HJ: Pour mettre dans l'ambiance (si y'a rien c'est que c'est deezer qui bug) =>

Pandemonium. Le bruit et le vacarme abrutissant déglutis par les baffles sonores omniprésentes, un capharnaüm de clameurs qui se voulait musical, répercutant ses vibrations jusque dans la moelle des os, un boucan infernal poussant à la surconsommation des boissons les plus raides possibles en vue d‘obtenir l’effet boule quiès et de s’éviter la surdité en moins d’une demi heure d’exposition à ce bastringue hétéroclite de cris, de rires, de bris de verre et de ramdam instrumental. Une fois le choc auditif dépassé et neutralisé, il fallait encore surmonter le chaos tourbillonnant des brumes opaques qui tournoyaient ci et là, relents de cibiches aux effets divers et variés, fourrées à on ne savait trop quelles herbes, mais le résultat était là : Après quarante minutes de ce traitement olfactif tout le monde était plus ou moins stone. Eslyne la première. Non, elle n’en était pas encore à la phase hallucinatoire, aux jolies taches vives et colorées papillotant comme des lucioles psychédéliques qui donnaient envie de danser et de sautiller après…mais, en toute sincérité, elle n’en était pas loin. Des flashs lumineux zébraient sa vision par à-coup, à moins que ce ne fut les projecteurs de l’endroit, des éclairs de lumière verts, rouges, bleus ou d’un blanc d’hôpital qui suivaient la musique saccadée d’un mouvement tout aussi cahotant. Les foutues clartés balayaient les faces des danseurs de leurs faisceaux agressifs sans jamais s‘arrêter. A ce traitement peu flatteur, les ombres des visages s’allongeaient, lugubres et menaçantes, elles rendaient les orbites creuses, les prunelles anormalement brillantes et le teint maladif. Les clients prenaient l’air sordide de l’endroit. Et peut-être l’étaient-ils au fond. Elle ne se rendait pas compte.

Il aurait fallu se demander comment la jeune femme s’était laissée entraîner dans ce sous-sol miteux et oppressant, aux murs glauques de vieilles pierres curieusement phosphorescentes et à la résonance extrême. Une grotte de troglodyte perdue en pleine montagne afghane n‘aurait pas été plus minable que ce repaire grouillant aux échos d‘outre-tombe. Les quelques larges miroirs souvent fissurés comme des plaques de givre qu’on se serrait amusé à éclater à grand renfort de fruits rouges, si on en croyait la coloration cramoisie des crevures, recouvraient une partie des murs, multipliant par deux le désordre qui régnait ici. Ici, dans cette cave digne d‘être comparée à une prison cafardeuse, des humains agglutinés les uns sur les autres jouant le rôle des insectes.
Penchée, sur une table d’un bois si noir qu’il paraissait avoir été calciné par un dragon, Lyn releva distraitement les yeux sur les cages suspendues à la voûte gothique formant le plafond de ce cul-de-basse-fosse. Les barreaux de métal semblèrent se distordre malignement lorsqu’elle fit l’effort de les fixer entre deux rayons mauves et elle abandonna sa concentration. C’est qu’elle était occupée mine de rien.

Premièrement, elle essayait de se rappeler ce qu’elle faisait là. Deuxièmement, et ce deuxièmement découlait du premièrement, elle se demandait où était passé ceux avec qui elle s’était piégée rendue en ce lieu de perdition. Troisièmement, elle oubliait parfois ce qu’elle avait fait de ses vrais vêtements et s’interrogeait sur ce costume d’écolière à la jupe trop courte et au chemisier resserré par un noeud au-dessus de son ventre dénudé. Et à plus forte raison, elle restait perplexe quant à la Marque des Ténèbres visible sur son bras, signe disgracieux que semblaient également posséder ses plus proches voisins. Le serpent s'extrayant du rictus de la tête de mort, telle une langue reptilienne, s'entortillait sournoisement quand on le regardait du coin de l‘œil et s'immobilisait quand on le mirrait de face. A moins que ce ne fut une drôle d’illusion d’optique assez perturbante.

Deux têtes collées l’une à l’autre s’écartèrent enfin et le regard luminescent de la sorcière se posa par inadvertance sur les marches crayeuses menant à la colossale porte d’entrée en surface. Un rire idiot lui monta aux lèvres. Elle se rappelait maintenant ! Elle avait fait le troque de sa livrée habituelle à l’intérieur des petites cabines jouxtant les dernières marches de l‘escalier ! Même qu’elle avait demandé une tenue avec laquelle on ne verrait pas la raie de ses fesses par transparence ou moulage trop serré ! C'était aussi là qu'on lui avait collé la Marque sur le bras, pour faire genre, être dans le ton de la saison. Ça méritait bien un autre petit coup de Hell Fire !
La brunette tendit une main assurée vers la table…et attrapa le chandelier en son centre au lieu de la bouteille convoitée.

-Bise tu ma louche la chienne à moi ! , s’égosilla une personne anonyme en lui collant la bouteille directement dans sa mimine bredouille.

-Hein ?!

-Vise plus à gauche la prochaine fois !

-Ah !, s’écria-t-elle sans avoir mieux compris au deuxième coup. Merci !

Elle avala une longue gorgée à même le goulot, insensible à la brûlure de l’alcool le long de son gosier, cette langue de feu qui tourbillonnait en descendant les montagnes russes de ses boyaux. La bouteille sur ses genoux, elle papillona tout de même un instant de ses paupières fardées à outrance afin de chasser les larmes dues au trajet de l’ardente rasade. Elle pouvait suivre le parcours de la bibine à l’intérieur de son ventre. Une telle expérience lui amena un sourire béat qui disparut vite au profit d’une expression de totale incrédulité lorsqu’elle s’aperçut qu’une troisième main venait de lui pousser sur la cuisse ! Ouvrant de grands yeux étonnés, elle vit cette main superflue remonter jusqu’à frôler le bord de sa jupe à carreaux verts. Un éclair bleuâtre déchira l’obscurité du recoin où elle avait trouvé refuge, ce qui lui permit de comprendre que cette main était en fait rattachée à un bras.

-Aha !

Bien sûr ! Elle l’avait déjà entraperçu sur la table en train de séparer des graines bleues suspectes, ensuite elle l’avait plus ou moins senti sur son genou et maintenant…Et puis quoi encore ! La jeune femme fila un coup de cul de bouteille à la paluche baladeuse, renversant un peu du liquide orangée sur sa peau. Aussitôt une sensation d’inflammation se fit sentir là où les gouttes s’étaient perdues, attisant un fond de lucidité et de colère. Passager malheureusement.

-Nan, mais tu crois que tu vas remonter jusqu’à où comme ça ?!

La pogne fut rapatriée dans l’ombre, plus fourbe et plus rapide qu’une araignée, et le type lui répliqua quelque chose d’inintelligible au milieu d’un solo de batterie dément.

-Mais quelle marchandise ? Moi ? Non j’ai pas de travail ici. Pff. Non ! Je veux pas de ce collier de chien, même gratuit, c’est pénible à la fin ! Gare tes pattes de là !

Oscillant légèrement sur ses positions, elle éclata d’un grand rire en entendant deux verres tinter l’un contre l’autre, suivis de près par un rayon rouge qui traversa toute la salle, rebondit sur un miroir, le fissura un peu plus, et repartit fondre sur une personne innocente, tout du moins qui n’avait rien à voir là dedans, laquelle s’écroula sur la table la plus proche, soulevant une montagne de protestations indignées. Pliée en deux, hilare, Eslyne peinait à écrire correctement son petit mot d’invitation en caractères cyrilliques. N’ayant pas de parchemin, elle avait recyclé un des cartons du night-club et se servait de sa baguette en tant que plume de fortune.

Citation :

Hi Svenichou !

Ça fait bien quinze ans qu’on bosse ensemble sans jamais avoir franchi le pas et ce soir c‘est le grand soir ! Quand y’en a pour un, deux, trois, quatre…non je vais pas les compter parce qu’ils sont beaucoup. Bref quand y’en a pour plein, y’en a pour un en plus. Y’a juste un mec chiant avec sa camelote pour nos amis les bêtes qu‘arrête pas de vouloir me vendre le collier de Médor et qui perd souvent sa main sur mes cuisses, mais je pense que les tiennes il y touchera pas, peut-être son copain aux dents de vampire, mais je sais pas s’il préfère pas les blonds…Enfin, j’ai perdu tous mes amis et du coup même si les gens sont sympathiques c’est pas la même chose. Tu peux venir sans crainte y‘a une super ambiance très vivante. Emmène juste un tuba, c‘est l‘aquarium ici.

PS: Papa Molovich est évidemment le bienvenu.

Salutations distinguées, cher plus que collègue.

Lily

Assez satisfaite de sa missive qu’elle avait voulu aussi légère que ses pensées actuelles, le genre de chose qu'on ne pouvait écrire que dans un état second propice aux délires isolés, elle la retourna sur le dos, dévoilant du même coup le pentacle aux branches arrondies pour former un coeur incongru, symbole fétiche de l'établissement. Elle chercha un instant ce qu’elle voulait faire de son message avant de poser sa baguette sur le papier. Au même instant, une vive douleur vrilla un nerf de son cou et une grosse goutte de sang s'écrasa sur le parchemin où clignotaient les slogans grenat du Pandemonium.



Pourtant, son sortilège eut le temps d’agir, le morceau de papier se plia en deux et s‘envola au-dessus des têtes des buveurs et compagnie sans qu‘elle put le retenir, en admettant qu'elle ait pu s'y essayer avec ses réflexes d'opposum paralytique. Eslyne poussa une légère exclamation de surprise en portant ses doigts à la blessure aussi lancinante qu’une piqûre d’abeille. Dans un état quelque peu confusionnel, elle sentit une forme métallique glisser le long de sa manche, égratigner son bras et piqueter sa cuisse en heurtant le canapé. Elle ramassa l’objet et le fit tourner entre ses doigts. Au milieu des flashs cinglants, elle reconnut une petite broche orné du serpent argenté de Slytherin. Comme si elle allait le retrouver à sa poitrine, elle palpa le haut de sa chemise où le bijou aurait normalement dû être à son poste. Mais rien.

-Ah scuse poulette, j’ai voulu te le raccrocher mais j’ai pas bien cadré ! Remarque, vaut mieux le cou que le n…

-Crétin !

Repoussant l’épingleur contre son collègue palpeur de jarret, la jeune femme se releva sur des jambes mal assurées qu’on aurait plus attendu sur une vieille grand-mère parkinsonienne que sur une demoiselle d‘une vingtaine d‘années. Elle ne fit que trois pas de bambin nouveau-né et finit par se retrouver les fesses posées sur un autre divan dans les recoins sombres de la pièce. A peine s’était-elle remise du brusque passage vomitif debout/assise qu’elle eut le sentiment d’avoir interrompu quelque chose. Sentiment justifié. Deux bras grêles s’enroulèrent autour de ses épaules avec la conviction d’un enfant capricieux qui aurait choisi un article particulièrement coûteux en magasin et qui ne l‘aurait lâché pour rien au monde.

-Eh bien voilà, je vous l’avais réservé, chose promise chose due. Voyez que je suis un honnête proxénète ! Bon, elle a un peu bruni par rapport à ce qui était prévu, mais si elle vous plait…

-….

-Heu...Piace al signore ????

-Sì, lei ha begli occhi.

-Alors on oublie le coupe-doigt ?

-Mais…de quoi ?! s’exclama la sorcière sur le ton de l’Elfe de Naheulbeuk.

-E il ragazzo ?

-Il arrive, il arrive !

-Comment vous savez ça ?!

-Shhhht ! , intima le petit personnage en essuyant la sueur qui perlait à son front.

-Che cosa dice ?

Une âpre discussion de sourds débuta, les vapeurs ambiantes n’aidant pas à la compréhension d’Eslyne aux sens déjà pas mal émoussés, cependant l’essentiel avait fait son petit bonhomme de chemin jusqu‘à son système réflexif. Et ça ne lui plaisait pas du tout. Peu importe le nombre de verre qu’on insistait pour lui faire boire sans payer.

Pendant ce temps, la missive volante passait sous la porte magistrale du bouge et planait sur les courants ascendants vers son insouciant destinataire…

Il sortait tout juste de la douche lorsqu'un papier étrange, volant tout seul, sans le moindre hibou pour le porter vint le déranger. Sven passa une serviette autour de sa taille et s'approcha doucement de la table où s'était posé la mystérieuse lettre. Le jeune homme tendit la main pour l'attraper avec prudence; on ne savait jamais après tout. Rapidement le sorcier parcourut la missive. Il tomba tout d'abord sur l'adresse de la "boîte de nuit" avec l'écriture rouge posée sur cet étrange pintacle...Décidément les gens ne savaient plus quoi inventer pour faire de la publicité ! Le Slave faillit jeter le carton mais s'aperçut alors des autres mots inscrits derrières. Cela n'avaient rien de publicitaire; c'était l'écriture ronde et un peu penchée de sa collègue de travail. Le Mangemort la lut une fois mais dû se reprendre car les termes l'étonnaient tant qu'il se pensait victime d'on ne sait quel alcool.

"Svenichou" ? 15 ans que l'on travaille ensemble ? D'accord les deux sorciers se connaissaient un peu mais de là exagérer de 15 ans alors que cela faisait 3 mois qu'ils étaient sur le même dossier ? Cette histoire de fête n'était pas pour lui plaire, surtout le passage suivant

Citation :

Y’a juste un mec chiant avec sa camelote pour nos amis les bêtes
qu‘arrête pas de vouloir me vendre le collier de Médor et qui perd
souvent sa main sur mes cuisses, mais je pense que les tiennes il y
touchera pas, peut-être son copain aux dents de vampire, mais je sais
pas s’il préfère pas les blonds

Qu'était-ce donc cette affaire de collier de chien ? Et cette main baladeuse qui revenait souvent ? Et puis comment ça...Cet homme là voudrait essayer de toucher ses cuisses à lui ! Nan mais oh ! A quoi elle pensait là Eslyne ? Ce type qu'il préfère les bruns ou les blonds ne poserait pas ses sales pattes sur lui car le Russe était 100% hétéro nan mais Mais oui c'est ça Sven on y croit tous...En fait le pauvre sorcier semblait bien être le seul à le croire; mais qu'importe! Il en était intimement convaincu; pas questions d'avoir des ennuis en plus dans cette vie déjà bien assez étrange.

Enfin ... Là n'était pas la question principale: celle qui demeurait était celle de la main de cet homme sur sa collègue de travail ! De plus, vu son écriture la jeune femme n'avait pas l'air dans son état normal...Sven ferait mieux d'aller voir ce qui se passait. Bien entendu il n'invita pas "Papa Molovich" comme le proposait Eslyne et fila sur le lieu de l'adresse après avoir bien sûr enfilé quelques vêtements Sa robe de sorcier noire comme l'ébène et bordée d'un liseret d'émeraude...La première qui lui était tombée sous la main en fait, car le Mangemort s'inquiétait vraiment pour sa camarade ! Ben oui elle était gentille tout de même la pauvre fille et puis bon...Sven n'avait pas du tout l'intention de terminer ce fichu dossier seul, il ne fallait pas rêver. Faut pas pousser mémé dans les orties non plus.

Sven, après un certain temps passé à se repérer et à se perdre finit par arriver; comprenant pourquoi il ne trouvait pas son chemin...Le jeune sorcier ne connaissait pas cet endroit pour la simple et bonne raison qu'il ne passait jamais par ici ! Le Slave eut une grimace de dégoût en voyant le videur habillé dans une drôle de tenue en cuir avec un fouet à la ceinture...Et ...Et un fameux collier de Médor autour du cou comme celui que Eslyne avait mentionné dans sa missive. Les gens sont fous parfois ... Dépassé le Mangemort ne dit rien cependant, ne perdant pas son habitude du masque parfait de neutralité posé sur son visage pour ne rien révéler de ses pensées. Le jeune homme s'approcha du videur; une grosse brute épaisse de 2 m de haut pour au moins 130 kilos de gras et de muscles mélangés. Sven lui ne faisait qu'1 m 75 pour 59 Kilos autrement dit il y avait un sérieux problème de différence! Mais cela ne s'arrêtait pas là. L'homme avait le crâne rasé, une barbe de trois jours et des poils peu ragoûtants sortant de sous ses bras et de sa poitrine à peine couverte par un tee-shirt trop court et plein de tâches graisseuses...Sven avec ses long cheveux propres et éclatants, son menton parfaitement rasé, son allure très aristocratique, ses traits de visage fins et délicats faisait un drôle d'effet. Cela s'accentua lorsque le Mangemort, ne perdant pas ses habitudes encore une fois, offrit une légère révérence des plus gracieuses au videur.

-Bonjour Monsieur-Fit-il de sa voix douce et suave s'entendant à peine à cause de la musique en sourdine qui s'étendait jusque là-Au cours votre...Hum ...Soirée ? Si je puis m'exprimer ainsi...Une amie est arrivée avec un groupe d'amis qu'elle a perdu de vue, permettez que je rentre la chercher s'il vous plaît ?

-T'as ton invit'?

La voix bourrue et grinçante du videur de boîte ainsi que son vocabulaire châtié détonnait avec celle du sorcier qui intriguait de plus en plus l'homme qui gardait l'entrée, ses deux énormes bras croisés sur sa poitrine large.

-Oui bien sûr, la voici

-Ok. 5 gallions mon pote

Ignorant ce que voulait dire le mot "pote" en anglais le sorcier passa dessus ainsi que sur le prix exorbitant pour un lieu aussi dénué d'intérêt; il paya la somme sans dire un mot, ayant hâte de repartir enfin avec Eslyne. Le Mangemort allait passer lorsque le videur l'arrêta en posa son énorme main sur l'épaule fine du Slave.

-Hey t'sais lire j'suppose ? Tenue obligatoire. Passe par l'vestiaire.

Son anglais était tellement mâché et remâché que même s'il résidait là depuis longtemps Sven peinait à tout saisir; le jeune homme suivit alors le doigt boudinné du videur pour se diriger vers l'acceuil où une hôtesse trop maquillée et trop serré dans ses vêtements l'attendait. Cette dernière sortit de derrière son "bureau" en gloussant un "pour une fois qu'on a un client mignon" et l'observant de toute part. Elle semblait le mesurer des yeux, cherchant à calculer sa taille et son poids moyens. Lorsque la femme sembla avoir trouvé ce qu'elle voulait chez Sven elle sourit, repassant derrière son "bureau", se baissant pour saisir quelque chose puis le tendant au Mangemort interloqué...Tellement que son beau masque de neutralité venait de tomber en miettes, révélant sa surprise totale et sa perdition.

-Oh il se sent perdu, c'est mignon

Lança la femme amusée avant de contourner son bureau, de prendre les mains fines du sorciers; de lui écarter les paumes comme à un enfant pour lui poser les habits dedans. C'était apparement ça la tenue obligatoire. Puis avant que l'hôtesse ne se décide à le pousser vers le vestiaire le sorcier bougea son derrière et disparut derrière la cabine pour se changer. Ayant déplié les vêtements proposés il ressorti aussitôt les sourcils froncés et l'air mécontent de cette mauvaise farce.

-Excusez-moi mademoiselle, vous n'imaginez tout de même pas que je vais mettre ces vêtements-ci ?

Les habits en cuir hyper moulant non merci pour le pauvre Sven ! L'hôtesse le reconduisit gentiment dans le vestiaire; l'effleurant avec une tendresse lubrique avant de murmurer en ronronnant presque.

-Oh il n'a pas l'habitude, comme c'est craquant, tu veux que je te montre Comment on les mets mon chou ?

-Hein euh non ... Merci. C'est juste que je ne souhaite pas mettre ces vêtements si peu décents mademoiselle. Comprenez ma réaction ainsi que ma surprise devant ces morceaux de tissus que je n'oserais qualifier d'habits, sans vouloir vous offenser bien sûr.

Il refusait catégoriquement d'une voix toujours glaciale mais calme également. Quant à la serveuse elle aussi refusait de céder au désir étrange de ce client. L'avantage de la femme c'est qu'elle avait toute la soirée et Sven, s'il voulait ramener Eslyne saine et sauve avant que la main baladeuse sur ses cuisses ne deviennent plus hardies encore... Non il n'avait pas tout le temps. A contrecœur, dans une rage bouillonnante le pauvre sorcier finit par mettre les vêtements qui...Par chance étaient plus décents que les autres finalement; cela lui donnait un air de petit garçon sage, c'était juste un peu trop moulant à son goût mais pas de "décolté" ou autre bêtises.

-Tu vois ce n'était pas si terrible. Il a été gentil le petit garçon. Allez viens par là que maman te fasses un câlin en récompense.

Sven ne pouvait pas faire grand chose à part la calmer avec une bonne douche froide. N'ayant pas d'eau il choisit une autre technique qui fonctionna bien en fin de compte. La serveuse sortit de la cabine d'un geste rageur en ronchonnant aigrement: "Pourquoi faut-il que tous les types sexys soient Gays dans cette fichue boîte hein !". Mais non !!! Sven ne venait pas d'avouer son penchant; il avait menti en s'inspirant de l'implicite émit par Eslyne dans sa missive...Au moins ça l'avait calmé, ce n'était donc qu'un petit mensonge pieux n'est-ce pas ? Oui bien sûr.

Sur ce donc, ravi de s'être débarrassé du pot de colle le jeune sorcier se mit en quête de sa très chère collègue qui risquait de passer un mauvais quart d'heure une fois sortie de ce pétrin...Le Slave finit enfin par repérer Eslyne accompagné du fameux homme aux mains nettement baladeuses et d'un type qui paraissait parler une langue étrangère...De l'espagnol ? De l'italien ? Comment savoir avec ce brouhaha ?! Même s'il était très heureux d'avoir si vite trouvé sa compagne de travail le Russe demeurait prudent à cause de ceux qui l'entouraient. Effectivement Eslyne avait bien l'air saoule! Un bon sceau d'eau devrait lui faire du bien ou un bon Aguamenti. Sven s'approcha, l'air sévère; il regarda la jeune femme bien en face, si elle avait eu assez de lucidité pour écrire une lettre aussi décousue de sens soit-elle elle pourrait sans doute comprendre ces quelques mots de la part du Slave.

-Eslyne, levez-vous je vous prie, nous y allons

Oui il avait enfin consenti à l'appeler par son prénom après 3 mois passer à coopérer presque tous les wee-kends, enfermés dans le même bureau à ruminer ces papiers. Soudain l'homme parlant italien s'approcha de lui ainsi que le proxénète-ce que Sven ne savait évidemment pas-. Il se contenta de regarder les hommes qui l'évaluaient d'un air de dire "Mais qu'est-ce qu'ils me veulent ceux-là à la fin ?"...Il eut même le droit à une petite tape sur les fesses ce qui le fit froncer les sourcils très sévèrement ! Non mais oh ! Quu'est-ce qui lui prenait à cet homme de lui toucher le derrière! Malgré ses cheveux longs Sven n'était pas une fille ! Qu'il aille s'acheter des lunettes...En plus ils n'avaient pas élevés les scroutts à pétards ensemble qu'il sache! Inconnus qu'ils étaient, qu'ils le restent c'était parfait ainsi. Sven fort de cette décision entreprit d'attraper Eslyne par le poignet avec délicatesse pour essayer de la lever...Les remontrances seraient pour plus tard.

-Excusez-nous messieurs-Fit-il, toujours attentif aux moindres gestes des deux observateurs suspects-Nous partons séance tenante. Je vous souhaite bien le bonsoir.

Eslyne était d’ores et déjà les pieds solidement ancrés dans la quatrième dimension et menaçait d’enjamber les frontières de la cinquième dans peu de temps. A vrai dire, elle était heureuse au possible, ayant tout oublié de l’existence du petit mot volant et de son réceptionneur pourtant en train de passer un sale quart d’heure aux mains d’une croqueuse de minets, coincé entre les planches d’une cabine d’essayage exiguë comme un cercueil où personne n’entendrait ses cris et ses appels au secours. Dans l’hypothèse où l’infâme tripoteuse déciderait de ne faire qu’une bouchée du pauvre Sven Molovich, son plat de résistance même, car il était évident qu’il s’agissait d’une morfale difficile à rassasier. Fort heureusement, le jeune homme avait une botte secrète en réserve, laquelle doucha pour de bon les appétits de mademoiselle à son égard. Heureuse initiative, vraiment, car la constitution délicate du fils de Sergeï en aurait certainement pris un coup et Eslyne, une fois débeurrée, aurait vraiment pu verser des larmes de honte sur cette soirée s‘il n‘avait pu trouver la force d’exécuter ce qu'il lui restait de foulées pour venir la retrouver et la ramener à la maison par la peau des fesses.

Afin de faire patienter son client rital, monsieur l’honnête proxénète fébrile avait jugé préférable pour sa santé et ses doigts de lui déballer toute sa camelote de "toys for more fun/giocattoli per più di piacere", totalement gratis évidemment. Bien que ses connaissances laborieusement acquises sur la langue anglaise fussent sur le point de disparaître dans les limbes de son brouillamini mental, la demoiselle comprit parfaitement la première proposition, aussi parfaitement qu‘un Gobelin dur de la feuille qu‘on aurait appâté jusqu’à la caverne d’un troll grâce à un semis de Gallions. Enthousiasmée à l’idée d’avoir trouvé des compagnons de jeu, la jeune femme délaça la cravate verte rayée d’argent de son cou et décida d’initier une partie de colin-maillard en bandant les yeux de l’entremetteur qui la tenait par l‘épaule, non pas parce qu’ils étaient amis, mais pour éviter qu’elle se sauve. Comme la dernière où elle avait cru voir sautiller le lapin de Pâque alors qu’il s’agissait d’une entraîneuse à la démarche chaloupée avec un pompon rose piqué sur son shorty noir. Le petit homme lui jeta une œillade nerveuse, puis chercha à attraper ses poignets afin d’éloigner ses mains de son visage. Une lutte inutile s’engagea brièvement entre les deux partis, le maquereau essayant de ne pas couler ce qu‘il lui restait de crédibilité.

-Voyez ! C’est une vraie coquine ! Quand elle est lancée, pas moyen de l’arrêter ! Argh !, protesta-t-il lorsqu’Eslyne n’hésita pas à se jeter brusquement sur lui pour accrocher le foulard de fortune autour de sa tête.

Surpris par la soudaine vivacité de la sorcière, plutôt endormie la seconde d’avant, il faillit basculer en bas du canapé, sa tortionnaire avec, et ne dut son salut qu’à sa prise de rapace sur la table et sur le dossier du sofa. Pendant un bref instant, la brune disparut totalement à la vue du client, client qui commençait à se poser des questions, et seul les deux jambes relevées en compas du type furent visibles.

-Héhé ! J’t’ai eu ! ,déclama-t-elle toute fanfaronne en regardant son œuvre.

-Damn it !, s’exclama sa victime en se redressant rageusement, ses doigts tâtonnant pour défaire le noeud maladroitement serré.

-C’est quoi ça ?, questionna-t-elle en pointant du doigt une paire de bracelet reliés entre eux par une chaînette métallique.

Une tape réprobatrice s’abattit sur le dos de sa main.

-Pas de sottise avec les meno…!

Clic.

Trop tard.

-Oh zut. Heu, alohomora ?

Rien ne se passa.

-On est accroché l‘un à l‘autre pour l‘éternité ! Ça veut dire que on est des sœurs siamoises ? Je vais devoir aller au petit coin avec toi ?

-Ma che cosa…

-C’est rien ! C’est rien ! Nous testons…heu…esaminiamo il materiale ! C’est une brave môme, on devient vite accro !,,se força-t-il à dire en la serrant assez lascivement contre lui pour être crédible, Petite gourde de junkie, ajouta entre ses dents le peu chanceux pourvoyeur de plaisir en tâtonnant son veston à la recherche des clefs magiques qui les sauveraient d‘une horrible vie commune imposée.

En un tour de clic, leurs poignets furent déliés. La jeune femme accueillit sa délivrance d’un grand éclat de rire joyeux, étendit les bras pour donner l’accolade à son merveilleux compagnon plein de ressource…et étreignit le vide. Elle cligna des paupières, parfaite imitation d’une chouette réveillée en plein jour par les lumières trop vives qui agressaient sa rétine en rafale bariolées et prospecta parmi les ustensiles éparpillés sur la table trop sombre, dès fois que celui qu’elle cherchait ait pu être planqué sous une lanière du martinet ou derrière le canard en plastique. Pas une seule seconde elle ne se rendit compte que le proxo malintentionné s’était subrepticement glissé à côté du macaroni à l’approche du ragazzo tant attendu…

-Oh Sven ! Bonjour ! , s’exclama-t-elle, relevant la tête en entendant la première syllabe de son prénom flotter dans les airs avant d’être pulvérisée par une salve de bruits non identifiés.

Bien contente de cette rencontre impromptue, elle agita follement la main qui tenait toujours le martinet en cuir noir. N’était son sourire radieux on aurait pu croire que ce geste pour le moins incongru envers son collègue du Ministère traduisait une quelconque pulsion sadique, du genre : "Tu vas t'faire corriger ! Amène tes fesses par ici, naugthy Sveny ! Et ça va chauffer ! Autant de coups que tu m’as bouffé de samedis avec de la paperasse ! Comme en plus tu as été vraiment très très vilain, tu auras droit au manche pour les quatre dimanches occasionnels !".

-Je n’ai pas compris ce que tu m’as dit ! Pourquoi tu fais cette tête ?! Tu as perdu ton papa dans la foule ?

A peine avait-elle lancé cette suggestion que ces deux camarades sortirent de leur coin ténébreux et commencèrent à tourner autour de Sven tels des vautours. Pintée comme elle l’était, la joyeuse Lily s’imaginait tout à fait qu’ils rôdaient ainsi afin de dresser un portrait de Molovich fils dans le seul but de l’aider à retrouver son père, et non pas pour flairer la chair fraîche. Elle ne remarqua pas du tout qu’un des attaquants venait d’attenter à la pudeur du postérieur du slave car elle était bien trop occupée à fixer ses yeux archi maquillés sur le visage de Sven. Son nez plus particulièrement. Il n’était pas en train de changer de forme et de se transformer en groin de cochon, ce qui serait sans doute pour plus tard dans la soirée, cependant une drôle de fluorescence rouge luisait sur le bout de son appendice nasal. Comme une truffe lumineuse ! Absolument fascinée par cet effet incroyable, imperceptible pour autrui à l'instar de toute bonne hallu affectant un esprit embrumé, elle regarda son collègue s’avancer avec une espèce de stupeur émerveillée. C’est à peine si elle sentit la main du jeune homme sur son poignet.

-Ton nez c'est une luciole embrasée !

Un peu flageolante sur ses gambettes, elle se redressa néanmoins, plus pour accompagner le mouvement de son bras qu’autre chose. Elle tendit un index ébloui vers la lueur rougeoyante sur le nez du jeune homme, un doigt révérencieux qu‘elle rapprochait de plus en plus de son fanal même si elle avait davantage de chance de toucher la lune avec son sens amorti des perspectives.

- E.T téléphone maison ! Je peux faire un vœux !?

Un grand silence se fit dans la salle. Un silence d’une seconde avant une déferlante acoustique monstrueuse, de quoi renverser un sexagénaire à terre par l’onde de vibration, presque une onde de choc, que déversèrent les baffles meurtrières. Mais dans ce silence on entendit distinctement le bruit des Gallions changeant de main. C’était une affaire bouclée, Sven et Eslyne étaient achetés, il fallait juste attraper l’étalon et sa pouliche.

Toujours dans l’ombre, l’italien croisa les bras tandis que le plus maigre des deux s’avançait vers les jeunes gens.

-Hum…hum…La fille doit venir avec moi. , marmonna-t-il nerveusement en trifouillant quelque chose à l’intérieur de sa veste, ses yeux caves posés sur Sven, un reflet lubrique indéfinissable et traître en leur fond.

-Presto !

-Sì signore !! Il faut que vous veniez tous les deux, en fait, continua-t-il, s’efforçant de cacher dans son dos tous les objets bizarroïdes dispersés sur la table, il peut y avoir quelques Gallions à gagner…

-Pourquoi tu fais le crabe, toi ?

C’est alors que le mystérieux acheteur s’avança à la verdâtre "clarté" avantageuse des rayons tachetés d’une boule à facette.

-Ah !

Commentaire suffisamment explicite sur son premier abord. Apparemment, l’italien qui en avait assez d’attendre attrapa l’autre poignet d’Eslyne dans sa grosse paluche poilue et tendit sa disgracieuse jumelle vers le fondement de Sven avec l’intention évidente de récidivé son attouchement de tantôt.

Quel épisode fâcheux que celui des menottes, mais quelle idée aussi de se balader avec un tel objet ?! Cependant Sven étant arrivé après n'avait donc rien vu de ce qui s'était passé à ce moment-là. En revanche il était là pour le reste et ne comprenait pas tout. Entre l'italien et l'anglais mal parlé, lui, le Russe peinait à tout traduire. Et même si le jeune homme était né anglais, sûr qu'il n'aurait pas tout comprit vu la pagaille impensable. Le sorcier regardait alternativement Eslyne qui semblait refuser de se lever et les deux hommes.

-Je n’ai pas compris ce que tu m’as dit ! Pourquoi tu fais cette tête ?! Tu as perdu ton papa dans la foule ?

Etonné le Mangemort se retourna vers sa collègue qui parvenait aparemment à construire encore quelques phrases construites grammaticalement mais totalement décousues de sens. Néanmoins cela lui fit prendre conscience que son masque de neutralité avait fichu le camp depuis un bon moment et que c'était bien visible; même par Eslyne totalement soûle alors. Le sorcier fit non de la tête; trop abasourdi pour répondre et occupé aussi à surveiller les deux hommes qui le jaugeaient. Les sourcils froncés et la mine sévère Sven se voulait décourageant pour celui qui avait l'air de l'apprécier un peu trop et son collègue.

-Ton nez c'est une luciole embrasée !

-Hein ?

Fit-il en Russe tellement il était étonné. Aurait-il mal compris ? Le Slave porta une main à son nez mais ne sentit rien; il abandonna en se rappelant pour la énièeme fois que sa collègue était soûle, sa démarche plus que bancale appuyait ces pensées. Quelle débauche ...Sven regarda autour de lui et entre une streap-teaseuse vulgaire déguisée en lapin, un couple troué d'anneaux de fer de partout s'embrassant à perdre haleine et un homme qui passait parmi les gens pour proposer un faux tatouage de la marque des ténèbres...L'Animagus ne pouvait que se sentir totalement défait par ce lieu incongru. D'ailleurs le tatoueur s'approcha de lui et lui montra la marque qu'il voulait inscrire sur lui. Le sang de Sven ne fit qu'un tour en s'apercevant que Eslyne la portait; il refusa d'un signe de tête en disant simplement d'une voix se voulant naturelle.

-Non merci, je l'ai déjà...Enfin, vous me l'avez faites tout à l'heure.

A contrecoeur le Mangemort releva sa manche. Heureusement cette boîte de nuit, à fond dans son délire avait beaucoup travaillé le réalisme de la marque des ténèbres et celle de Sven bien réelle ne paraissait pas suspecte...Juste mieux réussie. D'ailleurs l'homme se gonfla d'orgueil en lançant un " Ah ouais, je me demande comment j'ai pu oublier que j'en avais fais une aussi belle; Chaô Mec" à Sven qui remettait son vêtement en place. Tout comme ces étranges habits que portait Eslyne et lui, le tatouage était obligatoire dans cette boîte pour rentrer et ressortir sans repayer tout le temps; bien entendu le tatouage coûtait 3 gallions... Sven trouvait cette idée très stupide, vraiment...C'était comme une pancarte lumineuse pour les Mangemorts: une porte d'entrée et d'infiltration extrêmement facile; remarque c'était peut-être voulu ? Sven frissonna à cette idée mais fut sorti de ses pensées une nouvelle fois par Eslyne.

-Je peux faire un vœux !?

-Faire un voeu ?-Ah oui...Cette fameuse histoire de nez-Si vous voulez... Mais dehors. Sortons d'ici je vous prie Eslyne, nous n'avons perdu que trop de temps !

Mieux valait éviter de contredire totalement quelqu'un de saoûl et de lui retirer ses délires; il pouvait devenir agressif sinon, sait-on jamais...Soudain la musique s'arrêta quelques instants et Sven allait soupirer de soulagement lorsqu'un bruit l'attira. Nul besoin de ses sens d'Animagus tant c'était flagrant. Des pièces de monnaie ! Le proxénète et l'autre n'avaient pensé qu'à Eslyne qui était totalement soûle mais pas à Sven qui voyait bien leur manoeuvre...Ainsi ils ne se dérangeaient pas pour procéder à l'échange devant leurs yeux. Manque de chance pour eux ils étaient tombés sur la seule personne totalement sobre de la boîte et qui plus est...Entraînée pour se défendre. En effet depuis son plus jeune âge Sergeï avait fait suivre un entrainement aux arts martiaux à son fils; développant sa souplesse, son agilité et sa rapidité à défaut de sa force brutale au grand dam de son père. En temps que futur mangemort sa progéniture devait être parfaite; une machine non seulement envieuse d'éxecuter les ordres mais aussi capable de le faire. Pour l'instant cependant Sven ne pouvait pas faire de vagues. Il y avait trop de personnes ici et nul doute qu'entre deux habitués et ce jeune homme aux traits fins inconnus les deux habitués seraient défendus avec ardeur par les videurs de la boîte et autre...Et la le sorcier ne pourrait rien faire. Il était doué en combat certes mais pas invincible; ça c'était certain.

-Hum…hum…La fille doit venir avec moi.

-Presto !

-Sì signore !! Il faut que vous veniez tous les deux, en fait, il peut y avoir quelques Gallions à gagner…

C'était bien ça ! Ils venaient d'être...Vendus. Quel choc pour le jeune Molovich; imaginez un peu. Sven fit de la résistance mais se contrôlait pour ne pas commencer une bagarre qui se finirait certainement mal pour lui et Eslyne. Ses beaux yeux vairons se posèrent, sévères sur celui qui avait empoigné le bras de sa collègue et s'apprêtait à lui caresser encore le derrière. Décidément ! Cet homme ne pouvait-il pas comme tout le monde s'intéresser aux femmes streap-teseuses de la boîte désireuses d'être caressées elles ?

-Je vous prierai de ne pas recommencer votre geste Monsieur. Vous avez fait erreur, nous ne sommes pas ce que vous croyez; non pas du tout. Nous ne sommes pas votre "marchandise".

Le sorcier se décida de rester sage jusqu'à la sortie de la boîte; espérant sincèrement que leur nouveau "maître" en avait l'intention, et non celle de monter dans l'une des nombreuses chambres proposées par l'endroit. Eslyne heureusement n'avait pas l'air de trop l'intéresser. Le Sorcier fouilla sa poche mais fut surprit de constater que sa baguette en était absente, subtilisée par l'homme...Bon sang, il était bien plus agile et habile que Sven ne l'aurait pensé! Sans doute habitué à la marchandise récalcitrante. Ce qui voulait certainement dire qu'il se fichait pas mal d'avoir fait une erreur et que ses nouveaux "esclaves" ne soient pas ceux de prévus du moment qu'ils lui plaisaient. Le Mangemort n'avait plus pour espoir que la sortie de cette boîte et que l'homme n'ait engagé aucun garde du corps ou pas trop pour lui faire sa fête et le massacrer sans état d'âme. Ce serait bien la première fois que Sven tuerait sans remords.

-Laissez-nous donc partir; où vous le regretterez.

murmura le Slave à l'oreille de celui qui était vraiment trop proche de lui. Il avait l'air de tenir sévèrement Eslyne et même cette dernière pourrait-elle s'enfuir soûle comme elle était ? Sven ne savait guère utiliser les sortilèges informulés et sans baguette qu'il n'avait jamais apprit vu que son père avait "oublié" cette partie la de son apprentissage. Sûrement pas par peur de trahison vu que son fils était un gentil chienchien obéissant mais il ne voulait pas que le jeune homme soit plus fort que lui aux yeux de son maître. Offrir un très bon mangemort au Seigneur des Ténèbres d'accord mais meilleur que soi, il ne fallait pas pousser mémé dans les orties non plus. Le mangemort connaissait donc quelques petits sorts de base comme "Lumos" ou encore "Accio" ( si c'était dans la même pièce seulement) en informulé et sans baguette.

*Aguamenti*

Ce n'était pas destiné à l'homme dont ils n'avaient aucune chance d'échapper à l'emprise mais pour Eslyne. Espérant que le jet d'eau froide lui rendrait un état plus décent. Enfin, si le sort daignait réussir et jet d'eau jaillir aussi...Et même si cela réussissait, rien n'était sûr. L'homme finit par accomplir son dessein et passa une main sur Sven, profitant du fait que le mangemort ait eu l'esprit et le regard occupé. Il caressa ses long cheveux d'ébène, s'attardant sur ses épaules minces. Sachant pertinement qu'il n'avait aucun risque ou presque dans la boîte et en dehors si de nombreux gardes l'attendaient. A la musculature fine mais bien présente de Sven et ses gestes souples il savait que le jeune sorcier était entraîné. Grâce au corps de ses "esclaves" il pouvait tout connaître d'eux...35 ans qu'il était dans le métier aussi. L'homme s'approcha, quoique plus récitent d'Eslyne-Elle était très belle certes, sinon il ne l'aurait pas achetée, mais visiblement le sexe féminin ne l'attirait pas vraiment- pour la "sonder" à sa manière. Etait-elle aussi vive et alerte que son collègue-si l'on omettait la dose d'alcool bien sûr- ? Sven lui, qui venait de lancer son sort quelques instants plus tôtà peine, attendait le résultat avec empressement.

Eslyne clôt une paupière outrageusement fardée pour cogiter le merveilleux vœu accordé par Sven Truffe Ardente aux dons de lutin magique, laissant tout de même son autre œil ouvert, dès fois que la brillance surnaturelle de son museau/nez ne s’envole dès que les mirettes ne mireraient plus la petite boule de lumière fauve. Il ne fallait pas qu’elle s’évapore entre deux pulsations du tempo, comme ses folles cousines tourbillonnantes rapides à donner le tournis et désagréments gastriques, troubles gênants se traduisant par le rejet du savoureux contenu du système digestif ! Pour obtenir le meilleur angle de cadrage sur cette lueur coquine qui décorait aussi bien le visage palot de Sveny que l’étoile étincelante en haut de l’arbre de noël, elle inversa son jeu d’ouverture/fermeture et fut stupéfaite de voir la luciole enchantée changer de place en même pas un quart de milliseconde ! Elle recommença le manège et vit la foule de danseurs osciller juste devant elle, tous à gauche, tous à droite, à bâbord, à tribord, elle seule restait au même point fixe. Le centre du monde qu‘elle faisait danser au bout de ses cils allongés de mascara en paquet.

-Héhé ! Ça bouge… ,marmotta-t-elle, complètement à l’ouest de la discussion quand son fidèle compagnon voulait l’attirer à l’est vers le levant et la lucidité, les deux affreux restant bien entendu au pôle nord de cette boîte souterraine, mais espérant quant à eux rejoindre très vite le sud chaud-bouillant.

Un peu trop de directions opposées pour la jeune miss dont l’esprit se traînait à la "vitesse" d’un Oaksahft 79, premier modèle du dix-neuvième siècle, poussif au virage de bord soudain, c’est-à-dire non prévu depuis au moins un demi kilomètre. Molovich junior devrait encore ramer pour l’entraîner où il voulait car dans son état, mue par un instinct de conversation hérité de temps immémoriaux où l’australopithèque régnait en maître, Lily fit la seule chose non nocive pour sa santé : elle resta sur place, sur le point centralisant le nowhere de toutes les routes tracées par les trois hommes qui l’entouraient. D’ailleurs, elle se sentait un peu mal en fait…Si seulement cette série de points particulièrement psychédéliques ne venaient pas d’entamer une gigue endiablée de Lepreuchauns pintés. Elle avait même perdu la luciole embrasée dans ce chaos lumineux ! Tristesse et bouderie.

Eslyne retomba mollement sur le canapé vinyle qu’elle venait de quitter, le serpent chafouin de la Marque des Ténèbres dessinée sur son bras tendu, retenu par le roux rital, lui tirant perfidement la langue. La brune lui fila une tape. Le proxénète la regarda perplexe. Elle continua de bouder.

Sven aussi devait être triste car le monsieur moche avait l’air de vouloir lui faire un câlinou de soutien. Même que Sven lui chuchotait quelque chose à l’oreille qui fit se redresser Eslyne, la demoiselle tenant absolument à être dans la confidence. Elle rapprocha dangereusement son visage du duo d’amour…Quand un jet d’eau surgi de nulle part pénétra son oreille curieuse. Elle agita follement les mains avec un cri perçant que couvrit le ramdam orchestrale punky lorsqu’elle se rejeta vers l’arrière en braillant au déluge. Le petit maquereau avait l’air de plus en plus atterré et stupéfait par la tournure désolante des évènements, suant par tous les pores de son front autant qu’Eslyne ruisselait du côté droit. Les boucles de ses cheveux noirs collaient à la peau de sa joue comme un paquet d’algues à son rocher et la manche de son chemisier taille six ans avait viré transparente. Pas que la manche d’ailleurs ! Sa peau encore brunie par les mois d’été se révéla à travers le textile imbibé qui ne remplissait plus sa mission de voile pudique et exposait du même coup la dentelle de ses dessous.

-Mais…Mais !

Miss Pierton venait d‘être la victime d’un voyeur pervers aquaman, elle en avait la certitude convaincue ! Par contre, pour la rendre plus cohérente, il aurait fallu la plonger toute entière dans les eaux froides de la Tamise et l’y laisser tremper un certain temps après l’avoir préalablement jetée dans un sac ensorcelé afin qu‘elle ne se noie pas. Tout au plus s’était-elle extirpée de la ouate brumeuse qui euthanasiait ses réflexes et se révélait plus vive sans être redevenue une flèche sur le plan intellectuel.

Attiré par son mouvement de recul, prenant peut-être cela pour une invitation au batifolage, l’italien roussi s’approcha d’elle, paluches les premières. Rendue passablement irascible par sa mésaventure, l’humeur de la donzelle s’était nettement refroidie pour s’adapter à la température de l’eau qui l’avait aspergée. Conservant tout de même un reste de décence, la jeune femme prit les devants et attrapa la manche du client palpeur pour l'attirer dans ses bras et l'embrasser sauvagement la tirer encore un peu maladroitement vers elle, visant rien de moins que le délester de sa veste pour s'en couvrir. Son beau-père ne l'avait pas élevé comme une fille publique !

-Prêteu ! Amico !

Mais l’ami n’était pas prêteur, plutôt peloteur car s’il posa son autre pogne d’ouvrier agricole sur l’épaule ronde de son deuxième achat ce n’était pas tant pour la soutenir que pour glisser ses doigts sous le chemisier collant et tirer deux coups sur la bretelle rouge de son soutien-gorge, ce qui eut un effet push-up yoyo sur son sein. On aurait dit un gamin s’amusant à agiter une assiette de gelée à la menthe pour la voir trembloter.

Indignée, ressentant une bouffée de colère en plus des bouffées d’alcool et de leurs pendantes toxiques, la métisse plongea son bras en arrière sur la table garnie de toys, rouspétant dans le vide. Le son était à ce moment trop élevé pour en rajouter plus au niveau des décibels perceptibles sans dommage pour le tympan.

-Hey dis donc ! Tu veux que je fasse de même avec ton calecif qu’on voit si tes valseuses balancent aussi bien ! , aboya-t-elle en lui assénant un coup de canard en plastique sur ses doigts d’ours au lieu du martinet convoité.

L’homme était parti pour un fou rire bien huileux en lui pinçant la joue, mais un phénomène extraordinaire se produisit. Une vibration se répercuta contre la paume d’Eslyne, qui surprise de sentir le canard rose vrombir comme un bourdon, le lâcha avec un autre cri d’orfraie, épouvantée à l‘idée qu‘il ait aussi des crocs de loup sous son bec.

-C’est vivant ! Sven, je l’ai amené à la vie !

Emporté par les violents tressaillements de son corps plastifié et aidé du mouvement particulier de la senestre de la sorcière ahurie qui avait voulu l‘envoyer le plus loin possible, mais manquait encore de force, le duky au col de mimi rose virevolta dans les airs, vibrant de colère, et bec souriant en avant, alla percuter l’œil lubrique du client italien. Qui, tout aussi surpris que sa "bella micia", recula de quelques pas, son proxo de compagnie se précipitant vers lui en bégayant une suite de mots dans la langue des macaronis.

-Hey ! Y’a une baguette magique qui s’enfuit !, s’écria la jeune femme en pointant plus ou moins adroitement de son majeur un bout de bois roulant entre les pieds déchaînés des clubbers.

S’écrier n’était peut-être pas assez, elle aurait peut-être dû s’époumoner.

-Mais…Mais !

Sven tourna la tête, attendant la suite avec impatience. Tout le monde semblait surpris, Eslyne la première sauf le jeune sorcier...Quoique même lui paraissait étonné, ce n'était pas du faux-semblant comme d'habitude, mais ce n'était pas non plus la même raison que sa victime et des clients de la boîte ayant vu la scène. En fait le Mangemort était plutôt surprit d'avoir réussi son sort. Il s'était peu entraîné à lancer des formules par la pensée et sans baguettes...Bah sans doute la chance du débutant n'est-ce pas ? De toutes façons là n'était pas la question: la vraie question était de savoir si son "exploit" avait fonctionné...Car un "exploit" à moitié réussi ne servait pas à grand chose.

Et malheureusement, c'était le cas apparemment. Eslyne ne démontra aucun signe de lucidité, seule le mécontentement pointait sur son visage; la jeune femme ne semblait pas reprendre ses esprits malhgré la douche froide sans doute trop éphémère pour avoir un quelconque effet. Sven soupira légèrement, il resterait donc le seul à être sobre dans cette situation et devrait entraîner une fille soûle dans sa fuite, déjà que ce n'était pas facile à organiser pour soi-même alors pour deux personnes dont l'une ne possédait pas toutes ses capacités... Il fallait donc se contenter de tirer parti de la situation présente. Le sort informulé avait un peu désorganisé le proxénète et son client italien. Ce dernier semblait s'intéresser plus aux femmes contrairement à son collègue qui n'avait toujours pas lâché l'épaule du Slave qui sentit une point d'impatience pointer le bout de son museau.

Profitant des frasques d'Eslyne qui attiraient l'attention sur elle, le Mangemort se refit une santé mentale, se calmant et retrouvant peu à peu ses aptitudes à se composer un masque, et surtout, à réfléchir. Pour une fois l'entraînement de son père lui était utile et le jeune sorcier ne l'utilisait pas avec dégoût. La colère qui grondait en lui lui donnait envie de massacrer ces deux immondes personnes sans la moindre pitié...Un raisonnement digne de Sergeï Molovich son père sanguinaire, sauf que là, il s'agissait de coupables et non pas de victimes innocentes dont on pleurerait la disparition. Malheureusement Sven ne pouvait rien faire avec toute cette foule autour. Lui qui avait espéré ne pas monter dans les chambres en haut de la boîte, se mit a vouloir le contraire. Ce ne serait pas rassurant certes mais au moins, il aurait un petit champs d'action. Maintenant comment essayer de les faire monter sans paraître suspect?

Sven ne pouvait pas décemment faire semblant d'être séduit par l'homme qui avait toujours sa main sur son épaule. Deux secondes avant il jouait les effarouchés alors ce ne serait pas très fin comme stratégie. Y aurait-il quelque chose de plus subtil ? Si oui, Sven ne voyait pas quoi...Le Slave donnerait son royaume pour une idée en ce moment
même...Malheureusement il n'avait pas de royaume...

-Hey dis donc ! Tu veux que je fasse de même avec ton calecif qu’on voit si tes valseuses balancent aussi bien !

C'est alors que Eslyne commença à se "battre" avec son "agresseur" à l'aide d'un canard en plastique...Un canard en plastique o_O mais qu'est-ce que cette chose faisait là ? N'était-ce pas ces fameux petits jouets qui flottent dans l'eau avec lesquels les enfants s'amusent dans le bains et qui poussent des coincoins poussifs (Je vous avait prévenu qu'il était innocent sur ce sujet-là ). Mais le "jouet" se mit à vibrer ! Sans doute un nouveau modèle pour amuser les petites garçons et les petites filles dans leur bain...Quoiqu'il en soit ce dernier surprit les deux protagonistes et à défaut d'idées, Sven entrevit la silhouette d'une baguette. N'hésitant pas une seule seconde le sorcier se jeta contre l'homme au physique d'ours, la baguette était entre ses jambes... Le bois d'ébène était tout à fait reconnaissable: il s'agissait de celle de Sven habilement subtilisée un peu plus tôt.

-Hey ! Y’a une baguette magique qui s’enfuit !

Le choc fut assez dur pour le jeune sorcier au physique plus androgyne que massif au contraire de son adversaire, mais au moins cela avait permit au Mangement d'obliger l'autre à se déplacer de quelques pas pour accuser le coup. Malheureusement, lui aussi avait perdu sa position, pour dire, avec sa bedaine, le "peloteur" officiel d'Eslyne l'avait envoyé valdinguer, moins de deux et l'Animagus tombait assit sur le derrière, il s'était plus ou moins retenu mais était trop sonné pour faire un pas dans les secondes qui suivaient, or c'étaient ces secondes qui détermineraient qui attraperait la baguette, car l'homme l'avait vu lui aussi...Sven était trop loin; conscient soudain des dires d'Eslyne, même si c'était peut-être une mauvaise idée de confier cette tâche à quelqu'un de saoûl le jeune sorcier s'adressa vivement à Eslyne

-Attrapez-la Eslyne! Vite ! Ne la laissez pas s'enfuir

*Une baguette qui s'enfuit, mais qu'est-ce que je raconte moi ...Me voilà contaminé ! *

Enfin c'était peut-être mieux comme ça qui sait, dans son délire Eslyne comprendrait peut-être l'importance de rattraper l'objet ainsi, sait-on jamais...

-Ouais ! Je vais l‘argougner !, approuva une Eslyne convaincue par les dires inaudibles d’un Sven visiblement assis par la tournure des évènements.

Heureusement que le langage des signes existait. Non seulement elle n’avait pas compris la moindre syllabe des mots lâchés dans l’air saturé de la cave, mais en plus elle commençait à s‘inquiéter. Pour son collègue. Elle lui trouvait un air agité et il avait manqué le canapé d’un bon mètre pour s’asseoir. Non, il ne devait vraiment pas être bien et c’était donc à elle de prendre les bonnes décisions à partir de maintenant, Molovich junior n‘étant manifestement plus en mesure de faire quelque chose d‘efficace.

Perchée sur ses hauts talons, elle s’élança comme une flèche qui se serait retrouvée au cœur de vents contraires, ses jambes ne choisissant pas la trajectoire la plus droite pour la porter jusqu’à son but. Néanmoins, rapace comme une vautourette, elle plongea en un piquet tournoyant sur le bout de bois sombre jouant à cache-cache entres différentes paires de chaussures identiques : noires à semelle de cuir cranté. Et là, tout se corsa. Arrosée par un chapelet de jurons musicaux à l’italienne, la jeune femme n’arrêta pas sa course bondissante une fois la précieuse baguette récupérée, mais continua à fendre la masse compacte des danseurs, ballottée de tous côtés et ne pouvant rien faire d’autre que lutter pour sa survie qu’éviter qu’on ne lui écrase les orteils avec des boots aussi larges que des pieds de bébé troll. Et si Sven se faisait piétiner en essayant de venir la récupérer à quatre pattes ? Que dirait-elle à son terrible papa lorsqu’elle lui ramènerait la bouillie résiduelle de son fils dans une boîte tupperware ? Et s’il restait avec ces gus étranges aux mains tripoteuses ? A ce qu’il lui semblait, le jeune homme n’avait pas de poitrine et pourtant il n’était pas plus en sécurité qu’elle, un des deux lascars avait même l’air de s’intéresser grandement à ses parties charnues.

-Svenyyy !, hurla-t-elle en continuant de dériver au gré des soubresauts déchaînés de cette marée humaine.

Désespérée, elle releva haut la baguette de son collègue, et envoya un signal de détresse, petite étincelle rouge qui se perdit au milieu du twist infernal des lueurs.

Qu’est-ce qui avait bien pu les conduire ici ?! Essayant tant bien que mal de se souvenir, la brunette se trouva aspirée dans un kaléidoscope agité de scènes fragmentées, de têtes éclatées comme des cerises entre des rayons multicolores, un capharnaüm de sons et d’images folles réfléchies à l’infinie jusqu’à ce qu’elle se fasse happer par un profond trou noir. Avec une lumière au bout.

Eslyne suivit cette lumière. Mais elle aurait tout aussi bien pu filer sa sœur cabriolant à sa gauche ou sa cousine caracolant sur sa droite.

Dans le monde réel, l’éblouissant et irritant système d’éclairage venait de plonger toute la salle souterraine dans l’obscurité la plus totale à la fin d’un morceau de raffut particulièrement abrutissant. L’espace d’un instant, le seul horizon perceptible aux yeux hallucinés des clubbers furent les petites loupiottes colorées dansant au bout des baguettes tourbillonnantes et les étiquettes fluorescentes collées ici et là aux fesses, bras et autres membres des excités. Le pentacle encoeuré du Pandemonium scintillait de partout jusqu’à ce qu’un éclair d’un blanc immaculé ne remplace les ténèbres miroitantes de matraquage publicitaire. Dans un sens, rappeler le lieu où ils se trouvaient enfermés six pieds sous terre n’était pas inutile. Lyn l’avait déjà oublié.

-Hé ! Hé Sven ! Qu’est-ce qu’on fait i…? , commença-t-elle en s’interrompant abruptement comme si un lutin malin avait fait un noeud avec sa langue pâteuse.

Sven n’était plus derrière elle. Ni devant. Ni à côté. Il avait disparu. Eslyne se tourna et se retourna encore, emportée par la foule "qui nous traîneu, nous entraîneu, nous éloigne l‘un de l‘autre". La baguette fugueuse dans son poing crispé, elle se retrouva bientôt acculée contre le mini bar au centre de la piste de danse, son coude heurtant une bouteille d’Hell Fire qui déversa son contenu à gros bouillons de chaudron et brûla sa peau au passage.

-Ahaw !

Avant qu’on puisse l’engueuler et lui taxer une noise de plus, la très digne employée du Ministère sauta à nouveau parmi les clients de l’endroit qui oscillaient à présent au rythme d’une puissante litanie hypnotique aux sonorités de mantra hindou, les bras levés et produisant de drôles d’onomatopées à gorge déployée. Ejectée un peu plus loin, la miss alcoolisée se reçut sur une chaise, heureusement inoccupée. Elle put contempler son reflet hagard dans les larges miroirs recouvrant la paroi. Derrière elle, une horde de danseurs en transe. Et elle ne savait pas ce qu’il était advenu de Sven, égaré, démuni, tout seul sans sa baguette. Si seulement elle avait pu faire un voeu dans la seconde, elle aurait souhaité que le fils de Sergeï et elle soient des jumeaux indéssoudables l'un de l'autre sans l'aide d'objets tranchants et sortilèges de Découpe, des purs, des durs, des vrais siamese twins.

-Svenyyy !

C'était bien lui que Eslyne appelait. Le jeune homme ne réagit pas sur le pseudonyme ridicule donné; ça ne servait à rien, il n'était pas temps de rappeler à Miss Pierton qu'il avait une dignité...Enfin, était sensé en avoir une. La marée humaine commençait à l'agacer au plus haut point. Maintenant que le Slave s'était dégagé il cherchait à reculer pour atteindre les cabines de l'entrée où il avait dû troquer ses vêtements contre cette espèce de parure ridicule en cuir. Entraînant le pot de colle avec lui le jeune homme se débattit pour enfin parvenir là où il le souhaitait mais ne pu en aucun cas y parvenir. Bientôt ce fut l'homme qui l'obligea à monter. Celui-ci disait qu'il allait lui apprendre à obéir, à être sage, un bon chienchien...Ah, un truc que ce fou n'aurait peut-être pas du dire car ça avait donné une idée au Mangemort. Finalement bon gré mal gré, alors qu'il entendait les dernières paroles de Eslyne, Sven se trouva contraint de gravir les marches

-Hé ! Hé Sven ! Qu’est-ce qu’on fait i…?

-Eslyne !!!

Au diable la politesse; c'était bien plus court de l'appeler ainsi que Mademoiselle. Sven était sûr que son père comprendrait son manque de respect face à la tradition dans cette situation. Malheureusement peu à peu, la Brune s'éloignait sans qu'il ne puisse rien faire, sans baguette; avec son gabarit beaucoup plus léger que son kidnappeur le jeune homme perdait ostensiblement du chemin. Bientôt il y eut moins de monde; ceux qui déambulaient en haut des escaliers ne faisaient pas attention au couple atypique que formaient Sven et son nouveau "maître qui l'avait acheté assez cher comme ça pour estimer avec le droit à une récompense. Le Sorcier espéra que sa collègue avait réussi à se débarrasser du tripoteur de première qui semblait s'intéresser d'un peu trop près à sa personne. Lui, en tout cas n'était pas sorti de l'affaire; Arrivé dans la chambre sans même sans rendre compte Sven sursauta quand la porte se ferma avec brutalité.

-Va te déshabiller, allez va

L'homme lui parlait comme à un chien et Sven ne voulut se résoudre à obéir. Il lui semblait assister en direct à l'une des scènes affreuses que son père lui avait offert...Sauf que cette fois c'était lui qui jouait le rôle de la femme que Sergeï -le proxénète en l'occurrence ici- allait violer. Un long moment le Mangemort resta immobile, accolé à la porte; jusqu'à ce que l'homme sorte sa baguette. Le Slave fouilla sa poche par réflexe mais se rappela qu'il n'avait plus la sienne...C'était l'obéissance de son plein gré où l'Imperium. Il choisit de s'exécuter de lui-même; c'était bien mieux car au moins le jeune homme serait maître de son corps...Il allait trouver un truc !

Dans la salle de bain le Mangemort ferma la porte à double tour; ne trouvant rien de mieux à faire il se dévêtit mais prit soin de passer un peignoir et le ferma parfaitement bien, ne laissant rien entrevoir. L'autre par derrière ne cessait de lui dire de se tenir bien sage, ainsi il aurait le droit à un susucre...Toujours et encore traité comme un chien n'est-ce pas ? Persuadé de sa force il avait bêtement laissé le Slave s'enfermer dans la salle; enfin bêtement...Pas vraiment puisque Sven ne pouvait rien faire là-dedans, surtout sans sa baguette. Un chien...Ok si c'était son souhait! Un bon chien, sans doute pas...Mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie, n'est-ce pas ? Hein ? Le Mangemort se força au calme, car il devait être en possession de tous ses moyens pour agir! Enfin le Sorcier sortit de la salle de bain, prenant soin de vérifier que le peignoir n'irait pas glisser; manqeurait plus d'offrir ce qu'il voulait à ce dégoûtant de première et ce serait le bouquet final tiens !

-Allez viens mon chéri, montre comme tu es un bon toutou à son papa

* Eslyne Pierton, je vous retiens...*

Sven s'exécuta, apparemment obéissant

-C'est bien bon chien, montre comme tu es un bon chienchien

-Puisque vous le souhaitez si hardiment...

L'homme posa une main sur l'épaule de Sven qui ne se dégagea pas; mais l'autre eut un sursaut de surprise car il avait dû sentir le craquement d'os sous sa grosse paluche; bientôt il recula, effrayé en voyant le visage de son "esclave" se noircir et se couvrir de poils couleur cendre; reculant à tâtons contre la porte et brandissant sa baguette; heureusement il n'eut pas l'idée de jeter un sort car pendant cette minute Sven était très vulnérable. Lorsqu'enfin un grand chien-loup lui fit face le proxénète jeta un stupéfix...Sauf qu'un tel animal a 4 pattes, des réflexes et un instinct suffisamment sauvage pour le considérer comme une proie...Donc esquiver puis attaquer. La rage bouillonnait dans tout son corps! Sven laissa l'animal prendre possession de son esprit; bientôt l'idée d'arracher la jugulaire à l'homme lui parut particulièrement délicieuse et ses yeux vairons se mirent à luire d'un air sauvage et dangereux; plus rien d'humain ne subsistait si ce n'était l'intelligence; il savait évaluer les pièges et réfléchir pour en forger, ce qui le rendait d'autant plus dangereux.

L'homme ouvrit la porte et s'y faufila, voulant la clore la porte au nez de l'animal mais ce dernier passa tout juste en y laissant cependant quelques poils noirs. Profitant fu long couloir le chien-loup se mit en chasse; ses pattes puissantes et agiles portant son corps souple, une seule idée en tête le préoccupait maintenant: tuer celui qui avait voulu le rendre acteur des scènes dont il avait déjà été spectateur. Puis soudain; là, à quelques pas du truand qui s'était retourné l'animal commanda une impulsion à son arrière train; ses crocs blancs contrastant avec le noir de son pelage se découvrir tandis qu'il retombait pattes en avant sur le torse rebondit du bonhomme. A peine équilibré, tanguant dangereusement près des escaliers mais s'en moquant éperdument le chien-loup mordit dans le cou de l'humain avec une rage décuplé.

Le sang chaud s'écoulant dans sa propre gorge; ces grosses mains entourant son poils fournis dans l'espoir de l'étrangler et les cris de cochon de sa victime lui firent reprendre conscience; le Mangemort retrouva une partie de sa lucidité, il poussa un grognement pouvant s'apparenter à un juron humain puis délaissa l'homme à l'agonie sur le palier...Mais si l'un s'était calmé, l'autre, presque mort s'était énervé et voulait entraîner son adversaire dans sa chute; alors que le Chien-loup allait descendre les marches, l'homme se redressa de moitié et s'agrippa aux poils de l'animal avec lourdeur; c'était trop pour le corps bien plus léger du chien-loup qui n'échappa pas aux lois de la gravité et bascula avec le proxénète dans les escaliers. Une mêlée de cris et de jappements attira foule en bas; une boule noir blanche et rouge atterrit à leurs pieds, les faisant reculer. L'animal, suffisamment souple s'était ramassé sur lui-même pour limiter les dégâts, il se redressa en boitant, ne pouvant plus poser sa patte droite par terre et bien sonné mais encore debout alors que l'homme ne pouvait que déplorer ses os brisés et les veines de son cou déchirées...La jugulaire n'était pas atteinte et avec des secours rapides il devrait s'en sortir, mais vraiment rapides les secours. Le personnel sembla le comprendre et se précipita sur le proxénète qui était un trop bon client pour le laisser mourir là.

Pendant ce temps le chien-loup s'enfuit sur la piste, se mêlant à la foule bigarrée à petits pas comme s'il était le gardien des lieux. Il n'était pas rare que des chiens de défense déambulent ainsi entre les clients pour protéger la boîte et séparer deux combattants saouls, bien que d'habitude il soit accompagné de son maître-évidemment-mais les danseurs étaient trop occupés pour s'inquiéter de l'animal qui marchait entre eux sans montrer les crocs; il boîtait mais ça non plus personne ne le remarqua. Se servant de sa vue supérieure aux humains le Mangemort chercha Eslyne, c'était tout de même plus difficile car il était moins haut qu'un humain, c'est donc vers la cabine de change qu'il se glissa...Récupérant ses vêtements en vitesse, ceux subtilisés par la secrétaire coquine mais intransigeante au début; il les remit rapidement, soulagé de retrouver sa robe de sorcier et son corps humain par la même occasion.

En sortant le jeune sorcier se mit aussitôt en quête d'Eslyne, en boitant comme le chien-loup cela va de soi; l'ayant enfin trouvé et remarquant que l'autre tripoteur n'était pas à ses côtés? Sven la saisit par le bras tout en observant la foule autour. Pour l'instant personne ne semblait au courant de l'incident ici; peut-être que le gérant avait voulu étouffer l'affaire et recherchait encore, discrètement ce chien-loup taré venu ici on ne sait comment. Bref profitant de l'aubaine le jeune homme se glissa auprès d'Eslyne, tendant la main pour récupérer sa baguette d'ébène.

-Eslyne, enfin je vous retrouve...Venez, ne traînons pas ici

Il esquissa quelques pas en évitant de s'appuyer trop sur sa jambe droite, essayant de cacher sa difficulté à marcher. Il ne doutait pas des capacités de sa collègue sûrement a même de se défendre, mais n'empêche...Le sorcier se demandait quand même comment Brune avait pu semer son tripoteur. Ce n'était pas si facile que diable! Surtout en étant saoûle...Quoique là, elle avait l'air mieux déjà, plus lucide.

-Où est l'autre ? Vous l'avez semé ? Enfin bref ...Inutile de le chercher; Allons dehors, vite. Merci pour ma baguette

Eslyne plissa les yeux. Des petites bulles de raison remontaient à la surface trouble de son esprit et y éclataient comme si la demoiselle avait du champagne plein la tête. Pourtant, elle était bien loin de pétiller comparativement à tantôt, lorsqu’elle s’étouffait dans son rire et que ce monde bruyant lui apparaissait constitué de douceur cotonneuse et pulsative. Elle se rappelait vaguement une fille blonde aux yeux bleus ornant un petit nez retroussé. Elles étaient entrées ensemble, accompagnées d’une petite boulotte en forme de poire boudinée dans une robe trop juste et au faciès de musaraigne frisée et moustachue. Le reste de ses réminiscences lui échappait encore mais la jeune femme ne tarderait pas à les rattraper et à les dépieuter jusqu‘à ce qu‘elle en ait extrait la vérité toute nue. Sans vraiment se rappeler précisément des faits qui l’avait conduite à se retrouver claquemurée ici, telle une lapine dans un clapier où l‘attendrait une meute sauvage de grands méchants loups, elle sentait grandir en elle une certaine colère indignée qui indiquait qu’elle serait réellement furieuse et prête à tuer une fois qu’elle aurait rassemblé tous les morceaux du puzzle et recouvré le sens des réalités. Au moins personne ne s’occupait d’elle et elle pouvait actionner la turbine de son ciboulot. Une révélation s’imposa à elle : elle était dans un état qui faussait sa perception.

-Prudence, marmonna-t-elle dans son coin, en agitant la main pour se faire la leçon à elle-même.

Alors que des tourbillons rouges sillonnaient la salle, la sorcière crut entendre des voix faibles et éloignées…venues d’un coin de sa boîte crânienne endolorie. Des voix claires, des voix de femmes, une stressante, une traînante et une plus rauque. Eslyne se reconnut dans le lot de suggestions et de récriminations.

"Je suis sûre qu’il me trompe !", "Mais non, voyons. ", "Mais si, je vous dis que si ! Ne me dites pas le contraire ! ", "C‘est vrai, ce serait même une perte de temps d’aller vérifier. Vire le direct.", "Aaaah, non c’est impossible, je n’y crois pas ! ", "Enfin, ce n’est tout de même pas la première fois que ça t’arrive depuis And... ", "Shhht !" , "Quoi ?" , "Avec celui-là si ! Aaah !" .

D’abord ceci la fit rire, puis elle réfléchit. Merlin. Comme elle n’aimait pas ça…

Une main sur son front bouillant, elle se releva vaillamment de sa chaise. Pour s’y rasseoir l’instant d’après, et même si recroqueviller, les bras croisés sur son dossier et le visage enfoui dans leur creux, réactualisant la technique séculaire de l‘autruche. L’un des pervers mercantiles était là, dos à elle, il sillonnait la boîte à l’affût de la chair fraîche qui lui avait glissé entre les pattes ! La jeune femme le zieuta d’un œil rendu phosphorescent par la luminosité glauque, se jurant que s’il se retournait d‘un quart dans sa direction, elle n’attendrait pas d’être reconnue pour l’étendre. Peut-être s’en cherchait-il un/une autre ? Aussi peu charitable que fût cette pensée, elle n’en habitait pas moins l’esprit embrouillé de miss Pierton, elle l‘espérait même de tout son petit cœur martelant sa poitrine. Elle pourrait toujours lui balancer un sort en fourbe, mais elle ne pouvait augurer de la réaction des gens alentour. L’indifférence générale et piétinante serait sans doute ce qui accueillerait la chute d’un corps au milieu du troupeau, mais…Mieux valait rester discrète et s’en aller sur la pointe des pieds. Un souvenir remonta inopinément à sa mémoire. Il y était question d’une entrée censée être aussi discrète que sa sortie de ce lieu archi mouvementé, d’un talon cassé pourtant moins précaire que les aiguilles métalliques qu‘elle avait présentement aux pieds, et d’un homme aux bras mous qui l‘avait aplati sur le sol en l‘accompagnant dans sa chute au lieu de la retenir…Nikolaï.

*Sven !*

Qu’en avaient-ils fait ?! Où l’avaient-ils fourré ?! Elle ne pouvait pas partir sans lui ! Il…il était venu la chercher non ? Dire qu’elle avait failli l’oublier, perdue dans sa pêche aux souvenirs ! Comme le rouquemoute ne se décidait pas à bouger et que le temps pressait, Eslyne pointa discrètement la baguette de Sven sur les épaules du type par l‘interstice de ses bras enroulés, visant une surface large qu’elle serait certaine de ne pas louper entre deux flashs.

-Stupéfixe ! , crachota t-elle d’une voix éraillée avant de détaler comme une coupable au moment où un chapelet de cris et d‘exclamations effrayées retentissaient du côté de l‘escalier de sortie.

La traînée rouge partie de la baguette avait bien touché au but, mais la jeune femme avait ressenti une étrange sensation à utiliser cet instrument qui n’était pas le sien. C’était un peu comme de lécher la cuillère d’un autre ou utiliser le même mouchoir. Lyn était presque aussi gênée que si elle avait malencontreusement touché une partie honteuse de l’anatomie de son collègue, toujours un peu protocolaire malgré le temps passé à travailler ensemble. Comment l’avait-elle attiré jusqu’ici ?

Tandis qu’un agglutinement bourdonnant se formait autour du rigidifié et que deux personnes s’accusaient l’une l’autre, soutenues par le tatoueur qui certifiait avoir tout vu, la miss recula précautionneusement vers les escaliers, ne sachant pas vraiment ce qu’elle pourrait entreprendre pour retrouver la piste du fils Molovich. C’est alors qu’une main l’agrippa, faisant faire un saut périlleux à son palpitant.

*Le pervers aquaman !* , songea-t-elle apeurée.

Elle cligna des yeux. D’où lui venait une idée aussi stupide ? Quoi qu’il en soit, la voix masculine qui s’adressa à elle lui était bien familière. Souriant de toutes ses dents, la sorcière fit volte face pour sauter au cou du jeune homme miraculeusement apparu quand elle l’imaginait dans ce qu’il convenait d’appeler une très mauvaise et salace posture.

-Sven ! Entier ! Sain et sauf ! Je vous suis ! Faites pas gaffe, je ne suis pas moi !

Parlant à très haut débit de mots, elle lui colla presque joyeusement la baguette accidentellement empruntée dans sa main tendue, heureuse et soulagée de ne pas l’avoir condamné à de très fâcheux moments.

-L’autre ? Heu…Neutral…Argh ! C’était pas lui ! Il est là !

Affolée, Eslyne pointa son index vers les escaliers où le mastodonte de l’entrée scrutait la salle de ses petits yeux porcins, le client rital à ses côtés, lequel affichait un air encore plus renfrogné qu‘un bulldog dont l‘arrière-train serait coincé dans son écuelle. Sur qui avait-elle fait feu alors ? Non pas qu’avoir touché un "innocent" la chamboulait, elle était seulement dépitée de s‘être gourée de personne et d‘avoir ainsi raté une chance de s‘évader sans encombre de ce traquenard.

Quelques petits points bariolés revinrent danser la gigue devant ses prunelles, sa paupière s’agita d’un tic nerveux incontrôlable et le monde commença à tourner.

-Holala, je crois que j’me sens pas très bien. ILS MATTENT PAR ICI !!!

Un peu hystériquement, la demoiselle se jeta sur Sven pour lui arracher sa chemise et faire tournoyer son trophée au dessus de sa tête poussa Sven dans la mêlée en s’accrochant à lui de toute la force de ses bras. La pieuvre et sa proie, bousculés, brimbalés, secoués.

-Il faut qu’on sorte ! Dégage greluche anémique ! , s’écria Eslyne en envoyant son talon foreur dans le tibias d’une vampirella cadavérique qui avait mollement posé sa main aux ongles noirs et crochus sur l’épaule de Sveny et commençait à se trémousser langoureusement contre lui.

[HJ: désolé si c'est pourri! J'avais fait u nsuper truc où il y avait un peu d'humour et tout, et pas aussi ridicule en taille mais j'ai tout perdu quand j'ai cliqué sur envoyé (parce que je n'étais plus connecté -_-...Donc voilà, après avoir tout perdu alors que je mettais le point final à mon poste, j'ai recommencé mais vu la frustration ...Je n'ai pas pu faire mieux ]

-Sven ! Entier ! Sain et sauf ! Je vous suis ! Faites pas gaffe, je ne suis pas moi !

Apparemment, même si ce n'était pas tout à fait ça encore, Eslyne allait un peu mieux; au moins elle semblait consciente de son état, c'était déjà mieux que rien n'est-ce pas ? En tout cas, ce n'était pas le moment de s'inquiéter de ça. Sa collègue avait comprit qu'il fallait fuir et tant qu'elle était capable de marcher cela suffisait à Sven. Les explications que lui devaient la jeune femme; et les remontrances que n'allait pas lui manquer de faire le Slave viendraient en temps et en heure; s'ils avaient la chance de s'en sortir...Le problème c'était que le sorcier n'était pas du tout habitué aux Boîtes; et ne connaissait donc pas du tout leur fonctionnement. Même en y mettant toute la volonté du monde Sven était surprit de tout ou presque. Tout le faisait sursauter, à commencer par la musique étourdissante et les lumières aveuglantes. Ces dernières clignotaient de façon incessante, et toujours sur un rythme différent, ne laissant pas aux yeux la possibilité de trouver une quelconque stabilité. La sortie? Déjà qu'il avait du mal à marcher de part sa douleur à la jambe et le flot humain qui les collait...Alors comment la repérer ? Elle était pourtant leur seule chance! Une fois dehors les deux collègues pourraient enfin respirer...Quoique ...


-L’autre ? Heu…Neutral…Argh ! C’était pas lui ! Il est là! Holala, je crois que j’me sens pas très bien. ILS MATTENT PAR ICI !!!

Effectivement, comme si la situation n'était pas assez dramatique ainsi, il fallait que l'Italien soit toujours en course...Et avec des renforts s'il vous plaît ! Le Mangemort se retourna vivement, suivant le doigt de la jeune femme pour distinguer leurs ennemis. Le mastodonte qui demandait les invitations aux clients suivait le tripoteur attitré de Eslyne de près, tenant dans sa main une lourde chaîne tendue menant à un colosse; un énorme chien qui lui donnait bien de la peine à tirer ainsi comme un fou...En tout cas l'Italien avait bien choisi son renfort car le gardien, de par son statut mais aussi sa stature parvenait à écarter la foule aussi facilement que Moïse l'avait fait pour l'océan. Il avait une certaine autorité dans la boîte donc tout le monde ou presque lui obéissait; d'autant plus qu'il avait enlevé la muselière dégoûtante de bave de son animal. Ce dernier se mit à aboyer comme un fou furieux; découvrant allègrement ses dents jaunâtres loin d'être émoussés malgré son museau blanchissant, ce qui indiquait un âge assez avancé...Mais qui dit âgé dit aussi expérience! L'animal avait l'habitude de se faufiler parmi les clients, rien ne le ralentissait, ni la musique horrible ni les sons effrayants pour n'importe quel chien normal. D'autant plus qu'un obstacle, un de plus se dressa bientôt entre Sven et Eslyne.

-Il faut qu’on sorte ! Dégage greluche anémique !

Le jeune homme ne s'était même pas aperçu de la fille cadavérique qui se trémoussait contre lui. Mais maintenant qu'il la voyait, le Mangemort n'appréciait pas du tout le contact du tissu de sa robe ou de sa peau contre lui; surtout quand ses mains enserrèrent son cou. Elle ne lui faisait aucun effet positif, c'était même tout le contraire; Sven était dégoûté par le toucher pourtant encore tout à fait acceptable de la danseuse. Sans doute était-ce à cause de ce qu'il avait failli subir précédemment ? Ou tout simplement que les cadavres ambulants n'étaient pas son genre ...Quoiqu'il en soit cette dernière poussa un cri aigu lorsque Eslyne lui décocha un coup dans le tibia

-Vous feriez mieux de retourner à vos études jeune fille-Car effectivement, elle paraissait vraiment jeune- Au lieu de gâcher votre vie dans ces lieux de perdition

La Vampirella fut si étonnée qu'elle lâcha Sven et contourna le couple atypique que formait Eslyne et lui pour mieux les observer, sous toutes leur coutures...Tant mieux, cela dégageait le passage! Sven se dépêcha de se remettre en marche dès lors, obligeant sa jambe à se poser le plus correctement possible sur le sol; sa tête tournait et ses yeux étaient brûlants. Non décidément, il ne se ferait pas à cet endroit infernal; se tournant vers la piste le Mangemort regarda où étaient leurs ennemis; savait-il avec son air goguenard ? Savait-il l'italien ce qu'il était arrivé à son collègue? Les poursuivait-il pour se venger ou pour rattraper ses esclaves ? Et son sourire de Buldog était-il celui de la perversité simplement ou de la haine ? Dans le cas de la vengeance il serait sans doute encore plus dangereux! Car c'est bien connu, la colère rend aveugle à la douleur et tous les moyens sont mobilisés pour assouvir sa haine; aussi obsessionnelle soit-elle!

-Eslyne, menez-nous à la sortie! C'est notre seule chance que celle de les affronter dehors...Car une chose est certaine, ils ne nous laisseront pas partir, la fuite est impossible, il y aura certainement affrontement. Allons, vite!

Sa collègue l'avait poussé, presque hystérique à la vue des deux hommes qui les regardaient; surprit, il trébucha malgré lui et laissa échapper un cri étouffé de douleur qui se perdit dans les sonorités abrutissantes de la musique. Maintenant il ne restait plus qu'à espérer qu'Eslyne connaissait la sortie et que cette dernière ne soit pas très loin car Sven commençait à fatiguer. De plus le Gardien et L'Italien gagnaient du terrain grâce à l'autorité du premier ainsi qu'à son Rotweiler furieux. Le jeune sorcier bien qu'il le cache n'était pas rassuré. Certes mangemort mais loin d'être un surhomme Sven ne pouvait s'empêcher d'avoir peur et de laisser cette crainte transparaître sur son visage, pas totalement bien sûr mais son masque était bel et bien presque tombé...C'était surtout ce qu'il avait failli vivre dans la chambre qu'il l'inquiétait, moins deux et le voilà victime de scènes qu'ils n'avaient que trop vu.

-Eslyne, dépêchez-vous je vous prie

Fit-il d'une vois toujours douce mais ponctué d'une pointe d'inquiétude, ce n'était pas suppliant, loin de là et heureusement pour sa dignité: mais l'on sentait tout de même qu'il n'était pas rassuré