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| | |  Sujet: The edge [PV Suzie] ![The edge [PV Suzie] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Ven 10 Juil - 23:19:18 | |
| Joana, c’était la brune là, qui traversait le parc, seule au milieu des groupes d’élèves, comme s’y rien autour d’elle n’existait. Elle ne revêtait pas aujourd’hui l’uniforme aux insignes vert et argent caractéristiques de sa maison. Elle portait un simplement jean et un léger pull échancré qui découvrait l’une de ses épaules. Il fallait dire que le ciel était clair et la météo clémente en ce mois de septembre. Cette partie reculée de la campagne anglaise n’allait pas jouir encore bien longtemps d’un tel temps. C’était donc l’occasion rêvée pour l’irlandaise d’aller se promener un peu. Elle prit la direction de Pré-au-lard, suivant une habitude contractée bien des années auparavant. Il lui fallait préparer ses stocks de chocogrenouilles avant que la bise fût venue.
Elle continuait à avancer, connaissant par cœur le chemin qui la mènerait sous peu jusqu’à Pré-au-lard. Elle irait, suivant ses habitudes chez Honeydukes, discuterait peut-être un petit peu avec le propriétaire, pour peu que l’échoppe ne soit pas bondée. Surtout, elle tenait à éviter les gens, tous ces gens qu’elle n’appréciait guère et qui ne l’appréciaient pas non plus en retour. Elle ne se plaignait pas de cet état de fait, bien loin de là. Au contraire, elle avait pris l’habitude de le cultiver. Elle vivait dans sa propre bulle et ne tolérait pas qu’on la dérange. Après cela, elle se dirigerait vers la Tête de Sanglier. C’était un pub un peu miteux, certes, mais on y était bien plus au calme qu’aux Trois-Balais, où se retrouvaient la plupart des élèves.
De toute façon, aujourd’hui, il n’y aurait pas grand-monde à Pré-au-lard. Les plus jeunes avaient besoin d’une autorisation pour quitter Poudlard, et les plus anciens avaient l’air de vouloir profiter du beau temps dans le parc. Elle prendrait son temps, flânerait un peu à travers les rues du village pour savourer les doux rayons du soleil qui venaient essayer de réchauffer l’air déjà frais de ce septembre. Cela donnerait peut-être quelques nuances rosées à son teint laiteux. Créature de solitude, mais pas toujours d’obscurité. Si elle n’aimait pas lézarder au soleil comme les pimbêches qui bronzaient dans les jardins, elle appréciait pourtant être en extérieur. Elle se sentait plus à l’aise dans la forêt, à l’abri des regards, où elle pouvait libérer ses pulsions animales.
Maintenant, elle était assise devant une biéraubeurre à la Tête de Sanglier. Elle avait insisté pour qu’on la lui serve dans un verre propre. Le patron avait reconnu son exigeante cliente de longue date, et ils avaient discuté quelques instants, jusqu’à ce qu’elle le congédie poliment. Elle avait ses habitudes. Certaines changeaient, d’autres étaient immuables. Parmi ces habitudes, il y avait sa place, dans le fond de la taverne, pour pouvoir épier sans être vue.
Joana réalisa alors qu’elle n’était pas la seule à se prêter à cette activité. Là bas au comptoir, quelqu’un regardait dans sa direction. Elle soutint le regard, il le détourna. Le lien s’était ainsi rapidement rompu et déjà elle pouvait rejoindre sa bulle. Il n’y avait même pas de fil de pensée, pas de pensée, juste le calme et la sérénité. Cela différait des habituels tourments de son esprit, dans lequel se bousculaient idées, desseins, raisonnements et autres projets divers et variés. Elle était parvenue à développer cette « bulle » qui lui était chère par le biais de son don d’animagus. Sous sa forme animale, rien ne pouvait la perturber. Du moins, rien ne provenant de son cerveau humain. Il en était de même maintenant.
Et pourtant, une silhouette sombre fit son apparition dans son champ de vision. |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Sam 11 Juil - 10:24:24 | |
| Suzie était assise sur un banc. Tranquillement. Elle se rappelait doucement l’année précédente. En effet, c’était dans ces eaux-là, il y a un an exactement qu’elle fut recrutée par un viking blond. Et qu’elle tua la première personne de sa vie. Elle avait pensé souvent à cet instant. Régulièrement d’ailleurs. Et à chaque qu’elle fermait les yeux et que cette drôle de pensée l’envahissait. Elle ne pouvait s’empêcher de sourire bêtement. Elle pensait aussi à la dernière fois qu’elle avait vu son père.
« Ma p’tite Suzie… Promets-moi de… de ne pas sombrer. Tu sais ce qu’on dit que les Serpentards. Des futurs mangemorts. Tu… pas ça. Reste toi… pas attention… à… elle… promets. »
« Je te le promets papa. »
Elle lui avait délicatement touché le front, un bien pâle sourire sur les lèvres. Son père était parti. Elle lui avait menti. Mais au moins il était bien parti. Tranquillement. Il avait clos les yeux, lâchait un doux soupir. Et une dernière suée sur son front. Elle avait vingt ans à l’époque. Il n’était pas encore question de mangemorts. De Voldemort. Ni de rien d’autre. C’était ses études, et rien d’autre. Si durant les deux années qui suivirent elle s’était montrée studieuse et relativement calme. Il y a un an, tout avait basculé.
Suzie était un cerveau. Un cerveau en ébullition vingt-quatre sur vingt quatre. Elle réfléchissait, pensait, raisonnait pratiquement tout le temps. Elle se méfiait, régulièrement. Elle observait, bien trop souvent. Elle comptait toujours ses pièce deux fois plutôt qu’une. Elle faisait attention à tout. Oui, l’historienne avait toujours été comme ça, dès son plus jeune âge. Mais ses choses-là s’étaient accentuées dès son entrée dans les rangs du Seigneur des Ténèbres. Puis il y avait cette dernière phrase.
** Reste toi. Pas attention. A elle.**
La plupart du temps, la jeune bibliothécaire ne faisait gère attention à Lou. Il n’y avait pas de raison. Elle savait exactement comment la contrôler parfaitement. Il lui suffisait de rester indifférente, calme et douce. Mais durant cette maudite épreuve… Tout avait basculé une nouvelle fois. Lou était revenue. Et avait torturé à mort une jeune femme de son âge. Ses organes à terre, ses cris…
Suzie se releva brusquement de son banc. Elle était prise d’un haut-le-cœur. Lou était là. Elle le sentait.
C’est alors qu’une silhouette tant attendue montra le bot de son nez. Une adolescente, majeur à présent. Brune. L’historienne sourit légèrement. Ne pensait plus qu’à ça. Aujourd’hui était un grand jour. Elle devait remplir une mission avec quelqu’un. Elle devrait rentrer en contact avec une personne. Une vraie. La première fois. Suzie laissa partir Joana O’Donnell devant elle. Laissant une trentaine de mètre entre elles. Enfin. Elle commença à marcher.
Sa robe rouge traînait un peu par terre. Elle remit son chapeau haute-forme sur sa tête, et descendit le voile en dentelle sur ses yeux bruns. Comme à son habitude. Une robe du moyen âge presque. Puis évidemment, l’accessoire qui ne la quittait plus. Ses gants qui lui collaient presque à la peau. Comme si elle était née avec. Et qui remontaient au dessus des coudes.
Elle avait un pas régulier. Elle fixait droit devant elle. En fait, elle fixait l’élève de Serpentard. Le vent se glissa délicatement dans ses cheveux détachés. A cet instant, rien ne pouvait la déconcentrer. Elle se contentait de marcher.
Puis, elle laissa entrée sa ‘proie’ dans le magasin de bonbons. Elle, en profita pour faire une légère pause. Si la pensée de Lou était partie. Elle doutait qu’elle mettrait deux ans à revenir. Au contraire. Surtout qu’aujourd’hui elle était une mangemorte. Non pas une simple bibliothécaire. Quelques minutes plus tard, la Serpentard sortit de chez Honeyduckes. Suzie baissa légèrement la tête. Et continua sa poursuite lente.
Enfin, elle arriva au but. L’élève de Poudlard avait choisi le pub le plus miteux du village. La tête de sanglier. Elle vit entrer Joana, mais ne la suit pas tout de suite. Occupée à chercher sa boîte de pilule dans sa poche.
Quelques instants plus tard, elle se posta devant la porte et avala une de ses maudites pilule. Oui, elle se considérait comme malade. C’est toujours mauvais d’être à deux dans un seul corps.
Elle entra alors dans pub miteux, d’un pas lent. C’était à peine si on pouvait distinguer les contours de son nez, ses yeux, sa bouche, avec le voile noir et le faible éclairage de la grande salle. Il ne lui fallut qu’une minute pour trouver Joana O’Donnell. Elle s’approcha de la jeune fille qui était à l’autre bout de la pièce. Doucement, toujours. D’un pas méfiant. Suzie tira ensuite la chaise qui faisait face à la jeune sorcière. Elle s’assit alors. Ne prenant pas la peine de relever son voile de dentelle et son chapeau haute-forme.
« Bonjour mademoiselle O’Donnell. » |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Sam 11 Juil - 12:35:15 | |
| Elle n’était même pas surprise d’entendre son nom dans la bouche de cette parfaite étrangère. Quelque chose au fond d’elle savait déjà, au moment même où elle a mis les pieds dans la pièce que c’était pour elle qu’elle était là. Il y avait des détails qui ne trompaient pas. Ces détails qu’en apparence elle avait laissé échapper à sa vigilance. Son esprit affûté lui ramena en mémoire ce qu’il avait remarqué lorsqu’elle s’était plongée dans cette sorte de mise en sommeil relaxante.
Elle la connaissait, cette silhouette qui lui fait désormais face. Non pas parce que c’était une connaissance de longue date. Elle l’avait vue, ou plutôt inconsciemment entre-aperçue pendant qu’elle se promenait à travers le village voisin de son école. Une robe rouge, qui avait attiré son attention. Mais surtout, l’étrangeté de voir une jeune femme à l’air si jeune porter une robe à la coupe si ancienne. La robe trainait au sol tant elle était longue, lui donnant un air spectral, comme si elle flottait. Tantôt, elle marchait dans son sillon. Il n’y avait qu’une seule véritable artère commerçante dans Pré-au-lard, rien de surprenant à cela. Elle l’avait retrouvée assise plus loin sur un banc en sortant de chez Honeydukes. Rien d’étonnant, par le temps qu’il faisait, de vouloir rester dehors à profiter du soleil. C’était le cas de bien du monde, en cette belle journée. Mais ce n’était aucunement avec un chapeau laissant un voile sombre recouvrir son visage et des gants que sa peau pourrait dorer. Elle marchait lentement, tournant la tête de droite et de gauche. La voilà de nouveau dans son champ de vision périphérique. Rouge, ce n’était pas une couleur bien discrète pour une filature.
La silhouette se dirigea droit vers elle, sans l’ombre d’une hésitation. Elle ne l’avait même pas invitée à s’asseoir, mais l’inconnue prit place en face d’elle. Elle n’avait pas vraiment baissé sa garde pendant tout ce temps. Elle avait simplement laissé les choses se produire, sans chercher de confrontation ou d’affrontement direct. Elle se mit à faire une liste mentale de ses amis - le tour fût très vite fait -, ses relations, ses connaissances. Il était évident qu’elle n’était pas de Poudlard, du moins pas en tant qu’élève. Pas de Durmstrang non plus. Pas directement affiliée à elle, ni une proche de sa famille. Encore un sbire de sa mère pour surveiller ses faits et gestes ? Elle n’y croyait guère. Sa mère ne faisait pas dans le raffinement en la matière. La dernière fois, elle avait confié la tâche à deux brutes malhabiles qui n’avaient pas hésité à brutaliser l’adolescente qu’elle était. Et puis, elle avait 17 ans révolus. Elle était rentrée faire valoir ses droits sur son héritage pendant l’été. Sa mère ne pouvait plus rien contre elle. Elle était libre.
Sans être excessivement confiante, Joana demeurait calme et très sûre d’elle face à cette étrangère. Elle envisagea posément toutes ces possibilités, les algorithmes de son cerveau, tels ceux d’un moteur de recherche, continuant à faire infirmer et confirmer les hypothèses qui se présentaient à elle. Tout cela ne dura que l’infime espace d’un instant. Elle travaillait avec le peu d’informations qu’elle avait, le visage de son interlocutrice lui étant encore soustrait du regard par le sombre voile. Rien de familier, donc. Un danger, une menace ?
- A qui ai-je l’honneur ? Demanda-t-elle sereinement, en portant le verre de biéraubeurre à ses lèvres.
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| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Sam 11 Juil - 13:16:36 | |
| Suzie avait plongé son regard dans celui de la jeune Serpentard. Elle scrutait son visage. Combien d’années de différence ? Cinq ? Oui. C’était exactement cela. L’historienne avait donc sûrement croisé O’Donnell dans les couloirs, sans jamais lui prêter la moindre attention. Pourtant, elle avait du l’accompagner, du moins le premier jour. En tant que préfète. Quoi qu’il en soit, avant de répondre à la question de son interlocutrice, elle se retourna vers le bar. Il était loin, mais grâce à un claquement de doigt, elle attira l’attention du serveur. Elle demanda quelque chose à boire. N’importe quoi lui suffirait. Siroter quelque chose durant une mission n’était pas quelque chose de désagréable. Au contraire. D’un geste vif, la mangemorte retira son chapeau et son voile. Dévoilant son visage pâle, ses lèvres rouges, son regard blasé. C’était toujours ainsi, oui, elle avait toujours la même tête.
Un lourd silence c’était installé. A vrai dire, Suzie attendait que le serveur lui rapporte une boisson avant de commencer à parler. Ce fut chose faite. Deux minutes après, un whisky était devant le nez de la bibliothécaire. Elle s’éclaira doucement la gorge.
« Je me nomme Suzie-Lou Lalys. »
La brune ne voulait pas aller trop vite. Il fallait durer le suspens, du moins c’était ce qu’elle pensait. Elle ne voulait révéler dans la minute qui suivait ce qu’elle était réellement. Mais bon, elle savait qu’il faudrait y venir à un moment ou à un autre.
Suzie savait que le frère de Joana était mort il y a quelques années de cela, pris pour un espion. C’était un mangemort bien évidemment. Elle savait aussi que la jeune fille voulait faire parti des rangs du Seigneur des Ténèbres. Mais à quel point ? C’était là le plus important. Si c’était juste pour crier sur tous les toits qu’elle était mangemorte, elle ne servirait à rien. Surtout pour une année aussi décisive que celle-ci étant donné que le Lord avait le contrôle sur tout. Presque. Elle but une petite gorgée de sa boisson. Et se reconcentra sur sa mission.
C’était le Lord qui lui avait conseillé de recruter cette Joana O’Donnell. Il la fallait à tout prix. Elle irait dans les rangs du Seigneur, de son plein gré ou pas. Une personne, à Poudlard était toujours la bienvenue, surtout à Serpentard.
L’historienne se recula doucement, se tenant toujours droite, croisa ses bras sur la table de bois. Elle irait à son but petit à petit, avec méfiance, comme toujours. Elle relèverait chaque mot de la Serpentard. Ferait le mieux possible une analyse psychologique de la jeune fille. Bien qu’elle ne soit pas legilimens. Elle se débrouillerait. Observant le mieux possible l’adolescente, ses gestes, mouvements, tics. Tout en fait. Pour savoir si oui ou non, elle était vraiment digne d’une place aux côtés du Lord.
Malheureusement, en un an de temps, Suzie avait vu que ce n’était pas très difficile de devenir un mangemort. Il y avait des gens bien jeunes, encore en pleine crise de puberté, ne sachant pas trop où ils allaient. Il n’y avait qu’à regarder ce fichu Drago Malefoy. Mais l’historienne ne voulait pas recruter quelqu’un de pitoyable. Au contraire. Il fallait que Joana soit réellement à la hauteur.
« Joana, parle-moi un peu de ton frère. De ce que tu penses de lui après ces années de recul. Ses idées, tout ça … »
Ce n’était pas une question piège. Mais elle permettrait de savoir si la jeune fille était d’accord ou pas avec son grand frère. Bien sûr, quand elle était jeune elle n’avait pas pu se rendre compte de tout cela. Mais maintenant qu’elle était majeur, peut-être qu’elle avait une opinion à elle. Et c’était pile le moment où il fallait en parler. Une nouvelle fois, Suzie but un peu de whisky. La boisson lui brûlait délicieusement la gorge. Elle profita de cette seconde. Ce demandant ce que pourrait répondre la Serpentard à cette question qui pouvait paraître légèrement surprenante étant donné que son frère était décédé. Mais pour Suzie, c’était une étape non négligeable. Oui, c’était un peu une perfectionniste. Elle voulait faire de son mieux. Puis après tout, si elle devenait le mentor de Joana, il faudrait qu’elle sache quelques choses sur elle. |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Mer 15 Juil - 0:09:25 | |
| Les deux jeunes femmes se jaugeaient du regard. L’inconnue ne lui avait toujours pas donné son nom, ni même n’avait ouvert la bouche pour parler pour l’instant. Joana ne la pressa pas, attendant patiemment de savoir ce qui allait venir. La curiosité et l’amour des énigmes avait commencé à s’emparer d’elle. C’était une situation assez intéressante, dans laquelle elle se retrouvait. Ce n’était pas souvent que quelqu’un que vous ne connaissiez ni d’Eve ni d’Adam ne surgisse devant vous, connaisse votre nom et probablement deux trois autres détails sur vous. D’ailleurs, que savait-elle exactement sur l’irlandaise ? La question viendrait surement, à un moment ou un autre. Pour l’instant, la serpentarde avait cessé d’émettre des hypothèses. Elle préférait ne pas se tourner la tête pour ce qui pouvait tout aussi bien n’être qu’une pacotille.
La jeune femme qui lui faisait face fit venir le serveur pour se commander à boire. Joana continuait à l’examiner avec attention, dans ses gestes et ses attitudes, tout en finissant de siroter sa biéraubeurre. Elle ôta finalement le voile qui lui couvrait le visage. Non, vraiment, ce visage ne rappelait absolument rien à l’adolescente. Le silence se fit un peu plus posant, mais elle ne se décomposa pas. Le serveur revint avec la commande de l’inconnue. Joana en profita pour lui indiquer du bout du doigt son propre verre, afin qu’il lui resserve la même chose. Elle le regarda s’éloigner. La voix de son interlocutrice s’éleva alors, la rappelant à la conversation qui semblait sur le point de débuter.
Elle s’appelait Suzie-Lou. Bien. A défaut d’autre chose, ce visage aurait au moins un nom. Au silence qui avait suivi cette très succincte présentation, Joana se douta qu’elle ne devrait pas en attendre beaucoup plus. Elle ferait peut-être quelques recherches sur elle en rentrant à Poudlard, pour peu qu’elle ne lui ait pas donné un faux nom. Il y avait des archives des anciens élèves à l’école. Cela aboutirait peut-être à quelque chose pour elle. Pour l’instant, il fallait qu’elle se concentre sur ce qui se disait. Avec un peu de chance, elle en apprendrait directement plus sur Mlle Lalys. Cette dernière reprit la parole, lui demandant alors des informations…. Sur son frère ?! Joana fût tout bonnement décontenancée par la requête de cette femme, car peu nombreux étaient ceux qui connaissaient l’existence d’Andrew. En plus, elle le questionnait sur ses idées. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Est-ce qu’elle savait pour… ? Est-ce qu’elle était elle-même… ? Elle scruta le visage de son interlocutrice avec suspicion. C’était quand même dans ces moments là qu’elle aurait bien voulu être Legilimens.
- Mon frère ? Je pense qu’on peut le laisser reposer en paix, répondit-elle d’une voix cinglante, lui indiquant clairement que ce n’était pas un sujet qu’elle aimait ressasser, espérant aussi légèrement la mettre mal à l’aise en rappelant bien qu’elle parlait d’un défunt.
Réalisant qu’elle ne l’abuserait pas, et qu’encore une fois, la jeune femme en savait bien plus que ce qu’elle voulait bien laisser paraitre, Joana reprit contenance, laissant ses pensées se réorganiser calmement. Le serveur revint remplacer son verre de biéraubeurre avant de s’éclipser de nouveau. Elle en avala une gorgée pour se réhydrater la gorge, mais ne prit pas la parole immédiatement. Elle se demandait toujours à quoi Suzie-Lou voulait en venir, et surtout quelles étaient ses intentions derrière ça. Heureusement pour elle, étant donné le contexte actuel, elle pourrait tout de même exposer ses idées un peu librement qu’elle ne l’aurait encore pu un ou deux ans auparavant. Cela n’empêchait pas de prendre des précautions. Elle calcula bien les mots qu’elle choisirait, mesura ses propos.
- Il était mangemort, commença-t-elle, mettant les pieds dans le plat. Ça l’a tué. Qu’en déduisez-vous ?
Un rictus cynique était apparu au coin de ses lèvres, pour disparaitre dans une nouvelle gorgée de biéraubeurre.
- J’étais jeune, c’était mon grand frère, je l’idolâtrais. Puis il est mort, ma mère s’est mise en tête de dénigrer tout ce qu’il avait fait. J’étais encore influençable, je ne connaissais que partiellement la vérité. Je me suis mise à détester ses idéaux… un peu tout et son contraire à vrai dire.
Pendant longtemps, e n’ai jamais vraiment eu de camp. Je haïssais également toutes choses. Je détestais les gens qui se rangent bêtement d’un côté et de l’autre, juste parce qu’ils voient le monde de façon dual. Le bien, le mal, le noir, le blanc. Certains disent défendre des causes pures et en leur nom, sont capables du pire.
Elle fit une pause, inspira profondément et poursuivit lentement.
- Avec le recul, je pense qu’il a été idiot. Il fait partie de ceux qui se sont rangés derrière des idéaux comme des fidèles ayant foi en quelque chose qu’ils ignorent et leur échappe. Et puis, ajouta-t-elle, grinçante, on avait la même mère, et la même envie de fuir son emprise sur nos vies.
Ses idées, donc, il n’en avait pas beaucoup au départ. Et quand il a cru enfin pouvoir s’affirmer enfin, « prouver sa valeur », comme on dit, le sort s’est acharné sur lui.
Joana ne savait pas vraiment où cette conversation devrait la mener, mais maintenant qu’elle était lancée, elle laissait se dérouler le fil de ses pensées, en oubliant presque son interlocutrice.
- Pour ma part, je n’ai rien à prouver. Je ne suis pas du genre fanatique. Je dis ce que je pense, je fais ce que je dis. La plupart du temps. Je prends aussi la peine de réfléchir et je fais attention à ne pas prendre les choses trop à la légère. Il faut toujours mesurer ses propos ici, se méfier de ce que l’on dit, et surtout à qui on le dit, rajouta-t-elle, réalisant de nouveau le peu qu’elle en connaissait sur son interlocutrice.
Il lui était en effet impossible de savoir si c’était un piège que tenteraient de lui tendre le ministère ou des gens alliés à feu le professeur Dumbledore ; ou si à l’autre extrême elle avait à faire à une partisane du Seigneur Noir. Dans un cas comme dans l’autre, elle ignorait toujours ce que l’on attendait d’elle, et surtout pourquoi on lui posait de telles questions. C’était pour cela qu’elle ne dévoilerait pas non plus totalement le fond de sa pensée.
- La réponse vous satisfait-elle ?
* Ou faut-il aussi que je vous parle de mon chat et de ma grand-mère ?* Ne pût-elle s’empêcher de penser. Elle cacha l’esquisse de sourire qui apparaissait au coin de ses lèvres en avalant une longue gorgée de biéraubeurre. Son regard se posa de nouveau sur Suzie-Lou, dans l’attente de la suite de ce qui semblait devenir un véritable interrogatoire.
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| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Mar 21 Juil - 13:27:01 | |
| Suzie ne connaissait pas plus que ça l’élève qu’elle avait en face d’elle. Joana semblait sûre d’elle, mature et réfléchie. Cela ne déplaisait pas plus que ça l’historienne mais les gens trop sûrs d’eux avaient tendance à l’agacer sérieusement. EN même temps, la Serpentard n’était encore qu’une adolescente, il ne fallait pas l’oublier. A vrai dire, la mangemorte était plutôt contente d’avoir choisi cette jeune fille là plutôt que quelqu’un d’autre. A part son assurance et sa confiance en elle, l’élève ressemblait plus ou moins à Suzie.
Le frère de Joana, on pouvait le laisser en paix, c’est ce qu’elle avait répondu. A ces paroles, l’historienne n’avait pas bougé d’un cil. Elle savait qu’elle attendait plus, et qu’il fallait un peu de patience. Mais son visage resta froid, droit. Ses yeux sombres se contentant de fixer longuement la Serpentard. Oui, Suzie savait qu’elle n’avait pas du tout terminé de parler, au contraire. Elle savait que le frère de son interlocutrice avait été un mangemort avant de mourir tué par un homme. C’est ce qu’elle avait entendu, rien d’autre. Elle n’avait pas voulu rentrer dans les détails. C’était le Seigneur qui lui avait proposé de recruter O’Donnell, ce n’était même pas un ordre, une idée. En ces temps-ci, les mangemorts ne servaient pas à grand-chose, le Maître était au pouvoir, ses partisans ne servaient qu’à garder les gens bien attachés sans qu’ils désobéissent aux règles et à faire régner un peu de terreur, mais pas trop. Alors oui, la brune avait été surprise vis-à-vis de sa mission. Mais bon, ce n’était qu’un pion, même si elle pensait beaucoup, elle n’avait qu’un but précis, dans sa tête. Suzie n’avait montré aucune réticence, ce n’était pas la peine.
Le discours de Joana commença alors, la mangemorte ne faisait que hocher la tête et boire quelques gorgées de sa boisson. Rien d’autre. A vrai dire, elle avait déjà entendu ce qu’elle voulait. La Serpentard savait que son frère avait été un mangemort. Point. Oui, aussi surprenant cela pouvait être, certains adolescents ne connaissent même pas la vraie identité de leurs parents. Impressionnant. Quant au fait que la Vipère n’était pas fanatique et ne plongeait pas la tête la première dans certains idéaux…. C’était autre chose. Suzie savait cela tout simplement parce qu’elle ne respectait pas tant les idées du Maître, au contraire, elle n’était qu’un pion dans l’histoire. Mais cette histoire, était bien trop compliquée. Soit. L’historienne était pourtant une mangemorte à l’état pur, lorsqu’on la connaissait en profondeur, mais bon, il ne fallait pas choquer les âmes sensibles. Sinon elle aurait ramené Lou dans les parages, ainsi, Joana aurait déjà été mangemorte à l’instant même où elle était entrée dans le pub.
« Mmm. »
Suzie se mit à observer ses ongles. Elle réfléchissait aux moyens qu’elle pouvait encore employer. Son interlocutrice -même si elle se doutait que la femme qu’elle avait en face était une mangemorte- n’en était pas complètement sûre. Finalement, l’ancienne Serpentard secoua la tête, l’air mécontente. Tout cela n’était que comédie, elle le savait. Parce que cette conversation l’enchantait bien plus qu’elle ne le laissait voir.
« Au contraire imbécile. Tu as encore tout à prouver, depuis l’instant où je me suis assise en face de toi. Si j’ai bien compris. T’as mère te surveille, t’enveloppe, maman poule, c’est courant. Ton frère voulait devenir quelqu’un, il a choisit d’être mangemort. Il est mort. Et tu prétends n’avoir rien à prouver ? Impressionnant. Vraiment. Tu me surprends. »
L’historienne passa sa main sur ses genoux, un instant. Elle regarda ensuite Joana. Elle ne deviendrait pas son élève, mais Suzie avait maintenant un boulot, faire que cette adolescente soit dans les rangs du Seigneur, et devenir son mentor. Bien qu’ils soient tous des élèves du Maître finalement.
« Je vais aller droit au but, je suis une mangemorte. Tu ne l’ignores pas. Pour reprendre tes mots, tu dis ce que tu penses. C’est une bonne chose. Mais tu apprendras bien vite à te montrer docile et fermer ta bouche d’enfant. Pas en ma compagnie, ça ne servirait à rien. Mais en sa compagnie à Lui. »
Elle marqua une légère pause. Se souvenant qu’elle-même n’avait jamais rencontré le Seigneur, à part une fois, mais ça ne comptait pas. Jamais elle ne s’était retrouvée en face de lui pour lui raconter sa vie.
« Joana. En fin d’après-midi. Tu repars avec moi. Je t’emmène, de gré ou de force. Mais la petite voix dans ma tête me dit que tu seras entièrement d’accord. Alors nous allons prolonger la conversation veux-tu. Je serais pour toi, une sorte de mentor. Tu es encore une petite chose fragile. Tu accéderas à certains grades. Tu devras prouver ta valeur. Mais si tu as peur, O’Donnell, dis le moi. J’ai une sorte de… j’ai le besoin de sauver tout le monde autour de moi quand je suis moi-même. Après, c’est autre chose. Mais aujourd’hui, je suis gentille et loyale. J’exécuterais ma mission à la perfection. La suite, nous verrons. »
La mangemorte porta son verre à ses lèvres, et vida le verre d’un seul trait. Elle passa sa langue sur ses lèvres. Oui, Suzie pensait qu’il fallait un minimum se confier à l’adolescente, non pas pour la rassurer mais pour la prévenir. Elle souhaitait que Joana entre dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, plus que personne dans ce maudit pub. Mais il y avait des choses à faire.
« Je n’ai pas envie de te tuer. Sache que je le ferais en cas extrême, et tu n’aurais même pas le temps de sortir ta baguette. Alors voilà. Tu es à Serpentard. Un grand nombre des partisans du Lord viennent de cette maison. Bien qu’on peut compter aussi certains Serdaigle. Dis-moi Joana, qu’est-ce qui a poussé le choixpeau magique à te mettre dans cette maison ? Penses-tu être quelqu’un de méchant, horrible, ignoble ? Penses-tu être capable de te ranger du côté de Maître sans brocher ? Penses-tu être prête à donner ta vie à une cause, aussi futile soit-elle ? »
Futile. C’était grave tout de même. Suzie réagissait ainsi parce que, l’histoire du sang, elle s’en fichait pas mal. Si elle avait rejoint le Maître ce n’était pas pour se ranger à chaque idée qu’il avait. C’était pour prouver une certaine assurance. L’historienne n’était pas une combattante, c’était un cerveau. Elle savait un grand nombre de choses sur tout et n’importe quoi. Oui, c’était une suite logique, être une mangemorte. Puis bon, elle trouvait ça cool. Si la brune comptait parmi les partisans, c’était juste pour faire du mal. Le reste, elle s’en fichait royalement. |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Mar 21 Juil - 22:04:13 | |
| Se laisser impunément traiter d’imbécile, ce n’était pas chose courante lorsque l’on s’appelait Joana O’Donnell. Si cela avait émané d’un quelconque élève de Poudlard, il serait en ce moment même en train de pleurnicher à l’infirmerie… s’il trouvait un moyen de l’atteindre. Et pourtant, la tornade irlandaise ne réagit pas à ces propos. Pas à ce propos là, du moins. A vrai dire, elle en était d’une certaine manière plutôt satisfaite.
*Ben enfin, on arrive à quelque chose*, souffla-t-elle intérieurement, posant son verre sur la table un peu plus brusquement que ce qu’elle ne l’aurait voulu. On avait enfin cessé de tourner autour du pot, voilà qui déjà pourrait améliorer la suite de la conversation. Aller droit au but et directement entrer dans le vif du sujet.
*Une mère poule ? Tu parles ! Elle ne pense qu’à ses intérêts à elle, et à notre rang et notre sang. Infecte mégère.* Mais cela, elle ne le dit pas à voix haute. Le linge sale, ça se lavait en famille, comme disait l’expression. Et puis elle était certaine que Suzie se moquait éperdument de ces détails. Elle énonçait des faits, et présentait les déductions qu’elle avait tirées des propos de Joana.
L’adolescente accueillit les propos avec calme, malgré la première insulte directe. Elle ne pensait pas que le but de son interlocutrice soit de la pousser dans ses derniers retranchements en l’énervant. Et quand bien même ce serait le cas, elle ne lui donnerait pas raison. L’adolescente persistait à penser que Suzie avait tord de vouloir lui faire dire qu’elle avait quelque chose à prouver.
- Je me suis peut-être mal exprimée. L’important, selon moi, n’est pas tant d’avoir quelque chose à prouver. Le tout est de savoir à qui le prouver, énonça simplement Joana. Vous m’auriez dit que vous étiez du ministère, je vous aurai fort poliment et cordialement envoyée vous faire voir. De même si vous m’aviez raconté n’importe quelle autre histoire. Il est difficile de faire confiance à qui que ce soit, par les temps qui courent. Maintenant, vous avancez avec des arguments fort intéressants.
Suzie lui avait confirmé son identité. Même si c’était une des hypothèses les plus valables, Joana avait eut un peu de mal à y croire, de par ses antécédents de rencontres pas toujours agréables. Elle ne voulait pas se laisser abuser par des fadaises. La femme qui lui faisait face allait enfin directement dans le fond des choses, ce qu’apprécia l’adolescente. Mais ce que l’irlandaise apprécia moins furent les remontrances et surtout le comportement hautain de son interlocutrice à son égard. Certes, elle était son aînée de quelques années, et surtout, si tant est qu’il y eût une hiérarchie, elle serait sa supérieure.
- Parce que je vais le rencontrer, peut-être ? Ricana-t-elle, perdant légèrement son sang-froid. Vous croyez vraiment qu’il s’intéresserait à une fille comme moi ? Je ne pense pas représenter un quelconque intérêt à ses yeux, si ce n’est un peu plus de main d’œuvre volontaire et non-rémunérée. Le seul ado qui pourrait prétendre à ça a une balafre et en ce moment se planque quelque part.
Un rictus apparût au coin de ses lèvres à la mention semi-tacite de cet imbécile de Potter, auquel elle avait déjà eu à faire plus d’une fois, et auquel elle avait déjà réussi à coller une raclée lors d’un duel improvisé après un bal. Joana chassa ces souvenirs de son esprit pour se fixer de nouveau sur la conversation. Elle ne se leurrait pas. Elle savait que la plupart des partisans du Lord ne l’avaient jamais vu de près. Il n’était entouré que d’un noyau restreint et limitait ses contacts directs avec les autres.
- Si vous cherchiez quelqu’un de parfaitement docile, vous ne vous êtes peut-être pas adressée à la bonne personne. Si vous cherchez de la docilité, allez plutôt voir l’un de ces pleutres qui se trainent aux pieds des autres, se plaçant sous leur protection et quémandant leur clémence. Ils obéiront au doigt et à l’œil. Malgré cela, sachez que je suis téméraire, mais pas complètement folle, poursuivit Joana d’une voix plus posée, quand Suzie lui fit remarquer qu’il vaudrait mieux pour elle qu’elle ne joue pas à la plus maline devant le seigneur des ténèbres.
Elle tremblait légèrement sur le coup de la colère, mais se ressaisit aussitôt. Elle détestait plus que tout qu’on la considère comme une gamine sans intérêt. Elle se reprit rapidement, histoire de ne pas donner raison à son interlocutrice. Il ne fallait pas qu’elle apparaisse comme trop impulsive. Elle avala une longue gorgée de sa biéraubeurre pour s’aider à se calmer. Suzie parla de la faire partir avec elle, le soir même. Elle réfléchit quelques instants. Est-ce que personne ne remarquerait son absence, ce soir, à l’école. Personne ne venait vérifier que les élèves soient dans les dortoirs. Et de toute façon, elle avait souvent échappé aux couvre-feux. Le choix ne lui était pas vraiment donné ; mais dès l’instant où les mots étaient sortis de la bouche de la mangemort, elle connaissait déjà sa réponse. Elle resta calme d’apparence, bouillonnant à l’intérieur, mais cette fois, excitée par la nouvelle. Elle ne s’attendait pas à ce que ce soit une partie de plaisir, loin de là. Elle aurait surement des épreuves difficiles à traverser, mais elle démontrerait à cette femme ce qu’elle était capable de faire. Qu’on cesse enfin de mettre en doute ses capacités.
Joana se contenta d’opiner du chef, laissant comprendre qu’elle était effectivement entièrement d’accord.
Elle n’apprécia pas non plus d’être assimilée à une poupée de verre, mais ne répondit pas à cette remarque, son esprit ressassant encore les propos précédents. Elle se sentait forte et puissante, mais c’était là même l’arrogance de sa jeunesse. D’une certaine manière, elle avait attendu cela depuis longtemps. Elle avait tellement l’habitude de régner en terreur sur Poudlard que l’adolescente en avait fini par perdre le sens des réalités. Ce n’était justement qu’une adolescente. Il y avait un monde au-delà de Poudlard. Il était temps pour elle d’enfin y faire face. On lui donnait enfin l’occasion de le faire. Peur ? Non, elle n’avait pas peur. Une certaine appréhension, certes, mais c’était plus de la curiosité qu’elle ressentait, face à l’inconnu.
* Quelle magnanimité !* ne pût-elle s’empêcher de penser cyniquement quand Suzie lui dit qu’elle ne voulait pas la tuer.
Elle accepta de poursuivre la conversation, ce qui signifiait en d’autres termes d’accepter la suite de l’interrogatoire poussé de Lalys. Mais encore une fois, le choix ne lui était pas vraiment donné, n’est-ce pas ?
*Pourquoi ne pas poser la question au Choixpeau ?* S’exclama-t-elle intérieurement en réponse à la première question poser. Elle se prit alors à se demander si Suzie était Legilimens et entendait tout ce qui se passait dans sa tête. Mais quelque chose lui réitéra que ce n’était sûrement pas le cas. Elle s’y fia.
- Ambition, force de caractère. Sang-pur, évidemment, énuméra la jeune fille.
Elle ne savait pas vraiment ce qu’avait vu le Choixpeau en elle à ce moment-là. Il n’était pas évident de faire soi-même son portrait et définir objectivement ses qualités et surtout ses défauts. Elle n’était pas ignoble ni méchante en arrivant. Au début, elle avait développé cela comme une carapace, pour ne pas être ennuyée par les autres. Et puis, devenue préfète, cela avait viré au jeu. Martyriser les autres. Jouer avec les clichés, en forcer le trait. Elle se rappelait d’avoir été connue à une époque comme la terreur de Serpentard. Ce surnom l’amusait encore de temps en temps, mais cela faisait un moment qu’elle ne l’avait plus entendu ni même utilisé. Etre ignoble n’était pas un pré-requis pour intégrer la maison de Salazar. Il y avait bien plus que ces clichés. Mais oui, faire du mal aux autres, ça avait beau sonner puéril, ça la distrayait quand même beaucoup.
- Horrible et ignoble, tout dépend des points de vue, poursuivit-elle avec détachement. Moi j’ai trouvé ce que j’ai fait fondé, et surtout très amusant. C’est peut-être puéril, mais après tout, je suis une « enfant ». Me ranger d’un côté, oui, sans broncher, c’est autre chose. Donner ma vie pour une cause, oui. Pour des causes futiles, non. Mais tout est subjectif. Les causes que je défendrai ne seront pas futiles à mes yeux.
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| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Jeu 23 Juil - 20:19:14 | |
| Il est vrai que les temps qui couraient n’étaient pas les plus rassurants. Au contraire. Pourtant, tous les amoureux de Voldemort étaient en paix. Du moins pour cette année. Ils étaient protégés. Mais bon, tout le monde avait peur pour sa peau, c’était normal. Même si Suzie se fichait du système politique, elle se sentait en sécurité. Joana était une adolescente mature. Elle savait qu’on ne pouvait pas tout dire à tout le monde. Elle observait et parlait ensuite. Elle disait ce qui devait être dit. Comme l’historienne. A cette idée, celle-ci sourit légèrement. C’était marrant. On ne savait pas combien de temps tout cela durerait. Potter et sa bataille contre le Lord. Le mal au pouvoir. Mais pour le moment c’était bien installé, et la mangemorte était persuadée que O’Donnell ferait une bonne partisante du Seigneur des Ténèbres si elle ne faisait pas trop de conneries. Suzie avala les paroles de l’adolescente. La regardant droit dans les yeux, sans broncher pourtant. Sa mission commençait bien. Très bien même. Et le mieux dans tout ça, elle était tombée sur quelqu’un d’intelligent. L’historienne releva quelques mots, phrases. La Serpentard allait-elle le rencontrer ? Oui évidemment. Tout le monde le rencontrait au moins une fois, si ce n’est plus. Suzie avait su éviter ça, pour pas que Lord découvre sa maladie. Prétextant du travaille à la bibliothèque, ses recherches d’historienne et surtout pour ne pas brûler sa couverture. Elle avait tout fait par courrier, et était ravie de ça. Mais une toute jeune et récente mangemorte. Non. Elle devrait s’agenouiller aux pieds du Maître et se faire renifler par son serpent femelle. A cette idée, Suzie frissonna légèrement. Ce n’était pas une vie pour une jeune fille de 17 ans. Elle avait besoin de plus de recul. Pour sa vie, pour elle, pour sa santé. Mais bien vite, l’ancienne préfète en chef mit cette idée dans un coin de son esprit, loin. Lou prendrait sûrement peu à peu le contrôle de la situation. Bien qu’elle ait prit une pilule avant d’enter dans le pub, la mangemorte savait qu’elle ne pouvait pas ignorer la présence de sa double personnalité. Pour se détendre, Suzie porta son verre à ses lèvres.
Une bataille faisait rage dans sa tête. Suzie n’était plus seule à présent. Les pilules faisaient de moins en moins d’effet. Ca faisait peur. Elle bougea la tête rapidement, comme pour faire fuir une mouche qui se serait posé sur sa tête. Inconsciemment, elle répéta ce geste deux fois d’affilé, avant de reprendre le contrôle. Elle déglutit. L’historienne avait écouté d’une oreille lointaine pourquoi Joana était à Serpentard. Le sang-pur était une des nombreuses raisons. L’Ambition, tout le monde en avait. Les Serdaigle, les Poufsouffle aussi, eux qui étaient travailleurs, les Gryffondor aussi d’ailleurs. Force de caractère. Que des choses futiles finalement. Un certain rictus apparu soudainement sur les lèvres de la bibliothécaire. Que ce soit clair, ce sourire sadique ne venait bien évidemment pas de Suzie. Mais de Lou. Lou qui avait écouté toute la conversation. Et qui prendrait un malin plaisir à la faire tourner au vinaigre. Mais Lou n’avait d’amour que pour son Maître. Et c’était pour lui qu’elle était là. Il leur fallait Joana. La mangemorte cligna des yeux.
« Tu le rencontreras. Tout le monde le rencontre. Il te posera peut-être même des questions. Il fouillera au plus profond de ton esprit. Il saura tout de toi. Alors Joana. Je ne t’ai pas demandé d’être docile avec tout le monde. Juste avec Lui. Les autres, on s’en fiche. C’est Lui qui dirigera ta vie comme personne ne l’a fait auparavant. Lui qui commandera tous tes faits et gestes. Après bien sûr, il y a les parties de plaisir. La torture, le meurtre. Et là, c’est à toi d’avoir de l’imagination, pour mieux torturer, mieux tuer. Le Seigneur des Ténèbres connaît tous ses mangemorts sur les bouts de ses doigts. Leur nom, leur famille, leur animal de compagnie. Il s’intéressera à toi comme il s’est intéressé aux autres. Certes, pour le moment tu ne seras qu’une petite, une enfant. Mais tu grandiras, comme nous. »
Elle marqua une légère pause. Suzie et Lou avaient parlé. A deux, en même temps. Ayant employé plus tel ou tel mot. Mais c’était la même chose. Les deux personnalités ne feraient qu’un dans quelques mois. Malheur à ceux qui croiseront leur route.
Quoi qu’il en soit, elle but une nouvelle gorgée de sa boisson, avant de reporté l’attention sur sa recrue.
« Joana. Je veux que tu aies été choisi pour être à Serpentard oui, pour l’ambition et ta force de caractère. Mais pour ta ruse. Je veux que tu réfléchisses à tout ce que tu vas entreprendre dans ta vie. Je veux que tu ne comptes que sur toi. Que tu ne fasses confiance à personne. On n’est toujours mieux servi que par soi-même. Sache-le. Dans la vie qui t’attends tu dois être réfléchie, logique. Tu vas et tu dois devenir un cerveau en ébullition. Ne cherche pas à être la meilleure, la préférée du Maître. Beaucoup trop sont aveuglés par ça. Bellatrix Lestrange par exemple. Tu la rencontreras peut-être, elle est folle. Toi, tu dois rester lucide, simple. Mais tout ce que tu vas faire dois frôler la perfection. Compris ? »
Ce n’était que des conseils, pourtant presque des ordres. Suzie avait trop vu de mangemorts dans ceette pièce où l’odeur était dégueulasse et où les corps pourrissaient presque. L’historienne les avait vu, les animaux du Lord. Ses chiens. Ses pions. Ils étaient incapables. Sans-âme.
« Mais… garde une chose en tête Joana. Etre une mangemorte ne t’empêche pas d’être quelqu’un. Renonce à la pitié oui, pas à l’amour. Renonce à l’empathie, mais pas à ton cœur. Garde une âme. Parce qu’on n’est jamais à l’abri des regrets. Avec ton statut de mangemorte. Tu pourras faire souffrir qui tu veux, tuer qui tu veux, dans les limites du raisonnable. Mais fais-le parce qu’ils le méritent, ou parce qu’Il te l’a demandé. Fais-le parce qu’ils savent quelque chose d’important pour toi ou qu’ils … trahissent leur sang. »
La jeune femme avait hésité sur la question du sang, étant donné qu’elle était fille d’une mère moldue et d’un père sorcier. Mais bon, on n’allait pas chipoter non plus. Elle observa l’adolescente et finit son verre de Bièreaubeurre. Elle se retourna ensuite vers le comptoir et claqua des doigts. Dans quelques minutes elle aurait une nouvelle boisson. Elle passa sa main sur ses cheveux noirs et croisa les jambes sous la table. Elle ne manquait pas à sa mission non. Au contraire. Si elle réussissait, la Serpentard deviendra une bonne mangemorte. Celle qui sera appréciée pour sa logique et son savoir. Ca sera une machine à tuer intelligente contrairement aux autres. Et ce n’était pas plus mal.
Suzie s’éclaira doucement la gorge avant de reprendre la parole.
« Tu es ralliée à la cause Joana, qu'elle soit futile ou pas pour toi. Les idées du Lord sont fondées. La terreur, le sang-pur. Tu feras sûrement partie de ces gens-là, qui se rallient à lui pour mettre de l’ordre dans le monde magique. Mais sache que moi, je n’adhère pas spécialement, je suis dans les rangs du Seigneur pour faire du mal. Au moins. Tu sais presque tout sur moi. » |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Jeu 23 Juil - 21:30:30 | |
| Joana était rarement aussi honnête dans ses propos qu’elle ne l’avait été au cours de cette conversation. Elle n’était pas rentrée dans les détails sur tout. De toute façon, certaines choses n’étaient que futilités et il n’était pas même nécessaire de les exprimer. Pour le reste, elle faisait preuve d’une étonnante franchise face à la mangemorte. Celle-ci s’était présentée comme son futur mentor, et l’irlandaise avait accepté cet état de fait simplement. Sans poser de questions, sans critiquer. Elle se doutait que certaines décisions avaient été prises plus haut, et qu’il ne fallait pas essayer de les contester. Par ailleurs, quelque chose - elle n’aurait encore sût dire quoi - dans la personnalité de Suzie-Lou l’intriguait. C’était un personnage bien complexe qui lui faisait face. Elle n’aurait pût à ce stade se rendre compte de la profonde ambivalente de sa personnalité, voire sa bipolarité. Mais quelque chose au fond d’elle lui disait que cette collaboration serait fructueuse. Les propos de la jeune femme ne firent que confirmer cette impression.
D’abord, l’irlandaise s’était attendue à une nouvelle salve de réprimandes. Se faire encore traiter de gamine trop sûre d’elle. Mais au lieu de cela, elle lui parla sans hausser le ton. Elle eût quelques mouvements nerveux, probablement un tic, auquel l’adolescente ne prêta pas beaucoup attention. Elle était trop occupée à intégrer les propos de Suzie. Il était intéressant de constater qu’il y avait quelque chose de mystique dans ses paroles. Un peu comme si on l’invitait à rejoindre une secte. Obéir. De façon inconditionnelle. Celui qui contrôlerait sa vie à partir de là. Etait-ce ce qu’on lui avait demandé de dire pour recruter l’adolescente ou était-elle profondément convaincue de ce qu’elle disait ? La façon dont Suzie-Lou avait de parler du Lord fascinait d’une certaine manière la jeune irlandaise. Elle était impatiente de pouvoir rejoindre ses rangs, non pas par pur fanatisme, mais ne serait-ce que pour comprendre comment celui-ci exerçait son pouvoir sur ses mangemorts, quel charisme il pouvait dégager pour être à ce point craint et admiré de ses serviteurs. Mais en même temps, elle craignait de tomber dans ce piège dont la mettait en garde la brune. Il ne fallait pas se laisser aveugler.
- Mieux torturer… et mieux tuer… répéta-t-elle d’une voix absente.
Elle n’était pas effrayée. Pourtant, c’étaient des concepts dont on mettait tellement en garde les étudiants à Poudlard. Ne pas sombrer dans la terrifiante magie noire. Les sortilèges impardonnables qui mèneraient droit à Azkaban. Tant de choses dont l’école cherchait à éloigner ses élèves - c’était normal, c’était son rôle -. Tant de choses que Suzie semblait désormais vouloir mettre à la portée de l’adolescente.
- Est-ce que…
Elle n’arrivait même pas à poser la question qui lui brûlait les lèvres tellement cela lui semblait irréel.
- Vous allez m’apprendre des sortilèges interdits ?
Il était vrai qu’elle ne s’était pas encore bien demandé ce que signifierait la fonction de mentor que comptait remplir Suzie. Serait-ce seulement une formation morale, un entrainement psychologique et idéologique pour conditionner la jeune fille. Ou y aurait-il aussi un aspect plus pratique que théorique, avec de l’apprentissage de nouvelles techniques, sortilèges, voire potions. Même si elle ne devait pas chercher à être la meilleure pour impressionner le maître, elle comptait bien repousser ses propres limites. Pour elle-même. Elle était ambitieuse par nature. Malgré tout, elle garderait bien en mémoire tous ces conseils que lui donnait la mangemorte. Elle tâcherait de faire de son mieux pour garder les pieds sur terre. Elle ne se laisserait pas prendre au jeu, comme nombre de mangemorts qui semblaient y avoir perdu jusqu’à leur âme, comme Bellatrix Lestrange, que venait de mentionner Suzie.
- Compris, se contenta-t-elle de répondre en opinant du chef.
Elle bût une gorgée de biéraubeurre et reposa son regard sur son interlocutrice, ne la lâchant pas des yeux tandis que celle-ci poursuivait. Elle eût un peu de mal à saisir la dernière partie du discours de Suzie, ou du moins une partie de sa signification. Elle le garda pourtant bien en mémoire, se doutant que cela lui resservirait plus tard. Elle comprendrait peut-être mieux une fois plongée dans cet univers dont on commençait à lui faire goûter du bout des lèvres. Le raisonnable, les regrets, tant de choses qui n’atteignaient pas encore l’adolescence. L’arrogance de sa jeunesse, encore, de se croire bien au-dessus de cela. Des années d’expérience lui feraient peut-être changer d’avis. Tout cela n’était pas à prendre à la légère. Elle s’en souviendrait.
Joana arriva elle aussi au bout de son verre de biéraubeurre. Elle regarda Suzie se commander une nouvelle boisson, mais n’en fit pas de même. Elle fit disparaître le verre devant elle d’un mouvement léger de baguette, et rangea celle-ci aussi rapidement et discrètement qu’elle l’avait sortie de sa poche. Elle appuya un bras sur la table, et l’autre main, remit en place une mèche rebelle derrière son oreille. Mettre de l’ordre dans le monde magique. Elle voulait effectivement faire partie de ces gens-là.
- Faire du mal, répéta-t-elle lentement. Ça a le mérite d’être simple et clair.
Mais qui est le plus à craindre ? Vaudrait-il mieux se méfier des fanatiques du Lord ou de ceux qui se prétendent plus détachés de ses idées et sont là pour l’attrait du mal ?
Elle réfléchissait à voix haute, et c’était une question rhétorique plus qu’une véritable question adressée à Suzie.
A vrai dire, j’ignore une chose encore. Deux, en fait. Si vous me permettez, rajouta-t-elle par pur politesse de forme.
La première. Si tous les mangemorts ont rencontré le Maître, comment s’est déroulée votre rencontre. Que pense-t-il du fait que vous n’adhériez pas à ses idées mais êtes à ses côtés malgré tout.
La seconde. Je ne suppose pas que vous soyez à plein temps aux côtés du Lord, d’après ce que j’ai pu déduire de vos propos. Vous devez donc très certainement mener une double vie. Reprenez-moi si je me méprends. Quelle est alors votre… « couverture » ? conclut-elle, faute d’un meilleur terme. |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Sam 25 Juil - 11:38:34 | |
| Suzie écarquilla légèrement les yeux. Les sortilèges interdits, elle les avait presque oublié. En fait, elle avait oublié que Joana n’était qu’en septième année, et n’avait sûrement pas encore lancé ce genre de sortilège. Est-ce que c’était véritablement à elle de le lui apprendre ? Certainement. Sinon qui d’autre ? Le Maître en lui-même. Jamais il ne se rabaisserait à ça. Mais c’était plutôt surprenant en fait. Une Serpentard, dernière année d’étude. Alors oui, l’historienne devrait lui apprendre tout ça, même si elle savait que ça ne s’apprenait pas comme ça. Elle hocha doucement la tête, et allait prendre la parole, quand l’adolescente repris. Elle posa différentes questions, sur les pires mangemorts, la couverture de Suzie et tout ça.
La mangemorte regarda autour d’elle et vérifia que personne ne les écoutait, les regardait de travers ou autre. Et en profita pour boire une nouvelle gorgée de sa boisson. C’était merveilleusement bon ça tout de même. Elle sourit pour elle-même, ça lui faisait penser à ses années à Poudlard.
« Je n’avais pas pensé à ça, les sortilèges interdits… Je ne me souviens même plus comment moi je les ai appris. Etonnant. Mais j’avais oublié que tu étais encore à Poudlard, autant pour moi. Et bien, je pense que c’est mon rôle oui. Même s’il ne faut pas oublié que ce n’est pas réellement important. Bon. Je ne vais pas t’apprendre ça maintenant et ici. Il faut que tu saches que pour les trois sortilèges l’imperium, le doloris, et le sortilège de la mort soient vraiment efficaces, il faut... mm.. vouloir faire le mal à quelqu’un du plus profond de son être. La haine et l’envie doivent envahir ton esprit. »
Elle marqua une pause, bien qu’elle n’avait pas utilisé si souvent que ça ces sorts-là, elle savait comment si prendre. Elle croisa ses bras sur la table.
« Il y a à Poudlard, une salle étrange. Elle se trouve au septième étage. On l’appelle « La Salle sur Demande. » Quand tu passes devant un mur et que tu penses fort à ce que tu veux, une porte apparaît. J’ignore si tu la connais. Mais tu peux t’entraîner là si tu veux. Sur des animaux par exemple. Tout d’abord des petits, et ensuite des plus gros. Je pense qu’à l’école tu n’auras que ça à faire. Même si tu as les A.S.P.I.C à la fin de l’année. Quoi que. Tu dois réussir tes études Joana. Cela t’assure un avenir et une couverture. J’espère d’ailleurs que tu comptes aller à l’université l’an prochain. Tu ne dois pas négliger cela. »
Elle se tut un bref instant. Suzie avait parlé sur un ton insistant et autoritaire. Oui, les études était une chose plus qu’importante pour elle. Surtout que la mangemorte ne pouvait chassé de son esprit le fait que le Lord puisse disparaître une jour, et que tous ses partisans se fassent prendre. Ainsi, avec une bonne couverture et des études, il est bien plus facile de s’en sortir. Elle sourit doucement. C’était la première fois qu’elle prenait quelqu’un sous son aile. A part Alix, mais lui elle voulait le protéger. Jamais lui deviendrait un mangemort. Elle en avait fait une affaire personnelle.
« Au fait, j’ai oublié de te dire - mais ça me semble une évidence – ne parle jamais à qui que ce soit de ton statut de mangemort. Bon, pour le moment tu n’as pas encore la marque des ténèbres sur toi, mais ça ne va pas traîner, du moins j’espère, la liste d’attente est longue à ce qui paraît » Elle rit doucement. « Même si tu rencontres un soi-disant mangemort, ne lui dit pas de suite qui tu es. Assure-toi de qui il est lui. »
Parce que les espions de l’autre camp, et bien ils couraient les rues. La bibliothécaire secoua doucement ses cheveux noirs.
Joana avait posé une question pertinente, comment avait-elle fait pour que le Lord ne connaisse pas ses idées. A vrai dire, Suzie n’en savait trop rien. Elle avait un don de défilement, voilà tout. Mais ce n’était pas ça la vraie réponse. Mais d’abord elle devait répondre à la première question de la Serpentard.
« Qui est le plus à craindre ? Je n’en sais rien. On ne peut sous-estimer ni les fanatiques du Lord, ni ceux qui ne sont pas forcément pour ses idées et qui sont là simplement pour le mal. Quoi qu’il en soit, les seconds sont peut-être plus intelligents, et réfléchissent deux fois plutôt qu’une. Les autres foncent dans le tas tête baissée, sans se préoccuper de rien. C’est spécial. Tu vois les Carrow… Ceux qui enseignent maintenant à Poudlard. Eux, sont des fanatiques. Ils sont dangereux, ça ne fait aucun doute. Mais ils préfèrent certainement les blessures physiques. Alors que moi… c’est autre chose va-t-on dire. »
Elle se stoppa net. Pas la peine d’en dire plus. Déjà parce que Suzie était malade psychologiquement, ben oui, inutile de dire qu’elle était folle, et parce qu’elle savait manier le cerveau de l’être humain. Vaguement dirons-nous.
Elle but alors le reste de sa bièreaubeurre d’un seul trait, et reposa doucement le verre. Pourtant, la discussion ne tirait pas encore à sa fin.
« J’ai rencontré le Seigneur des Ténèbres une seule fois. C’était lors de la première épreuve du mangemort. La torture. Il t’est demandé de torturer quelqu’un. Un moldu, ou un né-moldu, ou un traître à son sang. Le Lord est présent, il regarde, si tu tortures bien, tu fais parti des rangs, sinon, il te tue. Aussi simple que ça. Ce jour-là… je n’étais pas d’accord. Je ne voulais pas torturer la jeune femme que j’ai tuée. Pourtant. Je l’ai fait. Bref. Ensuite, le Maître te confie plusieurs missions. Soit tu choisis de faire tes rapports en le rencontrant. Moi, j’ai choisi de lui écrire plusieurs lettres. Car si Il connaît tous ses mangemorts, Il n’a pas le temps pour le monde, ça va de soit. En plus.. Je suis malade, Il ne doit pas le savoir. Puis, comme le Lord tient absolument à ce que ses partisans aient une couverture, il est simple de dire que tu es occupée au boulot. Mais bon, il ne faut pas faire ça tout le temps, c’est louche après. »
Oui elle était malade, oui elle le cachait à son Maître. Il saurait bien un jour de toute façon. Mais pas maintenant, c’était trop tôt. Bien qu’elle était une mangemorte depuis un an à présent.
« Je suis historienne. Et je travaille à la bibliothèque nationale. Que comptes-tu faire Joana, plus tard ? Comme études et après ? Tu as de l’ambition m’as-tu dis. »
Un petit sourire apparut alors sur ses lèvres fines. |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Lun 27 Juil - 13:43:36 | |
| Ça, c’était quand même fort, ne pouvait s’empêcher de penser Joana. Suzie était venue la chercher jusqu’à Pré-au-lard, aux portes de la plus grande école de magie de Grande-Bretagne ; mais malgré cela, elle ne se rappelait plus de ce que son interlocutrice allait à Poudlard. Certes, elle n’y était encore plus pour très longtemps, puisqu’à la fin de cette année scolaire, elle en aurait enfin terminé de cet endroit. Cependant, l’adolescente le prit en quelque sorte pour un compliment. Peut-être qu’il y avait quelque chose en elle qui la rendait plus mature que son âge. Et l’usage du terme « gamine » fait par Suzie ne servait peut-être qu’à désigner le fait qu’elle serait considérée comme une bleusaille puisqu’à peine recrutée. Même si ce n’était pas vrai, cela lui flattait l’ego. D’ailleurs, pouvait-on réellement qualifier la discussion qu’elles étaient en train d’avoir de recrutement ? Ou peut-être était-ce juste une évaluation préalable. Suzie l’emmènerait plus tard avec elle pour un test, et peut-être que là elle serait enfin recrutée - ou non -. Joana laissa ses pensées dériver quelques instants quand Suzie fit une pause dans ses propos.
En dépit de cela, le regard circulaire que jeta Suzie ne lui échappa pas. Il était vrai qu’elles parlaient assez librement de toutes ces choses, même si c’était à voix relativement basse. On était quand même plutôt tranquille à la tête de sanglier. C’était un lieu considéré comme peu fréquentable, et de fait relativement peu fréquenté. Mais peut-être vaudrait-il mieux qu’elles se déplacent et continuent leur conversation ailleurs. Elles auraient pu aller marcher du côté de la cabane hurlante par exemple, voire carrément transplaner vers un autre endroit. Mais pour l’instant, la jeune femme avait l’air de penser qu’elles pouvaient rester là puisqu’elle n’avait esquissé aucun mouvement pour sortir.
La conversation reprit, sur le sujet de la salle sur demande. C’était un lieu que Joana connaissait effectivement pour y avoir organisé plusieurs réunions secrètes à l’époque où existait l’OPEP, Organisation pour l’Elimination des Pouffys. L’adolescente y réfléchit quelques instants. Il était vrai qu’elle aurait du temps libre maintenant qu’elle n’avait plus à assumer de fonctions de préfète ; de même que si elle passait sur son ancien passe temps favori : martyriser la vermine. De toute façon, les mangemorts avaient envahi les lieux et Poudlard ne lui semblait plus autant qu’avant en pleine décadence. La tendance s’était bien inversée. La jeune irlandaise s’était par ailleurs déjà un peu entraînée sur des insectes pour les contrôler par l’Imperius, pendant ses longues heures de solitude durant le long et rude hiver où elle n’avait pu que peu sortir de l’institut de Durmstrang, au cours de l’année passée.
Suzie insista bien sur l’importance de faire des études et de maintenir une couverture. C’était une chose à laquelle la septième année avait déjà réfléchi. Même si elle comptait rejoindre les rangs du Lord, elle avait l’intention de garder les apparences. Même si la situation tournait à l’avantage du Lord et de ses partisans, il ne fallait pas négliger la menace encore réelle de la présence d’aurors ; et autres personnes qui avaient bien l’intention de les détrôner et de les envoyer - ou renvoyer - à Azkaban. C’était une des raisons pour lesquelles l’adolescente ne se sentait pas non plus particulièrement empressée de recevoir la marque. On avait beau dire, on avait beau faire, une marque d’une taille pareille, localisée sur l’avant-bras, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus discret. Elle ne pensait pas cela par crainte ou seulement pour pouvoir retourner sa chemise le cas échéant, non. Mais en dépit de cal, elle ne laisserait pas sa vie orbiter autour du seigneur des ténèbres, jusqu’à sombrer dans la folie, c’était certain.
Elle avait déjà réfléchi aux possibilités qui s’offraient à elle pour l’année à venir. Elle avait pensé arrêter les études après Poudlard. Partir faire autre chose. Mais en même temps, si elle voulait un bon poste, il lui faudrait certainement étudier plus longtemps. C’était pour cela qu’elle avait jeté un coup d’œil à l’université de magie de Londres. Ça lui semblait être une bonne école, avec des cursus intéressants. Avec l’héritage de son père, auquel elle pourrait enfin goûter, elle aurait les moyens de se payer un appartement dans la capitale, afin de ne plus avoir à retourner au manoir. Elle pourrait mener une vie tranquille, du moins, loin de ce qui lui restait de famille. De toute façon, elle était habituée à mener sa vie en solitaire. Puis, qu’elle aille à l’université ou non, elle avait déjà commencé à chercher un logement là bas.
La mangemorte lui rappela enfin quelques règles élémentaires de discrétion. Joana ne répondit même pas, tellement cela lui paraissait évident. Elle n’était pas totalement écervelée, non plus. Puis Suzie daigna finir de répondre aux questions que lui avait préalablement posées Jo. Elle lui confirma ce dont elle se doutait déjà sur les Carrow, puis la renseigna sur la nature de la première rencontre avec le Lord. Joana eût soudain la gorge sèche, et regretta d’avoir déjà terminé son verre de biéraubeurre. Il allait falloir torturer quelqu’un sous les yeux du Seigneur des ténèbres ? Serait-elle à la hauteur ? Il faudrait qu’elle s’entraîne bien sur ses sorts pour les perfectionner… et aussi qu’elle se prépare psychologiquement à une épreuve de la sorte. Elle chassa ces pensées de son esprit et poursuivit son écoute.
- Malade ? Releva-t-elle presque immédiatement.
Et elle cachait des choses au seigneur des ténèbres ? Joana n’avait pas pu s’empêcher de s’exclamer à voix haute. Une part d’elle-même était curieuse de connaitre la vérité ; mais une autre lui intimait de se taire pour laisser son interlocutrice s’exprimait tranquillement. Par ailleurs, étant donné l’ordre qui semblait s’être instauré dans la conversation, ce n’était pas vraiment à elle de poser les questions d’ordre personnel.
Enfin, à la question de savoir ce qu’elle comptait faire plus tard, l’irlandaise répondit.
- Je vise un poste au ministère. Dans la haute fonction, évidemment. Je ne suis pas encore certaine de ce que je veux faire… Mais quelle ironie serait-ce si je rejoignais un jour les rangs des Aurors ou du département de justice magique ?
Il n’y avait pas d’arrogance dans sa voix. Elle énonçait un fait, une possibilité qu’elle avait examinée. Un tel poste lui permettrait d’avoir des renseignements sur les agissements du ministère d’un côté. Et si elle parvenait à rejoindre les rangs des mangemorts, elle aurait aussi des informations de l’autre côté. Au loisir de renseigner en suite le camp qu’elle servirait… voire même de servir sa propre cause.
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| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Jeu 30 Juil - 22:11:54 | |
| Cela allait bientôt faire une bonne demi-heure que les deux jeunes femmes conversaient à présent. Suzie posait les questions, Joana répondait tranquillement. La mangemorte examinait attentivement la Serpentard. Il n’était pas question de se tromper, il fallait qu’elle soit forte, intelligente, et puissante. Certes elle n’était pas encore très vieille maintenant, mais on devait pouvoir compter sur elle dans les rangs du Seigneur. L’élève ne s’en rendait pas compte, mais elle était la première réelle mission concrète de l’historienne et si elle n’était pas à la hauteur, oui elle se ferait remonter les bretelles, mais Suzie aussi. Alors oui, il fallait que Joana soit parfaite. Il fallait surtout qu’elle soit censée. D’ailleurs, la brune ne releva même le mot que prononça l’adolescente. Oui elle était malade, peut-être lui dira-t-elle un jour, mais ce n’était guère le bon moment. De toute manière, il faudrait que les deux jeunes femmes soient confiante l’une envers l’autre, qu’elles se disent tout. Sinon quelque chose allait foirer, à coups sûrs.
Joana n’était pas si jeune que ça par rapport à Suzie. Il y avait quoi, cinq, six ans d’écart. C’était rien. Certes l’historienne savait beaucoup plus de choses, connaissait des sorts puissants et avait des études derrière elle. Mais tout cela n’était qu’une question d’apprentissage, soit des choses plus ou moins matérielles. Ce qui intéressait la mangemorte, c’était la maturité. Et cela ne se comptait en nombre d’années, au contraire. D’ailleurs il fut un instant où Suzie doutait du fait de recruter O’Donnell, quand le Maître lui avait parlé de cette mini terreur. La bibliothécaire avait douté des capacités d’une élève de Poudlard, elle avait eu tord, c’était un fait.
La jeune femme fut surprise lorsque sa recrue lui parla de travailler, peut-être, au département de la justice magique. Les aurors. Elle faillit vomir. Ils étaient des incapables. Toujours en train de boire et en train de faire semblant de chasser des gens, mais en fait ils ne s’occupaient que de simples dossiers. Elle rit intérieurement. C’était ça que voulait être Joana. Vaste blague. Suzie se remit alors droite sur sa chaise. Après tout, l’élève faisait ce qu’elle voulait de sa vie, mais elle pouvait être beaucoup mieux. Les aurors étaient vus comme des justiciers, malheureusement ce n’était bien entendu pas le cas. Mais après tout, ce pouvait être une bonne couverture, difficile même relativement bonne. En fait, elle était pratiquement impossible à vivre. Un mangemort/auror ne pouvait être à deux endroits à la fois, se battre dans les deux camps. Non, vraiment, c’était bien trop compliqué. Bon bien sûr, la Serpentard avait encore un peu de temps pour réfléchir, les dés n’étaient pas encore complètement jetés. Puis il ne fallait pas oublier ce Potter. La menace qu’il était pour le Seigneur des Ténèbres. Suzie se demandait s’il pouvait réellement vaincre le Lord mais bon, ces histoires-là ne la regardaient absolument pas.
Suzie regarda l’heure grâce à l’horloge qui était suspendue derrière le comptoir. Elle avait encore un peu de temps devant elle, juste pour finir la discussion, et voir quelques trucs administratifs si on pouvait dire ça ainsi.
« Le département de la justice magique. La bonne blague. »
Ce fut les seuls mots qu’elle prononça. Rien d’autre, un ton légèrement ironique, mais pas de regard, pas de sourire. Le néant presque. Suzie avait des idées appuyés sur ce sujet mais il lui était interdit d’obliger quelqu’un à penser comme elle. Oui, mine de rien, la jeune femme était quelqu’un d’ouvert, elle s’était fixé certaines limites.
D’ailleurs, Joana faisait ce qu’elle voulait de sa vie, la bibliothécaire allait bien évidemment la surveiller de plus ou moins loin mais elle prenait les décisions seule, comme une grande. C’était sa propre vie après tout. Et si elle faisait des conneries, c’était de sa faute c’est tout. Maintenant, Suzie ne pouvait pas apprendre à l’adolescente à être quelqu’un d’intelligent, ça se faisait avec le temps ça.
« Joana, penses-tu qu’il y a des êtres inférieurs dans le monde magique ? Entre les sorciers ? »
Oui, la question ne concernait que les sorciers, les elfes de maison et autres créatures, l’historienne s’en fichait royalement. Elle voulait juste tester l’intelligence de l’adolescente. Voir si elle était comme tous les autres, ou un peu différente. Si elle était comme eux, elle lui ferait des remarques, jusqu’à lui prouver qu’elle avait tord. Dans le cas contraire ça ne serait pas la peine.
Malgré tout, Suzie était fière d’elle. Elle venait de recruter quelqu’un, il ne lui manquait plus qu’une seconde personne. C’était géant, elle pétillait de joie à l’intérieur. Même si tout cela n’était pas fini et qu’elle allait suivre sa recrue jusqu’au bout, c’était tout de même un très bon début.
Il faudrait aussi qu’elle achète un hibou compétant pour pouvoir joindre Joana comme il le fallait. Mmm ouais. Toute cette histoire n’allait pas être si facile à gérer, mais bon, elle n’avait que ça à faire après tout. Au milieu des bouquins et des parchemins, elle trouverait bien le temps d’écrire quelques lettres.
Elle regarda alors la Serpentard. Dans quelques temps elle allait devenir une mangemorte, une mini mangemorte. Suzie n’allait bien entendu pas lui mettre la marque sur le bras, ça c’était le Maître qui le faisait. Mais déjà à partir de ce soir, elle pourrait se considérer comme ralliée à la cause du Seigneur des Ténèbres. Les épreuves suivront après.
Elle regarda sa jeune recrue d’un regard interrogateur, attendant une réponse à sa dernière question. |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Ven 31 Juil - 23:17:02 | |
| Joana se fit une nouvelle fois critiquer dans ses propos par son interlocutrice. Pour peu, elle se vexerait encore. Mais elle commençait à s’habituer au fait qu’il y ait souvent quelque chose de caché derrière les propos de la brune. Celle-ci n’éclairerait probablement pas sa lanterne, une fois encore. Mais l’adolescente n’en demandait pas plus pour l’instant. Elle avait au moins compris une chose, c’est qu’elle n’aurait pas le dernier mot dans cette histoire. Du moins, pas pour l’instant. Elle laissa donc Suzie s’exprimer critiquement, sans la reprendre.
A ses yeux, ce n’était pas qu’une blague. A vrai dire, c’était plutôt un coup de poker. Bien joué, ça pourrait apporter bien des avantages à la jeune femme. De l’information dans les deux camps. Mais de l’autre, elle risquait aussi de se faire avoir à son propre jeu ; et les choses ne tarderaient pas à tourner au vinaigre pour elle. De toute façon, ce n’était pour l’instant qu’une idée comme une autre. Elle ne se souciait guère non plus de ce que Suzie ne rejoigne pas son idée. Et puis, elle était encore jeune et avait encore une année pour réfléchir à ce qu’elle voulait faire plus tard. Elle était presque certaine d’aller à l’université maintenant. Et au pire, il y avait toujours moyen de se rabattre sur une filière générale pour se donner le temps de mieux choisir son orientation future.
L’irlandaise lança un regard circulaire à travers la pièce. Elle n’était pas bien bondée au moment de leur arrivée ; mais là, elle était carrément déserte. Il n’y avait plus que les deux jeunes femmes, le barman et un petit groupe de gens à une autre table au bout de la pièce. L’adolescente n’avait vraiment pas vu le temps passer. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge, pour vérifier l’heure qu’il était, avant de reposer son regard sur Suzie. Celle-ci venait de lui poser une nouvelle question, concernant cette fois-ci sa position sur la question de la hiérarchie entre sorciers. Celle liée au sang, bien sûr. C’était un sujet qu’on ne pouvait plus ne pas aborder, dans le contexte actuel des choses, puisque même le ministère s’y mettait. La jeune fille prit son temps pour réfléchir à la réponse avant de prendre la parole.
- Si on parle de sang, je vous dirai que oui. Il y a les sang-purs, les sang-mêlés et les sang-de-bourbe. Quand on vient d’une famille comme la mienne, on vous apprend que les seuls vrais sorciers sont ceux venant de lignées pures. Mais bon, soyons réalistes, les sang-purs se font de plus en plus rares, et les grandes familles se comptent sur le bout des doigts. Les sang-mêlés, ça devient inexorable.
Mais tous ces sang-de-bourbe… de deux parents moldus. C’est à se demander d’où ils ont sorti ça ! Là, ce n’est même plus du manque de pureté du sang, c’est purement de l’hérésie ! Ils ont trouvé leur baguette dans un paquet de chocapics ou quoi ?!
Par contre, ne vous méprenez pas, je ne les considère pas à la légère. Au contraire, ils peuvent constituer une menace. Ils ont incontestablement quelque chose à prouver. Ya qu’à voir la Granger, rajouta-t-elle plus pour elle-même que pour son interlocutrice. Ce serait pure folie que de les prendre pour des impotents, bien qu’ils restent des inférieurs. Mais bon, heureusement, le ministère est là pour remettre un peu d’ordre dans les choses, conclut-elle.
Elle se ferait probablement réprimander par Suzie pour cette réponse, mais elle n’aurait pu répondre autre chose. C’était comme cela que l’on avait éduqué la jeune irlandaise, dans ces principes là, et la répartition telle qu’elle se faisait à Poudlard, privilégiant quand même une certaine qualité du sang pour les serpentards - à la demande du grand Salazar - n’avait fait que venir renforcer cette conviction de l’adolescente. Personne n’était venu lui démontrer le contraire jusqu’alors. Donc pourquoi penserait-elle autrement ?!
[désolée de la qualité un peu médiocre de ce post, mais j’étais pas super super inspirée] |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] Dim 23 Aoû - 19:01:53 | |
| Suzie faisait tout pour ne pas fausser l’opinion de sa nouvelle protégée. Elle voulait qu’elle pense d’elle-même, mais qu’elle ne pense pas trop mal. C’est une question d’apprentissage en fait. Il fallait que Joana soit quelqu’un de bien oui. Qu’elle ait son propre avis sur chaque chose et qu’elle ne se fasse pas manipuler par le Seigneur des Ténèbres comme ces autres uluberlus de Carrow. Mais ça, c’était juste l’avis de l’historienne, ça ne concernait qu’elle seulement.
C’est pour cela qu’elle avait posé une question délicate à sa jeune recrue. Le statut sanguin. O’Donnell était une vraie sang-pur, il ne serait pas étonnant qu’elle considère les autres comme de simples épaves. Mais il fallait qu’elle sache que les meilleurs sorciers sont ceux qui ont de l’ambition, et le sang n’a rien à voir là-dedans.
Malgré tout, la réponse de la Serpentard ne se fit pas attendre. Suzie dut s’empêcher de ne pas rire au nez à l’adolescente. Non, il fallait qu’elle garde son sérieux. Les sang-purs les vrais sorciers ? Voilà autre chose. Mais la bibliothécaire sourit tout de même. Et puis, Joana venait de quelque part insulter les sang-de-bourbe. Cette fois-ci, Suzie prit un air grave, attendant que sa protégée ait fini de parler. De la pure hérésie. Non mais elle se prenait pour qui ? Non. Il ne fallait pas la punir, surtout pas. La laisser aller vers son propre chemin, c’était la meilleure des choses à faire.
C’est alors que la mangemorte vit le regard de l’élève vers l’horloge. En effet il était tard, le temps de partir et de vaquer à d’autres occupations. Surtout que l’emploi du temps de l’historienne était plutôt chargé. Elle devait prendre contact avec son second protégé, et au plus vite.
Suzie remit alors son chapeau sur sa tête et son voile en dentelle devant ses yeux sombres.
« Bien. Notre petit entretien touche à sa fin, j’en ai bien peur. Je te recontacterai très prochainement. Jusque là, ne fait pas de bêtises s’il te plaît. »
En fait, Suzie parlait du fait de torturer des gens pour le fun, comme ça sans raison. Mais Joana n’était pas sa fille, elle ne pouvait l’obliger à faire certaines choses, il fallait qu’elle lui laisse vivre sa propre vie. Sur ces paroles, l’historienne se leva d’un geste dansant et sourit à la Serpentard. Elle avait passé une bonne après-midi, à la questionner, à en savoir plus sur elle. Ca avait un véritable honneur d’en faire sa recrue. Elle hocha la tête vers l’adolescente et tourna les talons. Mais avant de partir, elle se pencha sur l’élève.
« Je suis une sang-de-bourbe Joana, et je pense être une véritable menace. »
Mensonge. Gros, grand et pas beau mensonge. Elle était une sang-mêlé. Mais peut-être que cela pouvait faire réfléchir l’adolescente, qui sait ? Mais dans sa phrase il y avait tout de même une grande part de vérité. Suzie-Lou Lalys était une menace. Tout simplement parce qu’elle n’était pas seule sa tête et que Lou était peut-être la personne la plus horrible. Sans vouloir se jeter des fleurs bien entendu. La demoiselle marcha alors en direction de la sortie, tout en adressant un léger signe de tête vers le barman, si gentil. Elle sortit d’un pas rapide en faisant doucement claquer la porte du pub. Arrivée dans la rue, elle disparut avec un petit plop. [HJ: terminé pour moooii  ] |
| | | | | | Sujet: Re: The edge [PV Suzie] | |
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