Adossé contre un arbre, les écouteurs collés contre ses oreilles, Jeremy écoutait un air de musique folk tout en se roulant une cigarette. De temps à autre, il relevait la tête et observait les jeunes étudiantes à travers le verre teinté de ses lunettes de soleil. L’étoile était si flamboyante ce jour là que ces demoiselles avaient décidé de laisser tomber leurs robes et autres jupettes pour dévoiler leurs jolis bikinis. Et bah voyons ! Déjà qu’il était difficile pour le blond de faire ses devoirs en tant normal, ces nouvelles conditions de travail ne risquaient pas d’arranger les choses.

Jeremy lança un regard dépité à ses feuilles de parchemin éparpillées sur l’herbe puis il les rangea dans sa sacoche en soupirant. Ce ne serait pas non plus ce jour là qu’il allait rattraper ses mois de retard dans chaque matière. Tant pis. Le soleil était bien trop lumineux pour ne pas en profiter.

Allumant sa cigarette avec sa baguette, Jeremy inspira profondément jusqu’à ce que la fumée lui emplisse les poumons puis il bloqua sa respiration au niveau de sa gorge. Ouvrant alors la bouche en forme de O, il expulsa des petites quantités de fumée afin d’en former des ronds élégants qui tournoyaient dans les airs. Pas encore complètement satisfait de son résultat, l'Ecossais ramena une nouvelle fois sa clope à ses lèvres quand il sentit quelque chose dans sa nuque. Il reconnu instantanément la forme d’une baguette mais ne broncha pas pour autant. Si la personne en question avait voulu lui faire du mal, elle l’aurait déjà fait.

Prenant son temps, il aspira de nouvelles volutes de fumée et tourna sa tête jusqu’à reconnaitre le visage familier de Saya. Celle-ci ne tarda pas à briser le silence en le qualifiant de « gueule d’amour » ce qui fit sourire Jeremy. Retirant ses écouteurs de ses oreilles, il se rapprocha d’elle.

« Pas vraiment », déclara-t-il finalement d’un air désinvolte tout en prenant soin de lui souffler sur le visage toute la fumée qui se trouvait encore dans ses poumons en guise de revanche. « Avec un pantalon et une chemise, c’est un peu difficile tu ne crois pas ? »

Vêtu d’un vieux jean délavé et d’une chemise blanche froissée, Jeremy ne s’exposait pas vraiment aux rayons du soleil.

« M’enfin, si tu insistes… » ajouta-t-il en déboutonnant quelques boutons de sa chemise avec une lenteur exagérée.

Observant la jolie brune avec discrétion, il réalisa à quel point cela faisait des lustres qu'ils ne s'étaient pas reparlés. Cela datait surement de la mémorable soirée tropicale qui était entrée dans les annales de l'histoire de l'Université dans la catégorie de la plus grande soirée de débauche jamais organisée en ces lieux.

« Et bien ma beautée, ça fait longtemps ! Tu vas finir par me faire de la concurrence pour le trophée du plus grand sécheur de cours de l’année ! Même si je me doute que tes raisons ne sont pas les mêmes que les miennes… Ah au fait tu en veux ? »

Il lui tendit la cigarette qu’il avait à moitié fumée tout en baissant légèrement ses lunettes sur son nez, laissant apparaitre ses yeux noisette pétillant de malice.

Saya ne savait pas pourquoi elle appréciait la compagnie de l’apprenti Médicomage, alors qu’elle détestait les autres du premier regard, avec ce garçon, cela avait été différent, elle lui avait laissé sa chance. Peut être parce qu’il était le seul à ne pas avoir peur d’elle –ou en tout cas le cachait bien , à ne pas la juger, à ne pas la prendre qu’avec des pincettes. Au fond, Saya savait bien qu’elle détestait être considérée comme une chose bizarre, un animal sauvage à manipuler avec soin pour ne pas se prendre un retour de flamme plutôt dangereux. Lui, ce petit blond du même âge qu’elle, du haut de ses vingt ans, il la traitait comme n’importe qu’elle autre personne. Bien sur, cela aurait pu être vexant de ne pas avoir le moindre traitement spécial, mais la mangemort aimait cette sensation, celle d’avoir quelqu’un à ses côtés qui lui laissait sa chance. Une personne qui savait sans mal faire impasse sur tous ces petits –mais nombreux, défauts. Sa froideur, son arrogance permanente, et sa remarquable facilité à se payer la tête des autres.

De plus, et c’était plutôt rare –le jeune Aiken pouvait d’ailleurs s’en vanter, ce jeune homme la faisait rire. Peut être pas au point d’en rigoler ouvertement, mais juste, à l’entente de ses idioties, d’esquisser un sourire amusé. Alors qu’elle fuyait depuis longtemps les rapports sociaux avec d’autres pour s’éviter des choix trop dures et des peines trop lourdes, voilà que ce stupide blond arrivait avec ses gros sabots et ruinait toute son entreprise. D’un côté, elle était heureuse de se trouver un compagnon pour remplir agréablement ses heures perdues, mais elle redoutait de trop se lier à lui, au risque d’en souffrir. Le doute la saisissait. Quelque chose qui ne s’était jamais produit auparavant l’interpella : sa conscience. Et si une autre attaque était menée à l’UMA, et qu’elle se trouvait face à un choix tel que servir le maître ou sauver son amitié, que choisirait-elle ? Si on lui demandait de tuer cet apprenti play boy, y arriverait-elle sans ciller, sans éprouver la moindre tristesse ? Elle ne le savait pas. Pourtant, elle préférait ignorer cette question, qui trouverait sûrement une réponse le moment venu.

Sortant de ces pensées juste à temps pour voir Jeremy faire l’idiot une fois de plus, elle ne pu se résoudre à faire autrement qu’à entrer dans son petit jeu, dans lequel elle même était plus douée.

- Tu devrais savoir –depuis le temps, qu’avec moi on ne fait jamais les choses à moitié Aiken… souffla t-elle d’une voix mielleuse et sensuelle à outrance, supprimant les derniers centimètres qui les séparait.

D’une main elle continua de déboutonner la chemise du beau blond, de l’autre, elle caressa doucement sa joue droite, tout cela sans le quitter des yeux, le fixant étroitement de ses pupilles sombres et froides. Il l’avait provoquée, et il allai comprendre que ce n’était pas forcément une bonne chose de jouer avec une mangemort. Lorsque tous les boutons furent enlevés, elle fit glisser la chemise le long des bras du Médicomage, caressant ses épaules aux passages. N’importe qui les surprenant dans cette position aurait pu se demander ce qui se passait ! Mais Saya n’y pensait pas. Continuant son manège, elle posa ses lèvres sur celle du blond, emprisonnant sa lèvre inférieure avec une douceur et une légèreté dignes d’un souffle de vent. Elle termina son petit jeu en griffant –une façon de se venger du nuage de fumer qu’elle s’était pris en plein visage, légèrement le torse nu de Jeremy. Légèrement oui, mais assez pour laissé perler une goutte de sang. Elle la recueillit du bout du doigt et la porta à ses lèvres. Tout cela dans une lenteur démesurée, sans le quitter du regard. Il avait voulu jouer, il avait gagné le gros lot. Peut être avait-il trouvé la jeune femme effrayante… Il n’était pourtant pas au bout de ses surprises.

- Je mettrais ma main droite au feu que mes ennuis ont été bien plus coriace que les tiens… marmonna t-elle plus pour elle même que pour Jeremy, bien qu’elle est volontairement parlé fort pour qu’il l’entende. Bien que je ne mette pas en doute ton existence palpitante… conclut-elle, ironique.

Elle saisit la cigarette, suspicieuse, n’ayant jamais goûté un truc que tel que celui là. Elle porta la clope à ses lèvres et tira doucement avant de recracher un petit nuage de fumée, esquissant une légère grimace.

Quand elle ajouta d’une voix exagérément mielleuse qu’elle ne faisait pas les choses à moitié, Jeremy se demanda ce qu’elle entendait par là. La réponse s’imposa d’elle-même quand Saya avança sa main vers sa chemise jusqu’à en déboutonner les boutons cachant encore le torse nu du blond. Dérouté par cette manière d’agir si directe, il la laissa faire sans mot dire, se demandant jusqu’où elle aurait le culot d’aller. Cette situation était à la fois franchement intimidante mais aussi terriblement excitante. Intimidante à cause du fait que Saya agissait en plein milieu de journée, dans le parc de l’université, à la vue de tous, sans se soucier de se faire repérer. Mais aussi excitante car ce n’était pas tous les jours qu’une charmante demoiselle prenait les devants avec autant d’assurance.

Il apprécia la caresse sur la joue et le contact délicat sur ses bras et ses épaules. Le meilleur fut cependant le baiser très sensuel qu’elle lui donna. Il le dégusta avec plaisir tout en gardant ses yeux plongés dans les siens pour ressentir le désir qu’il avait évoqué en elle. Il était sur le point de répondre à son baiser quand une petite piqure le fit se reculer brusquement de sa partenaire improvisée. Cette sournoise brunette avait osé le griffer jusqu’au sang !

« Hey ! Alors ça non je ne te le permets pas ! » déclara-t-il en lui attrapant le poignet, soucieux de retrouver un peu de sa virilité afin de reprendre le contrôle de la situation. « Par contre pour le reste, ça peut se négocier… »

Il avait dit la dernière phrase avec douceur, tout en relâchant la pression pour lui redonner sa liberté. Quand elle le nargua sur les joies de son existence, il sourit en repensant à la trépidante année qu’il venait de passer.

« Détrompes toi ma vie est plus que passionnante, commença-t-il avec une certaine ironie. « Entre les soirées passées seul avachi dans un fauteuil une bouteille vide à la main, les cours dont je n’ai rien retenu car je dormais les ¾ du temps et mes journées de vacances consistant à livrer des colis à des saintes nitouches de sang pur je crois que peux rivaliser avec toi non ? »

Le ton qu’il avait employé prouvait qu’il ne fallait pas le prendre au sérieux. C’était dans son tempérament de répondre toujours à côté des questions, en prenant un ton plus léger. Entre temps, la jeune Saya avait fini par accepter sa proposition et s’était décidée à porter à ses lèvres la cigarette offerte par le blond. La grimace qui en résultat prouva son inexpérience dans le domaine ce qui fit rire l’étudiant. Reprenant la cigarette et la coinçant entre ses lèvres près de la commissure des lèvres, il regarda un instant autour de lui pour s’assurer que personne ne s’était aperçu de leur manège puis orienta à nouveau son attention sur Saya.

« Et bien… le moins qu’on puisse dire, c’est que tu n’y vas pas par quatre chemins… c’était en quel honneur ? Pour fêter nos retrouvailles ? Ou parce que tu viens enfin de réaliser que je suis un mec irrésistible et que tu es complètement folle de moi ? »

Il accompagna ses paroles d’un petit clin d’œil malicieux tout en passant ses mains dans ses cheveux blonds à présent en bataille pour en retirer les brindilles d’herbes éparses qui avaient élus domicile.

Saya appréciait pleinement sa première victoire. Première oui. Vous pensiez vraiment qu’elle allait s’arrêter en si bon chemin ? Dans ce cas, c’est que vous la connaissez vraiment mal… Avoir le contrôle sur quelqu’un était pour la jeune mangemort quelque chose de très jouissif, et c’était exactement ce qu’il se passait à cet instant, le jeune Aiken était totalement sous son emprise. Son corps était à la merci des mains fines et agiles de la brunette (qui, soit dit en passant, n’étais pas sournoise du tout !). Contrôler la situation ? Elle adorait. Elle prenait un malin plaisir à torturer les gens sans pour autant aller plus, les laissant tomber au dernier moment, histoire de leur faire croire à des choses qui n’existeraient que dans leurs rêves les plus fous. Le beau blond ne parut, cependant, pas grandement apprécié la petite marque animale qu’elle lui avait offerte. Il la saisit par le poignée avec fermeté, ce qui, tout d’abord, étonna la brune qui ne s’attendait à ce qu’il prenne le dessus, mais elle finit ensuite par trouver agréable qu’il ne soit pas aussi impuissant et immobile qu’elle ne l’avait pensé. Il exprima son mécontentement avant de retrouver sa douceur naturel en lui faisant des propositions tendancieuses, propositions qui ne firent qu’augmenter le désir de la jeune femme. Elle sourit malicieusement, le fixant encore et toujours.

- Oh… Monsieur est fragile à ce que je vois… Peut être que je trouverais d’autre "points sensibles" si je m’applique bien… souffla t-elle à son oreille d’un ton remplit de sous-entendus, tout en posant de nouveau sa main sur son torse.

Saya pensait que le blond se braquerait ou se vexerait à l’entente des mots volontairement vexants qu’elle lui avait adressé à propos de sa vie "extraordinaire", mais il n’en fit rien. Ce qui prouvait qu’elle ne le connaissait pas encore assez bien pour se permettre d’anticiper ses actes et ses réactions, ou même tout simplement pour se permettre de le juger. Loin de s’énerver, il décida de prendre cela sur le ton de la plaisanterie, comme d’habitude. L’étudiante se demanda même s’il lui arrivait d’être sérieux parfois. Mais stop, l’heure n’était pas aux divagations, il fallait à présent écouter le brave petit médicomage se défendre et prouver que sa vie était très passionnante … Son explication conforta la brune dans son idée. La vie de ce jeune garçon n’avait rien d’enviable. Elle était plate, morne et sans joies aucunes, alors c’était bien sur par dévouement que Saya venait lui tenir compagnie et lui faire passer une heureuse journée :sifle: ! Mais… A propos de sa vie à elle… Etait-elle si bien pour qu’elle se permette de juger et critiquer celle des autres ? Elle était réduite à quelque chose qu’elle avait en horreur, réduite à un état total de servitude et de soumission ( ) face au Seigneur des Ténèbres, et il fallait avouer que ce n’était pas une partie de plaisir tous les jours. Elle choisit donc de ne pas répondre, laissant discrètement couler ce sujet, et espérant de tout cœur qu’il ne lui demanderait pas pourquoi elle jugeait sa propre vie trépidante au point d’en dénigrer celle des autres.

- Tu pourrais jeter cette chose immonde loin de moi … ? demanda t-elle en pointant du doigt la cigarette, gênée par la fumée grisonnante qui s’en échappait.

Il fallait avouer que cette chose était tout bonnement dégueulasse. Et encore, la mangemort ne savait pas qu’il s’agissait d’une invention moldue, et il valait mieux pour la vie du blond qu’elle ne l’apprenne pas ! Il lui demanda clairement la raison de ses agissements.

- Je suis obligée de me justifier ? Ose seulement dire que ça t’a déplu… se justifia t-elle dans un sourire mystérieux, à la fois aguicheur et provocateur. Si c’est le cas, je m’en excuse et te promet que ça ne se reproduira pas… Sinon, je ne garantie pas de la sécurité de ton corps pour les prochaines heures à venir.

Tout en disant ces mots, elle se rapprocha de nouveau du garçon, laissant pourtant quelques centimètres entre eux et le fixant d'un air de défi, l'air de dire : "approche si tu en as le courage".

« Quand j’aurais fini oui, mais pas avant », déclara Jeremy tout en faisant exprès de consumer ce qu’il restait de sa cigarette avec une infinie lenteur.

Si elle avait cru qu’il allait céder aux moindres de ses caprices, elle se mettait le doigt dans l’œil. Autant il pouvait être sympa avec n’importe qui, autant il n’acceptait pas qu’on lui donne des ordres. Quand il avait décidé de faire quelque chose, il le faisait jusqu’au bout. Et là en l’occurrence il avait décidé de finir entièrement cette cigarette alors ce n’était pas elle qui allait l’en empêcher. Surtout que pour le moment la situation lui échappait complètement alors il se devait d’imposer lui aussi des limites rapidement.

Quand il lui demanda en quel honneur elle lui avait littéralement grimpé dessus, la malicieuse se déroba et lui retourna une question en guise de réponse.

« Ah mais je n’ai jamais prétendu le contraire », répondit Jeremy en souriant, ne pouvant pas nier que ce rapprochement avec la belle brune avait été agréable.

En même temps quel mec sur terre pourrait se plaindre qu’une séduisante demoiselle s’offre à lui en moins de cinq minutes ? Jeremy était bien conscient que ce genre de situation était assez inédit et ne se reproduirait pas de sitôt en cas de refus. Ce n’était pas la première fois qu’une fille prenait les devants avec lui mais c’était la première fois que les choses allaient aussi vite. Lui qui s’impatientait souvent de la lenteur des filles à se décider, le voilà qui se trouvait lui-même face à un choix qu’il n’avait encore jamais eu à faire. La situation était vraiment embarrassante ce qui le mettait profondément mal à l’aise. Si encore il n’avait rien eu depuis des mois, la décision aurait été vite prise. Mais là le problème était qu’il était sur trois filles en même temps. Tout d’abord Mercedes avec qui il avait vécu des moments intimes en allant lui livrer un colis mais surtout sa rencontre avec Ella dans la piscine. Même s’il refusait de se l’avouer, cette fille avait bien réussi à lui faire tourner la tête. Cela dit, d’un certain côté il ne lui devait rien. Il n’était pas du genre à s’engager et à jurer fidélité vu son caractère impulsif. Mais de l’autre c’était assez étrange de s’imaginer avoir des rapports intimes avec une autre fille seulement quelques jours plus tard… Si Saya avait été laide et ennuyeuse, il n’aurait pas hésité à l’envoyer balader avant qu’elle ouvre la bouche. Mais malheureusement Saya était entreprenante et provocante, ce qui ne le laissait pas indifférent. Avec son joli minois et son sale caractère, elle avait de nombreux atouts pour lui plaire.

« Il va donc falloir que je surveille mes arrières si je comprend bien ? » répondit-il d’un ton léger.

Puis il jugea qu’il valait mieux lui expliquer tout de suite ce qui le mettait mal à l’aise avant d’aller plus loin avec elle.

« Pour être honnête Saya, je ne sais pas trop où j’en suis en ce moment. Je suis à la fois tenté d’aller plus loin avec toi, car il faut avouer que tu es une fille attirante, mais d’un autre côté je ne sais pas si ce serait très raisonnable, vu ma situation actuelle avec la gente féminine…Je suis un peu perdu… »

Il se tût, trouvant soudain qu’il avait l’air stupide avec ce genre d’explications dont il n’avait pas vraiment l’habitude. Allait-il finir par craquer ou non ? La question restait encore un mystère dans son esprit…

Malgré l’effort qu’elle avait fourni pour effectuer une demande plus que polie, il se braqua et refusa tout net de s’en séparer avant de l’avoir fini, exagérant exprès sur la lenteur. La brune prit une grande inspiration pour se détendre, un sourire vint même éclairer son visage d’ordinaire si sombre. Après tout elle pouvait bien prendre sur elle pour une fois, cela lui ferait peut être du bien de se faire désobéir rien qu’un peu.

* Quelle galanterie... *

- C’était demander si gentiment pour une fois…, soupira t-elle, la mine boudeuse, ça m’apprendra à être aimable !

L’étudiant en Médicomagie semblait croire qu’elle cherchait à le dominer, le contrôler. En vérité, tout était relatif. Même si elle essayait de prendre le dessus par divers moyen, elle ne serait en aucun cas permis de lui donner un ordre sans bonne raison. Elle connaissait plus que bien la fierté masculine pour y avoir souvent eu affaire et pour en avoir souvent fait les frais de par le passé ! Elle savait qu’il fallait leur laisser une part d’indépendance, histoire qu’ils se sentent important et qu’ils aient l’impression de contrôler la situation… Aussi elle préféra ne pas insister sur le sujet. Après tout, s’il voulait s’emplir les poumons de cette fumée immonde, c’était son affaire. Changeant de sujet, il lui s’il allait devoir surveiller ses arrières.

- Tes arrières je n’sais pas… Tes devants beaucoup plus …, enchaîna la brune sur le même ton que son interlocuteur.

Malgré tout ce qui s’était passé depuis le début de cette rencontre, le blondinet semblait hésitant, voir même un peu tendu à cause de la situation. Il finit, après quelques minutes de silence, par cracher le morceau. Après lui avoir dit qu’il avait envie d’aller plus loin et qu’elle était attirante, il avoua qu’il était perdu en ce moment avec les filles et qu’il doutait que cela soit raisonnable. Saya se retint de lever les yeux au ciel. Elle ne voyait pas ce que la raison venait faire ici, et elle ne put s’empêcher de le faire remarquer.

- Où est la raison dans cette histoire ? Mais je comprend très bien ton problème Aiken, on ne peut pas tous avoir une conscience muette… Je ne veux pas te forcer la main, ce n’est pas mon genre…, commença la brune, faisant mine de se résorber. Mais… Avant tout, laisse moi faire une dernière chose…

Sans un mot de plus, la jeune étudiante s’approcha une dernière fois du garçon, posant ses mains blanches de part et d’autre de son torse toujours nu, et le poussa doucement contre l’arbre le plus proche. Tout cela, et même si ça peut paraître étonnant je vous l’accorde, sans la moindre animosité ou sauvagerie, mais tout de même un brin de fermeté tellement douce que ça n’aurait en aucun cas pu être assimiler à de la violence. Sa main gauche glissa doucement le long de son torse pour finir sa course endiablée dans la cambrure de son dos, alors que l’autre était sans ménagement venue se loger sur sa nuque afin que la brune puisse l’attirer à loisir contre elle. Puis, sans lui laisser le temps de manifester accord ou désaccord, elle l’embrassa de nouveau. On était à présent bien loin du baiser qu’elle lui avait volé un peu plus tôt. Celui-ci était bien plus passionné, brûlant d’un désir sulfureux et indomptable. Sentant que le souffle venait à lui manquer, elle dériva des lèvres charnues du beau blond pour s’attaquer au cou de celui-ci, avant de finir son chemin près de son oreille. Elle lui mordilla doucement le lobe avant de susurrer d’une voix douce :

- J’espère que tu me pardonnes…

Quand Saya leva les yeux au ciel suite à sa confuse explication, Jeremy réalisa à quel point il avait dû être ridicule. Les mots étaient sortit tout seul de sa bouche sans qu’il ait vraiment eu le temps d’y réfléchir. Lui qui était tout sauf raisonnable, comment avait-il pu proférer ce genre de paroles naïves digne d’un adolescent de 15 ans ? Depuis des années il s’évertuait pourtant à afficher ses principes d’étudiant libre, insouciant et n’appartenant à personne. Mais à cause de cette fille qu’il avait rencontrée à la piscine la semaine précédente, tous ses beaux principes étaient partis en fumée. Il fallait absolument qu’il se reprenne en main le plus tôt possible afin de ne pas finir comme tous ces petits couples débiles se tenant la main devant la porte de la cafétéria. Un quelconque engagement avec une fille lui faisait horreur et il s’était juré de ne jamais en arriver à cette extrémité. Ou du moins pas avant ses trente ans. Quand on vingt ans, pourquoi se préoccuper de telles futilités ?

L’état d’esprit dans lequel était l’écossais le conduisit à se laisser faire quand Saya tenta une nouvelle fois de le séduire. Il n’y avait pas à dire, cette fille savait ce qu’elle faisait. Son expérience avec les hommes ne faisaient aucun doute tellement ses gestes semblaient calculés pour vous procurer du plaisir. Jeremy se sentait peu à peu céder à la tentation mais il n’avait plus la force de résister. Il avait même l’intention d’en profiter un maximum, histoire de se prouver qu’il n’avait pas changé et qu’il était toujours aussi volage. Il apprécia particulièrement sa caresse dans son dos et le baiser passionné qu’elle lui donna. Le meilleur resta cependant sa remontée jusqu’à son oreille qui lui procura des frissons savoureux.

« Tu m’as surtout convaincu là… » répondit-il le souffle court quand elle lui demanda pardon pour son audace.

Les yeux fixés sur les lèvres charnues de la demoiselle qui le regardait avec un air de défi dont il savait la teneur, il s’avança vers elle. Il ne résista pas tout d’abord à poser ses lèvres sur la peau blanche de son cou qui sentait délicieusement bon. Une sorte de mélange de vanille et de fruits exotiques. Puis, remontant à sa bouche, il s’en empara avec envie, goûtant avec délice cette saveur particulière. Son baiser se fit profond et chargé de désir. Ne laissant pas à sa partenaire le temps de respirer, il dévora sa bouche avec ardeur tout en glissant ses mains le long de ses vêtements.

Puis, n’en pouvant plus, il l’attira contre lui et laissa son corps fiévreux parler pour lui. Sa bouche n’avait pas quitté celle de la brune, savourant chaque parcelle de ses lèvres pulpeuses et de sa langue avide. Il décida tout de même de faire une pause avant de reprendre, histoire de la laisser reprendre sa respiration et voir si elle était toujours d’accord.