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 Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)
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  • Margaret Bailey
    • Nombre de messages : 63
    • Age : 28
    • Date d'inscription : 19/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sang mêlé
      Baguette magique: bois de hêtre, crin de licorne, 25,5 cm, souple
    Margaret Bailey
  • Juge du Magenmagot Juge du Magenmagot
MessageSujet: Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)   Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état) EmptySam 19 Mai - 12:35:55

Nom : Bailey
Prénom : Margaret
Poste souhaité : sous-secrétaire d'état auprès du ministre
Statut sanguin : Sang mêlé
Age de votre personnage : 48 ans
Age du posteur : 16 ans
Comment avez-vous connu le forum ? C'est une histoire d'amour qui dure déjà depuis quelques temps (vu que c'est mon troisième compte)


De légères volutes d’encens au parfum entêtant montaient du dessus d’une armoire basse sur laquelle se trouvaient, sans un seul grain de poussière dessus, une horloge, plusieurs cadres photo, une petite sculpture de bronze représentant Rowena Serdaigle et ses armoiries, un œuf Fabergé aux dorures discrètes et sans ostentation ainsi que l’encensoir d’où provenait la puissante odeur florale. Le long des deux murs latéraux de la pièce se trouvaient uniquement des armoires, la plupart présentant quantité de dossiers de cuir rouge, noir ou vert sombre, soigneusement ordonnés chronologiquement. Certaines étagères étaient fermées et renfermaient du matériel divers, allant de la réserve de parchemins, plumes et encriers à la penderie juste à droite de la porte de chêne impeccablement taillée, à la poignée dorée et étincelante. En survolant d’autres armoires, on pouvait voir de nombreuses étagères remplies de livres traitant de nombreux sujets : ouvrages administratifs, traités juridiques sorciers et moldus, bouquins scientifique concernant les moldus ou la botanique et quantités de livres au sujet de l’Histoire sorcière et moldue. Trois étagères étaient vitrées et arboraient breloques et ornementations diverses.

Au centre de la pièce, faisant face à l’entrée, trônait un imposant bureau de bois ciré et sans éraflure où la sous-secrétaire d’état était assise dans son fauteuil de cuir moelleux. Dans son dos, une large fenêtre illuminait la pièce, par ailleurs éclairée par deux lampes encadrant la porte. Au bas de ce mur, des armoires basses et un secrétaires abritaient encore de nombreux documents : cahiers de notes manuscrites rédigées depuis longtemps par sa main, dictionnaires, encyclopédies, objets personnels et fiches du ministère. Le haut du mur, quant à lui, présentait trois tableaux de facture impressionniste. A l’opposé, sur le mur de la porte d’entrée, pendaient les diplômes et les certificats officiels de Margaret Bailey, occupante de ce bureau. Accrochées à un porte-manteau, deux capes attendaient d’être portées ainsi que des chapeaux délicats à l’extravagance soigneusement contrôlée.

La sous-secrétaire d’état auprès du ministre lisait, les yeux concentrés et quelque peu plissés, un rapport intitulé « dispositions administratives moldues ». Cette expression lui conférait un air sévère, contrasté par le côté très avenant de son visage. Blonde, les cheveux bouclés et les yeux bleus, elle ne présentait toujours aucune ride précoce, ce qui conservait son apparence séduisante, même à l’âge de quarante-huit ans, où l’on peut estimer que la moitié de la vie est déjà passée. Elle portait un tailleur de coupe cossue et élégante, qui correspondait à son statut politique et financier. Sur le reste du bureau, une plume d’oie immaculée était posée près d’un encrier, un carnet noir fermé patientait sur un coin, une lampe couverte d’un abat-jour éclairait le document qu’elle lisait avec attention et une petite pile de dossiers classés « urgent » ne demandaient qu’à être traités. Le reste de son matériel avait sa place dans des tiroirs, dont certains étaient protégés par des sortilèges, abritant sa correspondance, certains dossiers confidentiels ou une boîte à bijoux et une bourse de Gallions. Épisodiquement, Margaret dictait quelques mots à une version plus fidèle et moins extravagante de la plume à papote de Rita Skeeter qui les inscrivait aussitôt sur un parchemin blanc, surmonté de l’en-tête du ministère de la magie.

Les bruits étouffés du couloir, recouvert de moquette et très calme à cet étage où peu de monde passait, ne parvenaient pas aux oreilles de la sous-secrétaire et ce ne fut que lorsque quelques coups furent frappés à sa porte qu’elle consentit à lever les yeux de sa lecture. Sans attendre, un jeune homme de moins de trente ans entra, le seul autorisé à faire cela sans recevoir de réponse. Christopher Livington, son secrétaire personnel, un air affairé sur le visage, un classeur dans les bras et les lunettes de travers arriva dans la pièce avec la respiration sifflante de celui qui a parcouru plusieurs escaliers dans la précipitation.

« On vous demande Margaret. Le ministre vous fait savoir qu’en raison de la récente attaque de Gringott’s et de son prochain voyage en Asie, un conseil gouvernemental est organisé dans un quart d’heure. Monsieur Shacklebot m’a également prié de vous demander quand il peut espérer recevoir votre critique du projet de loi sur les dispositions administratives moldues. Et votre fils a réussi son examen ? »

Christopher avait toujours eu, depuis qu’elle le connaissait, cette formidable aptitude à dire tout d’un seul bloc, en passant, sans transition du coq à l’âne. Le garçon, cependant, restait très efficace, souriant et sympathique.

« Si le ministre a organisé un conseil, je m’y rends immédiatement. En ce qui concerne ce projet de loi, je lui ferai parvenir mon avis demain avant midi et je compte bien faire sentir qu’il s’agit d’une mauvaise idée. Quant à mon fils, il a réussi avec brio son examen, merci de vous en être inquiété. Et qu’avez-vous décidé pour votre offre à l’étranger au ministère du Japon ? »

« J’ai décliné la proposition ; je préfère conserver mon poste ici, en Angleterre. »

« Vous avez raison, vous gravirez vite les échelons, vu votre performance. Bon, maintenant, il faut que j’aille à cette fameuse réunion. »


Et, se munissant de sa valise à documents et de son sac à main, elle quitta le bureau, en compagnie de Christopher qui, lui, prit la direction du troisième étage.

*****
Lorsque le ministre congédia les membres du conseil gouvernemental, Margaret insista pour qu’il reste afin qu’elle puisse l’entretenir quelque peu de son projet de loi. Alors que les conseillers sortaient en ramassant leurs dossiers de la salle de réunion, Margaret et le Kingsley restèrent assis sur leurs fauteuils de cuir bleu, au dos desquels se trouvait le sigle du ministère. Attendant que tout le monde soit sorti, Margaret jeta un bref regard à la table ovoïdale puis s’adressa d’un ton un peu sec à Shacklebot, resté lui aussi à sa place, centrale, au fauteuil légèrement plus grand que celui de ses collaborateurs.

« Je vais vous parler franchement ; je désapprouve totalement votre projet de loi concernant la mise en place de dispositions administratives moldues, dit-elle de but en blanc. Je préfère vous le signaler oralement même si mon rapport que vous aurez demain entre les mains sera salé. Je ne vois à ce projet qu’une foule de désavantage et de problèmes sans fin pour plusieurs de nos services. En outre, vous mettez en danger le secret magique international sans concerter les autres nations qui ont signé le Code du Secret. Il s’agit là d'un viol de ce traité. A mes yeux, il ne s’agit que d’une tentative plutôt faible et mal organisée de poursuivre la politique de rapprochement des communautés. On dirait que, alors que les électeurs attendent des actes pour être protégés contre les complots qui s’ourdissent dans le pays, vous agitez des réformes pour masquer les réels problèmes auxquels nous faisons face, ajouta-t-elle d’un ton carrément froid. Cette politique est malsaine et ne peut durer monsieur le ministre. Sachez que vous n’aurez pas mon vote pour ce projet et je le ferai savoir ! »

« Vous êtes d’une idéologie politique différente et n’avez jamais réellement compris la nécessité du rapprochement des communautés, Margaret, répliqua-t-il d’un ton tout aussi froid. Vous persistez à vous enfermer dans un obscurantisme qui a mené aux dérives que nous avons connues ! »

« Peut-être serait-il plus judicieux de rapprocher les communautés d’un point de vue moral avant de passer à des actes concrets sans que les deux communautés ne se soient réellement comprises ou n’aient la maturité pour passer à cette phase. Votre politique est dangereuse ! Elle l’est tout autant que les dérives dont vous parlez ! Nous sommes passés d’un extrême à l’autre, voilà le résultat ! »

« Faites ce que vous voulez pour contrer ce projet mais je puis vous assurer que nous irons jusqu’au bout de ce que nous avons commencé
, répliqua Kingsley en se relevant. La loi sera entérinée, quelles que soient vos oppositions ; la majorité du congrès et du ministère est derrière moi. »

« Forcément, tous ont peur de perdre leurs postes s’ils ne donnent pas l’impression de mener des politiques concrètes,
lui lança-t-elle alors qu’il tournait les talons. »

Respirant un grand coup, Margaret rassembla ses documents et quitta la pièce en marchant à grands pas. Il lui arrivait rarement de s’énerver mais, depuis peu, elle accumulait les tensions avec Kingsley Shacklebot. Elle ne comprenait pas que l’ancien auror, pourtant d’une intelligence remarquable pour bon nombre de choses, se trompe si magistralement pour la politique d’ouverture au monde moldu. Bien évidemment, elle, sang-mêlé d’origine et ayant réalisé de nombreux travaux sur les moldus, en connaissait un plus large rayon que n’importe qui. N’avait-elle pas passé trois ans en France à participer à la rédaction d’un ouvrage sur les moldus, en compagnie de deux autres sorciers ? N’effectuait-elle pas de régulières escapades en terrain moldu ? En outre, elle sentait la tension permanente qui habitait le ministre depuis peu. Le cambriolage des archives magiques, les trois Gobelins disparus dont on n’avait toujours pas retrouvé les corps, le braquage de Gringott’s étaient autant d’éléments qui semaient l’inquiétude dans les rangs des sorciers qui avaient choisi Shacklebot en espérant se débarrasser des troubles. Heureusement pour lui, la nouvelle de la récente mort du criminel Araley avait quelque peu calmé les ardeurs. Mais cela n’enlevait rien aux tensions diplomatiques entre les Gobelins et le ministère. Ces derniers étaient persuadés qu’un complot visait à les ruiner et les réduire à l’esclavage. Cela ajouté au fait que la banque était censée être un des lieux les plus sûrs au monde augmentait la pression ambiante.

Après avoir été porter son attaché-case dans son bureau, elle prit la direction des ascenseurs. L’heure de la pose déjeuner avait sonné et elle comptait bien tester un petit restaurant indien moldu qui s’était récemment installé à Londres dont une connaissance lui avait dit beaucoup de bien.

*****
A sept heures moins quart, Margaret, quitta son bureau en fermant précautionneusement la porte de son bureau par un sortilège dont elle avait le secret. En ces temps quelque peu troublés, une sécurité ne faisait jamais de tort. D’ordinaire, son bureau était toujours protégé magiquement mais elle avait ajouté un charme de défense supplémentaire depuis quelques semaines. Elle avait toujours été une magicienne très douée en matière de sorts de protection. L’instinct maternel se plaisait à commenter son mari. En effet, ayant peu d’aptitudes au combat, elle palliait cela par un niveau largement supérieur en matière de sortilèges de défense.

Tandis qu’elle descendait dans le cliquetis bruyant de l’ascenseur, elle repensa à ses propos plutôt vifs qu’elle avait échangés avec le ministre. Et elle renforçait sa détermination. Plus elle y réfléchissait, plus elle se persuadait qu’elle irait jusqu’à la rupture le jour où le ministère s’éloignerait trop de la ligne politique qu’elle défendait. De positionnement centriste et rationnel, elle savait qu’elle pouvait compter sur le soutien d’une part non négligeable d’électeurs qui se reporteraient sur elle si le ministère fléchissait. A son avantage, elle pouvait présenter ses années de travail au ministère de la magie, puis sa carrière d’avocate brillante et renommée du barreau et ensuite son poste de juge au Magenmagot, réputée pour sa honnêteté, son intégrité et son efficacité. Mais cela ne représentait presque rien. Ce qui comptait surtout, c’était ses récents travaux de plusieurs années consacrées à étudier les moldus qui faisaient d’elle une spécialiste rare de la Grande-Bretagne. A cela s’ajoutaient son caractère ferme, droit, posé et son intelligence qui n’était pas des moindres. Elle savait que son camp politique était placé de manière centrale, entre les conservateurs plus ou moins radicaux opposés à l’ouverture aux moldus et la tendance libérale qui prônait l’ouverture au monde moldu et le partage des deux mondes, désirant, à long terme, une fusion totale. A ce titre, elle comptait bien, en cas de bataille électorale, siphonner les voix des électeurs déçus de la politique de Shacklebot mais qui ne se positionnaient pas en conservateurs.

Une fois arrivé dans le somptueux hall du ministère, redevenu calme à cette heure tardive, la plupart des employés étant déjà repartis, elle se dirigea vers une cheminée et transplana juste devant son domicile. Elle habitait un vaste appartement moderne et cossu situé dans un immeuble classique de bon goût, au milieu d’une banlieue bourgeoise de moldus aisés. Elle gravit rapidement les quelques marches de l’entrée de l’immeuble et gagna son appartement par l’ascenseur. Arrivée devant la porte, elle déverrouilla les protections magiques qui gardaient son domicile et entra. Son mari n’était pas à la maison car il était en séminaire à l’étranger sur un nouveau type de parchemin deux fois plus économique. Après un dîner rapidement avalé constitué d’une salade de riz, elle gagna le salon, pièce centrale de son appartement, où elle poursuivit la lecture du livre en arabe qu’elle lisait. Passionnée de langues, elle en étudiait une tous les deux ans, à mesure qu’elle connaissait celle qu’elle apprenait. En ce moment, après le français, l’espagnol, l’italien, le norvégien et le russe, elle était passée à l’arabe. Après une bonne heure, elle gagna sa chambre, non sans oublier de passer par sa serre intérieure pour arroser ses plantes. Sa seconde passion. Depuis toute jeune, elle raffolait des plantes et avait même envisagé de suivre des études d’herbologie, avant de se diriger vers le droit. Finalement, c’était son fils, Alexander, qui était devenu herbologiste, l’autre, Nicholas, suivant des études d’histoire de la magie. Les deux avaient quitté le domicile familial et, à quarante-huit ans, Margaret vivait seule avec son mari, directeur d’une importante firme de papeterie magique. Les premières années de son mariage avait été heureuses mais, depuis le départ de ses fils, la lassitude s’installait dans son couple et elle se distançait de plus en plus de son époux. Devenu un homme d’affaire important et carré, il ne comprenait pas son besoin de lutte et de projets permanents. Parfois, il arrivait même à Margaret de le trouver ennuyeux. Avec l'âge, elle trouvait qu'il perdait de son caractère fougueux qu'il avait dans sa jeunesse alors qu'elle vivait dans une jeunesse qu'elle espérait éternelle. Elle s’endormit, bercée par la pensée qu’elle devrait se lever tôt le lendemain pour traiter les nombreux dossiers urgents qui attendaient sur son bureau.


*****
Après trois jours d’une fin de semaine éreintante, Margaret se réveilla le dimanche suivant dans un état tel qu’elle aurait préféré rester au lit. Il fallait dire que le ministère connaissait des temps de troubles sérieux et que l’activité était plus que soutenue, à tous les niveaux des départements. Heureusement pour elle, le programme de sa journée n’était pas trop chargé, plutôt celui d’une femme tout à fait normale de la bonne société magique. Sa matinée débutait par la visite chez le coiffeur, excursion obligée pour conserver son élégance, suivie par un passage en coup de vent chez Ollivander. Elle avait commandé au marchand de baguette, disons à son assistant, la fabrication d’une poignée plus confortable et neuve pour remplacer celle qui se trouvait à la base de la baguette qu’elle avait achetée il y avait de cela trente-sept ans, avant d’entrer à Poudlard. Elle se souvenait presque mot pour mot de ce que le psychologue des baguettes lui avait dit en lui cédant sa baguette : « Bois de hêtre et crin de licorne, vingt-cinq centimètres et demi, relativement souple… Certaines choses me paraissent évidentes, ma petite. Vous serez une personne ouverte et tolérante et votre brillance vous permettra sans doute de comprendre le monde pour trouver peut-être les solutions à ses problèmes. Je vends rarement des baguettes en bois de hêtre, usez de celle-ci avec sagesse. » Et le fabricant ne s’était pas trompé. Margaret comprenait le monde et ses problèmes. Elle voyait clairement les dérives qu’ils suivaient et, depuis ce temps, sa baguette ne l’avait jamais déçue.

Ayant fait son acquisition, elle devait se diriger chez Tissard et Brodette pour prendre le chapeau qu’elle s’était fait faire sur mesure… son dix-septième. C’était sa fascination. Elle portait presque tous les jours un chapeau et c’était dans cette seule partie de son habillement qu’elle se permettait parfois des extravagances. Pour le reste, elle se contentait de rester élégante et bien souvent séduisante. Son mari étant trop souvent en voyage d’affaire et connaissant une certaine lassitude dans sa vie de couple, elle se plaisait à voir les yeux des hommes se tourner vers elle.

Après ces quelques courses, l’objectif de sa journée était la visite de son vieux père, qui vivait seul dans l’ouest de l’Angleterre dans une petite maison qu’il avait rachetée au bord de la côte, depuis que sa mère, moldue, était décédée. Son père, quant à lui, était un sorcier, ancien professeur de runes à Poudlard. Elle ne prit que la peine de déposer ses achats chez elle avant de transplaner chez son paternel pour la traditionnelle visite mensuelle. Tout commençait par les habituels compliments de David Bailey sur la merveilleuse fille qu’il avait. Depuis qu’elle savait parler, il ne cessait de répéter qu’elle était une « merveilleuse fille » lorsqu’il la voyait. Ensuite, ils entamaient sans plus attendre leur traditionnelle partie d’échecs sur le plateau antédiluvien qui appartenait déjà à son arrière-arrière-grand-père. Tradition ancestrale chez les Bailey, on jouait aux échecs de père en fils, ou de père en fille dans ce cas-ci. C’était la passion de la famille. Une fois que Margaret avait perdu contre son père (ce qui arrivait environ neuf fois sur dix tellement le vieillard, à quatre-vingt-six ans, passait la moitié de sa retraite à s’entraîner tout seul, assis à sa table en face de la fenêtre qui donnait sur la mer), ils passaient ensuite dans le coquet petit salon rustique pour prendre le thé et échanger les nouvelles. Vers cinq heures, la fille s’en retournait vers l’agitation de la vie londonienne et du ministère, tandis que le père restait à entretenir ses vieux os auprès de l’air marin.

Mais sa journée ne s'arrêtait pas là. En politicienne avisée, Margaret s'efforçait d'être présente autant que possible auprès de ses potentiels électeurs. Pour cette raison, il lui fallait encore aller rendre visite au club de bienfaisance du troisième âge de la ville de Godric's Hollow. Enfin, elle pouvait passer sa soirée à répondre à sa correspondance privée qu'elle entretenait avec d'anciens contacts en France, son mari et, en grande quantité, avec des citoyens qui lui écrivaient.

*****
Le lendemain, Margaret retourna au travail, coiffée de son couvre-chef flambant neuf. Dès le matin, elle fut assaillie par une multitude d’employés et de notes qui lui transmettaient les nouvelles, les récriminations, les bilans, habituellement adressé au ministre, mais celui-ci était depuis samedi en voyage diplomatique et il ne rentrerait qu’en fin de journée. Après avoir écouté un employé du bureau des aurors lui annoncer que l’enquête sur Gringott’s piétinait, après avoir reçu un brouillon de la brochure que le ministère comptait distribuer à la population pour leur faire connaître les moldus, après avoir affronté le responsable d’Azkaban furieux que l’on augmente pas le budget de la prison pour payer les gardes de sécurités et après avoir reçu de son secrétaire le planning de la semaine, déjà rempli alors qu'elle devait encore organiser des réunions, elle put enfin se retirer dans son bureau et souffler un grand coup. Elle attendit quelques minutes, puis se mit au travail.

Cela faisait à peine une heure qu’elle avait pu entamer son travail en commençant la rédaction d’un texte de loi qui visait le commerce illégal d’objets moldus dangereux, lorsque Christopher entra en coup de vent en s’écriant :


« Vous êtes dans le journal du matin ! Il y a votre interview au sujet de la législation sur l’administration moldue. Ça va vous faire un sacré coup de pub… »

« Faites-moi voir ça, j’ai envie de savoir ce qu’on dit de moi. J’aurai besoin de cette publicité si on doit organiser un jour d’autres élections. Je rencontre d’ailleurs mon agent tout à l’heure, il doit me soumettre la brochure électorale en ma faveur. »

Prenant la Gazette du Sorcier, elle parcouru la une avec un intérêt non dissimulé et tomba sur l’article qui lui importait.

Citation :
Des tensions au sujet de la loi sur les dispositions administratives moldues.

Poursuivant sa politique de rapprochement des mondes moldu et sorcier, le premier ministre, Kingsley Shacklebot, a fait voter par le congrès une loi obligeant désormais chaque sorcier à se faire inscrire dans les listes administratives moldues et à posséder la carte d’identité moldue (document que ceux-ci utilisent pour prouver leur identité) d’ici la fin du délai accordé pour se conformer aux dispositions. La mention n’a été toutefois adoptée qu’à une faible majorité. En effet, comme on pouvait s’y attendre, les conservateurs et les radicaux ont voté contre le projet.

Ce qui est surprenant, c’est le vote négatif des centristes, menés par Margaret Bailey, pourtant sous-secrétaire d’état auprès du ministre et faisant partie de la majorité gouvernementale. La loi n’est donc supportée que par le parti du ministre, favorable à l’ouverture à la communauté moldue. Celui-ci nous a notamment déclaré que « c’est un pas important dans la politique de rapprochement de nos deux communautés qui n’en feront bientôt plus qu’une ».

Au contraire, madame Bailey a accordé un entretien à la presse dans lequel elle explique la raison de son opposition à la loi. « Il s’agit tout d’abord d’une initiative solitaire de l’Angleterre qui fait cavalier seul et met en péril le secret magique sans consulter la confédération internationale des mages et sorciers. Par ailleurs, le bureau des oubliators sera débordé de travail car on peut s’attendre à ce que les sorciers qui n’y connaissent rien commettent de nombreuses bévues. De plus, cette disposition est tout à fait risible car elle n’apportera rien aux sorciers et les moldus se retrouveront avec des individus enregistrés sur leurs listes, mais dont on ne saura rien de leur domicile, de leur payement d’impôts, du choix électoral. L’alinéa trois est particulièrement peu avisé également. Un sorcier se rendant coupable d’un délit, d’un vol de balais, par exemple, sera enregistré dans les registres de police moldus, sans que celle-ci ait une idée de son délit, vu qu’il sera falsifié et sans pouvoir le retrouver. La mesure n’aura donc aucun effet intéressant et ne rapprochera pas les communautés. Le seul intérêt d’une telle mesure peut s’appliquer aux nés-moldus ou aux sang-mêlés qui cohabitent et ont des liens avec la population moldue. Je réprouve purement et simplement cette réforme et ai averti le ministre que mon parti n’apportera aucun soutien aux autres initiatives de ce genre. »

Au vu des déclarations fermes venant du sein même de la coalition gouvernementale, on peut se demander si le ministère a encore un avenir ou si nous sommes amenés à aller prochainement aux élections. L’opposition conservatrice s’est faite très critique et a dénoncé « la panique du ministre aux abois face au problème de la criminalité et qui tente de décentrer l’attention de ces sujets polémiques ». Le mouvement ultra-conservateur a publié un pamphlet particulièrement sévère et accusateur sur la politique actuelle du ministère. Pour l’instant, il est difficile de prédire l’évolution de la situation tant elle est instable.
Margaret leva les yeux de l’article en souriant, ses yeux bleus pétillant de satisfaction. Les yeux écarquillés, Christopher lui demanda :

« Vous êtes contente de cela ? »

Un demi-sourire d’excuse au visage, elle lui répondit :

« Je sais que je devrais être peinée pour la situation de l’Angleterre mais les erreurs du ministre servent ma thèse et mon parti. Si l’on est amené à voter prochainement, la majorité pourrait passer en ma faveur et Shacklebot pourrait se voir obligé de me céder sa place. Il était bon auror mais est mauvais politicien. »

Sur cette conclusion, elle rendit le journal à son secrétaire et se repencha sur le texte qu’elle rédigeait. Après trois heures de travail assidu, alors qu’elle peaufinait les dernières tournures de phrases et apposait le sceau de son cabinet en bas du document, des coups furent frappés à sa porte. Celle-ci s’ouvrit pour laisser entrer un homme d’une quarantaine d’années, aux cheveux noirs et à l’air volontaire ; son secrétaire de parti. Il sortit de sa serviette une petite brochure colorée qu’il lui tendit.

« Voici la brochure électorale que nous vous avons préparée. Mais les élections sont lointaines, Margaret, vous vous y prenez longtemps à l’avance. »

« Pas tant que ça. Je préfère préparer ma campagne politique pour la lancer dès qu’il sera nécessaire. A vrai dire, je ne suis pas certaine que le ministre arrive au bout de son mandat. Mais voyons cela. Si cela convient, vous en ferez préparer trois mille exemplaires. Comme ça, on pourra en distribuer lors des réunions électorales ou lors des conférences que je compte organiser plus fréquemment, maintenant que je suis plus souvent en désaccord avec le ministre. »

Les yeux attentifs, elle entama sa lecture, un grand sourire aux lèvres.

Citation :
Le juste milieu !

La position du ministère est instable ? Ses choix sont incohérents ? L’Angleterre a besoin d’une gestion avisée ? Alors choisissez de voter pour un parti sûr, clair, qui ne vous trahit pas et qui mène une projet politique avisé : le Mouvement du Centre (MC) et sa leader, Margaret Bailey, sauront défendre vos intérêts ainsi que vos libertés.

Une candidate d’expérience

Margaret Bailey, 48 ans, est actuellement sous-secrétaire d’état auprès du ministre. Elle présente une expérience tant professionnelle qu’humaine qu’on ne peut négliger. Après une brillante scolarité dans la maison Serdaigle, Margaret Bailey a suivi des études dans la section générale de l’UMA, couronnées par un brillant diplôme de spécialisation en droit magique. S’ensuit la traditionnelle année de voyage à l’étranger avant qu’elle n’entre au ministère comme juriste ou employée administrative dans différents départements. Durant 6 ans, elle occupera plusieurs postes qui lui donneront une connaissance parfaite des rouages de l’administration. Ensuite, madame Bailey s’installe comme avocate à son compte où elle professe durant 9 ans. Lassée du barreau mais pas de la justice, Margaret débute une carrière de juge qu’elle conservera 5 ans. Durant cette période, elle publie son premier ouvrage « Justice et Politique : bavures, corruption et faux-semblants » et se fait élire au congrès en 1993. Cependant, deux ans plus tard, elle quitte l’Angleterre pour la France où elle travaillera en collaborations avec deux autres auteurs pour écrire une encyclopédie en 7 volumes sur les moldus. Cette activité l’occupe trois ans, après lesquels Margaret revient en Angleterre où, forte de son expérience, de la publication de son encyclopédie et surtout de ses idées politiques justes et raisonnables, elle réalise un très bon score aux élections. C’est donc ainsi qu’elle intègre le gouvernement de coalition de Kingsley Shacklebot où elle œuvre encore maintenant.

Un projet politique d’envergure

Afin de mener l’Angleterre vers un avenir meilleur, Margaret Bailey et son parti prônent une série de réformes structurelles de la société.

  1. En collaboration avec Poudlard, l’instauration d’un cours obligatoire d’étude des moldus, au même titre qu’il existe un cours d’histoire de la magie.
  2. Par ailleurs, afin d’éduquer correctement les nouvelles générations sorcières, un cours de civisme et de philosophie sera intégré à Poudlard.
  3. Les relations entre Poudlard, l’UMA et le ministère seront renforcées pour permettre une meilleure gestion d’ensemble et un partenariat aux multiples avantages.
  4. Plusieurs campagnes de rapprochement et découverte du monde moldu seront menées en Angleterre pour détruire les préjugés et supprimer la radicalisation qui mène à la haine. A long terme, le but est que la société sorcière puisse, tout en cachant l’existence de la magie aux moldus, partager avec eux une partie de sa vie et bénéficier des avantages que la société moldue possède.
  5. A ce titre, un département des affaires moldues sera établi et un bureau de recherche pour les technologies moldues sera mis en place afin de résoudre les problèmes inhérents à l’accueil des techniques et coutumes moldues. Il va sans dire que cette intégration du monde moldu ne devra pas saccager les coutumes et la culture sorcière qui nous sont propres.
  6. En vue de promouvoir l’intégrité au sein du ministère, une commission d’examen sera instaurée qui aura pour mission d’effectuer un contrôle permanent des affaires ministérielles pour réduire autant que possible la corruption.
  7. Les relations avec les Gobelins seront rapprochées et l’on permettra à ceux-ci d’avoir quelques membres au sein du congrès.
  8. Les elfes de maison seront soumis au même régime de travail que le reste de la communauté sorcière. Néanmoins, ils resteront attachés à leur famille et leur libération ne sera envisagée que plus tard. Cette adaptation sera progressive pour ne pas créer une crise des mentalités. Des condamnations seront prévues à l’égard des maîtres qui ne respecteront pas les nouvelles mesures.
  9. En ce qui concerne les loups garous, seul le ministère pourra avoir connaissance de l’état de ceux-ci. Les employeurs, logeurs ou autres n’en seront pas informés pour mettre fin à la scandaleuse discrimination qui sévit encore de nos jours. Le ministère organisera également la distribution gratuite de potion tue-loup à tous les lycanthropes.
  10. Les dernières séquelles de la guerre seront réparées et une charte d’honneur et de droiture sera rédigée au ministère pour prévenir toute nouvelle dérive.
  11. Le ministère s’attachera à baisser la criminalité et à traquer les réseaux illégaux de vente ou de blanchissement d’argent. A ce titre, la police magique gagnera 50 employés destinés uniquement à la direction des enquêtes et des investigations.
  12. Pour sauvegarder le patrimoine important de livres que nous possédons, un centre protégé sera créé dans lequel une copie de tous les ouvrages de la bibliothèque de Poudlard et de l’UMA ainsi que des archives nationales sera gardée. A long terme, le ministère tentera de conserver ces documents également par le biais de la technologie moldue.
Le financement du projet politique sera assuré par une série de nouvelles mesures :


  • taxation des elfes de maison
  • impôt sur la fortune
  • impôt augmenté sur les hauts revenus
  • taxes sur les biens de luxes (bijoux, artéfacts magiques précieux, balais de haut niveau…)
  • diminution des frais de fonctionnement de certains départements du ministère comprenant les salaires des hauts postes
Pour conclure, si Margaret Bailey et le Mouvement du Centre sont élus, la population magique sera assurée d’avoir une écoute attentive de ses problèmes et une gestion sensée de sa société. Le progrès ne peut être assuré que par une réforme structurelle d’importance que nous nous engageons à mener.

Au terme de sa lecture, Margaret leva les yeux vers son interlocuteur. Un large sourire de satisfaction fendait son visage.

« Vous savez, George, je n’ai jamais été aussi confiante dans l’avenir que maintenant. »
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  • Xenophius McGregor
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MessageSujet: Re: Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)   Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état) EmptySam 19 Mai - 15:54:16

Citation :
impôt sur la fortune
impôt augmenté sur les hauts revenus
taxes sur les biens de luxes (bijoux, artéfacts magiques précieux, balais de haut niveau…)
diminution des frais de fonctionnement de certains départements du ministère comprenant les salaires des hauts postes

Euh... C'est quoi ce complot là ? na

*croit qu'il ne va beaucoup l'aimer cette Bailey Suspect *

[HJ: belle fiche I love you ]
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  • Lavande Brown
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MessageSujet: Re: Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)   Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état) EmptyDim 20 Mai - 18:03:41

Je vote pour vous Madame I love you !

Hum ... bref ... superbe fiche ! Même si je connais un Michou qui va pas être heureux de te voir gagner du pouvoir Rolling Eyes
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  • Ella Von Königsberg
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MessageSujet: Re: Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)   Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état) EmptyLun 21 Mai - 20:43:50

Magnifique fiche, bien évidemment validée !
Tu abordes un domaine qui n'a pas du tout été développé jusque là à savoir les partis politiques du monde magique. Il va falloir qu'on discute pour développer les autres mouvements existants du coup et voir exploiter la chose plus en profondeur I love you
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  • Margaret Bailey
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MessageSujet: Re: Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)   Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état) EmptyMar 22 Mai - 15:13:03

Merci pour la validation (et les gentils commentaires). Very Happy Pour ce qui est de la politique magique, il est vrai qu'il faudra fixer quelque chose pour que ça ne parte pas dans tous les sens.
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MessageSujet: Re: Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état)   Margaret Bailey (sous-secrétaire d'état) Empty

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