[Je peux ? ]

Assis dans la Salle de Séjour, Drago Lucius Malefoy regardait, le regard hagard, le parchemin de Potions qu'il devait remplir. Il avait beau savoir pertinemment que le professeur Rogue ne lui ferait jamais de manières s'il ne remettait pas ce dernier à temps, puisqu'en tant qu'ami fidèle de la famille, le professeur Severus Rogue avait tendance à vouloir protéger le rejeton de cette illustre famille. Pourtant, le blond ne voulait pas lui donner ce plaisir, et montrait, effrontément, que les relations allaient dans un sens unique: celles qu'il voudrait bien lui accorder. Nul Serpentard n'a moins besoin d'aide que le jeune Malefoy qui, depuis fort longtemps, a appris à se débrouiller par lui-même. Trempant sa plume dans l'encre noire jais, il finit par la faire crisser sur le parchemin tout en remplisant de son écriture fine et légèrement penchée l'intégralité du devoir, en y ajoutant des précisions, des connotations et même des références. Il ne pourrait avoir qu'O pour le travail, lui qui semblait prédestiné à maîtriser les sciences occultes comme la Potion. En tant qu'ancien Préfet et portrait illustre de l'attitude maniaque et perfectionniste des Malefoy, le Vert et Argent ne laissait rien au hasard, et encore moins un travail. Oh, il aurait pu, et ça n'aurait strictement rien changé au fait qu'il resterait définitivement le petit prince chéri de Serpentard, mais comme on dit, parfois, quand on a tout, on en veut encore, et toujours plus.

Somme quoi il s'étira longuement, se calant dans le fauteuil en fermant les yeux devant les dernières bribes de feu qui étaient en train de se noyer dans les copeaux de bois calcinés. Les dernières lueurs de chaleur montant dans l'ambiance humide et froid de la pièce le firent frissonner, et fit monter un sourire fin à ses lèvres froides et pincées. Ouvrant ses paupières pour découvrir un iris gris acier, Drago entendit quelque chose, qui venait d'ici, quelque part, parmi le Royaume des Serpents. Refermant soigneusement son pot d'encre, rangeant sa plume et son parchemin, le jeune homme se redressa, défrippa sa robe de sorcier et entreprit d'observer et de laisser la mélodie -il en était pratiquement certain désormais- se rendre jusqu'à son ouïe fine. Après quelques secondes, l'Ancien Préfet en vint à la conclusion qu'il s'agissait, comme source , du Dortoir des Filles. Curieux, mais heureusement, il avait depuis Orphée appris a y monter, Drago Malefoy trouvait toujours une manière de nourrir sa curiosité, et cette fois-ci ne différait pas des autres.

Marchant dans les corridors, pas après pas, se rapprochant de la source de pollution sonore à la base dans ce calme que Drago appréciait le plus au monde, il finit par atteindre une porte entrebâillée où il poussa, doucement, pour apercevoir une jeune fille, d'un roux ardent, mais différent de celui des Weasley. Un peu comme celui de Sicada, son amie qui avait préféré l'exil à ses études à Poudlard. Sans être irrité, mais sans douceur, fidèle à lui-même, le Vert et Argent ne retint pas une remarque.

«Je croyais que ça ne fonctionnait pas ici, ces vieux bidules moldus»

[je peux?]

Lindsey avait décidé d’abandonner les préparatifs du bal devant la débilité navrante des filles qui l’entouraient. La jeune fille s’était donc exilé vers un endroit calme ou les piaulements incessants de petites cesseraient de crier ‘je veux une robe rouge’ ou ‘non le bleu, c’est mieux’. Les garçons n’étaient pas non plus en reste avec leur déambulation continues et leur clins d’œils dédiés à une ‘glousseuse’.
Non, tout sauf ça !
La jeune Lister, donc, était sortit en ne sachant pas vraiment où aller. Après plusieurs secondes de réflexions, elle opta pour le calme du dortoir qui devait être déserté à cette heure. Elle entra donc dans un dortoir tout sauf vide avec qui plus est un garçon au milieu. Malgré le fait qu’elle aurait aimer lui dire qu’il n’avait strictement rien à faire ici, elle n’en fit rien.
Pourquoi ?
Déjà, le sixième année était Drago Malefoy (enfin c’est ce qu’il avait dit) et en plus elle approuvait tout ceux qui ne respecter pas le règlement. Elle jeta un regard circulaire et constata qu’un drôle de truc était posé sur le lit d’une petite rousse. Vu la conversation qu’elle avait un peu entendu, cela faisait de la musique. Pour ne pas paraître idiote, elle ne dit rien et passa sans un mot jusqu’à ce que la petite dise son nom.
Elle n’allait tout de même pas se présenter, on ne lui avait rien demander à elle ? Elle laissa les deux autres discutaient ou plus exactement se lancer dans une joute verbale, et ouvrit un de ces parchemins à rendre. Après avoir griffonner des choses qui n’avaient aucun rapport avec le sujet, elle se décida à répondre à la dernière remarque de la dénommée Jade.

« Sachez également que le paraître ne fait pas partie de mon mode de vie et cette tension palpable n’est que le résultat d’un instant agréable brisé par votre curiosité».

D’un côté si ces deux là ne se trouvaient pas au milieu des nigauds qui se préparaient pour le bal, ils étaient dignes d’intérêt.

« Le paraître est dans chaque individu. Certains l’exploitent, d’autres l’ignorent. Si vous considérez ne pas l’utilisez, vous êtes dans la catégorie des inconscients ».

Elle reprit sans se départir de son sourire en coin.

« Pour ma part, je trouves que cette dernière catégorie est plus faible que les autres. En ne cachant aucune de ses émotions derrière un masque, vous vous exposez ».

La jeune fille enroula rapidement son parchemin et le glissa dans son sac.

Cette fille l'agacait. La petite Lindey essayait en vain de lui apprendre ce qu'était l'intelligence, la pauvre créature préférait l'ignorance. Malgrè la stupidité affligeante dont elle faisait preuve, ses remarques témoignaient d'une profonde réflexion nonobstant son jeune âge.
Et pourtant après cette introspection, Jade débitait anneries sur anneries sous son regard amusé. Sûrement la petite première année pensait-elle la même chose de Lindsey... Mais cela la verte et argent s'en moquait comme d'une guigne.

« Demoiselle, lorsque vous cesserez de vous contredire dans vos propos et saurez tenir une argumentation valable, j’accepterai de poursuivre cette discussion. Mais à mon sens, pour l’’instant vous n’êtes pas digne d’intérêt. »

Mais oui... Mais oui... L'esquive banale lorsqu'une personne n'a plus d'arguments et fuit avec lâcheté une discussion ou elle sait n'avoir plus aucune chance. La petite Lister émit un simple ricanement témoignant parfaitement ce qu'elle ressentait à l'intention de la première année. L'arrivée de cette fille confirmait ses soupçons. La maison Serpentard acceptait désormais n'importe qui.
Avant elle regroupait des personnes intelligentes, mesquines et là... Une petite fille au regard vide et au visage dédaigneux lui tenait tête.
Plus aucun respect pour ses aînes.

La pauvre créature voulait s'enfermer dans son ignorance et bien soit! Si elle voulait rester bête, elle le resterait. Une telle fille ne durerait pas longtemps à Poudlard. Un tel comportement méritait qu'elle ai sa place à Poufsouffle ou à Griffondor(car elle avait quand même du cran de lui parler ansi, il fallait l'avouer).

"Et bien je ne vous dérangerais pas plus. Je pense qu'une bonne introspection sur mes paroles ne vous feront pas grand mal. Elles ne pourront d'ailleurs que vous aidez pour les années futures"

Et sur ce, elle tourna les talons, s'en allant loin de cette fille orgeuilleuse qu'elle horriilait.