Le bruit étouffé de la massive porte de l'entrée qui se referme alerta l'Allemande de l'arrivée de son homme. Lorsqu'elle tourna la tête vers la double porte ouvrant sur le hall, Klaus franchissait déjà la distance qui les séparait pour venir à sa rencontre. Il était rayonnant, comme toujours, sur de lui et fichtrement séduisant. Elle le regarda approcher de sa démarche assurée, irradiant maturité, virilité et confiance en soi. Comment ne pas fondre devant un homme pareil ? La ténébreuse se laissa enlacer et embrasser. S'abandonnant avec plaisir aux bras rassurants de celui qui partageait désormais sa vie. Elle était heureuse de le retrouver, sa présence, sa chaleur, ses attentions lui avaient manqué.

« Bonsoir mon ami. » répondit elle avec douceur en se pressant tendrement contre lui tandis que les mains protectrices de son époux caressaient avec d'infinies précautions son ventre arrondi. La jeune femme lui sourit en retour avant de lui glisser un nouveau baiser léger au coin des lèvres et de se reculer légèrement pour lui faire de la place. Le diplomate annonça qu'il avait gagné sa partie de golf, ce qui en soit n'avait rien de très surprenant, elle le savait très doué pour ce sport, tout comme il excellait en fait dans tous les domaines auxquels il s'intéressait ou presque.

« Contre Edelstein ? Il faut vraiment que je vienne te voir jouer un de ces jours. » souffla -t-elle admirative.

La jeune épouse se laissa entrainer dans le salon où elle s'installa aux côtés du duc. Celui ci s'excusa de rentrer si tard, attentif comme toujours à tout ce qui pouvait l'affecter. Pourtant s'il était vrai que l'ennui la gagnait parfois, particulièrement depuis qu'elle était enceinte et que les activités qu'elle pouvait avoir d'ordinaire lui étaient pour la plupart interdites, Elle refusait de devenir comme ses épouses insipides qui attendent tout le jour durant que leur homme rentre à la maison en faisant les tâches ménagères. Pas question qu'elle se plaigne donc, d'autant qu'elle comprenait parfaitement les impératifs de son époux et qu'elle même avait besoin de sa liberté.

« Ne t'inquiète pas pour moi, ça va bien. » assura-t-elle d'une voie sereine.

Alors que Diener apportait le verre d'eau que le duc avait réclamé, ainsi qu'un thé pour Ella _décidément cet elfe la connaissait vraiment trop bien, l'Allemande adressa un sourire tendre à son mari et enchaîna sur un autre sujet plus concret que l'ennui qu'elle pouvait éventuellement ressentir:

« Tu sais, je me disais qu'il faudra revoir la décoration de la chambre prévue pour le bébé.. Le rouge des rideaux et des draperies est beaucoup trop agressif... Il faudra mettre des couleurs plus pastel. »

Sans parler du fait que tout ce rouge évoquait immanquablement les dortoirs de Gryffondor, alors si changer la déco permettait d'éviter que cet enfant à naître finisse chez les lions dans 10 ans, ce serait déjà un bon début. Et la dessus Arsène n'aurait pas son mot à dire. Et puis être chiante, c'est le rôle de toutes les femmes, alors elle pouvait bien exiger de faire changer les rideaux, les tentures et les tapisseries si ça lui chantait. Fallait bien qu'elle s'occupe.

La légilimens appuya sa tête contre l'épaule de son époux en poussant un soupir de bien être. C'était vraiment agréable de se savoir entourée et aimée, il n'y avait pas à dire. Elle se sentait sereine et en sécurité, un sentiment qui l'avait quittée il y avait bien longtemps. Elle laissa s'installer quelques instants de silence avant de poursuivre d'une voie douce comme un murmure.

« Sinon, je me demandais.. tu as une idée de comment on pourrait l'appeler ? J'ai pensé à quelques prénoms possibles mais j'aimerais bien avoir ton avis. »

Alors qu'elle se tenait là, auprès de son époux dans le luxueux Château Von Königsberg, confortablement assise sur ce divan moelleux, la ténébreuse prit pleinement conscience qu'elle avait tout ce qu'elle avait jamais pu désirer. Ou presque. Klaus était en tout point un mari parfait et répondait à toutes les attentes qu'elle pouvait avoir. Quand bien même elle exigerait une robe couleur du temps, pour sur il trouverait le moyen de la lui offrir. A cette idée, un sourire étira ses lèvres vermeilles tandis qu'elle se lovait un peu plus contre son cher et tendre. Se tournant vers lui autant que son ventre arrondi le permettait, elle vint poser une main contre sa poitrine et leva son visage vers lui pour mieux se plonger dans ses yeux. Le duc lui donna son plein consentement pour remplacer l'actuel assortiment de couleurs de la chambre par un thème plus doux et donc plus adapté à un bébé, en lui laissant le champs libre. Le simple fait qu'il ait une telle confiance en son jugement et accepte aveuglément tout ce qu'elle pouvait vouloir témoignait mieux que la plus belle déclaration d'amour à quel point il l'aimait. Pour toute réponse, elle l'embrassa.

A son initiative, la conversation s'orienta sur le choix du prénom du bébé_ un petit garçon comme ils le savaient depuis peu, et ce pour la plus grande joie de la future maman. En effet, si l'Allemande savait qu'il allait avec son devoir conjugal de donner un héritier mâle à son mari, Ella n'avait déjà pas prévu de tomber enceinte si rapidement après leur mariage. Elle avait plutôt eu dans l'idée d'attendre 3 ou 4 bonnes années avant d'envisager la chose. Quoi qu'il en soit, maintenant que le petit était en route, elle était bien contente qu'il soit de sexe masculin sans quoi elle aurait de toute façon était obligée d'en faire au moins un deuxième afin d'avoir un garçon. Là, elle ne serait plus obligée à quoi que ce soit, et si un jour, elle décidait d'avoir un deuxième enfant ce ne serait pas par contrainte. Cela dit, c'était pas près d'arriver. Parmi les 3 prénoms proposés par Klaus, la jeune femme ne retint que le dernier qui lui plaisait assez.

« J'avais aussi pensé à Nikolaus...ou encore Maximilian » répondit la rousse pensivement, laissant s'écouler quelques secondes le temps de réfléchir à ce qui irait le mieux à leur fils. « Sinon, j'aime beaucoup Alexander... Qu'en dis tu ? »

Attendant la réponse du beau diplomate, la sorcière se plongea dans ses yeux limpides, des yeux qui reflétaient maturité, bienveillance, amour et attention. Si elle n'y prenait pas garde, elle pourrait aisément se perdre dans la sublime profondeur bleutée de ses iris. Elle ne méritait pas un homme comme lui, elle ne méritait pas d'être autant chérie. Effleurant le cou du sorcier, elle remonta sa main jusqu'à son visage pour venir caresser amoureusement sa mâchoire, ses lèvres, ses pommettes, son nez droit, redessinant ainsi les traits qui composaient son visage harmonieux. Il était sien, pleinement sien, un chef d'oeuvre, un trésor qu'elle n'avait pas le droit de posséder et qui pourtant lui appartenait. Elle se sentait comme une voleuse qui aurait dérobé un objet rare d'une valeur inestimable. Il fallait qu'elle le marque, qu'elle s'assure qu'il était bien à elle et qu'elle le bichonne afin qu'il soit heureux de lui appartenir. Changeant de position afin de le dominer, elle prit le visage du beau blond entre ses mains, et l'embrassa encore mais plus intensément cette fois, plus profondément. Elle parsema son visage et son cou de baisers avant de se dérober pour le dévorer des yeux. Un nouveau sourire étira sa bouche, un sourire confiant et apaisé.

« Est ce que tu as faim ? Je pense que le repas est bientôt prêt. »

[désolée, c'est pas super long, mais j'espère que ça ira quand même ]

« Ça me va. » Répondit la duchesse qui aimait l'idée de garder Nikolaus et Alexander en tête sans hâter la décision. Il ne faisait aucun doute qu'elle saurait lequel était le bon lorsque le moment sera venu.

En dépit du sentiment d'horreur et de l'accablement qui l'avait d'abord envahi au moment où elle avait découvert qu'elle était enceinte, la ténébreuse réalisa qu'à présent, elle commençait vraiment à l'aimer ce bébé. Cela faisait déjà 4 mois qu'elle le portait dans son ventre, et même si ça pouvait paraître très égoïste, l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose et que tout cela ait été en vain la rendait malade. Si un jour quelqu'un avait la bêtise de s'en prendre à son gosse, elle ne donnait pas cher de sa vie. La seule chose à laquelle l'Allemande n'était absolument pas prête psychologiquement et qui l'angoissait au plus haut point c'était l'accouchement. Et si ça se passait mal hein ? Que ça durait des heures ? Elle avait jamais vraiment bien supporter la douleur physique, mais pour le coup, quand on pensait à toutes les manières dont un accouchement pouvait mal tourner, recevoir un bon vieux doloris lui semblait encore une meilleure idée.

Après les promesses implicites de son époux concernant les réjouissances qui les attendaient après le repas, la jeune femme se laissa escorter par Klaus jusqu'à la salle à manger où l'odeur veloutée de la soupe bien chaude les attendait. Parfait, elle n'aurait pas supporté de manger quelque chose de lourd ce soir. La lady parsema quelques croûtons de pain dans son assiette creuse, ainsi qu'un peu d'Emmental rapé avant de commencer à manger. Diener avait bien travaillé, la ténébreuse ne savait pas ce qu'il avait mis dedans exactement mais c'était délicieux. Un secret d'elfe de maison sans doute. Bon vous me direz que pour ce qu'elle s'y connait en cuisine, elle pouvait parler, mais on peut apprécier les bonnes choses sans savoir les faire soi même. Son bel Allemand de mari l'interrogea sur sa journée, sujet sur lequel il n'y avait rien de vraiment intéressant à dire vu qu'elle avait passé les ¾ du temps à chercher une occupation. Oui fallait bien dire qu'elle servait pas à grand chose depuis qu'elle était enceinte, et restait cloitrée au château la plupart du temps comme si elle était atteinte d'une maladie quelconque qui lui demandât beaucoup de repos. Ça limitait également les sujets de conversation aux quelques rares informations foireuses qu'elle avait pu glaner dans ses lectures.

« Non pas vraiment. J'ai marché un peu dans le parc et j'ai fait de la lecture.. Tu savais que chez les êtres de l'eau normalement c'est le mâle qui porte le bébé ? C'était dans un article de Sorcière Hebdo. »

Cf le témoignage de la sorcière mentionné précédemment dans lequel Marine Rocher -pour la nommer- se plaignait des incompatibilités physiologiques entre elle et son triton, les empêchant d'avoir un enfant ensemble. Nous n'entrerons néanmoins pas dans les détails de la reproduction des êtres de l'eau. En tout cas c'était bien dommage que ça se passe pas comme ça chez les sorciers aussi. Franchement, il y avait des jours où elle avait vraiment le sentiment d'être une grosse vache encombrante, parce qu'à part ruminer en regardant le paysage et avoir des pertes de lait occasionnelle, elle faisait pas grand chose d'autre. Et on ne parlera pas des autres effets secondaires indésirables de la grossesse. Nous sommes à table. Poussant un soupir, la rousse se confia:

« Je me sens tellement inutile depuis que je suis enceinte.. J'ose même plus transplaner pour aller en ville de peur de me désartibuler. »

Heureusement qu'elle avait Diener pour lui servir de taxi, mais elle ne s'en sentait pas moins parfaitement incapable et amoindrie. Franchement, elle doutait même d'être apte à se défendre en cas de pépin. Encore 4-5 mois de galère...La ténébreuse avala quelques cuillères de soupe avant d'enchaîner sur un autre sujet.

« A part ça, faudra que je passe quelques jours au manoir pour régler des affaires de mon oncle. Parfois je me demande s'il a pas fait exprès de disparaître de la circulation vu le nombre d'emmerdes dans lesquelles il s'est fourré. Enfin, je vais me débrouiller. »

La ténébreuse n'avait pas véritablement faim mais se força quand même à tout finir. Le bébé en avait besoin. L'idée de vivre pour deux avait un aspect particulièrement dérangeant. L'Allemande n'avait jamais vraiment fait attention à elle et son goût du danger avait failli plus d'une fois lui coûter la peau. Or voilà qu'elle devenait encore plus peureuse que le pire des blaireaux simplement parce qu'il y avait un minuscule être qui se développait dans son ventre. Hormones ? Instinct maternel ? Aller savoir. En tout cas, il y avait de quoi trouver ça flippant. Non pas que le changement soit forcément mauvais, il était simplement un peu trop extrême pour ne pas être effrayant. Cela dit il n'y avait pas que du négatif. C'était un peu par phase, des coups de déprime et des moments ou elle était au contraire forte et rayonnante. Elle se devait d'être forte et puis, Klaus était la meilleure chose qui lui soit jamais arrivé.

S'il n'avait pas été là pour elle ses derniers mois depuis leur rencontrer, elle serait sans doute morte quelque part à l'heure qu'il est. Comme une fleur ne peut pas vivre sans soleil, elle avait besoin de Klaus. Et si on en est aux comparaisons douteuses, Arsène aurait été parfait dans le rôle du papillon, mais ce n'est pas le sujet. L'Allemand lui faisait vraiment du bien, il faisait ressortir ce qu'il y avait de meilleur en elle et venait illuminer son monde de ténèbres. Elle n'aurait pu rêver d'être mieux entourée et soutenue. Et l'enthousiasme de Klaus concernant cette grossesse et l'arrivée prochaine de leur fils était largement communicatif. Pour lui, elle pouvait endurer ça.

La duchesse se laissa attendrir par l'effort de son époux qui faisait tout pour le remonter le moral et d'une certaine manière ça fonctionnait. Pas qu'elle se sentait différente par rapport à plus tôt, mais avec le soutien sans faille que le diplomate lui apportait elle le vivait mieux. Enceinte et bien dans sa peau, un exploit difficile à réaliser mais pas impossible. La preuve, les quelques mots de son cher et tendre avaient suffit à lui faire oublier sa morosité. Un sourire fendit même les lèvres de la légilimens sur la dernière phrase du sorcier où il l'assurait qu'elle pouvait tout lui demander.

« Quoique ce soit ? C'est une offre que tu risques de regretter ça... » répliqua-t-elle d'un air coquin, signe qu'elle était redevenu un peu plus elle même et qu'elle se sentait mieux. Prenant la main du blond dans la sienne elle la serra doucement contre elle en levant les yeux vers lui. Ce geste se voulait rassurant car après tout si elle aimait qu'il se soucie d'elle, elle n'était pas non plus en sucre et elle avait aussi besoin de se retrouver elle même parfois, elle avait besoin de conserver un peu de liberté et d'avoir à côté de son mariage sa vie à elle. Elle n'était pas juste « l'épouse du duc » elle était aussi Ella, une jeune femme indépendante, déterminée, ambitieuse et capable de se sortir des pires situations imaginables.

« Je ne veux pas t'embêter avec ça, tu as beaucoup de travail. C'est surtout de la paperasse, je peux encore m'occuper de ça. Et puis j'emmènerais Diener avec moi. »  

La ténébreuse avait l'habitude de traiter avec des individus pas tout à fait réglo, elle ne risquait rien, d'autant qu'elle ne traitait les affaires que par l'intermédiaire de hiboux et que la sécurité du manoir rivalisait avec celle de Poudlard. Personne n'avait encore jamais pu pénétrer dans l'enceinte de la résidence sans son invitation. Diener était le gardien du secret des lieux et Ella savait qu'il préfèrerait se tuer lui même que de la trahir. Néanmoins, comme l'elfe avait eu le malheur une fois de ne se fier qu'à son bon vouloir sans attendre d'autorisation formelle, le jour ou il avait décidé de donner l'adresse à Arsène, l'Allemande lui a formellement interdit de mettre quiconque au courant jusqu'à nouvel ordre. Trop de sorciers sous-estiment la magie qui animent les elfes de maison. Et le fait qu'il ne puisse sous aucun prétexte désobéir à un autre direct de sa maitresse, rendait probablement impossible même au meilleur légilimens de lui extraire l'information. Enfin, la jeune femme n'était pas certaine à 100% de ce dernier point, aussi il n'y aurait pas de mal à se qu'elle prenne une mesure de protection supplémentaire en lui enseignant l'occlumancie.

Alors que Klaus, contournant la table, venait se pencher vers elle à la rencontre de ses lèvres, elle répondit à son baiser, s'efforçant d'exprimer à travers la profondeur de l'attachement et de l'amour qu'elle lui portait. Peut être n'était elle pas l'épouse parfaite et irréprochable qu'il aurait souhaité, et c'est vrai qu'elle n'était pas irréprochable, mais elle l'aimait malgré tout, plus le temps passait et plus elle était attachée à lui, aussi le pire qu'elle puisse lui faire serait de le blesser. C'était plus que tout ce qu'elle voulait éviter, même si cela impliquait lui cacher une partie de la vérité. Toute sa vie, semble-t-il, s'était elle évertuée à se détruire elle même et à détruire tout ce qui aurait pu la sauver. Mais avec le diplomate tout était différent. Elle voulait tout faire pour le préserver, seulement, on ne lui avait jamais appris comment s'y prendre..

La seule question qu'il fallait qu'elle règle c'était Arsène. Que faire d'Arsène ? Une partie d'elle revendiquait la liberté et la passion interdite qu'elle vivait avec le médicomage, alors qu'une autre partie d'elle même_ sans doute celle ou se trouvait sa conscience_ lui hurlait de tout arrêter. Cette partie là, qui représentait la femme douce et aimante, la mère et l'épouse attentionnée voulait une famille unie et heureuse avec son bel Allemand de mari et son enfant. Car, oui, Ella voulait un vrai foyer, elle voulait la stabilité, l'amour et l'attention sans faille que Klaus lui apportait, mais en même temps, l'idée de se retrouver captive la terrifiait et lui donnait envie de s'enfuir. Le problème c'est que les deux parties ne pouvaient pas coexister ensemble sans s'entredéchirer c'était impossible, et il restait simplement à savoir laquelle des deux allait remporter ce combat intérieur.

En tout cas, à ce moment précis, la belle souhaitait juste voir disparaître sa partie sauvage et indomptable, ainsi que sa culpabilité pour pouvoir savourer pleinement les attentions dont elle était l'objet. Malgré toutes ses interrogations, il y avait une chose qu'elle pouvait dire sans mentir pourtant, parce que c'était une vérité qu'elle ressentait jusqu'au plus profond de son être.

« Je t'aime. »

La duchesse passa ses deux bras autour du cou de son mari, ami et amant, pour s'accrocher à lui comme s'il était son seul univers. Et une partie d'elle voulait que ce soit le cas. Elle se hissa hors de sa chaise en se tenant à lui, tout en faisant attention à ne pas cogner son ventre. Ses lèvres répondirent en chœur à celles du sorcier tandis que leur langues dansaient un ballet incohérent et furieux. La bouche habile de son cher et tendre avait au moins réussi l'exploit de mettre d'accord les deux parts d'elle même, car les pensées et les envies pas très sages qu'il provoquait en elle satisfaisaient à merveille ses désirs les plus sauvages et visiblement son côté raisonnable n'y trouvait rien à redire. Ou presque. Parce que ouai c'était con, mais à chaque fois, elle avait toujours peur de faire mal au bébé, même si elle savait que Klaus était prudent au possible. Comme son bas ventre commençait à danser la java et que bientôt ses facultés de raisonnement risquaient de répondre aux abonnés absents, c'était le moment ou jamais de formuler sa dernière objection, bien faible en réalité.

« Tu.. Tu es sur que c'est sans danger pour le bébé hein... »

Le blond n’avait pas insisté lorsque sa belle lui dit qu’elle ne voulait pas le déranger dans son travail et qu’elle entraînerait Diener avec elle. Il comprenait le désir de sa tendre épouse de faire des choses d’elle-même, de sortir de la maison sans lui. Même s’il ne s’agissait que d’une sortie banale au manoir familial, c’était mieux que rien du tout. La ténébreuse était une femme indépendante, forte, farouche et c’est ce qui l’avait attiré vers elle. Il ne voulait pas qu’elle ressente le besoin de changer simplement parce qu’elle attendait un enfant. Oui, il aimait savoir qu’elle prenait soin d’elle et qu’elle évitait les situations trop extrêmes, mais l’aspect téméraire de sa personnalité le captivait, lui donnait encore plus envie d’être avec elle. Le blond s’était donc contenté de simplement hocher la tête. Elle serait en sécurité, en compagnie de l’elfe, et il était convaincu que si quelque chose venait qu’à se produire, il en serait informé dans les délais les plus brefs.

C’est donc l’esprit en paix que le Duc s’était approché de son épouse pour l’embrasser langoureusement, se délectant du goût distinct de sa peau contre ses papilles. Il aimait et désirait cette femme avec une passion qu’il n’avait pas connue avant cela. Ni avec sa première femme, ni avec les autres demoiselles qui avaient pu croiser son chemin. Il lui suffisait de ce simple geste, d’un baiser brûlant et de sentir sa peau de lait sous ses doigts pour avoir furieusement envie d’elle. Klaus expira un faible gémissement lorsque la ténébreuse vint rompre le baiser, l’une de ses mains se posant doucement contre sa nuque comme pour l’empêcher de s’éloigner davantage. Mais elle ne poussa pas contre sa main. Non. Elle fixa ses grands yeux dans les siens et lui dit qu’elle l’aimait. L’Allemand esquissa un fin sourire, son propre regard lui traduisant toute la gratitude et la passion qui l’habitait à ce moment-là puis, lui répondu sur un ton chaud et tendre :

« Je t’aime aussi, Ella… »

Le Duc glissa ses deux bras autour de la taille de son épouse et reprit le baiser où ils l’avaient laissé. Alors que ses mains s’amusaient à se promener contre le bas du dos et les fesses de son épouse, il l’aida à se hisser lentement hors de son siège dans un mouvement fluide. Elle se retrouva rapidement dans l’éteinte ferme et protectrice des bras de son mari, les deux amants s’embrassant avec un désir de plus en plus tangible et présent. Bien vite, le blond ne pourrait tout simplement plus résister à ce corps qu’il adorait et qui l’appelait.

La question de sa dulcinée le fit doucement sourire. Ce n’était pas la première fois qu’elle cherchait à être ainsi rassurée. Et d’une certaine façon, il comprenait son angoisse. Il l’avait vécue dans les premiers temps et réalisait clairement que les inquiétudes que lui-même pouvait avoir par rapport au bébé étaient au moins dix fois plus intenses chez la future maman. Sans répondre tout de suite, le diplomate se pencha vers Ella et vint déposer contre son cou et ses épaules quelques tendres et chauds baisers alors que ses mains naviguaient à présent jusqu’à ses hanches, effleurant son ventre au passage, puis remontèrent lentement leurs caresses jusqu’à la base de sa poitrine, sans insister plus que cela pour l’instant.

« Ne t’en fais pas, chérie… J’irais doucement. »

Il n’avait pas besoin de lui dire que c’était bon pour son col, que ça faciliterait l’accouchement, elle le savait déjà. À ce moment-là, il sembla à l’Allemand qu’elle avait seulement besoin d’être rassurée, de se sentir aimée et protégée. Il était là pour ça, c’était son rôle, dans toutes les circonstances. Klaus déposa encore quelques baisers contre la peau de sa douce puis se dirigea lentement vers les escaliers qui menaient au deuxième étage, l’un de ses bras toujours enlacé autour de la taille de la belle. Quelques minutes passèrent et les amants étaient dans la gigantesque chambre des maîtres. Silencieusement, l’homme s’étonna de la vitesse à laquelle ils étaient arrivés, il lui semblait que cela avait été une marche particulièrement courte. Peut-être parce qu’ils ne s’étaient pas quittés des yeux…

Un fin sourire pendu au coin des lèvres, le Duc déposa ses deux mains sur les hanches de son épouse et après lui avoir adressé un bref clin d’œil, il revint l’embrasser fougueusement, ses caresses devenant plus chaotiques, tout comme son baiser. Il avait envie d’elle, il avait envie de lui faire l’amour. Les doigts de l’une de ses mains vinrent trouver la fermeture éclair de la robe d’Ella et l’abaissa lentement.

« Elle est magnifique, cette robe… Mais je la trouve encore plus belle lorsqu’elle est à tes pieds. », souffla-t-il ardemment.



[Hj : Je veux juste te dire que tu peux PNJiser Klaus, si ça peut faciliter certaines interactions ]