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 La tête dans les bouquins. [Décembre 1998]
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MessageSujet: La tête dans les bouquins. [Décembre 1998]   La tête dans les bouquins. [Décembre 1998] EmptyDim 19 Déc - 22:49:01

[PV Ambre Nocis]

Sullivan.

Livious Sullivan. Il passe à travers la foule du chemin de la traverse, sa longue cape de laine noire trainant dans la neige, le chapeau haut de forme bien enfoncé sur la tête, le nez dans une écharpe beige, même ses yeux bleu ne perçaient pas, perdus sur le sol, ils ne reflétaient que le gris de la neige sale et piétinée. Il regardait le sol, sourd aux bruit de la foule, une lanière de cuir traversant son torse pour soutenir un lourd sac de cuir. Ce sac dont l'attache n'était qu'un simple nœud avec un fil grossier laissait parfois apparaître Archimède, sortant son museau de temps en temps, puis finalement, frissonnant, retournait se lover contre les cours du jeune homme. Parfois, on se retournait sur son passage. La présence de l'étoile sur son oeil est étonnait encore certains, d'autres étaient plus intéressés par le fléreur. Mais la grande majorité était comme lui, refermés sur eux-même, dans le froid de Décembre.

La bataille de Poudlard. Les évènements s'étaient bousculés avec l'Ordre du phénix, le jeune étudiant avait une large cicatrice au flanc, trace d'un premier combat. Puis lors de la bataille finale, il se fit plus intelligent, moins tête brulée. Il en réchappa sans trop de dégâts sinon un goût amer en bouche. Ils ont gagnés. Pour combien de sacrifices ? Ils ont gagnés. Formés à la va vite, de divers professions, un groupuscule de résistants avait permis de défaire le grand sorcier que fut Voldemort. Cela était presque trop beau.
Mais il était certain qu'il restait encore des milliers de choses à faire.
C'est ce qu'il se dit sur le moment. Puis finalement, on lui attribua l'ordre de Merlin, comme à chaque membre de l'Ordre et on le renvoya en cours. Sérieusement ? La vie continue. Tu as vécu entre la vie et la mort durant deux jour, tu as été recherché comme Hors la loi de long mois durant, tu as vécu comme tu n'as jamais vécu. La respiration en diapason avec le cœur, tremblante. Et aujourd'hui, tout recommence. Un vie fade.
Il compris seulement en Septembre que le goût amer qu'il avait ressenti venait de là. De cette tranquillité retrouvée.

Il enfonça un peu plus le nez dans son écharpe en rentrant chez Fleury et Bott. Sa réaction avait été brutale, il était parti.
Tandis que beaucoup s'activait à reconstruire ce monde, il s'amusait à se détruire. Il alla voir les dragons de Norvège, les ensorcèlements de la Chine, quelques fois, il donnait des nouvelles, mais pas trop. Il traîna dans différents cloaques du monde, la tête loin des épaules. Il marcha longuement sans savoir où aller. Cherchant sans cesse cette sensation de danger qui l'avait rendu si vivant. Comme un corps démantelé, il se jeta contre les étoiles avec force et fracas.
Puis il revint à Londres. Le pas trainant, la barbe comme un hérisson, les cheveux mal coiffés. Son violon sans cordes dans la main. Hébété.
Pendant encore un mois, il se reconstitua. Doucement. Puis finalement, fin Novembre, on pouvait recroiser l'étoilé à la l'UMA, légèrement plus sombre que d'ordinaire mais égal à lui même sur bien d'autres points.
Puis il avait des mois de cours à rattraper. Et ça, c'était déjà fatiguant, rien qu'à regarder le nombre de grimoires qu'il devait lire et appliquer. Le simple chiffre était une chape de plomb sur les épaules de l'étudiant.

Retour au présent : il fixait sans envie l'étagère devant lui. Sorti ses mains de sa cape et commença à entasser les bouquins les un sur les autres jusqu'à atteindre une pile à l'équilibre précaire. Ainsi doté de cette arme, il s'avança vers une table pour les compulser. C'était sans compter sur le tapis. Dès que Livious sentit son pied se prendre dedans, il maudit plusieurs fois celle qui écrit le script de sa vie, c'est tellement prévisible...Il en pleurerait presque. Ainsi, la gravité eu raison du fragile édifice et du sorcier qui le portait. Ils s'effondrèrent vers l'avant.

Quelqu'un cria.


"Par la barbe de Merlin !"

Livious se releva en vitesse et dégagea la pile de livre pour trouver une jeune fille.

"Désolé, je...Le tapis, enfin. Vous comprenez. Les livres, le tapis..."

Il bafouilla terriblement pendant encore un instant, son fléreur était sorti de son sac pour se poser à côté de lui. Dégouté d'être réveillé si brusquement.
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MessageSujet: Re: La tête dans les bouquins. [Décembre 1998]   La tête dans les bouquins. [Décembre 1998] EmptyMer 22 Déc - 23:03:16

Ambre s'était levée de bon matin, comme toujours. Elle appréciait le calme et le silence qui régnaient au chateau aux heures où les élèves normalement constitués dormaient encore. La jeune indienne avait quitté son dortoir sur la pointe des pieds, sans le moindre bruit, pour rejoindre la salle de bain, où elle s'était préparée. Ses gestes s'apparentaient, à présent à une sorte de rituel. Un rituel ayant pour but de mettre la jeune fille de bonne humeur, de préparer sa frêle personne à affronter la journée. Et bien entendu, comme toujours, elle laissait derrière elle un doux et envoûtant parfum de jasmin.

Elle n'avait pas l'intention de rester à Poudlard, aujourd'hui. Non. Elle avait été prise d'une envie de voir d'autres murs. La jolie Bleue et Bronze voulait lire, mais elle avait passé beaucoup de temps dans la bibliothèque de Poudlard, et voulait changer d'air. C'est d'ailleurs pour ça, que les derniers évènements ayant eu lieu à Poudlard ne l'avaient pas trop touchée. Elle ne s'était pas vraiment rendue compte de ce qui se tramait. Non pas qu'elle ne s'y intéressait pas, mais elle avait "disparu". Oui, Ambre savait se faire oublier. Elle s'était faite oublier d'Ombrage, et de tous les autres élèves du château. En fait c'était plutôt la vie du château qui ne s'intéressait pas à elle.

La culture Européenne la passionnait, surtout lorsqu'il s'agissait de magie. L'histoire de la magie. Elle adorait ça. Et la jeune Serdaigle avait donc décidé de se rendre chez Fleury et Bott, pour consulter de nouveaux ouvrages sur le sujet. Ouvrages qui, elle l'espérait, pourraient lui permettre d'établir des liens entre l'histoire de la magie dans son pays, et celle de celui dans lequel elle étudiait.

C'est donc emmitouflée dans une robe de socière, enfilée par dessus un saree rouge et or, qu'elle avait quitté le château. Elle était déjà là depuis un certain temps lorsque Livious était arrivé. Mais elle ne s'était pas intéressée à lui. Ce n'est que lorsqu'elle avait eu besoin d'un nouvel ouvrage, afin d'éclaircir un point abordé par celui dans lequel elle était plongée, qu'elle s'était levée.

Quelques secondes plus tard, un cri. Un cri suivi d'un "Par la barbe de Merlin", dont elle n'eut pas l'occasion d'identifier l'origine, car une pile de livre s'était effondrée sur elle.

"Désolé, je...Le tapis, enfin. Vous comprenez. Les livres, le tapis..."

Sans vraiment comprendre ce qu'il se passait, Ambre émergea de dessous les livres que le jeune étudiant s'évertuait à ramasser pour la dégager. En voyant l'expression effarée et navrée du jeune homme, elle sourit, amusée, et réprima un éclat de rire, pensant que cela pourrait le mettre mal à l'aise. Elle n'avait ni son carnet, ni sa baguette sur elle. Elle les avait laissés à sa table, chose qui n'allait pas faciliter un éventuel dialogue.

Toujours assise par terre, elle secoua donc la tête, en souriant, afin de signifier au jeune homme à l'étoile que tout allait bien. Puis, la jolie sorcière entreprit de ramasser les livres qui étaient à sa portée. Ses gestes étaient vifs et précis, et le joli tintement de ses innombrables bracelets les rythmaient.


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