Nom : Koran
Prénom : Shaïlan Ezechiel
Age : 18 ans
Notes aux BUSES:
Matières obligatoires
- Défense contre les Forces du Mal => A
- Potions => O
- Sortilèges et Enchantements => E
- Histoire de la Magie => E
- Métamorphose => O
- Astronomie => A
- Botanique => P
- Soins aux créatures magiques => A
Matières facultatives
- Arithmancie => E
- Divination => /
- Vol sur Balai => T
- Etude des Moldus => /
- Etude des Runes => O
Notes aux ASPICS:
Matières obligatoires
- Défense contre les Forces du Mal => A
- Potions => O
- Sortilèges et Enchantements => A
- Histoire de la Magie => A
- Métamorphose => O
- Astronomie => E
- Botanique => P
- Soins aux créatures magiques => E
Matières facultatives
- Arithmancie => A
- Divination => /
- Vol sur Balai => /
- Etude des Moldus => /
- Etude des Runes => O
Formation souhaitée : Langue de Plomb
Option(s) choisie(s) : Magie Noire
Age en HJ : 14 ans (15 ans tantôt)
Comment avez-vous connu le forum ? Par quelqu’un qui m’en a parlé.
*
- Je n’ai pas toute la journée, jeune homme ! Notes de B.U.S.E et d’A.S.P.I.C, je vous prie.
Le jeune homme assis en face d’elle, la tête nonchalamment tournée vers la fenêtre, n’écoutait plus un mot de ce qui se tramait dans le bureau qu’il venait de rejoindre.
Derrière les vitres –incolores-, il y avait un tilleul –vert et brun-, avec des volants –gris-. Le soleil offrait des tâches coruscantes –paille- sur les nervures –ambroise- qui émergeaient le long des branches noueuses.
Le long d’une branche, un parasite ; le gui –blanc et forêt-. Il s’élevait vers la cime, et dans son esprit ouateux, il entendrait battre les tentacules végétales ; qui suçaient allègrement le sang –ambre- de l’être feuillu.
C’était effrayant ; jouissif, comme d’habitude. Partout, l’aspiration, le vol, la débauche.. Il sourit.
Cependant, le fantôme d’une voix résonna dans son oreille, et le jeune homme tourna la tête, comme dérangé dans un spectacle divin. Avec élégance, il se redressa sur son siège capitonné, et reprit une stature droite, plus digne de son apparence ténébreusement provocante.
Quelle question lui avait été posée, déjà ? Merlin en robe s’il savait. Se rappelait-il seulement de son propre nom ? Tout tournait autour de lui, le bureau lui apparut comme un kaléidoscope. Le rouge se pervertit en vert, alors que ce dernier osa muer et devenir jaune pisseux. C’était affreux, d’autant que le visage figé de la femme en face de lui renvoyait une expression d’insanité pure.
Alice aux pays des Merveilles..
**
Shaïlan émergea. Imprimé dans sa tête, l’expression béate de cette histoire moldue personnifiée détonait sur le plafond purement blanc des combles. Frigide, la sonnerie du réveil acheva de lui fusiller le cerveau. Avec un grognement de paralytique lobotomisé, le jeune homme s’extraya de son lit au design ultra modern, et alla dans la salle de bain de son loft. Dans les rares moments où il exultait de cette habitation aux couleurs horrifiantes tant elles étaient glaciales, il remerciait ses parents de s’occuper de lui en lui payant tout. D’un naturel instable et marginal, il n’avait jamais réussi à créer de lien affectif avec personne.
Et n’avait plus revu ses parents depuis son entrée à Poudlard, où ils espéraient faire de Shaïlan quelqu’un de droit et de sérieux dans ses études..
Débauche.
D’un pas souple et légèrement aérien, effet retardé de la nicotine, l’adolescent tardif arriva à sa salle de bain, high-tech par ses formes et ses couleurs. Les placards en formica immaculé luisaient sous les lampes halogènes ; et comme à chaque fois qu’il voyait les rais de lumière sur le miroir, il sourit, en dénudant ses dents droites et blanches.
Son double lui apparut plus tranquille que d’habitude. De longs cheveux noirs qui descendaient en cascade jusque dans le creux de son dos, des yeux de la même couleur, une expression d’adulte, bien qu’il ne soit qu’à peine majeur, et cette putain de gueule d’éphèbe qu’il désirait chaque jour.. Dommage qu’elle soit à lui.
Bien qu’hétérosexuel, le jeune homme, confronté à un homme potable, faisait fi des convenances. Avec les femmes, cela faisait bien longtemps qu’il avait renoncé à avoir son âge et qu’il avait perdu son pucelage.
Il ne le regrettait pas, d’ailleurs, en y repensant.
Si ses parents savaient ce qu’il se passait dans l’esprit de leur indigne fils.. Il sourit en imaginant l’aspect effondré de sa mère, sorcière de souche, et de son père, pauvre moldu. Dans l’armée, il n’arborait que son éternel visage marmoréen, figé dans cette expression de droiture indigeste que Shaïlan abhorrait.
C’était pour cela qu’après Poudlard, il était parti tout de suite.
Poudlard.
Lieu qui l’avait perdu dans cette débauche rebelle qu’il aimait afficher. Quelques groupes, une bande de durs avec laquelle il traînait et martyrisait les plus petits, les premiers essais de tabac, de drogue, dans les toilettes, avec ses congénères de Serpentard, les premières filles..
Tout cela était bien loin ; un an.
En un an, le jeune homme avait bien eu le temps d’apprendre ce qu’était la vraie vie en dehors des murs trop vieux de l’école. Ses parents, pathétiques, lui avaient payé ce loft pour que « Shaïlychou puisse vivre sans papounet et mamounette ». Ridicules jusqu’au bout, ces vieux. Il en grinçait encore des dents.
Autodidacte froid et perverti, il ne lui avait pas fallu plus d’un an pour apprendre à détrousser proprement les poches des gens pour le plaisir. Dans les rues bondés de Londres, il lui arrivait de vagabonder en quête de poches ouvertes et autres vices d’adolescent. Quand il faisait trop beau pour ses yeux relativement fragiles ou que personne ne fréquentait les venelles, il s’enfermait dans son loft moderne, admirant les formes anguleuses et parfaites des meubles, les couleurs froides et dénudées, se demandant toujours quel était leur pouvoir. Fasciné par les formes et les couleurs..
Et cette ambition qu’il avait depuis toujours. Être langue de plomb, pouvoir intégrer ce département des Mystères sur lequel tout le monde fantasmait et sur lequel personne ne savait rien, avoir à sa disposition toute la puissance et la magie disponible pour disséquer les couleurs, les formes, leurs pouvoirs..
Oui, il croyait qu’elles avaient un pouvoir. Qu’ensemble, elles étaient l’essence de leur existence. Pas de formes, pas de monde. Pas de couleur, pas de puissance. Toute puissance avait un jour eu une couleur.
Staline avait le rouge en étendard, car le rouge était aux yeux du peuple une teinte au pouvoir dévastateur.
Shaïlan, Staline..
Ils n’avaient pas les mêmes idiomes.
Shaïlan était fasciné par les gris. L’osmose du noir et du blanc. Commun ;singulier. Unique ; pathétique.
Il s’en foutait royalement. Il aimait ça. Et la cigarette, et l’amour. Et la musique, et la métamorphose.
Pour lui, le monde parfait eut été composé de formes et de couleurs, de sex, de drugs, et de rock’n roll.
*
Ce matin-là, pas le temps de palabrer sur le gris outre-océan du cadre de sa glace , et la confrontation de celui-ci avec le gris dénudé blanc de la lampe. Il avait rendez-vous.
Même si l’injection faisait partie du rituel sacro-saint de la prise de drogue, il fallait aller au plus rapide, sans quoi il serait en retard pour sa confrontation avec la représentante de l’UMA.
Depuis peu, il prenait de temps à autres ce poison de l'esprit, parce que les couleurs n'en étaient que plus belles..
Il partit, laissant les fenêtres ouvertes à la pollution de Londres, dans son Loft des rues abîmées.
*
- Je n’ai pas toute la journée, jeune homme ! Notes de B.U.S.E et d’A.S.P.I.C, je vous prie.
Fronçant les sourcils sur cette impression de déjà-vu, Shaïlan livra gracieusement un papier sur lequel étaient inscrits ses résultats, ainsi que ses nom et prénoms, ambitions et papiers d’inscriptions. Manquait l’émargement de cette femme agrippine au nez busqué et à l’air pincé.
La cinquantaine, à peu près, ce qui ne la rendait pas plus respectable que n’importe qui d’autre.
Et son gloussement aigu, quand elle prit connaissance de ses patronymes. Dégoûtant. D’un ton méprisant, la voix modulées soudain plus sèche, le jeune homme répliqua :
-Riez donc. Mais que je sois nommé de noms bibliques vaut mieux que d’être désigné par un prénom de pèquenot, Madame.
La dame en question pinça les lèvres, froissée en son fort intérieur par la mouche acide de Shaïlan. Pauvre créature. Bien que non-croyant, l’homme pria pour qu’un Dieu quelconque vienne rapidement débarrasser leur terre de sa brebis galleuse. Quand l’atmosphère se calma un peu entre eux deux, il sortit un paquet de camel de sa poche de poitrine, et d’une incantation silencieuse, embrasa le bout du tabac, épandant dans l’air un peu de poudre bleue. La nicotine le calma rapidement, comme toujours, bien qu’il eut préféré la drogue, pour une fois. Mais, comme tout établissement, les débauches étaient déconseillées, comme toujours.. ce qui l’exhortait plus encore à s'y noyer, cette peur d’être pris. Peur qu’il ne prenait pas, puisqu’il ne se lâchait que seul dans son Loft, ou avec une bande dans un coin de rue, ou avec une quelconque prostituée en manque d’envol.
Pas dans ce bureau, en tout cas.
Alors qu’il s’imprégnait lentement de cette dépendance qu’il aimait, la femme reprit :
- Je ne me rappelle pas avoir déjà vu un T en balai à Poudlard.. ni même pas P en botanique. Nos écoles sont si réputées.. Il faut bien quelques tâches au palmarès.
- Il est facile de regarder l’imperfection du coin d’un meuble, alors que la ligne est droite. J’ai les meilleurs résultats en métamorphose, en runes, et en potions. Cela conviendra-t-il au serpent pour que son venin ne se déverse pas sur moi ? Je ne suis pas venu dans votre bureau pour que l’on relève mes échecs, mais pour avoir cette putain de signature que j’attends pour entrer.
A nouveau agacée par la désinvolte insolence dont Shaïlan faisait preuve, la femme en face n’insista pas beaucoup plus et signa d’un geste sec et griffé l’annotation en bas de la page.
*
Une fois dehors, le jeune homme respira calmement, et admira les lignes épurées des jardins à l'anglaise de l'UMA. Il n’aimait pas à hausser le ton en face des gens, bien qu’il y fut souvent obligée.
Qu’importait.
Ce soir, c’était alcool, femmes, musique, débauche, vice.
Sa vie. Qui dans quelques jours serait amputée par les études.
Oh, peut-être que sa perversion pourrait le suivre entre les murs de l’école..
Accueil 
Sujet: Shaïlan E. Koran ||Langue de plomb|| 
