[Cottage]L'esprit perdu d'une bataille.

[Ouvert à tous, cela se passe le lendemain ou quelque jour après l'attaque de Poudlard, autant de temps que vous le voulez. Livious étant tombé dans les pommes, il a perdu la notion de temps.]

Tu es mort ? Non, tu n'es pas mort. Par contre, tu as perdu connaissance. Rappelle toi. Tu te rappelle ? Ouvre les yeux. C'est noir. Le ciel est noir. Est-ce vraiment le ciel ? Tu es sur que c'est le ciel ? C'est noir. Oui, noir. Comme ton étoile, comme le fond de tes paupière. Noir. Tu savais que l'étoile contre ton visage, non, noir, tu savais ? Tu es un mauvais présage pour tous. Noir. Présage. Tu te rappelle ? Est-ce vraiment le ciel ? C'est trop noir, non ? Tu ne trouve pas ? As-tu les yeux ouvert?
“Je...”
Tu as mal. C'est pour ça que tu n'es pas mort. Tu sens la morsure contre toi. Tu pleurs ? Pourquoi tu pleurs ? Il. Ah. Oui. Après le combat. Avant de partir dans le noir. Ce qu'ils ont criés. Des personnes sont mortes, non ? Toi, tu es vivant. Tu as mal. Il. Il est mort. Tu pleurs ? Ce n'est pas vrai, tu pleurs ?
“Dum...”
C'est dur. Ouvre les yeux. Noir. Ouvre les yeux. Tu délire. Ouvre les yeux. Ce n'est pas le ciel. Ouvre...

Le plafond apparu à travers la brume de la fièvre. Des volutes de lumière passait devant les yeux , il tâtonna un instant à côté de lui. Il y trouva un verre d'eau, ses doigts trempèrent à l'intérieur, il les passa ensuite sur ses lèvres. Il était brulant. Il attendit une dizaine de minute avant d'oser faire un autre geste. Il se rappelait des événements de la veille. La bataille de Poudlard, il était arrivé avant les autres avec un petit groupe puis il avait combattu tous ces mangemorts encapuchonnés. A grand coups de baguette. Il n'a pas bien compris pourquoi il s'est effondré.
Il toucha ses joues, elle étaient humides. Il avait vraiment pleuré pendant son sommeil. Il chercha à coté du verre et trouva une serviette, il s'essuya le visage avec. Ces gestes étaient lents, doux et ample. Il s'occupait de lui même avec le plus de douceur possible. Il toucha son étoile, elle le brulait, elle était encore plus chaude que je reste de son visage.

Il essaya de se relever un peu et s'appuya contre les oreillers. Son ventre lui faisait mal, au flan droit et sa jambe droite semblait également touchée. Il retira la couverture pour voir un bandage enduit de baume où pointait une tache de sang assez moyenne. Il eu un sourire pitoyable. Il avait de encore faire du soucis à Deryn. Il n'a pas vu venir les deux coups. Il ne sait pas même pas si c'est un sort ou un véritable coup qui l'a frappé. Il ne sait rien. Il ne s'en souvient pas. C'était un feu d'artifice devant ses yeux de grand enfant, il avait soulevé sa cape et s'était joint à la bataille. Le sort Stupefix collé aux lèvres, puis tout avait dérapé devant un des encapuchonné. La voiture c'était pris un mur, les genoux avaient atteint le sol, puis le reste de Livious s'était ébranlé pour tomber, face contre terre. Son étoile au plus bas. Manger l'herbe. Le goût amer de la défait entre ses lèvres. Vert comme la couleur Serpentard lui même.

Il s'était réveillé, transporté d'urgence à St Mangouste, Deryn lui avait dis quelques trucs. Elle l'avait insulté. Puis. Elle avait parlée de Dumbeldore. Mort. C'était étrange. C'était la personne qui semblait immortelle. Puis il était là finalement. La fièvre avait un peu baissé. Il bu le verre d'eau et se débarrassa de la couverture. Il ne bougea pas plus pour autant. Les baumes étaient cicatrisant mais ne tentons pas immédiatement le diable.
Quelqu'un entra dans la pièce. Livious, l'esprit un peu plus clair, se resservit un verre d'eau. Drôle de journée qui commençait.

[HJ : ayant enfin bouclé la fin de la réunion au QG, je peux te répondre ici I love you

Pour le temps, je vais faire un résumé dans mon post Wink

]

Un craquement. Edward apparut dans le petit cabanon de bricolage qui avait autrefois accueilli ses jeux et questions avec son père. Machinalement, l'homme épousseta les épaules de sa veste, sans y trouver pourtant les toiles d'araignée qui auraient dû s'y coller. En temps normal, transplaner dans le cabanon entrainait fatalement une arrivée empoussiérée. Mais depuis quelques semaines, l'endroit était bien plus fréquenté, et si la cabane de planches arborait toujours son air délabré, les charmantes créatures à huit pattes étaient bien trop souvent dérangées pour maintenir leurs filins collants en travers de la petite pièce.

Depuis l'attaque de Poudlard, les choses avaient bien changé. Et tous le ressentaient aujourd'hui encore au plus profond d'eux-mêmes. La bataille avait changé la donne. Elle avait précipité la guerre, avait tourné la page vers une issue plus sombre encore. Plusieurs étaient tombés, et parmi les meilleurs. Dumbledore avait échoué. Rogue l'avait froidement abattu. Severus Rogue, celui en qui l'ancien Directeur avait pourtant toujours placé toute sa confiance... Et ce cher Albus n'avait pas été le seul à tomber au front. Plusieurs autres membres de l'Ordre avaient essuyé les assauts des Mangemorts et étaient rentrés blessés, parfois grièvement. C'était le cas du jeune Sullivan. Dans l'agitation de la soirée, Edward ne l'avait pas vu partir, mais Molly lui avait rapporté par la suite que le pauvre s'était précipité au château à l'annonce de la nouvelle, trop alarmé par ce qui pourrait arriver à son frère, élève de Gryffondor.

Il n'avait pas fallu longtemps pour que les troupes ne reviennent. Edward n'était déjà plus présent. Il avait dû regagner son appartement, sachant pertinemment que le Ministère allait le mander sur place sous peu pour faire le ménage, et qu'il devrait être disponible chez lui pour ne pas éveiller les soupçons. Jouer la comédie avait été un calvaire, mais cela avait été pis encore lorsqu'il était revenu au 12 square Grimmaurd dans la nuit.

Les blessés, après un passage à Ste Mangouste, avaient été rapatriés et installés dans les chambres de la maison des Black, et les rebelles ayant quelque don pour les soins avaient été mis à contribution pour panser les plaies et finir le travail des Médicomages. Elanor et Deryn, toutes étudiantes qu'elles étaient, avaient dû s'affairer et avaient passé une nuit blanche, bourdonnant autour des blessés toute la nuit. Parmi eux, Livious. Le jeune homme avait été gravement atteint. Tout le côté droit avait été touché, il avait été rapatrié inconscient et les membres de l'Ordre avaient vraiment craint pour sa vie... Il y avait du sang partout ! Il n'était pas resté longtemps à Ste Mangouste : sa couverture était définitivement tombée, et les médicomages auraient posé trop de questions. Quant à savoir la fiabilité du corps médical pour ce qui était de garder le secret médical en ces temps sombres...

Et puis c'était sans compter que l'annonce de la trahison de Rogue avait mis l'Ordre sans dessus dessous : il fallait quitter la maison des Black, et au plus vite.

L'alerte avait bien vite été donnée, et tout le monde avait dû être évacué. Dans la précipitation, il avait fallu trouver un lieu de secours. Sans réfléchir, Edward, qui passait la soirée au QG, avait proposé la demeure de ses parents, perdue au milieu du pays de Galles. Lupin n'avait hésité qu'une fraction de seconde. Le message avait rapidement été passé aux autres membres de l'Ordre, et pour ceux qui ne pouvaient pas s'y rendre dans la soirée, des points de rendez-vous avaient été convenus, pour les y emmener plus tard. En quelques heures, il n'y avait plus aucun membre de l'Ordre au 12 square Grimmaurd.

Déménagée en catastrophe, leur petite organisation avait frôlé la débandande. Edward, quant à lui, avait dû installer tout ce joli monde dans le cottage familiale, et surtout... trouver une excuse pour ses parents. Il avait prétexté une santé en berne et un besoin impérieux de se retrouver seul et au calme pour occuper les lieux en toute tranquillité. Ses parents le surcouvant s'étaient d'abord inquiétés, mais avaient été rassurés par le trentenaire, qui s'était vu octroyer l'usage exclusif des lieux tant qu'il en aurait besoin. Mole était toujours sur ses gardes, espérant que sa mère n'ait pas de soudaine envie de venir s'assurer de sa bonne santé, mais pour le moment, maman Mole n'avait encore jamais pointé le bout de son nez au cottage, et l'Ordre avait pu s'y installer tranquillement. Toutes les mesures de sécurité avaient été prises, et Livious avait pu profiter d'un lit de repos au calme de la campagne. Il avait été installé dans l'une des chambres du Rez-de-Chaussée, et Edward venait souvent le voir.

Après tout, c'était chez lui ici, et il se sentait responsable des nouveaux locataires.

L'étudiant avait donc été veillé au nouveau QG par ses camarades de l'Ordre, tous se relayant pour qu'il ne soit jamais seul. Mais les jours passaient, et Livious ne se réveillait toujours pas. Deryn restait souvent à son chevet, pansant avec soin les blessures de son ami. Edward était tout simplement déprimé de voir le jeune homme dans cet état. Il connaissait peu Livious, mais le jeune homme était d'un naturel si joyeux et énergique que c'était une tristesse de le voir presque mort, si pâle.

Poussant la porte du cabanon, le brun enjamba les ronces qui encombraient l'allée de jardin et traversa le potager. Il entra dans le cottage de ses parents par la petite porte de bois et se laissa gagner par la douce odeur de bois ciré qui l'enveloppa lorsqu'il entra dans la pièce de vie du Rez-de-Chaussée. Il n'y avait personne aujourd'hui, mais les tasses encore présentes sur la table rustique indiquaient que la maison n'avait pas été vide durant la soirée. Machinalement, le binoclard ramassa la vaisselle et l'apporta à la cuisine, avant de lancer un sortilège de nettoyage. Il mit de l'eau à bouillir, laissant son regard se porter sur le paysage extérieur par la fenêtre entrouverte. Il faisait un temps magnifique, et le soleil se reflétait dans les marais, faisant danser les couleurs automnales de la végétation galloise. Prenant une profonde inspiration, Edward emplit ses poumons d'air frais et revigorant. C'était une belle journée.
Saisissant la théière, le trentenaire prépara un thé Earl Grey et disposa deux tasses sur un plateau, comme à chaque fois qu'il visitait Livious. Le jeune homme finirait bien par se réveiller, Ed' en était certain. Et lorsque ce serait le cas, un bon thé lui ferait le plus grand bien. Mole était de cette race d'anglais qui étaient persuadés que ce divin breuvage pouvait s'avérer un remède miraculeux pour bien des maux.

Tout était prêt, et l'Oubliator prit la direction de la chambre du rescapé. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir le jeune homme éveillé et calé dans ses coussins ! Le brun faillit laisser tomber son plateau de surprise tant que de soulagement.

- Merlin te protège, te revoilà parmi les vivants !

Tout s'emballait dans l'esprit du jeune homme, comme une reconnexion trop rapide des neurones. Un éclair alluma rapidement ses idées, puis s'accrochant à un fil de pensés il parcouru tout le cerveau. Tout commença par le cri de Sigmund accroché au plafond de la cuisine du repaire, Poudlard attaqué, il avait couru sur place. Là bas, il y avait Nils.
Nils qu'il imaginait bien joué de la flûte traversière pour les anges si il n'allait pas le protéger. Il ne voulait pas d'un tel scénario, les notes fine et fragiles de son frère se devaient d'être mortelle pour se fondre dans le vent et y expirer à la bonne mesure. Il était jeune mais il venait de finir sa deuxième année de formation en tant qu'auror, non ? Il pouvait combattre. Nils serait fier de lui.
Il était l'épée des Sullivan, celui qui agresse, qui attaque physique, le fils sans sagesse mais avec force. Livious était le sale gosse de la famille. Un pauvre gosse qui n'avait peur de rien sinon de briser son honneur. C'est d'ailleurs cette partie de son caractère, explosive et brutale, que craignait le plus ces amis. Pour lui même.

On n'attaque pas un Sullivan sans que l'autre ne réplique, on attaque pas les plus faible sans que Livious ne réplique. Il n'était peut être pas l'élu, ni même quelqu'un d'important ici bas, il était lui. Il ne savait pas que tous s'était inquiétés sur son compte.
Mourir à 20 ans, c'est moche aurait dit certain.
Mais Livious est fait dans un bois particulier, les rumeurs circulent que les bateaux pirates seraient fait du même. Ceux qui coulent pour mieux vous hanter. Livious était un arbre grand qui étendait doucement ses feuilles.

Il regarda par la fenêtre, il faisait beau. Et non noir. Il balaya ce qu'il avait en tête pour observer l'extérieur. Par Merlin ce qu'il faisait beau. Il ne savait pas où il était, la décoration était coquette, cela sentait le vieux bois ciré. Il toucha de nouveau son étoile et fixa son regard sur la fenêtre. Une des branche de l'étoile avait légèrement grossie. Il ne savait pas pourquoi. La différence était minuscule, mais il connaissait toute les fluctuations de son tatouage par cœur.

- Merlin te protège, te revoilà parmi les vivants !

Livious se retourna vers le "nouvel" arrivant. Il s'inscrivait parfaitement dans le décor, comme s'il avait toujours vécu ici, il tenait entre les mains un plateau aux teintes légèrement argentés, sur celui-ci était posé une théière sans doute en porcelaine et deux tasse assorties à la théière.
My God, un saxon.
Plaisanterie à part, se retourner si brusquement vers le visiteur avait permis à Livious de se rappeler d'un immense système nerveux allant du bout de ses orteils au haut de son crâne. Cela lui rappela également les blessures qu'il avait au flan droit, autant vous dire que l'on s'amusait bien dans l'esprit endoloris de l'imbécile heureux, c'était la fête a l'endroit qui enverrait le plus de mauvais signaux. Une mauvaise grimace se figea sur son visage.
Il fixa mieux la personne en face de lui. L'air banal et sympathique, un brin fonctionnaire. Mais Livous appréciait l'air de cet homme, sans raison particulière. Ce n'était pas pour sa sympathie mais pour son air un peu étonné et heureux.

-Permettez moi de décliner la valse de joie, Edward, je suis vivant mais encore en morceaux.

Livious se cala un peu mieux dans les coussins. Il pris un sourire enjoué, ce bonhomme avait raison après tout. Il était vivant. Et ce thé lui semblait être la meilleure boisson qu'on puisse lui offrir. Il fronça un peu des sourcils.

-Maintenant que je suis réveillé, Deryn va me tuer.

Il lança un autre sourire puis posa ses main, paumes vers le haut contre sa couverture. Son regard partit un peu dans le vide puis il se frotta un œil.

-J'ai beaucoup de questions en tête. Depuis combien de temps suis-je endormis ?...Où sommes nous ?...Nous, enfin, l'ordre...Hm. Enfin. Parlons d'abord d'où nous sommes.

Il s'ébouriffa pour cacher son mouvement de déglutition. Il ne savait rien de ce qu'avait donné la bataille.

Un sourire s'étira sur les lèvres de l'Oubliator. Le jeune étoilé avait beau être en convalescence, il n'avait en rien perdu l'humour et l'énergie que les membres e l'Ordre lui connaissaient, même sans l'avoir beaucoup côtoyé. Edward rentra cette fois réellement dans la pièce, refermant la porte derrière lui, tandis que Livious s'inquiétait du sort que lui réservait son amie Deryn. Le brun s'approcha du lit et posa le plateau sur la table de nuit tout en répondant d'un air grave.

- Assurément. Elle s'est beaucoup inquiétée pour toi. Je ne la savais pas capable d'affubler quelqu'un de tant de noms d'oiseaux...

Le blessé se perdit un instant dans ses rêveries, et Mole se garda bien de l'en tirer. Le jeune homme revenait de loin, et il était hors de question de le brusquer. Il était déjà très heureux que l'étudiant fut de nouveau conscient. Rien ne pressait. Il faisait un temps magnifique, et il n'avait aucune obligation aujourd'hui. Autant laisser le temps qu'il faudrait au jeune homme. Il entreprit donc de servir deux tasses de thé fumant en attendant que son compagnon reprenne ses esprits. Et puis, d'un coup, les questions fusèrent. Edward eut un sourire triste. Evidemment. Livious était tombé inconscient. Il ne savait pas ce qui s'était passé. Et il était légitime qu'il se demandât où il se trouvait. Tout lui était inconnu, et il ne savait même pas quel jour on était. L'Oubliator allait devoir lui faire le récit des évènements.

Le brun prit une profonde inspiration et jeta un oeil par la fenêtre, puisant des forces et de l'inspiration dans la quiétude du marais qu'il apercevait dehors.

- Eh bien... Nous sommes au fin fond du pays de Galles. Chez moi. Enfin... Dans la maison de vacances de mes parents. Du sucre ? C'est le nouveau Quartier Général de l'Ordre. Nous... avons dû quitter la maison des Black, l'endroit n'était plus sûr. Un peu précipitamment, certes. Du lait ? Six jours se sont déroulés depuis l'attaque de Poudlard. Tu as été rapatrié et soigné, d'abord à Ste Mangouste, puis au square, et enfin ici...

Le jeune homme devait encore avoir de multiples questions, mais Mole ne voulait pas tout précipiter. Il n'allait pas lui être facile de tout encaisser en une seule fois, mieux valait lui laisser le temps d'assimiler les informations au fur et à mesure. Edward avait replanté le décor spatial et temporel. Ils allaient pouvoir y placer à présent les différents acteurs.

Avec un nouveau sourire qu'il voulait engageant, le binoclard tendit la tasse au blessé, pour qu'il ait le minimum de mouvement à faire.