[98/99] Vacances d'été chez les Turner [PV Akiko]

Akiko y parviendrait, un jour, à vaincre ses peurs les plus obscures profondément ancrées dans son coeur, mais déjà elle se sentait plus confiante auprès de celui qu'elle aimait, qu'elle écoutait avec toujours autant d'attention, buvant ses paroles avec une pointe d'inquiétude malgré tout :

"Mon père ne serait pas capable de nous suivre, et je ne pense pas que Lanna soit intéressée. Ici, la pire chose qui puisse nous attaquer, c'est une brebis ou un phoque. Parfois il y a des cerfs, mais ça devient rare de les voir, et les bœufs écossais sont de bonnes pâtes. De jour on ne risque rien, mais la nuit, y a tout un troupeau de dragons qui viennent dévorer les moutons et les bergers."

Elle était à la fois enchantée de cette promenade en amoureux avec son petit copain, qui la mettrait à l'aise avant l'année prochaine à Poudlard, pour qu'elle puisse être efficace pour le club secret d'exploration et d'apprentissage à la défense avec la magie blanche qu'elle venait d'intégrer, fondé par Sandro, John, Alexie, Rupert et elle. Un temps peu rassurée par l'absence des adultes, la note d'humour eut le mérite de la détendre de nouveau et de la faire rire avec timidité d'un air carillonnant :

- "Dans ce cas, d'accord ! Mais restons prudents en chemin, on ne sait jamais si tes dragons ne feraient pas une insomnie rien que pour venir nous embêter en cours de randonnée ! Je te laisse mener la marche, je te fais confiance pour prendre le meilleur chemin, après tout, tu es l'habitué des lieux, n'est ce pas ?"

"Le trajet d'aujourd'hui, j'ai dû le faire des centaines de fois. On ne risque rien, il n'est pas trop long, on ne s'éloigne pas trop de la maison, et on sera de retour ici bien avant la nuit. Et puis, pour la surprise, ça n'en serait plus une si je te disait ce que c'est !"

Elle fut tout de suite plus rassurée, faisant très naturellement confiance à son petit ami, et prit avec résolution un peu plus confiance envers la beauté de l'inconnu paysage que son ami voulait lui faire découvrir, alors elle s'exclama en approuvant avec assurance :

- "Très bien, alors qu'attendons nous ? Au pire on aura de la marge de temps devant nous, donc c'est mieux ! Puis j'imagine que pour ta surprise faut pas qu'on tarde trop non plus ?"

"Très bien, alors qu'attendons nous ? Au pire on aura de la marge de temps devant nous, donc c'est mieux ! Puis j'imagine que pour ta surprise faut pas qu'on tarde trop non plus ?"

Elle était bien plus enthousiaste de partir maintenant, mais essayait sûrement d'obtenir des informations sur la surprise par voie détournée. Cela amusa le garçon, qui répondit en restant dans le vague, et en la rendant la moins précise possible.

"Pour la surprise, ça va, on peut la voir à n'importe quelle heure. Je t'en dirais pas plus."

Les deux enfants marchaient maintenant en terrain pentu, de plus en plus boisé, droit vers le loch, qui restait à peu près visible. Le rythme de marche n'était pas bien rapide, ni intense, mais malgré cela on sentait l'intérêt de porter des chaussures "tous terrains". Les arbres étaient assez grands, des feuillus assez épais, qui avaient visiblement assez d'eau pour pousser en paix. Mais à ce qu'on disait de l’Écosse, comme de la Grande-Bretagne en général, c'était qu'il pleuvait souvent, et la végétation alentour était visiblement un bon indice de la pluviométrie locale.

"On va juste faire un crochet par là ..."

Le petit-ami d'Akiko semblait un peu anxieux, et après quelques mètres, elle eu à se demander pourquoi certains troncs d'arbres étaient munis de chaines. Le jeune Sorcier restait muet, et s'arrêta quelques instants devant un énorme chêne, regardant à son pied. S'y trouvait une roche un peu plate, maintenue entre les racines de l'arbre plusieurs fois centenaire, avec une étrange tâche rosâtre dessus. Faisant le tour des environs, Rupert souffla, soulagé.

"Je ne suis pas revenu ici depuis Noël. C'est là que ça c'était passé. Je redoutait de tomber sur le corps du rafleur, ou je ne sais quoi, mais visiblement ses amis ont fait le ménage, en dehors des chaînes magiques, qui sont toujours là ..."

Sans même trop s'attarder sur les lieux, ça avait fait du bien au gamin d'avoir fait ce détour, qu'il n'avait pas prévu, venu sur un coup de tête. En fait, la présence de la jeune Serdaigle l'avait résolu à enfin y aller, alors que ça faisait presque un an maintenant que l'idée que le corps du Mage Noir pouvait avoir été abandonné au pied de l'arbre lui torturait l'esprit. Il l'avait tué, et si ça se trouvait, il n'avait pas été enterré. Étrangement, maintenant il pouvait faire son "deuil". Ne restaient qu'une trace presque effacée de sang et quelques chaînes aux arbres, mais le poids sur son cœur s'en allait progressivement.

Reprenant la direction du loch, le garçon se montra plus bavard et jovial, du moins les première minutes, signe que le fardeau qu'il avait jusque là porté se trouvait maintenant derrière eux, du moins en grande partie.

"Bien qu'il n'y ai qu'une rivière qui mène de la mer au Loch Hope, il y a aussi des phoque là-bas. Quand on n'habite pas en Ecosse, on ne s'en rend pas compte, mais nos côtes font parties des plus importants refuges de phoques. Ils sont cabots ... oui, c'est ça, se sont des chiens de mer, et ils se laissent approcher assez facilement. S'ils viennent jusque dans ce Loch, c'est certainement parce que l'eau y est plus chaude qu'en mer, ou qu'il y a du poisson à manger. Ici, en dehors des loutres, des oiseaux et des pêcheurs, ils n'ont pas trop de prédateurs, alors ils doivent être nombreux."

Sortant des bois, et approchant du bord de l'eau, plus pierreux, le fils des Highlands montra un endroit en particulier de la plage.

"Une fois, ici, alors que je devais avoir neuf ans, j'ai vu un cheval blanc. Il avait une bride et semblait attendre que je le monte. J'ai cru que c'était un Each uisge, un esprit maléfique aquatique écossais qui prend parfois cette forme, et je suis rentré à la maison en vitesse. Je ne l'ai plus jamais revu. Ces esprits sont réputés pour entrainés les hommes et les femmes par le fond, sous forme de cheval ou de poney pour les uns, et sous la forme d'un beau jeune homme pour les autres ... Si tu vois un garçon ou un homme avec quelques algues dans les cheveux, ne t'en approche pas, c'en est forcément un !"

Le ton était à la fois sérieux et amusé. Il était possible que ce ne soient que des légendes, mais vu qu'il y avait de la Magie en ce monde, cela pouvait très bien être vrai.

Akiko était impressionnée par la végétation locale qu'elle ne connaissait absolument pas, ayant toujours vécu jusqu'à son arrivée en Angleterre puis en Écosse pour sa toute première année à Poudlard dans des régions fort sèches et fort chaudes, dans ce bassin si doux et si rassurant de la Méditerranée, où il y avait peu de végétation, sinon des broussailles, quelques rares plantes telles que le laurier rose, blanc ou rouge, le mimosa, le thym, la lavande, et surtout des arbres tels que le mirabellier, le figuier ou plus encore l'olivier, arbre symbole de sa région désolée niveau de la flore et de la pluie. Là d'où venait Akiko, la pluie ne venait que rarement, souvent lors de violents orages quand le mistral daignait se lever pour leur apporter l'eau et les "pluies du désert" si salissantes. Elle observait tout d'un oeil attentif et curieux, admirative, trottant aux côtés de son petit ami... la même paix hantait les lieux, la même harmonie avec la nature, la même désertion de la présence humaine, la même...

"On va juste faire un crochet par là ..."

Surprise, Akiko ne dit rien, le suivant sans un mot, avant de se figer avec une inquiétude de quelqu'un qui sait que ce qu'elle voit est lié à de terribles évènements qu'elle n'a pas connue et ne pourra probablement jamais comprendre : il y avait, au milieu de ce petit paradis naturel, des traces affreuses d'une époque tout aussi moche et effrayante, avec ces étranges chaines qui respiraient la magie. Dans sa petite tête de jeune demoiselle de douze ans désormais plein de questions muettes filaient en total désordre :

"Qu'est ce que ces choses, ces chaînes ? A quoi servaient-elles ? Quels êtres retenaient-elles prisonniers ? Pourquoi ici surtout ? A quel effet ? Pourquoi j'ai le sentiment que c'est lié à des choses bien tristes moi..."

"Je ne suis pas revenu ici depuis Noël. C'est là que ça c'était passé. Je redoutait de tomber sur le corps du rafleur, ou je ne sais quoi, mais visiblement ses amis ont fait le ménage, en dehors des chaînes magiques, qui sont toujours là ..."

Comprenant un peu mieux, la petite fille ne sut quoi dire après ce commentaire, se souvenant du triste récit de son petit ami vis à vis de ce qui était advenu, ce qu'il lui avait raconté à l'infirmerie... elle ne put que s'approcher de lui, serrer doucement sa main dans les petits doigts de la sienne, tout en soufflant avec douceur infinie :

- "Tu vois, le temps peut être un bon remède pour ce genre de choses aussi tristes... on n'a pas de raison de s'attarder ici, hein ? Ce lieu me donne d'étranges frissons et une chair de poule affreuse quand je vois ces chaines..."

Elle eut un doux sourire en sentant Rupert s'apaiser lentement de son fardeau du passé et sentit qu'elle put se reculer quelque peu, libérant sa main alors qu'ils reprenaient leur route vers ce mystérieux et attirant Loch, elle écouta avec attention ses explications, demandant avec une immense curiosité :

- "Je n'ai jamais vu de phoques... par chez moi, ce qu'on voit dans l'eau en dehors des poissons locaux, des fois en mer on peut voir des dauphins, des requins aussi parfois, des méduses, dans ce genre là... dans le Sud... sinon on a beaucoup de réserves naturelles... alors on voit des flamands roses, des cigales, des aigles, des cygnes, et en Camargue... en Camargue on peut voir aussi les chevaux camarguais, l'une des dernières races semi-sauvages en vie encore..."

Intéressée, elle écouta la légende racontée par son petit ami, et approuva de la tête en riant légèrement de son timbre pur et clair comme le cristal le plus scintillant, avant de raconter à son tour :

- "Par chez nous, on a de nombreuses légendes aussi. La bête du Gevaudan, ou encore les Dames Blanches... on raconte beaucoup de choses sur ces esprits... on dit que selon les cas cela peut-être des esprits qui essayent de prévenir une famille qu'une mort va bientôt survenir quand ils pleurent, ou aussi des esprits qui veulent choquer les vivants pour les conduire à la mort sur des chemins dangereux..."

"Tu vois, le temps peut être un bon remède pour ce genre de choses aussi tristes... on n'a pas de raison de s'attarder ici, hein ? Ce lieu me donne d'étranges frissons et une chair de poule affreuse quand je vois ces chaines..."

Raison de plus pour ne pas rester ici plus longtemps ... Le Sorcier hésitait encore entre laisser les chaines aux arbres en tant que témoignage ou bien de profiter de sa majorité pour effacer les dernières traces de la poursuite ... Il avait encore quelques années pour décider cela, et entretemps, les chaines resteraient là, pour peu qu'elles ne soient pas éphémères. Cela faisait sept mois exactement, pourtant qu'elles auraient pu se volatiliser si c'était le cas.

Arrivés au bord de l'eau, la jeune fille parla des animaux de sa propre région. Dauphins, requins, méduses ... ce fut le flamant rose qui stupéfia le garçon en fin de compte ...

"Je croyais que les flamants vivaient en Afrique ... Il fait si chaud que ça dans le sud de la France ?"

C'était le problème, quand on ne connaissait vraiment pas bien un pays, c'est qu'on avait du mal à se le représenter, et pour Rupert, la France se trouvait être un pays tempéré, juste un peu plus chaud que l'Angleterre. Mais à vrai dire, le seul autre pays qu'il connaissait, en dehors de l'Etat britannique, c'était l'Islande, où sa famille et lui avaient trouvé refuge, après la rafle prématurée. Autant dire que là bas on ne croisait pas de flamants roses ou de criquets à tous les coins de volcan.

Hólmavík ... Ça avait été leur terre d'asile, là où William était parti rendre visite à un vieil ami, qui s'il avait été souffrant, avait plutôt été victime de dérèglements gastriques que de maladie létale, et qui accueillit la famille au complet, découvrant ainsi la Magie et la terreur qui régnait sur Albion. Le Né-Moldu avait alors eu l'occasion d'apprendre la langue la plus complexe d'Europe, n'ayant presque pas changée depuis le Moyen-Age, ce qui avait été intéressant, au niveau des Sagas Nordiques, qui étaient alors accessibles au moindre enfant Islandais.

"Je pense que les mythes et légendes Moldues doivent avoir une part de réalité. Il y a bien des fantômes à Poudlard, entre autres endroits, donc c'est possible que des Moldus puissent avoir été confrontés à des apparitions ou bien à des choses dans le genre. Les sphinx, les sirènes, les centaures, les dragons et j'en passe, ils existent des deux côtés, bien que pour l'un ce ne soient que des créatures imaginaires."

Longeant le bord du Loch, direction plein sud, le couple avança à une faible allure. Visiblement, le tour que le garçon comptait faire aujourd'hui n'était pas vraiment une randonnée, plutôt une grosse promenade. Il fallait dire que le gamin pouvait partir toute la journée en des terrains très accidentés, seul, et revenir une heure ou deux avant la tombée de la nuit. Mais la gamine ne devait pas être habituée à un tel genre de parcours, et il commençait avec quelque chose de raisonnable et de peu épuisant.

"Du coup, depuis que je suis à Gryffondor, j'aimerais bien rencontrer un griffon. Ça doit se rapprocher des hippogriffes ..."

Alors qu'ils avaient parcourus une bonne petite distance, un ressac dans l'eau, à trois mètres du bord, se manifesta.

"Tiens, sûrement un phoque. Ils sont très curieux, et même sauvages ils restent très joueurs et sociables."

Dans l'eau, une tête au museau allongé se rapprocha de la surface, puis sorti, l'espace de deux secondes, l'air étonné, avant de disparaitre à nouveau dans l'eau sombre. C'était vrai que ça ressemblait un peu à un chien, les oreilles en moins ...

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"Un phoque gris. C'est l'espèce la plus présente ici."

"Je croyais que les flamants vivaient en Afrique ... Il fait si chaud que ça dans le sud de la France ?"

S'approchant donc de l'eau avec curiosité, la petite première année frôla la surface de sa petite main claire et fine, frissonnant de la fraîcheur de la température de l'élément liquide et aqueux avant de se tourner vers son petit ami avec un sourire-soleil qu'elle n'offrait qu'en sa compagnie, et ria légèrement tout en répondant avec des yeux argentés d'un vif éclat :

- "Moi aussi cela m'a surprise la première fois que j'ai été les voir avec maman, mais l'été ils viennent migrer sur les terres du delta du Rhône, les terres protégées par la région... et oui, il fait une chaleur infernale par chez moi, surtout en été, on cuit littéralement en après-midi, moins en montagne mais sur les plaines... tu sais, là d'où je viens, c'est une région très sèche et très chaude en été... le thermomètre peut monter des fois à quarante degrés en milieu de journée... les heures de midi à quatre heures du soir sont les plus dures... mais on est habitués, donc c'est plus supportable, bien que maman ne me laissait jamais sortir à ces heures là sans la protection solaire maximum et un chapeau de paille !"

Puis ils reprirent la route et Akiko écouta avec surprise et évidente curiosité les paroles de son petit ami, restant juste à côté de lui, observant le superbe paysage se détachant juste devant ses yeux gris, avant de reprendre d'une voix douce et paisible comme un ange emplit de joie pure en cet instant :

- "Ce qui alimente donc nos contes et légendes ! Tu sais, je suis sûre que les mythes exagèrent un peu quelques traits, mais même petite j'ai été témoin de drôles de choses à l'école moldue... du genre des objets précieux qui disparaissaient tout seuls avant de revenir d'on ne sait où un peu plus tard... et un jour, alors que je me promenais en montagne avec maman, j'aurais juré avoir entendu des... hennissements ou quelque chose de ce genre alors qu'on était en forêt. Curieuse je les avais suivi, tombant dans un sous-bois, et j'ai vu une licorne... mais je l'ai perdue de vue rapidement et je me suis perdue aussi... personne ne me croyait et presque tout le monde me raillait quand je disais que je l'avais vue... c'était vraiment pas facile tout les jours à l'école..."

Puis fascinée et un peu apeurée, elle observa l'étrange créature que Rupert lui présentait comme un phoque gris, elle resta près de son petit ami tout en l'écoutant avec attention et crainte mêlée. Mais très vite la "chose" disparut comme par enchantement, et Akiko put profiter sereinement de la ballade, joyeuse et vive en compagnie de celui auquel elle avait donné son coeur tout entier, quand elle se figea d'un bloc un moment, croyant avoir entendu un bruit, ses yeux argentés aux aguets, restant tout près de Rupert sans dire mot, un peu tendue et inquiète malgré tout, murmurant :

- "Dis... je n'ai pas rêvé ? Tu as entendu cela ? Hein ?"

Oui, il était logique, pour des Moldus découvrant une créature magique, de rendre une image exacerbée de la bête. Il y avait autant de recul possible pour eux que pour les Sorciers à propos d'un avion, s'ils tombaient dessus en plein vol. C'était d'ailleurs un cauchemar que le mouflet faisait à l'occasion ... Se retrouver face à un monstre de métal volant, sur son Brossdur, et de s'écraser sur le pare-brise de la salle de pilotage, tel un moucheron.

Le souvenir du mauvais rêve fit sourire le garçon, qui, il était vrai, était pitoyable sur un balai. Il faudrait qu'il fasse des efforts l'an prochain pour tenter d'effacer ses terribles lacunes en vol. Y compris qu'en cas de danger, cela pouvait lui sauver la vie, sans compter que le danger pouvait être lui, et possiblement pour les autres. Soupirant de consternation, il se demanda alors s'il y avait des règles pour le vol, un peu comme le code de la route, et que qui pouvait se passer pour un Sorcier ayant trop bu qui prenait son balai, en dehors d'un désastre.

Le phoque semblait inquiéter Akiko, qui gardait peu de distance avec lui, comme si l'animal malicieux risquait de surgir de l'eau et de leur courir après. Elle découvrait tout juste ce nouvel environnement, presque opposé à celui de son enfance en bien des points, et Rupert comprenait que cela puisse être si déstabilisant. Il avait lui-même vu toute une faune dont il ne pouvait pas douter l'existence, lors de son exil en Islande, et n'avait plus su où donner de la tête entre toutes les espèces de phoques, de morses et de rorquals écumant mer et plages et toute la variété d'oiseaux de l'île.

"Tu as de la chance d'avoir vu une licorne. Il y en avait eu une à un cours de soins aux créatures magiques, mais nous, les garçons, on avait dû rester à distance, car elle se méfiait de nous. Du coup on n'a pas pu vraiment la voir."

Soudain la gamine sembla plus anxieuse, et se tourna vers lui, chuchotant.

"Dis... je n'ai pas rêvé ? Tu as entendu cela ? Hein ?
-Heu ... non."

Cherchant du regard ce qui pouvait avoir tant inquiété la Française, le blondinet scruta les hauteurs accidentées avec attention, et l'espace d'un instant, cru entrapercevoir une forme vaguement humaine. Une illusion d'optique ? Un randonneur en vadrouille ? Ce n'était pas le moment de devenir paranoïaque, après tout. Surtout que ce soir, le ciel risquait fort d'être dégagé, et que le paysage baigné sous la pleine lune était un spectacle qui détendrait forcément la jeune Française.

"Peut-être une brebis, ou un promeneur."

Histoire de passer à quelque chose de plus joyeux pour la fillette, qui l'avait mérité, ils reprirent la marche vers la fameuse surprise, alors qu'ils remontaient sur une pente rocheuse un peu raide. L'aidant à monter, le garçon garda un rythme calqué sur celui d'Akiko, afin d'éviter de l'épuiser, et bien cinq minutes après, ils s'arrêtèrent devant ...

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"Si je devais cacher un dragon, ce serait là."

Sortant les lampes torches, le garçon en tendit une à sa petite amie, et il ouvrit la marche, dans ce qui se trouvait être une grotte naturelle. Tout d'abord, sous la forme d'une sorte de petit sentier tortueux, les deux enfants arrivèrent dans une cavité assez grande pour accueillir les tables de la grande salle de Poudlard, bien que moins haute de plafond. Et en parlant de plafond, au passage du rayon de la lampe, il se mit à s'agiter, avant que quelques petites bêtes n'en tombent et se mettent à voler frénétiquement.

Prenant la main de la gamine, avant qu'elle ne panique, il l'entraina vers le centre de la grotte, avant de lâcher son étreinte et de lever le bras libre, faisant tourner la lampe en l'air dans un mouvement circulaire.

"Mais en attendant, ce sont eux mes dragons. Ha, j'en ai un !"

Arrêtant d'agiter la lampe, Rupert se tourna vers la Serdaigle, lui montrant alors une drôle de petite créature.

"Un oreillard. Il n'y a que ça dans cette grotte. Tous les ans ils reviennent faire leur nid ici, et je les comprend. Tu veux le tenir ? Il ne te mordra pas."

"Tu as de la chance d'avoir vu une licorne. Il y en avait eu une à un cours de soins aux créatures magiques, mais nous, les garçons, on avait dû rester à distance, car elle se méfiait de nous. Du coup on n'a pas pu vraiment la voir."

Akiko s'en souvenait bien de sa rencontre fortuite et brève avec l'animal fabuleux, sa robe d'argent pure, sa corne si fine, longue, torsadée, et sans doute très solide et très tranchante. La créature était assez petite, fine mais puissante, et surtout son regard noir ne dégageait rien d'autre qu'une immense curiosité et une sagesse tout aussi immense. Une fabuleuse créature qui s'était effacée dès que sa mère inquiète avait commencé à l'appeler en criant, rompant le moment de fascination mutuelle entre la toute petite demoiselle et la créature des légendes. Un immense sourire aux lèvres en se souvenant de ce moment, elle répliqua tout en calant son pas sur celui de Rupert, curieuse comme toujours :

- "C'était vraiment une superbe créature ! Et ce regard si sage, si pénétrant, cette douceur... je ne comprends pas comment des gens peuvent vouloir leur faire du mal ! Et dire que je croyais qu'elles n'étaient que légendes.. mais non... du coup maintenant je me demande ce qui n'est que légende et ce qui est vivant... mais invisible à nos yeux... mais je ne pensais pas que le racontar comme quoi elles préfèrent les filles était vrai. Tu sais, on disait dans les légendes qu'ils utilisaient de jeunes filles pures et vierges pour les amadouer et ensuite les tuer ignoblement. C'est affreux, tu ne trouves pas ? Et d'ailleurs, ils font comment pour prendre les crins de licorne comme celui de ma baguette ? Je me le demande..."

C'était une bonne question à ses yeux, tout comme elle se demandait comment Ollivanders faisait pour arracher un ventricule de coeur de dragon ou une plume de phénix, bien qu'encore le dernier cas puisse être réalisé plus aisément que pour les deux autres créatures fabuleuses, l'une craintive et l'autre agressive à souhait. Puis son regard argenté se perdit sur la nature effrayante mais fascinante qui les entourait, alors qu'elle était de plus en plus à l'aise, savourant la délicieuse promenade en intimité avec son petit ami, un moment de calme dont elle avait rêvé depuis l'attaque des araignées géantes dans le Parc de Poudlard. Elle faillit piler devant la grotte, elle n'aimait pas le noir depuis son bref séjour chez son père, mais finit par suivre Rupert, restant près de lui, les doigts serrés sur sa lampe torche, tout en soufflant dans un murmure :

- "Ton dragon y serait bien caché ! On y voit goutte ici... le genre d'endroit où seule tu peux être sûr que je me perdrais sans aucun mal ! C'est... si profond et si grand, si noir aussi..."

Un sourire toutefois vint hanter ses lèvres au souvenir de cette fine plaisanterie de Rupert au sujet de sa sœur ainée et du sort du pauvre Korax maltraité chez le père de la demoiselle alors qu'il délivrait des lettres ou du moins essayait de les donner à la demoiselle à laquelle elles étaient destinées, c'est dire elle, mais elle ne les avait jamais, toujours brûlées par son paternel avant qu'elle ne puisse les lire, ce dernier désapprouvant que sa bâtarde ne se salisse davantage en fréquentant un Né-Moldu, une idée qu' Akiko n'avait jamais compris et avait toujours refusé d'ailleurs de comprendre. Elle voulut en effet s'enfuir avec un léger cri mais Rupert la retint d'une main alors que de toutes petites créatures semblaient les agresser alors que les pauvres petites bêtes n'étaient que désorientées par le faisceau de lumière de son ami, mais elle ne pouvait pas le savoir, puis elle regarda la petite créature inoffensive, demandant avec inquiétude et curiosité mêlées :

- "De tout petits dragons on dirait ! Ca ressemble aux chauve-souris, c'est une espèce de chauve souris non ? C'est presque mignon quand cela ne vole pas ! C'est vrai, je peux la prendre, elle me mordra pas ? Pour vrai ? Bon d'accord, j'espère que tu as raison..."

Elle prit avec une infinie délicatesse un peu méfiante la petite créature qui ne bougeait pas, sans doute désorientée et aussi stupéfaite qu'elle, entre ses doigts dépliés, sur sa paume, l'observant avec fascination tout en demandant :

- "Il se nourrit de quoi, ton oreillard, Rupert ?"

"De tout petits dragons on dirait ! Ça ressemble aux chauve-souris, c'est une espèce de chauve souris non ? C'est presque mignon quand cela ne vole pas ! C'est vrai, je peux la prendre, elle me mordra pas ? Pour vrai ? Bon d'accord, j'espère que tu as raison..."

Akiko prit enfin la créature déboussolée, qui se laissait faire, plus par étourdissement que par peur. N'étant plus agressées par le faisceau lumineux, les autres commençaient pour leur part à se calmer, et peu d'entre elles voletaient encore.

"Oui, c'est une espèce de chauve-souris, qu'on retrouve facilement dans les grottes et crevasses d’Écosse. Je ne sais pas si elles sont spécifiques à la région ou bien plus répandues, par contre ..."

S'asseyant sur un rocher, laissant sa petite amie découvrir la petite bête logée dans sa paume, il posa sa lampe un moment et sortit de son sac de quoi boire et grignoter.

"Les oreillards mangent des insectes, comme pas mal de chauves-souris d'Europe en fait. La légende qui veut qu'elles s'accrochent délibérément dans nos cheveux vient du fait qu'en été elles viennent manger les moucherons et les moustiques qui volent autour de nos têtes, et si les gens se mettent à paniquer, il arrive qu'elles ne s'accrochent en essayant d'esquiver les mains."

Embrassant sur la joue la gamine, lui passant une main sur les cheveux, Rupert sourit.

"Et en parlant d'insectes, cette année on a de la chance, les midges ne se font pas trop voir. C'est comme un moustique minuscule. Le problème, c'est pas que ça pique, mais qu'ils sortent par centaines, dès qu'il arrête de pleuvoir. Les chauves-souris en font un festin, du coup c'est une chance d'avoir des grottes autour de chez soi qui en soient peuplées."

Prenant une gorgée d'eau, le blondinet (j'en profite qu'il soit encore un tant soit peu blond pour utiliser ce mot, vu qu'à la rentrée, Ruru est brun, et que je devrais abandonner ma blondinitude T.T) proposa la bouteille en plastique à sa petite amie, avant de se prendre un pain au chocolat. De marcher, même en étant habitué, ça creusait !

L'humeur d'Akiko en cet instant aurait pu être décrite en un seul mot : Lumineuse ! Fascinée, elle écouta en silence l'explication de son petit ami tout en laissant s'envoler la petite créature de ses petites mains d'enfant de douze ans :

"Oui, c'est une espèce de chauve-souris, qu'on retrouve facilement dans les grottes et crevasses d’Écosse. Je ne sais pas si elles sont spécifiques à la région ou bien plus répandues, par contre ... Les oreillards mangent des insectes, comme pas mal de chauves-souris d'Europe en fait. La légende qui veut qu'elles s'accrochent délibérément dans nos cheveux vient du fait qu'en été elles viennent manger les moucherons et les moustiques qui volent autour de nos têtes, et si les gens se mettent à paniquer, il arrive qu'elles ne s'accrochent en essayant d'esquiver les mains."

Akiko rit légèrement en comprenant l'origine du nom, se souvenant de la petite créature qu'elle venait de découvrir. La petite fille avait toujours aussi peur du noir, et tremblait légèrement de frayeur, mais elle ne pouvait s'en empêcher, alors que ses longs et raides cheveux noirs étaient rassemblés vers l'arrière dans son dos, puis elle se dirigea vers le mur de roche, touchant de ses doigts fins et pâles la surface glacée de pierre. Cela lui rappelait un peu son coeur avant que Rupert ne vienne la délivrer de cette prison de rochers et de diamant pur, avant qu'il ne vienne la sauver de celle de noirceur, celle de son père, soufflant doucement en guise de réponse :

- "Cela doit faire peur, je peux les comprendre, surtout au vu de toutes les légendes sur les chauve-souris et les vampires... tu sais, d'ailleurs, elles ne sont pas toutes fausses... chez mon père, j'en voyais beaucoup des chauve-souris, mais elles étaient bien plus grandes, sombres et intimidantes. Enfin, aussi, j'avais peur tout le temps donc mon jugement doit être biaisé je pense..."

Puis Rupert semblant avoir terminé ce qu'il avait à faire s'approcha d'elle et l'enlaca légèrement, l'embrassant sur la joue. C'était leur manière de s'embrasser amoureusement, puisque la seule fois où ils auraient pu s'embrasser comme les grands avait été interrompue par une attaque d'araignées géantes l'année passée. Elle profita de sa présence, soufflant légèrement de satisfaction et d'un air totalement détendu, avant d'entendre le bruit d'un papier froissé et elle prit avec plaisir l'eau tendue, un peu fatiguée elle aussi, elle alla s'installer près de son petit copain blond tout en répondant d'une voix claire et sûre, calme et joyeuse :

- "Chez nous, pour manger les moustiques, y en a qui se servent de plantes carnivores miniatures, mais il y a encore mieux dans le Sud ! Tu connais les lézards, ces petits reptiles à quatre pattes et à la très longue queue ? Ils rampent sur les murs et mangent les moustiques attirés par la lumière. En outre, ce qui est amusant avec eux, c'est que quand tu essaye de les attraper par la queue, elle se détache toute seule alors qu'il se carapate sous tes yeux !"

Visiblement, Akiko aussi avait soif. C'est qu'ils avaient bien marchés, jusque là, et ce n'était pas encore terminé. Dans la grotte, il faisait très frais, et l'on ne pouvait qu'imaginer, avec l'écho des battements d'ailes, les dragons miniatures tourner dans la grotte sombre. La jeune française reparla d'un détail de son séjour chez son terrible géniteur, et avec la description qu'il en avait eu, couplé avec son imagination, le gamin se l'imaginait en comte Dracula, dans une cape rouge, l'accent roumain en prime. Non, ce ne devait pas être un vampire, mais l'équivalent chez les humains, un sinistre monstre.

Alors qu'il ressentait une profonde rancune envers le Sorcier de noble rang, le Né-Moldu ne pu s'empêcher d'éclater de rire quand sa petite amie lui demanda s'il connaissait les lézards. C'était vrai que la Grande-Bretagne ne brillait pas -excusez le double-sens- d'un temps chaud et radieux, mais il s'étonnait qu'elle n'ai pas remarqué ces petits reptiles dans le parc, ou sur un mur du château au printemps.

"On en a ici aussi ! C'est pas encore la banquise, l’Écosse !"

Et en parlant de banquise, il commençait à faire froid. Cela ne dérangeait pas vraiment le fils des Highlands, qui pouvait supporter bien pire, mais était-ce le cas d'une fille qui avait grandit dans une région bien plus chaude ? Reprenant sa lampe-torche, Rupert attrapa la main de la jeune Serdaigle et la guida vers l'air libre, marchant assez lentement pour ne pas la faire glisser ou tomber, et afin que leurs yeux se réhabituent à la lumière du jour.

La marche reprenait, direction la maison, et si la pente était escarpée, Rupert prenait son temps pour ne pas trop faire peiner la fillette. Avec la pause qu'ils avaient fait, c'était un coup à partir du mauvais pied. Ils avaient encore le temps avant la tombée de la nuit, alors que l'été battait son plein. Korax en profita pour pointer le bout de son nez, mais snoba les deux enfants, visiblement en chasse. L'oiseau de malheur aimait bien le terrain, devant lui rappeler les collines accidentées de Grèce, en plus vert et en bien moins aride. Mais il y avait assez de rongeurs dans les environs pour pardonner à l'île son affront météorologique.

"Je me demande où sont nos professeurs en ce moment. J'imagine bien Mr McCarter dans la savane africaine, en plein safari !"

Une pensée qui venait de lui traverser la tête, sans prévenir. Bien qu'il était heureux d'être rentré chez lui, et fier de présenté sa terre d'origine à Akiko, Poudlard était devenu un second chez-lui, et certains lieux, certains visages lui manquaient aussi. Il se demandait si c'était de même pour la gamine, qui n'avait pas vraiment d'autre endroit où aller.

Spoiler:

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Akiko détenait en elle un étrange paradoxe entre la froussarde née face à l'inconnu et au surprenant et la curieuse face à toute sorte de choses à sa portée de connaissance, des livres comme des lieux. La grotte l'étonnait vraiment, bien qu'elle frissonna légèrement de froid - après tout ce n'était pas de sa faute si elle avait une physionomie extrêmement fragile - mais elle se sentait étrangement bien, dans cette solitude intime avec son petit copain qui, comme l'or et le rouge de sa maison, avait une présence chaleureuse et hautement rassurante, et la confortait totalement, lui donnait confiance et l'envie de sourire jusqu'à ce que les anges eux-mêmes puissent l'envier dans l'éclat de ce sourire lumineux et heureux au possible.

"On en a ici aussi ! C'est pas encore la banquise, l’Écosse !"

Elle rosit immédiatement de gêne, toute empourprée honteuse faire le contraire que ce surnom qu'on lui avait attribué dès sa première de "Madame je-sais-tout", en se comportant visiblement comme "Madame -je-ne-sais-pas-tout-et-même-je-ne-sais-rien". Il est bien vrai qu'elle connaissait que peu de choses concernant le reste de l’Europe sinon la France et l'Angleterre désormais il fallait rattraper ce retard et au plus vite pour ne pas se rendre ridicule devant son petit copain. Elle essaya de se rattraper de son mieux, de rectifier le tir tout en riant légèrement, d'un air gêné et délicat :

- "Je suis désolée... je sais, j'ai tendance à tout voir sous le prisme de ma région natale... c'est tellement idiot de ma part ! Tu sais que chez moi, les gens considèrent que le Nord commence dès la ville de Marseille ? Donc j'ai été un peu influencée malgré moi je crois..."

Ils reprirent donc la route, et la jeune demoiselle se laissa guider avec une totale confiance par Rupert, un sourire épanoui et ravi aux lèvres alors que les yeux argentés d'un éclat presque d'argent blanc lumineux dévoraient le paysage atypique tout autour d'elle, comme pour mieux le graver dans sa mémoire. Elle se sentait à la fois chez elle et à la fois étrangère en ce lieu, c'était... tellement étrange ! Mais une chose est sûre, elle était heureuse, profondément heureuse, et aurait voulu que cette fin de mois puisse demeurer ainsi éternellement, comme si le temps pouvait se bloquer sur cet instant de complicité intime entre eux deux, de cette paix, de cette sobre magnificence, de ces personnes si gentilles, franches et honnêtes, dignes de confiance. Elle regarda Korax passer près d'eux, étonnée qu'il ne vienne pas les voir, puis écouta les paroles de son petit ami sans lâcher la main de ce dernier, riant légèrement avant de répondre d'un ton enjoué trop rarement entendu en dehors de ses amis ou de son petit copain :

- "Ouiii, dans un safari, au beau milieu des bêtes sauvages, à vivre sous la tente, et à chasser le lion ou l'éléphant ! J'aimerais vraiment trop voir cela si cela advenait un jour, vraiment ! Et sinon... mmm... Mr Mac Gregor lui j'espère qu'il passe de mauvaises vacances ! C'est méchant de dire cela mais il est lui-même méchant, je ne fais que lui rendre ce qui lui appartient de droit ! Non, sérieusement... je l'imagine bien en rat de bibliothèque poussiéreuse et oubliée, pas toi ? Et Mr Flitwick ! Je me demande ce qu'il peut bien faire de ses vacances lui !"

Il fallait vivre au présent et penser l'avenir, sa mère le lui disait souvent, alors la petite bleue et bronze désormais en deuxième année savourait cette randonnée tout en restant près de son petit ami, bien qu'ils fussent sur le chemin du retour, elle restait près de lui, tout en espérant ne pas être trop collante, mais il n'y avait qu'avec Rupert qu'elle avait ce sentiment d'amour profond, naïf, pur et honnête, si rassurant et confortant, et elle bénissait depuis tant de fois le jour de la demande de cavalier/cavalière au pied de la tour de Serdaigle et les moments qui avaient découlé de cette rencontre. De ces paroles. Elle ne saurait sans doute jamais le remercier assez pour exprimer l'étendue de sa reconnaissance.