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 Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]
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MessageSujet: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyLun 3 Mar - 7:46:13

Yaxley souleva son verre et observa le liquide ambré qu’il contenait. Ces épais fonds de vitres l’avaient toujours fasciné. Il prit une gorgée de son whisky et embrassa le reste de la taverne de son regard. C’était un trou… Un trou plein de fumée et de moldus malodorants mais un trou avec le meilleur whisky de Londres et un trou assez calme pour que Yaxley put s’y détendre.
C’était calme parce que ça remuait trop, dans ce trou. L’argent y circulait rapidement, passant de la main du pauvre homme imbibé d’alcool à celles de la femme trop maquillée et trop peu vêtue pour la saison qui payait immédiatement un autre verre à ce client afin que son travail avec lui soit moins long. A la table voisine, on échangeait un sac ou une petite mallette contre d’autre argent et on scellait l’échange d’un verre car le lendemain on le regretterait peut-être.
C’était triste… Il n’y avait pas de fêtards ou de buveur trop joyeux et la télé, seule animation de la taverne, repassait des reprises de matchs de football qui n’intéressaient personne.
Yaxley porta de nouveau les lèvres à son verre et laissa descendre dans sa gorge le liquide brûlant avec satisfaction. Le travail au ministère était assommant et il s’en voulait parfois d’avoir cette couverture.


- Eh !

Le sorcier continuait de regarder son whisky dans son verre sans même envisager que c’était lui que l’on interpellait. Il sentit alors une main ferme sur son épaule et la même voix retentit de nouveau.

- T’es à ma place, ducon !

Yaxley se retourna lentement pour faire face au moldu qui venait de le déranger. C’était un type assez grand, assez jeune, les cheveux très courts sur la tête avec une barbe de deux ou trois jours. Il avait l’air arrogant, contrarié et nerveux… pas le genre de nervosité ou la personne menace de se murer dans le silence a tout moment mais le genre de nervosité où l’on craint que la personne n’explose de colère ou ne se commette un acte irréfléchi pour aucune bonne raison.

- Bouge tes fesses ou je m’en occupe et crois moi que t’auras préféré t’être levé toi-même ! Capisce ?
- Hey ! Calmez-vous là ! Pas de ça dans mon bar ! s’exclama le barman qui faisait maintenant signe au portier, un colosse d’origine africaine, de s’approcher.

Le moldu continuait de regarder Yaxley d’un air toujours aussi arrogant. Le mangemort l’évalua : il était plus petit que lui et moins bien bâtit… Mais de toute façon, Yaxley n’aurait pas besoin de ses muscles pour régler cette situation.

Quoique...

D’un mouvement rapide, le mangemort ramena son bras un peu par en arrière et alla écraser violemment son verre sur le front du moldu. Sa main s’appuyait sur l’épais fond de verre et c’est pourquoi il ne se coupa pas alors que la vitre avait craquée et entaillé le visage de celui qui avait osé l’importuner.
Les mains du moldus se portèrent à son visage blessé et le portier s’approcha des deux hommes rapidement. Yaxley repoussa la main qui tenta de l’agripper et il marcha vers la sortie tandis que l’homme blessé vociférait le plus long enchaînement d’insultes de la langue anglaise à son égard.


- Vous deux ! Dehors ! Sortez de mon bar immédiatement ! rugit le barman.

Le portier les suivit jusqu'à la porte et Yaxley quitta l’établissement en souriant. L’homme blessé s’essuyait la main sur son gilet et suivait le mangemort avec la ferme intention de se venger.

Le sorcier eut a peine le temps de faire quelques pas dans cette ruelle Londonienne que la voix du moldu enragé s’éleva derrière lui.


- Allez mon gars ! Ne t’enfuies pas et fais face si t’en as les couilles ! Espèce de merde ambulante ! Tu vas faire quoi maintenant que t’as plus de verre, hein ?

Yaxley réfléchit à la situation et fit volte-face. Le moldu s’arrêta, surprit. Il ne s'était pas attendu à ce que l'homme fit face puisqu'il n'avait eut aucune réponse, aucune menace. C'était parce que Yaxley ne prenait pas la peine de menacer. On menace simplement lorsque l'on est pas sur de ce que l'on veut faire. Yaxley savait ce qu'il voulait faire. Après tout, se dit le mangemort, ce n’était pas quelqu’un de la communauté magique et jamais on ne ferait le lien entre eux…

Son regard se posa sur le moldu qui, l’air vigoureux, jouait maintenant avec un couteau papillon. Il avait l’air sur de ses moyens. Pauvre fou…


Ridicule, pensa le sorcier.

Il sortit sa baguette sous le regard incrédule du moldu qui ne comprenait pas ce qui se passait et qui n’arrivait pas à croire que l’homme allait se battre avec un petit bâton.


Même pas besoin de le désarmer, pensa Yaxley. C’est une perte de temps…

- Brenwanan ! cria Yaxley en décrivant un V inversé de sa baguette en direction du moldu.

Un jet de lumière bourgogne et parsemé d'éclats noirs jaillit de la baguette du mangemort en direction de son adversaire qui ne s’était pas méfié lorsqu’il avait vu Yaxley pointer sa baguette sur lui. La réaction fut instantanée : le moldu ressentit une très vive douleur la ou le jet l’avait frappé. Sa chaire et ses muscles étaient brulées à cet endroit mais ses vêtements étaient intacts. C'était une chance que Yaxley ne l'ait eu qu'a l'épaule... Il aurait pu toucher des organes. Il s’était laissé tomber sur ses genoux et se tordait maintenant sur le sol.
Il criait… Il chialait… Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Comment cela se pouvait-il ?

Yaxley s’approcha lentement, un sourire cruel sur ses lèvres. Tout cela lui faisait tellement de bien… Il était loin du ministère, loin de sa vie ordinaire et pouvait laisser libre court à sa colère, à sa cruauté et à sa soif de sang. Quel délice d’être soi-même, d’être honnête et de se laisser aller sans se soucier.
Il donna un petit coup de pied sur l’arme du moldu pour l’envoyer deux mètres plus loin. Cela lui rappelait des souvenirs… Il repensa à cette fameuse soirée et se raisonna... Il ne se laisserait pas emporté par ses émotions comme ce fut le cas ce soir là. Il décida d’en finir sur le champ et il pointa donc sa baguette vers le cœur du moldu.


- Avada Kedavra.

La dernière image qui s’imprima sur la rétine du moldu fut le visage de Yaxley ainsi que son sourire cruel qui se faisaient dévorer par un flot de lumière émeraude. Il était mort, il ne respirerait plus jamais l’air de ce monde. Maintenant cadavre, le moldu faisait moins le malin. C’avait été une mort propre et rapide. Yaxley n’avait pas fait de gâchis comme c’était arrivé auparavant et en retirait une grande satisfaction.

Le mangemort releva la tête pour s'assurer qu'il n'y avait pas de témoins. Il ne se sentait pas dedans ce soir là pour jouer les "Oubliators".
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyMar 4 Mar - 15:28:13

-Pas la peine de courir ! Tu fais gueuler les chiens !

-Kao’ch te, krener gwak !

-J’comprends rien quand tu parles comme une Gobeline !

Sautant deux marches d’un seul bond tout sauf léger, Absynthe serra les dents en repassant à son doigt l’anneau qui lui permettrait de se faire comprendre en bon anglais.

-J’ai dis: dépêche toi, j’ai grande hâte de toucher notre prime…

Traduction on ne pouvait plus hypocrite et éloignée de la réalité, toujours généreusement plus crue.

-Ouais ben, mollo ! Il va s’douter si on part comme des voleurs avec un ramdam pareil !

*Mollo.*

Beaucoup étaient morts comme ça. Peu s’en remettaient.

Autour de la jeune femme et de son…coéquipier, l’immeuble en partie endormi commençait à retentir de divers aboiements et jappements en tout genre, toutes espèces confondues. Il y avait même des moldus dans le lot, à en juger par les insultes qui les accompagnèrent alors qu’ils galopaient le longs des paliers du quatrième étage. Absynthe ouvrait la marche vers la sortie, un long paquet sous le bras, et les talons martelant le vieux bois creux, pas même habillé d’un tapis pour étouffer le boucan de leur cavalcade. Dans cette course éperdue vers le bas, Syn aurait pu être primée pour la célérité dont elle faisait preuve et pour son endurance de championne. L’écart la séparant de son compagnon, aux jambes pourtant plus longues, ne cessait d’augmenter. De trois à cinq marches, puis dix. Jusqu’à finalement laisser un étage d’avance à la coureuse qui déboucha en dérapant au bas de l’immeuble, se rua sur la lourde porte qu’elle ouvrit d’un seul coup malgré sa masse…et se tétanisa comme sous l’effet d’un Petrificus Totalus. La minuterie s’éteignit dans son dos et elle se retrouva dans la demi pénombre, le cœur exagérément calme en total désaccord avec sa respiration précipitée.

"Pourquoi, Destin, faut-il toujours que tu te mêles de ma vie ?" Une pensée qu’elle aurait pu concevoir si la scène qui se jouait sous ses yeux lui avait laissé l’occasion d’entamer ne serait ce que l’intention de faire un pas en arrière…et de refermer la porte sur les gémissements du pauvre type en train de passer un sale quart d‘heure. Oh, la française n’avait pas le moindre petit prémisse de pulsion secourable. Elle l’aurait fait si seulement tout n’avait pas été si vite. Rien aurait été plus simple: monsieur le tortionnaire s’excitait comme un con de prédateur autant que sa victime pleurnichait sa douleur. Celui à terre avait d’autres soucis bien plus cuisants et celui qui l’y avait mis lui tournait le dos. Elle voyait déjà venir la fin et ne voulait pas y être mêlée.

Le jeune homme arriva derrière elle à la seconde même où un éclair de lumière verte transperçait l’obscurité de la rue par sa lueur agressive. Il y eut un moment de flottement entre les deux jeunes gens, Absynthe n’ayant plus conscience que du corps pressé dans son dos et du souffle haletant sur sa joue. Jusqu’à ce que…


-Bordel !

Les battements frénétiques qui lui assuraient la présence du jeune homme derrière elle cessèrent d’un seul coup leur sarabande contre sa peau. Un courant d’air souleva les cheveux de la sorcière et un pop sonore se fit entendre. Jamais le bruit d’un transplanage ne lui avait paru aussi sinistre.

Absynthe restait immobile dans l’embrasure de la porte ne sachant pas vraiment quelle attitude adopter. Elle se retrouvait seule avec un homicide de l‘autre côté de la rue, soit une trop faible distance. Irving avait charitablement attiré l’attention sur elle avant de l’abandonner tout aussi courageusement guidé par son bel esprit chevaleresque. Mieux, cerise sur le gâteau, elle venait d’être témoin de la scène finale d’un meurtre. Et stricto sensu elle n’en avait vraiment rien à cirer. Elle ne s’inquiétait que de sa potentielle mortalité à l‘instant même. Pareillement, sensu stricto, une flopée d’hypothèses chamboulaient ses pensées retournées à l’état sauvage : L’assassin était un concurrent de son contact qu’il venait proprement d’occire et à présent elle allait devoir lui donner son paquet. Qu’elle négocierait âprement.
Le tueur était un psychopathe à la sauce Mangemort qui déboîtait tous les péquins ayant le malheur de croiser sa route. Dans ce cas elle n’aurait qu’à refermer la porte aussi vite qu’elle l’avait ouverte et transplanner, tant pis pour l’argent.
Le meurtrier était un auror aux pulsions de morts refoulées qui venaient subitement de passer la barrière de son préconscient pour empoisonner son Moi raisonnable. Auquel cas elle agirait exactement de la même façon que dans l’hypothèse deux.
Le seul point positif étant qu’il s’agissait de toute évidence d’un sorcier et que tout dans l’accoutrement d’Absynthe laissait présager la même appartenance. L’ennui était qu’elle était sur le pas d’un immeuble à forte concentration molduesque...


-C’est vous Cyrus Drummond ? , demanda-t-elle d’une voix chargée de suspicion, prête à faire marche arrière au moindre geste un peu trop brusque dans sa direction.

Un nom qui n’existait pas. S’il était la personne qu’elle devait retrouver dans la ruelle, il lui donnerait la bonne identité et s’il ne l’était pas, elle ne mouillait personne à commencer par elle. Pas vraiment l’envie de se faire passer pour l’amie d’un macchabée.
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyVen 7 Mar - 6:05:49

Il y eut le bruit d’une porte qui venait de s’ouvrir et Yaxley releva la tête, baguette toujours en main et prêt à user de la magie si la situation le demandait. Il y eut un autre bruit que le mangemort ne put identifier immédiatement mais qui lui indiqua bien vite dans quelle direction s’en trouvait la source.

Il ne se retourna pas immédiatement. Repliant un peu son bras droit pour tenter de dissimuler la baguette qu’il tenait, il se retourna lentement en direction d’un grand immeuble moldu comme on en trouvait tant dans la capitale. Une forme qu’il identifia rapidement comme celle d’une femme se tenait sur le pas de la porte. La faible lumière servant à éclairer les escaliers de l’immeuble permettait à Yaxley de la détailler un peu plus alors qu’il faisait deux pas en sa direction. Une sorcière… Non, pas simplement une sorcière : une personne de la communauté magique. Quelle malchance…
Mais peut-être pas tant de malchance que ça, après tout. De ce qu'il pouvait voir, la petite avait l'air aussi surprise de voir une démonstration de magie dans cette ruelle que lui de voir une sorcière émerger de l'immeuble. Elle n'avait pas de baguette en main, elle ne semblait pas agressive...

La voix de sa semblable s'éleva et elle lui posa une question et Yaxley répondit prestement, instinctivement.


- Non, dit-il comme s’il se fut agit de la plus stupide question qu’il eut entendu à ce jour.

Mais il s’arrêta et son cou se raidit. Il venait peut-être de laisser filer une porte de sortie qui lui aurait été facile d’emprunter. C’était bête… regrettable. Qui était ce Cyrus Drummond ? Que faisait une sorcière dans un immeuble moldu avec… avec cette chose sous le bras ? Et au beau milieu de la nuit… Comme toujours, l’esprit de Yaxley était précis et analysait un maximum d’informations toutes en même temps.
Mais rien n’était encore joué et il avait le temps de se reprendre. Comme à l’habitude, il aurait simplement à user de ruse pour trouver la meilleure échappatoire, pour rester en contrôle de la situation. Son sang froid ne le trahi pas et il remarqua le paquet que tenait la jeune femme ainsi que la porte ouverte contre le mur. Si vraiment elle était une sorcière, elle pourrait s’enfuir a tout moment et il se retrouvait bien baisé. Est-ce qu’un sort battrait de vitesse une décision de transplaner qu’il ne saurait anticiper ? Il en doutait.

Sa main gauche s’éleva à son cou et il réajusta sa cravate d’un geste précis. Il lui fallait bluffer… il lui fallait quelque chose d’énorme, quelque chose de tellement improbable qu’on ne pourrait soupçonner le mensonge. Ce ne serait pas une première, après tout, les treize dernières années qu’il avait passé libre étaient une gracieuseté du la plus grosse histoire qu’il eut jamais montée.

Une fraction de secondes avaient déjà passées et ses yeux passaient de la jeune femme à la porte, de la porte à l’escalier qui se dessinait derrière elle, de l’escalier au paquet, du paquet à la jeune femme et ainsi de suite. Le paquet... Un paquet moldu ? Un paquet magique dans cet immeuble moldu ? Intéressant...

Sa voix s’éleva, autoritaire et glaciale, naturelle, comme à l’habitude.


- Alors ? Vous attendez quoi ? Qu’un autre se ramène ? Vous avez le paquet alors grouillez-vous un peu, bon sang !
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptySam 8 Mar - 0:48:53

*D’accord.*

Sec. Aussi rigide qu’une planche et avec probablement autant d’humour que d’amabilité. Le genre de type qui dans son style lui redonnait à penser au sujet des qualités de chacun. Elles devraient être mieux réparties à la naissance. Le pauvre se retrouvait chargé de tout un tas d’adjectifs allant dans le sens de la raideur que s’en devenait un miracle qu’il puisse encore se mouvoir avec fluidité sans être gêné aux entournures. En fait, c’était un véritable miracle qu’il puisse se mouvoir tout court…
Absynthe serra le paquet contre sa poitrine comme s‘il s‘agissait d‘un bébé à protéger au prix de sa vie et fronça les sourcils. A le regarder elle était sûre d’aller choper un torticolis, un lombago, de s’ankyloser un membre, bref d’attraper des contractures. Il transmettait les courbatures comme d’autres transmettaient la maladie. Pourtant il fallait bien qu’elle le garde dans son champ de vision, aussi grand soit l’agacement qu’il lui donnait.


*Non. Mais encore ?*

Il voulait son paquet. Mais il pouvait être n’importe qui. Toutefois, Absynthe voulait de l‘argent. De n’importe qui.

-Je prends le temps qu’il me plaît. Vous, vous venez bien de dézinguer un pauvre type en pleine rue. Si quelqu’un d’autre arrive me faites pas croire que vous allez vous trouver des scrupules à faire pareil.

Pour mieux faire passer sa pommade abrasive, la jeune femme orna son visage d’un sourire. Pas le plus gai des sourires, elle ne pouvait pas non plus aller contre sa nature et encore plus, contre les sentiments que lui inspiraient cet homme.

*Tu crispes, mon grand.*

En temps normal, la sorcière réagissait à un ordre par un autre ordre: celui de ne pas lui donner d’ordre. Dans la situation actuelle elle ne pouvait faire qu’une chose, ce qu’elle faisait le mieux après toute une enfance et une adolescence passées à perfectionner son art: celui d‘emmerder passivement son monde. Pendant longtemps une nécessité à cause du vœux de silence total imposé par son père, elle redécouvrait aujourd’hui cette science de l’agacement à la dérobée comme un des petits plaisirs de la vie. Après tout, il avait commencé le premier.
Syn s’appuya nonchalamment sur un côté de la porte sans faire mine de s’avancer.


-De plus, vous savez comment ça marche. Je ne lâche rien tant qu’on ne me donne rien. On s’était fixé à trois cent Gallions. Pour "les" avoir, il "faut" payer, susurra-t-elle en agitant doucement le paquet d’une main joyeuse, un petit salut amical.

Le colis tinta doucement comme du verre qu’on entrechoque, battant la mesure de son geste. Ce bruit lui rappelait celui des piécettes dorées sur un comptoir et son sourire s‘élargit à la pensée du malentendu qu‘elle était entrain d‘arranger à son profit. Comment profiter d’un potentiel quiproquo concernant une identité ou comment enfler un prix par deux. Si ses doutes sur l’identité de son assassin jovial n’étaient pas fondés, la demoiselle comptait sur lui pour la remettre à sa place avec le prix exact.

-Et vous savez quoi ? Vous m’êtes…très sympathique…je vous fais grâce des Mornilles., rajouta la jeune femme avec cette fois une lueur dans les yeux qui n’indiquait qu’une chose. Qu’elle s’amusait bien. Follement même.

D’autres piques se bousculaient pour franchir le seuil de ses lèvres qu’Absynthe dut mordre de peur de voir s’envoler les implicites. Mais quoi qu’elle fasse son sourire menaçait de devenir franchement indécent pour l’honneur du brave homme. Histoire de crédibilité qu’on remettait en doute. Elle avait pourtant toutes les preuves nécessaires de ses capacités, et surtout de sa radicalité, mais ses sentiments avaient toujours été les plus forts lorsqu’un conflit s’engageait avec sa raison.
Autant son regard était dur, autant il lui donnait envie de rire à en perdre le souffle. Sans doute un réflexe à la tension qu’il imposait. Oui, ce devait être ça. Ça et le fait qu’elle se sentait somme toute en sécurité dans son coin de porte.


-Ne me faites pas cette tête là, vous venez de faire tomber la température en dessous de zéro.

*Mister Freeze.*
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptySam 15 Mar - 2:06:49

Yaxley eut un sourire triste et posa le regard sur le cadavre du moldu, tournant pratiquement le dos à Absynthe. Il avait tué à nouveau. Il s’étira le cou et ses lèvres délaissèrent la tristesse pour faire place à un sourire de satisfaction. Quel sentiment délicieux. Quelle incroyable sensation qui parcourait chacune des fibres de son corps et lui envoyait des frissons le long de son échine. Son regard se coula sur sa baguette et la main qui la tenait : il avait un don. Il avait le pouvoir de tuer. Il avait le pouvoir de réduire le nombre d’âmes moldues sur cette terre. En plus de cela, cette mort avait été propre. La magie était merveilleuse. C’était bien fait pour eux. Moldus…

En « dézinguer » un autre, pensa-t-il en encadrant le mot de guillemets mentales tellement il était étranger à son vocabulaire. Peut-être. Non. Il y avait toujours des limites et ce pourrait être fâcheux d’avoir à l’Avada Kedavra toute la Londres moldue…

- Scrupules, hein ? dit-il d’un ton calme alors qu’il était absorbé à regarder les veines sur le dessus de sa main gauche. C’est un mot… intéressant. Mais j’ai mes raisons… Et pas que ça à faire.

Il fit quelques pas, s’éloignant de la porte où se trouvait Absynthe, scrutant le sol au-dessus du cadavre. Il repensa au couteau et au barbarisme ainsi qu’au primitivisme de ces Moldus. Comme c’était grossier. Son attention en revint à la jeune femme.
Quelle gamine ! Elle croyait s’amuser ou quoi ? Trois cents gallions ? Mais que pouvait bien être ce paquet ?
Yaxley réfléchit un instant et se demanda ce qu’il pouvait bien reposer entre les mains de la jeune femme. Après tout, si la chose valait aussi cher c’était qu’elle avait quelque chose de particulier et peut-être qu’elle serait susceptible de l’intéresser … peut-être d’autres de ses collègues également.
Yaxley inspira profondément et se retourna lentement vers la jeune femme.


- Sympathique ? Répéta-t-il lentement pour lui-même, pas exactement sûr de se rappeler de ce que la sympathie signifiait. Mettons quelque chose au clair avant de s’aventurer dans ce genre d’idées : je n’ai aucune idée de qui vous êtes et vice-versa, si je ne fais pas erreur.

Son regard ne quittait plus Absynthe.

- Maintenant, je crois que ce serait erreur de parler de « fixer », dit-il en forçant l’intonation sur le mot puisqu’il n’aurait jamais mimer des guillemets (quel geste stupide !), ...d’entente quelconque si vous préférez.

Il continuait de fixer la jeune femme, aussi opaque et impassible que le ciel couvert de nuages qui s’étendait au-dessus d’eux. Ses yeux gris ne s’agitaient pas : ils fixaient sans ciller. Ils auraient pu être beaux s’ils avaient pu être animés d’une quelconque lueur, une lueur de joie ou de vie… Mais Yaxley était un corps mort. C’était un corps mort qui s’animait, parlait, se vêtissait et vivait comme un être vivant mais son teint pale et ses yeux gris, vides de toute émotion, ne pouvaient tromper personne quant au cadavre refroidi par l’absence d’un cœur qui bat qu’il était.
Quelque part il en était conscient car il releva ce que la jeune femme avait insinué à propos de son attitude et de sa froideur. Il ne broncha pas et ne changea pas d’expression faciale, probablement car son répertoire trop limité ne le lui permettait pas.


- C’est le paquet qui m’intéresse, pas votre sympathie. D’ailleurs, j’aimerais pouvoir m’assurer que c’est bien ce que je veux avant que l’on ne procède à une quelconque transaction.

Ce n’était pas la peine d’ajouter qu’il n’avait pas confiance en elle, elle n’aurait pas été assez surprise. Il se méfiait d’elle, autant en tant que faux acheteur potentiel du dit paquet qui commençait, par contre, à être franchement intéressant et autant en tant que mangemort redoutant la réaction qu’une jeune tête brûlée aurait pu avoir si il venait à être découvert. Après tout, tuée une sorcière était autre chose. Il fallait épargner les sorciers le plus possible.
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyVen 21 Mar - 14:11:12

On y était. Absynthe posa une main sur sa nuque et délassa son cou, sentant venir la première crampe. Un spasme gênant et répété qui prenait le chemin de la continuité menaçait de lui rigidifier la nuque. Ce type avait un pouvoir extraordinaire. Ou bien il s’agissait simplement de sa propre puissance mentale au service de son imagination fertile. Dans les deux cas l’effet n’était pas des plus plaisants, pourtant le sourire restait vivace sur les lèvres de la jeune femme. Elle n’y pouvait rien, ni son mordillage ni le fait de regarder ailleurs n’eut le pouvoir de réfréner son envie de rire de plus en plus croissante. Elle ne pouvait pas réprimer ce genre de pulsion…incontrôlable. Surtout pas avec toutes ces pensées folles et ironiques qui lui traversaient l’esprit, éclair par éclair. Et aucune n’étaient à suivre. Quelque chose lui disait que cet homme n’aimait pas rire, en premier lieu avec les autres, alors pour ce qui était de rire de lui…Il devait avoir un bien trop immense "excès de self" pour ça.
Elle le regarda se promener autour du macchabée, un peu à la façon d’un chacal à la recherche du meilleur morceau, et profita qu‘il lui tournait presque le dos pour glousser un coup. Oh, un tout petit rire inaudible, étouffé dans sa manche, mais s’il pouvait la débarrasser de son hilarité inexplicable et mal choisie, c’était tout ce qu’elle demandait.


*Quel drôle d’oiseau quand même…*

Une réflexion mal venue de sa part, mais ce genre de prise de conscience n’aurait jamais la chance d’atteindre un jour l’esprit de la demoiselle, imperméable à ce genre de tracasserie. Mine de rien, il lui était d’une certaine...sympathie, justement. Parce qu’il la distrayait même si l’intéressé ne serait probablement pas d’accord pour lui servir de bouffon.
Comme s’il avait perçu sa réflexion intérieure, il se retourna et leurs regards finir par se croiser, chose inévitable étant donné le point d’honneur qu’il mettait dorénavant à la fixer. La Française eut une moue étrange à mi chemin entre la réprobation et l‘amusement.


*Je me demande s’il est chatouilleux.*

La rigidité oculaire du quinquagénaire commençait doucement à l’agacer et elle pensait toujours de travers. Son paquet dans ses bras n’était plus que secondaire à l’instant. Ses intentions venaient encore de virer de bord, sa nouvelle préoccupation consistait à présent à dégeler le glaçon, dérider l‘ancien, décoincer le petit vieux…Vieux ? Au prime abord elle avait senti le pauvre vioc rempli d’amertume et aigri par les vacheries de la vie à son encontre. A tel point qu’il en venait à descendre des inconnus dans la rue pour expulser le trop plein de désespoir sans issue…Le truc pathétique en vérité. Mais si elle faisait l’effort de le regarder vraiment…

*Ah non. C’est pas un quinquagénaire en fait…C’est juste qu’il a l’air serré comme dans une coquille avec son costard.*

Pas si vieux et déjà grisonnant. Le pauvre…Oh, oui le pauvre. Il ne le savait pas encore, mais Absynthe ne saurait retarder l’échéance. Elle voulait savoir jusqu’où…Simplement jusqu’où il demeurerait imperturbable. Nul besoin de le préciser, bien sûr, il n’était pas du genre à "s’aventurer" où que ce soit, non, il faisait partie de ces tristes sirs qui ne sortaient jamais des sentiers balisés et clairement définis.
Elle se racla la gorge encore nouée de ses rires retenus et adopta un de ses tons les plus insupportables, à mi chemin entre l’amante et la maman désapprobatrice. Un ton difficile à interpréter entre l’avance suave et la moquerie la plus explicite dans le registre de l‘impolitesse. La jeune femme éluderait les questions et les injonctions comme on ignorerait la trop grande curiosité d’un enfant, comme on bafouait les désirs du plus faible.


-Shhht…C’est pas bon de se faire du souci, mon chéri. Après on est sur les dents et on tue n’importe qui, n’importe quand. Vous ne savez pas où ça peut mener.

*Tu pourrais attraper des cheveux blancs ce coup ci…Déjà que si un courant d‘air passe t‘es bon pour rester coincé avec cette tête là jusqu‘à ta mort…*

Cela ne produirait pas un grand changement dans un sens…

Elle se redressa et descendit les quelques marches du perron, son petit sourire indéfinissable attaché à ses lèvres au diapason de ses doigts fins entortillés aux lacets du paquet.


-Et ce n’est pas bien de mentir non plus…

Syn laissa une petite pause dramatique pour les derniers soupçons qui s’envolaient. Pour leur peu d’importance…Elle savait déjà que ce monsieur "courtois" et "très comme il faut" n’était pas celui qu’elle attendait et n’avait pas la moindre idée si l’Autre, le Vrai, celui qui connaissait son petit nom, allait se décider à apparaître ou pas. Mais elle ne rendait de compte à personne, ses engagements n‘étaient donc pas un obstacle. Elle préférait s’amuser avec son inconnu.

-…Comme si vous ne vouliez pas être agréable avec moi. Comme si vous ne vouliez pas que je vous bichonne et que je m‘intéresse à votre bien-être, continua-t-elle du ton léger de celle qui n’aurait pas d’autre futilité en tête. Je peux offrir autre chose que ma sympathie quand on est gentil avec moi. Toujours pas intéressé ?

*Des maux de crâne et des envies suicidaires garantis par la maison. Qui dit mieux ?*

La demoiselle, ramena sa robe sous elle et s’assit sur les marches du perron descendu, le paquet callé sur ses genoux. Elle sortit sa baguette et commença à jouer avec en la faisant tourner entre ses doigts, tandis qu’elle pianotait un air imaginaire sur la pierre froide avec son autre main. Elle sentait son besoin de hâter les choses, le ton de celui habitué à être obéi sur le champ. Pas que ça à faire ? Poor dear…
L’air de rien, Absynthe sectionna d’un sort les cordes qui retenaient pliées les bords du paquet longiligne. Il tinta à nouveau et la jeune femme fit glisser son contenu sur ses genoux. Une petite sphère translucide s’échappa de son étui et se logea au creux de ses cuisses, des volutes brumeuses s’agitant à l’intérieur de ses parois de verre fragile. La jeune femme releva le globe plus large qu'un Rapeltout à hauteur d’un de ses yeux et regarda l’homme au travers du brouillard tournoyant dans la sphère.


-Je vous la lance ?
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyVen 21 Mar - 21:47:45

Lorsqu’elle le tutoya, cela fit l’effet d’une brise fraîche et pleine d’eau à Yaxley. C’était désagréable, il se faisait rarement tutoyer et encore plus rarement sur un tel ton. Que voulait-elle ? On tue n’importe qui et n’importe quand…? Non. Il avait ses raisons. Il n’était tout de même pas pour se laisser insulter par ce moldu stupide. Il s’était peut-être laissé emporté mais le moldu était mort. Fin de l’histoire. C’était bref et propre et ce n’était qu’un moldu, après tout. Il inspira lentement, une longue inspiration, repensant à ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt, ce qui s'était passé quelques années auparavant, ce qui s'était passé il y avait vingt ans de cela. La petite jouait avec le feu à lui rappeler, sur un ton aussi innocent, de manière aussi candide, tout ce qui composait le passé de Yaxley.

Et quand elle affirma que ce n’était pas bien de mentir, le mangemort eut un soupir, expulsant toute l'air accumulée un peu plus tôt, trop paresseux pour la retenir dans ses poumons . Il était fatigué de sa journée, de cette scène qui s’étirait et le whiskey ingurgité quelques minutes plus tôt l’encourageait encore un peu plus à la détente.

Yaxley eut un mouvement de recul lorsqu’il vit la jeune femme sortir sa baguette. Pourquoi l’avait-elle prise ? Pourquoi s’était-elle approchée ? Pourquoi elle s’asseyait ? L’idée lui retraversa l’esprit et il pensa à la tuer elle aussi. Ce serait tellement plus simple. Néanmoins, il chassa cette option immédiatement. Il n’avait plus envie de tuer pour le moment et ce serait inutile. Une sorcière, en plus… et si jeune.

Elle lui faisait penser à un chat. Un animal câlin, pas assez conscient de ce qui l'entourait, de ce qui pouvait le menacer mais trop agile pour qu'il lui arrive quoi que ce soit et surtout, surtout, trop joueur, trop amusé. Qu’insinuait-elle ? A quel jeu se prêtait-elle ? Il avait du mal à cerner à qui il avait à faire et il n’aimait pas trop cela. Pour le moment, ce n’était pas une personne hostile et c’était tout ce qui importait. Tant qu’elle se contenterait de jouer avec sa baguette et qu’elle ne la pointerait pas, Yaxley tiendrait ses idées de second meurtre de la soirée loin de son esprit et il jouerait à son jeu.
Mais ce qu’elle possédait commençait de plus en plus à l’intéresser, ce paquet mystérieux… et il avait renoncé à disparaître par transplanage tant qu’il ne saurait pas ce que contenait le paquet.


- Nous reparlerons d’honnêteté lorsque nous serons deux à en faire preuve, dit-il d’un ton las.

Pfff… sympathique…

Yaxley se connaissait assez bien pour savoir l’effet qu’il faisait aux gens. Pendant ces treize années ou il avait vécu une vie tranquille et rangée, il avait essayé de l’être mais quelque chose en lui repoussait les gens. Il n’était pas sympathique. Il n’attirait pas les gens à lui. C’était aussi simple que cela. Il avait été trop égoïste, il avait trop pensé uniquement à sa cause, à son avenir, à son bien-être pour penser aux autres, pour savoir comment être sympathique. Il restait derrière son mur, il gardait Yaxley loin des autres pour qu'ils ne puissent pas atteindre une partie de son âme, violer de leur yeux une parcelle de qui il était et le connaitre un peu. Il ne pouvait se montrer faible, il ne pouvait se montrer trop humain et il ne pouvait se compromettre. Il ne pouvait pas être sympathique, pas avoir de vrais contacts avec les autres et il avait finit par le comprendre lorsqu'il avait essayé d'approcher des gens, de se rattraper, lorsqu'il avait réellement songé à vivre une vie normale et à oublié tout ce qui avait précédé.

Une possibilité, si infime soit-elle, qu'on découvre chez lui quelque chose qui compromettrait ses allégations devant le magenmagot l'empêchait d'y inviter quiconque, la marque des ténèbres qui ornait son bras gauche l'empêchait d'exposer son corps a quiconque, la menace qu'un collègue borné ou qu'un auror se trouvent près de lui, dans la rue ou un pub du chemin de traverse, l'empêchait d'avoir une vraie conversation avec quelqu'un.

Et le temps... le temps. Yaxley devait joindre les deux bouts entre le ministère et ses responsabilités au sein des mangemorts et cela rajoutait à son air froid et impénétrable : il semblait toujours extrêmement blasé ou extrêmement pressé. Et lorsqu'il se trouvait une soirée de libre ou il avait enfin le temps de se détendre, ça finissait avec un cadavre.

Non, Yaxley ne pouvait pas être sympathique mais probablement que personne ne saurait pourquoi. Il ne pouvait abattre le mur. Il ne pouvait montrer ses faiblesses à un semblable, ce qui faisait de lui un humain.

... Reparler d'honnêteté lorsqu'ils seraient deux à en faire preuve... Il ne savait pas pourquoi il avait dit cela, par contre. Faisait, ferait-il preuve d'honnêteté avec quiconque ? Quand avait-il cessé d'être totalement honnête ? Il y avait trop longtemps. Il omettait toujours un certain détail, il choisissait toujours un mot plutôt qu'un autre, il modifiait, anticipait, calculait, changeait un ton, une couleur ici et là. Tout n'était l'hypocrisie depuis trop longtemps pour que Yaxley eut même un souvenir de l'honnêteté mais c'était ainsi qu'il avait appris à vivre, à survivre. C'était son expérience qui lui avait montré ce chemin, le plus sage, pour perdre le moins de sang possible.

Et le voila qui demandait d'être honnête également ? Lui mentait-elle ? Non. Il n'avait posé aucune question, il ne lui avait même pas donnée l'occasion de mentir. Il avait simplement envie que ce petit jeu finisse. Pourquoi restait-il ? Il se posa sincèrement la question. Il n'avait qu'a transplaner, après tout... sauf que ça laissait un témoin... qui avait peut-être une mince chance de le connaitre... et il était intrigué par le paquet.

Maintenant qu’il la distinguait mieux, son visage lui disait quelque chose. Il l’avait déjà croisé quelque part mais il n’arrivait pas à se rappeler ou. Probablement sur le chemin de traverse. Son air lui rappelait quelqu’un.

Il la vit ouvrir le paquet et vit la sphère en un éclair qui glissa contre son ventre. Mais qu’est-ce que c’était ?! Elle lui demanda s’il voulait qu’elle lui lance… Elle s’apprêtait à lui lancer une sphère à trois cent gallions ? Et si il était le pire attrapeur de l’histoire sorcière ? Il y avait quelque chose de louche.


- Non, dit-il simplement, un bref sourire se dessinant sur son visage alors qu'il regardait l'oeil vert de la jeune femme au travers de l'intérieur brumeux de la boule de verre.

Il s’approcha lentement d'elle et prit place à ses cotés, les yeux posés sur la sphère emplit de brume. Il avait ressentit le besoin de s’asseoir. Après tout, il serait probablement encore au pub en train de siroter un whiskey si cet idiot de moldu n’avait pas gâché sa soirée.


-Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il doucement.

Il était fatigué et ne s’était même pas soucié du petit jeu de lui faire croire qu’il était concerné par toute cette affaire. Après tout, elle ne mordait pas et c’était trop évident : elle le lui avait pratiquement dit, on ne pouvait faire plus claire.

De toute façon, Yaxley ne voyait aucune menace pour le moment et il lui importait peu d’entretenir cette fausse identité. Mais... non... comment avait-il pu ? Il avait été imprudent, il s'était approché de la jeune femme, il s'était laissé distraire par ce fameux paquet, cette fameuse sphère et avait embarqué dans le jeu qui lui déplaisait tant.

Yaxley ravala sa salive, toujours calme, ne laissant pas transparaitre sur son visage ce sentiment désagréable dans son estomac, une petite sphère d'angoisse qui s'amplifiait doucement. Elle se calma, elle s'arrêta car elle n'avait plus besoin de s'amplifier. Il y avait toujours moyens de jouer...

après tout, s'il y avait bien une chose qu'il savait faire c'était bien cela : jouer...
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyLun 24 Mar - 0:11:02

*Oh, crois moi, mon chou…Tu n‘aimerais pas que je sois honnête avec toi.*

Personne n’aimait la franchise et les gens souriaient rarement à celle d’Absynthe. Pourtant la jeune femme était certainement l’un des êtres les plus sincères sur cette terre, du moins avec elle-même. Et lui, elle savait déjà dans quel genre il rentrait : figé dans le givre de ses conventions avec toute la personnalité d’une morne plaine. Probablement marié avec deux enfants, une position enviable et stable. L’archétype d’une petite vie trop bien rangée et son pauvre cœur n’avait pas tenu le choc. A présent il avait un engin mécanique à la place du palpitant. Un truc qui battait sûrement à la mesure des secondes s’écoulant. Qui avait-il d’autre que le temps pour meubler ce genre de vie et tenir compagnie à ce genre de personne broyée par les minutes, assassinée à chaque heure et morte mille fois en un jour ? D’où cette rigidité cadavérique de la part de cet homme.

C’était…triste. Le luxe de pouvoir ainsi gâcher sa vie avait quelque chose d’écoeurant.

Pourtant, d’une expression pluvieuse à l’autre il y eut le temps d’une éclaircie apportée par l’expérimentation d‘un sourire de la part du type. Celui d’Absynthe se figea. Il devait probablement avoir tout ce qu’il désirait, lui. Il suffisait de le regarder. Un claquement de doigt et on lui apportait la moindre de ses envies sur un plateau d’argent. Alors qu’elle n’avait plus le droit à rien quand elle désirait tellement de choses.
La jeune femme fit tourner le globe entre ses mains, ne sachant trop quoi en faire. Ça, l’Allée des Embrumes, et les clients. Autant de coups d‘épée dans l‘eau pour retarder une échéance déjà établie.
La jeune femme releva les yeux vers son anonyme avec l’envie de lui envoyer tout le paquet pour le faire jongler dans son costume exagérément bien ajusté. Que ses espoirs soient bâtis sur du vent ou pas, que la misère totale et complète l’attende au terme de tous ses efforts, était secondaire. Quel que soit la fin elle arriverait tôt ou tard. Après sa mort de préférence, que la cadette des Morden abandonne le fardeau de leur subsistance à d‘autres épaules une fois achevée sa vie à peu près heureuse. Et ce n’était pas une bien grande faveur qu’elle demandait au destin. Absynthe n’avait pas l’intention de mourir vieille. Pas si c’était pour finir neurasthénique au milieu des ruines composant son passé.


*Qu‘est-ce qu‘il rend gai et allègre celui-là…Bientôt je vais me mettre à renifler rien qu‘à regarder le bout de ses pompes cirées.*

Les pensées de la sorcière avaient pris un tour tellement déprimant que s’en devenait comique. Elle prenait le chemin Callistien vers la complainte sur un sort par trop immérité et sur la dureté de cette vie décidément trop chienne avec les fragiles petites donzelles livrées sans défenses aux crocs du Destin. L’attitude constructive qui faisait avancer les choses. Et elle avait un problème en mouvance, en effet. Môssieur le très potentiel richemania, tellement fortuné qu’il pouvait se permettre de tuer un homme par ballade nocturne et laisser le cadavre sur la chaussée à l’intention du service de nettoyage financé en majorité par ses grosses économies que s‘en devenait presque une propriété personnelle avant d'être publique, bref, ce monsieur là s’avançait droit sur elle.

Le voir se rapprocher lui donna une bouffée d’angoisse proche de la panique et ses traits attrapèrent la même fixité que ceux d‘une statue. Les meurtriers et les malades, elle les gardait à une distance respectable, à portée de tir. Et voir ce glaçon humain marcher vers elle ne lui inspirait pas d’autres envies que de faire feu ou bien de reculer d’autant. Pourquoi pas les deux à la fois ?
Un autre sourire parvint à ourler ses lèvres malgré sa tension. La scène comique qu’ils auraient…Parfaite pour s’accorder au fiasco de son début de soirée.
Et finalement, n’était ce pas elle qui maîtrisait le jeu ? Subtilement, faiblement, pas de quoi pavoiser encore, toutefois ne venait-il pas de se rapprocher d’elle par…elle ? Elle et ce qu’elle avait dans les mains.

Quasi assurée d’être gagnante sur tous les tableaux, Syn laissa un sourire de circonstance flotter sur ses lèvres. L’avoir plus près pourrait peut-être comporter quelques avantages si son inconnu se révélait réceptif.
La seule précaution d’Absynthe fut de faire transiter le paquet de ses genoux à son flanc afin de l’éloigner des mains de l’homme. De toute façon, s’il pensait utiliser un Accio ou les lui prendre par la force elle avait sa petite idée quant à la certaine déconfiture du tueur lorsqu’elle lui ferait exploser les sphères dans les mains. Quitte à tout perdre autant se dédommager avec la souffrance d’un autrui assez stupide pour chercher à l’arnaquer. De plus, la face et les mains pleines d’éclats, il aurait du mal à lui faire le moindre tort…

Remarquant le regard que l’homme portait sur son globe, la sorcière fut tentée de l’agiter dans tous les sens juste pour voir s’il suivrait le mouvement et chercherait à l’attraper comme un chat qu’on exciterait avec un plumeau. Pourquoi pas ? Peut-être était-il un joueur invétéré qui s’ignorait ?


*Découvrons ensemble la face cachée de l‘iceberg.*

Mais comment parvenir à faire fondre un tel bloc de glace ? Les nantis qui venaient la voir avaient tous le même genre de préférence, elle savait comment leur plaire et faire grimper la somme de ses services à des taux exorbitants. Cependant, elle sentait confusément que pour attaquer ne serait ce qu’un centième de son imperméabilité, il lui faudrait y aller par des chemins détournés. Pourquoi ? Parce que…c’était plus drôle.
Redevenue sérieuse, ô combien faussement, la jeune femme releva l’orbe brumeuse devant elle, ses deux mains la soutenant comme une offrande.


-Eh bien ça sert à…oh, juste un instant, il faut que je m’assure de quelque chose avant d’aller plus loin.

Elle reposa la sphère sur ses genoux à côté de sa baguette et une de ses mains glissa jusqu’au poignet de l’homme, l’autre jusqu’à son cou, lentement, le temps que l’esprit à couteaux tirés du type assimile l’inoffensivité des intentions de la demoiselle. Elle tenait à ses phalanges, aussi petites soient-elles, ce n‘était pas la peine de les raccourcir d‘un cran encore. Le bout de ses doigts faiblement pressés contre sa peau, Absynthe se tut un instant comme à l’écoute de quelque chose, puis un sourire rayonnant revint trôner sur son visage. A la voir, on aurait pu dire qu’elle s’apprêtait à annoncer une naissance, s’il fallait choisir l’évènement le plus stupidement réjouissant.

-Vous êtes vivant…C’est une nouvelle !

Son bel enthousiasme se tarit un peu en croisant le regard de l’homme et si ses paupières cillèrent, elle ne baissa pas les yeux. Son père avait exactement le même regard, fixe et surtout impénétrable. Jamais Absynthe n’avait pu déterminer à quoi s’attendre en plongeant dans ses yeux. Mais au moins, peut-être parce qu’il était son père, il y avait une certaine humanité. Pas de la bienveillance, mais simplement une considération, quelque chose. Là, il n’y avait rien. Rien à lire.

Incapable de décrocher ses yeux des siens, la jeune femme effleura les épaules de l’homme en retirant sa main de sa nuque. Ses sourcils se haussèrent en accent circonflexe. Raide comme une pierre tombale ? La Française n’irait pas jusqu’à masser les susnommées épaules pour s’en assurer, mais elle trouvait là une porte de sortie lui permettant de se dégager des yeux de cobra par une pirouette.


-Wow. C’est à cause de moi ? Vous n’avez pas besoin d’être tendu comme ça. Je ne vais pas vous faire de mal, vous savez.

En vérité elle doutait d’être en mesure de lui infliger la plus petite éraflure si elle n’agissait pas par surprise.

Elle se releva lentement, en époussetant des grains de poussière imaginaire de sa robe et prit un air emprunté, digne des plus grandes cérémonies officielles. Un air qui ne dura qu’un temps bien vite balayé par son humeur joueuse.


-Une démonstration gratuite ? , proposa-t-elle en tapotant le globe de sa baguette comme un chef d‘orchestre prêt pour le grand final.

Les volutes grises prirent une couleur verdâtre, lumineuse, et d‘aspect…féerique.
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyLun 24 Mar - 3:09:46

Vivant… Qu’est-ce que c’était qu’être vivant ? Yaxley ne pouvait goûter à la vie que quelques secondes par jour, qu’aux moments les plus intenses qu’il pouvait vivre. Il était mort le reste du temps. Il s’installait, chaque matin, a son bureau et ouvrait les mêmes serviettes brunes, toutes semblables, pour en sortir des parchemins, des photos, lire et analyser. Il attendait qu’on ouvre la porte de son bureau et qu’on lui dise ce qu’il ferait après, il sortait de temps en temps pour faire un travail quelconque mais c’était le travail.
Le soir il rentrait chez lui. Il possédait une belle maison à deux étages, faite plus profonde que large qu’il avait acheté un peu après son embauche au ministère. Il l’avait acheté avec une autre personne mais sa mémoire, trop protectrice, l’avait effacée et ce détail fut omis lorsqu’il se rappela le tout. Et soir après soir, Yaxley devenait muet, plus qu’il ne l’était d’habitude car il communiquait rarement plus que six ou sept phrases par jour à ses collègues. Pourquoi rompre un silence si opaque, si oppressant ? Et parler tout seul ? Non. Il n’était pas fou… enfin … Il se faisait à manger dans le silence et on pouvait même entendre le four qui chauffait entre deux de ses pas. Il dînait seul devant trois chaises vides à la lueur de trois chandelles qui servaient exactement pour une semaine car Yaxley prenait toujours le même temps pour souper. Après tout, il ne pouvait y avoir de conversation imprévue ou intéressante qui l’eut retenu à table.
Ensuite, il s’installait dans son salon et lisait quelques pages du livre qu’il avait acheté le samedi d’avant car, chaque samedis, il allait acheter des fruits et des légumes ainsi qu’un ou deux livres avec trois chandelles. Et il lisait en écoutant le silence agressant de toutes ces pièces vides : deux salles de bains, trois chambres, un salon, une cuisine et un petit sous-sol ou il gardait les aliments au frais. Il détestait y descendre, d’ailleurs.
Il n’arrivait jamais à lire beaucoup car Yaxley n’arrivait pas a se concentrer dans le silence. Assit dans son fauteuil, il tenait son livre d’une main alors que dans l’autre il tenait un couteau à steak, faisant lentement glisser les dizaines de petites dents pointues sur ses lèvres, certaines glissant moins bien car rendues comme de petits crochets.
Il avait besoin de cela pour se sentir en vie : un objet coupant qui lui rappelait qu’il pouvait se couper, qu’il pouvait saigner, que ce fluide vital pouvait s’échapper de lui et le tuer, qu’il pouvait mourir. Il avait besoin de cette sensation pendant qu’il lisait pour se rappeler qu’il vivait toujours et qu'il risquait de se couper si sa main appuyait trop.
Et après avoir lu quelques pages, il se douchait, rangeait sa cuisine et allait se coucher. Le problème c’était que Yaxley, depuis son adolescence, n’avait jamais pu s’endormir avant des heures tardives et il restait donc assit ou couché dans le noir à éviter de penser pour que ses idées sombres ne le rattrapent pas. Il finissait par dormir et c’était partie gagnée sur les quelques heures qu’il aurait passé avec lui-même, jusqu’au lendemain.
Et il était vivant ? Pour vivre, Yaxley avait eu besoin de tuer. Il se sentait très en vie ce soir la car il avait prit la vie d’un autre. Il n’avait plus qu’une demi-vie et devait voler celle d’un autre, de temps en temps pour se rappeler qu’il vivait, qu’il pouvait interagir avec le monde. Il devait apprendre la résurrection de son maître ou s’accrocher aux valeurs qu’il devait défendre et à sa cause. Il se prouvait, comme cela, qu’il pouvait être utile ou néfaste, qu’il pouvait changer quelque chose quelque part parce que, justement, il vivait.

Et au travers du tissu, lorsque les mains menues de la jeune femme glissèrent sur ses épaules… et sur sa peau lorsqu’il sentit le contact des doigts fins sur son poignet… Yaxley se rappela que son corps pouvait ressentir, qu’il pouvait absorber la chaleur d’un autre, que les pores de peau sur sa main et son bras qui étaient frôlés le chatouillait et il se rappelait qu’après tout, il vivait. Cette soirée le faisait se sentir incroyablement en vie : il avait tué et ses sens lui répondaient, le monde tournait et lui aussi, il interagissait avec d’autres et eux avec lui.
L’action réaction le fascinait, lui qui avait déjà crié, imploré pour une réponse alors qu’il était seul chez lui et qui n’avait reçu, somme toute, que le même silence malveillant, la même indifférence face a son existence.

Il avait eu un mouvement de recul lorsque la sorcière s’était penchée sur lui, ses mains glissant vers son cou et vers sa main. Que faisait-elle ? Elle voulait tenter de le désarmer et de l’étrangler ? La pointe de la baguette d’ébène pointait en plein dans le plexus solaire de la jeune femme et menaçait de frôler la peau qui le recouvrait alors que Yaxley se préparait mentalement à y envoyer un sort quelconque, une formule n’attendant que le signal de son cerveau pour occuper toutes ses pensées et s’exécuter, non prononcée.

Et lorsqu’il ressenti la finesse de ces doigts et qu’il sut qu’il était hors de danger, il se détendit, regrettant que le contact se rompe aussi rapidement. Peut-être s’il n’était pas aussi méfiant, aussi ? Non. Il devait être méfiant. Elle venait de pénétrer son mur en le touchant et cela ne devait pas se reproduire. Il avait pris l'habitude de garder quiconque de l'autre coté et ça devait rester ainsi. Rien de sa tristesse n’avait transparut dans son visage, ni de sa surprise quant au toucher qui, bien qu’imprévu, avait été trop court et ça n’aurait pu être autrement. Aussitôt que Yaxley se trouvait avec quelqu’un d’autre que lui-même, il ne pouvait se laisser voir, il ne pouvait communiquer avec autre chose que de la glace et de la pierre.

Elle lui assura qu’elle ne lui ferait aucun mal et il eut quelque chose à mi-chemin vers un doux rire, la regardant toujours dans les yeux. Mais ce n’était pas un « rire » détendu ou amusé, c’était une réaction suspicieuse, peut-être un peu méprisante, comme si son corps avait décidé de montrer a quel point son cerveau doutait que la jeune femme ait pu lui faire mal d’une quelconque manière.

La fatigue oeuvrait toujours sur chacun de ses muscles et lui faisait oublier la rudesse des marches du perron pour lui faire sentir le matériau confortable, agréable. Il semblait à son aise mais sans être détendu, comme un vieux loup jouissant d’un gros os mais jetant des regards de méfiance tout autour de lui.


- J’imagine que je ne vous ferai pas de mal non plus, donc.

Mais ces paroles ne sonnaient pas du tout comme s’il eut voulu la rassurer. Ce n’était pas le but recherché, après tout. Elles ressemblaient à un raisonnement prononcé à haute voix, à une supposition intime.

Lorsqu’elle se releva, Yaxley eut le même réflexe inconscient de brosser des saletés imaginaire de son veston… mais ça, il l’avait toujours eu. Il préférait néanmoins la voir debout devant lui... comme ça elle était plus loin, comme ça elle ne pouvait pas le toucher, se glisser a l'intérieur de son mur avant qu'il ne s'en rende compte.


Une démonstration gratuite ?

Sa prise se refit un peu plus ferme sur sa baguette et il haussa un sourcil sans que le reste de son visage ne changea.

- Peut-être. J’aimerais savoir ce que c’est, avant, dit-il calmement et poliment.

Appuyé sur un coude, sa baguette était parallèle à son corps et même s’il n’avait pas l’air prêt à commettre une agression et même s’il ne la tenait pas droite pointée devant lui, elle visait la jeune femme.
Ses yeux glissèrent dans la couleur verdâtre qui s’accumulait dans le globe et remontèrent aussitôt vers ceux tout aussi verts de la sorcière, comme craignant un piège. Il avait travaillé au département de la justice assez longtemps pour entendre assez d’histoires et il allait prendre ses précautions. Il ne regarderait donc pas directement dans le globe changeant de couleur tant qu’il ne serait pas certain de son inoffensivité.
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyJeu 3 Avr - 4:12:43

Absynthe avait trouvé son maître en matière de paranoïa et rétrospectivement elle plaignait ceux qui avaient eu le privilège de la côtoyer lors de ses petites crises d'angoisse suraiguës. Était-elle donc si intimidante qu‘il faille la tenir en joue, aussi discrète soit la menace ? Les implicites frappaient souvent la jeune femme aussi fort qu’une gifle. En plus, avec tous les efforts qu’elle faisait pour paraître soft and sweet, le petit animal inoffensif et insignifiant, elle trouvait cette absence de détente assez agaçante. Les clients les plus heureux payaient le mieux. Toutefois, elle le comprenait. Quelque part ne disait-on pas que les airs les plus anodins cachaient les plus beaux assassins ? Mais bon sang, l'ambiance qui filtrait d'une telle suspicion était usante. La jeune femme se sentait comme une vipère aux crochets dégoûtant de venin qu'il fallait balancer de toute urgence dans le jardin du voisin avant qu'elle ne morde. S'il ne s'agissait pas d'écraser sa tête sous son talon. Charmant. Surtout lorsqu'elle était ainsi en position de faiblesse, bien exposée, et probablement moins compétente que son vis-à-vis. Et le calme de cet homme à son égard ne pouvait pas vraiment être considéré comme une preuve d'équilibre de sa part....il tuait quand même des gens en pleine rue pour elle ne savait quelle raison. Pour ce qu'elle en avait vu, ils s'étaient peut-être seulement trouvés sur le même trottoir.

L'occultiste s'était habituée aux morts bien plus vite qu'aux tortures. Le seul désagrément qu'un cadavre pouvait poser était de rappeler leur propre mortalité aux yeux le contemplant. Mais franchement...il y avait des trucs sincèrement écoeurants. Vrai, plus d'une fois elle avait régurgité ce qu'elle avait dans les intestins quand la pierre du Dégoût lui écrasait le ventre de son poids. Ce n'était pas vraiment de la compassion, tant qu'on ne s'attaquait pas à sa propre peau...son empathie pour les autres n'allait pas bien loin ....Non, c'était simplement immonde, le bruit des chairs qui se déchirent, le sang qui éclabousse en flaque, comme une jarre qu'on renverse, ou bien qui file comme un jet d'eau, comme des petits grêlons humides. Eurk.
Mais pourtant...elle était entrée dans cette spirale sans vraiment le vouloir, sans vraiment y penser. Une banalité.
Son pouce effleura lentement les ongles au bout de ses doigts. Elle sentait encore l'étrange membrane translucide et l'eau mêlée de sang couler sur leur extrémité. L'image d'une turgescence sanguinolente et des larmes de sang sur la joue famélique d'Eder Badcocke surnagea par dessus le flot de ses pensées avant de disparaître dans un craquement d'os brisés et un bruit de succion derrière des traits s'affaissant sur eux-mêmes. Non, à froid c'était immonde, même si le type était stupefixé et qu‘il ne ressentait rien. Probablement. Passée le coup de la colère et de la défense désespérée elle trouvait cette scène...déconseillée avant ou après de passer à table. Le principale demeurant qu'elle était hors de danger et définitivement débarrassée de lui.
Finalement, le meurtrier insouciant avait peut-être raison de se méfier. Elle ne contrôlait pas toujours tout. Mais il allait rendre tout trop banal si elle le laissait faire !

La jeune femme agita un index réprobateur devant elle, avec ces petits claquements de langues exaspérants qui l’avait toujours exaspéré et dont elle se servait pour être exaspérante.


-Si je vous le dis je vous ôte la surprise. Pourquoi douter encore de moi ? De nous deux je crois bien que c'est moi la plus digne de confiance si on fait le compte : vous êtes un menteur et un assassin, moi ...moi je ne fais que rendre service. Vous ne risquez rien avec ça, assura la jeune femme en agitant le globe comme une boule à neige, vous êtes vivant. Et si vraiment ces vapeurs étaient nocives…je serai la première servie.

Dans l’hypothèse où elle n’aurait pris aucun contre-poison afin d’en contrer les effets avant de briser le globe. Mais lui…Il devait chercher la dérive loin de sa petite vie étriquée, loin du travail, du foyer, de la femme, des enfants…Il voulait sans doute de l’imprévisible, non ? Ces hommes qui contrôlaient tout ne recherchaient-ils pas le laisser-aller au gré des imprévus ? Ou peut-être une tension, un soupçon de danger dans une existence réglée à la milliseconde et au quart de soupir.

Absynthe lui adressa un clin d’œil complice expédié avec un sourire de sphinx qui aurait les pattes posées sur la boîte aux énigmes.


-Soyez joueur.

L‘expectative de ne pas savoir, de ne pas pouvoir prévoir, maîtriser, laisser faire le hasard.

-Vous ne savez pas à quoi vous attendre…Vous ne trouvez pas ça excitant ?

Le cœur qui bat, les entrailles qui se serrent, se tordent, s’entortillent et se relâchent quand tout bascule, pour le pire ou le meilleur. Ce qui montait au cœur était indissociable, joie ou malheur, c’était toujours le même sentiment de flotter. Jusqu’à ce que l’enclume du désarroi s’abatte sur la tête de ceux ayant tout perdu, ceux aux espoirs déçus en un seul coup. Et si tout cela ne l’intéressait pas, ni n’éveillait le moindre frisson pour picorer sa chair, elle pourrait toujours mordre sur sa fierté.

-Eh puis, je vous l’ai dit, je ne cherche même pas à vous égratigner. Auriez vous peur de ne pas être en mesure de parer une fourberie de ma part ? Me croyez vous si redoutable au point d’être une menace que vous ne pourriez éliminer d’un revers de la main ?

Elle espérait, en tout cas, qu’il n’aurait pas ce fâcheux réflexe si jamais il prenait peur avant…qu’elle puisse assurer sa sécurité. Ses yeux allèrent scruter les ténèbres au fond de la rue. Pas un chat, rien, personne.

Syn tourna le dos à l’homme sur les marches, un tressaillement d’appréhension parcourant son échine à l’idée de présenter une aussi belle cible. Ses épaules se raidirent sur le coup et elle rentra légèrement la tête dans leur giron avant de se rappeler qu’il n’était pas venu s’asseoir à côté d’elle, ou changer sa façon de s’adresser à elle, simplement s’il voulait lui tirer dans le dos.


*A moins d‘être foutu comme tonton Arcadius.*

Crevait-il les gens en pleine rue lui aussi ? Il n’y aurait qu’à demander pour avoir la réponse, mais il ne devait pas être à ce point désespéré. Il les ramènerait chez lui avant.
La jeune femme se retrouva à surplomber le corps inerte du haut de sa petite taille, l’air presque rafraîchi autour d’elle. En fait, il ne fallait pas seulement mourir avant d’avoir eu la malchance de finir vieille femme: il fallait aussi trouver le moyen de se faire désintégrer en quittant ce monde pour le néant. Quelque part, elle voulait échapper à la décrépitude et si son tueur potentiel la laissait à terre pour y pourrir…Même morte, la honte l’accompagnerait.


-En fait ça m’étonnerait que cela vous intéresse, vous n’êtes pas le genre à aimer ça…Les Inferis.

Sa main laissa négligemment retomber le globe qui se fracassa sur le rebord du trottoir. Pourtant au lieu de s’éparpiller en mille brisures, la sphère implosa avec un bruit cristallin, libérant les vapeurs virides dans une étoile de minuscules particules iridescentes. Les fumerolles serpentines s’attardèrent un moment au dessus du cadavre, puis pénètrent par les orifices, le nez, les oreilles, la bouche entrouverte, jusqu‘à ce qu‘elles aient totalement disparu. Absynthe fit un pas de côté, les mains croisées dans le dos et jeta un bref coup d’œil neutre à son anonyme. Devrait-elle lui demander son nom ?

La poitrine du mort se souleva faiblement, comme si un souffle nouveau était revenu y habiter. Une bué verdâtre s’échappait de ses narines par intermittence, pourtant son cœur ne battrait jamais plus. La simple illusion de la vie.


*Mais c‘est que ça me rappelle quelqu’un.*

-Debout, face au gentil monsieur., ordonna t-elle d'une voix lisse.

*En miroir.*

Encore souple, la chose s’exécuta sans trop de vitesse cependant et malgré sa répulsion naturelle face à ces chairs mortes, Absynthe se plaça derrière lui, son mur de protection. Elle pencha légèrement la tête de l’autre côté de son épaule pour pouvoir garder le contact visuel avec son inconnu. Oui elle devrait vraiment lui demander son prénom.

-Ce sont de vraies machines de guerre, plus stratégiques que les Inferis de base, juste bons à exécuter des tâches simples et à déchirer tout ce qui bouge. Là c’est un moldu, non ? Ce n’est pas intéressant. Mais un sorcier décédé pourra encore faire usage de sa baguette. C’est à cause des vapeurs…Je ne saurais pas vous dire comment ni pourquoi, mais elles entrent en résonance avec ceux qui ont eu le don de la Magie et servent de réserve d’énergie. Comme s’ils continuaient de vivre.

L’occultiste repoussa une mèche de cheveux ondulés glissée devant ses yeux.

-Ah par contre, ils sont totalement inféodés à celui qui brise la sphère…Et le pendant de cette saturation magique en eux, c’est qu’ils sont à l’épreuve des sorts. Vous pourriez tenter de lui couper des membres pour le ralentir, ou quoi que ce soit d’autre, ça ne marcherait pas. Il n’y a que le feu pour vraiment les arrêter. Et pas du feu magique, vous les transformeriez en flambeau et "quand ça s’enflamme, ça torche sec."

Non, le trait d’esprit n’était pas d’elle, mais d’un de ses coéquipiers peu décidés à au moins venir récupérer leur paquet s‘ils ne souhaitaient pas s‘enquérir de sa santé après sa rencontre avec un potentiel tueur fou.

-Par exemple je pourrais vous demander de me donner votre petit nom et lui dire de vous déchiqueter si vous refusez. Croyez moi, il sait encore ce qu’est un refus…C’est quoi votre petit nom ?

Absynthe jouait encore. Un simple trait d’humour noir qui ne portait pas à conséquence. Encore fallait-il le comprendre.
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyVen 4 Avr - 2:33:00

Yaxley continuait de regarder la jeune femme parler et s’agiter devant lui. Son torse se levait paresseusement au rythme de sa respiration, profonde et calme. Néanmoins, au fond de lui, il réfléchissait de plus en plus à ce que pouvait bien contenir la petite sphère de verre et à ce que pouvait bien vouloir son interlocutrice à jouer comme cela avec lui.
« Un menteur et un assassin » : ce n’était pas très flatteur. Il y repensa un instant et chercha au fond de ses pensées ce qu’il pouvait bien être d’autre que simplement « un menteur et un assassin ». Il trouvait mais ne trouvait pas. Sa mémoire bloquait tout ce que son cerveau ne désirait pas qu’il voit, qu’il se rappelle et toutes ses activités quotidiennes, tout ce qui aurait prouvé sa valeur en tant qu’humain ou en tant que travailleur pour le ministère pour l’organisation ne lui venaient à l’esprit que comme de simples activités logiques découlant de la survie. Ce n’était pas important.
Il était exactement et uniquement « un menteur et un assassin », ce soir-là. La précédente conversation qu’il avait pu avoir lui aurait permis de rajouter « lâche », « pleutre » et autres synonymes mais les paroles creuses de son collègue n’avaient déjà plus aucune importance pour lui.
Il était un peu triste, il se sentait un peu plus lourd et un peu plus dur à supporter pour les marches menant au perron de l’immeuble mais il ne le ressentait pas, il ne le vivait pas vraiment car rien de cela n’était présent dans ses pensées ni dans sa logique et jamais les traits de son visages ni le reste de son corps ne se laissèrent influencer par ces émotions.
Un sourire se dessina peu à peu sur les lèvres de Yaxley alors qu’il regardait toujours son interlocutrice s’exécuter en sous-entendus, en propositions, en mensonges et en clin d’oeils complices.
Le jeu… Pourquoi jouer ? L’homme avait déjà expérimenté les jeux de hasard et n’y avait vu qu’un attrape nigauds et ne leur avait jamais trouvé aucun attrait ni aucune utilité. Yaxley aimait savoir, aimait connaître, aimait prévoir : tout ce que la jeune sorcière ne lui donnait pas.

Son regard se perdit sur le cadavre, effleura le béton de la rue, glissa sur une bouche d’égout pour aboutir finalement sur un grillage non loin d’eux.


- Excitant… ? J’ai vécu mieux.

C’était inquiétant et pas du tout rassurant. Très loin d’exciter le mangemort qui restait tout aussi tendu et dont le cerveau, la logique imparable, continuait sans cesse malgré tout ce que pouvait éventuellement provoquer la jeune femme : son cerveau tuait toute émotion, tout sentiment. Il veillait a l’inhibition de ses sens pour tout ce qui ne concernait pas directement le présent problème auquel il était confronté.

Il la considéra à nouveau. Non… elle ne représentait pas une réelle menace, de ce qu’il pouvait en juger. De sa simple main il pouvait lui broyer les os et rejeter son petit corps frêle et inerte un peu plus loin : un torchon taponné en une petite boule difforme et sanguinolente. Il avait assez confiance en sa baguette et en ses talents de sorcier pour croire également qu’avec l’imprudence de son interlocutrice vis-à-vis de sa baguette il pourrait aisément la désarmer et … et… et voir ensuite.
Non, elle n’était pas menaçante mais Yaxley préférait éviter toute fourberie, point final, étouffer le problème dans l’œuf et éviter de se donner du travail supplémentaire a le régler : vite fait, bien fait et le plus proprement possible.


Et il se raidit au doux et froid mot que la jeune femme venait de prononcer. Il se redressa un peu, passant rapidement les mains sur son veston pour en enlever une couche de poussière imaginaire. Son sourire s’était légèrement changé et on pouvait lire une légère pointe d’intérêt dans ses yeux, une pointe de passion et de malice se dessinant sur sa figure brutale.


- Les Inferis ? Si vous pouvez me montrer quelque chose que je n’ai jamais vu… cela pourrait m’intéresser.

Il songea immédiatement à ce qu’il pourrait rapporter au Lord si le jeu en valait la chandelle. Après tout, cette chère petite pourrait bien s’avérer utile et le temps perdu avec elle pourrait bien finir par payer.

Il regarda le moldu se réanimer, toujours assit sur sa marche. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait ce genre de créature et il savait parfaitement comment s’y prendre avec elles, si elles venaient à être hostiles… ce qui ne lui était que très rarement arrivé.
Ses sourcils se froncèrent de surprise et il écouta la description faite par la jeune femme.


- Intéressant, dit-il doucement.

Les cotés nouveaux concernant le feu n’enchantaient guerre le mangemort qui se sentit soudainement moins confiant à l’idée d’avoir à maîtriser cet Inferi, même si la personne le contrôlant s’avérait être cette jeune sorcière inex… inexpérimentée ? Le sorcier repassa complètement la scène depuis l’arrivée de la jeune femme dans sa vie ainsi que dans cette ruelle : si elle connaissait et utilisait une telle magie, sûrement qu’elle n’était pas si inexpérimentée ou innocente que cela.

Ses yeux glissèrent sur le visage défiguré du moldu. Dieu qu’il était laid ! Yaxley ne put s’empêcher de retrousser la lèvre supérieure sous l’effet du égout : se faire coincer comme ça… et par un Inferi issu d’un Moldu, issu d’un bâtard au sang rouge qui ne méritait pas ce même statut d’humain que lui et ses confrères sorciers.

Son nom… Elle voulait savoir son nom. Yaxley prit une profonde inspiration et un sourire malin se dessina sur son visage, le même sourire qu’il avait eu le soir de son initiation, le soir d’une attaque, le soir d’un meurtre. Il voyait, il visualisait, il sentait le lieu changer autour de lui, la perspective du monde pivoter et un décor et un environnement complètement nouveaux se dessiner autour de lui.


Wheat…

Wheat…

Wheat…

Le blé, tout se bouleversa en lui et il oublia la jeune femme. Sa vision s’était embrouillée et son esprit avait quitté son corps, avait rejoint un autre monde, un autre époque, un vieux souvenir ou un soleil paresseux teintait le ciel et les gros nuages de rose et de mauve, jetant une ombre inquiétante sur les champs de blé magnifiques qui s’étendaient jusqu'à l’infini.

Wheat…

Son esprit se refocalisa sur la situation présente : une fraction de seconde s’était écoulée mais il avait eu le temps de se concentrer, de visualiser, d’imaginer, de sentir, de s’imbiber de son souvenir, du blé, de son lieu.

Wheat…

Son esprit se posa de nouveau sur la jeune femme. Adorable petite chose… si fragile… si innocemment fourbe.

Go…

Il y eut un déclic, un son et Yaxley disparut. Il perdit contact avec la réalité, se sentit soulevé, tournoya dans le néant entre enfer et paradis et se retrouva, avant d’avoir finit son battement de cœur, derrière la jeune femme. Il passa son bras droit autour du cou de la belle, sa baguette toujours en main tandis que sa main gauche, puissante et ferme, se refermait sur le bras homologue de la sorcière.

Il disparut à nouveau, laissant une dernière image de son sourire dément au dos de l’Inferi qui n’avait rien vu. Il quitta de nouveau le monde et se retrouva finalement au milieu du lieu qu’il avait imaginé, au milieu d’un vieux souvenir qu’il avait oublié jusqu’à ce soir-là. C’était un bond dans le passé pour Yaxley.

Il se sentit entraîné sur le coté mais arriva à garder son équilibre, la jeune femme chutant au sol sous l’effet du transplanage imprévu. On entendit un nouveau « crac », mais plus doux, plus long, que le mangemort identifia sans problème comme les coutures de son veston qui s’étiraient, lâchaient par endroit, sous le poids de sa compagne d’infortune qui s’y était accrochée désespérément dans l’espoir d’éviter la chute.

Un nouveau veston de gâché ! Mais ce n’était pas trop grave. Autour d’eux s’étalait une lande de blé, grise et encore poisseuse et mouillée d’une pluie récente. Au loin, sur la gauche, une vieille ferme de bois pourri luttait encore contre la gravité avec peine et une maison se trouvait juste un peu plus loin, l’air moins vieille mais tout aussi abandonnée. Entre les deux bâtiments s’élevait un immense silo sur lequel de vieilles lettres peintes en rouge, probablement impossible à déchiffrer à l’œil nu de cette distance mais très facile avec la mémoire, avec un souvenir, formaient le mot «WHEAT » de haut en bas.

La main gauche toujours solidement autour du bras de la belle, Yaxley appuya le bout de sa baguette sur la tête de celle-ci et parla d’une voix calme mais ferme, maintenant remit ses émotions.


- Mademoiselle, navré de ce qui vient de se produire mais même si les Inferis sont un sujet d’intérêt, je n’aime pas avoir a me retrouver face a eux et encore j'aime encore moins me faire menacer. J’aimerais également pouvoir voir vos mains sans quoi je me verrai contraint d’utiliser ceci, dit-il en faisant glisser la pointe de sa baguette dans la chevelure de la jeune femme. Nous pourrions parler affaire, vous et moi.
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyDim 13 Avr - 1:36:46

-Mais…Non, attendez !, s’exclama Absynthe un peu tard.

La jeune femme fixait, désappointée, l’endroit où c’était tenu son inconnu. L’Inferi oscilla faiblement devant elle et tendit mollement ses mains comme s’il cherchait à mesurer l’ampleur de la perte que venait de subir la ruelle moldue. Absynthe l’avait déjà cernée et ses sourcils se froncèrent alors qu’elle retenait son mort ambulant par la manche, celui-ci bien décidé à aller inspecter le trottoir d’en face.


-Alors voilà donc l’animal ? , demanda-t-elle à la cantonade de bitume sombre et de fenêtres obscures.

Le type respirant la confiance en soi qui prenait la fuite comme le plus misérable des chiens mouillé, la truffe au sol et la queue entre les jambes ? S’ils s’effrayaient de tout aujourd’hui, elle était presque bienheureuse d’avoir été catapultée des hautes sphères au raz du sol, presque dans le caniveau. Et même…Il lui avait joué le fier à bras, bouffi de son orgueil et de sa suffisance, l’homme de toutes les situations à qui rien ni personne ne résistait.

La jeune femme amorça un mouvement pour croiser les bras et lancer une autre invective dans le vide quand un crépitement de magie se fit entendre à proximité de sa personne. Une trop grande proximité. Derrière elle. Une sensation particulière hérissa les fins cheveux de sa nuque, c’était comme une picotement, la sensation d’être brouillée, la sensation déjà éprouvée d’un transplanage.
Absynthe était un être à fleur de peau. Une peau extraordinairement coriace et une fleur parmi celles armées d’épines aux pétales tranchants. Sa sensibilité faisait qu’elle ressentait les plus subtiles variations dans l’air, peut-être l’avantage d’être née dans une famille sorcière et d’avoir longtemps vécue exclusivement entourée de ses semblables. Dans tous les cas, elle sentait la magie, comme une altération, un changement d’atmosphère, en particulier lorsqu’elle se retrouvait perdue dans un milieu qui en était totalement dénué. Une sorte de retour à la normale qui d’ordinaire la détendait. Elle sentait moins bien ce qui était bon pour elle ou à éviter, par contre. Quel que soit son discernement de la chose, la main qui la saisit au bras et la pression sur son cou lui firent automatiquement comprendre sans qu’il y ait lieu de conciliabule entre ses pensées que cette perturbation ressentie n’était pas pour le mieux.

Sa stupeur fut telle qu’elle ne trouva pas à expirer assez d’air pour crier et une brève exclamation de surprise inspirée fut tout ce qu’elle laissa entendre. Pas même un ordre à son Inferi, lequel lui tournait magistralement le dos. Dernière et optimiste vision qu’elle emporta de la rue faiblement éclairée avant de chuter, ses bras contorsionnés s‘accrochant par réflexe à son "ravisseur" . Mais sa position n’était pas aisée et elle ne put blesser sa peau pour l’obliger à lâcher prise en le griffant au bon endroit. Ses ongles ne rencontrèrent que le tissu, accrochèrent quelques fils au passage, mais n’atteignirent pas l’épiderme.

Syn n’appréciait pas le transplanage, la sensation d’être étirée, de passer au travers d’une passoire avec toujours le risque de laisser un petit bout de sa personne si l’on n’y pensait pas. Comment être rassurée avec un esprit comme le sien qui ne se concentrait qu’une fois sur cent ? Avec une chance sur mille qui avait trente pourcent de probabilité de se produire trois fois sur dix ? Elle ne pouvait pas toujours s’aider de ses émotions pour être certaine d’atteindre la bonne destination en un seul morceau correctement assemblé. Elle transplanait toujours dans la précipitation, à la première image de l’endroit, avant que son esprit ne dérive.

Des fourmillements dans le corps, jusque dans ses longs cheveux, les million d’atomes qui composaient son être se dématérialisèrent, flottèrent quelque part, et se réassemblèrent ailleurs. Un ailleurs qu’elle n’avait pas prévu si soudain. Son talon se planta dans une bande de terrain meuble et la française perdit son équilibre déjà suffisamment précaire sans avoir besoin de ça.
Avec un petit cri elle s’affaissa presque sur le sol se retenant à la manche du veston de l’homme, qui cette fois céda un peu de ses coutures sous le poids et l’élan de la jeune femme. L’autre main de la demoiselle s’enfonça dans une matière boueuse, grumeleuse, qui s’incrusta sous ses ongles. Surtout lorsque son poing se crispa de fureur. Une rage automatique qui accéléra son cœur alors que sa conscience cherchait vainement à comprendre "où" l’avait-il emmené ? Exit les tristes immeubles de brique brunes et grises s’érigeant de chaque côté de la rue. La seule chose d’un tant soit peu familière était cet homme.


-Vous ! Espèce de sale…

Mais Absynthe échoua à trouver une insulte assez forte pour exprimer tout ce qu’il lui inspirait en cet instant. Du coin de l’œil elle suivit le cheminement de la baguette dans ses cheveux, le coin de sa bouche agité d’un bref spasme nerveux. Que croyait-il donc ? Que parce qu’il l’avait emmené au beau milieu de nulle part, elle était perdue et vulnérable ? Qu’il allait pouvoir faire tout ce qu’il voulait d’elle et enterrer sa dépouille anéantie par ses jeux de détraqué sans trop avoir à se fouler pour creuser une fosse ?
Une main dans la fange, la jeune femme grimaça et releva son visage chiffonné par une colère suffocante. Elle s’agrippa, ongle et poigne, sur la main qui la retenait par le bras, appuyant de toutes ses forces pour laisser l’emprunte de sa hargne contre lui...Et accessoirement s’en servir d’appui pour se redresser. Pour qui se prenait-il exactement ?!


-Vous ne serez jamais assez désolé ! Vous n’avez pas la moindre idée de ce que vous faites, mon ami ! Vous ne savez même pas qui je suis.

Qui le savait réellement ? Elle plongea ses yeux dans les siens, cherchant à y lire ses véritables intentions, mais il n’y avait toujours rien. Alors que les siens brûlaient de colère. Et d’autre chose.

-On ne me l’avait encore jamais faite., dit-elle à voix basse, une ombre de sourire quelque part sur son visage soudain appréciateur.

Elle savait d’expérience qu’il était difficile d’intimider quelqu’un de deux têtes plus grand que vous. Bien que le potentiel magique n’ait rien à voir avec la carrure ou la taille, les gens faisaient souvent le rapprochement et mesuraient une analogie inexistante.
Il voulait voir ses mains ? Commençait-il à comprendre ? Cependant…La partie était loin d’être finie. Elle concourait avec un bon challenger, un collaborateur malgré lui. S’amusait-il en fin de compte ?


*Tous pareil.*

Elle releva doucement ses mains, l’une blanche, l’autre souillée. Sans un regard destiné à sa baguette au sol, à moitié dissimulée par la boue et les hautes tiges de blés vert. Elle pourrait s’en passer.

-Elles vous plaisent ? Je peux voir les vôtre ?, ,dit-elle en passant le bout de son index sur une veine bleutée visible sur le dos de la main cramponnée à son bras.

Elle en suivit le tracé jusqu’à ce que le tissu de la manche suspende son geste. Ses doigts s’enroulèrent autour du poignet de l’homme comme l’auraient fait des lianes un peu trop aimantes. Ses ongles exercèrent une légère pression sur la peau tendre qui reliait la main au reste du bras et elle intima un faible mouvement de rotation au poignet. Plus une invitation à se laisser faire qu’un véritable commandement. Elle était loin d’avoir la force physique nécessaire pour lui luxer un membre ou le faire pivoter s‘il ne le voulait pas.

Un sourire mi-figue mi-raisin aux lèvres, elle détourna ostensiblement la tête pour contempler toute la "diversité" du décors. Pourquoi l’avoir emmené ici ? C’était triste, décrépi et d’une platitude à faire mourir d‘ennui sur le coup. Tout avait l’air déserté depuis un temps assez conséquent. En tout cas, Absynthe l’imaginait comme tel. Qui consentirait à vivre dans ce taudis ?

Elle revint à l’inconnu, son monsieur tout le monde de plus en plus bizarre à ses yeux. Devait-elle s’inquiéter tout bien pesé ? Elle demeurait sur ses gardes, mais il ne s’était pas comporté comme une brute jusqu’ici. Autant il n’avait pas fait un pli avec le ressuscité Inferi, autant il ne s’était pas vraiment montré violent envers elle.


*Alors mon grand, on ne frappe pas les filles ?*

-Que voulez vous exactement ?
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyDim 13 Avr - 3:08:26

Yaxley lâcha sa prise sur le bras de la jeune femme et libera sa main de celle qu’exerçait sa vis-à-vis. Ses yeux étaient passés du visage de la sorcière à sa main souillée et il glissa sa main libre dans sa poche, en retirant un mouchoir de tissu blanc. Il soutint à nouveau son regard, ses yeux également dans les siens, continuant de la surveiller de sa baguette dans sa main droite alors que de l’autre il dépliait le mouchoir et le prenait convenablement.
Lorsqu’elle s’était fâchée, lorsqu’elle s’était arrêtée en plein milieu de ce qui aurait probablement été une insulte très colorée, Yaxley avait ressentit un peu de peine. Il avait eu un moment de faiblesse, un éclair de regret et sa respiration s’était bloquée pour l’empêcher de dire ou faire quoi que ce soit. Bien qu’elle fût totalement imprévisible et qu’elle eut tenté de se jouer de lui, il ne pouvait en vouloir à la jeune femme, au fond de lui-même. Après tout, techniquement, elle ne lui avait rien fait et elle se montrait tout de même coopérative… d’une certaine manière.


- Oui. Je suis sincèrement désolé de ce qui s’est passé, c’était un peu brute, dit-il d’un ton toujours ferme alors qu’il essuyait la crasse de la main de son interlocutrice avec le mouchoir. Je ne crois pas que vous le méritiez. Mais comme je vous l’ai dis, je n’ai pas aimé le coup de l’Inferis.

Il continuait de la regarder, toujours plus grand et massif qu’elle. Petite chose… Si ce n’eut été de ses ongles, il n’aurait rien ressentit a la prise qu’elle avait exercée sur son bras alors qu’elle se relevait. Que voulait-il ? Et qui était-elle ? En voila deux bonnes questions. Aurait-il la réponse à l’une d’entre elles avant la fin de la soirée ? Peut-être… moins probable… mais il espérait avoir la réponse aux deux. Yaxley se remémora le contact de l’ongle de la jeune femme sur sa main, de ses doigts fins sur son avant-bras solide, de sa peau douce et fragile sous ses doigts puissants. Il comprenait un peu plus : c’était la vie. Avec ce stupide jeu qui n’en finissait plus ainsi que la présence de la jeune femme, Yaxley se sentait revivre, touchant autre chose que le papier ou le bois pour la première fois depuis… depuis longtemps… trop longtemps. Ce contact avec un autre humain, un autre être vivant et respirant, constitué du même sang et de la même chair que lui ne lui déplaisait pas et il voulait faire durer ce "stupide" jeu.

Ses yeux se perdirent dans les cheveux de la jeune femme, dans ses lèvres pleines et rouges, sur sa peau de satin blanc et dans son regard, à nouveau. Oui, il était désolé. Il était désolé de l’avoir fait le détester un peu plus, il était désolé de n’avoir su que lui faire mal en la touchant.

Il regarda finalement ce qu’il faisait avec son mouchoir, pesant doucement sur chacun des ongles de la sorcière, avec son pouce, afin d’essayer de ramasser le plus de terre qui pouvait s’être retrouvé en dessous. Il laissa libre la main de sa vis-à-vis et rangea le bout de tissu dans sa poche.

Le mangemort ravala sa salive et coula son regard au-dessus de l’épaule de la jeune femme, regardant le blé derrière elle. Non… il n’avait plus envie de la faire souffrir ou de lui faire mal. Il n’avait jamais voulu mais aurait bien pu… maintenant il s’en trouvait tout bonnement incapable, il y avait un blocage. Ses yeux s’illuminèrent par secousse, soudainement aveuglés par le soleil de midi et le blond des blés. Ses souvenirs l’assaillaient par intermittence et il cligna des yeux en secouant légèrement la tête pour se ressaisir.

Il n'en fallut pas plus et son esprit chassa tout ce qui appartenait au passé, niant son existence comme a l'habitude. Il se concentra à nouveau sur le moment présent, sur la jeune femme.

Un éclair de bienveillance traversa ses yeux et il sourit à son interlocutrice, toujours les yeux dans les siens. Il s’avança d’un pas vers elle, se rapprochant presque jusqu'à ce que leurs deux corps se touchent. Il se moquait bien de comment elle interprèterait le geste mais son seul et unique but était de se retrouver au-dessus du cinquante centimètres carrés de sol qui lui importait à ce moment là : là ou la jeune femme avait laissée sa baguette. Il posa doucement son pied sur le milieu de la baguette : le sol était mou et il sentit l’objet de bois s’y enfoncer un peu plus, pris sous tout son poids.

Elle semblait toujours aussi méfiante. Yaxley la comprenait tellement… Il avait baissé sa baguette, le bras droit le long de son corps, comptant sur sa seule vitesse pour agir si elle venait à tenter quoi que ce soit. De toute façon, sans baguette, elle ne pouvait pas grand-chose contre lui, surtout vu sa taille.

Ses yeux se posèrent sur le bras de la jeune femme qu’il avait tenu et il l’effleura du revers des doigts de sa main gauche. Sa main se retourna, glissant sur la peau douce de la sorcière et il posa à nouveau ses doigts sur l’épiderme satiné. Ses doigts s'étaient replacés en une espèce de prise qui ne la retiendrait en rien et qui ne pouvait aucunement la blesser. Il laissait simplement ses doigts appuyés sur le bras de la jeune femme, au fond.
Il ne voulait pas la voir transplaner, après tout… quoique cela aurait voulut dire qu’elle aurait transplané sans sa baguette…

Je ne sais pas ce que je veux, murmurait son sang, son pouls. Mais son cerveau, les muscles de ses lèvres et tout le reste de son corps luttaient à ce qu’il dise quoi que ce soit. Les inhibitions étaient immenses. Il n’arrivait qu’à se concentrer sur l’amusement et le plaisir de cette soirée et son esprit ne le laissait pas se détacher de se point pour essayer de voir plus loin.


- Justement, mademoiselle, ce que je veux..., commença-t-il sur un ton lent et suave mais toujours ferme. Qui êtes-vous ? Ça ne court pas les rues, les jeunes sorcières qui se baladent avec des Inferis et qui s’amusent à des jeux dangereux av…

avec des mangemorts, rajouta-t-il dans sa tête pour éviter de le dire à voix haute.

Et elle continuait de jouer, la petite. Il se sentit joueur, il se sentait de plus en plus joueur car elle était contaminante, la petite. D’un coté, il n’avait rien de prévu pour ce soir-là et pour le lendemain non plus alors pourquoi ne pas jouer encore un peu ? Pourquoi ne pas se sentir envie un peu plus longtemps ? Pourquoi ne pas voir jusqu’où elle serait prête à jouer, la petite ? Maladroit, Yaxley expérimentait, apprenait les règles, se faisaient les siennes. Il n’utiliserait plus la force, a moins qu’il n’y soit contraint et il éviterait de blesser la jeune femme a nouveau : il ne le pouvait pas, de toute façon.

Tout cela devenait très divertissant pour le mangemort et s’il en venait à la questionner sur ces Inferis améliorés, peut-être que le jeu pourrait également devenir payant.
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MessageSujet: Re: Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe]   Un cadavre ca fait pas le malin [Pv Absynthe] EmptyMar 22 Avr - 3:19:40

La réponse serait non, alors. Monsieur ne voulait pas laisser Absy examiner ses mimines et quand il lui retira sa main, le dernier réflexe d’Absynthe aurait été de s’y raccrocher pour en lire les lignes. La jeune femme en aurait plutôt profité pour se reculer, mais l’éclat d’un linge à la pâleur crayeuse, tout droit sorti de la poche de l’homme, la fit au contraire plonger sa propre main dans un replis de sa robe où ses doigts touchèrent un mince flacon rempli de poudre. Elle connaissait ce truc du mouchoir et elle n’avait pas la moindre intention de se le voir appliquer sous le nez ! Respirer un coup de ce qu’il pouvait y avoir dessus était la garantie de ne plus jamais rien respirer ensuite. Par prévision, la jeune femme retint son souffle et leva sa main entachée de boue, prête à brandir l’index comme ultime avertissement avant qu’elle ne "sucre" l’inconnu de sa poudre.

Mais la française n’eut pas l’occasion de faire feu. Interdite, elle regarda le manège du tissu blanc sur sa peau, étonnée à un point tel qu’elle en venait à douter de sa vue pourtant excellente. Ce geste lui apparaissait tellement irréel, une énorme contradiction avec l’attitude réfrigérante de son anonyme congélifié. Que croyait-il obtenir avec ça ? Il était inconcevable qu’il éprouve une satisfaction quelconque à lui décrasser obligeamment la main. Et il était un peu tard pour faire montre de galanterie sans que cela ne paraissent aussitôt suspect à la paranoïa d‘Absynthe. La cadette des Morden ne voyait pas d’autres explications qu’une sorte de jeu de chat et de la souris. Le loup et sa brebis, une mise en scène rituelle parce que monsieur était un psychopathe maniaque qui aimait les belles victimes, toutes de pureté, s’accordant l’honneur insigne d’en faire des charpies informes et dégoûtantes de sang. Ce ne serait pas la première fois qu‘elle tomberai sur ce genre de détraqué propre sur lui.

Ou alors…


*Tous les mêmes.*

Quelques chatteries et les souris se mettaient à danser. Pourquoi s’étonner qu’il n’échappe pas à cette règle ? Le plus troublant était qu’aucun des hommes qu’elle se mettait subitement à cajoler ne se posait la question du pourquoi de ces petites attentions. Comme s‘il s‘agissait d‘un obscur plaisir féminin que de se pendre au cou du premier venu…Hé oui, l’expérience pouvait être amusante. Amusant de voir à quel point le plus simple effleurement réduisait à néant la volonté du plus revêche, à quel point il était aisé de faire s’agenouiller les plus forts avec une simple caresse.
Et si elle se plaignait des nœuds dans sa chevelure ? Sortirait-il un peigne d’or de sa poche pour lui démêler ses mèches avec toute la diligence d’un Elfe de Maison ? Peut-être devrait-elle lui toucher deux mots du talon usé de sa bottine droite ? A l’imaginer en train de la ferrer comme un cheval, sa jambe sous le bras et les grands bruits métalliques résonnant dans le silence, Absynthe pouffa de rire.


-Vous savez, il ne fallait pas vous donner cette peine. Un coup de baguette et c’était parti., dit-elle d’un ton détaché en agitant faiblement ses doigts.

Geste qui voulait dire "mais maintenant que tu as commencé, on ne va pas s’arrêter là." La jeune femme soutint le regard de l’homme, leur proximité l’obligeant à relever la tête pour poser ses yeux dans les siens. Un sourire discret s’était scellé à ses lèvres et rien ne semblait pouvoir l’en déloger. Elle avait ses excuses et, semble t-il, trouver le pigeon idéal. Qui sembla un moment planer dans des cieux bien lointains…

Méfiante, l'occultiste jeta un bref coup d’œil derrière elle, peut-être par peur de découvrir un autre comité d’accueil en plein dans son dos, surgi de la terre comme les pousses de blés de cet endroit paumé. Mais elle ne put rien déceler de vraiment suspect si ce n’était l’attitude de ce type. Du reste, un peu trop bien taillé pour passer ses journées entières derrière un bureau….Cependant, si l’on considérait que cette soirée faisait la norme de ses nuits, il n’était pas étonnant de constater que monsieur ne soit pas qu’un sac mou et avachi bourrelé à la taille, aux dos courbé et aux petites mains grasses sur lesquelles étaient plantées des doigts boudinés, comme des saucisses.


*Il porte une gaine peut-être ?*

Pour se tenir aussi droit…Les lèvres d’Absynthe se retrouvèrent à nouveau mordues par ses dents avant qu’elles n’aient eu l’occasion de laisser échapper le moindre gloussement un peu trop moqueur. De toute façon, il se chargea à sa façon de lui faire perdre tout envie de s’amuser. Pire que le coup du mouchoir, somme toute agréable une fois qu’on en avait perçu le principe, monsieur montrait des tendances tout à fait inquiétantes à vouloir se rapprocher. Si lui avait l’air d’avoir rencontrer la fée bleue, Absynthe n’avait pas du tout envie de lui faire risette et ses yeux se plissèrent légèrement. Rétive à un contact qu’elle n’avait pas d’elle-même initié, la sorcière était, de plus, hautement dérangée par le fait que son anonyme crispateur écrasait de sa masse sa fragile baguette.

Elle eut un sourire figé, qui se transforma en un rictus mal déguisé lorsqu’il leva sa main vers elle pour la frôler. Alors seulement elle mesura l’impact de toutes les idioties dont elle l’avait bassiné depuis qu’elle l’avait rencontré. A sentir ses doigts sur sa peau, un geste qui n’était même plus fait pour la retenir mais simplement pour la toucher, bien qu’il fut loin, très loin d’une agression, ce geste lui donnait l’augure que la prochaine question qu’il lui poserait raisonnerait comme un "c’est combien ?". Pour l’avoir expérimenté, la jeune femme savait quelle poigne recelait cette main là et sa nuque réagit douloureusement au souvenir de sa prise. Elle éprouvait une sorte d’anxiété à la sentir glisser sur son bras, qui frémit légèrement, un mouvement de retrait imperceptible pour prévenir d‘un coup bas.


-Humhum…., fit Absynthe qui ne savait plus vraiment si son salut allait dans le sens du "dégages moi tes grosses pattes de là tout de suite, sagouin !" ou bien s’il valait mieux pour elle s’engouffrer dans cette voie qu’elle percevait.

Dans le doute, la jeune femme préféra ne pas bouger d’un pouce même si sa position se révélait inconfortable et que dans le cas présent elle préférait se geler au milieu de ce paysage abandonné que de partager sa chaleur. Le contact physique ne faisait pas partie de ces choses qui la rebutaient ou qui la gênaient particulièrement, mais…mais…il y avait un contexte pour tout. Et là…De plus, il lui cachait quelque chose. Un bon point à bien y réfléchir. On ne prenait pas la peine de se genre de précaution devant un futur cadavre.

-Je m’appelle Absynthe Morden, récita-t-elle bien gentiment en priant pour que la réputation infâme des Morden en Angleterre ne la desserve pas cette fois ci et ne fasse pas croire au très cher qu‘il pouvait en profiter pour descendre sa main, et…si vous aimez les jeux dangereux j’en ai un pour vous.

Prenant son air le plus joueur pour éviter de se faire aplatir à peine sa phrase terminée, la demoiselle envoya un léger coup de pied dans celui qui aplatissait lamentablement sa baguette dans le sous-sol et attrapa mister l’ambigu par sa cravate sans faux pli pour l‘obliger à se pencher un peu plus vers elle. A bonne hauteur elle se hissa sur la pointe des pieds et frotta brièvement la pointe de son nez contre celui de son inconnu, leurs yeux à une telle proximité qu’elle manqua en loucher.

-Lèves moi vite ton pied de là si tu ne veux pas que je t‘arrache le museau, prévint la jeune femme en retouchant la pointe de son nez avec le sien, le temps d’un battement de cil, affectant un ton joyeux qu’elle était loin de pleinement ressentir, et le doute au fond des yeux. J’ai pire que des Inferis dans mes poches…chéri.

Syn marqua un temps avant de relever un index interrogateur, comme une petite fille qui aurait la bonne réponse à une question.

-Croyez vous que je dise la vérité et que je sois capable d‘être aussi méchante avec vous ? Attention, c'est une question piège.
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