelaient par son nom entier- et avisa le petit bout de femme qui l'avait interpellé.
- Milena !
La différence de taille entre les deux était impressionnante : la vieille femme était si petite qu'elle arrivait à peine au dessus de la taille du mafieux qui dû se pencher pour la laisser l'enlacer.
- Par tous les dieux, si je m'attendais à te revoir un jour trainer impunément dans les rues comme à la belle époque !
Lev se mit à rire en secouant la tête:
- Pas exactement comme à la belle époque ! Tu vois, je ne suis pas seul. Milena, je te présente Nikolaï Mikhaïlovitch Dmitriev.
- Le petit prince ? S'étonna la vieille femme avec ravissement. Comme tu as grandi ! Viens ici que je t'embrasse !
Elle attrapa le gamin, d'une taille et d'un gabarit plus accessible, et le serra contre elle en murmurant une bénédiction rituelle qu'on n'entendait guère plus de nos jours mais qui réchauffait toujours le cœur du mafieux.
Elle lui tapota la tête:

- Ton père est un homme bon, je lui dois plus que ma vie !
Le géant sourit devant l'air interloqué du gamin. C'était sûrement la première fois de sa vie que quelqu'un parlait de son père en ces termes.
- Nous étions à la recherche d'un restaurant, tu veux te joindre à nous ?
- Ho non, pas question que le petit prince et toi alliez dans un de ces bouiboui du marché, si tu veux manger de la bonne cuisine, tu viens chez Milena ! Suivez-moi, les petits.
- D'accord, mais laisse-moi au moins te débarrasser de ton panier.
Il souleva le panier à provision comme s'il était vide et en riant, se laissa entraîner. C'était toujours très drôle d’entendre la vieille femme appeler quiconque "petit" mais son grand âge lui donnait pratiquement tous les droits.

Ils ne mirent pas longtemps à arriver dans une belle maison, pas toute jeune mais au volume confortable. A l'intérieur raisonnait un joyeux tintamarre et ils furent accueillit dans la grande pièce à vivre par une douzaine de personnes, tout âge confondu. Les présentations furent rapides et Lev fut presque certain que Nikolaï n'eut pas le temps de retenir la moitié des prénoms et des liens de filiations avec Milena, mais cela n'avait pas d'importance. Ce qui était important, c'était que s'il ne les connaissait pas, tout le monde le connaissait lui et sa famille. Un petit autel était installé près de la cheminée et Milena expliqua qu'ils y priaient pour les Dmitriev tous les dimanches.
Nikolaï semblait de plus en plus perdu et Lev s'amusait beaucoup de la situation.
Ils furent installés autour d'une gigantesque table en bois entourée de bancs et tout le monde prit place. La baguette de Milena tournoya dans les airs et les plats se mirent à virevolter pour venir se déposer d'eux-même sur la table. Après une petite prière, un peu chaotique avec les trois enfants qui se chamaillaient au bout de la table, ils furent autorisé à manger.
Et alors, Sergei, le fils cadet de Milena, entreprit d'expliquer à Nikolaï, mille fois entrecoupés par sa mère, l'origine de leur comportement. Mikhaïl avait été le protecteur de leur famille. Quand l'époux de Milena était décédé, il les avait prit sous leur aile, elle et ses 7 enfants. Il avait fait fuir les prétendants mal intentionnés un peu trop zélés, s'était assuré de leur trouver un toit et de quoi se nourrir. Il avait sauvé la vie de Milena mais aussi celle de deux de ses fils, avait trouvé un époux, par l'intermédiaire de Natalia, pour sa fille aînée et du travail pour les deux autres. La Famille les avait accueillit en son sein et c'était grâce à Micha et Lev que Milena était aujourd'hui entourée d'une famille aimante composée de plus de membres que Lev ne pouvait s'en souvenir. Ses petits-enfants avaient aujourd'hui leurs propres enfants et tout ce petit monde gravitait autour d'elle pour sa plus grande joie. Et tendit qu'ils mangeaient, chacun y allait de sa petite anecdote et de son petit souvenir.
Même après le départ des Dmitriev, leur influence avait permis à la famille de rester forte et unie et ils étaient encore nombreux dans les rues de Moscou, à parler du Clan Dmitriev avec respect et joie et non pas avec crainte.
On était bien loin des activités habituelles de la mafia. C'était un aspect que Nikolaï n'avait sûrement jamais entraperçue ni même deviné chez son père. Devoir quitter sa terre natale l'avait profondément meurtri, même si jamais ses fils ne s'en rendraient compte. Mais Lev lui le savait et le voyait tous les jours. La façon dont son patron et ami s'était endurcit depuis leur arrivée à Londres était source de nombreuses inquiétudes pour le bras droit de la Famille. Mikhaïl avait géré un empire. Pas uniquement des gallions, des traffics ou des assassinats, mais également tout le contraire. Il avait réuni des familles, sauvé des âmes, permis la paix, aidé les plus démunis. Son statut lui en avait donné le pouvoir.
Et c'était ce que Lev souhaitait retrouver, la raison pour laquelle il espérait secrètement que Nikolaï s'impliquerait un jour dans les affaires de la famille. Car lui seul avait le pouvoir de lui faire reprendre cette direction. Nikolaï pouvait sauver sa famille et beaucoup d'autres, sans pour autant renier ses croyances. Il avait un tel potentiel... Lev espérait sincèrement qu'il ne les abandonnerait pas, car il n'était pas sûr de pouvoir supporter indéfiniment la vague de violence et de haine dans les rangs de la Mafia. Il commençait à se faire trop vieux pour tout ça...
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  • Nikolaï M. Dmitriev
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMar 26 Mar - 19:46:55

Parfois Nikolaï aurait tout donné pour que Lev soit son véritable père. Pas seulement sur le plan affectif mais également vis-à-vis de la loi. Il aurait aimé que les moments de complicité qu’il partageait avec celui qui l’avait élevé bien plus que Mikhaïl ne s’en était jamais donné la peine ne soient pas seulement des instants volés dans des vies chaotiques et dirigées par celui qui possédait le titre officiel de « Père ». Il aurait voulu pouvoir annoncer fièrement à la face du monde son lien de parenté avec l’homme extraordinaire qu’était le géant. Car si se proclamer son filleul préféré le remplissait déjà d’une fierté sans borne, ce n’était pas suffisant. Il voulait pouvoir s’attacher officiellement à Lev, et accessoirement se détacher de son père biologique aurait été un bonus non négligeable. Mais, bien entendu, cela ne risquait pas d’arriver, ne serait-ce que parce que Lev aurait été incapable de « trahir » ainsi son meilleur ami en le privant ainsi de son fils cadet et ce, bien que le fils en question ne rêvait que de ça.

C’était totalement ridicule. Comme si Mikhaïl était seulement équipé pour ressentir de l’amour paternel, la blague ! Bon OK, peut-être que son avis sur la question était
légèrement biaisé et que Mikhaïl était capable de ressentir une sorte de sentiment affectueux envers sa progéniture mais il était sûr que c’était uniquement parce qu’il était fier de ce qu’il avait accompli en les élevant. Autrement dit, ce n’était que de l’autosatisfaction, rien de plus ! La preuve ? Mikhaïl considérait qu’un anniversaire consistait à démontrer au reste du monde que vous étiez un « homme » -quoi que cela voulût dire- alors que Lev lui, comprenait, qu’un anniversaire était censé célébrer la venue au monde d’une personne. D’où les cadeaux qui venaient marquer la joie d’avoir la personne dont s’était l’anniversaire à vos côtés. Par conséquent, il était essentiel de faire … attention blasphème ! … plaisir à la personne, en choisissant quelque chose susceptible de correspondre à ses goûts. Grotesque n’est-ce pas ? En tous les cas, ça l’avait toujours été aux yeux de son père qui considérait que ces niaiseries sentimentales vous rendaient « faible ». Niko aurait ri devant la stupidité d’une telle croyance s’il n’avait eu envie d’en pleurer. Par conséquent, lorsque son parrain lui présenta soudain une magnifique montre à gousset aux caractéristiques la rendant tout simplement inestimable aux yeux de l’adolescent, il ne put faire autre chose qu’ouvrir la bouche comme un poisson hors de l’eau.

Il devait avoir l’air d’un parfait crétin c’était une certitude mais, sur le coup, peu lui importât. C’était le meilleur cadeau qu’il n’eut jamais reçu. Cela démontrait à la fois la confiance que Lev avait en lui maintenant qu’il grandissait et prenait de plus en plus son indépendance tout en lui rappelant, qu’en cas de besoin, le mafieux serait prêt à braver tous les dangers pour le protéger et l’aider. C’était la parfaite incarnation de ce qu’un père devait faire ressentir à son fils adolescent. C’était une raison de plus de considérer qu’il avait beau s’appeler Nikolaï Mikhaïlovitch Dmitriev, dans son cœur il serait à jamais Nikolaï Lvovich Karkoff. Il se tourna donc vers l’armoire à glaces qui lui servait de parrain et lui adressa son sourire le plus radieux, celui que bien peu de personne avait jamais eu l’honneur de recevoir, et déclara de manière bien peu solennelle mais ô combien naturelle :


-Tu es le meilleur, tu le sais ça ?


L’adulte éclata de rire et lui ébouriffa une fois de plus les cheveux. Mais, cette fois, au lieu de chercher à échapper aux grosses paluches de l’homme comme il en avait l’habitude, Nikolaï choisit d’entourer le torse de Lev de ses bras et de profiter du fait que personne ne les voyait pour agir un peu plus comme le gamin qu’il était toujours en se faisant le plaisir d’une embrassade amicale. Et si quelqu’un avait quelque chose à y redire, il leur expliquerait par A+B que se prendre dans les bras était une action très masculine, oui Madame ! Seuls les idiots craignant pour leur virilité se le refusait et il n’en était pas un d’abord !

Il finit néanmoins par se séparer du géant lorsque ce dernier proposa d’aller déjeuner en ville et rangea son nouveau trésor dans la poche intérieure de son manteau, non sans d’abord passer avec orgueil son pouce sur le visage féroce du loup. Le transplanage ne lui fit cette fois-ci plus aucun effet et il s’apprêtait déjà à s’en vanter lorsqu’une voix le prit de vitesse en s’adressant à Lev. Le regard du Serpentard se dirigea vers la direction d’où était venue la voix et tomba sur une petite vieille. Non ce n’était pas de la discrimination facile, la femme face à eux était petite et vieille donc c’était une petite vieille, CQFD. Elle et Lev se connaissaient apparemment et Niko se fit la remarque que son parrain semblait avoir un certain nombre de connaissances plus vieilles que le monde. Mais, après tout, vu l’âge de son propre père, ce n’était si étonnant que ça finalement. Il n’eut malheureusement pas l’occasion de s’attarder plus longtemps sur la question car il fut soudain prit dans une embrassade d’autant plus inattendue qu’il n’avait pas vraiment suivi la conversation des deux adultes. Tout ce qu’il retint c’est que la vieille femme devait être atteinte de démence sénile. Non mais c’est vrai quoi, qui d’autre qu’une folle aurait décrit le patriarche Dmitriev comme un « homme bon » ? Le fait qu’elle s’acharnait à l’appeler « petit prince » ne fit que confirmer sa première estimation de la santé mentale de la bonne femme. Par conséquent, sachant à quel point il pouvait être dangereux de contredire une personne atteinte de démence, il suivit le mouvement lorsqu’ils se dirigèrent vers … il ne savait pas où.

Il eut bientôt la réponse à sa question lorsqu’ils arrivèrent devant une maison d’où un joyeux tintamarre s’élevait. L’adolescent y entra avec précaution, se rassurant en se disant que Lev ne l’aurait jamais volontairement amené dans un endroit trop dangereux. Il fut ensuite submergé sous les présentations et en tira la conclusion que Lev avait clairement un truc pour les familles nombreuses. A moins que ce ne fut une particularité des classes sociales moins privilégiées car il n’avait aucun souvenir d’avoir jamais croisé ce genre d’ambiance lors de son enfance, peu importât les familles de connaissances de ses parents auxquelles il pensait. Quoiqu’il en soit, avant qu’il ne comprenne ce qui lui arrivait, il se retrouva assis à table à écouter la raison pour laquelle tout le monde dans cette pièce avait l’air de savoir qui il était, ce qui était franchement inquiétant pour être tout à fait honnête.

L’histoire le laissa des plus perplexes, voire légèrement méfiant. Il n’avait en effet aucun mal à imaginer sa mère venant au secours des démunis mais son père ? Ça ne collait juste pas à l’image stricte qu’il avait du vieil homme. Pourtant, certaines images de son enfance lui revinrent à l’esprit, tel le Noël de ses six ans, première fois qu’Alekseï revenait au manoir après son entrée à Durmstrang. Son frère venait de raconter fièrement la façon dont il avait été élu représentant des premières années et son père lui avait ébouriffé les cheveux en déclarant d’une voix forte que c’était bien là le charisme d’un Dmitriev à l’œuvre. Puis, il avait souri à Natalia et avait ensuite pris le petit Nikolaï dans ses bras pour le faire sauter dans les airs au plus grand plaisir de ce dernier qui avait éclaté de rire sous le regard amusé de Lev. Certes, ce soir-là, Mikhaïl s’était déjà généreusement servi en vodka mais, pour la première fois, cela n’avait pas aggravé son humeur mais, bien au contraire, l’avait améliorée grandement. D’autres souvenirs similaires, rares mais existants néanmoins, de son père faisant preuve d’une quelconque affection envers lui revinrent à l’esprit et il se demanda soudain s’il n’avait pas été trop rapide à juger son géniteur. Après tout, lui-même était loin d’être un ange et son caractère de cochon ne lui venait certainement pas de sa mère, même si cette dernière pouvait s’avérer tout bonnement diabolique si quelqu’un avait le malheur de la provoquer.

Il en était là de ses réflexions silencieuses lorsqu’une voix sur sa droite et une main tirant sur son pantalon le ramenèrent sur terre.


-Dis, dis, monsieur le Prince, c’est vrai que ton papa c’est le plus fort ? Parce que mon papa il dit toujours que oui mais ça peut pas être vrai parce que le plus fort bah c’est mon papa à moi !


Nikolaï resta interdit devant de tels propos. Celui qui les avait prononcés était un bambin brun qui ne devait pas avoir plus de trois ans, possédait des yeux verts tout simplement stupéfiants, et le regardait désormais avec défi, attendant sa réponse. Trop surpris par la situation dans son ensemble, le Préfet n’eut pas l’occasion de répondre que la mère du gamin vint le récupérer en s’excusant à profusion pour l’attitude de son petit dernier. Quant à la grande sœur du gosse, une fillette de sept ans, elle réprimanda son frère sur un ton qui se voulait mâture et tira un sourire franchement amusé à l’adolescent.

-Micha ! Arrête d’embêter le monsieur. Si papa dit que le papa du monsieur c’est le plus fort alors c’est le plus fort. Tu sais bien que papa ne ment jamais.

Cette logique absolument imparable finit par tirer un léger rire à Nikolaï ce qui lui valut un regard mauvais de la part du gamin.


-Hey, c’est pas parce que t’es un prince que t’as le droit de rire de Galina, y’a que moi qu’est le droit !

Essayant de calmer le fou rire qui menaçait de lui échapper, Nikolaï leva les mains en signe de paix et répondit :

-Promis je ne moque pas de Galina. Ni de toi, rajouta-t-il par précaution. C’est juste que chez moi « Micha » c’est mon papa, le mot sonnait extrêmement bizarre dans sa bouche, et entendre quelqu’un être réprimandé avec son prénom ça me fait bizarre.

Et c’était vrai, certes Lev était capable de remettre Mikhaïl à sa place lorsque le besoin s’en faisait sentir, mais il ne l’avait jamais fait devant Nikolaï alors la situation avait un air surréaliste tout simplement hilarant. Ce que l’intervention du père du gosse précisant -avec fierté- que Micha le second était de plus nommé d’après Micha le premier ne fit qu’accentuer. Nikolaï ne savait pas vraiment ce qu’il devait penser de savoir qu’il existait de par le monde des gens suffisamment respectueux de son géniteur pour nommer leur progéniture comme lui, mais il choisit de se concentrer sur ces détails plus tard. Pour l’instant, il devait encore répondre à une question épineuse et s’il devait en juger par le regard concentré de Micha number two, il n’allait pas pouvoir y échapper. Il finit donc par lâcher :


-Et sinon, je dirais que mon papa
, la deuxième fois n’était pas moins étrange que la première, est très fort.

C’était là une drôle de façon de parler de la puissance de son père mais, vu qu’il s’adressait à un gamin, ça suffirait.

-Quant à savoir s’il est plus fort que ton papa, je ne sais pas vu que je ne connais pas la force de ton papa.
-Bah c’est facile, on a qu’à faire un Duel !

L’air catastrophé du père finit par briser toute la façade de calme que Nikolaï avait tenté de construire et, cette fois-ci, il explosa tout bonnement de rire. Il sentit plus d’un regard inquiet pour sa santé mentale sur lui mais l’idée même d’imaginer son père se battant avec l’homme assis face à lui pour déterminer qui était « le papa le plus fort » était si ridicule qu’il ne pouvait rien faire d’autre. Finalement, lorsqu’il se fut calmé, il remarqua que Micha n’avait pas l’air d’apprécier de voir ainsi son idée dénigrée. Il se tourna donc vers Lev pour tenter de désamorcer la situation et lui demanda, l’amusement toujours clair dans son regard.

-Qu’est-ce que tu en penses, toi qui as vu les deux à l’œuvre, qui est le plus fort ?

OK, c’était peut-être un peu méchant de laisser Lev se dépatouiller avec la situation mais qu’est-ce que c’était drôle !
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  • Lev A. Karkoff
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyMar 2 Avr - 16:37:39

Si Lev n'avait pas été un grand gaillard de 2m8 ​qui s'efforçait de contrôler ses émotions depuis plus de 48 ans, ​son filleul aurait peut-être pu voir son émotion. Sûrement la décelait-il d'ailleurs, sans vraiment la comprendre. Dans une autre vie, Nikolaï aurait été son fils et il aurait été le père le plus fier au monde. Mais il devait se contenter de sa place, qui lui paraissait parfois, fugacement, si ingrate et solitaire, plus particulièrement lorsqu'il était étendu seul dans son lit, le sommeil le fuyant comme une épidémie de dragoncelle. Mais pas aujourd'hui non. Aujourd'hui, comme pendant ces 30 dernières années, il était honoré d'avoir cette chance, d'être un membre de cette famille et d'offrir à cet enfant, ce jeune homme, cet homme bientôt, un peu du soutien et du réconfort dont il avait besoin. Lev sourit tandis que le gamin l'enlaçait. Il espérait vivre assez longtemps pour le voir s'accomplir et trouver le bonheur, où que ses pas le mènent, même si c'était loin de lui.
Loin de ces inquiétudes-là, les deux hommes prirent le chemin du marché où ils ne tardèrent pas à retrouver une vieille connaissance de Lev. Encore une. Cela amusait grandement le géant et lui rappelait sa jeunesse avec bienveillance. Après toutes ces années, on n'avait pour autant pas oublié le Grand Lev A. Karkoff.
Milena les invita à déjeuner et Lev n'eut pas à cœur de lui refuser. Il aurait bien eu du mal de toute façon. La conversation était animée et forte troublante pour son filleul, Lev l'aurait parié. Cette heureuse coïncidence lui permettrait peut-être de voir la Famille, et son père, d'un œil un peu plus indulgent.
Lev rit avec plaisir de la petite discussion entre Nikolaï et les enfants. Mais quand le serpentard essaya de l’embringuer dans sa galère, Lev préféra aider à l'enfoncer:

- Et bien, je crois que Micha a raison, rien ne vaut un duel pour savoir qui est le plus fort ! Mais vu que Micha premier du nom n'est pas là, je propose que Nikolaï et toi vous affrontiez à leur place, qu'est-ce que tu en dis, petit ?
Il se leva, amusé par l'air horrifié de son filleul et sortit sa baguette:
- Et pour que le duel soit plus équitable, je vais même te prêter ma baguette !
- Ho oui, ho oui !
Les parents du gamin lui jetèrent un regard amusé et tout le monde commença à faire de la place dans le salon. On était habitués aux duels dans ce genre de famille, c'était de cette façon, gentillette, qu'on réglait les problèmes entre frères et sœurs dès qu'ils étaient en âge d'utiliser la magie. Micha était encore un peu trop jeune, mais Lev pallierait à ce problème.
- Allez, Kolia, viens ici et sors ta baguette ! Ordonna Lev, moqueur. Les enfants, venez, il faut définir une stratégie !
Le géant vint s'agenouiller près des enfants et chuchota quelque chose à leur oreille, l'air conspirateur. Le petit Micha acquiesça avec excitation et jeta un regard vers le serpentard en rigolant. Les autres gamins s'écartèrent et Lev pointa sa baguette sur Nikolaï tandis que Micha posait ses petites mains autour des siennes.
- A trois ! Annonça Galina avant de se mettre à faire le compte à rebours.A peine avait-elle eu le temps de dire 3, que le petit Micha criait :- Expelliarmus !Et que Lev lançait le sortilège informulé correspondant.
- Allez-y ! A l'attaque ! S'exclama Lev en brandissant sa baguette comme un signe de ralliement.
Et la bande de petit sauvage se jeta sur Nikolaï pour une attaque de chatouilles en règle.
- Il va falloir supplier, maintenant, Kolia ! Expliqua Lev, hilare, en retournant à table pour reprendre sa discussions avec Milena.
Ha décidemment... Lev adorait les gosses !
L'après-midi passa à toute allure, ponctuée de rires, de gâteaux et d'autres anecdotes à profusions. Il faisait nuit quand les deux gaillards quittèrent Milena et sa famille, les bras chargés de cadeaux et de nourritures et après avoir fait la promesse de revenir lors de leur prochaine visite. Mais Lev n'en avait pas fini avec Nikolaï:
- Bon, histoire que tout ce que tu raconteras à ton père ne soit pas que pur mensonge, ce soir, je t'emmène flamber ! Le Casino de Moscou nous attend ! J'espère que tu as apporté un costard. J'ai une réputation à tenir ! Dit-il amusé avec un clin d'oeil.
Car oui, encore une fois ce soir, on allait quelque part où Lev était connu comme le loup blanc. Ils firent un détour par la maison pour y laisser leurs présents et se changer.

- Très classe ! Commenta Lev en regardant son filleul.
S'il n'était pas encore très musclé, et plutôt fluet, Nikolaï avait pourtant le physique idéal pour la mode, ce dont Natalia était très fière. Elle adorait acheter de beaux vêtements pour ses fils, même si ces derniers n'avaient pas beaucoup l'occasion de les porter.
Voyant que son filleul s'agaçait avec sa cravate, il le rejoignit près du miroir de la salle de bain et lui montra patiemment comment la nouer. Puis une fois que l'adolescent eu fait plusieurs essais et réussi, Lev lui montra également avec malice le sortilège qui faisait cela très bien tout seul en trois secondes.
Puis il lui confia une petite bourse avec son budget de la soirée -rien d'extravagant, Lev y avait tenu- et ils transplanèrent derrière le Casino, fin prêt pour une nuit de folie.
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptySam 6 Avr - 19:07:52

Sale traître ! S’il avait pu, Nikolaï aurait crié au scandale. Lev ne lui proposait rien de moins qu’un duel avec un gamin qui était à peine capable de se tenir tout seul sur ses jambes, le géant avait-il perdu la tête ? Malheureusement, au vu de la lueur satisfaite dans le regard du mafieux, l’adolescent craignait que non et il s’attendait même au pire. Les messes basses que Lev tint ensuite avec Micha et Galina ne firent qu’augmenter ses soupçons. Son parrain ne préparait rien de bon et c’était lui qui allait en faire les frais à coup sûr. Il lui envoya donc un regard noir préventif. Il ne savait pas encore pourquoi il lui en voulait mais il était certain que la découverte de la raison ne saurait tarder. Par précaution, il leva donc sa baguette, ne sachant pas trop à quoi s’attendre. En effet, le marmot avait beau avoir récupéré la baguette de Lev, il n’était pas encore en âge de faire quoi que ce soit d’autre que de la magie instinctive. Sauf qu’avec Lev comme « coach », Merlin seul savait ce que la terreur à courtes pattes serait capable de lui sortir. Il était après tout le mieux placé pour savoir que son parrain aimait enseigner à ses protégés à user de l’élément de surprise. Il en avait même fait sa devise dans la vie !

Et ça pour une surprise, il ne fut pas déçu du voyage. Ainsi, lorsque le gosse lança un Expelliarmus, il ne prit pas la peine de contrer, trop sûr qu’il n’y avait pas de risque qu’un enfant de trois ans en ait la maîtrise, sauf que c’était sans compter sur les Informulés. Il eut tout juste le temps de comprendre ce qui lui était arrivé qu’une horde de gamins sauvages lui sauta dessus au son de cris qui se voulaient probablement guerriers mais ressemblaient plus à une chorale d’oiseaux enragés. Il s’apprêtait donc à se débarrasser d’eux en bonne et due forme lorsqu’ils se rabaissèrent à user de chatouilles. Mais c’était pas du jeu ça ! Ah il aurait dû savoir qu’il pouvait compter sur son retors de parrain quand il s’agissait de faire usage de méthodes hautement répréhensibles ! Et le salaud remuait le couteau dans la plaie qui plus était ! Mais il aurait sa vengeance, foi de Dmitriev. Peut-être pas tout de suite, ni même demain, mais le mafieux avait intérêt à surveiller ses arrières parce qu’au moment où il s’y attendrait le moins, il serait prêt à frapper. Et ce ne serait pas beau à voir. Oh non non, il ne s’en tirerait pas si facilement.

Une fois sa promesse de vengeance faite et la situation dans laquelle il se trouvait devenue totalement insupportable – s’il continuait à rire, il allait finir par manquer d’air -, il accepta à contrecœur de demander grâce. L’air satisfait du gosse lui resta en travers de la gorge mais il oublia bien vite ses malheurs lorsqu’un plateau rempli de sucreries de toutes sortes fut placé devant lui. Qui pouvait encore faire la gueule quand il y avait à manger ? Et effectivement, lorsque ses réserves de sucre furent de nouveau remplies, la suite de l’après-midi se déroula bien plus tranquillement. Il serait même allé jusqu’à dire qu’il avait passé un excellent moment en compagnie de cette drôle de famille qui vouait un culte à la sienne. Certes, il n’allait pas changer complètement d’avis du jour au lendemain mais il aurait été un idiot fini s’il n’avait pas au moins retenu une leçon. A savoir que juger trop vite était loin d’être une stratégie viable. Il allait donc devoir surveiller de plus près les activités de son père. Autrement dit, au lieu de se plaindre constamment d’être issu d’un monde qu’il ne rêvait que de quitter, il était peut-être temps de chercher à voir s’il n’y avait pas plutôt moyen de changer les choses de l’intérieur. Après tout, si son père qu’il avait toujours vu comme le « vilain » par excellence était capable de « bonté », tout n’était peut-être pas perdu. Et puis, son frère le traitait toujours d’utopiste plein d’illusions, c’était l’occasion ou jamais de gagner réellement ce titre, non ?

Ils firent donc leurs adieux à la petite - ou plutôt en l’occurrence grande – famille, promettant de revenir – le gosse eut même le culot de lui proposer une revanche, non mais vraiment le toupet des enfants de nos jours ! – et Lev lui annonça ensuite que leur prochain arrêt se nommait « Casino de Moscou ». Et, pour une fois, Niko dut bien avouer que ses goûts concordaient avec ceux de son géniteur. L’idée de pénétrer dans l’antre de débauche qu’était un casino avait un attrait interdit qui amena des étoiles dans son regard habituellement arctique. Il récupéra donc son magot pour la soirée avec un sourire d’oreille à oreille – même le fichu incident de la cravate ne lui mit pas le moral à bas – et entra dans la salle d’un pas royal. Bah oui, il fallait bien qu’être élevé comme un petit prince serve de temps à autres non ?

Tout de suite, il sentit l’essentiel des regards se poser sur eux et il se composa un masque impassible, si les gens s’attendaient à le voir baisser les yeux sous prétexte qu’il était mineur, ils allaient être déçus du voyage. Il se fit même un petit plaisir lorsqu’un type le regarda un peu trop longtemps à son goût. Il planta son regard le plus glacial dans celui de l’homme et ne le lâcha plus jusqu’à ce que ce dernier finisse par détourner les yeux gêné. Se permettant l’esquisse d’un sourire satisfait, il se rendit ensuite au bureau de change, Lev sur ses talons, et transforma ses gallions en jetons. Puis, il se dirigea vers une table de Black Jack. Une femme d’une beauté à couper le souffle qui jeta un regard appréciateur à Lev et deux hommes s’y trouvaient déjà, sans compter le croupier. Vu la difficulté qu’ils eurent tous à cacher leur surprise de le voir s’asseoir au lieu de laisser sa place à Lev, Niko fut sur le point de faire remarquer qu’il était heureux pour eux que la table n’en soit pas une de poker. Il se contint néanmoins, ça ne servait à rien de se mettre ses adversaires à dos avant même le début de la partie. Par contre, lorsque l’un des hommes trouva intelligent de le provoquer, il échangea un regard de connivence avec son parrain.


-Dis donc gamin, t’es sûr que tu sais ce que tu fais à parier autant ? Je ne voudrais pas que tu te fasses disputer en rentrant. A moins que ce ne soit Monsieur Gros Muscles là-derrière qui prenne pour toi.

Sans se départir de son sourire diplomate, le Préfet répondit donc.

-Attendez donc de voir si je perds au lieu de vous inquiéter pour moi. Croupier, vous pouvez distribuer.

L’homme s’exécuta et, à peine quelques minutes plus tard, la pile de jetons du Serpentard avait quasiment doublée. Quoi, comment ça, il n’avait pas précisé que Lev lui avait appris à compter les cartes dès l’enfance ? Mais personne n’avait jamais dit qu’il fallait être honnête au casino d’abord !
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MessageSujet: Re: Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]    Etre mafieux, atouts et contraintes, Interro à la fin de l'été [Nikolaï]  EmptyLun 15 Avr - 9:22:37

Citation :
-Dis donc gamin, t’es sûr que tu sais ce que tu fais à parier autant ? Je ne voudrais pas que tu te fasses disputer en rentrant. A moins que ce ne soit Monsieur Gros Muscles là-derrière qui prenne pour toi.

Mr Gros Muscles aurait pu lancer un regard meurtrier à l'impétueux qui prenait de haut son filleul, mais il se contenta d'un sourire en coin. Nikolaï allait se charger de lui faire comprendre son erreur. Même si effectivement, installé tel qu'il l'était, debout derrière le gamin, Lev donnait plus l'impression d'être un garde du corps qu'un membre de la famille, tout deux savaient de quoi ils retournaient et n'accordaient pas d'importance à l'opinion des autres. Lev savait ce que valait son filleul aux cartes, dire que lui-même ne se débrouillait pas mal était un euphémisme. La seule chose à faire était bien évidemment de changer de table et de jeux régulièrement, car même si cela n'avait rien d'illégal, les casinos ne toléraient pas longtemps les compteurs de cartes.

Le mafieux se délecta d'observer l'air suffisant de leur adversaire perdre de sa superbe pour finir renfrogné. Il ne tarda pas à quitter la table, humilié, et Lev tapota l'épaule de Nikolaï d'un air approbateur et lança, l'air de rien, un:


- Bien joué.

Le gamin réitéra l'expérience sur les tables suivantes et Lev finit par se joindre à lui sur quelques parties. La soirée fut excellente, mais tout deux, au triomphe modeste, quittèrent les lieux avant d'avoir ruiné la moitié de la population du Casino.

Le reste de la soirée, comme celui du séjour, fut tout aussi bon enfant. Ils profitèrent un maximum de ce que pouvait leur offrir les lieux, allèrent bien évidemment visiter Saint Petersbourg, trouvèrent un présent pour Natalia, pratiquèrent toutes sortes d'activités moldues et sorcières confondues, travaillèrent sur le sort d'amnésie. Les jours passèrent trop vite, entre course poursuite, éclats de rire, bagarres amicales, déjeuner avec de vieilles connaissances, shopping en tout genre, et il fut bientôt l'heure de devoir retourner à Londres. Il leur restait néanmoins une bonne demi-journée et Lev avait une idée de ce qu'il voulait faire pendant ce laps de temps.

- Hey, gamin, que dirais-tu d'apprendre à faire un patronus ? Tu connais déjà la formule, pas vrai ?

Lev sortit sa baguette et l'air de ne pas y toucher fit apparaître un magnifique et gigantesque patronus en forme d'Ours.

- Tout ce qu'il te faut, c'est une pensée heureuse. La plus heureuse possible, une seule suffit. Vas-y essaye !

Ils travaillèrent sur ce sortilège de protection pendant une bonne partie de leur temps libre jusqu'au succès du gamin. Lev observa avec fierté l'animal totem de son filleul et lui tapota la tête affectueusement :

- Allez, il est temps de rentrer.

Ils s'assurèrent de n'avoir rien oublié et Lev posa sa main sur l'épaule du serpentard avant de transplaner à presque 3000 km de cette petite cabane dans la forêt.

Il ne fallu pas plus de quelques minutes aux deux hommes pour être assailli par Natalia qui serra, presque à l'étouffer, son fils dans ses bras.


- Vous avez plus d'une heure de retard !


Lev échangea un regard complice avec "le Petit Prince" et lui fit un clin d’œil.


- Je suis sûr qu'on a pas raté grand chose, je me trompe ? La taquina Lev avant de donner un coup de coude au gosse. Montre donc à ta mère ce que tu lui as ramené !

Voilà qui l'occuperait pour quelques temps au moins. Les vacances étaient loin d'être terminées, mais c'était bel et bien la fin de cette petite parenthèse entre hommes. Le Mafieux était ravi d'avoir pu profiter de ce temps passé avec son fils d'adoption. Il leur restait beaucoup de travail, notamment sur le sortilège d'amnésie, mais il avait l'impression que Nikolaï avait ouvert les yeux durant ce séjour sur les possibilités qu'offraient le monde dans lequel évoluait sa famille. Il ne tenait qu'à lui de le pousser à en tirer partie. Car si quelqu'un pouvait faire évoluer le Clan dans une dimension plus pacifique que celle qu'elle empruntait actuellement, c'était Nikolaï et personne d'autre.

Maintenant, Lev devait s'occuper d'Alekseï. Soit il arrivait à lui mettre un peu de plomb dans la cervelle, soit Nikolaï serait son dernier recours. Il espérait sincèrement ne jamais avoir à embringuer le plus jeune de ses filleuls là-dedans, mais il ne fallait exclure aucune possibilité. Seul le temps lui dirait s'il avait raison de faire ce qu'il faisait... il espérait ne pas se tromper en tout cas.
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