Le ciel semblait calme ou du moins, rien ne tombait sur la tête blonde qui bouquinait, assise dans l’herbe du parc. Dès que la pluie cessait de se déverser du ciel, la demoiselle sortait à l’extérieur et lisait ou elle se promenait simplement. Pour l’instant, elle s’était confortablement installée sous un arbre, et avait un peu éparpillé ses bouquins autour d’elle. Son choix de cet après-midi s’était toutefois arrêter sur un livre du cour d’étude des moldus. Certes, son cours n’était seulement que dans une semaine, mais il n’y avait rien qui lui plaisait plus que de prendre de l’avance dans ses cours. Elle adorait cette matière, même que c’était probablement sa favorite. Enfin, c’est sûrement pour cela que la jeune femme aller dans un métier qui impliquait un contact quelconque avec ceux-ci…

Pendant un court moment, elle regarda un peu autour, observant les étudiants qui se promenaient et profitaient sûrement de ce mercredi de congé. Elle devait sûrement être seule à étudier, plutôt que d’aller se promener dans Londres ou à Pré-A-Lard. Étudier lui plaisait plus. Apprendre de nouveaux trucs, avoir de l’avance sur les cours… Et elle finissait toujours le semestre très satisfaite de ce qu’elle avait accompli. Mais il y avait forcément d’autres élèves qui aimaient plutôt étudier…. Mais peut-être pas aussi. Cela lui importait peu dans le moment.

Elle reposa les yeux sur le bouquin, lisant les mots avec soins, se souvenant de chaque syllabe de sa mémoire presque parfaite. Les moldus la fascinait énormément, probablement parce qu’elle n’avait jamais vraiment été en contact avec eux. Ce n’était pas parce qu’elle les évitait, mais seulement parce qu’aucun n’avait croisé son chemin. Elle trouvait que leurs traditions étaient un peu rigolotes et que ça devait forcément les rendre un peu sympathiques. Une fois de plus, elle quitta son livre des yeux et les releva vers le ciel, voyant que les nuages semblaient s’assombrir. La demoiselle se mordit un peu la lèvre, commençant à rassembler ses livres. Elle ne voulait surtout pas qu’il commence à y avoir de la pluie sur ses chéris…

Quelques petites gouttes commencèrent à tomber sur ses longs cheveux, alors qu’elle marchait rapidement vers la porte pour entrer à l’intérieur, les bras chargés de ses quelques livres.

« Noon, pas d’eau sur les bouquins, ça fait tout gonfler les pages…. Rhoooo…. » murmura-t-elle en marchant encore plus vite vers la porte.

La jeune femme atteint finalement la porte, mais se rendit vite compte qu’elle avait dû échapper un livre. Elle se retourna vivement et aperçut le livre qui jonchait le sol, non loin de où elle était assise quelques instants auparavant. Plus que quelques secondes et il y aurait forcément tout plein de gouttes qui commencerait à lui tomber dessus. Blanche soupira puis se remit en marche vers l’arbre, espérant y arriver avant la pluie.

« Histoire de la magie… J’espère que t’es un livre intéressant et que je risque pas de prendre une douche froide pour sauver un livre nul… » murmura-t-elle en s’approchant du livre.

La pluie se mit enfin à tomber et la demoiselle soupira en se retrouvant sous l’arbre, regardant autour en voyant bien qu’elle y était coincée au moins jusqu’à la fin de l’averse, supposant qu’elle allait finir à un certain moment… Au moins, elle pouvait se couvrir grâce à l’arbre…

Blanche se mordait la lèvre en regardant la pluie tomber, souhaitant plus que tout que le ciel se calme et qu’elle puisse retourner à l’intérieur. Évidemment, cela ne se produirait certainement pas. Les nuages s’assombrissaient et elle pouvait presque déjà entendre le tonnerre. La jeune femme soupira, regardant la distance qui la séparait de la porte en se disant que c’était impossible qu’elle s’y rende sans être trempée, ainsi que ses livres. Peut-être que son idée de faire de la lecture à l’extérieur n’était pas super finalement….

Elle avait eu plusieurs choix. D’abord c’était l’extérieur puis ensuite la bibliothèque. Elle avait aussi pensé à la salle commune. Mais en ce moment, elle se disant qu’elle aurait vraiment du aller à la bibliothèque. Blanche n’était pas vraiment quelqu’un qui ressentait des regrets face à des décisions passées, mais en ce cas-ci, oui. Bon, elle devait faire un choix. La douche froide et déplaisante ou risquer de mourir écrasée par un arbre frappé par l’éclair lorsque ceux-ci se mettrait de la partie. Le choix semblait évident. Mais elle ne voulait pas que ses livres soient tous mouillés… Elle soupira encore et vint pour s’asseoir dans l’herbe, lorsqu’elle fut surprise par une présence à ses côtés. La demoiselle se retourna vers le nouvel arrivant. Blanche sourit un peu en entendant sa question, faisant un non de la tête.

« Non…En fait je voulais entrer, mais j’avais oublié un bouquin et je croyais avoir le temps de retourner à l’intérieur avant que le déluge commence… J’avais pas très bien calculé mes trucs… Et puis là, il pleut encore plus, ce sera certainement impossible d’entrer sans se mouiller plus… »dit-elle, se rendant alors compte qu’elle s’éternisait.

Parfois, elle se mettait à parler sans se rendre compte qu’elle s’éloignait du sujet principal, comme si elle était dans la lune. Principalement lorsqu’elle parlait avec des étrangers. Peut-être qu’elle stressait…? Cela importait peu, car elle aimait quand même beaucoup rencontrer de nouvelles personnes. Blanche le regarda, voyant bien qu’il s’était probablement fait avoir par la pluie. Sa chemise était toute mouillée, il aurait sûrement froid bientôt. C’était sûrement une autre raison pourquoi elle ne voulait pas aller sous la pluie. Avec sa jolie robe d’été blanche à fleurs bleues, elle allait mourir de froid. Bien sûr, Blanche aurait pu être une voyeuse et profiter du fait que sa chemise lui collait à la peau et moulait ses muscles, mais ce n’était pas particulièrement son genre. Bien qu’elle avait remarquer qu’il était d’apparence très charmante, Blanche n’avait pas des yeux pervers et voyeurs. La française l’avait détaillé rapidement, sans trop s’attarder à ses atouts évidents, mais sans plus. En fait, c’est surtout que ce genre de trucs ne lui passait pas par la tête. Elle ne pensait pas vraiment à profiter du fait que quelqu’un était en situation qui exposait le corps pour se rincer l’œil. Elle était bien trop sage, de toute façon….

Blanche se tassa contre l’arbre, pour être certaine qu’il ait de la place pour se couvrir sous les feuilles qui protégeaient de la pluie. Elle regarda le ciel et fronça légèrement les sourcils, souhaitant toujours que la pluie parte, comme un miracle. La demoiselle se tourna à nouveau vers Andrzej, lorsqu’il se présenta et sourit à nouveau.

« Oui, je suis en première… Je m’appelle Blanche… »

Elle se ferait peut-être un nouvel ami grâce à cette pluie machiavélique qui avait ruinée ses plans pour la journée. Finalement, il y avait du bon dans ce déluge.

La française déposa ses livres sur le sol, car ses bras allaient sûrement tomber si elle les gardait plus longtemps dans ceux-ci. Blanche regarda Andrzej et s’assied ensuite sur le sol, le sourire aux lèvres, comme toujours. Elle allait attendre et lorsque les éclairs seraient trop forts, elle essayerait sûrement de courir vers l’entrée. Bien sûr, en tentant de ne pas glisser et se blesser. C’est qu’elle était pas trop douée pour tout ce qui impliquait de courir, voler ou pratiquer un sport d’équipe. Elle avait cette fâcheuse habitude d’être dangereuse et de se blesser elle-même ou quelqu’un d’autre…

« Tu as été surpris par la pluie…? Peut-être que tu aurais du aller vers l’entrée, j’ai pas l’impression que l’arbre voudra nous couvrir longtemps… » dit-elle, les lèvres toujours étirées en un sourire doux.

Quelques gouttes de d'eau passèrent entre les feuilles vertes et tombèrent sur sa robe. Elle leva lentement la tête et sentit d'autres gouttes tomber sur sa joue, ce qui lui fit cligner des yeux vivement. Ha non, décidément, elle voulait pas courir sous se déluge qui était trop froid, bien que plutôt tiède, pour sa pauvre fragilité. La demoiselle essuya les quelques gouttes et se mordit l'intérieur de la joue en essayant de penser à un plan.

La jeune fille semblait perdu, comme si c'était une catastrophe de se retrouver sous un arbre ou comme si elle pouvait périr si elle courait sous la pluie. Ce n'était que de l'eau ! Pas la peine de faire tant d'histoires ! D'autant plus qu'ils étaient des sorciers, ou est-ce que la jolie blonde avait oublié ce petit détail ? Décidant de ne pas le lui rappeler pour l'instant, Andrzej en profita pour admirer la vue. Une robe mouillée, blanche de surcroît, était un fin spectacle que l'étudiante devait être inconsciente qu'elle offrait.

Ce n'était pas d'ordinaire son genre de filles, les intellos studieuses qui avaient toujours leur nez plongé dans leurs livres étaient habituellement trop coincées pour apprécier les coups d'un soir. Bien sûr, il y avait des exceptions et il pouvait se tromper sur elle. Certaines filles se métamorphosaient complètement et devenaient de véritables bêtes sauvages au lit... Néanmoins, son instinct lui disait que ce n'était pas le cas pour la blonde. Pourtant, le russe avait une irrépressible envie d'ajouter la jeune sorcière à son tableau de chasse, de lui faire connaître les plaisirs de la chair, plaisirs qu'elle ne retrouvera jamais dans ses bouquins. Corrompre les innocentes demoiselles n'était pas quelque chose qu'Andrzej faisait très souvent, il préférait plutôt fréquenter des jeunes femmes expérimentées mais il se laissait tenter de temps en temps. Après tout, l'éducation était toujours une bonne chose et le soviétique était un maître dans ce domaine.

L'étudiante, pendant ce temps, se perdait en explications sur le pourquoi du comment elle s'était retrouvée sous cet arbre. Amusé, il lui répondit avec un sourire,

- Tu sais que tu aurais pu lancer un accio sur ton livre ? Cela t'aurait évité de te retrouver coincé ici... Quoique je ne vais pas m'en plaindre, cela nous aura permis de faire connaissance.

Profitant amplement de l'occasion qui lui était présentée, le slave s'assit en tailleur tout près d'elle. Calé lui aussi contre l'arbre, bien qu'un peu en biais pour protéger sa camarade de la pluie qu'elle semblait tant redouter, il était à présent dans l'espace personnel de la jeune fille, un genou reposant sagement contre sa cuisse recouverte d'un tissu qui s'imbibait de plus en plus de gouttes de pluie... La robe qui collait à son corps laissait entrevoir de charmants délices qui ne demandaient qu'à être explorés... Cependant, cela ne servait à rien de se précipiter. Il ne voulait pas effaroucher la blanche colombe

- Blanche... c'est quelle origine ça ?

Cela avait l'air français ou peut-être espagnol même, il n'en était pas sûr. Il y avait énormément d'étrangers dans cette université, lui-même en était d'ailleurs un brillant hommage. En même temps, cela ne signifiait rien. Ce n'était pas parce qu'elle portait un prénom étranger qu'elle ne pouvait pas être anglaise.

- Tu as été surpris par la pluie…? Peut-être que tu aurais du aller vers l’entrée, j’ai pas l’impression que l’arbre voudra nous couvrir longtemps…

L'œil rieur, Andrzej contempla la jeune femme. Décidément, la pluie représentait une grande menace pour elle si elle pensait que tout le monde devait la craindre. Et puis de toute manière, le bâtiment était tout proche, à peine quelques mètres. Ce n'était pas comme si ils étaient perdu au milieu d'une forêt. Cependant, cette attitude ne le contrariait pas, au contraire. Cela témoignait de la fraîcheur et de l'innocence de cette fille.

- Ah en fait, je m'étais endormi, expliqua Andrzej avec un sourire penaud, et c'est la pluie qui m'a réveillé. Et puis, je t'ai vu là toute seule alors je suis venu voir si tout allait bien. Sinon, ça me dérange pas vraiment la pluie. J'ai l'habitude...

Par contre, les gouttes qui continuaient à se faufiler entre les feuilles de l'arbre pour se déposer sur eux gênaient visiblement Blanche. Et ce n'était pas près de s'arranger. Un éclair venait de zébrer le ciel et il fut rapidement suivi par un gros coup de tonnerre. L'orage s'accentuait et l'étudiante avait l'air de plus en plus mal à l'aise.

- Tu as froid... ? C'est pas grand chose mais tiens, prends-ça...

La jeune fille semblait frissonner alors Andrzej fit ce que tout bon gentleman devrait faire. Il retira sa chemise qu'il sécha aussitôt d'un coup de baguette et, se penchant vers Blanche, la lui posa sur ses épaules.

Blanche évaluait la distance entre l’arbre et le bâtiment. Certes, elle pouvait transplaner jusqu’à l’entrée, mais avec ses bras chargés de livres, elle se voyait mal incanter. Donc, il restait l’option d’y aller en marchant calmement, de manière sécuritaire et peu dangereuse ou en courant. Et ainsi de risquer de se casser le cou en glissant, trébuchant ou même simplement en tombant, gracieuseté de sa maladresse innée et impossible à reproduire. De toute façon, cela pouvait encore attendre…

Elle fût sortie de la lune par ce que le russe dit. Bien sûr qu’elle aurait pût lancer un accio. L’idée avait traversé sa tête de blondinette pendant un instant, mais elle aurait dû déposer les livres qu’elle avait déjà dans les bras sur le sol, procéder, puis essayer de tous les reprendre. Enfin bref, elle aurait pu le faire, mais elle ne l’avait pas fait. Et comme il dit, cela leur permirent de faire connaissance… Elle se ferait peut-être un nouvel ami…

La demoiselle regarda Andrzej s’asseoir tout près d’elle, lui adressant toujours un joli sourire. Il lui demandait alors son origine et elle se retrouvait elle-même à essayer de trouver l’origine de l’étudiant. Il n’y avait aucun doute qu’il était certainement slave, mais elle ne pouvait s’aventurer plus loin que cela. Et puis bon, slave était quelque peu général…

« Française… Et em… Tu es de quelle origine…? » demanda-t-elle, n’osant pas prononcer son prénom et le massacrer.

La jeune femme observait le russe, détournant légèrement le regard après un instant. Il était mignon, comme la majorité de garçons qu’elle avait croisé depuis qu’elle était arrivée. Elle entendit alors la raison pour laquelle il avait été surpris par la pluie et rit légèrement, trouvant cela plutôt amusant qu’il se soit endormis. Puis elle le trouva bien sympathique d’être venu voir si elle était correct. La française lui adressa un sourire reconnaissant, ses doigts s’entremêlant avec l’herbe sur le sol.

« Merci, tu es gentil d’être venu voir… T’es chanceux que la pluie ne te dérange pas, moi j’ai jamais vraiment apprécié… J’aime beaucoup le soleil, mais c’est clairement pas ce qu’il y a le plus souvent ici… » dit-elle simplement.

L’étudiante fût alors dérangée par le tonnerre et leva ses yeux bleus-gris vers le ciel, regardant les éclairs qui commençaient à être plus constants. Elle n’avait pas peur des orages, mais disons qu’ils la rendaient légèrement inconfortable. Elle avait toujours eu l’impression que les éclairs se rapprochaient d’elle. Lorsqu’elle était toute petite et qu’il y avait un orage, elle allait toujours se cacher dans les couvertures de son frère et il finissait toujours par la pousser en bas de son lit pour qu’elle retourne dans sa chambre. C’est qu’il était méchant son frère…

Sa rêverie fût interrompue par Andrzej qui lui demandait si elle avait froid. Sa robe commençait effectivement à être un peu mouillée et elle n’était pas très chaude. Elle s’attendait clairement pas à être surprise par la pluie. Elle le vit alors commencer à enlever sa chemise et la sécher, lui posant ensuite sur les épaules comme un homme très bien élevé. Tout d’abord, Blanche fût très reconnaissante, puis elle sembla alors voir qu’il portait rien sous sa chemise et ses joues se teintèrent de rouges, alors qu’elle tournait un peu la tête.

« Merci… Mais t’es certain que tu vas pas avoir froid…? J’ai pas si froid, je peux endurer un peu… » dit-elle, n’osant pas trop le regarder.

La demoiselle était nettement un peu gênée par le fait qu’il s’était ainsi dévêtu pour lui offrir sa chemise. Elle osa poser ses yeux sur son torse seulement quelques secondes, détournant ensuite la tête et regardant à nouveau le ciel. Ils pourraient peut-être entrer à l’intérieur. Il pourrait remettre sa chemise et elle pourrait sécher sa robe qui commençait à être sérieusement trop collante à son goût. Elle serra alors la chemise du slave sur elle, soudainement reconnaissante de l’avoir sur les épaules.

« On pourrait peut-être entrer à l’intérieur…? J’aime pas trop les éclairs… » dit-elle en tournant son visage,dont les joues étaient toujours un peu rosée, vers lui.

- Ah... française...

Andrzej s'interrompit un instant, songeant à tout ce qui se disait sur les femmes françaises. Cependant, malgré ses voyages et ses sorties intensives, il n'avait pas encore eu l'occasion de vérifier tous ces stéréotypes. Néanmoins, Blanche ne dérogeait pas à celui de la beauté.

- Quant à moi... c'est plutôt évident, non ? Je suis russe... quoique ma mère est anglaise. Mais ça ne fait qu'un an que je suis ici.

Même si l'étudiant de l'Est parlait l'anglais à la perfection, sa mère y avait particulièrement tenu, il n'en restait pas moins qu'il avait toujours un fort accent qu'il n'arrivait pas à se débarrasser. Quoiqu'il n'essayait pas vraiment non plus... Il fallait bien reconnaître que les filles aimaient en général les accents et c'était un atout qu'il serait bien bête de perdre. D'ailleurs, ça lui arrivait quelquefois de forcer encore plus son accent...

- C'est pour ça que le temps ne me dérange pas. En Russie, on a le froid et la neige à volonté alors un peu de pluie n'est vraiment pas grand chose en comparaison.

Repoussant une mèche de cheveux que la pluie avait collé contre son front, Andrzej reprit son activité préférée, détailler son interlocutrice. Sa chemise, bien trop grande pour elle, dissimulait à présent malheureusement le haut de son corps, occultant ainsi la vision que sa robe mouillée avait offert à son regard. Le slave en serait venu à regretter son geste si ce n'était pour la charmante réaction de l'étudiante. Celle-ci, visiblement gênée, était toute rougissante et évitait de le regarder. Le sourire aux lèvres, le brun avait très vite compris pourquoi. C'était une réaction typique de ce genre de filles. Apparemment, le fait qu'il soit maintenant torse nu devant elle la troublait. Il y avait de quoi après tout ! Sans se vanter, Andrzej savait qu'il était très bien fait de sa personne et que sa musculature plaisait grandement, et pas seulement à la gent féminine... Il avait par ailleurs perdu le compte de combien de femmes lui avaient arrachées sa chemise pour le simple plaisir d'admirer la vue ou, si elles étaient plus audacieuses, pour caresser son torse de leurs doigts pressés. Bien sûr, il n'était pas prêt de s'en plaindre. Qui était-il pour leur refuser ça ?

- Merci… Mais t’es certain que tu vas pas avoir froid…? J’ai pas si froid, je peux endurer un peu…

Pourtant, le temps s'était empiré en très peu de temps. Les éclairs devenaient de plus en plus fréquents et le vent avait depuis forci, rafraîchissant l'atmosphère qui avait bien baissé avec l'arrivée de la pluie. L'agréable douceur de l'après-midi avait vite disparu...

- Non, c'est ok. J'ai vraiment pas froid, comme je t'ai dis je suis habitué à des températures bien plus basses.

Un gros coup de tonnerre retentit à nouveau, alors que la pluie tombait maintenant à verse. L'arbre ne résista pas à cet assaut et les feuilles, alourdies par les trombes d'eau, déversèrent leur chargement sur les deux jeunes gens qui se trouvèrent rapidement trempés. Au moins, la blonde restait un peu plus au sec avec sa chemise. Grâce au rapide sort qu'il avait lancé, cela l'empêchera d'être mouillé pendant quelques minutes.

- On pourrait peut-être entrer à l’intérieur…? J’aime pas trop les éclairs…

Blanche n'avait peut-être pas tort... Non pas sur les éclairs qu'Andrzej aimait bien, en fait il était plutôt friand des orages, mais sur le fait de rentrer se mettre à l'abri. Son fin pantalon noir lui collait radicalement au corps à présent et c'était franchement désagréable. Se levant, il secoua la tête, bien que ce n'eut guère d'effet, ses cheveux restant toujours aussi mouillés, et tendit la main à la jeune fille pour l'aider à se relever.

- Oui, t'as raison. A mon avis, c'est parti pour un bon moment.

La main de Blanche toujours prisonnière dans la sienne, Andrzej la regarda intensément de ses yeux sombres puis, avec un sourire, enleva une feuille qui s'était logée dans la chevelure de la blonde. Il en profita ensuite pour poser sa main sur sa joue encore toute rose. Enlevant délicatement de son pouce les gouttes d'eau qui s'y étaient accumulées, il s'approcha davantage de la jeune fille.

- Mais ne t'inquiètes pas, tu risques rien tant que je suis là... ajouta-t-il dans un souffle, tout près de son visage.

Au moins, elle s’était pas trompée pour slave… C’est qu’elle se serait sentie idiote si il avait même pas été slave… Mais il était clair qu’il était russe maintenant qu’elle y pensait. Il avait un accent typiquement russe, sa carrure et da grandeur témoignaient aussi. Mais il parlait vraiment bien anglais. Enfin, elle trouvait. Elle-même considérait qu’elle parlait très bien, mais souvent, il lui arrivait de devoir répéter, son accent français et encore mieux, provençal étant plutôt remarquables. Cependant, elle n’avait rien manqué de ce que le russe avait dit.

« Je me doutais que tu étais russe… Ton accent est plutôt révélateur… » dit-elle en lui souriant.

La demoiselle frissonna un peu à la mention du froid et de la neige et serra encore plus la chemise autour d’elle. Elle supportait mal le froid. À la maison, il y avait rarement de la neige. En fait, tout devait fermer lorsqu’il y en avait. Les enfants aimaient bien, ils sortaient et jouait dans la neige blanche, mais elle, elle refusait de mettre les pieds dehors. C’était pas compliqué, chaque fois qu’elle s’aventurait dans les températures froides, elle revenait grippée.

Blanche se mordit un peu la lèvre, remarquant alors que l’autre étudiant avait posé le regard sur elle. Elle détourna un peu la tête, observant le ciel de ses yeux clairs. Il la gênait. Bien sûr, Blanche faisait partie des gens faciles à gêner. Très faciles à gêner. Bien évidemment, elle était un peu gênée par sa beauté (et après le débat qu’elle eu avec elle-même, elle se dit que c’était sûrement ce qui était considéré comme étant sexy), mais le fait qu’il se soit déshabiller ainsi la gênait encore plus. Elle ne se plaignait toutefois pas d’avoir sa chemise sur ses petites épaules frêles.

Cette impression de prendre une douche toute habillée ne lui plu guère. Tout plein de petites gouttes étaient tombées sur sa tête, lui faisant ainsi fermer ses yeux et pousser une petite exclamation de surprise. Elle secoua un peu ses cheveux puis regarda Andrzej se lever et lui tendre la main. La demoiselle lui sourit doucement, évitant quand même de regarder son torse dénudé, surtout parce que ses joues étaient toujours colorées et qu’elle voulait pas encore ressembler à une cerise.

L’étudiante se releva et au moment ou elle s’apprêtait à le remercier, il vint enlever une feuille de ses cheveux. Il était vraiment un jeune homme charmant. Un sourire cordial étira le coin de ses lèvres, mais en sentant la main de son compagnon de mésaventure se posée sur sa joue, elle resta quelque peu figée. Intérieurement, elle se mit à paniquer, se posant tout plein de questions. Mais pourquoi il s’approchait tant? Et pourquoi il lui caressait ainsi la joue? Blanche n’était cependant pas stupide. Elle comprit très vite ce qu’il voulait. Pendant un court instant, elle se dit qu’elle aurait pu faire comme dans les films et venir caresser ses lèvres des siennes, mais sa raison et peut-être aussi sa volonté, étaient beaucoup plus fortes que cela. La demoiselle détourna un peu la tête, quelques secondes s’étant déjà écoulées et elle sourit légèrement, se décollant un peu du slave. On aurait pu jurer que ses pomettes avaient repris une teinte plus rouge… Elle se mit à ramasser ses livres, les empilant les uns par-dessus les autres.

« Donc, on rentre…? » répéta-t-elle, se redressant en essayant de ne pas laisser tomber ses livres sur le sol.

La française regarda une dernière fois le ciel en se mordant la lèvre avant de mettre un pied en dehors du mince couvert que leur avait procuré l’arbre. Elle frissonnait déjà plus en sentant les gouttes qui vinrent entrer en collision avec son corps. La jeune femme se dit qu’elle aurait pu courir, mais en regardant la pelouse toute mouillée, elle se dit que c’était vraiment de pousser sa chance au maximum. Donc elle marcha rapidement, en ne faisant pas vraiment attention à si le russe la suivait, courait ou était resté derrière. Un grand éclair vint déchirer le ciel et dans son sursaut, la demoiselle risqua de glisser. Heureusement, elle sembla chanceuse et se reprit à la dernière seconde, rattrapant même un livre qui aurait voulu glisser d’entre ses bras. Alors là, pour garder ses livres au sec, le coup était raté. Elle aurait pu les échapper dans son bain rempli d’eau et ils auraient sûrement été moins trempés.

Quel ne fut pas son soulagement en voyant les marches devant ses pieds. Elle les monta rapidement, en gardant toutefois un rythme sécuritaire et une fois sous le couvert de la toiture, elle se tourna vers Andrzej, toute frissonnante.

« T’es certain que t’as pas froid? Moi je suis gelée… » dit-elle, souriante malgré le fait qu’elle grelottait légèrement.

Blanche avait essayé d’ignorer un peu la réaction du russe lorsqu’elle s’était décollée de lui. Malgré tout, elle perçu une teinte de déception et son cœur se pinça un peu. Elle ne voulait absolument pas le vexer, il n’était que gentil avec elle. La française espérait ne pas lui avoir fait de peine et surtout qu’il n’était pas du genre à être rancunier. Elle n’était tout simplement pas très habituée à ce que des hommes soient si près d’elle. Certes, la demoiselle avait eu de petits amis lors de son adolescence, mais tout était superficiel. Et ils n’avaient jamais été si près l’un de l’autre à leur toute première rencontre. Elle savait cependant que ce n’était pas tout le monde qui partageait cette vision. Elle n’était pas habituée, c’était tout. Ce n’était pas déplaisant, c’était surprenant. Enfin, cela importait peu. Ce qui importait, c’est qu’ Andrzej était un jeune homme bien charmant et que pourtant, Blanche n’avait pas le sentiment d’exclusivité…

Une fois qu’elle était arrivé sous la protection que lui procurait le porche, elle avait remarqué qu’il ne l’avait pas suivit de si près et qu’il avait l’air pensif. Mais un sourire étirait le coin de ses lèvres et l’étudiante se dit donc qu’il ne devait pas être trop vexé par ses manières de plus tôt. Elle l’observa s’approcher et prendre ses livres, lui souriant gentiment.

« Merci… T’es vraiment gentil… » dit-elle timidement en remarquant son rapprochement.

Elle était maintenant dos contre le mur, ayant très légèrement reculé en le sentant approcher, bien que ce ne soit pas précipité. Elle grelottait encore, l’eau dans ses cheveux coulant dans son dos. Cela ne dura pas très longtemps cependant, car deux secondes plus tard, elle avait attaché ses longs cheveux en une couette maladroite qui les retenait et les empêchait de dégoutter plus sur ses vêtements déjà trempés.

Pendant quelques instants, Blanche laissa son regard vagabonder sur Andrzej, de manière discrète. Il était si près d’elle… Elle avait le sentiment que l’étudiant était de ce genre de personne qui aimait bien être dans l’espace des autres. Et elle ne croyait pas se tromper en pensant dans l’espace des femmes. Mais la demoiselle n’était pas friande des jugements hâtifs sur la nature des actions d’une personne. Elle préférait ne pas trop se fier aux premières impressions et ainsi offrir plusieurs chance aux gens de montrer leurs vraie nature.

Alors qu’elle se sentait toujours aussi givrée, Blanche fut un peu effarée en sentant le slave l’attirer contre lui. Elle ne s’attendait particulièrement pas à ce mouvement, comme elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’attire contre lui, sous l’arbre. Le contact de sa peau était indubitablement très enflammant, mais elle fut tout de même un peu prise à essayer d’assimiler l’événement pendant quelques secondes. Même sa joue touchait son torse… La française le sentit alors venir déposer un bisou sur son front et son cœur se réchauffa un peu. Tout ceci était un peu étrange, mais le sentiment de malaise se dissipait peu à peu, alors qu’elle cessait de grelotter et frissonner. Sa peau était toute chaude… Elle ferma les yeux pendant quelques instants, appréciant le confort et la chaleur que le jeune homme lui procurait.

Lorsqu’il parla de sa robe mouillée et de la pimentine dans sa chambre, Blanche réfléchit un peu. Un dilemme s’offrait à elle, mais tout ceci n’était pas très compliqué. Il n’était pas question que la demoiselle accompagne Andrzej dans sa chambre. Elle n’allait pas dans la chambre d’un jeune homme, c’est contre sa timidité. Peu importe si il voulait vraiment tout simplement lui donner de la pimentine, ou autre. Et elle n’avait pas de difficulté à penser qu’il voulait qu’elle l’accompagner pour autre chose que de la pimentine. Ce n’était donc pas vraiment un dilemme. L’étudiante sourit un peu, ne se décollant pas tout de suite de lui. Il était vraiment sympathique et charmant, il avait matière à faire tomber des cœurs.

Après un autre petit moment, elle décolla un peu sa joue et leva la tête vers lui, un sourire étirant le coin de ses lèvres.

« C’est très gentil de ta part, mais je vais devoir refuser… Je crois que je vais tout simplement retourner à ma chambre et me changer de vêtements… » lui dit-elle en souriant toujours.

Elle se décolla de lui, sans s’éloigner trop, car elle ne désirait pas perdre sa chaleur. Blanche le regarda un peu puis elle se souvint de la chemise du russe, qui était toujours sur ses épaules. Elle ne voulait pas l’enlever, sa robe dévoilait trop de choses qui n’étaient pas faites pour être montrées à tous.

« Est-ce que ça te dérange si je garde ta chemise? Je te la rendrai plus tard cette semaine… » demanda-t-elle.

Elle se disait qu’il n’y avait aucun moyen de le blesser, car elle avait clairement dit qu’elle désirait le revoir pendant la semaine. Et donc, qu’elle ne s’en allait pas ainsi pour se débarrasser de lui. La jeune femme appréciait vraiment le russe. Elle reprit alors ses livres des mains du gentil jeune homme.

« Donc… Merci beaucoup de m’avoir tenu compagnie… Et je te promet de te redonner ta chemise… » dit-elle en se s’éloignant un peu pour aller vers la porte.

Elle sembla cependant oublier quelque chose et se retourna vers le slave. Elle se rapprocha de lui, se hissa sur la pointe des pieds et vint déposer un doux baiser sur sa joue, tout près du coin de sa bouche. Elle sourit un peu et se mordit la lèvre, retournant à nouveau vers la porte. C’était tout simplement un baiser d’aurevoir, certes, un peu près des lèvres, mais sans plus. La jeune femme entra à l’intérieur et partit dans le couloir, prenant le chemin du dortoir, avec ses livres en main.

Andrzej ne s'attendait pas vraiment à ce que Blanche accepte de l'accompagner à sa chambre, même avec le prétexte de la pimentine. Elle ne semblait tout simplement pas être ce genre de fille. Il profita néanmoins de la douce présence d'un corps féminin, aux courbes inratables, qu'il tenait entre ses bras. La française avait l'air un peu farouche et pas habituée à cette intimité avec un mâle qu'elle connaissait à peine. Sur ce point-là, elle était vraiment l'antithèse du russe qui lui plongeait au lit sans vergogne avec toute fille qui lui plaisait, même si celle-ci n'était "connue" que depuis cinq minutes. Il se disait toujours que c'était un crime de ne pas faire partager un si beau corps tel que le sien. Sans prétention aucune, évidement...

Lui frictionnant toujours le dos pour arrêter les tremblements de l'étudiante, le slave posa son menton au-dessus de sa tête blonde en regardant d'un air pensif les éléments qui se déchaînaient à côté d'eux. Les éclairs se succédaient à grande vitesse maintenant et le tonnerre résonnait bruyamment dans le parc désert. La pluie avait également doublée de volume et de grandes flaques commençaient à se former sur le sol. Un temps à ne pas mettre un chien dehors comme disait le dicton.

Pourtant, pour on ne sait quelle raison, les deux jeunes gens semblaient être enfermés dans leur propre bulle. Même les bruits divers des autres étudiants qui filtraient à travers la porte ne paraissaient pas les atteindre. Ils restaient là, enlacés dans un silence complice. Même si Blanche n'osait pas avancer au même rythme que lui – Andrzej reconnaissait d'ailleurs volontiers qu'il avait tendance à être un peu trop rapide avec les filles, trop direct, trop vite – elle avait tout de même l'air d'apprécier sa position. La joue posée contre sa poitrine, elle semblait sereine. Ne voulant pas troubler ce paisible moment, le slave se tut, profitant de l'instant. Finalement, ce fut la blonde qui brisa leur étreinte et le silence qu'ils avaient partagés.

Sans surprise, elle refusa sa proposition malhonnête car il fallait bien avouer que le brun avait eu une arrière-pensée en tête. Certes, son armoire à pharmacie était plutôt bien remplie de potions en tout genre. C'était une nécessité quand on faisait un peu n'importe quoi. Sortir à tout moment et rentrer à pas d'heure, sans oublier l'abus d'alcool et de sexe. Certains jours, Andrzej n'aurait plus vraiment une figure humaine, et certainement plus son physique ravageur, s'il n'avait pas à portée de main un bon remède magique. Il n'osait imaginer d'ailleurs comment les moldus arrivaient à se débrouiller sans... Néanmoins, il s'en fichait un peu, l'essentiel était qu'effectivement le russe avait bien de la pimentine à sa disposition, mais ce n'avait été qu'une excuse parmi tant d'autres pour avoir la délicieuse demoiselle à la robe désormais moulante dans son antre. Une fois là, son charme aurait évidement agi et en deux trois mouvements, la belle aurait été dans son lit.

- Est-ce que ça te dérange si je garde ta chemise? Je te la rendrai plus tard cette semaine…

Mais ce n'était que partie remise apparemment... Le slave se moquait de sa chemise, il en avait bien d'autres. Ce ne serait donc pas grave du tout si Blanche gardait celle-ci et ne la lui rendait jamais. Elle pouvait même la jeter ou la brûler si elle le désirait. Cependant, le fait qu'elle veuille la lui restituer était positif selon son opinion. Cela signifiait qu'elle éprouvait l'envie de le revoir et pourquoi pas de faire ce qu'elle n'avait pas l'audace de faire tout de suite. En tout cas, Andrzej serait vraiment un idiot pour rater une telle opportunité.


- C'est une promesse, alors... lui rétorqua-t-il avec un sourire charmeur.

La jeune femme avait l'air soudain pressé de fuir, et le soviétique était certain que ce n'était pas à cause du froid ou de la pluie. Les brèves minutes passées dans les bras l'un de l'autre avaient fait cessé les tremblements qu'elle avait auparavant. Par contre, ses joues toujours empourprées étaient bien la preuve du trouble qu'il lui causait et la française avait sans doute peur des conséquences si elle restait plus longtemps avec lui. Ce n'était pas pour autant que le brun allait cesser ses avances, mais il lui laisserait du répit. Elle faisait partie de ces filles qui avaient besoin d'un peu de temps.

Le moment était donc venu de se séparer et Blanche récupéra alors sa pile de livres qu'il tenait toujours avant de se diriger vers la porte. La regardant s'éloigner, Andrzej enfonça ses mains dans ses poches et s'apprêtait à faire de même lui aussi quand la blonde s'arrêta et rebroussa chemin. Puis, à sa surprise, elle l'embrassa. Non pas un baiser fougueux et passionné mais un simple baiser au coin des lèvres plein de promesses. Souriant à son geste, le slave était à présent certain que la prochaine rencontre avec la jolie blonde sera de nature plus charnelle. C'était ce qu'il aimait sur cette université, il y avait des tas de belles étudiantes à connaître...