[ Deep sleep playing, c'est-à-dire ce que j'écoutais en écrivant. Clique sur le titre si tu veux découvrir^^ ]

Sainte Mangouste ne différait pas des hôpitaux moldus autant qu'on pouvait le penser. Les murs de la chambre étaient d'un blanc immaculé, presque violent si le rideau n'avait pas été tirer pour empêcher la lumière d'éclairer la pièce avec trop de vigueur. Pourtant, dans l'état de demi-obscurité qui régnait là, on parvenait encore à voir le mobilier. Celui-ci ne se constituait de rien de plus qu'une table de chevet avec un tiroir et un petit battant en-dessous, dans un bois clair et, posé dessus, un bouquet de fleurs colorés. Une chaise beige trainait non loin du lit, signe que quelqu'un était venu il y avait peu de temps, mais n'avait pas pris la peine de la remettre à sa place. Enfin, il y avait le lit aux draps blancs, recouvrant avec une couverture fine orangée l'homme qui semblait y dormir. La tête posée sur les oreillers, entourés de cheveux noirs mi-longs fins, Josh s'éveillait doucement. Les paupières d'abord papillonnantes s'ouvrirent, révélant deux yeux noirs qui fixaient sans vraiment le voir un point au plafond.

Quelques instants passèrent avant que son regard ne s'éclairât et qu'il semblât prendre conscience de son réveil. Il cligna des yeux à plusieurs reprises et les referma en prenant un longue inspiration. Enfin, il les rouvrit et commença à regarder autour de lui, l'air soupçonneux, puis agacé. Tout était flou autour de lui, il ne portait évidemment pas ses lunettes, néanmoins il put reconnaitre l'endroit où il se trouvait. Ou le deviner.

« A l'hôpital... » lâcha-t-il d'une voix enrouée.

Il déglutit. Il avait la gorge sèche, comme s'il n'avait pas parlé depuis des jours. Depuis combien de temps était-il là ? Il referma les yeux, attendit quelques instants et les rouvrit. Le brun pencha la tête vers la droite pour regarder le vase à côté de lui, enfonçant une partie de son visage dans le coussin. A nouveau, son visage s'assombrit, alors qu'il ressentait clairement une gêne. Une gêne qu'il finit par identifier, alors qu'il reprenait doucement ses esprits. Ça n'avait rien changé à sa vision, alors même qu'il ne pouvait plus voir de son œil droit puisqu'il avait fermé la paupière en enfonçant la tête dans l'oreiller. Peut-être avait-il un bandeau, ou quelque chose de ce genre dessus, ce qui expliquait qu'il ne voyait pas mieux avec les deux yeux grands ouverts. Il regarda de nouveau le plafond pour vérifier ça et il voulut y passer la main droite. En vain. S'il parvenait à contracter tout le haut de son bras, il ne sentait même plus les muscles à partir du coude.

Josh tourna la tête, puis le haut du tronc avec un gémissement étouffé. Ignorant l'état de son corps, il baissa la tête pour voir son bras simplement posé sur la couverture. A nouveau, il tenta de bouger sa main, au moins ses doigts, mais s'il le voulait, il avait l'impression que le message ne passait pas jusqu'à ses nerfs. Il inspira profondément pour ne pas céder à la panique qui l'agitait à l'idée qu'il était paralysé au moins là. Il fallait qu'il se reprenne, ça ne servait à rien de perdre son calme.

Le brun se laissa retomber sur l'oreiller et regarda le plafond. A nouveau, il fut saisi par la gêne de ne pas voir de ses deux yeux. Il porta la main gauche sur son visage pour chasser ce qui lui obstruait la vue, mais arrêta son geste net. Il n'y avait rien. Rien du tout sur son œil. S'il ne voyait pas, c'était tout simplement parce qu'il était aveugle de l'œil droit.

Sans paraître le réaliser pleinement tout d'abord, il ferma les paupières très fort et les rouvrit. Cela n'y changeait rien. Son cœur se mit à battre la chamade, au point qu'il en fut assourdi. Avec un peu d'étonnement, il se rendit compte qu'il s'était mis à trembler un peu. Il déglutit, inspira une longue goulée d'air pour se calmer et recommença l'opération jusqu'à ce que les tremblements cessent, jusqu'à ce qu'il puisse à nouveau entendre les bruits de l'hôpital. Là, il recommença à observer autour de lui de son œil valide, tout en réfléchissant.

Il était à Sainte Mangouste, normalement. La seule raison possible pour qu'il soit là, c'était l'explosion du chaudron, dans le laboratoire d'Andy. C'était de toute façon son dernier souvenir, à part, dans une sorte de flou, le visage de son meilleur ami au-dessus du sien alors qu'il lui disait quelque chose. Mais c'était conséquent à l'accident.

Comme il était à l'hôpital pour sorciers, peut-être depuis très peu de temps, on pourrait certainement faire quelque chose pour son œil et son bras. Il fallait s'accrocher à cette idée, même si le bouquet de fleurs et quelques détails semblaient au contraire affirmer qu'il était là depuis un certain temps maintenant. Pas trop peut-être, mais quelques jours déjà. Cela dit, les médicomages ne savaient pas forcément qu'il était aveugle du côté droit. Quand il leur dirait... Quand il leur dirait, ils feraient quelque chose. Il soupira de soulagement à cette idée et se laissa retomber une nouvelle fois sur l'oreiller, alors que la porte s'ouvrait pour laisser le passage à un homme. Ne voyant pas assez bien pour être sûr de savoir s'il connaissait déjà, il se tourna laborieusement et récupéra ses lunettes de sa main gauche. Il se laissa ensuite retomber contre le lui et fixa le médicomage. Il ne savait pas que cet homme travaillait à Sainte Mangouste. Pourtant, à la blouse verte qu'il portait, il n'y avait guère de doute à avoir.

« Vawdrey ? »

Pourquoi diable avait-il fallu que ce soit une personne de sa connaissance qui le voit dans un état aussi pitoyable ? Et pourquoi, entre tous, était-ce tombé sur lui ? Il n'avait pas été très proche, ni dans un passé lointain, ni dans un passé plus proche, mais leur passif était suffisant pour qu'il le connaisse trop bien pour supporter de le voir ici. D'ailleurs, son esprit semblait vouloir lui imposer le souvenir de leur première vraie discussion...

L’épaule appuyée contre la colonne murale de la cour, il observait attentivement ce qui se passait autour de lui. Sa chevelure était impeccablement peignée et lisse. Sa cravate était légèrement détendue et laissait entrevoir un bouton ouvert sur la chemise blanche standard et sans aucun style qu’il était obligé de porter. Les manches avaient été retroussées de manière linéaire pour dévoiler des avant bras présentant un reste de bronzage de l’année dernière, sur un teint mat.

Les bras croisé, le jeune garçon ne faisait pas attention aux gloussements provenant du banc posé à quelques mètres de lui où étaient assises trois filles, plus jeunes que lui. Non en fait pour une fois, il ne fixait pas de son regard de grand séducteur une quelconque créature de rêve aux cheveux longs et au visage féminin. Ses yeux noisette suivaient depuis quelques jours les va-et-vient d’un jeune garçon qu’il connaissait vaguement, meilleur ami d’un gars un peu turbulent prénommé Andrew.

Tu compte attendre d’être dans le Poudlard Express pour l’aborder ?

Une splendide jeune fille aux longs cheveux bruns bouclés venait de le rejoindre et de s’appuyer de l’autre coté de la colonne, provocant des gloussements de protestation. Son regard vert savait exactement où était fixé celui du préfet-en-chef et il lui était par conséquent inutile de le tourner dans la même direction, préférant regarder d’un air hautain le grand brun.

J’étudie le terrain.

Ah oui le terrain. Ça fait quoi trois jours que tu l’observe ? Tu n’as jamais posé les yeux sur la même fille aussi longtemps. T’es pas cap ? Pour une fois que je ne suis pas là pour te lancer un défi tu ne vas pas te dégonfler j’espère.

Ses yeux n’avaient pas bougé, tout comme le reste de son corps svelte et parfait. Son insigne de préfet-en-chef était négligemment accroché sur sa chemise et il savait très bien que sa simple présence maintenant beaucoup de monde en respect autour de lui. Il aimait avoir ce pouvoir entre ses mains, savoir qu’il était inatteignable et intouchable en haut de son piédestal. Depuis son arrivée il y a six ans et demi, il n’avait jamais cessé de tailler son talent et aujourd’hui il avait enfin atteint son objectif ; les gens le regardaient, le connaissaient et l’enviaient. Il avait pu tester les limites de ses capacités dans pratiquement tous les domaines, mais il restait néanmoins une chose qu’il devait réaliser pour se considérer comme parfaitement accomplis et se connaître à la perfection.

Ne te fais pas d’illusion Mercedes, je gagnerais éternellement à ce jeu. Mais là ce n’en est pas un. J'ai besoin d'avoir une réponse.

Pour la première fois depuis qu’il était adossé contre la colonne, un fin sourire se dessina sur les lèvres du Gryffondor de septième année et il daigna enfin poser ses yeux sur le visage faussement angélique de sa meilleure amie. Il délia ses bras et se lança dans une traversée majestueuse de la cours remplie d’élèves de toutes les maisons et de toutes les années. Il savait, mais ne pouvait le voir, qu’un certain nombre de regard s’était posé sur lui pour suivre ses enjambées, curieux de connaître la destination qu’il venait de prendre et qui le mena jusqu’à un banc, légèrement à l’écart où un garçon de Serdaigle était assis, le nez plongé dans un bouquin quelconque.

Hey Josh ! Comment ça va ?

Il était difficile d'ignorer qui était Arsène Vawdrey. Une bonne part des filles de l'école avait le nom du préfet-en-chef sur les lèvres et des étoiles plein les yeux dès qu'il leur faisait l'insigne honneur de paraître dans leur champ de vision. Non, vraiment, Josh n'aurait pas pu ne pas savoir qui était ce grand Gryffondor qui venait de l'aborder, coupant ainsi sa lecture d'un ouvrage très intéressant sur les sortilèges au XIXème siècle. Ce qu'il ne comprenait pas en revanche, c'était la raison de ce soudain engouement pour sa personne. Car si Arsène avait pensé être discret – ou non d'ailleurs et le Serdaigle s'en moquait, le brun avait tout de même remarqué qu'il le croisait plus souvent qu'à l'accoutumée. Ce qu'il avait jusque-là mis sur le compte d'un heureux hasard, n'étant pas en reste pour observer la plastique de son aîné, semblait avoir une autre signification à présent que ce dernier lui parlait.

« Ça irait mieux si je pouvais finir mon livre... »

Et tout jeune adolescent aux hormones actives qu'il était, il n'en devenait pas plus aimable pour autant. Andrew aurait peut-être remarqué que l'agressivité coutumière de son meilleur ami s'était transformée en simple méfiance à l'égard du plus âgé. Plus âgé à qui il n'adressait d'ordinaire la parole que pour se défendre contre les accusations (tout à fait légitimes) formulées contre lui. Contre eux, plutôt, si on comptait son ami aux cheveux blancs dans le lot. Aussi pouvait-il s'étonner de le voir devant lui alors que, une fois n'est pas coutume, il n'avait pas essayé la moindre expérience sur un élève de l'école. C'était Andy qui avait fait les frais de leurs tentatives. Il était d'ailleurs à l'infirmerie, laissant son compère seul pour le reste de la journée. Peut-être plus si seul puisque Vawdrey venait lui tenir compagnie.

« Tu cherches quelque chose ? »

Josh referma le livre, marquant la page simplement en intercalant son index entre les deux feuilles. Ses yeux noirs s'ancrèrent dans le regard noisette de son vis-à-vis, n'émettant ni chaleur, ni fraicheur particulière. Il était neutre et attendait patiemment que l'autre daigne lui expliquer ce qui était à ce point important pour venir le déranger alors qu'il s'instruisait. L'aura de perfectibilité et de puissance qui entourait le préfet-en-chef ne produisait pour l'heure sur son cadet qu'une certaine volonté de ne pas se montrer trop virulent. Non que l'autre soit vraiment prompt à donner des heures de colle à tout va, mais on n'était jamais sûr de rien.

« Parce que s'il y a un problème avec des élèves, j'y suis pour rien. »

Ce qui allait sans se dire allait mieux en se disant. Arsène était maintenant prévenu, et, depuis le temps, il devait bien avoir remarqué que Josh mentait peu. Voire jamais, ou uniquement par omission. De toute façon, il ne savait pas mentir. Ça le contraignait à savoir assumer la vérité, qu'on la lui dise ou que ce soit lui qui l'assène. Généralement, c'était ce dernier cas qui était de rigueur, ce qui expliquait pourquoi la présence de Vawdrey aux abords du Serdaigle était surprenante. En temps normal, on l'évitait. Et on n'avait pas tort.

De manière générale, le préfet-en-chef n’était pas du genre à faire ami/ami avec les autres mecs de son âge. Non c’était un solitaire qui toutefois avait quelques affinités au sein de la communauté masculine de Poudlard, l’empêchant de tomber dans le groupe des antisociaux, mais plutôt dans celui à qui il ne fallait pas chercher des poux. Son insigne aidant à lui forger cette réputation lui tenant à cœur. Toutefois, c’était mal le connaître que de le penser à cheval sur le règlement. Bien au contraire, son statut lui permettait de l’enfreindre ouvertement et discrètement. Et c’était là qu’intervenait les quelques affinités qu’il entretenait avec un certain nombre de personnes enclines aux balades nocturnes et comptant sur sa discrétion. Et c’était tout le but ; une réciprocité dans la discrétion lui permettait de se faire respecter et d’être apprécié tout en continuant ses petites affaires privées avec ces demoiselles.

Josh faisait typiquement partit des personnes qu’Arsène finissait immanquablement par apprécier notamment car c’était un de ces types discrets qui ne se pavanait pas. Car s’il y avait bien une chose qui horripilait le préfet, c’était ces blancs-becs qui marchaient sur ses plates-bandes. Il avait malheureusement encore de la peine à laisser son territoire se faire piétiner par des bellâtres, mais depuis quelques mois cela n’avait plus d’importance. Sa réputation était telle qu’il ne pouvait plus être atteignable. Du moins c’est ce qu’il pensait et mieux valait le laisser dans sa certitude plutôt que d’essayer de lui démontrer qu’il n’était rien d’autre qu’un petit prétentieux aux hormones en ébullition, comme tant d’autres. Et personne n’essayait de le lui prouver, c’était totalement vain et la finalité se soldait dans un retrait de points assez frustrant.

Sans étonnement pour le rouge et or, Josh ne lui réserva pas un accueil très amical, bien que poli. Les deux garçons n’avaient eu l’occasion de se parler que dans des circonstances incluant les imbécilités du meilleur ami du binoclard. Sans sourciller mais tout en affichant son sourire le plus amical possible, Arsène soutint le regard franc du Serdaigle qui lui déballa franchement que sa présence lui déplaisait quelque peu si des soupçons étaient posés sur lui.

Oh non ne t’en fait pas.

Machinalement, Vawdrey tripota son insigne de préfet-en-chef. Par moment, et il l’avouait volontiers, celui-ci ne lu rendait pas franchement service.

Ce n’est pas la raison de ma venue.

Le problème, avec un type comme Josh, c’est qu’il était en général assez difficile de tourner cinq ans autour du pot. Néanmoins, il était quand même très délicat d’aborder un sujet comme celui-ci étant donné qu’il n’était pas nécessairement censé être au courant des affinités sexuelles d’Hepburn. La discrétion du Serdaigle le rendait en général assez indéchiffrable. C’était d’ailleurs avec étonnement que Mercedes lui avait un jour appris ces fameuses affinités. Retranchés dans les éternels préjugés de l’homosexuel efféminé aux multiples meilleures amies déçues de ne pouvoir obtenir ce qu’elles souhaitent. Non, le binoclard remettait ces généralités en question dans l’esprit de son préfet-en-chef, bien plus qu’il ne pouvait l’imaginer.

En fait c’est un peu délicat et je ne sais pas vraiment comment t’en parler.

Oui c’était le cas de le dire, comment est-ce qu’on pouvait annoncer à un mec qu’on avait envie d’avoir une relation sexuelle avec lui simplement par pure curiosité et pour pousser l’expérience du sexe encore plus loin ? Parce que finalement, bien que franchement persuadé de son hétérosexualité, Arsène ne pouvait pas se permettre de se dire Maître en la matière s’il n’avait pas tout essayé. Surtout que cette expérience là pouvait, ma fois, s’avérer très intéressante.

Le préfet-en-chef espérait que le Serdaigle allait lui filer un coup de main pour en venir au sujet clef et qu’il ne l’enverrait pas bouler trop rapidement. Au moins il était chose d’une sûre, s’il se reprenait un râteau, il pourrait compter sur la discrétion de Josh…

Attentif à la réponse de son vis-à-vis, Josh patienta calmement. Son doigt toujours glisser entre les pages de son livre ne laissa guère de doute quand à la place qu'il accordait au jeune homme. Il ne pensait pas lui accorder beaucoup de son temps, malgré la position qu'occupait le Gryffondor de septième année. Celui-ci le rassura d'ailleurs bien vite, comme embêté à l'idée que son badge fausse leur rapport. Le regard froid du Serdaigle toujours posé sur lui se fit plus curieux, plus méfiant aussi mais, étrangement, il sembla s'adoucir, comme s'il lui accordait une chance pour le convaincre.

« Avec des mots et en commençant par le début, c'est souvent plus facile. » lâcha-t-il alors que ses lèvres s'étiraient très légèrement.

Un brin amusé de voir le jeune homme incertain devant lui, il se redressa et se recula doucement sur le banc. Son attention était alors toute tournée vers Arsène, car en cet instant le livre qu'il lisait n'avait plus d'importance. Voir l'autre si mal à l'aise était à la fois fascinant et satisfaisant, mais il s'impatientait un peu. Que lui voulait-il ? Josh n'avait jamais aimé les mystères ni les surprises. Son grand jeu était toujours, avec Andy, de trouver des réponses à ce qui ne leur paraissait pas clair. Le plus souvent d'ailleurs – comme avant l'arrivée du préfet-en-chef – il allait chercher ses questions et réponses dans des programmes bien plus avancés que ceux qu'un troisième année comme lui devait consulter.

Mais voilà. Arsène Vawdrey n'était pas un livre. On ne feuilletait pas les pages jusqu'à trouver sa réponse et, si cela avait été possible, compte tenu de son malaise, Josh n'y aurait certainement trouvé que des feuilles blanches. Le prenant finalement en pitié, ou peut-être juste parce qu'il espérait avoir le fin mot de l'histoire, le noiraud reprit la parole.

« Je suis parfois trop franc mais j'aimerais savoir. Que me veux-tu Vawdrey ? Si ça n'est pas en rapport avec d'éventuels incidents, je ne vois vraiment pas ce qui t'amène. »

Et vraiment, la raison de sa présence et des trop nombreuses fois où il l'avait aperçu dernièrement lui échappait. Il ne regrettait bien sûr pas de croiser la silhouette de son aîné, toujours plaisante à détailler quoi que souvent cachée par une horde de filles en chaleur. Il n'avait d'ailleurs jamais vraiment saisi ce qui pouvait les pousser à se comporter ainsi. Quel était ce besoin qui les poussait à ne se déplacer qu'en groupe, gloussant à l'arrivée du moindre mâle un tant soit peu agréable à regarder ? Un gloussement d'ailleurs attira son attention sur sa droite. Deux poufsouffles discutaient à voix basse en jetant des regards à l'une de leurs amies, plus loin devant elles. Un large sourire apparut sur ses lèvres lorsqu'il la vit, puis il fixa à nouveau Arsène, amusé. Il ne s'était pas écoulé plus de quelques courtes secondes depuis sa dernière intervention, mais sans laisser au jeune homme le temps de parler, il ajouta :

« Oh ! Je crois avoir compris. Je t'intéresse ? »

Il se força à effacer son sourire, ou tout du moins à le diminuer. S'il avait vu juste, si le comportement du Rouge et Or était aussi semblable à celui de la jeune fille pour très exactement la même raison, alors paraître amusé – ou moqueur – n'était pas une avance et risquait plutôt de le vexer. Et une chose était certaine : si c'était bien ça, il n'allait pas dire non.

[HJ : Juste au cas où ça ne soit pas clair dans mon rp - et c'est fort probable - malgré les paragraphes entre les différentes fois où il parle, il n'a jamais vraiment laissé le temps à Arsène de répondre.]

[HJ: J'espère ne pas trop manipuler Josh, j'édite sans soucis ]

Josh laissait clairement apparaitre à travers son comportement, que son bouquin menait une bataille sans merci contre Arsène pour savoir lequel des deux gagnerait toute l’attention du jeune étudiante studieux. Mais apparemment le tas de papier venait de perdre car Josh laissa un sourire apparaitre sur son visage, ce qui était relativement rare lorsque les deux jeunes hommes avaient affaire l’un à l’autre. Tout simplement car en général Arsène lui passait devant sans le voir ou pour lui remonter les bretelles, enfin à son meilleur ami. Quoi qu’il en soit, le préfet ne se sentait par pour autant plus à l’aise qu’avant. C’était étrange comme sensation, assez désagréable en fait, peut-être gênant au final. C’était… malsain !

Lui non plus ne voyait pas réellement ce qui l’amenait là, assit à coté de Josh, seuls sur un banc comme deux idiots, au milieu d’une cours remplis d’étudiantes qui avaient les yeux rivés sur lui. Ce n’était pas adéquat, pas du tout. C’était même carrément compromettant de rester assit là en compagnie du bleu et argent sans que les gens commencent à se poser des questions, voir pire, commencent à lancer des rumeurs sur son dos. C’était inconcevable, surtout pas dans un moment où sa réputation brillait comme s’il était un Dieu Grec adulé par tous.

Avant d’avoir le temps d’intervenir, Josh lâcha des paroles qui, dans une situation différente, lui aurait valu de se retrouver le nez éclaté contre le banc en pierre, un nombre considérable de points en moins dans le sablier des Serdaigle. Le futur médicomage envoya un sourire charmeur aux deux Poufsouffle avant d’attraper Josh par le bras tout en se levant.

Ta gueule ! Viens avec moi… On va aller discuter ailleurs !

Sans ménager le bleu et argent qui n’avait pas réellement son mot à dire, Arsène l’entraina sans ménagement à l’intérieur du château, tout en continuant de le tenir fermement par le bras. Des élèves se retournèrent à leur passage, mi amusé et mi inquiet pour certains, probablement joyeux de voir Josh se faire choper, d’autres bavant au passage du préfet-en-chef, d’autres encore se firent tout petit, espérant ne pas être les suivant sur la fatale liste d’Arsène. Biensûr, il s’agit là de l’unique perception de Vawdrey qui ne pouvait s’empêcher de calculer si tout autour de lui les choses restaient normales. Il manquait plus que ça, que les paroles de Hepburn fassent le tour de Poudlard et qu’il soit fiché dans les homos. Plutôt rater ses Aspics que d’avoir cette étiquette là collée sur le front. Encore qu’il savait que ça pourrait faire sensation et lui attirer la sympathie d’une toute autre clientèle que l’habituelle. Mais Arsène s’avouait intérieurement qu’il ne se sentait pas très chaud pour ce genre d’expérience, mieux valait mener celle-ci à bien, discrètement, dans le plus grand secret. Ensuite, hé bien ensuite on verra bien !

Après avoir traversé un certain nombre de couloirs, la main gauche crispée sur le bras de son pauvre cobaye, le préfét-en-chef s’arrêta près d’un escalier. L’endroit était désert. Parfait !

Ok ! La prochaine fois que tu cris un truc pareil au milieu de la cour je t’étripe Hepburn ! C’est compris ?

Ses yeux lancèrent des éclairs, avant qu’il ne réalise qu’il était en train de sermonner Josh alors qu’il était censé tout faire pour l’amadouer et l’amener à lui être utile. Baissant légèrement les yeux, gêné de s’être laissé aller, Arsène lâcha le bras de Josh et s’éloigna de quelques pas.

Bon… Avant d’aller plus loin j’aimerais que tu n’en parle à personne ! C’est compris ?