Assis sur un banc bordant la rue principale, juste à côté du commerce de Floran Fortarome, cela faisait au moins une trentaine de minutes qu'Oswald attendait. Ou du moins, il avait l'impression qu'il s'agissait de trente minutes environ, car pour être franc, le blondinet n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé ainsi, à attendre Mariana. Il y a de ça quelques jours déjà, il avait finalement réussi à l'intercepter alors qu'elle sortait d'un de ses cours pour l'inviter à un rendez-vous. Évidemment, il s'était permis de prendre l'iniciative ,car on sait bien que c'est aux hommes de faire ses choses-là. C'était une des tâches de tout bon gentleman, un peu comme pour ce qui est de payer l'addition à la fin d'un rendez-vous. C'est d'ailleurs pour cette raison précisément qu'Oswald n'avait pas invité la gryffondor dans un restaurant. Le problème n'était pas qu'il était pauvre, en fait il était seulement égoiste mais ce n'est pas important car Mariana ne le saura jamais. Le serpentard avait cru intelligent de plutôt l'inviter pour prendre une petite crème glacée , de cette façon il ne se retrouverait pas endetté à cause de l'appétit insatiable de la rouge et or.

Il aurait aussi pu l'inviter dans un salon de thé mais soyons honnête, Oswald n'est pas assez raffiné pour fréquenter ce genre d'endroit. Évidemment, il restait toujours la meilleure option qui était d'aller au bar Les Trois-Balais. De cette façon, Oswald aurait pu siroter sa ou ses bièreaubeurres en attendant l'arrivée de sa dulcinée. Seulement, c'était bien connu que l'endroit était très populaire, en particulier du côté des élèves de Poudlard. Et étant donné qu'un serpentard qui fait des trucs plus ou moins louches avec une gryffondor, c'est un peu inhabituelle, Oswald avait cru bon de ne pas organiser le rendez-vous dans ce bar. Si seulement il n'avait été envoyé à serpentard, les choses aurait été tellement plus simple! En plus, il aurait pu se vanter auprès de tous ses amis: 'Hey les mecs, vous avez vu comment elle est canon ma copine? En plus, elle a une super grosse paire!!'. Que c'était dommage, Oswald allait devoir attendre quatre ans avant de pouvoir vivre au grand jour avec son amoureuse. En attendant, il était préférable que le couple se voit en secret. Le blondinet n'y voyait rien de romantique, il trouvait ça juste un peu chiant.

Revenons en à Oswald qui attendait toujours sa nouvelle petite amie, enfin, je dis quand même nouvelle même si cela fait trois ans qu'ils se connaissent. Ainsi, la raison pour laquelle il attendait depuis ce qui semblait être une éternité était qu'il n'avait pas de montre. En d'autres mots, il n'y avait aucun moyen de savoir si c'était lui qui était en avance au rendez-vous ou bien elle qui était en retard. D'une façon ou d'un autre, Oswald en avait vraiment marre d'attendre et cherchait désespérément quelque chose à faire pour tuer le temps. En un rien de temps, une idée de génie lui traversa l'esprit. Subitemment, il quitta son banc et se dirigea rapidement en direction du salon de thé de Madame Piedoduqui qui se situait carrément à l'autre bout du village. Après plusieurs minutes, il arriva devant le bâtiment, plus précisément juste à l'avant des plates-bandes regorgeant de jolies fleurs qui se trouvaient devant la-dite bâtisse. Et oui, Oswald avait décidé de voler seulement quelques fleurs pour pouvoir ensuite les offrir à sa bien-aimé, n'est-ce pas une façon romantique de joindre l'utile à l'agréable? Un rapide coups d'oeil de chaque côté de la rue pour être sûr qu'il n'y avait personne ,puis le serpentard arracha une poignée de jonquilles. L'instant d'après, comble du malheur, la propriétaire du petit commerce sortit par la porte principale, surprenant le garçon en flagrant délit. Les yeux de la vieille femme s'enflammèrent à la vue horrifiante de sa plate-bande qui venait d'être ravagée sauvagement par le serpentard. Quelque chose disait à Oswald qu'il était peut-être temps de prendre ses jambes à son cou.

Le jeune Smith détala comme un lapin avec à ses trousses madame Piedodu qui avait apparemment la ferme intention de faire regretter au blondinet son acte de vandalisme. Pour faire une histoire courte, disons simplement qu'Oswald réussit finalement à semer la quinquagénaire à travers le dédale de ruelles de Pré-au-Lard. Finalement, le blondinet retrouva le banc devant l'endroit où il avait son rendez-vous. Ne prenant pas la peine de regarder si Mariana était arrivée durant son absence, Oswald s'assit gentiment comme si de rien n'était. Étant donné qui lui restant encore un peu de temps libre, il commença à arracher du mieux qu'il pouvait les racines pleines de terre qui pendaient encore au bout des jonquilles.

[Désolée pour le retard. Emilien, à toi]

Comment Oswald il ose appeler son sujet « Les Feux de l’Amour » ? Honte ! Déshonneur ! Trahison ! Va te pendre, sale Serpentard de mes … Oser comparer Les Feux de l’amour, série nullissime, à Dallas, c’est une abomination totale. Tu devrais avoir honte de ton comportement. Puisque c’est comme ça, Mariana, elle t’aime plus. Non, c’était pour de faux. Dommage hein ? Alors qu’elle sortait du cours le plus mouvementé de toute sa scolarité, elle avait quand même réussit à se faire coller toute la semaine pour une faute qu’elle n’avait pas commise, et qu’elle tentait de savoir par quel moyen Lucy allait payer sa dette, Mariana s’était sentie partir légèrement vers la droite, sans rien faire pour. Alors qu’elle allait engueler l’idiot, que dis-je : l’imbécile, qui avait osé la faire sortir de sa trajectoire, elle avait reconnu Oswald, alias son petit copain. Il ne lui avait même pas laissé le temps de parler, de faire un geste, qu’il lui avait donné rendez-vous à Pré-au-Lard, quelques jours plus tard. Décidément, il s’améliorait son amoureux. Néanmoins, elle était sûre et certaine que c’était elle qui allait payer l’addition. Un pressentiment. Elle avait acquiescé en douceur, avant de passer son chemin. Le prix à payer lorsqu’on sort avec un Serpentard. Pour l’instant, personne n’était officiellement au courant. Bien sûr, ils avaient dansé ensemble au dernier bal, mais cela ne voulait rien dire. Mariana n’aimait pas vraiment cette situation, surtout quand on sait comment Roméo et Juliette ils ont fini, mais elle était prête à l’accepter, pour le moment. C’était vraiment trop compliquer la vie.

Le fameux jour J était arrivé. Mariana était parfaitement zen. Elle aurait eu rendez-vous avec un beau mâle, grand, brun, aux yeux verts, là, elle aurait été excitée comme une puce. Mais après tout, c’était seulement Oswald, cela faisait bientôt quatre ans qu’ils se connaissaient et cela ne servait à rien de stresser. Elle savait d’avance qu’il allait se passer quelque chose de pas forcément bien. Il arrivait toujours des crasses lorsqu’elle se trouvait avec son amoureux. Pourquoi cela changerait-il maintenant qu’ils étaient ensembles ? Ainsi, elle stresserait plus tard. Lorsque la fameuse merde leur tomberait sur les bras, là elle pourrait paniquer. Ainsi c’est totalement zen qu’elle s’habilla - son éternelle jupe d’uniforme grise sur laquelle retombait une chemise blanche - se coiffa –tout est relatif- et noua ses chaussures sans autre désagréments que le fait d’avoir un trou dans le mocassin droit. Un dernier regard dans le miroir. Comme à son habitude Mariana était parfaite. Distraitement elle regarda l’heure. Argh. Déjà deux semaines et un jour cinq minutes de retard. Le temps qu’elle y aille il serait déjà … quoique. Elle ne préférait même pas y penser après tout. Oswald allait lui encastrer sa tête dans un mur si elle ne bougeait pas son popotin c’est tout ce qu’il fallait retenir. C’est avec cette idée fixe plantée dans la tête que la rouge et or commença sa descente des escaliers, en courant le plus vite possible.

Sans transpirer, Mariana Taylor ne transpire pas même lorsqu’elle fait du sport attention, et toujours en courant, la rouge et or s’arrêta net devant le glacier. Elle avait couru tout le long et là pour l’instant elle n’avait qu’une envie c’était de se laisser tomber sur le dos, les quatres pattes en l’air, en tirant la langue sur le côté. Elle avait mal au cœur, les poumons en feu, et la mort lui paraissaient la meilleure solution. Enfin ça, c’était juste avant d’apercevoir Oswald, son amoureux, un bouquet de magnifiques fleurs dans ses mains. Se rapprochant du blondinet, Mariana s’aperçut qu’il s’agissait de jonquilles. Il faut croire que l’amour rend totalement con, car elle ne s’aperçut même pas de la terre et des racines. Elle accéléra brutalement le pas. C’est vrai que leur situation était vraiment bizarre. A Poudlard ils ne pouvaient pas se voir tant qu’ils le désiraient et c’est pour cela que Mariana extériorisait énormément ses sentiments tant qu’elle en avait l’occasion. Tout ça pour expliquer que la rouge et or s’était jetée dans les bras de son amoureux, en se cognant contre le banc. Mariana était à présent assise sur les jambes du Serpentard, sans pour autant l’écraser je précise au cas où, les bras autour de son cou. La rouge et or lui plaqua un (trop) rapide baiser sur les lèvres, avant de s’installer à ses côtés. Au cas où un affreux Serpentard, brun aux yeux verrons de préférence, trainerait dans les parages. Avec un sourire satisfait la rouge et or s’excusa :

- Désolée j’ai eu un léger contretemps …

Inutile de préciser quelle était la nature de ce contretemps. Après tout Oswald n’avait pas besoin de tout savoir. C’était des trucs de fille tout cela. C’était sûr qu’il n’en n’aurait rien à faire. Avec envie, la rouge et or regarda la vitrine du glacier située non loin de l’endroit où elle se trouvait auparavant. D’après ce qu’elle avait pu observer, il y avait des centaines de parfums et tous l’attiraient. Que ce soir citrouille ou chocolat ou … enfin vous aurez compris, il y en a bien trop pour tous les citer. Pourtant tout cela n’était qu’un doux rêve. Depuis la lettre qu’Ombrage avait envoyée à sa mère, signalant son refus d’obéissance et son mensonge, elle était punie. Bizarrement l’orage était passé plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Madame Taylor s’était contenté de lui écrire une lettre mentionnant son abandon total devant tant de stupidité de la part de sa fille. En bas, une écriture tremblotante, celle de Jon, son beau-père, lui disait sa fierté d’avoir résisté aux griffes du crapaud, et qu’en aucun cas elle ne devait écouter sa mère. Mariana avait bien rigolé en recevant cette lettre, certes, il n’en restait pas moins qu’elle était punie d’argent de poche. Donc pas de glace. Tout cela à cause de Précieuse McLane, Nathan McLane et Perle McLane. Grimaçant à ce souvenir, la jeune sorcière secoua la tête. Il serait toujours temps de penser à cela plus tard. Pour l’instant, elle allait passer une super journée, avec son super amoureux, et rien ni personne ne pourrait les déranger. Tant pis pour les glaces.

[Même pas un mois de retard ! Je suis fière de moi, là ]

Hélas pour Mariana, un affreux Serpentard, brun aux yeux verrons, traînait dans les parages. Si naïve, la Gryffondor … Une journée parfaite avec Oswald ? Et puis quoi encore ? Même si Emilien n’était pas venu les déranger, tout n’aurait pas pu être parfait. Certes Oswald n’était pas le profil même du Serpentard, et Mariana n’était pas non plus totalement Gryffondor – elle, courageuse, et puis quoi encore ? – mais il n’en restait pas moins qu’on ne pouvait pas mettre un Serpentard et une Gryffondor à côté sans que ça tourne mal. Emilien en avait déjà tristement fait l’expérience, dont deux fois avec Mariana, s’il est besoin de vous le rappeler. L’épisode du lac avait été particulièrement traumatisant pour le pauvre élève de deuxième année qui avait par la suite évité Mariana du mieux qu’il le pouvait – avant, il ne s’en approchait pas beaucoup, mais là … Il avait assisté à sa pathétique prestation durant le cours d’Ombrage sans dire un mot, mais il n’en avait pas pensé moins. De toute façon, Mariana étant une amie de Lucy, elle faisait par définition partie des gens « à éviter », depuis le bal de printemps qui avait été une véritable catastrophe, pire encore que celui de la première année d’Emilien.

Ce jour-là néanmoins il ne pensait absolument pas qu’il allait faire la pire rencontre possible en se rendant à Pré-au-Lard. Il ne s’y rendait pas pour aller chez le glacier, vous vous en doutez bien : par ailleurs en tant que deuxième année, il n’était même pas censé avoir le droit d’être à Pré-au-Lard. Le Serpentard avait réussi à obtenir une autorisation spéciale du professeur Rogue pour se rendre chez l’apothicaire et acheter les ingrédients qui lui manquaient pour la fin de l’année. Pour n’importe quel élève normal, il aurait été presque impossible d’obtenir cette autorisation, mais Emilien avait prouvé qu’il était un élève assidu et motivé, du moins en cours de potions. De plus, il était à Serpentard, aussi Rogue n’avait-il hésité qu’un instant avant de lui fournir cette autorisation. Bien sûr, Emilien avait réellement besoin de ces ingrédients : il avait consciemment vidé quelques de ses flacons une semaine plus tôt – que des choses insignifiantes et peu chères, bien entendu. S’il voulait à ce point aller à Pré-au-Lard, c’était surtout pour régler un problème davantage … mousquetairien ? Les trois élèves de deuxième année avaient besoin d’acheter des ingrédients très particuliers et Emilien avait accepté de s’en charger.

Il était donc parti en début d’après-midi, l’autorisation dans sa poche, et la liste des ingrédients bien en tête. Pas question de l’écrire ! Si jamais il devait vider ses poches et qu’un professeur tombait sur une liste d’ingrédients qui ne servaient absolument pas au programme de deuxième année, il aurait l’air louche … Surtout si Rogue trouvait la liste lui-même. Qui sait s’il ne parviendrait pas à découvrir de quelle potion il s’agissait ? Non, ce serait bien trop dangereux. Heureusement, les ingrédients en question n’étaient pas très compliqués et peu nombreux, Emilien avait pu les retenir facilement – de toute façon, ça faisait plusieurs jours qu’Isaac et Samael les lui faisaient répéter, il n’aurait pas pu oublier. L’argent était dans sa poche : ce n’était pas vraiment Son argent, on s’en doute … Emilien avait peu d’argent de poche et il n’aurait pas pu convaincre ses parents de lui en envoyer davantage. Isaac en revanche avait des parents assez riches et arrivait à leur extorquer de l’argent avec une facilité apparente qui déconcertait Emilien, il devait l’avouer. Après tout, peu importait d’où venait l’argent ! Ils avaient déjà pris suffisamment de retard, avec toutes ces histoires, entre le bal et les décrets d’Ombrage, pour qu’il se pose des questions inutiles.

Les achats s’étaient déroulés sans encombre. Comme ils l’avaient prévu, le vendeur ne posa aucune question, il était sûrement trop heureux qu’on lui achète autant d’ingrédients d’un seul coup. Le tout soigneusement emballé, rangé dans son sac à dos, Emilien sortait de la boutique lorsqu’une vision d’horreur s’offrit à lui. Je dis vision d’horreur, je suis sûre que je me ferais taper sur les doigts si c’était possible via internet, mais il faut comprendre qu’il s’agit du point de vue d’Emilien. Point de vue que je respecte et que j’approuve, certes, mais s’il faut frapper quelqu’un, ce sera ce pauvre et innocent garçon. La vision en question, c’était Mariana qui courait Jamais de sa vie, s’il n’avait été présent à ce moment, Emilien n’aurait pu imaginer qu’un jambon était capable de courir ! Mais où courait-elle donc ? Ah ! Vers le glacier, il l’aurait parié ! Emilien avait toujours su que les actions et déplacements de la Gryffondor n’étaient commandé que par son estomac. Après tout, chez les hommes les plus primitifs, c’était probablement la même chose : Mariana devrait figurer au musée à côté des ossements des hommes préhistoriques – justement, on avait appelé un squelette Lucy, les amies seraient réunies, comme ça. Enfin, je divague et m’éloigne du sujet ô combien important : Mariana qui courait vers le glacier.

Emilien l’observa un instant, interloqué tout d’abord, et puis en attente de la voir s’écrouler. Malheureusement, rien de tout ça : elle s’arrêta brusquement pour aller s’asseoir, ou plutôt se jeter sur … Néron ?! Eh oui, Emilien était toujours incapable de donner un autre nom au Serpentard blond de troisième année, depuis qu’il l’avait croisé à l’infirmerie un certain soir de l’année précédente … C’était assez triste d’ailleurs, et plutôt dégradant pour le blond en question. Sachant que Néron était l’un des pires empereurs romains, qu’il avait entre autres fait tuer son frère par alliance, épousé sa sœur par alliance, fait assassiner sa propre mère … Oui, j’avais un exposé à faire sur Néron pour le cours de latin, exposé que nous n’avons jamais fait au passage, mais ce n’est qu’un détail. Mariana et Néron ? De loin, Emilien avait du mal à y croire. Après toutes les histoires qu’il y avait eu avec l’autre abruti qui s’était retrouvé à l’infirmerie, euh … Brutus. Tout le monde savait qu’il avait eu des problèmes avec les Serpentard plus âgés parce que justement, il fréquentait de trop près des élèves d’autres maisons. Et Néron, cet idiot, il ne trouvait rien de mieux à faire que de sortir avec une Gryffondor ? Avec Mariana, en plus, mais … Mais quel manque de goût ! Bon, le troisième année n’était pas l’intelligence même, mais de là à prendre pour petite amie une fille aussi idiote … Emilien n’en revenait pas.

Que faire, alors ? Il pouvait tout aussi bien prendre le chemin du retour sans y faire davantage attention. Mais ça le perturbait, et … Emilien, du genre à se mêler de ce qui ne le regardait pas ? Complètement ! Ou alors c’est juste moi, ou c’est simplement que j’ai accepté de participer à ce topic et que si Emilien s’en va, c’est foutu. Le Serpentard réfléchit rapidement. A priori Néron n’avait parlé à personne de cette soirée à l’infirmerie, mais et si jamais il changeait d’avis ? Mieux valait avoir un moyen de pression. Peut-être Néron était-il trop bête pour comprendre qu’il ne resterait pas longtemps en vie si son histoire avec Mariana venait à se savoir à Poudlard, mais peut-être que non. Deux secondes de réflexion, et puis la certitude de pouvoir à nouveau pourrir la vie de Mariana. Emilien se dirigea à son tour vers le glacier et s’assit tout naturellement sur le même banc que les deux élèves de Poudlard. Mariana se retrouvait ainsi assise entre lui et Néron.

- Tiens, Mariana, quelle surprise ! Ça fait longtemps, comment vas-tu ?

[Désolée du retard :sifle: le glacier il est pas sur le chemin de traverse d'ailleurs ? ]

Comme l'a si justement souligné Milienne, une journée parfaite dans Dallas, c'était impossible. Après tout, qui aurait regardé la série si elle n’avait pas été pleine de rebondissements, tous plus farfelus les uns que les autres ? D’ailleurs, ça aurait été beaucoup trop simple si le scénariste s’était contenté d’introduire dans la petite romance de Mariana et d’Oswald un seul élément perturbateur. Il avait donc décidé d’intégrer dans cette après-midi futurement ratée, notre petite Lucy. Le problème restant qu’il fallait trouver un moyen de rendre sa présence crédible, puisqu’elle n’était qu’en deuxième année, et n’avait aucun droit de se rendre à Pré-Au-Lard en même temps que ses aînés de troisième année. C’était peut-être également pour ça que les deux amoureux avaient choisi de se rencontrer en face de chez Florian Fortarôme ? Afin d’éviter Milou et Pinpin. Malheureusement, leurs illusions seraient bientôt brisées.

En effet, la blondinette avait une bonne raison de se trouver dans Pré-Au-Lard cette après-midi là. Et elle tenait en quelques mots : elle avait eu envie de sortir de Poudlard. L’envie d’envoyer paître les représentants de l’ordre et d’expliquer qu’il n’y avait pas de raison que ses aînés aient le droit de sortir et pas elle. La deuxième année en avait en effet ras le bol de se promener dans le parc lorsqu’elle voulait sortir, de voir toujours les mêmes arbres, toujours le même paysage, de ne rien faire de particulier. La forêt interdite leur était formellement défendue, et pour avoir déjà testé la petite promenade à l’intérieur, l’Aiglonne avait retenu la leçon. Forêt Interdite = danger. Le Clabbert n’était pas le pire souvenir qu’elle en avait. A présent qu’elle s’était disputée avec un certain Serpentard nommé Backhand, elle se souvenait également qu’un jour, il lui avait sauvé la vie. Pas terrible lorsque l’on parle d’une des personnes que vous tenez à tout pris à tenir à distance de vous ! Seulement, l’interdiction de sortir déjà en vigueur dans le règlement normal, ainsi que les nombreux – et stupides - décrets d’Ombrage, ne lui facilitaient pas la tâche. Elle avait donc renoncé pour un temps à sortir.

Mais à présent, elle était dehors, dans la rue. Comment cela se faisait-il ? C’était simple. Par un bienheureux hasard, ses aînés avaient cette après-midi, l’autorisation de se rendre à Pré-Au-Lard. Bien évidemment, puisqu’il n’était pas question de braver ouvertement Rusard et Ombrage, Lucy s’était contentée de les regarder sortir avec un regard envieux. Elle avait ensuite fait demi-tour vers le château, et c’est là qu’elle avait croisé, dans un bosquet, Fred Weasley, chuchotant des conseils à une fille de son année. Celle-ci avait été privée de sortie par le Grinch Rose, et pour ses beaux yeux, Fred le Play Boy, offrait de lui confier le secret du comment-sortir-du-château-sans-te-faire-repérer. Aussitôt, Pinpin avait tendu l’oreille. C’était somme toute assez simple, mais il ne fallait surtout pas croiser de professeurs, sinon, tout était foutu. Elle avait donc enregistré précieusement ces informations, et avait sagement regagné sa Salle Commune.

Galvanisée à l’idée de quitter le château, l’Aiglonne avait fait fonctionner ses méninges à toute vitesse, et avait aussitôt monté un plan. Elle était allée manger à onze heures et demie, puis à l’heure où tous les habitants du château se rendaient dans la Grande Salle, elle était remontée dans la Salle Commune des Serdaigle pour chercher une veste et un sac. Lucy avait une excuse parfaitement valable si jamais elle se faisait attraper en cours de route ; après tout, n’avait-elle pas le droit de se rendre au parc, tout en passant d’abord réviser dans une salle de cours ? Elle descendit donc de la tour, et se rendit dans un couloir du deuxième étage, en apparence semblable à tous les autres. Jetant un coup d’œil autours d’elle pour vérifier que personne ne la voyait, elle s’approcha de la statue de la sorcière borgne, tira sa baguette de sa poche, et donnant un coup sur la statue, prononça la formule.

- Dissendium !

Quel ne fut pas sa joie lorsqu’elle constata que la bosse de la sorcière glissait pour lui permettre de se glisser dans l’un des passages secrets du château ! Une fois dans l’étrange couloir, Pinpin jubilait littéralement. Elle qui n’était qu’en deuxième année, connaissait l’un des passages secrets de Poudlard, d’après Fred, ignoré de Rusard ! C’était une connaissance dont peu de gens pouvaient se vanter. Heureusement que les jumeaux Weasley étaient à Poudlard, qu’aurait-elle fait sans eux ? En revanche, elle fut beaucoup plus surprise lorsqu’elle constata qu’elle avait atterrit dans la cave de chez Honeydukes. D’ailleurs, elle n’aurait même pas su qu’elle était en-dessous de la boutique de bonbons, si le carton qu’elle avait poussé pour sortir du passage, n’avait pas été rempli de friandises. A présent, il fallait se faire très très discrète. Si elle se faisait prendre, c’était le renvoi assuré. Elle piocha donc dans le carton – tant qu’à faire – de quoi savourer son après-midi, et remonta l’escalier grinçant qui menait à la sortie. Pour avoir déjà été à Pré-Au-Lard avec sa famille, elle savait que l’entrée de la réserve se situait vers un coin assez fréquenté de la boutique, mais très surveillé des propriétaires. Pinpin monta alors la rampe, attendit cachée derrière la porte que l’un des vendeurs descende chercher un nouveau carton, et se faufila parmi la foule d’élève qui avait déjà envahie le magasin. L’un des propriétaires étant déjà dans la cave, l’autre ne craignait pas que quelqu’un rentre, et ne surveilla donc pas la porte. Heureusement.

Une fois dehors, la blondinette erra dans les rues tranquillement ; si elle était Serdaigle et pour autant sociable, elle n’en avait pas moins aucun problème pour ce qui était de se promener seule et sans amis. Elle était donc toute à ses pensées, et tournait un coin de rue lorsqu’elle aperçut Mariana qui courait à toute allure vers… vers Oswald ?! AH ! Il s’était donc bien passé quelque chose, ce soir là dans la forêt, avec l’araignée mangeuse de chair humaine ! Le Vert et Argent l’avait donc bel et bien embrassée ! Lucy se réjouissait pour son amie, toute contente une fois de plus, d’être au courant d’un secret, lorsqu’elle releva la tête et vit Backhand qui comme elle, espionnait le couple. Et pire que tout, il avança ensuite vers eux, sans gêne aucune, comme s’il ne dérangeait personne ! Ca ne pouvait pas aller là ! Elle ne pouvait décemment pas le laisser faire ! La Bleue et Bronze s’avança à son tour comme si de rien n’était, vers les deux amoureux.

- Salut Mariana, salut euh… Oswald c’est ça ?

Genre elle savait pas qui c’était. Après tout, elle n’était pas sensée l’avoir rencontré.

- Je vous l’emprunte une seconde vous voulez bien ? demanda-t-elle, et sans attendre, elle entraîna Emilien en le tirant par la manche.

- T’as pas l’impression de déranger là ?! Ca t’amuse de t’incruster et de souler les gens comme ça ? Tu vois pas qu’y ont envie de rester que tous les deux ? chuchota-t-elle, furieuse.

Nanmého c’était qu’un méchant d’abord !

D'un air satisfait, Oswald observait les fleurs qui étaient destinées à sa bien-aimé. Jamais il n'aurait cru être capable d'un tel romantisme. Mariana était la seule petite amie qu'il n'ai jamais eu donc du côté cadeau, rendez-vous et galanterie, il n'avait aucune expérience. Mais, par chance, il s'était procuré un livre très intéressant; Les rendez-vous amoureux pour les nuls. Pour tuer le temps, Oswald se remémora les points importants pour s'assurer qu'il avait tout bien préparé. Premier point, le lieu de rencontre, c'est-à-dire chez le vendeur de glace. Ce n'était peut-être pas très romantique mais au moins ils allaient pouvoir être seuls. Deuxième point, le cadeau. Oswald venait de se procurer un bouquet de jonquilles, c'était déjà bien, et puis ce n'était pas dispendieux. Prochain point, l'haleine. Le blondinet mit sa main devant sa bouche et souffla. Décidément, Oswald allait devoir travailler ce point la prochaine fois, la soupe aux oignons qu'il avait mangés ce midi ne contribuant pas à lui donner une bonne haleine. Finalement, le dernier point mais non le moindre, le ''look''. C'est sûr que si Oswald avait mit une chemise style latino au lieu d'un vieux t-shirt délavé, peut-être qu'il aurait meilleur allure. Pour cette fois, ce n'était pas si grave car de toute façon, Mariana n'était pas assez superficielle pour faire attention à ce genre de détail.

Trêve de bavardage futile, Mariana venait de se pointer le bout du nez. Trois secondes plus tard, elle était rendue sur Oswald et lui donna un rapide baiser. S'il avait su que quelques jonquilles feraient autant d'effet, il en aurait acheté une bonne douzaine. Ce n'est pas que notre serpentard aimait particulièrement l'idée d'échanger de la salive avec sa copine, c'est juste qu'au bout d'un moment, on fini par y prendre goût. Et puis, qui sait ou cela pourrait les mener! Esprit pervers sort de ce corps! Donc, maintenant que nos deux tourtereaux étaient seuls, ils pourraient profiter du temps ensemble, discuter, déguster tranquillement une crème glacée, faire des enfants, etc. Vous savez, le genre de truc qu'on fait entre amoureux. Parce que, à bien y penser, Oswald et Mariana formait un couple tout ce qui avait de plus banal. Certes, ils étaient très différents et cela avait pris beaucoup de temps avant que l'amour trouve son chemin. Trois ans seulement que ça avait pris, c'était pas mal si on compare à Ron et Hermione qui eux vont mettre sept années en tout avant d'admettre qu'ils s'aiment. Non mais, sept ans, vous vous imaginez? Sept ans, c'est quatre-vingts-quatre mois! En autant de temps, ils pourraient faire au total neuf bébés et un tier! Quel gaspillage de temps! Pour en revenir à notre sujet principal, Oswald, dans un élan de générosité dû au baiser, décida d'offrir à Mariana une glace. Comme d'habitude, elle devait sûrement avoir une faim d'ogre.

-Tu veux une glace? C'est moi qui te l'offre.

Peut-être qu'avec un peu de chance il aurait droit à un autre baiser. Ah quel plaisir d'être enfin seul. J'ai dit seul? Enfin, pas vraiment ,car un tierce personnage décida de se joindre au duo. Il s'agissait de l'unique monsieur Backhand (ce qui se traduit par DerrièreMain en français, c'est beau hein?). Oswald l'avait rencontré une seule fois et c'était il y a un an, à l'infirmerie. Le blondinet en avait gardé le souvenir d'un garçon fort sympathique mais légèrement dérangé avec ses histoires de trahison. Et il avait aussi les deux yeux pas de la même couleur. Faut croire qu'à Poudlard, il acceptait n'importe qui, même les extra-terrestres.

De façon parfaitement naturelle, Émilien prit la place au côté de Mariana et engagea la conversation avec elle. Sans aucun doute il n'avait pas remarqué Oswald ou bien il ne se doutait pas que la gryffondor puisse sortir avec un serpentard. Quelle discrétion, ils venaient tout juste de s'embrasser et l'autre serpy ne l'avait pas remarqué. Oswald ne protesta pas contre la présence de son confrère qui ne le dérangeait pas le moindre du monde. Le jeune Smith était tout simplement étonné de le rencontrer en un tel endroit. Comble du hasard, une autre personne fit son entrée pour se joindre au trio, c'était nul autre que Miss Ducan. Mais qu'est-ce que ces deux-là pouvait bien faire à Préaulard quand ils n'avaient même pas le droit de s'y trouver? Comment cela pouvait-il être une simple coincidence? À moins que Mariana les ai invités? Ben quoi, peut-être avait-elle arrangé un rendez-vous pour échangiste! Oh la vilaine! Tout était clair maintenant, ce n'était pas le hasard qui avait réuni ici, loin de l'enceinte de l'école, les deux couples. Quelle drôle d'idée, franchement, seulement quelqu'un avec un esprit aussi dérangé que celui de Mariana pouvait avoir une idée aussi saugrenue.

Rapidement, Lucy les salua puis entraîna l'autre serpentard à l'écart. Tient c'était étrange, elle avait l'air légèrement furieuse. Elle chuchotait quelque chose dans l'oreille d'Émilien mais Oswald ne pouvait pas entendre. Peut-être n'était-elle pas d'accord pour faire l'échangiste entre couple. C'était dommage parce qu'Oswald la trouvait plutôt mignonne la petite blonde. Mais je doit préciser qu'il préférait de loin Mariana qui était beaucoup mieux équipée au niveau de la poitrine. Pas de jalousie! Bon, même s'il y avaient les deux autres, il n'y a rien qui allait empêcher Oswald d'aller manger une glace. Et puis ce truc d'échangiste, c'était une idée de Mariana, j'y suis pour rien moi.

-Ils ont d'l'air sympa tes amis! lanca-t-il à sa copine.

Et Oswald était sincère. Vraiment.

[Je sais, ca plus d'un mois que je suis en retard. Et oui, je sais aussi que le glacier est pas sur le chemin de traverse, j'me suis trompé. Désolé!]