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 On a des choses à se dire [PV Isaac]
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MessageSujet: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyVen 3 Avr - 18:04:59

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Isaac,

Je dois te parler au plus vite. 11H00 à la fin des cours près du grand chêne dans le parc. Il fait trop froid pour les autres élèves, personne ne va par là, de toutes manières, ils préfèrent le lac.

Son coeur s'était serré lorsqu'il avait envoyé la petite missive à Isaac; un bout de parchemin plié en 1000 morceaux, craignant évidemment que quelqu'un ne la lise. Par chance le métisse était tout près de son comparse pendant le cours de sortilèges et enchantements, ultime classe du vendredi puisque ni l'un ni l'autre n'étaient inscrits en étude de moldus. Ils auraient ainsi toute l'après-midi pour parler. Sans compter que le lendemain une sortie au pré-au-lard était prévue...Ainsi, si Alix ressortait "victorieux" de son dialogue avec l'autre Serpentard, ils pourraient profiter de cette fin de semaine. Lundi soir, Isaac avait trouvé le jeune mannequin évanoui dans la salle de bain, la blessure de sa cuisse s'étant rouverte. Le préfet avait cru que ce dernier avait fait exprès, chose que Alix lui avait démenti, finissant par lui dire la vérité, appuyant ses paroles d'une preuve sagement rangée dans sa poche de manteau: une lettre à donner aux professeurs pour les prévenir qu'il avait été agressé et que non, il n'avait pas perdu la tête et ne cherchait pas à se faire du mal soi-même. Même sans la lettre, Isaac l'avait cru, chose que le garçon avait énormément apprécié... La suite des événements l'avait un peu dépassé. Le préfet avait lancer une blague concernant la douche, ce à quoi avec affront, le jeune sorcier avait répondu, arguant qu'il ne l'accompagnerait pas là-bas. Isaac dont tout le monde connaissait l'orientation sexuelle depuis sa danse avec Orion et quelques autres preuves l'avait embrassé sur les lèvres et le pauvre Alix était resté tout bête.

Le reste de la semaine avait été assez étrange. Parfois lorsqu'ils se retrouvaient seuls, pas souvent mais juste pendant un intercours, sans même le rechercher, pendant 5 minutes il était arrivé qu'ils s'embrassent de nouveau...Juste du bout des lèvres comme les deux gosses de 13 ans qu'ils étaient. Depuis; le métisse ne s'était jamais posé de questions, laissant les autres avoir de l'avance sur lui, connaissant avant sa propre personne, ses goûts en matière d'amour. Maintenant, de plus en plus le sorcier se demandait s'il n'était pas homosexuel. Un baiser n'avait pas pu définir cela, ni deux...Mais 4 ou 5 que le garçon avait apprecié, sans compter les frôlements à peine discrets de Isaac sur ses hanches sans chercher plus, il y avait de quoi doute. Surtout quand en plus...Il savait pertinnemment ne pas supporter les filles. Au début bien sûr Alix avait pensé que c'était juste parce qu'il était trop jeune, que l'amour, pour lui, c'était un truc de grands. D'ailleurs l'adolescent y songeait encore, hésitant un peu tout de même...Une semaine ne pouvait pas définir une chose si importante qui changerait sa vie. Il se cherchait en fait...

Cependant le métisse avait une idée derrière la tête depuis deux ou trois jours. Il appréciait de plus en plus la présence du préfet, comme n'importe quel enfant excité à la découverte de ce que l'on appelle "l'amour". Pas celui avec un grand A...Mais celui des adolescents: pendant lequel on se découvre, on se sent content "d'appartenir" à quelqu'un et de faire comme les grands. Sans compter que de cette façon, il serait fixé. Alix était bien sûr aussi excité qu'une puce intérieurement depuis ce matin où il avait prit sa décision, mais il ne le montrait pas. Inutile de préciser également que l'adolescent avait très peur de leur entretien, enfin déjà il fallait que Isaac daigne venir. C'était un peu comme si sa vie se jouait. Oui c'était exagéré mais après tout, ceux qui découvrent l'amour étaient tous comme ça. Le jeune sorcier comprenait mieux maintenant les filles qui rongeaient leurs ongles en parlant d'une voix hâchée, quasi en sanglots lorsqu'il s'agissait d'un garçon qui préférait une autre...Lui ne supporterait pas que Isaac lui dise non, pourtant il fallait bien s'y préparer malgré les apparentes bonnes dispositions de ce dernier duquel il s'était beaucoup rapproché en une semaine.


Voyant finalement Isaac venir de loin, le jeune sorcier se rassit de manière plus confortable, attendant avec impatience que sa silhouette se dessine de manière plus claire au fur et à mesure que le Serpentard approchait. Il lui semblait que sa situation était plus dure encore que celle d'une fille voulant déclarer son amour à un garçon parce la sienne, justement, de déclaration, sortait de l'ordinaire. Isaac n'était pas une fille et l'adolescent s'apprêtait à faire un pas de plus vers les réponses qu'il cherchait; regrettant presque maintenant de "s'enfoncer" là-dedans, de vouloir trouver cette réponse déjà connue en lui au lieu de la renier. Ca allait encore lui attirer des problèmes ça...Mais bon, on ne pouvait pas s'ignorer non plus, surtout à Treize ans lorsque ça vous tombait dessus comme ça sans que vous puissiez vous "défendre"...Parce qu'ignorant tout, vous étiez soumis, dompté par ces sentiments que vous ne connaissiez même pas justement. Il n'y avait aucun autre moyen de les apprivoiser eux, et que ce ne soit plus le contraire: leur obéir dans un premier temps pour mieux apprendre ce qu'il se passait. Douce ironie, cercle vicieux.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptySam 4 Avr - 0:14:46

Le minuscule bout de parchemin était arrivé entre ses mains. Isaac l’avait déplié sans surprise. Il l’attendait, et l’espérait. Un soulagement mêlé d’une vague appréhension ponctua sa lecture. Ils devaient se parler, clarifier leur situation, c’était évident, mais où cela devait-il les mener ? Isaac n’avait pas réfléchit lundi soir. La nuit, l’intimité du dortoir, la fragilité passagère d’Alix avaient rendu le rapprochement facile. Curieux, attiré par le corps tout juste sorti de la douche du jeune garçon, sa peau fraîche et fruitée, il n’avait pas beaucoup hésité avant de l’embrasser. Pour lui, il s’agissait d’une simple expérience, d’un caprice passager. Cela signifiait-il qu’ils étaient ensemble ? La notion du couple était encore très floue dans sa tête. Lorsque Précieuse l’avait embrassé l’année passée, il n’avait pas osé revenir vers elle le lendemain. Ils ne s’étaient rien dit, puis en avaient conclu, quelques semaines plus tard, qu’ils étaient ensemble puisqu’un baiser avait scellé le pacte entre eux. Ce n’était pas compliqué. Seulement, cet état posait une nouvelle question : Que doit-on faire avec sa petite amie ? Isaac avait contourné cette grave interrogation. Il se mettait parfois à côté de la jeune fille en cours, l’embrassait rapidement le matin s’il n’arrivait pas à l’éviter, et cela suffisait à faire d’eux le couple en vogue des Serpentard de troisième année. C’était précisément pour cette raison qu’il avait entamé une relation avec sa collègue préfète. Tous deux le savaient et misaient sur l’union par intérêt. Or, les choses se passaient différemment avec Alix. Le garçon lui plaisait, indéniablement. Une gêne retenait le sujet qui les préoccupait, mais cela ne leur empêchait pas d’échanger quelques baisers à l’écart des autres élèves. Sans l’avouer, Isaac avait parfois provoqué leur solitude en trainait des pieds sur le chemin du prochain cours. Le prétexte ? Il n’avait aucune envie de voir la sale tête du professeur. Bien sûr…

Il était un peu perdu. Il profitait, regrettait de ne pas déployer son affection avec plus d’évidence, songeait à l’agréable proximité du dortoir mais n’était pas certain de vouloir s’engager. Ne devaient-ils pas s’aimer ? Ses sentiments n’étaient pas définis. La nouveauté le happait, le grisait, lui donnait envie de continuer, mais il craignait de partir dans une histoire plus sérieuse que prévue. S’attacher à quelqu’un l’effrayait. Il tenait à sa liberté, et n’avait jamais partagé une grande complicité avec Alix. Entre eux, les gestes avaient dérapé. Ils se connaissaient mal, ils auraient dû tout arrêter et, pourtant, la tentation était trop forte. Son camarade voudrait-il continuer cette aventure imprévue ? Il l’espérait. Sa déception serait énorme s’il lui avait donné rendez-vous pour lui demander de ne plus le toucher. La découverte commençait à peine ! Ils ne s’étaient donné qu’un seul Vrai baiser ! Les autres avaient moins d’importance, mais, dans les couloirs, ils ne pouvaient pas faire mieux. C’était plus complexe voyez vous ? Ils avaient besoin de plus de temps. L’intérêt d’Isaac était essentiellement physique. Il espérait depuis plusieurs mois goûter aux lèvres, aux étreintes d’un garçon, et un charmant métisse s’offrait à ses plaisirs. Les petits mots tendres, les promenades mains dans la main ne le faisaient pas rêver. C’était un peu la honte non ? Il voulait juste s’amuser, essayer, recommencer, voir si la première fois était aussi douce que la seconde. Et si, dans le cas échant, Alix attendait une histoire plus romantique ? Ah s’il pouvait l’aimer… Ne serait-ce pas adorable et flatteur ? Son orgueil ne demandait qu’à recevoir, mais il savait qu’il n’avait rien à donner…

L’esprit secoué par un imbroglio de pensées contradictoire, Isaac avait accordé une attention très relative aux cours du professeur Flitwick. L’ennui des problèmes de cœur était qu’ils prenaient trop de place, et vous occupaient l’âme plus surement que les paroles de l’enseignant. Il en avait fait les frais tout au long de la semaine. Ce n’était pas en cherchant l’instant stratégique idéal pour obtenir son baiser du jour, ou en se demandant bêtement s’ils devaient se rapprocher ou non à la fin du prochain cours qu’il obtiendrait de bons résultats. Ses prouesses magiques avaient provoqué de belles catastrophes. Il s’était même raté en métamorphose, incapable de se concentrer convenablement. Ce n’était pas facile lorsque l’objet de votre trouble se trouvait dans votre classe. Mais ils allaient enfin en discuter. Alix avait pris la bonne initiative. A sa place, il n’aurait rien fait. Il ne savait que dire. La situation actuelle était délicate, mais elle pouvait se passer de mots. Cela l’arrangeait bien. Il laisserait le soin à son compagnon de prononcer les premières paroles, afin de garder sa position de force. Isaac refusait de s’exposer. Ce n’était pas à lui de craquer, de laisser entrevoir sa faiblesse, d’avouer que l’ambigüité de leur rapport le tourmentait doucement.
Dans le parc, l’air se réchauffait, et les élèves profitaient de la brise printanière avant l’heure du déjeuner. Alix souhaitait le voir à l’ombre d’un vieux chêne, là où la saison était encore glacée, à l’abri des regards indiscrets. Il se retrouva à l’heure indiquée, après avoir discuté avec Nathan pour donner une petite avance à son prétendant. Il lui semblait que sa gorge se nouait au fur et à mesure qu’il se rapprochait, mais il n’en laissa rien paraître. Il n’était pas dans ses habitudes de se trouver embarrassé. Tout irait mieux lorsqu’il connaîtrait les intentions du garçon. Le visage fermé, un peu trop peut être, il s’arrêta devant lui.


- Je suis là, dit-il simplement. Alors, qu’as-tu à me dire qui ne puisse attendre ?

Un petit sourire glissa sur ses lèvres. Il s’appuya nonchalamment contre le tronc de l’arbre. En apparence détendu, prêt à invoquer son cynisme habituel, Isaac fixa un regard interrogateur sur Alix. Puisqu’il avait réclamé cette rencontre, à lui d’ouvrir le grand débat qui s’annonçait.
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptySam 4 Avr - 2:31:45

Alix analysa la situation. Isaac était appuyé avec négligence sur le tronc d'arbre et son visage était définitivement fermé. Quelles conclusions le jeune Serpentard pouvait bien en tirer? Que l'endroit était glacé, qu'il frissonnait à cause de ses vêtements certes élégants mais trop léger et surtout qu'il avait fait le plus dur: amener son camarade ici. L'adolescent trouva la situation insupportable. Après la petite phrase du préfet le silence total était tombé entre eux, encore plus froid peut-être que le climat, d'ailleurs le métisse se demandait si ce n'était pas cela qui le faisait frissonner et non le temps dont il se fichait éperdument, le louant même au fond pour leur permettre un brin de solitude. Le garçon songea aussi à se lever, non l'herbe n'était pas mouillé mais ainsi, il devait lever les yeux pour regarder Isaac; ce qui donnait à ce dernier une position de domination un peu gênante. N'était-ce pas yeux dans les yeux que l'on était sensé faire sa déclaration? Enfin dans les livres ça se passait toujours comme ça...Mais ici, le dénouement serait-il si agréable que dans ces pages de roman que l'on avait envie de faire défiler pour regarder la fin, sachant pertinemment que l'on regretterait ensuite d'avoir sauter les étapes...N'ayant plus goût à lire les péripéthies en connaissant le dénouement heureux.

-Et bien...On ne se connaît pas tellement mais je crois qu'on s'est plutôt bien entendu, enfin moi en tout cas j'ai beaucoup apprécié...


Là il s'y prenait comme un manche à balai, et sûrement pas un éclair de feu. Plutôt un brossdur ayant séjourné quelques temps dans son placard, incapable de se rappeler comment battre des ailes et agissant comme un oisillon pour essayer de réapprendre à porter un attrapeur et le mener vers la victoire. Lui aussi pour avoir une chance d'y aller devait accepter la part de risque. C'était le jeu, c'était logique, mathématique...Si tu veux avoir une chance de gagner, accepte de prendre le risque de perdre.

-Et donc, pourquoi ne pas...
¡
Vaya dios ! Bon j'en ai marre de me la jouer vieux roman à l'eau de rose où ils tournent autour du pot pendant deux heures. Est-ce que tu veux sortir avec moi?

C'était dit...Le voilà revenu le Alix de toujours, prompt, franc et spontané. A voir maintenant si cela allait fonctionner. Sa phrase lui paraissait sonner faux bien qu'elle fut prononcé avec ardeur. En effet n'était-ce pas un peu étrange qu'un garçon demande cela à un autre camarade de sexe masculin? Au moins Alix serait fixé sur cette question qu'il se posait depuis le début. En effet il était probable que le fait que Isaac l'ait aidé ce lundi soir, qu'il lui prête attention, semble même apprécier sa présence pouvait le tromper. Son désir était uniquement d'être intégré et donc il se tromperait sur ses goûts? Non, le métisse ne pensait pas que ce soit cela car en le retranscrivant sur une fille, il se disait que jamais il n'en aurait embrassé une même pour entrer dans un cercle d'amitié. Enfin peut-être agissait-il de façon inconsciente, seul une intimité plus exarcerbée pourrait lui permettre de savoir si Isaac lui plaisait par influence de ce dernier ou parce qu'il était réellement homosexuel. A 13 ans on ne pouvait pas répondre à ça en une semaine. Ce fait était également très choquant, pas assez pour le faire reculer, empli de jeunesse et de fougue, de spontaneité aussi, c'était la seule chose qui lui sauvait la mise et lui avait permit de demander la chose à son comparse.

Sans force, vidé de toute énergie en se promettant de se pendre si jamais Isaac lui disait non et le reniait alors que leur amitié avait commencer à se développer. Le jeune mannequin resta assis contre le tronc d'arbre, bénissant intérieurement ce dernier en espagnol pour sa présence qui le soutenait, au moins physiquement. Il était gelé de la tête aux pieds en passant par le coeur. La peur grandissait en son être sans que son esprit trop franc ne parviennen à lui reprocher son imprudence. il aurait dû attendre qu'ils se connaissent mieux disait la logique, son impatience disait que non, c'était ainsi qu'il fallait réagir: au quart de tour afin de moins se torturer, au moins il serait fixer au lieu de tergiverser des heures et des heures sans dormir...Parce que mine de rien ces affaires de coeur ça vous torture sournoisement n'importe quel gamin de 13 ans qui hésite entre amitié et amour...Toujours cet amour d'adolescents qui se découvrent, pas celui des adultes, mais celui là d'amour était tout de même très fort et implicait beaucoup de choses. Surtout que Alix n'avait jamais eu de petite copine...Ou de petit ami en l'occurence. Il n'avait jamais pensé être atteint de cette maladie qui rendait les gens stupides, prompts à se tracasser pour quelque chose d'aussi anodin. Le jeune mannequin s'était même moqué intérieurement de ces couples s'embrassant sur les bancs à perdre haleine ou ces filles se demandant sans cesse si tel ou tel garçon les trouvaient à leur goût. Maintenant, étant dans leur position, oui il les comprenait. Et si son agence ne l'aurait pas tué en voyant le résultat, certainement, le métisse se serait rongé les ongles comme celles qu'il avait toujours trouvé greluches....
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyLun 6 Avr - 15:25:41

Sous le chêne, le cercle d’ombre se chargeait d’angoisses, d’indécisions partagées. Isaac n’avait pas l’air aussi touché que son camarade. Il n’avait pas l’impression de jouer une scène capitale de son existence. Elle était importante, et sa réponse définirait probablement la suite de l’histoire mais ne scellerait rien de définitif dans son esprit. Les premières amours s’envisageaient souvent avec un grand sérieux. Il ne croyait pas que ces relations avaient un avenir. Les gamines qui, enthousiastes, parlaient déjà de mariage le faisaient rire doucement. Lui, il avait le temps, et n’était même pas certain de vouloir d’une vie de couple bien rangée. Les sentiments étaient-ils nécessaires ? Il n’avait pas l’impression qu’il faille en éprouver pour embrasser quelqu’un et trouver cela agréable. Si Alix désirait poursuivre, il resterait avec lui, retrouverait cet état glorieux de garçon réservé. Ce serait officiel. Il pourrait le dire, l’annoncer aux autres, prendre le Serpentard dans ses bras au gré de ses envies, s’amuser des réactions des élèves, trouver une place nouvelle et privilégiée auprès d’une personne qui l’avait élu, en quelque sorte. Les perspectives ouvertes le séduisaient, rendaient son homosexualité plus frappante. Il aurait un amant bien à lui. Pourquoi n’en avait-il pas cherché un plus tôt ? Le rythme scolaire, ses petites guerres ne rendaient pas cette chose prioritaire. Son monde masculin tournait autour d’Emilien, d’Orion, du professeur Vawdrey, le temps d’une sortie, et de Grim, dont personne ne connaissait encore l’existence mais qu’il comptait bien revoir pendant les vacances de Pâques. Alix, ce camarade de classe qu’il avait toujours traité avec indifférence, était arrivé de façon assez inattendue, étendu sur le carrelage blanc de la salle de bain, tremblant, maculé de sang. Pouvait-il décemment refuser une aventure qui se présentait ainsi ? Originale et dramatique, que demander de plus ? Il se souviendrait longtemps de leur premier baiser. Ils avaient surmonté les dégâts causés par l’attaque d’une fanatique de sang Pur. La revanche était belle, il la prenait avec lui.

D’une voix hésitante, Alix rompit le silence. Le préfet le regarda à peine, retenu par les premières feuilles de l’année. Il ne s’y était pas trompé, cela ressemblait à une déclaration. Un pli ironique se forma sur ses lèvres. Le garçon s’emmêlait. Ses tournures, d’une affligeante banalité, étaient creuses, maladroites. Toute la gêne d’Isaac était retombée. Les difficultés de son compagnon l’amusaient. Il ne l’aiderait pas. Ce qu’Alix ignorait, c’était qu’un simple rendez-vous aurait suffit. Il serait venu, l’aurait embrassé plus longuement et l’évidence se serait passée de cet instant d’embarras. Il n’avait besoin que de gestes, aimait que les choses se fassent naturellement. Or, le mannequin se comportait comme un adolescent débutant. Il avait pensé que les mots donneraient plus de force à son propos, et le verbe lui faisait défaut. Tranquille, enfermé dans son mutisme, à l’abri des soucis, Isaac se laissait courtiser. Voir un garçon s’enfoncer à vos pieds pour vous posséder était terriblement complaisant. Le rôle inverse ne lui convenait pas. Il ne demandait rien et prenait ce qui s’offrait. Alix s’abandonnait à lui. Il pouvait le relever, ou l’achever, le ridiculiser, le briser. La tentation ne manquait pas. Lorsque l’on mesurait l’impact que l’on pouvait avoir sur le destin de quelqu’un il était facile de lui porter le coup de grâce, sans raison, parce qu’il s’était mis entre vos mains et que l’imaginer était drôle. Mais Isaac s’en garda. Depuis lundi soir, il avait cessé de mépriser son camarade. Il l’avait trouvé blessé et n’avait pas envie d’entamer sa fragilité.

Le garçon renonça très vite à ses belles paroles. Les dialogues à l’eau de rose leur allaient mal oui. Le préfet de Serpentard se démarquait pas son audace, sa franchise directe et dépouillé. Il se fichait des formes et ne s’intéressait qu’au résultat. Un « tu veux sortir avec moi ? » enfantin, classique, lui suffisait amplement. Avaient-ils besoin de s’en dire plus ? De se persuader tous les deux qu’ils étaient fait pour aller ensemble, qu’ils allaient vivre quelque chose de solide et d’intense ? Les prochains jours le diraient. Il n’était pas question d’attendre. A trop s’interroger, on ne faisait jamais rien. Il ne se projetait pas, vivait au présent et, pour lors, il avait très envie de rester avec Alix. La réflexion s’arrêtait là. Il se laissa glisser le long de l’arbre et s’assit à côté de son futur petit ami.


- La question est grave…
, dit-il en posant une main sur la sienne. Quelles sont les clauses du contrat ? J’aimerais savoir à quoi je m’expose avant de dire oui…

Il tourna un sourire espiègle au garçon. La situation ne le troublait pas vraiment. Il ne s’agissait que de formalités. C’était un jeu, auquel il se prêtait avec sa malice habituelle. Provocateur, un brin moqueur, il lançait un petit défi à son prétendant. Il semblait que ses faveurs n’étaient pas tout à fait gagnées, qu’il lui restait encore quelque chose à accomplir. Ses doigts effleuraient d’une caresse légère la peau fragile et glacée de sa main. Sa victoire était proche, mais il la tenait encore, pour le contrarier un peu, profiter du malaise palpable qu’il créait.


Dernière édition par Isaac Deniel le Ven 10 Avr - 13:10:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyLun 6 Avr - 19:21:18

- La question est grave… Quelles sont les clauses du contrat ? J’aimerais savoir à quoi je m’expose avant de dire oui…

Évidemment, il aurait dû s'y attendre. Aussi doucement que sa main avait enroulé ses doigts, le préfet prenait l'ascendant sur lui. Le Défiant du regard et de ses mots. La tâche était ardue pour Alix qui peinait à soutenir la lueur amusée et attentive à la fois des yeux sombres de son vis-à-vis. Des clauses? Que pouvait-il en savoir lui? Il n'était même pas au courant que ces choses-là impliquaient un contrat. La chose positive était que Isaac n'avait pas dit non, hors le sorcier ne le pensait pas assez sadique pour rester en sachant très bien que sa réponse serait négative, dans le seul but de le voir s'enfoncer. Non, le jeune mannequin pensait réellement que Isaac hésitait. Le métisse réfléchit un long moment afin que l'esprit de son comparse oscille dans le bon sens. Durant une semaine le modèle avait apprit à observer un peu son homologue. Le Serpentard aimait beaucoup son indépendance, n'appréciait guère que Alix donne son petit avis et s'énerve pour rien...Toutefois même si il consentait à effacer un peu sa propre personnalité pour que leur cohabitation soit vivable, le Vert et Argent ne consentirait jamais à laisser Isaac prendre totalement l'ascendant. Il fallait donc trouver un compromis car chacun d'entre eux disposait d'un caractère fort à sa manière. Le tout était de savoir comment faire pour qu'ils se complètent sans se chevaucher, risquant ainsi des bagarres en bonne et dûe forme. Alix crut enfin, après une minute environ, avoir trouvé ce qui pourrait retenir son comparse...Et le retenir lui-même de la même façon puisque lui aussi aimait sa liberté.

-Et bien...Comment dire. Chacun garderait son indépendance quand même. Sinon je ne vois vraiment pas quoi ajouter. Je crois que c'est le plus important non? Tu as quelque chose à proposer toi?

C'était un peu étrange de parler ainsi de "l'amour", de faire un pacte avec quelqu'un pour faire en sorte que ce dernier soit vivable. C'était bien moins poétique que dans les films mais plus intéressant aussi...Ca sortait de l'ordinaire au moins. Maintenant que Isaac était à son niveau, assit contre le tronc, non seulement le métisse avait un peu moins froid mais il ne se sentait plus trop dominer; c'était bien mieux que de devoir lever la tête jusqu'au préfet. Ils parlaient d'égal à égal quoique Alix soit le plus effacé des deux lorsque le dialogue commençait entre eux. Cela ne le faisait pas souffrir, au contraire, ce serait peut-être même un équilibre qui le maintiendrait...Pareil pour Isaac. Bien que l'adolescent
ne soit pas entièrement soumis, plutôt rebelle à ses heures d'ailleurs, dans une relation il semblait avoir prit, sans se poser de questions, la place de dominé. Après tout n'était-ce pas lui qui était demandeur? Sans compter que Isaac s'y connaissait bien plus sur le sujet...Enfin au moins, il était à l'aise, c'était le cas de le dire pour poser ainsi sa main sur la sienne sans vérifier que quelqu'un soit aux alentours...Peu seraient capables d'assumer seul ce geste. Même chez certains couples "normaux", la gêne était parfois telle que le couple faisait tout pour se cacher. A la fin, cela les détruisait...Lui ne savait pas trop ce qu'il en serait. Le plus dur restait à faire avant d'y réfléchir: réussir à convaincre le préfet.

Pourquoi y mettait-il tant d'ardeur? Simplement parce qu'il en avait envie en fait. Le désir de la nouveauté était plus fort que la prudence qui lui disait qu'il était encore en train de se créer des ennuis. N'était-il pas assez original comme cela pour se faire remarquer une fois de plus? Et bien, à vrai dire, Alix n'avait pas vraiment le choix. Dans ce genre de domaine, la raison ne choisit pas...Et son coeur n'avait pas le désir de demander à une fille d'être sa petite copine. Ca ne l'intéressait pas car il croyait déjà tout connaître de ces relations sans l'avoir vécu...De près comme de lui, les constatations qu'il avait eu de leurs baisers langoureux, de leurs tendres mots fleuris l'avaient dégoûté à jamais...Bien sûr il exagérait un peu mais après tout, les enfants n'ont-ils pas cette propention fantastique à être imaginatifs? En toutes circonstances? C'était parfois un don du ciel, parfois une calamité... Il croyait en fait que l'amour n'était pas pour lui jusqu'à avoir la preuve que les baisers de Isaac ne lui déplaisaient pas...C'était un peu horrifique à songer qu'il aimait les garçons au début mais après, on s'y faisait...Surtout que rien n'était sûr encore...Sait-on jamais. Peut-être était-ce seulement l'originalité, la différence qui l'attirait?

Le jeune mannequin n'avait jamais aimé les foules, logique donc qu'il aille en sens contraire non? Le sorcier devait donc faire attention à son engagement, bien que chacun puisse garder son indépendance, cela restait une déclaration et un "contrat" si jamais le préfet disait oui...Les choses changeraient et si jamais ça n'allait pas, Alix devait être sûr de pouvoir les modifier de nouveau, faire marche arrière. Comme tous les gosses le métisse était aventurier, il n'y pensa qu'une seconde, étant certain que c'était possible. Après tout c'était important en temps que fait mais pas en temps que danger...C'était comme ça; il avait envie, alors tant pis pour les risques et la crainte de se faire encore remarquer au fond de lui...Son coeur était tout excité à l'idée de recevoir encore les baisers d'Isaac et de le faire sien...Un peu comme si leurs câlins de l'ombre prenaient enfin une autre dimension que la clandestinité. Un moyen comme un autre de répondre à ses questions...
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptySam 11 Avr - 0:03:20

Sa question n’avait rien de sérieux. Il pensait tendre une perche évidente à son compagnon. Personne n’irait parler d’amour avec un vocabulaire juridique. Isaac se moquait des palabres auxquelles Alix venait de renoncer. Ils ne scellaient pas un arrangement, pas cette fois. L’alliance n’avait rien de stratégique, ses desseins se passaient de cette union, il la souhaitait parce que le garçon avait su lui plaire. Evidemment, il n’incarnait pas le petit ami de ses rêves, se trouvait à des années lumières des sportifs bien sculptés accrochés, sur papier glacé, au dessus de son lit, mais il était moins insupportable qu’un autre. Ses formes, toutes en finesses, ses fragiles et réguliers, lui donnaient des airs de poupée. Il était fait pour être mannequin. Un physique pareil ne pouvait que vous donner envie de l’imaginer sous tous les styles possibles, du marginal ténébreux à l’intellectuel tentateur, il semblait que rien ne pouvait contrarier les caprices des créateurs. Isaac posait sur le garçon un regard presque professionnel. Sa beauté ne l’émouvait pas, elle avait une touche de féminité qui se laissait admirer. Il serait flatteur de la posséder, agréable de dominer un corps aussi délicat. Le préfet désirait son camarade d’une façon assez ambiguë. Lorsqu’il songeait aux amours masculines, il se voyait toujours pris entre l’étau de bras solides, comme prisonnier d’un corps puissant auquel il serait doux de se livrer. Ses fantasmes étaient loin. La vie vous présentait souvent les contraires. La réalité frappait, les rêves s’éloignaient et le plaisir se découvrait là où on ne l’avait pas conçu. Il sentait qu’il serait bien avec ce garçon, et que son caractère était trop rétif pour lui laisser prendre un ascendant. De nature accorte, Alix semblait déjà prêt à faire des efforts pour le satisfaire. Mais était-ce ce qu’il voulait ? Cherchait-il un amant capable se courber l’échine devant lui, de céder à tous ses caprices ? Il l’ignorait encore. Pourtant, la gravité du Serpentard le contraria. Sa provocation avait visiblement été prise au premier degré et Alix mettait un point d’honneur à lui répondre.

Il soupira. La platitude revenait à la charge. Garder leur indépendance… Que lui chantait-il là ? Ils n’étaient pas en train de signer un traité de paix à ce qu’il sache ! Alix essayait sans succès de lui plaire. Les exigences d’Isaac lui échappaient. Il avançait avec une mesure prudente et malvenue. Le préfet espérait de l’audace, et il ne récupérait qu’un banal procédé de manipulation, des paroles prédigérées, dénuées de sens. Qu’espérait-il ? Il pouvait les lui renvoyer en pleine face. Pourquoi devraient-ils « sortir ensemble » s’ils devaient garder leur liberté ? L’idée n’était pas mauvaise. Le préfet s’en accommoderait très bien mais il n’était pas certain que son compagnon la comprenait. Il interprétait maladroitement ses pensées, ne songeait qu’à le conquérir et renonçait à ses aspirations. Pourtant, Isaac souhaitait les entendre. Alix restait une personne floue. A quoi fallait-il s’en tenir avec lui ? Il n’en savait rien et trouvait son manque de franchise désespérante. La timidité rendait les gens idiots. Les personnalités effacées l’exaspéraient, elles lui semblaient vaines, inutiles à la société. Le jeune mannequin l’avait gagné en lui prouvant qu’il arrivait à s’affirmer lorsque la situation l’exigeait. Que signifiait donc cette veulerie ? Il était presque insultant que l’on se soumette à lui aussi aisément ! Ce n’était pas drôle. La complicité régnait sur les bonnes relations. Il ne s’encombrait pas longtemps d’une personne trop insipide. Alix et lui n’étaient plus sur la même longueur d’onde et il décida de le bousculer un peu, en ravalant sa colère pour murmurer d’une voix insidieuse :

- Oh… Moi qui comptais te faire un collier à ta taille avec mon prénom gravé dessus…

La main toujours posée sur celle du garçon, il se pencha légèrement et passa le bout d’un doigt sur sa gorge avec une lenteur calculée. Son ongle caressait la tendresse de sa peau.
- ça t’irait pourtant bien tu ne crois pas ? – Puis, ironique, cynique, il s’exclama : - Mais oui, gardons notre indépendance ! J’espérais justement que tu le me propose, Poudlard renferme tellement de beaux garçons qu’il serait bien dommage de n’en garder qu’un seul. Ce serait même du gaspillage…

Il replaça une mèche rebelle derrière l’oreille d’Alix. Les lèvres rieuses, le regard insistant, il guetta la réaction du Serpentard. Son comparse ne pouvait s’en prendre qu’à lui. Il avait cherché les complications en lui demandant de s’engager et il jouerait avec lui jusqu’à ce qu’il ait une réaction satisfaisante, ou partirait. Les lignes de sa bouche étaient appétissantes. Ses prunelles s’y hasardaient avec envie mais Isaac refusait de lui accorder une victoire trop facile, si, du moins, le garçon attendait après lui. Il avait envie de se faire courtiser, par pur caprice, d’irriter Alix afin de le goûter dans des dispositions plus affriolantes. Ses paroles avaient une part de vrai. La fidélité n’était pour lui qu’un vague concept. Il ne pensait pas se priver pour son petit ami, surtout si son badinage avec Orion le menait plus loin. Il lui accorderait juste une relation plus régulière, un statut particulier qui devait le faire entrer officiellement dans sa vie. Cependant, il mettait à l’épreuve la possessivité du garçon. Où allaient-ils ensemble ? Il ne promettait pas de se plier à ses volontés. C’était, pour lui, une façon comme une autre d’apprendre le connaître et, peut-être, d’inverser les autres, de réclamer la confrontation pour mieux l’apprécier.
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyDim 19 Avr - 17:09:16

- Oh… Moi qui comptais te faire un collier à ta taille avec mon prénom gravé dessus…

L'adolescent sourit, une vague malicieuse passant dans ses yeux d'or mêlé d'éclats d'argent. La bonne blague. C'était Isaac tout craché ça... Aucune demi-mesure. Certes le jeune mannequin ne le connaissait pas depuis longtemps, de façons plus intime en tout cas vu que ses frasques ne restaient pas longtemps anonymes, mais il avait pu juger en une semaine, une partie du caractère du préfet. C'était un provocateur, un dominateur aussi. Alix était plutôt soumis sans être toutefois aux pieds des autres, il avait aussi son petit caractère surtout lorsque la situation l'exigeait. C'était quelqu'un d'assez effacé, même si ses vêtements étaient souvent tout juste masculins, oscillant entre la représentation des deux sexes, il n'était excentrique en rien. S'il portait un bracelet, ce dernier était léger et discret, ses habits étaient élégants mais savamment choisis pour ne pas trop choquer par leur couleur ou autre tout en n'étant pas d'une triste noirceur. Du modèle ressortait plus la douceur que la provocation, appuyée par ses traits délicats et fragiles. Cependant derrière, pareille à ses yeux d'une couleur d'or étincelante aux monceaux d'argent éparpillés à l'intérieur de ses prunelles se cachait un être bagarreur, volontaire au caractère de fer...Même si cela ne ressortait que sous l'énervement, Alix était doté d'une grande personnalité bien détachée des autres.

- Mais oui, gardons notre indépendance ! J’espérais justement que tu le me propose, Poudlard renferme tellement de beaux garçons qu’il serait bien dommage de n’en garder qu’un seul. Ce serait même du gaspillage…

-Fous-toi de moi si ça te chante, rien à faire...

Grogna l'adolescent tout à coup bien moins intimidé. Lorsqu'on le provoquait, quitte à perdre, le jeune sorcier répondait toujours, conservant cette impression de douceur dans sa voix limpide mais adoptant un certain timbre vibrant de colère ou de force si l'on écoutait bien sa façon de s'exprimer. Il n'aimait pas qu'on cherche à le faire sortir de ses gonds, qu'on attende plus de lui...Comme si le métisse avait un peu la "flemme" d'exprimer sa personnalité bien à lui en temps normal, préférant se couler dans l'observation de la vie sans y entrer vraiment. De nature tranquille le Serpentard s'éveillait toutefois si on l'embêtait.

-Je n'en sais rien moi, on n'a qu'à voir au cours du temps... Nous n'avons que 13 ans...Où est passé la fougue et la spontanéité de ta jeunesse? Aurais-tu tellement peur qu'il te faut savoir ce que tu aurais à gagner ou à perdre avant ? Allons bon, cela ne te tuerait pas d'aller en aveugle sur ce chemin là...C'est plus amusant non?

Puis risquant le tout pour le tout, croyant savoir son comparse intéressé par l'affaire puisqu'il était resté, acceptant de perdre son temps pour ce rendez-vous.

-Et puis, il semblerait que nous soyons tous deux intéressés non?

Un sourire fleura doucement ses lèvres, son visage s'étirant automatiquement en une mimique charmeuse. Ce n'était pas non plus réellement son apanage que celui de la séduction, cependant il savait y faire. Combien de fois le photographe lui avait-il demandé d'imaginer que l'objectif était une femme vivante et qu'il fallait tout faire pour la séduire? Depuis le temps qu'on lui montrait comment faire, Alix connaissait la plupart des trucs d'adulte. Comme Isaac l'avait provoqué, il n'hésiterait pas, rancunnier, vengeur et joueur à ses heures à répondre en usant de ce qu'on lui avait enseigné de part sa profession. Son vis-à-vis ne le rendait pas indifférent non plus, il aimait beaucoup ces yeux sombres, presque noir pétillant de vie et de provocation. Son visage légèrement métissé si l'on regardait bien était aussi très agréable à regarder...Ses manières lui plaisaient bien que parfois le préfet s'en serve contre sa personne pour le faire céder. C'était comme ça... Parfois Alix aimait bien qu'on l'embête sans le savoir lui-même

-Dans toutes les façons mi amor je suis certain que tu n'as rien à perdre...Sûrement pas en expérience en tous cas.


C'était maintenant un défi entre eux, accepteraient-ils de s'engager même si ce n'était que légèrement sur ce chemin? C'était ambigu, difficile à gérer et il y avait tout de même certaines contraintes qui les attendaient. Deux personnalités si différentes qui s'unissaient même si ce n'était pas aussi fort que les liens du mariage devraient chacun faire des efforts. Et si Isaac n'était pas enclin à le faire, Alix saurait le faire céder, parfois ce serait le contraire...Il fallait juste trouver un équilibre, précaire certainement mais ça n'en serait que plus amusant. La timidité du sorcier avait presque disparue. Finalement l'agacement que provoquait son préfet lui faisait du bien, réveillant sa verve et le forçant à sortir de sa coquille.
Finalement, ils commençaient déjà à la trouver leur place, leur équilibre, non?
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyMer 29 Avr - 21:11:50

Oh, il ne se moquait pas de lui. Ces mots, il souhaitait presque les entendre sortir de sa bouche. Mais il ne se l’avouait pas encore. A l’aube de son adolescence, les couples ne marchaient qu’à deux. Il était facile de rompre, de renouveler chaque semaine les passions. Les bruits de couloir le disaient tous les jours. Ils n’étaient pas obligés de rester longtemps ensemble. Un malentendu grotesque pouvait les séparer ou, leurs sens s’ouvriraient à d’autres plaisirs, ils finiraient par ne plus se regarder, par oublier les promesses de ce bel après-midi. La vision d’Isaac était déjà dépouillée de sentimentalisme. Il posait un regard affligé sur les gens amoureux. Quel était donc ce trouble étrange qui vous privait de votre dignité ? Des garçons et des filles fondaient en larmes pour un mot de trop, une lettre d’adieu. Le monde s’effondrait quelques heures, puis ils faisaient à nouveau surface, tout sourire, prêts à se laisser courtiser par le premier venu. Il participait allègrement aux débats qui soulevaient les cours de récréation, conseillaient, critiquait, blâmait à l’échelle de son jeune âge, mais il ne voulait en aucun cas intégrer le cercle de niaiseries. Ce n’était pas lui. Il était impossible de s’attacher si fort à quelqu’un que l’on devait perdre le lendemain. Tous ces gamins prêtaient à leurs baisers des vertus démesurées. Ils renfermaient à eux seuls les pouvoirs de l’amorentia. Et pourtant, ils ne le touchaient pas. Même avec Alix la raison avait repris ses droits. Les adultes racontaient parfois, que les vraies histoires naissaient avec le temps. Ils pensaient à tort calmer l’ardeur de leurs enfants, comme si leur curiosité, soudain portée vers ces fureurs inconnues, pouvait supporter la bride de la patience. Isaac malgré sa mesure, n’était pas certain que cela fusse vrai. Il ne fondait pas tous ses espoirs sur son camarade, devant lui l’avenir était vaste. Sa jeunesse commençait à peine.

Alix partageait son opinion. Piqué, il le prit à son propre jeu, et, au lieu de se vexer, le lui renvoya. Etait-il sincère ou ne cherchait-il qu’à le défier ? Un sourire en coin tira son visage. Lorsque son compagnon répondait par la provocation, il se souvenait de suite pourquoi il n’avait pu résister à l’envie de l’embrasser ce soir-là, dans le dortoir. Ses paroles compassées, et ses maladresses – adorables aux yeux de certains – ne l’auraient jamais conquis. Oui, ils iraient au hasard, se déchireraient probablement, se découvriraient des aspirations différentes en grandissant, mais qu’importait ? Ils ne pouvaient rien prévoir. D’une certaine façon, Alix avait raison lorsqu’il lui reprochait son manque de spontanéité. Trop de doutes l’enveloppaient, parce qu’il n’était pas sûr de se sentir bien en filant le chemin du couple modèle. Et son tendre ami devait savoir qu’il ne ferait pas de lui un amant transi. Tant qu’on ne possédait pas la personne tout allait bien, mais, s’ils s’installaient dans une relation, rien ne lui disait qu’Alix ne changerait pas d’attitude. Avec les filles, l’avenir ne comptait pas, il ne l’imaginait pas et savait qu’il ne s’était pas toujours montré très correct avec Précieuse. Une chose était certaine, il avait goûté aux garçons et en voulait plus, pas au point de se jeter comme Janet dans les bras de Rocky après avoir reçu un travesti déluré dans son lit en chantant « touch me touch me touch me », mais il n’était pas loin. Une foule de désirs éclataient en lui, et, encore incapable de les identifier, il n’arrivait pas à les accorder avec ses aspirations. Alix quand à lui, jouait aux aguicheur, avec ce regard superbe qu’aucun cliché ne pourrait décemment honorer. Oh s’il lui lançait de tels appels, il ne lui résisterait plus très longtemps !

Mais le beau mannequin ne lui dissimulait-il pas aussi quelque flirt peu secret ? Les murs de Poudlard lui avaient rapporté qu’on l’avait déjà surpris en compagnie d’un séduisant sixième année, le sexy Jason Lister de son nom. Le blond faisait, selon plusieurs commères, les yeux doux à Alix. Isaac ne se sentait pas particulièrement jaloux, il avait aussi ses petites faiblesses, comme le jeu étrange, mêlé d’attirance et de haine qu’il poursuivait avec Orion, et les lettres chéries de son bel inconnu russe. Ces deux affaires retenaient justement une partie de son enthousiasme. Elles le confondaient, comme s’il savait qu’il ne pourrait jamais être tout à fait au jeune métisse. Mais lui, allait-il résister aux charmes de Jason ? Il fallait que ce soit clair. Il ne voulait pas se faire surprendre un jour par un « Si j’étais toi je surveillerais mieux mon copain… » moqueur. Ces pensées tournaient dans son esprit tandis qu’Alix, terminait sa petite tirade par un sommet de la provocation. Son sourire s’élargit, et une malice un brin polissonne tapissa ses prunelles d’ébène. Il abandonna sa main pour caresser sa cuisse.

- Voudras-tu bien m’apprendre tout ce que je ne sais pas chéri ?
souffla-t-il à son oreille.

Puis, n’y tenant plus, las de ces discussions qui ne menaient à rien, il donna deux baiser légers Alix, en pinçant sa lèvre inférieure entre les siennes la seconde fois, mais sans aller plus loin. Une émotion timide s’invitait entre eux. Il ne l’avait pas ressentie auparavant. Elle s’installait maintenant qu’ils se parlaient, et que le naturel, favorisé au cours de la semaine par leur silence, se perdait. Ce rendez-vous était plus significatif, les mots en portaient le sens. Ils étaient vraiment ensemble à présent, c’était étrange… Cependant, ses airs espiègles ne l’avaient pas quitté.


- Tu veux vraiment savoir où est passée ma fougue ?


Il enfonça ses doigts dans la chevelure sombre et soyeuse du jeune garçon. Il se pencha à nouveau, comme pour préciser ses dires, mais laissa finalement tomber sa tête sur son épaule.


- Mais avant, parle-moi un peu de Jason… Il parait que tu lui fais de l’effet, et toi, tu en pense quoi ?


La question, quoique provocante, avait été posée de façon innocente, désintéressée. Il n’accusait Alix de rien, ne cherchait pas à lui imputer une faute quelconque. Il voulait juste connaître un avis plus fiable que les bruits du château, assouvir sa curiosité, savoir si son… petit ami se réservait définitivement pour lui. Que connaissait-il de lui après tout ? Il fallait qu’il sache sur quel terrain il s’engageait.
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyMer 29 Avr - 22:56:52

- Voudras-tu bien m’apprendre tout ce que je ne sais pas chéri ?

Chéri? Cela signifiait-il en langage Isaacien qu'ils étaient définitivement ensemble? Apparemment oui, ça plus sa main baladeuse courant de sa cuisse après avoir caressé ses doigts prouvaient que le préfet n'était pas insensible à ses charmes. Alix savait qu'il était beau...Pas au point de s'en vanter, la précarité de sa famille lui avait apprit à être modeste, de même que le temps qui passe et qui lui enlèverait un jour sa jeunesse...Mais le métisse savait que pour l'instant, il avait pour lui tout un panel de jeux de séduction que des grands s'étaient amusés à lui enseigner pour les caprices de la mode. Un autre sourire, plus subtil fleura ses lèvres, celles-là même qui semblaient attirer tant Isaac. Le mannequin l'était tout autant par son petit ami...Apparemment l'appelation n'était pas fausse, mais ça demeurait un peu étrange quoique loin d'être déplaisant.

-Je t'apprendrai si tu m'apprends.

Alix n'eut pas le temps de sourire encore. Les lèvres désirées de son comparse se posèrent, légères comme un papillon sur les siennes par deux fois. Prit de cours au début il laissa couler mais n'oublia pas de répondre au second qui glissa sur sa personne comme de l'eau fraîche et limpide. C'était grisant, inquiétant, fantastique et horrible à la fois de casser les normes, d'emprunter le chemin de l'interdit. A son tour, cherchant à frôler la découverte des doigts, il laissa sa main gauche-la valide- sur l'épaule d'Isaac; s'amusant avec le tissu du Tee-shirt mais sans rien faire d'autre que de glisser deux doigts dessous, ne dérangeant même pas le tissu...C'était subtil et chaste mais si agréable...Pour deux enfants de 13 ans c'était déjà beaucoup.

- Tu veux vraiment savoir où est passée ma fougue ?

Une main se perdant dans sa chevelure noire et mi-longue, fournie et soyeuse...Un sourire, un regard espiègle qui lui plaisait tant. C'était vraiment magique...Simple mais justement, ne dit-on pas que le simple était magique? Il ne fallait pas penser à ce qui se passerait plus tard, dans l'avenir, c'était stupide de perdre son présent ainsi, à craindre le futur. L'adolescent préférait profiter du moment. Cependant une question le taraudait maintenant qu'il avait enfin accompli le plus dur: obtenir le oui d'Isaac bien que ce dernier n'ait pas été prononcé...Fallait-il faire attention aux autres? Bah..Mieux valait remettre cette demande à un peu plus tard, peut-être un quart d'heure? Deux heures? 1 mois? Peu importe; Alix sentirait une impulsion s'étirer en lui lorsque le moment serait venu de s'inquiéter pour ça.

-Creo que ya lo sé mi amor. Je le sais déjà.


Evidemment mi amor se passait de traduction. Entraînant Isaac contre lui, Alix le laissa poser sa tête sur son épaule, plus solide qu'elle n'y paraissait: si frêle, si légère bien que musclée par l'exercice quotidien visant à le maintenir en forme...Une brèche s'ouvrit en lui. Le préfet des Serpentard n'était pas mannequin mais il savait s'y prendre! Son charme agissait sûrement autant que c'était le contraire...Le métisse aimait sa force de caractère, ses décisions prises en temps et en heures ainsi que sa façon à lui dire oui avec les yeux ou des joutes verbales mais sans jamais se rendre! Même en ayant posé sa tête sur son épaule, son interlocuteur demeurait maître de soi et de la situation...Digne.

- Mais avant, parle-moi un peu de Jason… Il parait que tu lui fais de l’effet, et toi, tu en pense quoi ?

Surprit mais nullement offensé grâce au ton innocent employé par Isaac l'adolescent tourna la tête vers lui; cherchant à voir si son comparse avait fermé les yeux, reposant toujours sur son épaule.

-Jason Lister...Je ne sais pas vraiment. Il a été très aimable avec moi, je t'avouerai, il m'a même embrassé au bar des trois-balais, mais je ne m'y attendais pas. Je ne le souhaitais pas non plus. Apparemment c'était pour calmer une adolescent qui servait qui, disait-il avait les yeux posés sur moi et il devait avoir raison vu le traitement de faveur qu'elle m'avait octroyé. Sinon je t'avoue être dans un total brouillard. Je ne le connais pas tellement et puis il cache bien ses sentiments.

*Un peu comme toi souvent*

Oui un peu comme lui, Isaac Deniel mais de façon différente. Eloigné du monde, inacessible alors que son préfet cherchait à briller, tellement que son pied d'estale ne pourrait être atteint par aucune main. Jason était glacial, peu avenant au premier abord, sauf envers lui mystérieusement...C'était un garçon renfermé, se moquant de tout apparemment et ayant l'ironie posée au bord des lèvres. C'était bien son seul point commun avec Isaac... Le sarcasme, plus ou moins doux selon leur désir, leur humeur, ces deux là maîtrisaient les mots et leur force à volonté. Chose que leurs ennemis devaient craindre car c'était toujours terrible de se faire attaquer ainsi; pire que les coups selon Alix. De son agression c'était plus le fait d'avoir été attaqué pour ce qu'il était que le combat physique qui restait en sa mémoire. La vie était faite de bagarres mais les phrases restaient! Un peu comme les proverbes qui traversaient les années...Mais cette fois ça se retournait contre vous.

Fronçant légèrement les sourcils et se prenant à rêver à tout, à rien, juste une absence comme ça...Le sorcier leva les yeux vers le ciel. Il laissa s'échapper un soupir venant du plus profond de sa poitrine et s'appuya sur le tronc d'arbre de manière un peu plus confortable. La fatigue venait de le prendre par surprise: cette fatigue saine qui vous rattrape après qu'une difficile étape vient d'être franchie; lorsque vos muscles se relâchent et que votre corps se permet enfin de s'affaiblir, chose interdite juste avant. Deux élèves passèrent en les montrant du doigt au loin. Alix se raidit mais ne fit rien pour déloger Isaac. Ce dernier allait-il chercher à nier l'apparence qu'ils avaient? Leur position était bien trop évocatrice pour être amicale bien qu'elle demeure chaste.
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyJeu 7 Mai - 0:40:47

[Désolée c'est vraiment super confus... *honte*]

Les mots se raréfiaient, les gestes devenaient plus tendres. Ce nouveau baiser dulcifiait l’air. Ils ne guettaient plus leurs répliques. Les dernières malices du préfet de Serpentard signaient la trêve. Alix l’accepta. Leurs lèvres s’emprisonnèrent et les corps se rapprochèrent. Son compagnon osa glisser une main sur lui. Elle se posa, familière, sur son épaule. Les doigts soulevèrent les fibres de son t-shirt, s’aventurèrent avec réserve sur sa peau. Ce n’était pas grand-chose, mais la signification du geste lui sembla très forte. Alix franchissait une nouvelle frontière en toute innocence. Le vêtement, repoussé par une caresse timide, s’inclinait, et, Isaac comprenait soudain que la partie ne lui appartenait plus tout à fait. Ils étaient deux, il n’était pas obligé de prendre toutes les initiatives. Un malaise le prit, vif, et brutal au milieu de sa poitrine. Il en avait éprouvé un semblable le jour où une danse l’avait attiré dans les bras d’Emilien. Le sentiment désagréable de ne plus rien contrôler le tenaillait. Véritable petit chef de bande, il avait pris l’habitude de diriger toutes les actions de ses semblables. Il s’imposait, s’assurait une place dominante, presque intimidante. On ne l’avait jamais vu se livrer, s’abandonner à l’étreinte d’un autre. Protégé derrière sa carapace d’airain, dissimulé derrière un masque de froideur, il donnait tout, et ne recevait rien. L’intimité que l’on pouvait partager avec quelqu’un le dérangeait. Il préférait enlacer, embrasser le premier, parce qu’il savait que ses attentions ne révélaient rien. Agir était tellement plus facile. Il méprisait la passivité, l’indolence des laisser-aller. Pourtant, sa tête s’était renversée sur l’épaule de son ami d’une façon très naturelle. Il voulait croire à une sorte de désinvolture, mais c’était faux. Sans renoncer à son caractère, il baissait les armes. Alix n’était pas un ennemi, il en était sûr à présent, et cela le portait vers lui, contre lui. Les rôles s’inversaient de façon assez inattendue. Le mannequin enroula un bras autour de lui. Il n’opposa aucune résistance. Au fond, il en avait envie, ne plus s’appartenir, juste un instant.

Les dernières frasques de Jason lui permirent de relancer la discussion. Il ne connaissait pas ce garçon. C’était Lou qui l’avait mis à jour à Noël. Elle aurait dû être sa cavalière. Mais le sixième année l’avait très vite éconduite pour sa sœur. Depuis, l’héritier Lister était devenu un sujet sensible. Aujourd’hui, il semblait séduit par les charmes de son petit ami. Il ne pouvait s’empêcher de songer qu’Alix avait de la chance. Le jeune homme arborait une beauté mature des plus attirantes. Il ne lui déplairait pas de se faire courtiser par un garçon plus âgé. Sous ses airs de princesse fragile, le mannequin faisait des ravages certains. Ses allures de fille facile donnaient l’impression d’une conquête rapide. Pour Isaac, elle l’avait été, en effet. Cependant, il ne pensait pas se tromper en supposant à Alix un tempérament bien plus dur qu’il n’en paraissait. Sa mésaventure à Pré-au-Lard le prouvait, et il le respectait. Le petit village n’avait pas fini de le prendre au piège. Sans détours, Alix lui avoua que Jason l’avait embrassé quelques jours plus tôt. Un peu surpris, le préfet fronça les sourcils. On ne lui avait pas dit que les choses avaient été si loin. Et quand l’aurait-il su ? Ce qu’il avait craint était déjà arrivé et cela le dérangeait assez. Leur aîné avait justifié son élan d’affection par un mensonge peu crédible. Son petit ami s’était fait lamentablement avoir. Le souci avec Alix, c’était qu’il ne remarquait rien. Isaac ne se sentait pas jaloux. Il était contrarié. S’il accordait peu de valeur à la fidélité, il n’avait aucune envie de passer pour un imbécile. Il était prêt à laisser une grande liberté à son compagnon, tant que les décisions venaient de lui. Ils ne devaient rien se cacher. Les autres en revanche, n’avaient aucun droit sur lui. Et si Alix n’était pas capable de leur résister, il ne valait pas la peine de continuer.

- Tu parles…
, ricana-t-il après un temps de silence. Dis plutôt qu’il n’attendait que ça… Avec une naïveté pareille, tu m’étonne qu’il ait tenté le coup. Et tu comptais me le dire quand ? – D’une voix moins grinçante, il ajouta : - Si tu as envie d’aller plus loin avec Jason, ne te retient pas, c’est vrai quoi, il est pas mal… Par contre, si à l’avenir j’apprends que tu t’es encore fait embrasser contre ta volonté, ça va mal aller pour toi, pour nous même.

Et les menaces tombaient. Isaac avait beaucoup d’ennemis à Poudlard. Son attitude et son badge attisaient les colères, surtout du côté des Gryffondor et des Serdaigle. Quelles horreurs pourraient-ils inventer si Alix se laissait ridiculiser ? De plus, il ne voulait pas garder un compagnon aussi docile. Où était le mérite, le plaisir de le posséder s’il passait entre tous les bras ? La seule pensée du baiser volé de Jason le dégoûtait. Lucy l’avait humilié de cette façon, et il avait rendu la pareille à Page à la fin du match de février. Pour lui, la connotation était lourde, révoltante, et blessante.
Il posa un bras derrière le dos d’Alix en soupirant. Il aurait pu se dégager, afin de donner plus de résonance à ses conditions, mais il n’avait pas force de s’éloigner. La chaleur humaine était douce. Sa main remonta sur la joue du garçon. A l’horizon, deux silhouettes s’attardèrent sur leur étrange duo. Cette fois, ce fut au tour de son compagnon de goûter à la gêne et à la méfiance. Il se rétracta, et un fin sourire glissa sur les lèvres d’Isaac. La plèbe demandait du spectacle. Les deux garçons enlacés du parc présentaient un tableau insolite. Les curiosités s’éveillaient, et les âmes grossières attendaient l’image choquante de la journée. Il n’avait pas l’intention de se cacher, au contraire, il les narguerait tous s’il le fallait. Il ne leur devait rien. La masse était idiote et il pouvait vivre contre elle. Pourquoi s’en priver ? Pourquoi s’adapter ?


- Tu le croiras ça ? On a même un public, quelle chance ! c’est le début de la gloire…


Il se redressa, tourna un regard vers les élèves qui les observaient sans retenue, comme s’ils étaient trop différents de leurs semblables pour mériter le respect, et se pencha sur Alix, une main posée sur sa nuque, pour l’embrasser à pleine bouche. L’échange, un peu trop précipité, fut vite interrompu, mais il ne s’écarta pas. Un regard de prédateur accroché à ses prunelles, il murmura :


- Et toi, pourrais-tu récupérer les baisers qui t’ont été volés ?


A sa façon, il se vengeait, provoquait, et réclamait une délicieuse perte de contrôle, plus évidente que la précédente. Il avait déjà oublié ses spectateurs. Des rumeurs allaient courir sur leur compte, et alors ? Il s’en fichait. Il était libre et ses désirs, entièrement tournés vers Alix, balayaient toutes les considérations inutiles.
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyJeu 7 Mai - 13:46:32

- Tu parles…Dis plutôt qu’il n’attendait que ça… Avec une naïveté pareille, tu m’étonne qu’il ait tenté le coup. Et tu comptais me le dire quand ? Si tu as envie d’aller plus loin avec Jason, ne te retient pas, c’est vrai quoi, il est pas mal… Par contre, si à l’avenir j’apprends que tu t’es encore fait embrasser contre ta volonté, ça va mal aller pour toi, pour nous même.

-Si je suis avec toi ce n'est pas pour aller papillonner autour Cariño. ¿ Serà posible tal carácter? ¡ Eres increíble ! Quant à Jason. Si tu crois que j'ai dis mon dernier mot dans l'histoire; tu ne me connais vraiment pas. J'ai été surpris une fois mais il se trouve que j'ai aussi mes surprises en réserve.

Bien sûr, le crime quoique charmant de son aîné ne resterait pas impuni. Le châtiment d'Alix ne serait pas violent mais rien que pour le principe, châtiment il y aurait. Le mannquin n'avait pas pour habitude de se laisser faire et si sur le coup, il était trop naïf pour s'apercevoir de quelque chose ou trop fragile pour se défendre alors le métisse se vengeait ensuite. A l'image du crime, il dosait son attaque mais réprimande il y avait toujours. C'était également très amusant d'imaginer un châtiment pour Jason et flatteur si jamais Alix parvenait à le surprendre à son tour. Ce ne serait pas dans le même genre soit un baiser volé- le modèle n'était pas assez à l'aise en la matière- mais promis... Ce serait à la hauteur de l'acte de l'autre Serpentard.

Alix s'attendait à ce que Isaac s'éloigne de lui. Mais loin de s'éloigner malgré sa colère passagère; le Serpentard se serra un peu plus contre lui comme s'il tentait d'échapper au vent. C'est vrai qu'il n'était pas très chaud et suffisamment sournois pour se glisser sous les vêtements avec ça! Particulièrement sensible au froid bien qu'il ne craigne nullement les pics de chaleur, le mannequin eut un frisson lorsque la brise se renforça quelque peu. Il haïssait le vennt frais; quand bien même celui-ci était léger. Pour obtenir les bonnes grâces d'Alix, le Dieu Eole devait se faire doux, montrer patte de velours et avoir le souffle tiède. Repoussant le vent en s'enfonçant un peu plus dans son abri, soit le tronc d'arbre creux; le garçon attira Isaac à lui; soumis à ses heures mais jouant également bien le rôle du dominant si on lui le demandait ou qu'on le provoquait. Alix paraissait gentil, avenant mais le préfet semblait déjà bien le savoir. Si on le cherchait le métamorphomage perdait sa douceur apparente. Bien qu'il n'apprécie pas spécialement le vent; Alix était comme lui. Pouvant se laisser apprivoiser facilement avant de se transformer en tempête glaciale ensuite. Lui manquait de ce dernier la force, la puissance qu'il n'avait jamais eu... Mais si son corps ployait malgré lui, son esprit jamais, même si les apparences le montraient fragiles. Bien sûr, il se faisait avoir parfois, comme tout le monde... Mais au final ce n'était pas tellement l'issue du combat qui importait, plutôt la façon de se jeter dans la bataille, de toute son âme pour ne rien regretter.

Et là...Son comparse insistait pour lui donner sans combat aucun la domination de la situation. C'était quelque chose à ne pas manquer; un cadeau que le mannequin n'obtiendrait probablement pas souvent. Malheureusement il y avait aussi ces autres qui les montraient du doigts en impolis qu'ils étaient. Sur ce point ce fut le préfet qui reprit le dessus; décidant pour eux deux ce qu'il convenait de faire. Il faut dire que Alix était bien moins sûr que son petit ami sur ces choses là. Il découvrait tout juste ses penchants s'affirmant petit à petit; encore en phase d'expérimentation et la question trottinait dans sa tête: suis-je vraiment fait pour aimer les garçons? Même si ça paraissait évident, tout le monde passait plus ou moins par là et Isaac aussi l'avait fait sans doute. Après le temps d'acceptation dépendait de la personne. En cela, vêtu de son active provocation Isaac l'aidait. Malgré lui. La crainte et le mal être le prenaient au ventre, mais en le forçant le préfet dénouait cette inquiétude, l'obligeant à agir au lieu de réfléchir et dans cette situation, c'était certainement la meilleure chose à faire.

- Tu le croiras ça ? On a même un public, quelle chance ! c’est le début de la gloire…

Sur ce Isaac acheva de le décider en le prenant par surprise et en l'embrassant fermement. Déséquilibrée et précipitée l'étreinte ne dura pas mais les choses étaient claires. Le public, satisfait ou dégoûté mais dans tous les cas certains désormais de ce qu'ils avaient supposé commença à s'en aller. Alix ne fit rien pour réprimander Isaac; un peu troublé après avoir découvert une fois de plus que d'être ainsi enlacé pas Isaac lui plaisait. Les choses se confirmaienta à une vitesse folle. Ce matin encore Alix était complètement confus, et maintenant, déjà sans être tout à fait sûr encore, il l'était quasiment. Les silhouettes habitées du vice de l'observation hésitèrent et arrêtèrent leur fuite vers l'abri du château, stoppant leur cheminement un peu plus loin pour regarder encore les deux garçons. Alix les regarda également pendant un long moment, l'échange était lointain mais sévère et perçant. Il semblait se décider sur son appartenance à l'un des mondes. Celui des gens "normaux" qui observent ceux qui sont étranges ou ceux qui sont étranges et qui se fichent des gens "normaux".Fallait-il renoncer à sa nature pour ne pas prendre de coups? Le mannequin haussa les épaules. Le problème avec lui c'est que malgré sa fragilité; il se moquait des blessures et se lançait dans toutes les batailles même en sachant qu'il les perdraient... Parce que seule comptait le fait de ne pas avoir ni regrets ni remords pour s'être laissé battre sans rien faire.

- Et toi, pourrais-tu récupérer les baisers qui t’ont été volés ?

-Bien sûr. Por supuesto mi amor...


Plus fort que la honte, la gêne ou le mal-être; le défi l'habitait désormais. Il lança un ultime regard aux curieux
, une étincelle habitant ses prunelles d'or. Le métisse détestait qu'on l'agresse, même de loin. Au fond il était assez capricieux sous ses airs de fillettes docile et naïve, ayant une certaine exigence vis à vis de son respect et de celui de ses ami(e)s. Il n'était pas provocateur comme Isaac mais sans doute aucun bagarreur et à ce petit jeu de guerre contre eux c'était dit, à l'aide du préfet... Alix gagnerait.

Mine de rien l'adolescent attira le Serpentard entre ses cuisses ramenées à lui et pliées, calant Isaac contre son corps; profitant de l'abandon de ce dernier pour le hisser sans problèmes et le faire basculer contre ses épaules pour l'embrasser sur l'épaule puis dans le cou; ses mains sagement posées sur le tee-shirt du préfet-trop jeune pour être tenté de les glisser dessous ou d'aller plus loin- l'ensserrait sans force mais plutôt avec une douce fermeté. Remontant sa main jusque sous le menton de son petit ami; il la glissa sous le menton de ce dernier et remonta ainsi le visage d'Isaac jusque ses lèvres, se baissant pour aider son comparse à l'atteindre et dépoer un baiser sur ses lèvres.

Il releva alors la tête, laissant Isaac libre de ses mouvements, pour l'instant encore entre ses jambres. Jetant un regard enflammés aux curieux, sa colère sourde supérant la gêne le mannequin les fixa durement. Le préfet l'avait embrassé par provocation, lui par défi pur, par rage pour l'irrespect qu'on lui montrait. Mais décidant finalement que le combat était fini car gagné, Alix se laissa aller contre le tronc et ferma les yeux, décochant juste avant un autre regard brûlant de ses prunelles d'or aux curieux. Sans même savoir si ces derniers avaient disparu, abandonnés il ferma totalement les yeux.

-Ne doute jamais de ma force Isaac. Jamais. Si je suis faible à un moment de ma vie, je serai plus fort plus tard et je reviendrai sur mes pas, achever ce que je n'avais pas eu le courage de faire la veille. Je me tromperai...Sûrement. Souvent. Mais je ferai toujours de mon mieux... Et la volonté est l'une des plus grandes armes. Tu sais... Oui, tu le sais certainement.

Décochant un sourire étincelant à son petit ami, bien moins fragile qu'au début de la rencontre; justifiant ses précédents dires, le sorcier avait reprit sa propre situation en mains. Ce qu'il avait dit n'était pas orgueilleux puisqu'il avouait se tromper. Plus qu'a son tour d'ailleurs... Oui mais à 13 ans, le métisse avait découvert une arme puissante qui lui avait permis de respirer encore, d'être là avec Isaac contre lui, avec pour seule blessure une main blessée et une cicatrice à la cuisse... La volonté. Il y avait au moins une chose que l'on réussissait toujours avec elle: non ce n'était pas gagner, ce serait trop beau... Mais survivre! C'était déjà pas mal, n'estce-pas? Alix était certain qu'Isaac aussi le savait. C'était quelqu'un de fort, peut-être plus que lui encore. Sans doute même.
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MessageSujet: Re: On a des choses à se dire [PV Isaac]   On a des choses à se dire [PV Isaac] EmptyJeu 7 Mai - 21:33:56

La réponse d’Alix lui arracha un sourire. Son ami ne laisserait pas l’affront de Jason impuni, c’était bien, il lui tardait de voir les retours. Isaac n’avait rien contre le sixième année. Si son attitude l’avait indirectement touché, il préférait ne plus y penser. Personne ne connaissait le statut de sa relation avec le jeune mannequin, Jason avait tenté sa chance, comme un autre, et, malgré son âge, il avait perdu. L’indélicatesse de sa ruse méritait une belle revanche. Allons, ce grand blond n’était-il pas capable d’assumer ses désirs ? Il avait profité de la candeur d’un garçon sans défenses, joué de l’effet surprise pour obtenir un baiser à sens unique, le caprice d’un instant. Alix devait le lui faire regretter. Son honneur était bafoué, il en avait conscience, et Isaac pouvait retrouver sa tranquillité. Il n’était pas là pour le surveiller. L’allure douce et gracile du garçon attirait les convoitises, échauffait les hormones de tous ses adolescents qui se cherchaient. Il était facile de s’adresser à lui, d’espérer trouver des réponses, entre les bras d’un jeune homme aux inclinations évidentes. Avec Isaac, ces idiots gardaient leurs distances. Une mauvaise réputation le suivait, et l’on murmurait qu’il aguichait et troublait tous ceux qui l’ennuyaient. Orion n’était pas sa seule victime. Il y en avait eu d’autres, qui l’évitaient à grands renforts de regards méprisants. Son comportement le mettait à l’abri de ce genre de mésaventures. Seul maître à bord, il décourageait les curieux en les provocants. La plupart fuyaient la queue entre les jambes. Les sous-entendus lascifs, les caresses discrètes mais calculées, calmaient plus souvent les ardeurs de ces hétéros par défaut qu’une froide indifférence. Il les voyait venir de loin. Après quelques regards en biais, ils se montraient anormalement aimables lorsqu’ils arrivaient à entamer une discussion. Le problème, c’était qu’ils n’osaient rien, ou attendaient, à l’instar de Jason, l’heure idéale, celle où ils décideraient pour lui. Ces petits manèges ne l’intéressaient pas. Il n’était pas là pour rassurer des tapettes encore dans le placard ou faire fantasmer les faux machos en mal de sensations. A vrai dire, il regardait peu les garçons de Poudlard. Au début, tous les visages masculins le fascinaient, mais il s’était nettement calmé. Ils avaient du charme, mais ce n’était pas encore assez pour lui plaire. Il était même surpris de finir contre un gamin comme Alix. Et leur union signifiait-elle qu’il fallait se tenir à carreau à présent ? Il aimait se sentir libre de badiner au gré de ses envies, de savoir que si, au sein de ce château, un jeune homme avait le don de lui plaire, il pourrait pousser le vice plus loin avec lui, mais juste pour rire, sans s’engager. Etait-ce tromper ? Contrairement à Alix, il pensait encore à papillonner. Même en lui montrant de l’ouverture, son ami refusait sa tolérance et revendiquait une vision du couple très conformiste. Elle lui convenait peu, mais il ne dit rien. Son ami préférait se réserver pour lui, c’était son choix, et ils n’avaient fait aucuns serments. L’avenir montrerait si leur liaison était possible. Et qui disait qu’ils marcheraient toujours main dans la main le mois suivant ?

A l’ombre du chêne, il se laissait bercer par la sérénité ambiante. La fraîche éclosion du printemps dissipait les inquiétudes. Mais qu’Alix ne le juge pas trop vite, même dans cette position d’abandon, il ne se rendrait pas. L’intrusion des spectateurs l’illustra très vite. Son compagnon, quoique moins à l’aise sur le sujet, n’avait pas bronché en se faisant embrasser à la vue de tous. Se cacher, c’était avouer une faiblesse, courber le dos devant le pouvoir des opinions communes. Lui, il n’accorderait rien, invoquerait les insultes pour mieux les renvoyer. Il ne craignait rien d’autre que l’échec, et les infidélités que l’on pouvait se faire pour le bon plaisir d’un autre. Ce n’était pas ainsi qu’on lui avait appris à vivre. Il ne ménagerait pas plus Alix. Si quelqu’un avait quelque chose à dire, il était prêt à faire front. Evidemment, son public préférait observer sur une butte éloignée, commenter, juger, blâmer, scandaliser. N’avaient-ils pas honte ? Non. Enfin, ce n’est pas que j’ai quelque chose contre… ce genre de choses mais ils pourraient se montrer plus discret… Alors pourquoi regarder ? S’arrêtaient-ils devant eux pour les fixer lorsqu’ils se mangeaient la moitié du visage au beau milieu d’un escalier ? La palme de la décence revenait-elle d’emblée aux couples mixtes ? Ah, comme ils étaient drôles ! Les pauvres, ils le dégoûtaient sans doute plus qu’il ne les gênait. Les spectateurs n’étaient peut-être pas sots ni hostiles. Mais Isaac gardait ces portraits, ils convenaient mieux à son caractère d’éternel révolté. Et il connaissait bien ces répliques. Si elles ne venaient pas d’élèves, il les tenait de ses parents, ou de leurs fréquentations de la haute société, dans les branches un peu coincée, parce que Mr et Mrs Deniel rejetaient tout ce qui s’écartait un peu trop des bonnes mœurs, à commencer par son grand-père – ce vieux fou – et sa tante trop fêtarde – La honte de la famille.

Le regard d’Alix ne quittait plus les importuns. Il leur accordait trop d’importance. Selon Isaac, ils ne méritaient rien d’autre que l’ignorance. Si ces idiots avaient du temps à perdre pour eux, ils n’en avaient pas à leur rendre. Heureusement, son compagnon se détourna des voyeurs, et répondit à son invitation. Une flamme nouvelle l’animait. Il le suivrait, et les autres s’en iraient. Après tout, il n’y avait rien d’autre à voir que deux garçons qui s’embrassaient. Le scénario, limité, n’était finalement pas aussi exceptionnel qu’ils l’avaient cru. Ils fileraient la rumeur, puis trouveraient d’autres comportements indignes, ils ne manquaient pas. Qu’ils essayent de commenter à voix haute dans les couloirs ! Il était difficile d’atteindre Isaac. Les piques acérées se tendaient sur son arc, prêtes à partir, cinglantes et précises à la moindre attaque. Il ratait peu de coups. Ses ennemis tombaient sans gloire, écrasés, évincés, par un répondant plus fort que leurs misérables insinuations. C’était de cette façon qu’il luttait tous les jours. Et il évitait beaucoup de poings en gagnant son public et en s’abritant derrière les rires.

L’espagnol s’invitait à nouveau entre Alix et lui. Il n’y comprenait pas grand-chose, et ses bases de primaire ne lui étaient pas très utiles. A tout casser, il savait dire « Bonjour, je m’appelle Isaac, ça va ? ». Il pouvait commencer une conversation, et sourire bêtement ensuite en répondant c’est pas faux oui ou non, pour la maintenir, génial n’est ce pas ? Mais les sonorités de la langue lui plaisaient assez. Alix prenait de l’assurance. Il attira son corps tout entier contre sa poitrine, le cala entre ses jambes et Isaac se laissa aller. Ses sens s’émouvaient doucement. Cette fois, son abandon devenait plus évident, mais il ne se déroba pas, il affronta cette étrange nature qui avait attendu Alix pour se dévoiler. Les lèvres du garçon chatouillèrent la chair tendre de son cou. Il renversa légèrement sa tête sur le côté, soupira, en découvrant la volupté exquise et insoupçonnée de ces petits gestes, la caresse électrisante d’une paume sur l’angle de sa mâchoire, la simplicité d’un autre baiser. Mouais. Ça restait assez lent au final… Et Alix n’en fit pas plus. Il parla à nouveau, afin qu’il ne doute plus de sa force, de sa volonté. Isaac esquissa un sourire peu sérieux. C’était un charmant discours, plein de verve et de formules éclatantes, dignes d’être déclamée dans un film. Ce n’était pas la peine d’en faire autant, il avait compris. Et, amusé, il hocha la tête.


- Que de belles paroles… Je ne sais pas si la volonté est une arme, ce serait plus une défense non… ?
– Il s’éloigna de lui et lui fit face en s’agenouillant entre ses jambes. - Mais je comprends ce que tu veux dire, à la seule différence que je pense qu’une faiblesse d’un jour est une faiblesse de trop. On ne peut pas toujours prévoir les retours, un mal peut se répandre vite alors vois-tu, il ne faut jamais céder de terrain, une seule remarque déplacée doit être renvoyée. Ne leur laisse rien.

Isaac avait parlé de façon très impersonnelle, comme toujours. Ses propos traduisaient pourtant très bien sa façon de vivre. Il avait acquis ces principes très vite, grâce au monde impitoyable dans lequel vivaient ses parents, la justice et la politique, en évoluant parmi les enfants de sa société, puis en assumant sa nature de né moldu à Serpentard. Il y avait aussi ses grands-parents et leur famille en Israël. Il lui semblait que sa vie était un combat de tous les instants. Mais ses motifs, Alix ne pouvait que les deviner. Isaac ne parlait pas spontanément de lui, il attendait qu’on lui pose les questions. Mais elles venaient rarement.
Ses prunelles d’obsidienne dévisagèrent le joli métisse. Il n’ajouta rien de plus, il ne voulait plus parler. Croisant les mains derrière sa nuque il lui donna un long baiser, en s’appliquant davantage. Ses lèvres capturaient de temps à autre les siennes, et revenaient plus humides, inlassablement. Ce silence plus concret le grisait enfin. Il n’avait aucune envie de s’arrêter, tant l’échange était agréable et évident. C’était la première fois qu’il désirait à ce point faire durer un baiser. Il y mettait toute sa science, apprenait en chemin. Ses doigts remuaient légèrement sur la nuque chaude d’Alix, mais il ne songeait pas encore à faire plus, même si ses entrailles commençaient à le brûler. L’heure filait paresseusement. La sonnerie de midi raisonna bientôt à travers le parc. Ils auraient pu l’ignorer, comme deux amants plus intéressés par leur passion que par la trivialité du quotidien. Mais Isaac ne se consumait pas d’amour, il avait faim, et à force, n’allaient-ils pas finir par s’ennuyer à s’embrasser comme ça sans s’arrêter ? Les joues rosies, la bouche étrangement marquée par un lent mouvement de rotation, il se retira avec un sourire.


- On a intérêt à se dépêcher si on veut pas manger à côté des nazes.


Tout le monde savait qu’il n’était jamais bon d’arriver en retard dans la Grande Salle. Pour un élève de treize ans, subir un repas à l’écart des copains était un véritable drame ! Les priorités d’Isaac avaient déjà changées. Il se redressa et tendit une main à Alix pour qu’il en fasse de même. L’affaire était réglée, ils auraient tout le temps de se retrouver plus tard dans la journée.
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