- On ne t'as jamais apprit à être polie ou quoi ? Enchanté de t'avoir rencontré mais maintenant laisses-moi tranquille, j'ai du travail !

Mais quel rabat-joie ! Décidément son caractère s’adaptait à merveille avec son faciès. Et dire qu’il pourrait-être si beau garçon…

Mais Mégane ne fit aucune attention aux remarques désagréables du jeune homme, elle les chassa d’un petit soupir hautain avant de poursuivre sa lutte acharnée contre les bras ma fois plutôt musclés du jeune homme qui ne semblait pas se lasser de la repousser. La scène aurait pu paraître comique, l’aperçu était à peu près similaire à l’image fort connue du grand boxer tenant par le crâne à distance un petit bonhomme surexcité qui mouline des bras dans le vide avec l’espoir gourmand d’atteindre sa cible… Mais, au bout de quelques secondes, Mégane abandonna les vaines tentatives de s’emparer du livre par la force et croisa les bras, les lèvres pincées, avec un grognement redoutable. Impatiente, elle se mit à taper du pied, bien décidée à ne pas lâcher d’un pouce ce Serdaigle.

Qu’est-ce qu’il pouvait bien fabriquer avec CE livre, celui-là ? Et en pleine bibliothèque, qui plus est ! Tranquillement assis à une table à bouquiner, le plus naturellement du monde, comme s’il lui avait suffit de tendre le bras vers une étagère pour en sortir le précieux ouvrage… S’agissait-il du même livre ? Auquel cas, il y avait une cruelle injustice dans l’air ! Pour l’approcher, ce livre, elle avait eut à braver maintes épreuves, et en plus de ça il lui était impossible de l’emmener… Nom d’un Scrout à Pétard en tutu, si ce pataud possédait SON livre, la Salle sur Demande ne tarderait pas à souffrir d’un terrible incendie. Avec le Serdaigle dedans. D’abord.

- Pourquoi tu veux voir ce livre ?...

Un nouveau grognement menaçant vibra dans la gorge de la jeune fille. D’un geste impatient, elle replaça correctement une mèche de ses longs cheveux ébouriffés avant de soupirer longuement. Elle jeta un œil mauvais au jeune homme. Pourquoi fallait-il que ça soit LUI qui pose les questions ? Elle ne le connaissait pas mais le trouvait déjà agaçant.

« Ce domaine de la magie n’est pas au programme scolaire, n’est-ce pas ? »

Consentit-elle à marmonner entre ses dents.

Le regard toujours aussi froid et dur, elle observa avec plus d’attention les traits coléreux du jeune homme. Ainsi il ressemblait à un chiot trop souvent maltraité qui serait constamment sur la défensive. Sage décision.

« Tu peux te détendre, je n’ai pas l’intention de te manger… Estime-toi heureux, j’fais pas preuve de miséricorde tous les jours. »

Incapable de se montrer aimable, décidément. Quoi que si on cherchait bien, elle venait ici de faire une courageuse tentative de détendre son interlocuteur, un petit pas pour le Serdaigle mais un grand pour Mégounette qui de toute évidence tentait vainement de cacher sa soudaine gêne suite à cet élan bien que peu visible d’amabilité.

Elle détourna les yeux et fixa à nouveau le livre.

« Tu l’as trouvé comment ? » lâcha-t-elle soudain.

Puis, sans attendre une réponse, elle ajouta, d’un air agacé :

« De toute façon y’a pas 36 raisons de vouloir lire un tel bouquin, hein… »

Et, à nouveau sans laisser le temps de répondre et surtout sans prévenir, elle vociféra à voix basse, les mots sifflants comme du Fourchelang :

« Et puis, tu m’dois des explications en premier, hein, c’est de ta faute si je suis tombée ! Qu’est-ce que tu fabriquais sur mon chemin, hein ?! Imagine un peu que quelqu’un nous ait vus alors que j’étais contrainte et forcée de m’cacher derrière toi, tseuh, j’te raconte pas les rumeurs ! J’entends déjà les potins d’ici : Mégane Decircée aurait été aperçue dans les bras d’un grand monsieur machin de j’sais-pas-qui-c’est… »

Et aussi soudainement qu’elle avait commencé sa tirade, elle s’interrompit, le regard perdu dans le vague. Lentement, elle leva la tête vers le jeune homme nouvellement baptisé Monsieur Machin de J’sais-pas-qui-c’est, et cligna des yeux… avant de se laisser tomber contre l’étagère, poussant des « bhuuu » et des « muuuuuh » de temps à autres. Après un dernier « snif », elle posa un regard désespéré vers son interlocuteur, et marmonna :

« Et en plus, on nous a vraiment vu… »

C'était bien partit pour nos deux tourteraux ! N'imaginez rien, ce qu'ils se roucoulaient n'étaient pas du domaine de la sérénade, et nous avions maintenant un Aïlin qui retenait un soupir au bord de ses lèvres devant une Mégane qui montrait on ne peut plus clairement qu'elle n'écoutait pas un mot de ce qu'il disait !
Oui enfin, la Serpentard se retrouva choquée pour un mot : la réserve. Le jeune Bower retint un sourire satisfait. Non pas qu'il prenait plaisir aux malheurs des autres, ni au fait qu'on puisse le jalouser ou l'envier pour quelque chose qu'il aurait obtenu, mais parce qu'après tout cela, ça arrangeait un peu sa fierté de voir son ex agresseur manquer de s'étrangler de l'injustice reignant sur Terre (enfin au moins à la bibliothèque !).
De plus, il y avait un avantage : Mégane semblait avoir - pour le moment, du moins - capitulé et s'était assise sans plus rien dire à la table du Serdaigle, l'air dans le vague et soupirante. Un petit sourire naquit sur le visage d'Aïlin. Mégane n'avait pas demandé à la bonne personne, tenter d'amadouer Pince aurait été la dernière carte qu'il aurait joué. Il se permit donc d'ajouter :

- Tu n'as pas été demander à la bonne personne. Personellement, je n'ai jamais pensé à aller voir Pince pour obtenir l'autorisation, c'était perdu d'avance.
Il fallait dire que la bibliothécaire ne semblait pas être une femme des plus malléables, et de ce fait des plus influençables psychologiquement. Cela aurait plus été un geste de désespoir que de demander à la mégère plutôt qu'un plan de secours pour obtenir l'accès à la réserve...

Enfin, Mégane l'avait-elle entendu, où était-elle trop préocupée à ruminer une vengance ? A la lueur qui naissait sur son visage, Aïlin commençait à se poser des questions. C'était à se demander ce qu'elle était en train de penser, se dit-il lorsqu'il posa son regard sur le sourire cannibal de la jeune fille. Rassurante, vraiment. Un caractère bien trempé, et dans l'acier qui plus est !

Vaguement amusé, Aïlin allait lui demander si elle comptait le tuer aujourd'hui ou attendre demain, quand le regard de la demoiselle se posa sur lui. L'espace d'un instant, il crut qu'il avait pensé trop fort sa question, au vue de la lueur assassine qui brillait dans les deux émeraudes de ses yeux, mais finalement, c'est d'une voix calme qu'elle s'adressa à lui. Il se détendit légèrement et suivit le chemin de son regard pour observer à son tour le livre qu'il avait laissé posé entre eux.

«Je crois qu’il serait inconvenant de se faire la guerre des maisons alors que derrière tout ça un travail important et délicat nous attend. Et crois moi j’en reviens pas moi-même de dire ça… »

*Et bien... C'est déjà un premier pas de fait...*

Pensa-t-il. Se faire la guerre des maisons ne lui serait jamais passé à l'esprit, mais il fallait dire que la rumeur tenait les Serpentard pour des furieux cultivateur de ce mode de pensée. Ses frères en étaient d'ailleurs un exemple frappant, bien qu'Aïlin ne pouvait se résoudre à penser que chaque membre de la maison de Salazar portait en lui ce genre de préjugés. Mais il comprenait que cela pouvait s'avérer difficile pour l'élève d'abdiquer de ce côté là de la question et il consentit à hocher la tête d'un signe approbateur, sans faire de commentaire sur ce qu'elle venait de lui dire, délicatesse oblige.
Et puis, ça n'était pas le moment d'être indélicat, l'occasion était trop belle ! Aurait-il un jour pensé qu'il aurait l'occasion d'au moins parler, si ce n'est étudier, avec une autre étudiante de l'Occlumencie ? Cette possibilité ne se présenterait pas deux fois, et que ce ne soit un fait que du hasard ou d'autre chose, Aïlin avait bien envie de profiter du savoir que pourrait peut-être lui apporter la jeune élève, ou au moins de ses expériences à elle.

Après avoir tournicoté une mèche de ses cheveux couleur neige autour d'un doigt, Mégane finit par se pencher en avant. La hache de guerre était définitivement enterrée, et bien que la Serpentard avait l'air toujours aussi prête à planter un poignard en plein coeur du jeune homme, ce dernier avait l'air plus serein et capable d'écouter. Soit il était rôdé des regards tueurs, ce qui était bien probable, soit il ne s'en formalisait pas et avait comprit que la vipère albinos en face de lui était ainsi au naturel. Devant son explication, une lueur de compréhension passa dans le regard du jeune homme. Parfois, Aïlin se demandait si tout ce qu'il se passait dans sa vie ces derniers temps ne faisaient pas partie d'épreuves liées à l'Occlumencie, cependant, il avait trouvé l'idée un peu stupide. Mais qu'elle ne s'y trompe pas, il avait lui aussi eut son lot de difficultés pour récupérer l'ouvrage, et avait été jusqu'à risquer de perdre l'autorisation d'accéder à la réserve. D'ailleurs, il n'était pas vraiment fier de ce qu'il avait dû faire pour ne pas se voir retirer le précieux papier qui lui permettait de continuer en toute légalité ses recherches, mais il n'avait pas de regrets : il aurait été bien en peine de devoir s'infiltrer en cachette dans la pièce interdite, cela ne semblait pas une tâche aisée...

Pour preuve que Mégane avait été à l'écoute des mots qu'il avait précèdemment prononcé, elle venait à présent de se questionner sur son identité. Il allait lui répondre, mais elle prononçait déjà quantité de prénoms qui n'avaient rien à voir avec le sien. Aïlin eut un léger soupir, mais la laissa chercher, puisqu'elle semblait toute disposée à vouloir trouver par elle-même.
Et enfin, après maints rouages de son cerveau, elle pointa du doigt le jeune homme, l'air interrogatif. Elle avait trouvé, et un léger soupir quelque peu excédé s'échappa des lèvres du dénommé Aïlin Bower, qui s'enfonça plus profondément contre le dossier de sa chaise tout en croisant les mains sur la table.

- Oui.
Se contenta-t-il de répondre, l'air fermé.
Et d'un coup, des "Olalalalala !" sortirent de la bouche de Mégane, comme si elle venait d'obtenir une information des plus embarrassantes. Aïlin haussa un sourcil en lui jetant un regard quelque peu blasé.
- Ca pose un problème ?
Le ton paraissait un peu abrupt, malgré les efforts du jeune homme à utiliser un ton aimable pour poser la question.
- Ou peut-être que tu connais mon frère Ultan... Qui est dans la même Maison que toi...
Là aussi, le ton semblait un peu dur. D'ailleurs, un éclair fugace passa dans les yeux bleus du jeune homme, qui eut un sourire tout aussi éphèmère pour chasser la rancoeur qu'il éprouvait pour son frère. Depuis la rentrée, il avait tout fait pour l'éviter. Ce qu'il lui avait fait subir était encore trop présent dans son esprit pour qu'il parvienne à se comporter le plus "normalement" possible avec lui...

- Enfin peu importe. Je n'ai pas non plus eu un chemin tout tracé pour obtenir le livre. A la base je ne connaissais pas même le nom de cette pratique. D'ailleurs, les pages du livre sont entièrement blanches quand je l'ouvre...
Continua-t-il, changeant radicalement de sujet par rapport à ce qu'il venait de demander une minute auparavant. Encore une fois, un léger soupir s'échappa de sa bouche, mais cette fois, il n'était pas provoqué par Mégane mais bien par le soucis que lui causait le fait de se retrouver face à un livre entièrement blanc, alors qu'il savait que ce dernier était le bon, était celui là qui l'aiderait dans son apprentissage.
Peut-être devrait-il l'ouvrir quand il serait seul ? Mais cette idée lui semblait trop simple, trop évidente pour qu'elle soit bonne. Il essayerait, mais il doutait du résultat...

Quelle merveilleuse journée! Formidable, absolument grandiose! Une journée comme on en rêve tant… C’est vrai quoi, après tout, qui n’a jamais voulu passer la majorité de sa nuit à faire trempette dans une eau glaciale et visqueuse ? Dormir une heure avant d’être réveillée par ses camarades de chambre trop bruyantes et manquer l’heure du petit déjeuner ? Se voir refuser l’entrée de la Salle sur Demande pour elle ne savait quelle raison –si elle mettait la main sur la, ou les, personnes qui s’y trouvaient, ils auraient la surprise de découvrir un philtre d’amour dans leur jus de citrouille associé à un cactus… - Jeter son dévolu, en désespoir de cause, sur une Mrs Pince peu coopérative et se faire poursuivre dans toute la bibliothèque après avoir voulu forcer en toute discrétion –en se ruant littéralement dessus- l’entrée de la réserve ? Puis de rencontrer une merveilleuse table, l’embrasser, avant d’aller se blottir dans les bras du frère d’Ultan, oui, Ultan Bower, celui-là même avec qui Mégane avait peut-être un ticket qui étofferait un peu plus son image, sous les yeux d’une piailleuse de Serdaigle ? Qui ne désirait pas ça plus que tout au monde ? Mhm ?

Personne ! Bien entendu ! Pour sûre que chaque sorcier s’étant contemplé dans le Miroir du Risèd s’était aperçu exactement dans la même situation que Mégane. De quoi se plaignait-elle ?

« Je suis fichuuuuuuuuue, fichue, fichue, fichue… »

Sans aucun doute. Elle était au comble du bonheur.

Le dénommé Ailin le semblait tout autant. Le visage toujours aussi sombre, il semblait blasé par la réaction de Mégane –réaction qui, sans doute, devenait trop fréquente autour de lui. Consciente d’avoir été, comme toujours, d’une parfaite maladresse, la jeune Serpentard ignora, en toute bonté d’âme, le malaise évident du jeune homme et enchaîna :

« Si jamais Ultan apprend ça… ohlala… ohlalalala… TOI ! Pas un mot de ce qui vient de se passer et ce qui risque de se passer encore à ton frère, compris ? Sinon je…je… Je n’sais pas encore, mais j’le ferai ! Crois-moi ! Non seulement ce projet est ultra-top-secret-de-la-mort-qui-tue, et donc si quelqu’un l’apprend je risque gros, énorme, gargantuesque… mais en plus j’aimerai garder ma réputation, tu vois ? Et elle a de fortes chances d’être redorée à grands coups d’affichage de moi main dans la main avec ton frangin, pigé ? Donc s’il apprend que tu m’as sauté dessus, et qu’en plus on conspire en tête à tête dans la bibliothèque, aux chiottes ma montée en grades ! Et puis tu me feras aussi le plaisir de mettre sous verrou tout ce que je viens de te dire hein ! J’veux bien reconnaître qu’on a un projet en commun, mais c’est pas une raison pour m’estropier de tous mes plans ! Un peu de respect pour ma vie privée, nom d’une Mandragore ventriloque ! »

Persuadée d’avoir fait preuve d’une délicatesse hors normes, Mégane enchaîna avec un haussement de sourcil interrogateur, observant le visage du jeune homme afin d’y déceler le moindre signe de compréhension. On n’était jamais trop prudent, la jeune Serpentard avait beau avoir été on ne peut plus clair, Ailin semblait néanmoins passablement ralenti. Et à ce propos, Mégane le plaignait. Enfin, presque. Pour la forme quoi. Etre mou de l’encéphale lorsque l’on se lance dans une telle aventure n’était pas spécialement conseillé… Elle se demandait d’ailleurs si elle faisait bien de partager son secret avec lui. Il n’avait pas l’air doué… et en plus, il l’exaspérait ! Il y avait quelque chose chez ce garçon qui avait le pouvoir inexpliqué de mettre Mégane en rogne. Elle, d’habitude si patiente, calme, neutre, à la limite du zombisisme, avait été contaminée par le virus redoutable de la rage. Bien entendu, l’albinos en était consciente, ce qui aggravait considérablement la situation, l’agaçait au plus haut point, poussant sa mauvaise humeur à 2 sur une échelle de 5. Ce qui était ma fois déjà considérablement respectable.

« Et puis en plus, tu m’énerves… »

Mégane soupira, et croisa les bras. Position qui ne dura guère longtemps puisqu’elle bondit littéralement en avant lorsqu’Ailin évoqua la virginité absolue des pages de l’ouvrage. D’une main fébrile, elle tourna la couverture du grimoire, sans se préoccuper des éventuelles protestations du garçon et pu contempler, avec horreur, que les pages étaient encore plus vierges que la maman de Jésus (à supposer qu’elle le fut, mais l’heure n’est pas choisie pour entreprendre un débat religieux).

Lentement, elle leva les yeux vers le Serdaigle, et sans doute pour la première fois depuis leur rencontre, et la dernière fois avant très, très longtemps, elle le regarda sans donner l’impression qu’elle n’allait pas tarder à l’étouffer avec du verre pilé. Elle l’observa, d’un air évoquant à la fois une angoisse sincère et une incompréhension totale. Son agressivité et sa mauvaise humeur disparurent aussi vite qu’un Poufsouffle sur la route d’une Mégounette en pétard. D’une voix calme et posée, elle ajouta :

« Ah… Ca, c’est un réel problème. Un problème sur lequel il va falloir se pencher sérieusement si on veut le résoudre… J’en crois pas mes yeux ! J’espère sincèrement que le mien n’est pas lui aussi tout blanc… Autant te dire que si un jour je parviens à surmonter l’épreuve que je dois traverser pour atteindre ce livre, et qu’au final je trouve des pages vierges… j’entre en mode berzerk. Faut trouver le truc. Et, on va le trouver, ce truc. On doit.»

Ah, c’était difficile à digérer, mais elle avait bien dit « on ». Ailin avait beau l’agacer, elle partageait néanmoins quelque chose d’important ave lui, un point commun pas comme les autres. Et malgré leurs différences évidentes, la jeune albinos ne pouvait nier qu’elle se sentait étrangement proche de lui, aussi saugrenu et désagréable cette sensation fut-elle. Mais, comme elle l’avait dit auparavant, et il n’était pas mauvais de se le rappeler, son objectif était bien trop important pour faire des caprices. Il était temps de se comporter en adulte.

Sa petite main caressa la page du livre.

« Lucius… » murmura-t-elle.

De l’autre main, elle serrait le médaillon gravé aux initiales du Mangemort…