Re-bonjour Mademoiselle [PV Suzie-Lou Lalys]

Depuis quelques temps Alix profitait de ses droits de sortie pour se faufiler jusqu'à la grande bibliothèque magique. Sa santé fragile lui causait parfois de gros soucis tels que des évanouissements ou des baisses de tension assez inquiétantes. Dans le second cas le mannequin rentrait chez lui quelques jours pour se reposer. Veillant à travailler tout de même durant son absence il avait prit l'habitude de se rendre à la bibliothèque ouverte à tous. Le Serpentard y avait trouvé la nouvelle employée Suzie-Lou, les deux jeunes gens une fois dans le même périmètre ne se quittaient plus; parlant philosophie, littérature, histoire; bref chacun y allait de ses conseils et ils avançaient ainsi. Alix appréciait beaucoup la femme bien que le premier jour cette dernière l'avait un peu effrayé à cause de son style vestimentaire. Non pas qu'il juge les gens, il serait bien mal placé avec sa propre façon de s'habiller mais bon, le métisse l'avait pensé aussi sévère et vieux jeu que sa tenue. Mais Suzie-Lou était adorable; comme quoi le proverbe "la robe ne fait pas le sorcier" prenait tout son sens avec elle. D'abord un peu froide parce qu'elle ne connaissait pas ce nouveau et si jeune client leurs relations avaient été superficielles; allant petit à petit en s'améliorant. Désormais après une bonne après-midi de discussion et de travail chacun dans son coin ou ensemble ils avaient l'habitude de prendre un verre dans le café du coin. S'enhardissant le Serpentard avait bien l'intention d'inviter son aînée à dîner cette fois. Ce serait amusant de la voir toiletée et préparée; de même pour lui... Bref un vrai dîner galant malgré leur grande différence d'âge.

-Bonjour Suzie-Lou. -Il l'appelait pas son prénom mais continuait de la vouvoyez-Ca va aujourd'hui? Désolé de ne pas être venu plus tôt.-Une doux sourire amusé fleura ses lèvres parce que cela signifiait que sa santé s'était améliorée ces derniers temps... Et qu'il s'excusait pour cela justement. C'était amusant.-

Il avait un devoir à rendre pour dans deux semaines mais c'était très cours comme délai selon lui... Pas pour rien que le choixpeau avait hésité à égalité entre Gryffondor, Serpentard et Serdaigle pour son cas. Pauvre petit bout de tissu que Alix haïssait pour ses archaiques idées de séparer ainsi les élèves... Tant mieux si l'adolescent avait pu lui causer un mal de tête tiens... Ou un mal de coutures... Bref peu importe.

-Dites-moi, ce soir, ça vous dirait de manger au restaurant? Pourquoi pas? Mon agence n'a de cesse de m'offrir des bons pour cet endroit que l'on dit branché et chic. J'en ai assez de moi-même donner ces tickets à ma mère et son "p'tit copain".

L'idée n'était pas mauvaise. Alix n'aimait pas Jonathan son "beau-père" alors pourquoi lui offrir un délicieux repas aux chandelles alors que lui-même pouvait inviter cette charmante demoiselle? Ce serait peut-être un peu tordu comme demande aux yeux de certains mais tant pis. Le Serpentard savait qu'il n'y avait rien de tandancieux dans ses propos ou intentions; Suzie-Lou non plus normalement. Allant s'assoir à une place; espérant que sa grande amie vienne le rejoindre vu le peu de monde qu'il y avait, Alix déballa ses affaires et commença aussitôt le devoir du Professeur Rogue pour qui il constituait malheureusement une exception: même en étant chez les Verts et Argents, le modèle ne pouvait pas se permettre de rendre son travail en retard car le directeur de sa demeure ne l'appréciait pas du tout. Sans doute parce que l'adolescent faisait ami ami avec tout le monde: les Serpentard comme les Gryffondor ou les Poufsouffles et les Serdaigles... Et d'autres choses encore mais ceci est une autre histoire.

Poussant un petit soupir et jouant avec le bracelet autour de son poignet lorsqu'il bloquait un peu sur une question. Franchement, on n'avait pas idée d'étudier des créatures aussi monstrueuses qui ne croiseraient probablement jamais votre chemin. Non Alix n'était pas du genre à juger les gens sur leur beauté mais il y avait une limite quand même...Et les vampires, même en images le faisaient frissonner. Sans parler des géants, des trolls... Qu'y avait-il d'intéressant à apprendre sur eux? Le métamorphomage aimait apprendre, étudier mais ce sujet ne le branchait vraiment en aucune façon. Ainsi il passa deux bonnes heures et demi dessus; jettant des coups d'oeil à Suzie-Lou en espérant qu'elle pourrait bientôt se dégager un petit temps de pause pour venir le voir et lui répondre. C'était toujours ainsi; quand l'un posait une question; l'autre répondait par intermitance, plus loin dans la conversation entrecoupée par un millier de choses à faire de son côté.

Ayant enfin fini le garçon rangea sa pile de livres puis, soulagé de ce poids le sorcier arpenta les rangées presque vides. Il y avait peu de gens mais sans doute que son amie devait faire d'autres choses comme vérifier l'inventaire ou autre. Le mannequin la connaissait depuis ses début ici en réalité, donc ils se cotôyaient déjà depuis un certain nombre de mois, cependant aucun des deux ne parlait de soi, étrangement c'était comme une règle tacite entre eux. la vie privée n'intervenait pas ou peu dans leur conversation; Alix ne savait rien d'elle et elle ne savait rien de lui. Bien entendu Suzie-lou était au courant pour sa "profession" tout comme lui savait qu'elle était bibliothécaire mais rien de plus; un dîner les forcerait peut-être à se dévoiler. Lui, ça ne le dérangerait pas, il avait confiance en elle et puis c'était une fille intéressante.

Fort de cet avis Alix lui jeta un nouveau regard avant d'attraper un livre sur la métamorphogie. Ce n'était qu'un petit ouvrage car il y avait peu de choses à dire sur le sujet. Un don inné qui se transmettait de façon génétique mais inexpliquée. Personne n'avait pu remonter aux premiers êtres doués de ce pouvoir ou savoir s'ils étaient bien vu dans les temps anciens ou rejetés. Peut-être y avait-il plus de métamorphomages avant mais qu'étant considérés comme des mauvais présages ils avaient été massacrés par leur tribu? Ou alors n'était-ce qu'un phénomène récent? Un espère de maladie qui avait évoluée, modifiant telles ou telles molécules de l'ADN sans pour autant lui retirer la capacité d'être viable. Alix savait, et pour cause, que son don était lié intimement avec ses émotions. Le garçon en avait beaucoup souffert pendant ses premières années au château; surtout le jour de sa répartition où ses cheveux avaient viré au rose. Désormais il se contrôlait mieux. Si bien qu'il arrivait à faire en dorte que des personnes ne soient pas au courant. Suzie-Lou ne devait d'ailleurs rien savoir de ses capacités.

Ennuyé de relire toujours la même chose sur le sujet l'adolescent continua de feuilleter les pages mais plus pour le simple fait de les tourner qu'autre chose. Relevant la tête le mannequin observa une fois de plus son amie; heureux tout à coup de la voir venir à lui, avec la réponse pour le restaurant et une bonne discussion en perspective. Refermant l'ouvrage sans pour autant le ranger le mannequin le laissa posé sur ses genoux, croisant ses mains au dessus et invitant Suzie-Lou à s'assoir sur le pouf d'en face, confortable comme tout. L'avantage de cette salle c'est que l'on avait le droit de discuter à voix basse.

-Re-Bonjour Mademoiselle

Glissa l'adolescent en la saluant d'un signe de la main avant de la laisser glisser sur le livre de nouveau; offrant un sourire à la nouvelle venue qui semblait enfin débarassée de son travail pour aujourd'hui.

Un vendredi comme les autres. Un vendredi où, comme d’habitude sa responsable n’était pas là. Trop occupée à s’occuper de son « bouchon ». Un bambin de deux trois ans, semblerait-il. Elle laissait tomber la bibliothèque, et du coup, Suzie-Lou se retrouvait seule la plupart du temps. Et la seule excuse de sa responsable « Vous comprenez, mon mari m’a quittée. » Non elle ne comprenait pas, même si elle adorait toutes les responsabilités qu’elle lui laissait. Ce qui laissait penser aux gens qu’elle était la directrice de l’établissement. Cela enchantait Suzette.
Sauf que aujourd’hui ces responsabilités l’embêtait franchement, depuis quelques jours elle arrivait à sept heures et demi, et partait à la même heure. Or ce vendredi, elle aurait aimé passer une bonne soirée et quitter la bibliothèque lors de sa fermeture, c'est-à-dire à six heures. Ce serait le rêve. La mangemort s’était donc privée de pause déjeuné pour rentrer des nouveaux livres et recevoir la presse magique des deux semaines précédentes, sans compter que les nouveaux journaux arriveraient demain en début de journée. Avec ça elle devait faire le tour des rayons pour ranger des bouquins que les gens lui rendaient après emprunt, et rentrer les emprunts des autres clients. Bref. Une surcharge de boulot en ce vendredi. De plus, elle s’était dit de renouveler toutes les fiches des clients car celles-ci devenaient de plus en plus pleines.

Suzie était donc à son « comptoir » et écrivait à la plume les nouveaux livres arrivés avec leur future maison, c’est-à-dire le rayon dans lequel ils devaient être rangés. Soudain, un petit homme arriva. La brune n’eut même pas besoin de lever la tête pour deviner de qui il s’agissait. Il s’appelait Alix Ylian et passait fréquemment des après-midi entières dans la bibliothèque. La brune appréciait beaucoup ce petit homme qui semblait être curieux et sérieux. Elle était même devenue amie avec celui-ci. C’est pour vous dire.
Alix lui dit le bonjour et demanda comment elle allait. Suzie-Lou ne prit pas la peine de lui répondre, bien trop concentré dans ses inventaires. S’ensuit alors une question étrange. La mangemort se stoppa trois secondes, haussa le sourcil, et reprit en écrivant. Un restaurant. Drôle d’idée mais assez bonne finalement. Elle sourit et leva la main comme pour disposer son ami. Non pas qu’elle soit autoritaire mais il fallait qu’elle réfléchisse. Certes il n’y avait pas beaucoup de gens mais le boulot l’écrasait, même si elle adorait ce qu’elle faisait. Le jeune homme alla d’asseoir pour étudier ou travailler, elle n’en savait rien. Bref, elle se remit à son travail.

Se passa une après-midi relativement calme. La bibliothécaire déambulait dans les couloirs. Aujourd’hui, elle était habillée presque comme les autres jours. Une robe longue et large. Des bottes rouges flash à talons aiguilles bien entendu. Des gants beiges qui remontaient jusqu’à ses coudes pour cacher son terrible secret. Et enfin, l’accessoire du jour. Son magnifique chapeau haute forme avec un magnifique voile noir qui cachait ses yeux marrons. Ce petit cadeau, elle l’avait reçut par soi-même, pour fêter son entrée dans les rangs de Voldemort. Oui, elle le méritait tout à fait. En plus, il lui avait coûté beaucoup de sous. Mais finalement, Suzie-Lou était une jeune fille loin d’être pauvre, très loin même. Le salaire de bibliothécaire hmmm, bien plus que confortable au grand étonnement de tout le monde.
Ses talons étaient le seul bruit sourd qui ornait la bibliothèque. Et Suzette était fière de ça. Ainsi, elle semblait hautaine, autoritaire et surtout plus puissante que les autres. Elle remettait des livres en place tout en regardant quelques fois du coin de l’œil son ami. Celui-ci travailler réellement, elle aurait bien aimé l’aider, mais bon, son travail avant tout.

La directrice ne se montra pas de l’après-midi. Mon bouchon semblait beaucoup plus important, et Suzie soupira. Il était trois heures un quart. La bibliothèque fermait dans deux heures et quarante cinq minutes. Le travail pour la presse magique était clos, et il ne restait que deux clients dans les rayons, si elle n’en avait pas oublié un. Elle refit le tour de la grande bibliothèque, dotée de nombreux étages et de rayons. Remit quelques livres. Elle avait de la chance. En ce vendredi, peu de monde était présent. Elle sourit pour elle-même. Peut-être repartirait-elle à de bonne heure et pourrait accepter l’invitation d’Alix, en amie, bien évidemment. Au lieu d’aller au café du coin cette fois.
La demoiselle entra l’avant dernier emprunt du jour et salua le client gentiment. Ensuite, une étudiante vint à elle. Lui posant des questions sur telle ou telle chose. Suzie, pourtant crevée répondit le plus délicatement possible. Et lorsqu’elle lui demanda de l’aide pour un sujet de composition la brune n’eut d’autre choix que répondre :

« Je ne peux mademoiselle, revenez demain. Je suis occupée, la directrice n’est pas là. Je suis seule dans la bibliothèque aujourd’hui. Demain, je serais toute à vous pour étudier le cas du développement de la magie durant les premiers siècles. De plus, je suis historienne de la magie. Je vous aiderais, soyez-en sûre. »

Elle sourit et la jeune sorcière répondit à ce sourire. Elle lui souhaita une bonne soirée et lui dit qu’elle reviendrait donc demain en milieu d’après-midi. Suzie hocha la tête. Elle partit donc et la mangemorte laissa échapper un soupir de soulagement. Il ne restait plus qu’Alice et entrer dans la fiche du client précédent les livres qu’il avait emprunté et rendu.
Elle se rendit ensuite au dernier étage de la bibliothèque. Il semblerait qu’ils ne soient plus que deux dans l’établissement. Une chance. Elle fit le tour des œuvres présentes. Remit quelques livres qui traînaient sur les tables en pensant que certaines personnes se permettez vraiment de faire n’importe quoi.
Elle redescendit donc à son fameux comptoir. Boucla les derniers inventaires et se dirigea vers son ami. Cinq heures un quart. Elle pouvait se permettre de discuter quelques temps avec lui. Elle vit qu’il était avec un livre sur la métamorphogie. Sujet intéressant d’ailleurs. Alors que le jeune garçon l’invitait à s’asseoir sur le pouf, en la saluant pour une seconde fois. Elle préféra prendre des mains le livre pour le ranger exactement à sa place. Maniaque.

Elle sourit enfin et parla. Pour la première fois de l’après-midi à son jeune ami.

« Re-Bonjour jeune homme. Et je t’interdis dorénavant de me vouvoyer, je me sens vieille quand tu fais ça. »

Elle marqua une petite pause et regarda le sorcier à travers son petit voile noir qui lui tombait juste en dessous des yeux et qu’elle aimait tant.

« Pour ce soir, c’est d’accord. Puisque ça été si gentiment demandé. J’accepte l’invitation. Mais je paie ma part. Même la tienne. J’y tiens. Je fais partie des futurs nouveaux riches, autant en profiter n’est-ce pas ? Comment s’est passé ton après-midi ? Pas trop ennuyant ? »

Elle s’enfonça plus profondément dans le pouf et regarda autour d’elle. La bibliothèque était calme, silencieuse. Un moment apaisant en fait.

« Re-Bonjour jeune homme. Et je t’interdis dorénavant de me vouvoyer, je me sens vieille quand tu fais ça. »

-Mais tu ne l'aies pas. -Il lui fit un clin d'oeil calculé, uniquement pour s'amuser, sans arrières-pensées-Je te rassure. C'est étrange comme les siècles ont évolué. Avant, même les enfants étaient vouvoyés par leurs parents, c'était même un terme flatteur pour une demoiselle, un signe de respect et maintenant, ça fait vieux.

Le métisse resta pensif un moment; philosophant intérieurement sur le sujet, laissant faire Suzie-Lou qui tenait absolument à ranger l'ouvrage. Cette dernière ne lui posa pas de question sur ce qu'il était sensé faire avec; sans doute pour un devoir pensait-elle... Ou alors elle ne pensait pas tout simplement! La jeune femme n'avait pas l'air d'appartenir au clan des pies; autrement dit de ces filles adoratrices de potins, cherchant à tout prix à connaître la vie de son voisin. C'était d'ailleurs évident que la bibliothécaire ne correspondait pas au profil vu les longues conversations qu'ils avaient eu sans jamais aborder le sujet de la vie privée entre eux.
Le sorcier la regarda ranger le bouquin puis revint sur elle, ses yeux d'or mêlé d'éclats d'argent rivées sur sa grande amie, visiblement intéressés par ses réactions; il savait qu'elle n'avait pas oublié sa proposition un peu gênante quand même pour un enfant de 13 ans et espérait qu'elle ne la rejette pas... Préférant sûrement un rendez-vous galant avec l'un de ces monsieurs bien habillés et bien plus âgés surtout. Lui ne voyait aucun sous-entendu dans cette invitation surtout qu'apparemment-les choses se précisaient de plus en plus- les filles ne l'intéressaient pas. Le jeune mannequin avait déjà prévenu sa mère de ne pas l'attendre, cette dernière ayant toute confiance en une personne aussi raisonnable que cultivée que Suzie-Lou avant accepté. En effet Alix lui l'avait présenté une fois et la jeune fille lui avait parut très agréable et correcte, sans aucun vice. Ce qui était parfait pour son petit garçon adoré qui devait être à tout prix protégé après ce qui lui était arrivé en revenant du Pré-Au-Lard.

« Pour ce soir, c’est d’accord. Puisque ça été si gentiment demandé. J’accepte l’invitation. Mais je paie ma part. Même la tienne. J’y tiens. Je fais partie des futurs nouveaux riches, autant en profiter n’est-ce pas ? Comment s’est passé ton après-midi ? Pas trop ennuyeux ? »

-C'est chouette que tu acceptes Suzie. Mais serais-tu un peu rêveuse aujourd'hui? Amoureuse peut-être? Tu n'as pas fait attention à ce que j'ai dis-Il la taquinait bien entendu-J'ai déjà le repas de payé, c'est mon agence qui m'offre parfois des trucs... Totalement inutiles le plus souvent mais cette fois, je suis ravi de pouvoir gardé ces tickets.

Le jeune sorcier eut un autre petit sourire avant de reprendre sur le ton de la confidence.

-Les futurs nouveaux riches? Rien que ça? Voyez-vous ça. Comment as-tu fait? Te serais-tu marié sans me le dire et, toujours sans me l'avouer, tu aurais tué ton riche époux? Et la Jet 7 ça te tente?

Le métisse aimait bien plaisanter avec la bibliothécaire; cette dernière paraissait souvent froide et autoritaire mais justement, ça n'en était que plus drôle: jouer avec son caractère et ses attitudes.

-Estaba Bromeando Mi amor. Je suis sûr que tu as obtenu cet argent de manière très honnête.

Alix était de bonne humeur. Ce soir il mangerait dans un restaurant qui avait la classe avec une fille chic, que demander de plus? L'adolescent esquissa un geste automatique pour ranger le livre

Comment s’est
passé ton après-midi ? Pas trop ennuyeux ?

-Ca allait. Je ne m'ennuie jamais dans une bibliothèque. Bon je devoir d'aujourd'hui était bien fastidieux mais au moins il est terminé. Et comme tu l'as vu en t'attendant, j'essayais d'enrichir ma culture personnelle mais je n'ai malheureusement rien apprit de plus. Il n'y a pas grand chose sur la métamorphagie.

Il soupira un peu. D'un côté c'était évident que personne n'ait pensé à écrire un mode d'emploi pour apprendre à maîtrisé ce don vu que seules une vingtaine de personnes au monde maximum s'y intéresserait. les Métamorphomages étaient plus rare encore que les animagus, ce n'était pas peu dire. Peut-être que Suzie-Lou devinerait qu'il en ferait partie ou non, ça ne lui était pas venu à l'idée de lui le dévoiler ou de lui le cacher. La bibliothèque était tranquille désormais, Alix le remarqua seulement lorsque son amie jeta des coups d'oeil aux alentours déserts. Prenant son courage à deux mains sachant que ce serait bientôt l'heure de manger mine de rien, le garçon se lança.

-Je peux t'aider à ranger si tu veux ou mettre en ordre l'inventaire... Après si tu le veux bien nous irons manger. Tu préfères y aller directement ou te changer?

Pas évident que la jolie jeune fille ne se donne la peine pour un rendez-vous avec un gosse de 13 ans, si mannequin soit-il. Lui aimerait bien rentrer chez lui et bien s'habiller. Même sans choisir des vêtements chers l'adolescent prenait plaisir à allier les couleurs, surtout que maintenant il arrivait à changer de couleur d'yeux de façon très crédible, naturelle et surtout rapide. Parce que bon; une heure devant le miroir pour obtenir un vert caca d'oie ce n'était pas vraiment fantastique.

Pour la question du vouvoiement le jeune homme répondit qu’avant, même les parents vouvoyaient leurs propres enfants. Mais c’était avant.

« Les mœurs changent tu sais. A présent, lorsque tu vouvoies quelqu’un c’est un adulte soit supérieur à toi ou alors un étranger. Mais moi, je ne suis ni ton supérieur, ni une étrangère vois-tu. Alors, que tu me tutoies ne me dérange en aucun cas. »

Un léger sourire passa sur les lèvres de Suzie-Lou. En effet, elle avait peut-être une tête à se faire vouvoyer, une démarche aussi, mais elle n’avait que vingt-trois ans. Et ça, elle ne le supportait en aucun cas.
Son style vestimentaire aussi, pourrait laisser penser qu’elle vit à une autre époque ou qu’elle souffre du « mal du siècle », tel Alfred De Musset, un écrivain français. Mais non, elle se sentait très bien à sa place, et dans son époque.
Puis Alix lui dit qu’elle était rêveuse, ou amoureuse. La brune haussa un sourcil et pinça ses lèvres. Non, elle avait parfaitement entendu ce que le garçon avait dit quelques heures plutôt. C’est juste qu’elle n’avait pas tout à fait compris le sens « des bons ». Voilà. Pas besoin de dire qu’elle est amoureuse ! La pauvre, si ça tombe elle restera jeune fille jusqu’à la fin de ses jours vu comment elle si prend avec les personnes de sexe opposé, on n’est pas sorti de l’auberge ! Suzie soupira légèrement, non pas sous signe d’exaspération, mais elle s’en voulait de s’être montrée bête et d’avoir vanté sa richesse.
Bingo, déjà le serpentard renchérissait avec cette histoire de nouveaux riches. Zut. Pour une fois la jeune femme allait devoir se confier. Même s’il était sûr qu’elle avait obtenu cet argent très honnêtement. Bien sûr ! Quelle évidence ! C’est pas parce que l’on a la marque des ténèbres sur le bras qu’on est forcément un escroc inh ! C’quoi ces préjugés là !

« Je ne suis ni rêveuse. Ni amoureuse. J’ai juste compris que tu avais des ‘bons de réductions’, et non pas des bons qui te permettaient d’avoir le repas gratuit. »

Elle marqua une légère pause, le temps de lever les yeux au ciel.

« Je ne suis pas mariée. Et même si le je l’étais je n’aurais pas tué mon mari. Ma libido prendrait un sale coup tout de même. Je n’oserais pas. Je ne tue pas les gens par plaisir mais par… Enfin, laisse tomber. La Jet 7 c’est en France. Et en aucun cas m’éclater avec des moldus m’intéresse. Surtout des gays. Quoi que. Cela pourrait se révéler être drôle finalement. J’y penserais. Et sache que grâce à la mort de mon père, j’ai gagné un peu d’argent. Ma mère m’envoie de l’argent tous les mois pensant que je ne fais rien de mes journées. Et le salaire que je reçois de la bibliothèque ou plutôt de l’Etat, est bien plus que confortable. »

Elle sourit un peu, mais rougit aussi. Elle avait failli se laisser aller et avouer son activité cachée. Il fallait quelle fasse attention. Pourvu qu’Alix n’y ait vu que du feu. Ce serait pas mal. Ou peut-être qu’il allait faire comme si de rien n’était. Ce serait pas mal non plus d’ailleurs. Tant que rien n’était dit, tout arrangeait Suzie.
Apparemment Alix ne s’était pas ennuyait. Heureusement, car sinon il reviendrait de moins en moins. Parce que oui, Suzie-Lou appréciait beaucoup ce jeune garçon. Un peu comme si elle sentait qu’elle avait le devoir de le protéger. Ca pourrait sembler bizarre, mais la mangemorte se sentait un peu comme la « marraine » d’Alix. Etrange.
La métamorphogie. Pour la deuxième fois la brune haussa un sourcil. Elle regarda autour d’elle et lit le nom du rayon. « Les formes de la magie » ? Normal que le serpentard n’apprenne rien de plus que ce qu’il savait déjà.

« Evidemment, tu ne trouveras rien de plus ici. Il faut voir au troisième étage, dans le rayon médicologie avancée. Certains médecins se sont penchés sur la question. D’ailleurs, des sorciers se font greffer une protéine dans le gêne. Car oui, c’est une sorte de maladie génétique apparemment. Mais on est sûr de rien, malheureusement. Dans l’ADN ou je ne sais trop quoi. Ce sujet ne m’intéresse pas forcément. Mais lorsque l’on travaille dans une bibliothèque, on connaît pratiquement tous les livres présents. Alors bon. »

Le jeune enchaîna alors en disant qu’il pouvait l’aidé dans l’inventaire ou quelque chose comme ça. Suzie rit. Et si elle préférait se changer ? Pourquoi pas ? Son regard semblait penseur à présent. En fait, elle réfléchissait à la robe qu’elle pourrait mettre ce soir. Certes ce n’était pas un dîner galant, mais c’était tout de même un restaurant chic. Donc, un peu de soins ne lui ferait pas de mal. Elle mettrait la robe bleue. Le corset qui allait avec était ravissant. Oui, c’était rare qu’elle mette du bleu mais bon. Des chaussures à hauts talons roses peut-être, ou les oranges. Un chapeau ? Non, pas de chapeau ce soir. Des bijoux, bien entendu. Bref. Ses pensées s’arrêtèrent et Suzie regarda son jeune ami.

« Mmm. Oui. Je voudrais bien me changer, mais la bibliothèque ferme dans une demi-heure, au pire vingt minutes. Je ne peux me permettre de la fermer plus tôt. Tu comprends ? Mais si tu souhaites te changer vite, tu peux y aller. Je te rejoindrais au restaurant. »

Le fait que ce soit elle qui lui donne une leçon sur les nouvelles moeurs de la société était doucement ironique. Le métisse détailla une fois de plus ses vêtements du siècle dernier, pour lui qui était censé représenter la mode c'était vraiment amusant. Heureusement le mannequin n'était pas de ce genre, il se moquait pas mal de ce que portait son vis-à-vis du moment que ce dernier le respectait, une chance presque que sa situation d'avant-soit une famille très pauvre- lui ait permis de ne pas tomber dans ce vice. Alix aimait soigner son apparence mais pas spécialement avec des habits chers ou de la dernière saison, même un simple jean agencé avec la bonne chemise discount du coin donnait un bel effet, il suffisait juste de savoir s'y prendre pour allier savament les couleurs ou les formes. L'adolescent eut un petit sourire pour celle qui se donnait tant de mal à lui expliquer les choses de la vie. On pouvait dire que la jeune femme prenait vraiment soin de sa personne, lui enseignant un tas de choses sur les livres comme sur le réel. Alix était devenu petit à petit son protégé et il en était très fier car estimait beaucoup Suzie-Lou; un peu comme une personne intègre, honnête et intelligente, bref la grande soeur rêvée! Bien que Alix avait déjà trouvé du soutien dans l'amour que lui portait Amy, la fille de Jonathan Crower son "beau-père" il n'y avait rien de plus flatteur et rassurant que de savoir qu'une grande personne, de dix ans votre aîné avait décidé de vous prendre sous votre aile sans tout en vous traitant comme un égal.

Suzie-Lou était parfaite, tout simplement.

Alors qu'elle lui répondait en levant les yeux au ciel à cause de sa gentille remarque un peu taquine le jeune sorcier reporta ses genoux contre lui comme pour s'offrir un peu plus de chaleur. Il ne faisait pas spécialement froid dans la bibliothèque mais le mannequin y était particulièrement sensible toutefois. Ses soucis avec la nourriture et sa santé déjà fragile ne l'aidaient pas à emmagasiner assez d'énergie et de graisse pour lutter contre la moindre fraîcheur; un brise légère avait tôt fait de lui insuffler des frissons dans tous le corps tandis qu'un vent un temps soit peu plus puissant l'enrhumait. De son côté l'élégante demoiselle semblait papillonner un peu avant de décider à se révéler un peu entre deux petites blagues. Elle parla de ce pauvre mari qu'heureusement elle ne souhaiterait tuer pour rien au monde et de la manière dont elle avait obtenu l'argent. Inutile de dire qu'il n'avait pas entendu ou fait attention à la remarque de son amie sur les gens de la Jet 7, tous gays...L'amour du garçon pour cette jeune fille en aurait quelque peu souffert, avouons-le... Car oui! Le jeune modèle était très susceptible. Bref concernant cet histoire de nouveaux futur riches pour Alix cela ne faisait aucun doute, il ne comprenait pas tout à cause de son jeune âge mais tout était clair et limpide, rien d'obscur ou de malsain, c'était impossible; parce que:

Suzie-Lou était parfaite, tout simplement.

-Ta mère n'est pas très aimable de penser ça de toi alors que tu te démènes ici. Tu n'as jamais pensé à l'inviter pour lui montrer combien tu travailles dur?

Puis elle entama un sujet qui le passionna évidemment. Le jeune sorcier l'écouta parler de ce qu'elle connaissait en métamorphogie. Décidemment Suzie-Lou était au courant de tout. L'adolescent se fit attentif spectateur, regrettant de ne pas avoir pensé à aller dans le rayon médicomagie... C'était évident! Son don était un "problème" médical et lui cmme un idiot était demeuré ici, pas étonnant que rien n'ait pu l'intéresser.

« Evidemment, tu ne trouveras rien de plus ici. Il faut voir au troisième étage, dans le rayon médicologie avancée. Certains médecins se sont penchés sur la question. D’ailleurs, des sorciers se font greffer une protéine dans le gêne. Car oui, c’est une sorte de maladie génétique apparemment. Mais on est sûr de rien, malheureusement. Dans l’ADN ou je ne sais trop quoi. Ce sujet ne m’intéresse pas forcément. Mais lorsque l’on travaille dans une bibliothèque, on connaît pratiquement tous les livres présents. Alors bon. »

-Pourquoi se font-ils greffer une protéine dans le gêne? Ceux qui sont déjà métamorphomages ou d'autres? Tu penses que cette maladie génétique peut affaiblir celui qui l'a?

Oui car outre ses problèmes liés à son régime le mannequin avait déjà une santé très fragile de nature. Si c'était bien les métamorphomages et non d'autres voulant le devenir-ça paraissait logique car sinon il y en aurait plein partout, des gens avec ce pouvoir jugé génial par beaucoup- qui se faisaient greffer une protéine, peut-être était-ce un complément de défenses immunitaires; cela expliquerait en partie les évanouissements intempestifs et les baisses de tension du jeune garçon qui n'étaient pas seulement liés à ses problèmes avec la nourriture. Mais son amie annonça qu'elle devait ranger le tout, préférant le faire seule et lui proposant d'aller se changer. Il était bien content qu'elle prenne la peine de se faire encore plus jolie que d'habitude pour lui, c'était un honneur non?

« Mmm. Oui. Je voudrais bien me changer, mais la bibliothèque ferme dans une demi-heure, au pire vingt minutes. Je ne peux me permettre de la fermer plus tôt. Tu comprends ? Mais si tu souhaites te changer vite, tu peux y aller. Je te rejoindrais au restaurant. »

-D'accord

Il savait que c'était inutile d'insister, si elle ne voulait pas d'aide, c'était clair net et précis, quand bien même le sorcier la supplierait à genoux, si amie soit-elle avec lui, Suzie-Lou l'autoritaire refuserait.

Mais je peux bien rester 20 min à te tenir compagnie, je ne vis pas loin. Je serai là à 20H00 pile, devant la porte du restaurant. Oh que je te donne le nom: ça s'appelle...Euhhh

Il rougit un peu parce que le nom était vraiment stupide selon lui, prouvant que son agence l'était aussi. Offrir deux bons gratuits d'un tel endroit un gosse de 13 ans, ils devaient sûrement avoir ces tickets eux-même gratuitement! Sans compter l'autre douce ironie du sort: Alix étant mannequin ne pouvait pas manger ce qu'il voulait et ce qu'on trouvait à lui donner c'était deux place pour un restaurant chic... Ah mais vraiment les adultes parfois! Heureusement Suzie-Lou n'était pas comme ça. "Le rendez-vous galant".

Sur ce le jeune sorcier, afin d'illustrer son désir de demeurer avec elle se leva et passa sa main sur l'étagère, s'attardant légèrement sur le bouquin de métamorphogie, un peu penseur.

A l’annonce de sa mère, la jeune femme sourit. Suzie-Lou l’aimait, plus que tout, comme une mère en fait. Mais certains rejètent les moldus, surtout quand est mangemort, bien évidemment. Et la brune ne pouvait pas rejeter la sienne sous prétexte qu’elle n’ait pas de pouvoir magique. Alors oui, elle était tolérante vis-à-vis des moldus, si surprenant cela peut être. Certes elle avait peur, peut-être aurait-elle du réfléchir avant de s’engager dans les rangs du Seigneur, mais elle ne regrettait rien. Sa mère était à l’abri. Dans un petit manoir, élégant, et surtout caché. En Ecosse. Toujours est-il, que l’inviter ici, restait quelque chose de pas possible.
Elle rit.

« Elle ne peut pas venir ici. La bibliothèque est une bibliothèque magique. Et ma mère est moldue. Je lui ai dit que j’étais bibliothécaire mais lorsqu’elle m’a demandé si elle pouvait assister à un de mes jours de travail, j’ai bien évidemment refusé, c’était impossible. Du coup elle pense que je lui mens. Bon. Tant mieux pour elle. De toute façon, elle a l’interdiction de sortir de son village. »

Le mot interdiction était peut-être un peu fort, et utilisé bien trop vite. Elle allait sûrement le regretter, mais Alix n’était pas une de ces personnes qui fouinent dans votre vie. Alors bon.
Le sujet sur la métamorphogie. Un thème fort intéressant en soi, sûr. D’ailleurs, Suzie avait fréquenté des élèves en étude de médicomagie à l’UMA. Ce sujet tourmentait bien des médecins. Tous voulaient trouver la solution, pour l’argent, la gloire. Forcément. Il n’y avait que ça dans ce foutu monde. Mais, la métamorphogie avait l’air de bien intéressait le Serpentard. Mais pas un instant la brune fit le rapprochement. (ouais la joueuse sait tout mais pas la perso ahah) Elle mit tout ça sur le dos de la curiosité et en était bien contente. Rare étaient les enfants qui s’intérressait à autre chose que leur nombril et leurs notes. Malheur à eux. Vraiment.

« Je t’explique, mais ce que je dis n’est pas forcément très fiable. Ce sont les métamorphomages qui se font greffer une protéine qui semblerait manquer dans leur gêne. Quelque chose comme ça. Ce serait de là que viendrait la ‘maladie’. Ce n’est qu’une idée. Mais certains médecins assurent que cela fonctionne. Il est vrai que certains sorciers métamorphomages ne se ‘transformaient’ plus. Maintenant, est-ce que cette greffe ne serait pas plutôt un effet placebo ? Oui, les gens pensent qu’ils sont guéris, alors ils le sont, c’est psychologique et très compliqué. Elle marqua une petite pause, et regarda son jeune ami. Il y a d’autres thèses. Celle par exemple, ce serait tout simplement une forme de magie cachée, qui ne faut pas découvrir et vue comme un don. C’est personnellement ce que je pense moi. Puis enfin, il y a le truc des cellules. Les cellules seraient en constante mutation et donc forcément, cela se voit physiquement. Mais si tu veux plus d’informations, parle-en aux adultes qui en sauraient un peu plus. Ton professeur de métamorphose. Va faire un stage à St-Mangouste. Enfin non, tu es peut-être un peu jeune. Mais plus tard. Si ce sujet t’intéresse toujours, bien évidemment. Puis, si cette maladie peut affaiblir. Mmmm. Non. Ou peut-être si, mais pour les enfants en bas âge seulement. Il faut savoir exploiter la ‘maladie’, l’utiliser et la contrôler. Cela demande beaucoup de temps, il paraît. »

Elle n’avait que trop parlé peut-être. Et ce n’était pas vraiment à son habitude. Peut-être était-ce le fait qu’elle avait l’impression de répondre à une question à l’école. Oui, elle avait toujours adoré être une fille qui sait tout sur tout. Non, elle n’avait pas la science infuse, mais espérait l’acquérir en cours de route. L’espoir.
Elle réfléchit quelques instants. Pour elle, ce serait pas mal d’être métamorphomage. Ainsi, lorsqu’elle irait au repère des mangemorts, elle pourrait avoir une toute autre apparence. Et vice versa à la bibliothèque.
Mais une phrase, ou plutôt un nom de restaurant la sortit de sa rêverie. « Le rendez-vous galant » Le pauvre, il n’aurait pas pu faire mieux. Suzie haussa son sourcil gauche, comme à son habitude lorsqu’elle était moitié surprise, moitié sceptique. Est-ce que c’était fait exprés ? Durant un instant, oui, la jeune femme crut que Alix était amoureux d’elle. Non, il devait s’intéresser à des filles de son âge, du moins elle l’espéré, pour lui. Pas un seul instant elle avait pensé à le garder dans son lit et le violer. Rha. Ca fait gore vu comme ça. Ou peut-être qu’elel s’emballait beaucoup trop et qu’il avait choisi ce restaurant dans le simple but que la nourriture était bonne et qu’il avait des tickets pour avoir le repas gratuit. Oui, c’était s’en doute ça. Suzie-Lou soupira de soulagement intérieurement. Refuser des avances d’un si jeune homme, aurait peut-être était mal vu…
Juste après cette annonce délicate, le garçon semblait un peu gêné et s’était levé pour parcourir l’étagère. Pauvre petit bout de choux.

« Je connais ce restaurant, du moins du vue. Et je croyais que c’était amplement suffisant jusqu’ici. Puis bon, même si le nom est légèrement… pitoyable. Leurs repas ne le seront pas forcément. N’est-ce pas ? »

Finalement, la brune décida de se taire. Inutile d’enfoncer le clou. Il fallait changer de sujet et vite, pour faire passer un peu plus vite le quart d’heure qui leur restait avant la fermeture de la bibliothèque.

« Alors dis-moi. Tu n’es pas très souvent à Poudlard –et non je ne te demanderais pas pourquoi. - juste que. Avec tout ce qu’il se passe au dehors. N’as-tu pas peur ? Le retour de Tu-Sais-Qui et tout ça… »

Non, la mangemorte ne considérait pas Alix comme un ennemi, jamais. Elle s’intéressait tout simplement à ce qu’il pensait, voilà. Mais il est vrai que tout d’un coup, elle culpabilisa. Etait-elle en train d’espionner le terrain ennemi ? Non. Pas avec un enfant de treize ans ! Pitié ! Quand même.
Elle respira un bon coup. Son second métier était peut-être déjà gravé dans sa chair et bien plus loin. Non, elle n’avait pas peur, elle craignait juste que cela lui empêche d’avoir des amis, des connaissances, et une vie. Bref, pas très important cela en soi. Mais tout de même. Elle sourit.
La question pourrait peut-être sembler un peu... confuse et surtout très déplacée, et elle s’en excusait par le regard.

-Ah

Effectivement c'était un peu compliqué comme situation. N'empêche que l'adolescent se demandait comme Suzie-Lou avait pu cacher son statut de sorcière à sa mère; puisque apparemment le problème était qu'elle avait menti, lui faisant croire qu'elle travaillait dans une bibliothèque moldue. A 11 ans n'avait-elle pas reçu la fameuse lettre? N'avait-elle pas fait ses études à Poudlard? Peut-être que la jeune fille n'avait pas grandi avec sa mère, c'était aussi une possibilité. Le sorcier était curieux bien sûr; surtout que sa grande amie se révélait plus ou moins pour la première fois; c'était une nouveauté très intéressante à étudier mais l'adolescent n'oubliait pas leur pacte: ne pas interroger l'autre sur sa vie privée. ce n'était pas une loi écrite noir sur blanc mais implicite entre eux. Chacun ne parlait de soi que s'il en avait envie ou besoin; l'autre ne devait pas renchérir à moins que le concerné ne se montre particulièrement enclin et ouvert aux questions.

Ensuite elle lui parla de métamorphogie mais cela allait un peu vite pour un adolescent de 13 ans. Alors selon ses dires quelques uns de ces sorciers, déjà si peux nombreux avait un problème de dégénérécence et ne pouvaient plus se "transformer"... Et apparemment il existait un remède à ça; plutôt rassurant de savoir cela si jamais ça lui arrivait. En effet, avant Alix avait toujours considéré son don comme une malédiction à cause des changements intempestifs de couleur d'yeux et de cheveux en plein cours qui étaient bien sûr, une invitation à la moquerie... Mais depuis que le métisse s'était fait attaqué au Pré-Au-Lard il avait comprit le cadeau qui lui était fait et tentait de s'entraîner pour apprendre à se contrôler. Un petit changement pouvait faire beaucoup et lui permettre de passer pour un inconnu! Même si cette femme ne devrait plus jamais le retrouver, surtout depuis la protection dont disposait sa famille désormais... Ce serait utile si jamais quelqu'un d'autre s'en prenait à lui un jour. En tout cas ce n'était finalement pas la cause de ses fréquents affaiblissements, en partie dû à son régime draconien plus un petit quelque chose; une santé inexplicablement déjà fragile. Tant pis, l'adolescent chercherait ailleurs, il avait apprit à composer avec ce problème; de toutes manières vu que Suzie-Lou n'avait pas l'air spécialement passionnée par ce sujet et qu'elle finissait tout juste de travailler, autant ne pas l'embêter plus.

-D'accord, merci. La prochaine fois j'irai voir là où tu me l'as conseillé.

L'adolescent sourit, il n'avait pas oublié de la tutoyer; n'ayant aucun désir d'être étranglé par une Suzie-Lou très fâchée d'être prise pour une vieille. S'étirant tel un chat le Serpentard esquissa quelques pas, rejoignant son amie pourtant pas bien loin, c'était juste l'histoire de se dérouiller un peu les jambes après une longue après-midi passée à étudier. Passant une main dans ses cheveux pour se repeigner correctement le Métamorphomage finit par poser ses yeux d'or mêlés d'éclats d'argent sur les différents rayons, comme ça, pour rien... La bibliothèque ainsi vidée, n'acceuillant que leurs deux silhouette minuscules en comparaison avec eux lui donnait un peu le vertige; il avait mal à la tête rien qu'en regardant les grandes allées sans fin, d'un coup le lieu lui paraissait un peu hostile... Etrange lui qui aimait tant ce lieu, surtout que ce n'était pas la première fois qu'Alix était seul avec Suzie-Lou et qu'il adorait ça en temps normal.

-C'est sûr, on n'a pas idée de choisir un nom aussi fleur bleue... Tout comme on n'a pas idée d'offrir des billets gratuits spécialement pour ce restaurant à un garçon de 13 ans mais bon... Il paraît que la nourriture y est excellente.

Le jeune sorcier avait dit ça uniquement pour donner le change, ses yeux légèrement bridés ourlés de long cils fins et recourbés étaient en fait à demi-fermés; en proie à cette peur inconnue et soudaine du vide immense qui composait la si grande bibliothèque. L'adolescent fouilla dans sa poche et soupira; évidemment il fallait s'y attendre! Aucune surcrerie pour lui donner un peu plus de forces. Le mannequin n'en avait jamais puisque ça lui était interdit et pourtant le garçon se souvenait avoir recouvré son énergie lorsqu'un professeur l'avait obligé à en avaler en première année alors qu'il était en train de partir dans les "vapes" comme d'habitude sans raisons apparentes. C'était un carré de chocolat lui semblait-il... Ah oui et le professeur s'appelait Remus Lupin. Suzie-Lou ne savait rien sur sa santé trop fragile bien que sa silhouette bien trop fine et frêle laissait supposer une résistance moindre au premier coup d'oeil... Après avoir invité la demoiselle au restaurant le gamin se sentait vraiment mal de risquer un évanouissement dans ses bras. Ca ne le ferait pas! Il se rassit donc, espérant que le vertige passerait.

« Alors dis-moi. Tu n’es pas très souvent à Poudlard –et non je ne te demanderais pas pourquoi. - juste que. Avec tout ce qu’il se passe au dehors. N’as-tu pas peur ? Le retour de Tu-Sais-Qui et tout ça… »

Malheureusement son malaise ne fit qu'augmenter. C'était psychologique mais tout aussi douloureux; en effet il lui sembla que sa main abîmée lui envoya un élancement brutal comme si un millier de petites aiguilles venaient de s'enfoncer dedans. La question de Suzie-Lou ne provoquait pas son mal être déjà présent depuis quelques minutes mais ne fit que l'augmenter; l'exposant un peu plus à sa propre fragilité. Comme il se haïssait d'être aussi faible, de sentir l'évanouissement venir sans pouvoir le contrer... Alix savait très bien que même si une sucrerie était à portée de ses doigts il ne la prendrait pas par crainte de prendre quelques grammes... La situation devenait plutôt inquiétante et l'adolescent ne s'en apercevait que maintenant; grâce à une question qui n'avait aucun rapport... Mais bon c'est toujours ainsi avec les enfants; ils font le rapport avec tout et n'importe quoi. Relevant les yeux vers la bibliothécaire, apparemment troublé l'adolescent l'ayant vu se dévoiler, et ne pouvant lui-même cacher sa faiblesse répondit d'une voix étranglée.

-Oh ça tu sais. C'est déjà fait... Dans une ruelle, au Pré-Au-Lard, ça fera bientôt un mois et demi.

Alix montra sa main à semi-paralysée et ornée d'une cicatrice formant une spirale presque parfaite, nette et lisse là où le verre l'avait coupé sauvagement mais avec soin... Parfaitement résorbée mais plus claire que sa peau brune de métisse et donc visible que même son bracelet rigide d'argent ne pouvait cacher... Sans compter celle sur sa cuisse intérieure qui courrait du début de cette dernière jusqu'au dessus de son genoux. Le garçon se sentait de plus en plus mal et commençait à partir dans les "vapes". C'était comme ça avec lui, toujours imprévu et sans raisons apparentes... Le problème étant que son attaque avait augmenté considéremment le nombres de ses "crises". Il attrapa un livre au hasard, traitant des animaux magiques pour s'occuper et regarda les images d'une belle licorne, essayant d'échapper à celles affreuses de cette nuit d'enfer contre la mangemorte mais il ferma soudain le bouquin avec violence-sans l'abîmer toutefois- brûlant de colère contre lui-même, contre elle... Cette femme.

-Tu sais Suzie-Lou! Je hais les Mangemorts. Si je retrouve celle-ci je la tuerai pour avoir brisé mon poignet à jamais! Je la tuerai pour cette nuit d'enfer où j'ai lutté pendant des heures! Je n'avais même pas ma baguette...Et elle, c'est la raison qu'elle n'avait pas. Je l'ai juste bousculé, j'avais juste un walkman. Pour qui il se prend ce Voldemort hein ?! Lord de pacotille ! Le coup de la race parfaite a déjà été faite chez les moldus qu'il déteste, douce ironie-Alix parlait de Hitler bien sûr et férue d'histoire, nul doute que Suzie-Lou comprendrait-J'espère qu'il finira pareil! Anéanti... De quel droit! De quel droit! Je les déteste.

Les yeux soudain consummés de fièvre il s'énerva sur sa main qui tremblait de plus en plus, laissant tomber le livre sur le couffin à côté de lui pour ne pas avoir pu se refermé totalement... Alix était en train de brûler de par sa rage les dernières réserves d'énergie, de sucre qui lui restaient. Son comportement exacerbé par sa migraine et le risque de s'évanouir le rendait particulièrement furieux. la douleur ressenti à chaque fois dans sa main dans ces cas-là n'avait fait qu'augmenter sa si soudaine colère. Bien sûr c'était toujours de la faute de cette maudite histoire; une façon de se venger pour lui était de mettre tous ses problèmes sur le dos de cette nuit, en un sens il n'avait pas tort et la question pourtant aimable de Suzie-Lou l'y avait aidé.

-Et toi Suzie-Lou?-demanda-t-il en cillant des paupières, son corps fragile vibrant d'une force dévastatrice aussi bien pour lui-même que pour quiconque le regardait-Toi aussi tu les déteste comme il se doit? Toi aussi tu les hais? Moi je veux qu'ils meurent tous, dans les plus attroces souffrances qui soit!

Puis il rouvrit le livre, contempla un instant la licorne qui galopait en faisant du surplace sur l'image... Malheureusement tout était brouillé; les contours de l'animal mystiques rendus incertains par sa soudaine faiblesse.

Suzie-Lou sentait le jeune garçon s’agiter intérieurement, paniquait-il pour une raison inconnue ? La brune n’en savait rien, elle n’y pouvait rien. Elle fixait Alix de peur qu’il tombe de panique ou de stress. Elle ignorait ce qu’il se passait, mais avait peur de ce qu’il pouvait se passer dans les prochains instants.
Apparemment la nourriture était excellente au rendez-vous galant. Une bonne chose ? Certainement. La mangemorte hocha la tête. L’air rêveur mais concentré. Elle ne quittait pas des yeux l’élève de Poudlard. Elle semblait neutre pourtant.
Ce ne fut que quelques secondes plus tard que l’historienne comprit ce qu’il passait. Après qu’elle ait posé la question sur l’atmosphère du dehors. Le jeune garçon semblait troublait par un événement qui s’était produit il y a de ça un mois et demi. A Pré-Au-Lard de plus. Elle haussa un sourcil. Apparemment il s’agissait d’une femme, méchante et ignoble, qui l’avait attaqué brusquement pour la simple et stupide raison qu’il l’avait juste bousculée. La bouche de Suzie se pinça. Un walk-man. Forcément. Alix prononça alors le nom du Lord Noir. La brune ne laissa rien trahir. Mais jamais elle n’osait dire son nom à voix haute, trop risqué pour elle.

Certains mangemorts étaient bêtes oui. Et la bibliothécaire s’en rendait de plus en plus compte. Mais elle adorait tout de même son activité. Pas pour les mêmes raisons, bien évidemment.
Le métisse semblait rongé par la panique.

« Hééé. Du calme. Ne t’inquiète pas tant que ça. Je n’ai pas bien compris. Une mangemorte t’aurais attaqué ? Parce que tu l’as bousculé. Tu n’as pas son nom bien évidemment… »

La brune se tut quelques instants. Trop d’instant peut-être. Car oui, le Serpentard venait de poser une question assez… délicate pour elle. Ca devait arriver un jour ou l’autre de toute manière. Durant un instant elle cru qu’elle allait devoir tuer Alix. Mais non. Elle le protègerait. Toujours. Comme une grande sœur, une confidente. Mais pour cela, il fallait tout lui avouer. Pourquoi être si franche avec un garçon si jeune ? L’historienne n’en savait rien, mais toujours est-il que la question était bel et bien encrée dans l’esprit de la jeune femme.
Alix voulait qu’ils meurent tous, dans les plus atroces souffrances. Les mangemorts étaient des hommes avant tout, et même s’ils sont bêtes, c’était ainsi.
Suzie se leva d’un mouvement vif, et mit son pouf juste à côté de celui de son jeune ami. Elle s’assit, un calme sourire sur les lèvres, assez pertubant pourtant.

« Certains mangemorts pensent qu’être du côté des méchants n’est pas si mal. Sais-tu pourquoi ? Tout simplement parce que du côté des gentils, c’est fade, pas assez concret. Ils veulent faire régner le bien, mais finalement ils se détestent tous. La politique du Ministre et de Dumbledore est trop ennuyeuse Alix. Alors oui, certains mangemorts pensent refaire le monde à leur manière, qu’ils pourront trouver leur place là. C’est mon cas. »

Elle ignorait si le garçon avait compris ce qu’elle était réellement. Sûrement, il ne fallait pas être bête tout de même. Suzie ferma les yeux doucement, elle laissa trois secondes, mais pas assez de temps pour que Alix prenne la parole.

« Je m’excuse Alix, vraiment. Mais je suis une mangemorte. Je me suis ralliée à Voldemort depuis le mois de novembre déjà. Oui, depuis qu’on se connaît. J’ai tué un auror aussi. C’était la seule solution. J’ai volé un livre. Et une terrible épreuve m’attend dans quelques temps pour prouver ma valeur au Maître. Je redoute cela. Il faut torturer quelqu’un d’après ce qu’on m’a dit. Je n’en sais pas plus. Soit. N’ais pas peur de moi. Je ne te ferais aucun mal. Je te considère comme mon petit frère tu sais. Ma mère est une moldue, je te l’ais déjà dit. Je me considère comme une gentille méchante à vrai dire. Paradoxal n’est-ce pas ? J’ai des valeurs, propres à moi. J’essaie de ne jamais faire à autrui ce que je ne veux pas qu’on me fasse. Le vieil auror, je n’avais pas le choix. Et tuer quelqu’un, ce n’est pas pareil. C’est presque drôle. Mais ce n’est pas du harcèlement ni de la torture. Oui, il est mort vite. Sans torture. Et en aucun cas je regrette ce que j’ai fais et ce que je vais faire. Jamais. Ne pars pas Alix. N’ais pas peur surtout. Et ne dis rien. S’il te plaît. Mais tu fais ce que tu veux. Je ne t’oblige à rien. Et si tu veux prévenir tes parents, le ministère et bien soit. Je m’en irai. Loin. Mais je ne te toucherai pas. Tu sais ce que je pense de toi. Mais essaie d’être tolérant envers moi. C’est dur. Je sais. Je suis désolée. Déteste moi si tu le souhaites vraiment. Mais comprends-moi. La politique et les gens du bien, tout cela me fait vomir. Ils pensent faire du bien, trop de bien. Ils se battent contre nous sans savoir nos idées. Ils nous voient comme des monstres. C’est ce que nous sommes d’ailleurs ! Oui, des tueurs. Mais il y a une bonne raison à tout cela. Le Seigneur Noir lui, c’est pour éliminer les sang-de-bourbes, les moldus. Enfin. Je m’arrête de parler. »

Oui, c’est sûrement ce qu’il fallait faire. Elle était restée parfaitement neutre, seules ses lèvres trahissaient une certaine peur. Pas d’être dénoncée non. Juste de perdre son petit protégé. Voilà tout.
Elle regarda le garçon, et attendit sa réaction, dans le silence, calmement. Comme à son habitude. Puis finalement, Suzie se dit que ainsi, le dernier quart d’heure passerait sans doute très vite.

Il faut torturer quelqu’un d’après ce qu’on m’a dit. Je n’en sais pas plus. Soit. N’ais pas peur de moi. Je ne te ferais aucun mal.

-Et après ça... Tu oses me dire que tu ne vas pas me faire de mal.

Les yeux agrandis de terreur le garçon protégea son visage avec son bras. Il ne comprenait pas comment sa Suzie-Lou, sa grande soeur si parfaite pouvait être Mangemorte. Épuisant toujours ses ultimes ressources et bien plus vite que prévu après un tel aveu le Mannequin vacillait et ne distinguait pratiquement plus rien à commencer par la licorne qui n'était devenu qu'un triste amas blanc lumineux sans forme ni grâce ni vie aucune. L'horreur continuait donc, ce devait être un effet de son malaise! Le sorcier l'avait sûrement mal entendu n'est-il pas? Non... Son esprit était tellement certain de ce qu'il avait entendu que cette phrase "je suis mangemorte" raisonnait partout en lui. Des larmes amères sugirent au coin de ses yeux légèrement bridés; coulant transparentes sur ses joues brunes, sa tête paraissait sur le point d'imploser; ses yeux de s'enflammer et sa main de se rompre incessemment sous peu.

Le vieil auror, je n’avais pas le choix. Et tuer quelqu’un, ce n’est pas pareil. C’est presque drôle. Mais ce n’est pas du harcèlement ni de la torture. Oui, il est mort vite. Sans torture.

-Et... esta persona...Cette personne que tu vas torturer pour entrer dans ses rangs?

Elle lui demanda de ne pas le haïr, lui proposant de parler si il voulait mais lui suppliant à la fois de ne rien dire. Alix serait responsable de la mort de personnes s'il se taisait! C'était une future mangemorte qui tuerait des gens... Et l'avait déjà fait, sans compter cette épreuve de torture pour le compte du Lord. C'était trop pour un enfant de 13 ans. On lui demandait de choisir entre la trahison d'une fille qu'il adorait, qu'il admirait et faire son devoir de citoyen. Le métisse se leva, essaya de s'éloigner puis comprit qu'il n'y échapperait pas... Pas avec toutes ces émotions, son front brûlant... Il allait s'évanouir. C'était certain maintenant; ne restait plus qu'à mettre la discussion à plus tard et trouver la force de le dire, de l'expliquer à Suzie-Lou.

-Je ne me sens pas bien... Pas du tout mais n'appelle personne... Si... Si il y a quelqu'un, trop tenté de... De dire pour toi.

En résumé Alix se laissait encore un peu de temps pour trahir ou non Suzie- Lou parce que quelque part cette dernière l'avait vraiment ébranlée mais elle restait sa soeur de coeur... Et qui sait en parlant avec elle; aurait-il l'espoir fou de la faire changer de voie? Seulement si la bibliothécaire appelait à l'aide, que Alix se trouvait entouré de médicomages en s'éveillant, il serait bien trop tenté de se débarrassé de ce poids et de parler... pour cela l'adolescent préférait risquer d'autres problèmes de santé secondaires plutôt que d'être soigné tandis que Suzie-Lou serait envoyé en prison sans chance de s'en sortir.

Alix fit quelques pas jusqu'à son amie, quoiqu'il ne savait plus trop s'il pouvait la définir ainsi avant de s'effondrer sur le sol; le livre que le garçon tenait toujours dans la main tomba avec lui; restant ouvert sur le carrelage... Un peu chamboulé mais pas abîmé non plus. Ses yeux s'étaient fermés d'un coup comme si quelqu'un avait mit du ciment sur ses paupières tandis que quelqu'un semblait avoir volé tous ses os, rendant son corps mou et faible; si fragile qu'on pourrait craindre de le briser en le bougeant. Allongé sur le flanc, les deux mains recroquevillées près de lui comme s'il dormait, ses cheveux mi-long éparpillés sur un sol trop dur sans nul oreiller pour que l'on puisse réellement croire à du sommeil... Le mannequin avait l'air presque paisible bien qu'une ou deux larmes continuent leur chemin sur ses joues, doucement. Oui il avait l'air tranquille malgré sa respiration plus faible que d'habitude, à peine audible, à peine présente quoique heureusement régulière.

Bien sûr son esprit s'était déconnecté et le jeune sorcier ne pensait plus à rien: ni à Suzie-Lou, ni à sa condition, ni à sa propre situation. Tout ce qu'il voyait c'était du noir qui ne l'effrayait même pas parce que le métisse était tout simplement incapable de percevoir une telle inquiétude. Son cerveau était totalement vide, c'est ce que l'on appelait être dans les "vapes" totales... Un peu comme un objet qui avait surchauffé et dont la pile grillait, sautait. La seule chose à faire était de changer le fusible ou de réalimenter la pile de l'ordinateur qui s'était tout à coup vidée...

Suzie n’avait répondu à aucune parole d’Alix. Se sentait-elle honteuse ? Oui bien entendu. Mais pas par rapport à son activité de mangemort, non. C’était plutôt vis-à-vis du jeune garçon. Elle ne lui avait rien dit, et elle s’en voulait énormément. Cela faisait plusieurs mois que les deux personnes se fréquentaient, ils parlaient durant de longues heures. Et jamais, elle avait laissé paraître quelque chose. Rien. De plus, le sorcier détestait plus que tout les mangemorts. Alors oui, Suzie-Lou voyait leur amitié se détruire. Par sa faute. Le garçon qu’elle considérait comme son petit frère la détestait sûrement. Et elle avait honte. Elle voulait se racheter. Mais sa places dans les rangs du Lord Noir, était bien trop importante. Plus importante qu’Alix ? Elle n’en savait rien. Mais est-ce que les deux étaient compatibles ? Elle n’en savait rien non plus.
Pourtant, la brune était restée parfaitement neutre, sauf ses lèvres. Elles étaient pincées, fortement. Non jamais, elle ne ferait de mal à Alix. Jamais. Elle n’oserait pas, elle l’aimait trop. Beaucoup trop. S’était-elle aveuglement attaché au garçon ? Certainement. Mais là non plus, elle ne regrettait rien.
Mais pour l’épreuve de torture. Elle n’avait pas le choix. Elle devait passer ce stade, et le plus vite possible. Non, cela ne l’enchantait guère, mais finalement, elle ne pouvait rien faire, et surtout pas retourner en arrière. Peut-être aurait-elle du réfléchir à deux fois avant de s’engager près du Maître. Oui. Mais maintenant c’était fait. Et elle irait jusqu’au bout, avec tout le courage dont elle était capable. Pourtant, elle savait que Alix ne pourrait jamais l’encourager ni l’aider dans ses missions. Et ça, Suzie le comprenait parfaitement.

Suzie vit alors son jeune ami faire quelques pas. Et tomber. La jeune femme se leva brusquement, mais sans un bruit. Alix était par terre. Et il fallait qu’elle ne prévienne personne. Sinon, il la dénoncerait sans aucun doute.

« MERDE. »

Oui, c’était le seul mot que put prononcer la mangemorte. Son cerveau se retrouva alors en parfaite ébullition. Que devait-elle faire ? Elle n’était en aucun cas médicomage. Pourtant, elle savait qu’elle pouvait sauver le garçon, en tant qu’historienne de la magie, elle connaissait beaucoup de sortilèges.
La brune se dirigea alors le plus vite possible vers son ami, et s’agenouilla près de lui. Malheur. Elle devait le sauver. Et vite.

Mais comment ?
Tout d’un coup, elle agit comme une bonne citoyenne, qui ne savait pas quoi faire. Elle prit Alix dans ses bras et le porta jusqu’à des fauteuils alignés et beaucoup plus confortables que le sol. Oui, elle l’installa presque comme si c’était un patient en état grave. Elle courut alors à la vitesse grand V vers la porte principale de la bibliothèque. Elle ferma la grande porte. Voilà.
Elle s’arrêta quelques instants et colla ses deux index sur son front. Alix n’allait pas bien, du tout même. Et elle venait de le laisser seul ! Malheur !
Elle revint aux côtés du jeune garçon. Elle le regarda, ainsi allongé, paisible, il paraissait indifférent aux contours. La jeune femme lui caressa alors doucement le front. En aucun cas elle voulait le perdre.
Elle déchira alors un bout de sa robe, et le plia en forme de rectangle. C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour le moment. « Aguamenti. ». De l’eau coula alors sur le bout de tissu fait à la va-vite. Elle le posa alors délicatement sur le front du garçon. Elle ne savait pas si ça servait à quelque chose. Mais bon. Elle courut une nouvelle fois alors, vers son « comptoir ». Oui, là se trouvait sa grande cape rouge. Elle la prit et revint. Elle la posa sur le corps d’Alix. Elle ignorait combien de temps le petit sorcier resterait dans cet état. Et elle se promit que si dans une heure il n’était pas réveillé. Elle le déposerait à St-Mangouste. Capuche sur la tête, et repartirait aussi tôt. Pour son bien, à lui. Et elle serait dénoncée, et serait obligée de rester au repère, et de subir les violences du Maître. Mais si c’était ça le prix à payer, et bien soit.
Elle s’assit juste à côté d’Alix. Elle ne savait s’il dormait ou s’il était plongé dans une sorte de coma. Durant quelques minutes, elle réfléchit. C’était une mangemorte, une vraie, et elle ne voulait en aucun oublier ça. Mais autour, elle avait une vie, des amis, et surtout sa mère, qui la ralentirait certainement dans son cursus de mangemorte. Mais soit encore. Elle l’aimait, tout comme elle aimait Alix. Aurait-elle fait une bêtise ? Non. Elle pouvait, si elle le voulait, avoir l’un et l’autre, il n’y avait pas de raison. Sauf qu’elle aurait du tout simplement mentir à Alix. Tout se serait bien mieux passé… Maintenant, elle portait sur les épaules, le malaise d’un jeune garçon. A sa grande peur. Non, elle n’avait pas peur pour elle, mais pour lui. Oui, les mangemorts peuvent se révéler comme des vrais êtres humains par moments.

« Alix… »

Elle alla ensuite chercher un petit verre d’eau, et le remplit à l’aide de sa baguette. Elle fit alors doucement couler l’eau dans la bouche du préadolescent. Elle attendait. Elle souhaitait discuter avec lui, mais doutait fortement que cela soit possible.
C’est alors qu’elle se posa une question. Est-ce que son « petit frère » était habitué à ce genre de malaise ? Peut-être. Avait-il des médicaments ? Peut-être. Mais elle ne pouvait rien faire. Si jamais Alix se réveillait en la voyant fouiller ses habits, ses affaires. Non, elle ne souhaitait pas ça.
Elle posa un doux regard sur le métisse, et posa ses mains sur ses genoux. Elle était dans une réflexion intense. Elle attendait.

Plongé dans ce vide salvateur, ce vide que beaucoup rêveraient de connaître pendant durant quelques minutes de leur vie, Alix était enveloppé d'un tout fait de rien. Ni même l'idée qu'il soit un être vivant n'avait la force de venir jusqu'à son esprit dénué de conscience, de souvenirs, de souffrance. Quelqu'un d'endormi avait plus de réactions que lui qui en oubliait presque de respirer; il le faisait pourtant mais de façon très faible et ralentie. Une impression de froid qu'il ne ressentait même pas mais enclenchée par réflexe animait de tremblements son corps frêle; lorsque Suzie-Lou l'enveloppa d'une cape rouge ceux-ci diminuèrent sans disparaître toutefois car, plus que le froid, c'était le manque qui le faisait ainsi réagir: de force, de protéines et avant tout de sucre. L'eau parvint cependant à calmer le jeu, le raffraîchissant suffisamment pour empêcher la fièvre de monter à un niveau qu'il ne supporterait pas. Suzie-Lou de part ce simple geste avait eut le bon réflexe et Alix revenait doucement à lui, plus sûrement grâce au liquide transparent qu'à un quelconque médicament qui aurait déréglé un peu plus son corps déjà très fragile.

Après tout, l'eau n'était-elle pas source de vie?

Il rouvrit les yeux petit à petit après avoir retrouvé une respiration régulière quoique faible encore. Elle était là contraitement à ce que voulait la logique. N'était-elle pas un monstre? Sa si parfaite grande soeur, son amie et exemple? Elle n'avait pas profiter. Au contraire Alix se sentait mieux grâce à elle, aucune blessure ne parcourait son corps ni même une goutte de rouge sinon la douce cape qui l'enveloppait....Mais aucune trace de sang. Suzie-Lou n'avait pas menti. Comme elle était à côté de lui le Métisse bougea doucement son bras jusqu'à son gant pour le désigner... Il voulait la voir! Son coeur allait faire un autre bond de souffrance. Cependant le Mannequin voulait vraiment la voir: cette fameuse marque, ignorant cependant pourquoi puisqu'il était sûr de ses dires... Personne ne s'amuserait à se prétendre Mangemort pour faire une bonne blague.

Etait-ce de la curiosité ou un moyen d'assimiler un peu plus la chose? De se faire souffrir une bonne fois pour toutes afin de ne pas devoir y faire face plus tard.... De chercher dans chacun de ses mouvements, celui qui découvrirait la marque honnie. A 13 ans rien n'est pire que de voir vos certitudes s'effondrer... Lui qui s'était décidé à haïr les Mangemorts, pouvait-il détester son amie? Rien ne correspondait plus.... Il ne comprenait pas! Une servante des Ténèbres lui avait à jamais paralysé la main et laissé une longue cicatrice sur sa cuisse mais une autre le soignait, s'inquiétait pour sa personne, le faisait passer avant elle. Alix pensait qu'elle aimait vraiment son travail et savoir qu'elle n'avait pas fait semblant pour ça, pour eux le rassurait un peu. Elle serait partie sinon, appelant peut-être Ste Mangouste mais s'enfuyant. La jeune femme avait prit des risques certains pour ne pas le perdre, quitte à délaisser sa liberté. Ou alors croyait-elle orgueilleusement garder les deux sans rien craindre du tout? Non il ne lui avait pas semblé qu'elle soit ainsi, enfin Mangemorte non plus remarque.

-Pourquoi lui?

Fit-il tout doucement après avoir reprit un peu de forces.

-Pourquoi lui, ses idées... Pas un autre parti, quelque chose qui serait contre ce ministère que tu n'aimes pas mais moins extrémiste?

Les yeux obliques de l'adolescent la regardèrent, l'interrogeant, calculant les risques pour elle, lui reprochant mais lui pardonnant à la fois. En résumé Alix avait le regard plus perdu que jamais. Cependant, malgré ses 13 ans seulement il était très mature et surtout spectateur externe à cette idéologie qu'elle voyait idyllique; ce qui lui permettait de soulever quelques points. Et si ... Soudain l'idée lui vint, elle était peut-être infiltrée chez eux? Pour espionner le Lord... Mais son discours sur le fait d'aimer tuer les gens avait été bien trop sincère il le craignait. Retrouvant le fil de ses réféxions objectives; un peu comme s'il devenait la conscience de la jeune femme pour un monologue en son intérieur le métisse délaissa sa belle pensée pour s'exprimer d'une voix neutre: douce mais pas vraiment chaleureuse, plutôt... Objective justement.

-Il te demandera de tuer des nés moldus tu en as conscience? Soit son idéologie correspond à ton idée mais d'autres nons; sur le principal point tu es en désaccord avec Lui... Tu serais prête à aller contre toi-même, tes origines, et tuer des gens comme ta mère pour continuer d'être à son service? Peut-être même que si il apprend qui tu es il voudra que tu massacres ta mère ou alors te feras tuer... Tu crois vraiment, pour un bout d'idéologie en commun avec cette...Chose... Ce monstre; que tu seras capable de brandir ta baguette pour jeter un Avada Kedavra aux " voleurs de magie" ? A promouvoir sa propagande contre eux autour de toi, à dire que ce ne sont que des bêtes sinon moins... A mépriser ceux qui ne sont pas humains aussi?

Le jeune modèle baissa la tête puis retira la couverture, se redressa de moitié, s'assit et toucha son front avec sa main: encore chaud, et il avait toujours le tournis; se résignant bien qu'il haïsse ça le sorcier se tourna vers elle... Il allait la manger finalement cette saleté de truc sucré.

-Tu aurais un aliment sucré? Du chocolat?

Ce mot raisonna comme fondant, sublimement doux et tentant dans sa tête mais également horrible, traître, sale. Mais le mannequin se força à ne pas penser à la culpabilité qu'il était sensé éprouver ne serait-ce qu'à l'idée non prononcer d'avaler ce délicieux poison.

Suzie, le regard plongé dans le vide, guettait le silence. Elle réfléchissait, à beaucoup trop de choses à la fois. En fait, elle attendait. Un signe, un chien, un fou, n’importe quoi. Un signe d’Alix aussi.
Puis, soudainement, ce signe arriva. La brune ne le remarqua pas tout de suite, mais finit par l’entendre. Le jeune sorcier, en se réveillant doucement, avec fait un peu de bruit. Bien heureusement.

Alix avait désigné son avant-bras. Sûrement pour voir la marqua des ténèbres. Mais la mangemorte ne pouvait en aucun cas la montrait, tout simplement parce qu’elle n’avait pas encore pris place. Cette épreuve devait succédait à celle de la torture très certainement. Et la brune devrait encore attendre un peu, malheureusement ? Peut-être. Le Serpentard semblait troublé. Il y avait de quoi. Une mangemorte l’avait attaqué et blessé. Et il se révélait que celle qu’il aimait tant était une mangemorte. Pauvre petit. Il devait être perdu. Suzie aurait bien voulu tout lui expliquer, en détail, le pourquoi du comment, mais elle sentait bien que son petit frère de cœur était trop fatigué pour entendre tant de choses mauvaises. Tant ? Non, pas tant que ça, mais tuer un homme est déjà trop, du moins pour un enfant de treize ans, n’est-ce pas ?

Durant quelques minutes, on aurait pu se demander qui était dans l’état le plus vaseux. Suzie ou Alix ? En effet le métisse parlait, certes la mangemorte l’écoutait, mais pensait en même temps. Oui, il avait raison. Mais il ne comprenait pas tout. Pourtant, la bibliothécaire ne l’arrêta pas dans son discours. Il fallait qu’elle le laisse parler, encore.
L’idéologie de Voldemort était certes, très particulière, mais bon. Elle ne pouvait rien faire contre ça. Et puis, Même si ça lui faisait du mal en pensant ça. Sa vie est plus importante que celle de sa mère.
Lorsque cette pensée traversa son esprit, elle sentit son cœur se serrait dangereusement. Sa mère, tant aimée et tant chère. Mais aussi tant protégée. Non, personne ne connaissait ses origines moldues, personne. Et surtout pas le Lord. Et s’il venait à le savoir un jour, il perdrait Suzie. Mais bon, qu’est-ce qu’il en avait à faire sincèrement ? Pour le moment la jeune femme vivait sa vie à fond, autant en tant que mangemorte qu’en tant que bibliothécaire. Et tant pis pour ceux qui ne sont pas d’accord. Et en aucun cas, Suzie avait peur, était terrifiée parce qui pouvait bien l’attendre dans les prochaines heures, journées, semaines. Elle s’en fichait pas mal.

Du chocolat ?
Bien entendu. Suzie hocha la tête légèrement et se dirigea vers sa chaise de bureau, là se trouvait son sac à main, ainsi que deux ou trois barres chocolatées. Heureusement pour Alix. Elle revint auprès de son jeune ami. Le visage toujours aussi neutre. L’air de rien. Comme si tout ce qu’il y avait autour l’importait peu, trop peu. Que pouvait-elle faire de toute manière.
Oui elle avait une activité secrète et monstrueuse. Mais elle adorait ça, pas plus que son travail principal mais tout de même. C’était important. Elle ouvrit le papier de la barre chocolatée et la tendit à au jeune sorcier, un doux sourire sur les lèvres.

Elle réfléchissait toujours à ce qu’elle pouvait bien répondre au Serpentard, sans pour autant le choquer, le dégouter ou autre. Et ce n’était pas si facile que ça, quand même.

Alix. Ce n’est pas un parti, c’est bien plus que ça. Le mal est quelque chose d’attirant ne sais-tu pas ? Et il semblerait que je sois très attirée par cela. Le fait de contourner les lois, les règes. Peut-être qu’avec le Lord j’aurais bien plus d’importance, qui sait ? Puis, lorsque j’ai décidé qu’un jour j’entrerais dans les rangs du Lord, j’étais encore à Serpentard. Ca me semblait une suite logique tout ça. Et ça l’est réellement en plus. Comment t’expliquer correctement ? Je sais que je devrais tuer des nés-moldus. Et je sais que je vais en souffrir s’il apprend quoi que ce soit sur mes origines ? Mais qu’importe ? Je le servirais jusqu’au bout. Je crois que je dois me faire pardonner. De mon sang si impur et ignoble. Tu dois être outré par mes paroles, je m’en excuse. Je sais que le sang ne fait pas la personne. Et c’est justement en ça que je voudrais faire exception dans les rangs du Seigneur. Même si je suis une sang-mêlée, ça ne m’empêchera en aucun de servir le mieux possible le Maître. Et je refuse catégoriquement de retourner en arrière.

De plus, elle ne pouvait pas, et n’en avait pas la moindre envie. Si elle pensait que son sang était ignoble ? Oui bien évidement. Elle en était persuadée même. Certes sa mère était une moldue, mais on ne choisit pas sa famille, loin de là.
La mangemorte ne savait plus quoi dire. Elle ferma les yeux, la tête droite. Elle n’était pas stressée, d’être dénoncée ou autre. Elle laissait couler à vrai dire.

Regarde, cela fait des mois que nous parlons. Et jamais tu ne t’es douté que j’étais une mangemorte. Pourtant, c’était le cas. Saurais-tu me détester tout simplement parce que j’ai une activité étrange et horrible ? Alors que tu m’as appréciée auparavant ? Je n’ai pas changé tu sais. J’ai toujours été moi-même avec toi. J’ai toujours été, à la fois Suzie, et la mangemorte. Et pourtant, tu m’as « aimée » tout de même. Je ne te demande pas vraiment ton pardon. Juste que tu réfléchisses à ce que tu comptes faire. A propos de notre amitié.

Suzie-Lou savait qu’elle n’avait pas du tout tord. Ses paroles étaient plus que sincère. Elle fixa alors le garçon qu’elle considérait comme son frère, d’un regard rempli d’affection.

D’ailleurs. Décris-moi s’il te plaît. La femme qui t’a attaquée. Je te vengerais si j’en ai l’occasion, tu as ma parole. Et même si tu ne veux pas que je lui fasse du mal, je le ferais quand même. Avec ou sans ton accord.

S’ensuit alors un regard interrogateur envers le métisse..

Se faire pardonner son impureté? Le jeune sorcier inclina la tête de moitié, ses yeux en amande ouverts en grand démontrant une surprise grandissante ainsi qu'un dégoût visible. Plus qu'il ne la prit, le Serpentard arracha la barre chocolatée à Suzie-Lou et la dévora pour ne pas penser à la douceur pleine de calories qu'il avalait mais aussi pour reprendre ses forces le plus rapidement possible face à elle. Son mal de tête passa comme il était venu une fois que le sucre manquant fut ajouté à ses réserves, circulant enfin dans son sang comme il le fallait. L'adolescent en profita pour se lever et s'éloigner un peu de son amie. Que se passait-il? Le métisse craignait-il celle qui venait de l'aider? Détestait-il celle qu'il avait tant aimé? Alix ne pouvait pas trop comprendre cette idée d'importance que les grands voulaient à tout prix acquérir; ceux de sa demeure à Poudlard aussi d'ailleurs puisque justement Suzie-Lou en parlait. Le mannequin, lui, n'avait jamais eu ces prétentions. Il rêvait d'une petite vie tranquille et malgré le fait que ce soit lui qui soit sous les feux des projecteurs ou le flash des appareils photos. En tant que modèle dit professionnel, surtout métamorphomage Alix aurait pu être bien plus connu que ça mais cela ne l'avait jamais intéressé; seul l'argent était important et encore... Pas plus de gallions que nécessaire pour vivre décemment. S'il avait bien comprit le discours de Suzie-Lou, cette dernière rêvait d'être grande, importante... Qu'avaient-ils tous à sacrifier leur vie et celle des autres! Leur bonheur et ceux de leurs proches pour cette idéologie; ce rêve orgueilleux de gigantisme. David voulait devenir Goliath, ayant oublié que c'était en temps que petit être qu'il avait gagné contre ce dernier.

*Pourquoi veulent-ils tous devenir grands? Pour que les grands soient grands... Il faut aussi des petits! *

Lui songeait à une vie pleine d'aventures mais pas de ce genre! Une promenade dans une forêt lui suffisait! Un pique-nique entre amis aussi...Et bien sûr pour le grand romantique qu'Alix était: un dîner aux chandelles avec son prince charmant. Pourquoi songer à la gloire? La sienne c'était une vie remplie de voyages, de petites folies en fin de mois sans plus... Non merci! Pas de grandes oeuvres à superviser ou de monde à sauver, d'idéologie à porter sur ses épaules surtout si c'était pour renier ses origines, maudire le sang qui coulait dans vos veines! Pourquoi se compliquer la vie quand on avait déjà assez de problèmes à régler au quotidien: pourquoi mais pourquoi inviter la haine, la mort, le sang dans son histoire? Pour la gloire? Mais justement cela n'avait rien de glorieux. Dans sa tête de gamin de 13 ans c'était ainsi que ça fonctionnait; il ne comprenait pas tout... Mature certes mais la maturité avait ses limites pour un adolescent qui n'avait pas encore vu suffisamment de choses pour s'affirmer sur tout.

-Et moi aussi? Je dois me faire pardonner pour mon sang impur?

Demanda-t-il, des larmes de rage perlant au bord de ses yeux sans couler toutefois. Au fond Alix n'était pas mieux que Suzie-Lou, il était en colère mais celle-ci paraissait plus légitime. L'était-ce réellement? La haine pouvait-elle être légitime un jour ou l'autre? Cela dépendait-il du contexte? Pouvait-on pardonner quelqu'un d'être haineux? Le mannequin sentait ses propres idées s'effondrer tandis que la bibliothécaire creusait encore plus l'écart: elle lui assura l'avoir aimé honnêtement, s'être montrée sous son vrai jours. Mais bon sang! Alix avait 13 ans...13 ans! Il en était encore rendu aux petits films, aux gentils romans ou les méchants pas beaux étaient tous noirs et où le prince charmant vêtu de blanc resplendissant, incroyablement beau et irréprochable sauvait la terre. Suzie-Lou serait-elle une méchante...Grise? Presque gentille, presque princesse en même temps qu'être dragonne? C'était comme si dans l'Odyssée d'Homère l'hydre affreux que Jason combattait avait une part de bon en son être... Et ceux malgré les pauvres hommes dévorés, massacrés dont le sang colorait encore ses crocs éffilés. Et le prince charmant alors? Dans ce cas là, avait-il des choses à se reprocher? Est-ce que le héros de Chrétien de Troyes: Lancelot de la Charette avait-il une part sombre en son coeur?

La vie n'était pas un roman d'adolescent mais bel et bien d'adulte! Suzie-Lou lui le prouvait en lui faisant admettre qu'elle n'était pas si monstrueuse que son statut signifiait normalement. D'ailleurs la jeune femme refusa de lui montrer cette marque que le sorcier voulait tant voir. Sans savoir pourquoi le métisse changea d'avis et ne chercha pas à insister plus! Pourtant il y a quelques secondes encore le désir de l'apercevoir était extrêmement fort... En même temps Alix changeait de comportement comme un métamorphomage contrôlant son don pouvait le faire avec sa coupe de cheveux... Ou l'un d'eux n'étant pas encore en harmonie avec son don d'ailleurs! Se dardant de reflets d'un bleuté profond ses cheveux noirs de petit indien soudain, semblèrent prendre la couleur des plumes d'un corbeau: belles mais sinistres! La teinte déjà éclatant de sa chevelure recevant toujours les meilleurs soins se mit à luire encore un peu plus; quelques discrètes colorations de mauve parcourant ses mèches... Ca ne lui était encore jamais arrivé! Une manifestation de son pouvoir à moitié et où deux couleurs s'exprimaient. En général c'était le rouge pétant qui jaillissait et envahissait ses cheveux de façon entière lorsque la colère le prenait! Là le bleuté et le violet étaient si foncés, si harmonieux que le changement était presque naturel... Comme si son don cherchait une demi-mesure pour une fois ou hésitait sur l'expression de ses sentiments totalement étranger à son propre être. Alix ne savait plus où il en était et cela commençait à se voir sans qu'il cherche à se contrôler. De même que ses cheveux, ses yeux d'or prirent une teinte farouche, quelques touches surnaturelles de bleu océan, glacial même se dessinant dans ses iris, remplaçant la douce couleur de l'astre de feu qui les habitait habituellement: la chaleur contre la glace... L'accueil contre le rejet! Ainsi parlait la couleur de plus en plus glaciale, presque transparent ce bleu... Contrastant joliment avec son teint mat mais ne demeurant pas moins inquiétant.

...Je ne te demande pas vraiment ton pardon. Juste que tu réfléchisses à ce que tu comptes faire. A propos de notre amitié.

Il n'eut pas le temps de penser, de songer, de répondre ni même de se fâcher ou d'éclater de sanglots qu'elle renchérit, touchant un point sensible.

D’ailleurs. Décris-moi s’il te plaît. La femme qui t’a attaquée. Je te vengerais si j’en ai l’occasion, tu as ma parole. Et même si tu ne veux pas que je lui fasse du mal, je le ferais quand même. Avec ou sans ton accord.

Il était humain, avait treize ans et savait que jamais il ne récupèrerait la force de son poignet ni même sa mobilité totale. Le garçon savait aussi que la police magique, passé un mois et des poussières n'avait plus de chances de retrouver la présumée Mangemorte... Enfin présumée! Vu ses idées et sa force ainsi que l'utilisation de sorts noirs-Alix avait eu la chance d'échapper au Doloris- c'était presque sûr que s'en était une... Mais le langage juridique était prudent, il préférait présumer quand bien même les preuves étaient suffisantes, juste parce qu'elles étaient le fruit d'une logique imparable et non de faits scientifiques et visibles par tous, on utilisait : présumé. La juridiction aimait bien les euphémismes! Surtout l'autre qui servait à parler de la situation: "agression"... Oui c'était écrit en toute lettre dans son mot pour Poudlard afin que les profs ne pensent pas que c'était lui qui se faisait du mal... Alix n'avait pas été agressé! Il avait été torturé! Une nuit passée à lutter contre une femme, silhouette immense de folie et de puissance qui cous enfonçait des bouts de verre dans la jambe et vous jetait des sorts... Franchement! C'était de la torture! Pour ça le mannequin la haïssait, pour son incapacité à se venger il se détestait tout autant. Suzie-Lou pouvait le faire, ce serait risqué pour sa personne mais puisqu'elle insistait... Au moins cela maintiendrait un fil bien mince entre eux, un lien... Cela empêcherait Alix de porter plainte, sa haine pour ELLE remplaçant pour un temps celle éprouvé contre TOUS les mangemorts. ELLE aurait été folle de savoir que son acte préserverait sans doute un petit lien entre la bibliothécaire et sa victime... Un mauvais lien puisque c'était la haine commune pour cette femme qui les unissait certes! Mais c'était mieux que rien. Cela détournait Alix du problème premier... Suzie-Lou était intelligente: proposer à un enfant de 13 ans de le propulser là où son inexpérience ne pouvait lui faire le détournait forcément d'un autre sujet lui tenant un peu moins à coeur, plus récent. Sa vengeance lui paraissant légitime envers son agresseuse dans les rues de Pré-Au-Lard le tourmentait depuis 1 mois et demi sans trouver de moyen d'y accéder... Il avait maintenant la proposition d'une alliée! Ceci l'empêcherait de devoir prendre une décision rapidement concernant leur amitié, ce sujet passant avant tout.

-Un peu plus grande que moi... Grosse

Il avait lâché ça comme une insulte, lui qui se fichait du physique des gens habituellement; ayant conscience de sa chance mais sachant que du jour au lendemain tout pouvait lui tomber dessus et faire qu'une personne bien faite pouvait se trouver déformée ou autre... Et qu'une personne laide extérieurement n'avait rien demandé et n'avait pas choisi. Mais elle, il la haïssait tant que tout était bon pour la dénigrer, même son physique

-Des petits yeux noirs... Oh oui ça j'en suis sûr pour ses yeux: ternes et petits, comme ceux des rats... Je lui ai cassé sa baguette, peut-être n'en a-t-elle pas encore de nouvelle. Elle connait la technologie moldue: mon walkman, et mon téléphone... Elle de suite deviné à quoi ça servait et me les a explosé dans la main. Je veux me venger de sa personne avec toi! Hors de question de me laisser sur la touche. Une nuit entière sans baguette contre elle! J'ai resisté alors j'ai gagné mon droit à la combattre aussi... Une autre fois mais à armes égales.

N'était-ce que la folie enragée passagère d'un gamin blessé? Des mots dans le vent, ou pensés au présents pour être oubliés au futur? Nul ne pouvait le savoir, Alix le premier l'ignorait mais toujours est-il qu'ils sonnaient comme étant sincères.

Alix avait l’air de se sentir mieux, certainement grâce à la barre chocolatée. Suzie s’interrogea alors intérieurement. Le jeune sorcier devait sûrement avoir fréquemment ce genre de crise, de malaise ou autre. Mais finalement, elle décida qu’elle devait se taire, ce n’était pas du tout le moment. Pour l’instant, elle devait essayer de faire comprendre à son frère de cœur qu’elle n’était pas une méchante mangemorte, bien au contraire. Il y avait juste cette chose en elle, lorsqu’elle tuait ou torturait…
La brune secoua légèrement la tête et son regard se reporta sur le métisse.

Finalement, la mangemorte se dit qu’Alix ne devait pas comprendre grand-chose. Enfermé dans Poudlard, les élèves n’avaient pas idée de ce qu’il pouvait se passer au dehors. La guerre s’était certes arrêtée lors de la « mort » du Seigneur des Ténèbres. Mais une guerre officieuse dure depuis toujours. Le mal et le bien. Il faut faire souffrir l’autre le mieux et le plus fort possible. Tout était là, à l’intérieur. Dans l’hypocrisie extrême. C’était ça, que les enfants et adolescents ne comprenaient pas. Mais en aucun as on ne pouvait les en vouloir. Car oui, tout était fait pour que eux, ne sache rien, pour qu’il découvre tout petit à petit. Mais bon, les temps ont durement changés. Maintenant, les gens sont confrontés à la vraie vie dure lorsqu’ils atteignent un quart de siècle. Ca paraît lamentable. Du moins pour Suzie. Elle qui avait étudiait la psychologie et le fonctionnement du monde et des gens qui l’habitent.
Mais Suzie ne dit rien, elle n’ouvrit pas la bouche. En fait, là, à l’instant même, elle était absorbée par à tout autre phénomène.

Alix semblait rentrer dans une rage d’une grande importance. S’apprêtait-il à pleurer de colère ? La brune n’en savait trop rien. Toujours est-il que le jeune sorcier était un être au sang impur, et que finalement, elle s’en fichait pas mal. Suzie du moins. Lou, c’était autre chose. Mais peu importait pour le moment.
La mangemorte secoua la tête négativement. Il ne devait pas se faire pardonner, pas pour l’instant en tout cas. Ce sont les actes et les actions qui font grandir et murir un homme. Qui créent sa personnalité ainsi que son caractère. Alors franchement, le sang… C’était vraiment négligeable.
Mais la bibliothécaire ne dit rien, absolument rien. Elle pensait toujours que si elle disait une bêtise le Maître l’entendrait et tout s’effondrerait, pour elle et sa mère, pour ses alentours. Alors elle préférait ce taire, du moins pour le moment.

Toujours est-il que le phénomène était bel et bien là. La brune n’était pas connue pour avoir le sens de l’observation, mais elle savait lorsque la couleur des yeux de son interlocuteur changeait. Or là, c’était exactement le cas.
Avait-elle rêvé ? Sûrement. En fait non. Elle cligna des yeux de nombreuses fois. Elle voulut interroger son jeune ami, mais ne pouvait le faire. Elle se dit finalement que c’était l’effet de la lumière et que de toute façon. Elle n’avait jamais vraiment fait attention à la couleur des yeux d’Alix.
Pourtant c’était si étrange. Des images apparurent alors soudainement dans son esprit. Le livre, qu’elle avait rangé quelques minutes plus tôt. Les métamorphomages ? Non. Impossible. Le garçon lui en aurait parlé. Elle avait rêvé. C’était ça. Certainement ça.

De plus, elle ne put se concentrer d’avantage sur le changement couleur des yeux d’Alix. Il enchaîna en décrivant la femme qui l’avait attaquée il y a peu de temps.
Elle était grosse. Wow. Ils iraient loin comme ça, très loin. C’est alors que le jeune sorcier dit qu’il voulait se battre contre elle. Les yeux de Suzie s’agrandirent dangereusement, et se fermèrent brusquement. Jamais elle ne prendrait un tel risque. Oser se montrer à son frère de cœur. Oser montrer Lou à un enfant de treize ans. Certainement pas. Plutôt mourir.

Non. Je refuse catégoriquement que tu sois à mes côtés pour la combattre. Il se peut que j’utilise des sorts trop monstrueux, et que tu sois touché par erreur. Je m’en voudrais, trop. En plus… Ce n’est pas pareil lorsque je combats quelqu’un. Je veux dire. Je ne suis pas pareille. Enfin… Ma réponse est non.

Elle marqua une légère pause, et reprit tout de suite pour ne pas laisser le temps à Alix de parler.

Es-tu sûr que c’est une mangemorte ? Et son âge à peu près, le connais-tu ?

Si c’était le cas, ça n’allait pas être trop difficile de découvrir une femme comme ça. Surtout si cette femme était vieille. Alors là, elle aurait touché le jackpot. Tellement les vieilles femmes dans le cercle des mangemorts c’était rare. Il fallait qu’elle la retrouve, et lui faire comprendre deux ou trois petites choses. Histoire de discuter, comme ça.
Mais Suzie savait très bien que elle combattait une autre mangemorte, il y aurait deux problèmes. Lou reviendrait à coups sûrs, encore ça, ce n’est pas trop grave. Mais il y aurait certainement des représailles. Devait-elle vraiment subir ça ?
Oui.
Au moins pour Alix, pour le mal qu’elle venait de lui faire en lui avouant ce qu’elle était en réalité.

Non. Je refuse catégoriquement que tu sois à mes côtés pour la combattre. Il se peut que j’utilise des sorts trop monstrueux, et que tu sois touché par erreur. Je m’en voudrais, trop. En plus… Ce n’est pas pareil lorsque je combats quelqu’un. Je veux dire. Je ne suis pas pareille. Enfin… Ma réponse est non.

-Touché par erreur ? Ce n'est pas possible. Vous êtes tous les mêmes à me croire si fragile, si délicat

Alix réagissait comme tout enfant de 13 ans, blessé dans son orgueil et haïssant qu'on le traite comme une petite chose toute délicate. Sa silhouette frêle, ses manières très efféminés et son récent évanouissement étaient la preuve que c'était la vérité; au fond le gamin le reconnaissait mais... Mais c'était trop douloureux d'admettre qu'il n'avait eu que de la chance et de la volonté face à la présumée Mangemorte. Le métisse voudrait qu'on lui reconnaisse cette puissance physique qu'il n'avait jamais pu avoir à cause de sa fragile santé. Le jeune garçon n'avait jamais demandé à naître aussi frêle, ni à conserver cette allure. Bien sûr, maintenant Alix avait prit le pli et ne s'imaginait pas prendre un seul kilo de plus sans courir pour se suicider... Mais c'était tout petit qu'on lui avait fait prendre l'habitude et c'était impossible de s'en défaire, surtout pas à cause de sa profession qui prônait justement cette allure délicate. Mais malgré tout cela le jeune mannequin refusait de se rendre à l'évidence, souhaitant qu'on reconnaisse sa force à travers de son acte héroïque cette nuit-là. S'il avait lutté pendant plusieurs heures face à elle et sans baguette... Pourquoi le qualifier de faible? Pourquoi le protéger, n'avait-il pas prouvé qu'il était apte à se défendre?

Es-tu sûr que c’est une mangemorte ? Et son âge à peu près, le connais-tu ?

Le métamorphomage n'avait pas pu argumenter plus; elle avait parlé très vite, sans doute pour l'empêcher de se fâcher et de donner son point de vue. Le modèle se tourna toutefois vers Suzie-Lou pour répondre; trop têtu pour laisser tomber mais assez malin pour ne pas ramener la chose directement au tapis mais la camoufler dans ses révélations.

-Vu son comportement, évidemment que s'en est une! Je crois même qu'elle m'a parlé de Tu-sais-qui.

* Ton mémaître adoré*

Mais ça, Alix n'avait pas osé le dire. Il n'était pas sûr d'ailleurs que la femme ait parlé de Voldemort, c'est pourquoi le métamorphomage avait dit " je crois". Peut-être que tout se confondait juste dans sa tête. les paroles de la bibliothécaire et les souvenirs de cette nuit-là. C'était possible et Alix ne préférait pas sur-estimer sa mémoire, surtout qu'il était persuadé intimement que ce soit une Mangemorte. Inutile de se précipiter à cause de ses intimes certitudes.

-Elle avait je ne sais pas moi... Pas toute jeune... Dans les 40 ans -Il se risqua à donner ce chiffre à cause des traits marqués du visage de l'ennemie, sa "maturité" physique... Mais là non plus Alix n'en était pas certain! Quoique la femme n'avait pas 20 ans c'était sûr ça.- Oui dans les 40 ans, peut-être un peu moins ou un peu plus. Mais je viens avec toien tout cas... Ou je trouve un moyen de t'aider à tout préparer.

Un compromis... Les gens aimaient bien ça, en général ça montrait que vous cédiez, pas totalement mais un peu quand même. Ca les rassuraient sur leur autorité. Le mannequin se calmait petit à petit, n'ayant pas le choix, sous peine d'exploser littéralement. Aussi ses cheeux retrouvèrent petit à petit leur couleur noire d'encre tandis que ses yeux changeaient lentement de couleur, vacillant un peu entre le bleu océan glaciale et sa teinte habituelle si lointaine que cela ne pouvait pas être le reflet d'un soleil: soit un or profond parsemé d'éclats d'argent. Une couleur extrêmement rare et pourtant naturelle, sans doute issue d'un caprice de gêne de métamorphomage dans le ventre de sa mère...

-Tu veux toujours aller manger au fait? Parce que là ça va être l'heure.

C'était une trêve de signer. Pour l'instant le jeune garçon préférait oublier la révélation de Suzie-Lou et faire comme si tout allait bien. Ils pourraient parler d'autre chose aussi parce que même la vengeance commençait à peser lourd au creux de lui. C'était bien la première fois que Alix utilisait l'excuse de devoir prendre le repas pour échapper à une conversation aussi intense. En général c'était pour s'échapper de table que le jeune mannequin avait des milliers de raisons, ce qui commençait, à juste titre, à inquiéter un peu sa mère... Ravie pour le coup que son fils aille au restaurant sous bonne surveillance, il serait au moins obligé de terminer un dîner comme ça.

-Il est temps si l'on veut se changer

Murmura enfin Alix tandis que ses cheveux qui avait apparemment poussés d'un centimètre sous le signe de la colère et touchés ses épaules remontaient légèrement pour retrouver leur taille initiale, ils étaient déjà mi-long de nature donc si le changement se notait, il retsait discret toutefois. Malheureusement le mannequin qui aimait se faire beau et bien s'habiller quand bien même ce n'était pas avec des vêtements chers n'avait plus tellement envie de prendre le temps d'assortir telle parure avec telle parure ce soir; il avait peur de quitter Suzie-Lou, que cette dernière profite de leur séparation sensée être éphémère pour disparaître à tout jamais; le laissant seul comme un idiot devant la table.

Si tout le monde croyait que Alix était fragile et délicat, c’est qu’il y avait une certaine raison. Et c’était évidemment le cas. Le garçon semblait jeune, légèrement éffeminé, donc un peu frêle, malgré sa couleur métisse on devinait qu’il ne se sentait pas toujours très bien. Bref, c’était une réalité. Suzie savait que son petit frère de cœur. ( ) souffrait de quelque chose à présent. Oui, la mangemorte avait toujours trouvé le jeune garçon un peu maladif, mais finalement, elle s’y était habituée. Maintenant, elle était en train de découvrir que peut-être le malaise qu’il venait de faire n’avait rien d’exceptionnel. Cela devait arriver régulièrement, malheureusement pour lui. En tout cas, cette nouvelle découverte faisait en sorte que le non de Suzie à propos de l’éventuelle participation à l’agression de la méchante mangemorte soit encore plus appuyé. C’était non, point barre. A la ligne.

Alors, c’était une véritable mangemorte. Cela allait certainement alléger les recherches. Les femmes mangemortes ne couraient pas les rues, et surtout pas des femmes de 40 ans. A tous les coups, elle était avec le maître déjà avant son retour, bien avant. Il fallait qu’elle lance des recherches, qu’elle espionne, qu’elle papote. Tout cela à la fois, et surtout, avec la plus grande discrétion. Oui, elle allait la retrouver cette fichue bonne femme. Non, Suzie n’avait pas peur de ce qui pourrait bien se passer, mais il fallait qu’elle fasse comprendre à certaines personnes que le sang n’y est pour rien dans la personnalité et dans le caractère. C’est l’éducation et la vie qui nous apprend à vivre et à être. Elle regarda alors son jeune ami. Elle se devait le protéger, toute sa vie s’il le faudrait. Malgré son sang impur.
Puis, il ne comprenait rien ce fichu gosse !

« Ecoute Alix. Non, c’est non. Et en aucun je compte préparer mon attaque. Lorsqu’on prépare, on s’imagine toujours ce qui va se passer, et si ça ne se passe pas comme ça, on finit déçu et détruit. J’agirais avec spontanéité, crois moi. Mon coups ne sera pas si prémédité que cela. C’est pourquoi tu ne seras pas à mes côtés à ce moment-là. Alors sois gentil s’il te plaît. N’insiste pas. »

La conversation, était, du moins pour Suzie, maintenant close. Les deux jeunes gens devaient à présent parler de tout et de rien, comme si l’activité secrète de la bibliothécaire n’existait même pas. Oui, il fallait faire semblant, ça vaudrait mieux.
L’heure de manger ? La brune n’avait pas vu le temps passer, avec toute cette histoire. Oui bien sûr. La mangemorte voulait finir la soirée comme il se devait. Au fameux restaurant, après tout, une invitation, ça ne se retire pas, et ne se refuse pas n’est-ce pas ? Surtout pour une histoire de sang-pur, de mages noirs itout itout.
La jeune femme prit alors Alix dans ses bras, pour ensuite l’aider descendre du fauteuil. Oui, il était grand temps de quitter la bibliothèque, du moins pour ce soir. Non, Suzie n’allait pas partir, elle n’en était capable, pas aussi lâchement que ça tout de même. Elle marcha alors, sans rien dire, jusqu’aux portes de la bibliothèque, accompagné d’Alix. Arrivée à l’entrée, elle se tourna vers le jeune garçon.

« Je n’habite pas très loin d’ici. Je serais donc au restaurant dans trois quart d’heure à peu près. Ca va aller pour rentrer, tu veux un taxi ? »

D’ailleurs, en voilà un qui arrivait, la brune leva doucement sa main droite, et la voiture s’arrêta. Alix le prenait seulement s’il avait envie. La brune se baissa alors légèrement et embrassa sur la joue son frère de cœur. C’est seulement là qu’elle remarqua un léger changement dans les cheveux du garçon. Tout à l’heure, ils semblaient légèrement plus longs. Ses yeux aussi. Suzie ne put s’empêcher de lancer un soupir de surprise. Elle devait rêver, vraiment. Elle ne sut quoi dire. La couleur des yeux avait véritablement changé, et les cheveux étaient un peu plus courts. Elle cligna des yeux, puis finalement, elle se tut. Elle garderait ce sujet là pour la soirée. Ils avaient tout le temps. Elle ébouriffa alors les cheveux du garçon et se retourna, prenant la route pour rentrer chez elle.
Ses talons claquèrent sur le pavé, elle ne se retourna qu’une seule fois, un petit sourire aux lèvres. Elle avait trois quart d’heure pour se faire un peu jolie. Elle rentra alors dans son petit manoir. La tête pleine de pensées, plutôt étranges.

[Valàà. J’ai fais bouger Alix, j’espère que ça ne te dérange pas, sinon, je j’éditerais. Si tu veux tu peux ouvrir le prochain sujet ]

[HJ: aucun souci ma Louloute ]

-Pfft

Oui oui... A l'instar d'une jeune adolescente, Alix était très susceptible; et c'était bien adolescente avec un e qui définissait le caractère un peu capricieux du mannequin; parfois même précieux; seule son éducation rigide mais juste réduisait l'allure de princesse qu'il aurait pu avoir. En effet le garçon n'avait jamais eu l'air méprisant ou condescendant et son petit air de gamine vexée était plus charmant qu'agaçant au final. Cependant le sorcier n'avait aucune envie d'être mignon, il espérait vraiment être convainquant en croisant les bras et en levant la tête bien haut sur le côté, fermant même les yeux pour souligner son expression de mécontentement. Cependant le sujet était clos et Alix le savait, c'était d'autant plus énervant de savoir qu'il n'avait plus aucun moyen de riposter et qu'une fois de plus Suzie-Lou, têtue et intransigeant avait gagné.

« Je n’habite pas très loin d’ici. Je serais donc au restaurant dans trois quart d’heure à peu près. Ca va aller pour rentrer, tu veux un taxi ? »

-Non, j'irai à pieds, j'ai besoin de faire un peu de sport

Fit-il en songeant que marcher pour penser ou oublier tout ce qui venait de se passer ne lui ferait pas de mal; éliminer la barre de chocolat avalée et anticiper les calories qu'il allait prendre en mangeant au restaurant ce soir faisait aussi parti de ses objectifs; pour se rendre là-bas, à cause du manque de temps le jeune sorcier prendrait un taxi mais pour aller chez lui, il avait vraiment besoin de marcher un peu; la brise retombant légèrement était assez légère et fraîche pour être qualifiée d'agréable bien que le fait qu'elle le décoiffe l'énerve en général.

Alix regarda la jeune femme s'éloigner doucement, se retourner et lui offrir un sourire; non elle ne s'enfuyait pas et oui, le métamorphomage la reverrait ce soir au repas. Il était rassuré et effrayé d'un autre côté. La cacher ne serait-ce que trois quart d'heures le temps de se préparer pour un repas au lieu de se précipiter à la police magique n'était-ce pas là un crime impardonnable? Le sorcier poussa un léger soupir; la situation était affreuse, le jeune mannequin se sentait très mal à l'idée de trahir une amie mais de laisser courir une ennemie dans les parages pour lui permettre de passer son épreuve et de torturer quelqu'un. Le fait que Suzie- Lou puisse le venger de la présumée mangemorte avait un peu calmé sa colère et son ressentiment mais tout de même! Le questionnement qui l'envahissait n'avait rien de reposant; le modèle sentait de nouveau l'angoisse l'étreindre, le fatiguer et dévorer toutes ses réserves d'énergie. Avant que cela ne se produise le sorcier esquissa quelques pas rapides après avoir jeté un regard neutre à Suzie-Lou; son sac à demi-posé sur l'une de ses épaules se balançait au rythme de son pas rapide comme si marcher vite pouvait lui permettre de fuir ses pensées... Morale civique ou personnelle? Laquelle devait gagner?

Il tourna au coin de la rue, passant furtivement tel une ombre qui a peur de se faire remarquer; courant même un peu lorsqu'un homme ne faisant pas attention à sa personne accéléra le pas, sans doute en retard pour un rendez-vous. Oui le traumatisme était bien là, resté ancré au fond de lui et chaque pas nerveux d'une personne inconnue un peu trop proche de lui le faisait accélérer ou se mettre en position défensive. Suzie-Lou ferait-elle du mal aux gens dans les petites ruelles en temps que mangemorte?

[HJ: c'est très court mais c'était pour conclure donc^^Je crée la suite si tu veux]