Ayant appris de ses erreurs, le professeur McGregor s'assura de se réveiller à l'heure appropriée afin de ne pas arriver deux heures en avance inutilement, comme il l'avait fait pour le cours des élèves de 1ère, 2e et 3e années. Il avait pris soin d'enfiler un veston gris foncé plutôt classe, une chemise de couleur charbon et une cravate de soie gris clair. Ses pantalons de velour noir ajoutaient à son élégance. Il aurait vraiment eu et dégagé la classe si sa cravate n'avait pas été desserrée, trahissant son côté plus "tranquille". Se grosses lunettes inutiles (car rappelons-le, il n'a aucun problème de vue) lui donnaient l'apparence d'un professeur, mais plus proche d'un professeur fou. Ses quatre anneaux noirs sur sa main droite n'arrangeaient en rien cet effet.

Il entra dans la salle de classe, puis il déposa une pile de morceaux de parchemin sur son bureau. Il s'installa sur sa chaise, puis il sortit sa baguette. Il effectua un mouvement, puis la pile de parchemins se suspendit dans les airs. Il donna deux-trois coups de baguette puis les feuilles se divisèrent immédiatement, se déposant sur chacune des tables présentes dans la salle.

Sur ce parchemin se trouvait le dessin d'une sorcière à l'apparence extravagante. Ses longs cheveux roux hirsutes partaient dans tous les sens. Sa robe était large, et même si elle ressemblait aux robes de Quidditch contemporaines, elle était trop large pour être sûr qu'il s'agissait bien d'une joueuse de Quidditch. Le souaffle qu'elle tenait fermement à l'aide de son bras gauche trahit néanmoins sa réelle occupation. En bas à droite de l'image se tenait la signature de l'auteur du dessin, et elle lisait: Morvick -- 1711. Et encore plus bas, centré, étaient écrites les instructions du professeur McGregor: "Si l'un de vous reconnaît cette personne, qu'il se prononce avant même le début du cours."

Dereck reposa sa baguette, posa ses pieds sur son bureau, puis il attendit l'arrivée des élèves, se préparant mentalement à recevoir les regards confus de ceux qui seraient surpris de ne pas voir un fantôme à sa place.



[HJ: Vous ne reconnaîtrez probablement pas la sorcière en question, principalement parce que j'ai inventé son apparence, mais vous êtes invités à deviner et à faire une suggestion au hasard. Vous n'avez pas besoin d'attendre que je poste une seconde fois, vous pouvez m'en faire part directement dans votre premier post après avoir joué votre arrivée.]

Il y avait beaucoup de matière ennuyeuses ou pénibles à Poudlard : les potions, la botanique, le soin aux créatures magiques, l'histoire de la magie, … Mais, à la différence des trois précédentes matières, la dernière aurait pu retenir toute l'attention du Serpentard. Les guerres gobelines par exemple, étaient fascinantes. Celles qui avaient opposé les sorciers aux géants étaient magistrales. L'ingéniosité des généraux et la stratégie militaire le fascinaient. Il aimait s'imaginer à la tête d'une armée pour écraser des adversaires imaginaires avec des manoeuvres aussi héroïques qu'improbables, comme dans les romans de fantasy moldu, ou un bon jeu sur table dans la salle commune qui était la promesse assurée d'une nuit blanche.
Isaac portait encore sa chemise de la veille lorsqu'il se réveilla sur une colline miniature envahie par des paladins elfiques qui s'en prenaient à son nez. Le champs de bataille qu'il avait improvisé la veille avec l'un de ses comparses s'était transformé en terre du chaos. Les décors s'étaient enfoncés sous leurs têtes fatiguées et les créatures miniatures avaient continué à se battre sans eux. Des membres en simili-chair s'éparpillaient dans tous les sens sur le gazon artificiel. Un véritable carnage. Comme toujours, Isaac se demanda ce qui leur avait pris de jouer aussi tard. A la base, la partie était censée durée une heure. Mais, évidemment, ils s'étaient laissés emporter et avaient refusé de lâcher prise avant la fin définitive d'une armée. D'ailleurs, il ne voyait plus ses orcs. Où étaient-ils les pauvres petiiiits ? Il se releva brusquement en prenant un air tragique. Morts. Ils étaient tous morts, et son beau dragon noir squelettique peint avec amour (**) aussi... C'était une plaisanterie... Il ne pouvait Pas perdre. Sa tactique était impeccable, il dominait largement avant... avant... le trou noir, le coup de massue impitoyable du sommeil. Son faux-ami en avait sans doute profité pour terminer la bataille tout seul. Gibreel n'était qu'un sale arabe traître. Il écrasa rageusement un elfe du poing et lança un regard contrarié à son compagnon endormi. Puisqu'il en était ainsi, il allait se venger. Alors que tous les Serpentard quittaient les dortoirs, il monta les escaliers à contre courant pour aller chercher l'arme fatale, une kippa bleu et blanche. Complètement réveillé par son idée con il revint dans le salon pour la poser sur sa tête, prendre quelques photos et dérégler sa montre en demandant à tous les verts et argent de ne pas faire de bruit. Les serpents marchèrent parce qu'ils aimaient généralement bien ce genre de farce idiote. C'est qu'il était diablement perfide quand il le voulait !

Son méfait accompli, Isaac se changea rapidement, en estimant qu'il n'avait pas dormi plus de deux heures, passa dans la grande salle pour boire un thé brûlant en écoutant les conversations animées de ses camarades qui, pour une fois, étaient tous excités à l'idée d'aller en Histoire de la magie. En effet, Binn's s'était momentanément évaporé pour laisser la place à une vague sommité, un professeur de la noble et terrifiante famille McGregor. Megan lui avait un peu parlé du phénomène. Le neveu de ce vieux connard de Xéno s'il ne se plantait pas dans l'arbre généalogique complexe de la lignée. Un type flippant selon ses mots, étrange d'après les premières années qui disaient l'avoir trouvé endormi à son bureau pour son premier cours... Quelqu'un à voir, en somme. Mais, avant le cours, le Serpentard avait d'autres affaires à régler. Le printemps, l'approche des examens et le manque de sommeil le rendaient survolté. Aussi, lorsqu'il aperçut William à la sortie de la grande salle il se rua sur lui en bousculant quelques Gryffondor pour poser son bras autour de son cou et lui parler d'un autre sujet qui le passionnait...

- Willouuuu mon chouuuu, j'ai trouvé quelqu'un pour toi. Bon c'est qu'une Poufsouffle mais Lucy sort bien avec Rolas hein, et je t'assure qu'elle est super mignonne. C'est une quatrième année, une blonde, pas très grande mais elle a des gros seins alors j'pense que ça rattrape pas vrai ?, Ciara, je sais pas si tu vois, elle est mignonne, puis c'est une fille intelligente tu verras, tu dirais quoi de lui parler genre ce week-end ?

Il reprit sa respiration et continua à louer la jeune fille sans vraiment demander son avis au préfet des lions. Depuis le temps qu'il était célibataire, il ne pouvait pas se refuser un plan. La fille en question était sympa, il ne le roulait pas sur la marchandise. Pour passer quelques mois tranquilles en couple et perdre son pucelage, c'était la copine parfaite ! Il essaya de le lui expliquer plus ou moins délicatement avant d'entrer dans la salle de cours. Finalement, emporté par ses mots il était arrivé un peu plus tôt que prévu et il se tut enfin pour étudier le nouveau professeur. En un mot : hum... classe le monsieur. Il dégageait ce charisme glacé qui terrifiait Megan mais qui l'attirait terriblement chez les hommes. Ses lunettes étaient stylées, son attitude désinvolte lui plaisait et malgré son âge avancé, il le trouvait assez sexy. Quand les profs d'histoires n'étaient pas des fantômes ils étaient souvent sexy d'ailleurs. Il en avait vu défiler d'autres qui, pour les quelques qu'ils avaient passés à Poudlard, étaient vite devenus objets de ses fantasmes.

- A première vue, je dirais que je ferais des cours supplémentaires avec lui quand il veut..., souffla-t-il à l'oreille de William avant de s'approcher du bureau pour saluer l'enseignant avec ce sourire adorable qu'il savait si bien faire lorsqu'il voulait paraître mignon. L'éclat de ses yeux en revanche était, comme toujours lorsqu'il n'était pas de mauvaise humeur, chargé de malice.

Il n'y avait pas grand monde dans la salle. Isaac salua Ethel d'un signe de tête beaucoup plus neutre soudain, et prit place – fait surprenant – sur l'une des premières rangées. Il savait que, vu sa famille, l'homme était potentiellement cinglé, mais comme il était lui-même assez suicidaire, il voulait l'observer de près. Il y avait un dessin avec une grosse joueuse de quidditch sur la table. S'ils commençaient pas une leçon sur le quidditch, Isaac risquait de vraiment apprécier ce monsieur. La tête de la femme ne lui disait pas grand chose, en revanche, la date lui parla aussitôt. Il leva la main et demanda après avoir retenu l'attention de l'homme :

- Ne serait-ce pas l'une des premières représentation du souaffle rouge tel que nous le connaissons aujourd'hui ?

Ce n'était pas une information historique capitale, mais, en tant que poursuiveur, il connaissait un minimum l'histoire de cette fabuleuse balle rouge qui l'obsédait à chaque match. Une femme l'avait amélioré peu de temps après afin de le rendre plus léger. C'était peut-être elle ? Mais il ne préférait pas s'avancer, surtout qu'il n'était plus certain de son nom.

Quelques élèves firent leur entrée dans la salle, ignorant royalement le professeur qui attendait patiemment à son bureau, les pieds sur la table. Une Gryffondor entra et sembla remarquer sa présence que quelques minutes plus tard, après avoir remarqué l'image de la joueuse de Quidditch. Elle plaça sa tête entre ses coudes, puis elle attendit que le cours commence. Dereck espérait pour elle qu'elle afficherait plus d'intérêt au cours du cours, ou elle subirait beaucoup d'attention de sa part.

Tous les élèves plus ou moins ignorèrent le professeur, à l'exception d'un Gryffondor roux qui le salua et d'un Serpentard aux allures extravagantes. Ce dernier déshabilla Dereck du regard, comme s'il était prêt à la manger. Un malaise s'empara du professeur. Cet élève paraissait très différent des autres Serpentards, et il ne le mettait pas à l'aise. Rares étaient pourtant les personnes, adultes ou jeunes, qui le perturbaient ainsi; c'était généralement le contraire, à vrai dire. Bref, Dereck porta son attention sur l'arrivée des autres élèves.

A 9 heures pile, il se leva puis il ajusta ses immenses lunettes. Il balaya la salle du regard; les élèves n'étaient pas nombreux, montrant la popularité du cours créée par le fantôme. Il espéra en son for intérieur que ce cours ne partirait pas en suçette comme celui de la veille, avec les années de 1 à 3. Il n'était pas devenu professeur pour qu'il déprime à la vue d'élèves endoctrinés par un monde surinfluencé par les moldus. Rien qu'à y penser son sang recommençait à bouillir. Il chassa ces mémoires de son esprit.

Le Serpentard aux regards destabilisants prit la parole concernant l'image que Dereck avait posée sur chaque table.

" Vous n'êtes pas loin, Mr Deniel. Je vais récompenser votre effort en accordant 3 points à Serpentard.

La personne dessinée sur le bout de parchemin s'agit de Daisy Pennifold en 1711. C'est elle qui eut l'idée d'ensorceler le souaffle afin de ralentir sa chute. Ceci donna ainsi plus de temps aux poursuiveurs pour le rattraper. C'est pour cette raison que le souaffle est maintenant connu sous le nom de Souaffle de Pennifold. Cette particularité changea l'aspect du jeu, marquant une amélioration du niveau de Quidditch en y offrant une nouvelle dimension. "

Dereck mit ses mains derrière son dos puis il marcha entre les rangées de tables.

" Comme vous l'avez remarqué et peut-être entendu avant de venir, je remplace le fantôme. Je me nomme Dereck McGregor, et j'essaierai de faire en sorte que vous soyez plus impliqué qu'avec le professeur Binns. Si vous dormez, je vous réveillerai. Si vous vous perdez dans vos pensées, je vous rappelerai que vous êtes en cours. Si vous payez attention à ce que je dis et vous participez activement, je vous aimerai! Maintenant, commençons le cours.

Nous allons survoler l'histoire du Quidditch, car ce sport constitue une partie très importante de la vie des sorciers, et toute personne se doit de connaître un tant soit peu l'histoire du sport le plus ancien du monde magique. L'ancêtre du Quidditch naquit dans un premier temps sous la forme de courses de balais en Suède sur une distance de 500km en l'an 900. Les sorciers et sorcières utilisaient des balais primitifs qui, selon un manuscrit allemand, étaient très inconfortables. Le Quidditch sous la forme qu'on le connaît prit place au début des années 1000 près des marais de Queerditch, d'où le nom. Durant les 12e, 13e et 14e siècles, une flopée d'équipes de Quidditch furent formées. "

Dereck s'assit sur la table située en plein devant la Gryffondor qui avait l'air de s'ennuyer à mort. Il s'adressa cependant au reste de la classe.

" Quelle est l'équipe de Quidditch la plus ancienne de Grande-Bretagne et d'Irlande? "

Il attendit la réponse, puis il enchaîna. " Savez-vous ce que les joueurs utilisaient avant que le vif d'or soit créé? Voici un indice, c'était quelque chose de vivant, et son nom se rapproche du vif d'or. "

[Je poste une réponse à l'arrache parce que Isaac prend son histoire de concours très au sérieux du coup ]

Ces deux guignols qu'étaient Apollon et Lucy n'eurent droit à aucune remontrance. Le professeur les regarda passer d'un air complètement stoïque, il semblait même amusé. Finalement, ce monsieur avait peut-être le sens de l'humour. Avec ses lunettes fashions, il devait se retrouver chez les gens débiles mais cool qui s'étaient rassemblés sur les premiers rangs de la classe. Le nombre de points que venaient de ramasser Apollon et Lucy pour leur réponse étaient moins cool en revanche. Favoritisme ! Avait-il envie de crier sans raison, juste pour la forme, parce qu'il aimer créer le scandale pour rien. Même si son intervention était moins développée que celle de ses camarades il était néanmoins tombé juste à partir d'une simple photographie. Même qu'il avait été sage pour une fois ! Sa réponse méritait carrément plus d'abord. Isaac se renfrogna dans ses pensées de gamin et note quelques phrases en ruminant sa vengeance. Il était derrière ses deux rivaux mais il allait faire grimper son score. Pour l'instant, cet opportuniste d'Apollon était en tête. Ça n'allait pas du tout.

Très concentré, Isaac écouta le cours d'une oreille, prêt à bondir sur la première intonation interrogative de l'enseignant. La leçon du jour n'était vraiment pas compliquée pour lui. Il s'agissait juste de réviser ses connaissances en Quidditch. Après quatre années dans l'équipe de Serpentard il avait eu le temps de se forger une culture solide, et depuis qu'il était capitaine, il était régulièrement appelé à discuter avec des passionnés. Il n'était plus question de manquer un seul match désormais. Il fallait se tenir informé pour garder la confiance de ses camarades et améliorer sa stratégie. Cependant, à son grand étonnement, William réussit à le griller d'une seconde pour lui donner une réponse. Que se passait-il ? Le Gryffondor avait plutôt tendance se casser dès que la discussion tournait autour des balais volants. Heureusement, il lui laissa de quoi parler et il leva la main pour enchaîner aussitôt. Malgré sa précipitation, il réussit à formuler une réponse parfaitement sobre et sérieuse.

- Les premiers documents étrangers qui mentionnent le Quidditch datent du XIIe siècle et ont été trouvé en Norvège. Les sorciers voyageaient déjà beaucoup à cette époque, donc le Quidditch s'est assez rapidement répandu en Europe, en particulier dans les pays scandinaves et en Allemagne où un autre sport de balai, le Stichstock a été abandonné dans le courant du XIVe siècle. Je dirais que c'est à ce moment que le sport tel que nous le connaissons aujourd'hui s'est véritablement répandu en Europe, puis dans le monde un siècle plus tard avec la première coupe du monde... comme l'a très justement précisé Willie chéri..., ajouta-t-il par dérision pour le simple plaisir de donner raison au Gryffondor en jouant le petit intello insupportable.

Il essaya de soutenir le regard de monsieur McGregor mais l'agitation d'Apollon derrière lui cassa une fois de plus sa petite tentative d'approche. Qu'il était lourd ce mec ! C'était quoi son problème maintenant ?

L'intervention de Lucy forma un O choqué, effaré, du plus bel effet sur les lèvres du Serpentard. Pute ! Elle avait osé le reprendre sur une réponse parfaite qui n'avait besoin d'aucun complément. Elle pinaillait sur des détails qui n'avaient pas la moindre importance. Qui, à part les écossais, les irlandais et les gallois voyaient dans la Grande-Bretagne autre chose que l'Angleterre ? Il y avait un pays, et des régions de péquenots plus ou moins indépendantes, surtout côté gallois ! Depuis quand ces bouseux avaient-ils un état bien à eux ? Il se redressa sur son siège, prêt à protester mais sa grande rivale n'en avait pas terminée. Elle s'embarqua dans des théories foireuses sur l'expansion géographique du Quidditch. Ce qu'elle racontait était idiot. Ou, du moins, ses explications n'étaient qu'à moitié justes. Aujourd'hui encore, les sports de balais n'avaient qu'une faible emprises sur les pays d'Orient. Les raisons n'étaient pas financières, surtout pas au Moyen-âge où on ne réfléchissait pas encore de cette manière, mais culturelles. Ces pays s'étaient développés différemment puisque leur climat ne leur fournissait pas les mêmes matières premières. L'Europe était traversée de forêts gigantesques. Mais dans un pays comme l'Iran par exemple, l'arbre n'était au centre de toutes les fascinations, loin de là. Les origines persanes d'Isaac bouillaient de contrariété. Il y avait des choses tellement plus intéressantes à dire sur le sujet ! Mais, visiblement, même McGregor se fichait des traditions africaines et asiatiques. Parler du Quidditch était très bien, cependant, il trouvait dommage de le faire au détriment d'autres pratiques, comme si rien n'existait en dehors des inventions des européens.

La mine sombre, il écouta la suite du cours en méditant sa vengeance. « Je ne pourrais l'expliquer mieux que vous Miss Duncan » Tu parles ouais ! Comme toujours, il n'y en avait que pour l'Europe et l'Amérique qui était aussi un beau pays de débiles. Il était d'ailleurs assez étonnant qu'un mage noir comme Voldemort n'ait pas concentré ses actions dans ce pays où les moldus avaient des mouvements conservateurs et religieux si fort qu'il aurait été aisé de soulever les sorciers contre eux. Les anglais ne vivaient pas dans une société de l'excès, leur pragmatisme les avait sauvé. Tout cela était bien la preuve de la bêtise du plus grand mage noir de tous les temps de mes deux.
Il regretta un instant de ne pas avoir développé la réponse de William pour avoir des points en plus en parlant à la place de l'enseignant de la première coupe du monde et leva la main un temps trop tard pour se faire interroger avant Lucy. La Serdaigle s'appliqua à répondre bien plus que ce qui était demandé – à savoir, une simple date – pour réciter le nom de toutes les équipes de la ligue de Quidditch de Grande-Bretagne et d'Irlande comme une leçon apprise par coeur. C'était bien une bleue et bronze, toujours à se la péter en anticipant sur les questions futures des professeurs, quitte à dire n'importe quoi avec un air intelligent. Elle n'allait rien lui laisser, la charogne ! De toute façon, Isaac avait décidé que les points ne comptait qu'à partir du moment où le jeu avait été lancé. C'était lui qui avait lancé la partie, donc lui qui choisissait les règles. Donc, la blonde ne perdait rien pour attendre. D'ailleurs, elle marqua une petite hésitation sur la dernière question et il se jeta dessus sans lui laisser le temps de la réflexion. C'était facile, comment pouvait-elle sécher là-dessus ?

- Il a inventé le sortilège de coussinage en 1820, sort bien pratique dont sont pourvus tous les balais depuis cette date puisqu'il permet de ne pas s'asseoir directement sur les balais. L'amélioration du confort en vol a rendu les joueurs plus endurants et, depuis, le jeu est également devenu beaucoup plus fluide. Aujourd'hui, les chutes sont devenues beaucoup moins nombreuses qu'avant. Le sortilège a aussi permis de faire disparaître tous les petits accidents causés par les collisions et les faux mouvements des joueurs qui se rappelaient alors douloureusement du balai coincé entre leurs jambes... - Quelques élèves un peu cons pouffèrent de rire et, oubliant un instant qu'il devait être sage, il se retourna vers la classe pour lancer : - Sérieusement, je ne comprends pas pourquoi ils n'y ont pas pensé plus tôt, c'était un coup à finir castré !

Mais ça, évidemment, les filles n'y pensaient pas. C'était sans doute la raison pour laquelle Lucy avait oublié un nom aussi illustre que celui de Smethwyck. Quelques murmures amusés traversèrent les bancs à la suite de son intervention car, comme toujours lorsque le sujet partait sous la ceinture, chacun avait son petit commentaire à faire – surtout les mecs qui avaient presque tous grimacé de douleur en imaginant la scène. Il attendit que ses camarades se calment pour réclamer à nouveau la parole. La fin du cours approchait et, vraisemblablement, McGregor n'avait plus grand chose à ajouter, donc il pouvait revenir sur cette histoire d'expansion du quidditch qui le contrariait. Retrouvant tout son sérieux, il déclara :

- Et j'aimerais faire un commentaire par rapport à la réponse de Lucy sur le développement du Quidditch à travers le monde... Notre vision de sorciers européens nous fait oublier que les balais volants n'ont jamais été une institution en Afrique ou au Moyen-Orient. Tout le monde n'a pas les forêts gigantesques qui sont favorisées par notre climats. Le bois de nos forêts est tout ce qu'il y a de mieux pour un balai solide, il était donc logique que le quidditch peine à prendre dans des pays où les arbres ne s'y prêtaient pas. Je rappelle d'ailleurs que la baguette magique en bois vient aussi des sorciers européen et qu'en perse notamment, les sorciers utilisent beaucoup l'ivoire comme condensateur magique. Enfin, ce n'est pas le sujet mais... Au Moyen-Orient, au Maghreb et en Inde les sorciers préfèrent les tapis, et pratiquent un sport assez proche du quidditch sur cet artefact. Les raisons de la faiblesse des équipes de ces régions ne viennent donc pas d'un problème financier mais du fait que la fabrication de balais n'est jamais entré dans leur culture et que seule une minorité de sorciers se passionne pour le Quidditch. D'autant plus qu'il existe une grande rivalité entre ces deux pôles depuis que plusieurs pays occidentaux ont interdit les tapis volants... Certains pays en réaction ne veulent pas entendre parler des balais...

On ne parlait peut être plus du Quidditch à proprement parler mais, il lui semblait tout de même important, puisque Lucy avait lancé le thème, d'expliquer comment leur sport national était perçu à travers le reste du monde. Au final, le vol sur balai n'était pas aussi célèbre que le football chez les moldus. Entre les balais et les tapis, les débats restaient très enflammés, il avait pu le constater à Jérusalem. Ce n'était qu'un détail mais cela expliquait bien plus sûrement la supériorité des équipes occidentales lors des tournois. Beaucoup de pays n'envoyaient des équipes que pour la forme. Et, surtout, il ne laisserait pas à la Serdaigle le dernier mot (et toc).

[Beaucoup d'invention pour la dernière réponse mais j'ai essayé d'être logique. Le débat reste ouvert bien sûr ; )]

Il existait délibérément une compétition entre le Serpentard et la Serdaigle. Quelle sorte de compétition? Dereck l'ignorait, car aucune des options auxquelles il pensait ne semblait expliquer leur attitude. Cependant, il ne s'en plaignait pas. Au moins il y avait deux élèves qui se démenaient et essayaient de faire avancer le cours. Les autre élèves semblaient s'être endormis les yeux ouverts, car ils n'avaient pas réagi aux propos et aux questions du professeur, bien qu'il s'agisse du Quidditch. * Comment vont se dérouler les cours lorsque les sujets seront plus...classiques et ainsi, ennuyants? * Il préférait ne pas y penser, il savait que cette situation attirerait les foudres du Maître McGregor, et il anticipait des problèmes.

Au vu de l'inaction de la grande majorité des élèves, Dereck estima qu'il était nécéssaire qu'il fasse quelque chose. Il écouta les deux élèves modèles répondre et finir leurs discours - il sourit même à la blague de Deniel sur la castration. Il laissa ensuite le silence s'installer. Assis sur le dos de sa chaise, il regarda les élèves sans dire quoique ce soit. Le silence devint soudain très inconfortable. On pouvait entendre le chant des oiseaux à l'extérieur. On pouvait même entendre l'un des élèves respirer plus fort que la normale tandis qu'il dormait.

BAAAAAAAAAH! hurla-t-il en ouvrant ses bras et en sautant par terre.

Il eut l'effet escompté; il avait attiré l'attention des élèves. Il se mit à marcher devant les tables, les mains derrière son dos.

Miss Duncan, réponse parfaite, ce qui devient routinier, apparemment. 10 points pour Serdaigle. Je n'ai rien à rajouter.

En fait, il n'avait pas le goût de rajouter quoique ce soit. L'attitude des élèves l'avait contaminé.

Mr Deniel, réponse parfaite également. 10 points pour Serpentard. Je ne sais pas à quel jeu vous jouez tous les deux, mais je vous en remercie. Sans vous, cette salle de classe serait aussi bruyante qu'un cimetière à trois heures du matin.

Dereck s'arrêta de marcher, puis il regarda les élèves comme s'ils venaient de lui parler, ce qu'ils n'avaient pas fait.

Oui, comme un cimetière à trois heures du matin. Bon, à deux ou quatre heures du matin il n'y a pas grand bruit non plus, je vous l'accorde. Mais j'aime trois heures du matin, allez savoir pourquoi. Bref, arrêtez de me faire dévier du sujet avec vos regards intrigués.

Sarcasme, bien sûr. Leurs regards étaient dignes de ceux des inferi qu'il avait eu la chance d'apercevoir à quelques reprises.

Alors, revenons au Quidditch, puisque vous semblez en être si passionné. Le sortilège de coussinage améliora en effet grandement la qualité de jeu du sport, et cet élément constitue exactement le devoir que vous aurez à faire avant le prochain cours. J'ai dans le placard qui se trouve au bout de la salle une flopée de balais, des Nimbus 2001. Ils ont cependant une particularité; ils n'ont pas été affectés du sortilège de coussinage. J'aimerais que vous organisiez une séance de Quidditch pendant laquelle vous utiliserez ces balais-là. Vous pouvez faire ce que vous voulez, un match improvisé, des courses, peu importe. Le but est que vous expérimentiez l'histoire du sport au premier plan. Que vous compreniez comment vos ancêtres voyaient le Quidditch dans le temps. Ce qui les a poussé à apporter ces améliorations au sport. Et que vous appréciez le confort dont vous bénéficiez et que vous prenez pour acquis. Il suffit que vous le fassiez, et vous aurez les 20 points. Vous pouvez ne pas le faire, je m'en fiche, mais vous n'aurez tout simplement pas les 20 points. Si vous comptez effectuer le devoir, prenez un balai dans le placard avant de sortir.

Des questions ou quoique ce soit à partager?

Il s'attendit à observer un silence parfait, mais Deniel leva sa main. Dereck l'écouta avec attention. Lorsqu'il eut terminé, Dereck retourna vers son bureau.

Ce que vous dîtes est juste et très intéressant, Mr Deniel. Mais c'est hors sujet; ça ne concerne aucunement le cours. Au cas où vous n'aviez pas remarqué, le cours était sur l'histoire du Quidditch, et non sur ses variantes à travers le monde. Je me contrefiche des tapis volants - dans le contexte de ce cours. Si vous avez d'autres choses à partager qui se rapportent au sujet du cours, vous êtes le bienvenue à me rendre visite dans mon bureau.

Il ne lui retira aucun point car il s'était montré très actif et motivé au cours de la classe, il aurait été dommage de ruiner le tout en lui retirant des points à la fin du cours. Il s'assit derrière son bureau, puis il fit signe de la main qu'ils pouvaient dégager partir. Le cours était terminé.




[HJ: Vous êtes les bienvenus à poster une autre fois si vous le souhaitez ]