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 Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyMar 29 Jan - 18:19:48

Pour la première fois depuis qu'il était élève à Poudlard, William n'avait pas envie de regagner son école après les vacances. Il était rentré chez lui pour Noël, sur la demande pressante de son père, et il y avait découvert une mauvaise nouvelle qui avait assombri toutes ses vacances... et cette mauvaise nouvelle continuait de le hanter.
Bien sûr, il s'y était attendu, surtout depuis une lettre de son père qu'il avait jugée inquiétante. Mais il n'avait pas imaginé que ce soit aussi grave...
Andrew Craig avait pris ses deux enfants à part, un matin où son épouse était absente, et leur avait révélé qu'elle était atteinte d'une grave maladie, et qu'elle risquait de ne pas survivre. Susan s'était mise à pleurer ; William était resté comme abasourdi et n'avait plus prononcé un mot de la journée.
La fin des vacances était arrivée trop vite à son goût. Il ne cessait de penser qu'il vivait peut-être ses derniers moments avec sa mère, et regagner Poudlard lui était vraiment pénible. Et si l'état de Mrs Craig s'aggravait en son absence, au point qu'il ne puisse même pas lui dire adieu ?
La veille de la rentrée, Will était tombé malade, et avait dû rester alité une semaine. Maladie fort opportune que cette grippe, pour lui qui ne voulait pas repartir... Il avait tout fait pour savourer ces moments avec sa mère, essayant de ne pas penser à l'issue fatale que son père lui avait laissé entrevoir.
Une fois remis, le jeune préfet avait réussi à différer son départ d'une journée, puis il avait dû se résoudre à partir, en se jurant de retourner chez lui dès que possible.
Le rouquin avait passé la journée seul, évitant ses amis, muré dans son inquiétude au sujet de sa mère. Il devait reconnaître qu'il n'avait même jamais pensé que sa mère pût mourir... entendre son père lui annoncer que cela risquait d'arriver lui avait vraiment donné un coup au moral.
Dès que la cloche avait annoncé la fin des cours, William s'était précipité dans le parc, cherchant à éviter toute compagnie. Avec le froid glacial qui régnait, personne ne devait se balader au bord du lac... l'endroit idéal pour ressasser les pensées qui l'obsédaient depuis qu'il était au courant.
Comment va-t-elle ? que fait-elle en ce moment ? pense-t-elle à moi ? papa a dit qu'elle risquait de mourir, mais est-ce que ça veut dire que c'est sûr et qu'il ne veut pas nous le dire ? et si elle meurt, est-ce que j'arriverai à surmonter ça ? ...
Les étoiles commençaient à luire dans le ciel dégagé. Will leva les yeux et interrogea la Grande Ourse d'une voix lasse
:

-Pourquoi elle ?


Dernière édition par William J. Craig le Sam 23 Fév - 22:00:57, édité 1 fois
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyMar 5 Fév - 21:10:16

Les cloches avaient sonné depuis longtemps à travers l'enceinte de Poudlard, annonçant la fin des cours, puis le diner. En janvier, il faisait rapidement nuit et froid, et peu d'élèves restaient encore dehors, mais pourtant Aïlin était là, tout seul, dans une attitude pour le moins étrange. Là, près du lac, il était étendu sous une ribambelle de feuilles qui couvraient les branches arquées d'un vieux saule pleureur.
Que faisait-il ici, étendu, les bras croisés derrière la nuque ? Il réfléchissait, tout simplement. Et lorsque l'heure du diner s'était annoncée, le jeune Bower s'était rendu compte qu'il n'avait pas faim, ni qu'il éprouvait l'envie de se retirer de sa paisible retraite à l'ombre de l'arbre. Ombre qui avait finit par le recouvrir entièrement, car la nuit avait bientôt étiré son rideau indigo parsemé de broderies d'or étincelantes.

Quelque chose avait changé, chez ce jeune homme, et ce depuis peu de temps. Quelque chose d'indiscernable physiquement, à moins d'avoir l'oeil attentif, et de discerner alors la part d'ombre au fond de ses iris de saphir. Ou alors fallait-il l'observer tous les jours, où à des instants clés de ses journées, afin de discerner l'expression qu'il lui arrivait parfois d'afficher, où... même cette façon de se déplacer, qui avait changé... Comme si ses mouvements avaient gagné en fluidité et en sûreté, et pourtant... Il en paraissait plus brisé qu'agrandit. Etrange paradoxe. Quelque chose clochait en lui. D'autant plus qu'une étrange affaire avait concerné sa famille il y avait quelques semaines auparavant. Il y avait joué un rôle clé, disait-on. C'était vrai, et d'ailleurs, il ne se cessait de se demander s'il le regrettait. Ca n'était pas un accident. Il l'avait fait, vraiment. Et il n'arrivait pas à savoir ce qu'il regrettait dans cette histoire...


*Je ne peux rien y changer en y repensant. Le passé est intouchable.*

Mais pourtant, il ne pouvait cesser de repenser à ce moment, à cette seconde où... Aïlin ferma les yeux tandis que son coeur accélèra brutalement dans sa poitrine. Il n'arrivait pas encore à se rendre compte de l'ampleur de son acte. Serait-il au moins compte que c'était lui, lui ?! qui avait fait une telle chose ?! Depuis ce jour, il se sentait comme dans un rêve éveillé. Il avait l'impression d'être dans un songe continuel, loin, bien loin de la réalité. Mais il ne se réveillait pas, jamais... Pourtant cela ne l'empêchait toujours pas de douter encore, peut-être prit d'un faible espoir de se sentir encore innocent, encore comme les autres si tant est qu'il avait un jour eut cette chance.

La nuit était donc tombée et cela commençait à faire un petit moment. Le couvre feu devait-être proche. A contrecoeur, Aïlin se releva et épousseta ses vêtements afin d'en retirer les quelques brins d'herbes humides restés accrochés à sa cape puis prit la direction du château quand, à travers les faibles chuchotements de la nuit, il perçut une voix.
« Pourquoi elle ? » S'était étrange, comme il entendait un écho de ses propres pensées dans cette voix qui venait de retentir. C'est peut-être cela qui le poussa à se retourner pour poser un regard sur la silhouette noire non loin de la rive qui scintillait à la lueur des étoiles.
Il hésita, puis s'approcha finalement, sans savoir si c'était sa propre solitude qui le poussait vers le garçon ou la question qu'il venait, sans le savoir, de réveiller en lui.


« Que fais-tu ici ? »

S'enquit-il d'une voix douce, bien que rauque, sans savoir à qui il s'adressait. C'est seulement lorsqu'il se pencha au dessus du jeune garçon assit qu'il se rendit compte de qui il s'agissait, et son coeur eut un sursaut de surprise au fond de sa cage thoracique.

*Encore lui...*

La dernière fois, s'ils ne s'étaient pas quitté sur une rixe, il ne s'était pas quitté sur une touche agréable non plus. William avait annoncé ne plus vouloir approcher Lynn, et Aïlin savait pertinemment qu'il avait joué un grand rôle dans cette histoire. Mais pourtant, tout cela lui semblait bien loin à présent et surtout... bien dérisoire.
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyMer 6 Fév - 13:12:49

Assis sur l'herbe glacée, le dos contre une pierre, le visage levé vers le ciel, William ne s'était pas rendu compte qu'il avait parlé à haute voix. Depuis quelques jours, il avait tendance à parler seul, et lorsqu'il lui arrivait de s'en apercevoir, une honte paralysante s'emparait de lui. Mais en général, il ne se rendait pas compte qu'il parlait, sauf si quelqu'un le lui faisait remarquer ; la preuve d'une grande fatigue.
Pour l'heure, il fixait les étoiles comme s'il avait pu y voir le visage de sa mère, et une étrange chaleur lui picota les yeux. Une larme. D'un geste rageur, avec une violence délibérée, William essuya cette larme importune, en se reprochant sa faiblesse, et le coup lui fit venir quelques étincelles dans l'oeil. Si quelqu'un avait des raisons de pleurer, c'était sa mère... mais elle restait parfaitement digne malgré tout, et lui se sentait honteux de ne pas avoir le même courage qu'elle.
Tout à ses pensées, le rouquin n'avait pas entendu que quelqu'un s'approchait de lui, et il sursauta légèrement en entendant une voix lui demander
:

« Que fais-tu ici ? »

Cette voix... William la connaissait bien, et il l'avait même détestée... mais à cet instant, il n'arrivait pas à éprouver pour Aïlin Bower autre chose que de l'indifférence, malgré ce qu'il lui avait fait. Cette indifférence n'était d'ailleurs pas réservée au jeune Serdaigle ; elle s'étendait à la presque totalité du genre humain, et seule la proche famille du préfet y échappait. Tout le reste de l'humanité pouvait bien crever, même Lynn, même Mathias, même Kael... tout le monde, mais pas sa mère. Cette pensée fit venir une nouvelle larme aux yeux du Gryffondor, une larme qui fut écrasée aussi vigoureusement que la première, et il se tourna vers le jeune Bower pour répliquer :

-Tu me surveilles ?

Pas d'agressivité, cependant, dans sa voix, mais simplement une grande tristesse, et un peu d'amertume. Il était venu ici parce qu'il espérait n'y rencontrer personne, et il fallait qu'il tombe sur l'une des personnes qu'il appréciait le moins... Enfin, peut-être qu'une bonne dispute lui ferait du bien, et une bagarre aussi, pourquoi pas. Le hic était que le seul fait de se retourner vers Aïlin avait paru à William un effort immense, alors il était difficile de s'imaginer debout à se battre- ou même à se quereller oralement. Autant laisser glisser... Bower se lasserait tout seul de la compagnie peu agréable du Gryffondor. William baissa les yeux vers ses mains et, d'une petite voix, sans s'adresser à Aïlin, il dit :

-Je regardais les étoiles...

Hem... pas très convaincant, avec ce tremblement dans la voix. Mais il n'allait tout de même pas raconter sa vie à ce type...
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyJeu 7 Fév - 21:21:50

Le jeune Gryffondor sursauta, mais avec la nuit tombée, Aïlin ne pouvait absolument pas discerner l'expression de son visage. Etait-elle révoltée, blessée, dédaigneuse ? Il ne pouvait le voir, mais le devina au ton de sa voix tandis qu'il lui répondait. L'image qu'il s'était faite malgré lui de William s'étiola rapidement. Autant ses mots lui auraient en tant normal tiré colère et surtout, dédain, mais l'intonation était si dénuée d'agressivité qu'Aïlin se contenta d'hausser machinalement les épaules, tout en répliquant banalement :

« Non. »

Lui non plus n'avait fait preuve d'aucune brusquerie, sûrement même William serait-il étonné de la désinvolture du jeune homme, mais voilà, ce dernier n'avait pas la moindre envie de fanfaronner. Son comportement passé lui semblait d'ailleurs si stupide, si puéril qu'il ne pouvait s'empêcher de se sentir répugné rien qu'à l'idée d'y repenser. C'était loin, c'était du passé. Il aurait dû laisser faire Lynn ainsi que Craig, ce petit flirt aurait cessé bien assez tôt sans le ternir encore un peu plus aux yeux de sa soeur. Mais le sujet même le fatiguait, aussi il n'en accorda plus une pensée supplémentaire.

« Je regardais les étoiles... »

La voix du jeune Lion tremblait et Aïlin ne put faire autrement que de le remarquer. S'il avait imaginé trouver ici quelqu'un de plus morne que lui dans les parages, William serait tombé en queue de liste. Quelle raison y avait-il à cela ? La réponse n'interessait pas plus que cela Aïlin, aussi, il n'insista pas.


« Moi aussi. »

En revanche, nul tremblement ne déformait sa voix. Elle paraissait très calme, au contraire. Une voix chaude et posée qui gardait un brin de légereté qui au lieu d'enlever à la maturité que laissaient deviner sa voix, lui ajoutait un sous-entendu habilement voilé. Libre à William de le saisir ou pas, de toute façon, le jeune Bower n'avait aucune envie de s'épancher à son sujet, tout comme Craig, très certainement.

Voilà. Qu'allait-il faire à présent ? La première idée qui lui vint à l'esprit fut d'emprunter sagement un demi-tour sur lui même et de laisser le Rouge et Or à ses réflexions, et Aïlin était tenté de mettre en oeuvre sa pensée, mais pourtant.... ses pieds restèrent encrés sur le sol, enfoncés dans l'herbe humide du parc. Une autre part de lui même se sentait bêtement retenue à côté du Gryffondor. Bête oui, un élan de compassion, peut-être, bien qu'il n'en avait pas l'impression. Non, il avait l'impression que cette part de sa conscience s'obstinait fermement à rester non pas dans l'improbable but d'apaiser William par sa présence - idée qui aurait d'ailleurs été bien stupide, compte tenu de leurs différends - mais plutôt pour lui. Le sentiment qui s'extirpait de ce désir en était des plus désagréables.

Un soupir s'extirpa de ses lèvres, et Aïlin consentit à écouter la partie la plus ferme de son esprit hésitant, et s'accroupit souplement à côté de William. Dire qu'il ne savait même pas pourquoi il lui imposait sa présence... Peut-être avait-il envie d'être près d'une personne qui semblait aussi mal que lui en cette soirée... Pour une fois, ça n'était pas un visage souriant qui se tournait vers lui, mais bien celui d'un jeune homme mal dans sa peau, et qui grimaçait de sa compagnie comme il aurait grimacé de n'importe qu'elle autre, de toute façon. Bien que, Aïlin savait avoir encore un peu moins d'estime aux yeux de Craig que n'importe qui d'autre, mais les raisons lui en semblait en cette soirée si dérisoire qu'il pensait William capable d'en croire autant.

Mais c'était tout de même ridicule. Qu'avaient-ils à se dire ? Sa simple présence devait sûrement exaspérer William, et pourtant il se permettait de s'installer près de lui comme s'il était le bienvenu à ses côtés. Ouis, mais. Face au silence, Aïlin venait de comprendre que c'était plus lui que le deuxième année qui avait besoin de compagnie, aussi étrange cela pouvait-il paraître. Lui, lui qui n'avait jamais réellement éprouvé ce genre de besoin, ou seulement rarement.
Il n'en prit pas la parole pour autant, et se contenta de laisser à William le choix quant à la façon sur laquelle tournerait leur nouvelle confrontation. En attendant, il observait la Grande Ourse au dessus d'eux, brillante et toujours visible sur la voûte céleste.


Dernière édition par le Ven 8 Fév - 10:31:06, édité 1 fois
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyJeu 7 Fév - 21:55:44

Aïlin Bower. Une présence que William fuyait comme la peste, presque la personne qu'il évitait le plus dans toute l'école. Etrange d'ailleurs comme le jeune Serdaigle se retrouvait fréquemment sur le chemin du rouquin... comme si le hasard prenait un malin plaisir à réduire à néant ses efforts pour ne plus le croiser... En temps normal, le Gryffondor aurait quitté les lieux ventre à terre, et peut-être même provoqué Aïlin. Mais les temps normaux lui semblaient si lointains... à la seule idée de prendre la fuite ou de se disputer encore une fois avec Bower, une terrible lassitude s'emparait de William et engourdissait chacun de ses membres. A quoi bon ? à quoi bon prêter attention à ce garçon, alors qu'il se trouvait confondu dans l'indifférence que l'humanité inspirait au rouquin ? Le fait qu'il s'agisse d'Aïlin Bower, le fossoyeur de sa relation avec Lynn, n'avait même plus d'importance. N'importe qui aurait pu se présenter, il aurait reçu exactement le même accueil.
William fut étonné d'entendre Bower lui répondre sans agressivité, d'une voix qui lui rappelait étrangement la sienne. Pas de tremblement chez le Serdaigle, mais le même ton lourd et las. Bower était-il donc aussi mal que lui ?
Lorsque le jeune homme s'accroupit près de lui, Will n'eut aucune réaction. Encore une preuve de sa grande fatigue. Jamais, en d'autres circonstances, il n'aurait accepté que ce type s'installe près de lui sans autorisation. Sa présence lui aurait profondément déplu, suffisamment pour le mettre en colère... mais à quoi bon se mettre en colère ? La seule preuve que William avait bien perçu la présence du Bower fut un léger soupir, rendu visible par la buée qui s'éleva de sa bouche. Presque aussitôt, une nouvelle larme coula de son oeil- en ce moment, elles venaient sans prévenir, à n'importe quel moment. A nouveau, le rouquin essuya sa joue sans tendresse, et il renifla doucement.
Tirant un mouchoir de sa poche, il le déplia soigneusement, lentement, tout en disant à mi-voix, comme se parlant à lui-même
:

- Si ça suffisait à changer le cours des choses... mais il n'y a rien à faire, rien... personne n'y peut rien...

Etait-il toujours conscient de la présence d'Aïlin à ses côtés ?... on peut en douter. Il ne se tournait pas vers le Serdaigle, mais regardait obstinément vers le ciel, d'un regard presque hostile. Son discours pouvait sembler décousu, et même un peu alarmant ; mais il était parfaitement cohérent, en phase avec les pensées qui traversaient à cet instant l'esprit de William. Bien sûr, pour quelqu'un comme Aïlin, qui ne savait pas ce qui se tramait dans la tête du rouquin, ces quelques mots devaient être une énigme.
Soudain, sans préavis, le rouquin sembla redescendre sur terre, et reprendre contact avec la réalité. Il se tourna vers Aïlin et, d'une voix plus ferme, affirma
:

-Tu peux t'asseoir, tu sais.

Bizarrement, la présence d'Aïlin non seulement ne lui pesait pas, mais elle lui faisait même plutôt plaisir. Il ne s'expliquait pas pourquoi, d'un seul coup, il cessait de détester et de fuir cette présence... Pris d'une idée étrange, il aspira une brusque bouffée d'air, laissant échapper au passage un faible bruit semblable à un gémissement, comme un sanglot avorté.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyVen 8 Fév - 11:31:17

Callisto et sa progéniture, le dragon et le petit lion, tous à jamais forcé à se cotoyer, comme semblaient l'être William et Aïlin. Alors qu'aucun des deux ne désiraient la présence de l'autre, leur chemin partaient s'éloignant pour finir par se rencontrer à nouveau. Et toujours dans les moments les moins attendus. La cabane hurlante, maintenant ici. Et si la dernière fois, la compagnie du jeune Craig ne lui avait aucunement été nécessaire, cette fois était différente, mais le simple fait de se l'avouer le déstabilisait. « Lui » avoir besoin de compagnie, de " sa " compagnie morne et aussi sombre que la sienne. Il ignorait même l'origine du malaise de William, mais pourtant, se sentir aussi mal que lui lui donnait l'impression d'avoir enterré la hache de guerre, d'être passé définitivement à autre chose. Une paix provisoire peut-être, bien que l'idée de se faire la guerre lui serait maintenant définitivement ridicule.
A ses côtés, le jeune garçon renifla, mais Aïlin ne tourna pas la tête vers lui pour observer s'il pleurait bien. Ce n'est pas que cette possibilité l'indifférait totalement, mais Aïlin était en premier lieu une personne éduquée, sachant faire la différence entre l'attention et l'indiscrétion. Et c'était bien une marque d'attention, que d'ignorer le reniflement du Rouge et Or.
C'est seulement lorsque William se mit à parler en dépliant un mouchoir qu'Aïlin tourna les yeux dans sa direction, sans bouger cependant de sa position initiale. Il discernait à peine le Gryffondor, ainsi, mais le voir totalement ne l'aurait de toute façon pas aidé à comprendre les paroles qu'il venait de prononcer. Tout ce qu'il avait saisit, c'était que lui aussi était confronté à une situation à laquelle il ne pouvait rien changer.


*Les grands esprits se rencontrent...*

Pensa-t-il avec ironie, après avoir respiré profondément l'air froid de la nuit, gonflant ses poumons de la brise hivernale, la même qui gonflait faiblement sa cape derrière lui. La nuit chantait à nouveau alors que les deux garçons s'étaient tût, une chanson paisible de cris d'animaux nocturnes qui, au lieu d'apaiser le Serdaigle, l'enfonçait dans son humeur un peu sombre. Il aurait peut-être du rentrer, pensa-t-il, mais cette pensée était comme une hypotèse lointaine qui avait à peine lieu d'être. Alors, quand William l'invita d'une voix plus assurée à s'assoir convenablement, Aïlin obéit sans un mot. Il était vrai qu'à cette heure, rester ainsi accroupit était pour le moins fatiguant, mais il ne s'était rendu compte de ce détail que maintenant qu'il était confortablement installé. Il serra sa cape contre lui et, enfin, tourna la tête vers William. Et alors qu'un instant auparavant la voix du Gryffondor semblait s'être raffermie, un petit bruit étrange s'extirpa de sa gorge, comme s'il retenait un sanglot, ou quelque chose de similaire. Le jeune Craig allait peut-être encore plus mal qu'il ne se l'était imaginé, pensa-t-il, et un léger soupir s'échappa de ses poumons en répandant un petit nuage de brume devant ses lèvres.

« Moi aussi, il y a des choses que je voudrais changer, mais je n'y peux plus rien maintenant. C'est trop tard. »

Ses propres paroles le surprirent. Depuis quand se mettait-il à dévoiler, à accepter devant quelqu'un, aussi malheureux était-il, que lui aussi allait mal ? Aïlin releva le col de sa cape, comme pour se cacher de sa propre gêne et détourna le regard.

« J'aurais voulu changer beaucoup de choses moi aussi... Mais je ne peux pas. »

Cette fois, il avait plus marmonné que parlé d'une voix claire et intelligible, ses lèvres n'ayant fait que bouger faiblement derrière le col dur de sa cape. Le froid s'insinua en lui, un froid qui n'avait rien à voir avec la froidure de l'hiver, mais bien occasioné par ces quelques mots, aussi murmurés étaient-ils. Il ne regardait plus William, mais ne regardait plus les étoiles non plus, se contentant de laisser en suspens entre eux la question qu'il aurait put poser, laissant ainsi le choix au jeune Craig de développer ou non les propos qu'il avait tenu un instant auparavant. Il lui laissait bien des choix, ce soir, mais Bower n'avait pas envie de mener la conversation, ni quoi que se soit.


Dernière édition par le Sam 9 Fév - 9:30:01, édité 1 fois
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyVen 8 Fév - 20:44:15

HJ : désolé pour ce post court et pas terrible... I love you

Etrange moment, où deux jeunes hommes que tout opposait semblaient communier dans la même détresse, avec la Grande Ourse pour seul témoin. Un vent froid s'était levé ; personne ne viendrait se geler dans le parc, personne hormis ces deux adolescents transis qui se confiaient silencieusement leurs désespoirs. Pas besoin de longs discours entre ces deux-là ; quelques mots échangés à mi-voix leur suffisaient à mesurer tout ce qu'ils avaient en commun, tout ce qu'ils n'avaient encore jamais vu. Aïlin eut la délicatesse de ne pas s'inquiéter pour William, de ne pas s'apitoyer sur son sort, de ne pas lui demander s'il pleurait... Le rouquin n'aurait pas supporté une telle sollicitude et il éprouva une vague reconnaissance envers le Serdaigle.
Lorsqu'Aïlin parla de sa propre impuissance face au cours des événements, Will tourna légèrement la tête vers lui, surpris de l'entendre parler ainsi. Jamais, auparavant, Aïlin ne lui avait confié ce genre de chose- et d'ailleurs, pourquoi l'aurait-il fait ? Ils n'étaient pas amis, loin de là, et le brun n'avait aucune raison de se confier à William. Avec ces quelques mots, c'était toute l'image qu'il s'était faite du Serdaigle qui volait en éclats... Will avait imaginé un Aïlin dur, inflexible, sans doutes, pas un garçon fragile et aussi perplexe que lui devant une vie qui le dépassait. Et d'un certain côté, il était rassurant de voir enfin le jeune Bower sous cet angle.... Le rouquin s'était inconsciemment comparé à lui après leur altercation auprès de Lynn, et il était assez soulagé de découvrir enfin une faille chez Bower, même si c'était trop tard.
William ne savait pas quoi répondre à Aïlin- et de toute façon, leur conversation se passait de mots. Dire quelque chose aurait été malhabile, peut-être même indélicat ; et Aïlin avait fait preuve de trop de tact pour ne pas lui rendre la pareille.
Un peu réconforté par la présence de Bower (si étrange que cela puisse paraître), William avait cessé d'avoir envie de pleurer ; partager quelque chose avec quelqu'un lui faisait somme toute du bien, même s'il lui était difficile de l'admettre.
Soucieux de montrer à Aïlin qu'il comprenait et qu'il éprouvait même de la sympathie pour lui, Will leva doucement la main et la posa sur l'épaule du Serdaigle.
Sans le vouloir, il exerça une pression un peu trop insistante sur l'épaule du garçon, à la base du cou, un geste qui le gêna dès qu'il en eut pris conscience. Retirant précipitamment sa main, il marmonna un
"Excuse-moi" à peine audible.
Craignant d'avoir commis un impair, et d'avoir brisé quelque chose dans cet instant si étrange, le Gryffondor baissa les yeux, fixant ses mains qu'il tordait nerveusement. La pensée de Lynn l'effleura un instant, mais très vite, elle disparut, chassée par d'autres images, moins belles et moins agréables. De nouveau, un soupir s'exhala des lèvres de William- pas un soupir de tristesse ou de lassitude, mais la marque du léger malaise qu'il éprouvait depuis qu'il avait touché l'épaule d'Aïlin.
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptySam 9 Fév - 19:59:03

Il l'avait dit. Pour la première fois depuis des mois, il avait sortit une phrase, une simple phrase qui lui brûlait les lèvres. Les horreurs dans sa vie s'accumulaient, l'écrasaient, l'erreintaient et pourtant il n'en avait jamais rien dit à personne, décidé à porter seul le poid de son malheur, persuadé de les mériter. Il n'estimait pas pour autant que vivre ce qu'il avait vécu ces derniers mois le rendait plus fort, bien au contraire, il avait l'impression de perdre peu à peu des parts de lui-même, de s'éparpiller, se briser, devenir autre... Mais il s'était tut jusqu'à présent. Le dire, s'avouer oralement qu'il se sentait impuissant était gênant et apaisant à la fois, comme si parler pouvait alléger un mal-être devenu constant, au moins en partie.
Le coeur serré, le jeune homme retint un nouveau soupir au fond de sa gorge et releva des yeux un peu plus grands en direction du ciel indigo. Il détestait cette impression d'être faible, sans ressources devant ce qu'il avait fait, ce qu'on lui avait fait. Etait-il devenu, comme « il » l'avait été, un monstre ?

« Un vrai Bower »

Cette pensée le secoua d'un frisson, juste avant qu'il ne sente une main se poser à la base de son cou. William, il en avait presque oublié sa présence, à se laisser aller dans ses souvenirs. Le Serdaigle se raidit, un instant sur la défensive alors qu'il sentait la pression des doigts du Rouge et Or contre le creux de son épaule. Il fallait dire qu'il n'avait pas été habitué à ce genre d'accolade, autant dire qu'il n'avait même jamais été touché par un autre garçon, hormis pour subir les violences de ses frères et de son père. Mais sa garde à l'encontre de William avait baissé, et, sa lassitude aidant encore un peu plus, il n'eut aucun mouvement de recul, ni de défense à l'encontre de Craig.
C'était sûrement cela, cette camaraderie à laquelle Aïlin n'avait jamais goûté, et ça n'était pas si désagréable. Par ce geste, il avait comprit ce que les mots, en cet soirée, ne pouvaient dire. Pourtant, à peine s'était-il accomodé de cette pensée que le Gryffondor retira sa main aussi rapidement que s'il s'était brûlé. Aïlin tourna machinalement la tête vers lui, les sourcils froncés par l'interrogation tandis que William s'excusait.
Pourquoi s'excusait-il ? Avait-il perçu sa gêne première, cela se voyait-il si clairement sur son visage ? Non, ça n'était pas possible, il faisait nuit et c'était à peine si lui arrivait à discerner clairement les traits de Craig. La pensée plus probable qui lui vint le poussa à, après un instant d'hésitation, poser une main rassurante sur l'épaule de William, à son tour. Il ne pressa pas son épaule, se contentant de faire sa main aussi légère qu'une plume, avant de murmurer.


« Je sais que tu as pu en douter, mais je ne vais pas te mordre, surtout pas ce soir. »

Un petit sourire apparut aux bords de ses lèvres, un sourire difficile à hisser, mais qui était malgré tout sincère. Non, il n'avait aucune envie de s'en prendre à William, ce soir. Car c'est ce que pensait Aïlin à propos de la réaction du jeune homme, persuadé que William devait encore se méfier de lui.

« Ne t'excuses pas. »

Et il pressa légèrement son épaule, avant de laisser retomber sa main sur le pan de sa cape qui recouvrait le sol humide.

Hj : Fallait pas me faire confiance >.< En fait la fin est nulle parce que j'ai pas eu le temps de terminer mon post ce matin et que ce soir je suis fatigué ^^' Mais je te fais confiance pour rattraper le coup, na.
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptySam 9 Fév - 21:54:38

Jamais, auparavant, William n'avait ainsi éprouvé une telle gêne après avoir touché un autre garçon. Il avait souvent donné à des camarades une tape sur l'épaule ou une accolade, mais cela ne lui avait jamais posé de problème- peut-être parce qu'il avait toujours agi ainsi avec des amis, ou du moins avec des connaissances qu'il appréciait. Avec Bower, on ne pouvait pas dire qu'ils s'apprécient, encore moins qu'ils soient des amis ; la dernière fois que William avait touché le Serdaigle, c'était avec ses poings, en espérant lui faire le plus de mal possible... autant dire qu'il était déconcertant de se retrouver assis près de lui, à se comporter comme avec un ami.
Mais la nature de ses relations avec Bower était-elle la seule cause de sa gêne ? William devait reconnaître, en toute honnêteté, que ce n'était pas tout. Sa ressemblance troublante avec sa soeur était probablement en cause ; même dans l'obscurité, en regardant Aïlin, William revoyait les traits du visage de Lynn, le nez, le cou... Les Bower se ressemblaient énormément, et cela n'aidait pas, quand on avait été amoureux de la soeur, à rester neutre face au frère. Surtout lorsque le frère en question vous tombait dessus en plein désespoir, et qu'il portait la même tristesse... Une telle communion effaçait bien des choses, y compris les coups de poing encore récents.
Il ne mordait pas, disait-il. William lui adressa un sourire un peu triste, pour lui montrer qu'il n'en avait pas douté, mais il se raidit légèrement lorsqu'à son tour, Aïlin lui toucha l'épaule. Non que le contact fût désagréable ; Bower avait rendu sa main aussi légère que possible, et cette petite tape ressemblait plus à une caresse.
Une étrange chaleur monta soudain aux joues de William, qui comprit que la ressemblance avec Lynn n'était pas le seul problème. En réalité, il l'avait compris bien avant, mais jusque-là, il avait refusé de l'admettre... Mais il ne pouvait plus se cacher la vérité ; rougir ainsi pour une simple tape sur l'épaule n'était pas normal.
Essayant de rester aussi naturel que possible, William suivit des yeux la main d'Aïlin qui venait de retomber sur sa cape, et il murmura
:

-Ce n'est pas ça... c'est... je ne sais pas comment t'expliquer.

Comment expliquer que depuis quelque temps, il se rendait compte que ses pensées se tournaient très souvent vers des garçons, et que cela le déconcertait ? comment expliquer le sentiment qu'il éprouvait- un sentiment que lui-même ne savait analyser : gêne, peur, étonnement... ou autre chose encore, une frustration de ne pas savoir, de ne pas comprendre...
Tandis que William essayait en vain de donner un nom à cette étrange impression, l'image de sa mère lui revint à l'esprit, et une immense sentiment de culpabilité s'ajouta à tout le reste. Chaque instant où il ne pensait pas à elle était perdu- et si elle mourait à cet instant précis, alors que je pensais à des futilités ? Le rouquin essayait obstinément de garder ses pensées fixées sur elle, presque superstitieux, comme si le fait de ne pas la quitter en pensée était une garantie.
Soudain, comme s'il avait perdu les pédales, William se mit à pleurer- pas à sangloter bruyamment ; des larmes coulaient, mais silencieusement, comme s'il ne parvenait simplement pas à les maîtriser. Il fallait dire quelque chose, ou Aïlin se méprendrait... D'une voix à nouveau hachée, le préfet essaya d'expliquer
:

-Excuse-moi... je ne sais plus où j'en suis... je ne sais plus quoi faire... j'aimerais tant... j'aimerais que tout s'arrête... Excuse-moi, je t'ennuie avec mes histoires...

Et il s'excusait encore et toujours, alors qu'Aïlin avait dit que ce n'était pas nécessaire.... Le rouquin se moucha, et il frissonna légèrement tandis que les larmes continuaient à couler. Il n'arrivait pas à dire plus clairement ce qu'il éprouvait, mais dire ces quelques mots si vagues était déjà un soulagement. Un instant, il eut envie de rechercher le contact avec le Serdaigle, mais une étrange appréhension le retint, et il se contenta de serrer nerveusement les poings.
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyDim 10 Fév - 13:10:10

La main qu'Aïlin avait un instant auparavant posé sur l'épaule de William était retombée, mais on ne pouvait pas en dire autant de la gêne du garçon, palpable. Persuadé d'avoir saisit l'origine de sa gêne, il vit sa sûreté première s'effondrer lorsque le jeune Craig reprit la parole. Qu'est-ce qui lui avait échappé, alors ? Il le savait, il n'était pas des plus doués quand il s'agissait de faire face à la nature véritable des autres... A leurs émotions. Non pas qu'il ne les comprenait pas, mais lui avait toujours été si empressé à se cacher derrière son masque de sourires et de chaleur, un masque à présent brisé, qu'il se retrouvait démuni lorsque sa vraie nature ressurgissait et trouvait écho en une autre personne. Il s'était établit un lien entre les deux jeunes gens, un lien tissé par leur peine respective et leur désarrois, et si Bower s'en trouvait un peu plus entier, il ne pouvait s'empêcher de se sentir comme en danger, mal assuré. Lui qui n'avait jamais connu la camaraderie, l'amitié. Rien de tout cela ne lui était familier, malgré ses deux frères. Malgré sa soeur, car il devait constamment se garder de dévoiler publiquement son affection pour elle.

Alors, qu'est-ce que William ne savait pas expliquer ? Si quelqu'un d'autre aurait peut-être put s'en douter, Aïlin se trouvait hésitant, un visage intrigué tourné en direction du jeune Lion, un visage qui passa de l'incompréhension à l'étonnement lorsqu'il vit les larmes couler sur les joues de William alors que celles-ci se haussaient d'un sourire la seconde d'avant.
Prit d'un sentiment de compassion, Aïlin eut un léger mouvement, comme s'il voulait poser à nouveau la main sur l'épaule de William, mais il se retint, se contentant finalement de l'observer d'un air soucieux. Voir William dans cet état lui avait fait oublier sa propre détresse, pour le moment, bien qu'il ne trouva pourtant rien à dire pour autant. Muré dans son silence, il attendit que le préfet se reprenne tout en se peignant un air patient sur le visage afin de cacher sa propre gêne.

« Excuse-moi... je ne sais plus où j'en suis... je ne sais plus quoi faire... j'aimerais tant... j'aimerais que tout s'arrête... Excuse-moi, je t'ennuie avec mes histoires... »
Les paroles du garçon rapellèrent Aïlin vers ses souvenirs, à son malheur qu'il venait d'oublier et le jeune homme détourna le regard, au moment même où William, lui, plongeait la tête dans le carré de tissu qu'il tenait dans ses mains.


« Je serais parti depuis longtemps si tu m'ennuyais, William. »

Répliqua-t-il sagement, d'une voix grave. Il était sincère, ces deux là avaient assez à se reprocher l'un l'autre pour passer leur chemin devant leur tristesse respective. Mais ce soir Aïlin trouvait dans les paroles du Gryffondor écho à ses pensées. Aussi cruel cela pouvait-il paraître, il s'en sentait réconforté, en quelque sorte. Ce que William lui disait, ce qu'il s'avouait, c'était comme si c'était le Serdaigle qui l'avouait... et il n'avait ainsi pas à le dire lui-même. C'était rassurant, de ne pas se trouver être le seul à souffrir.

« Parles autant que tu veux, tu n'as pas à craindre que quoi que se soit que tu puisse dire ne sorte d'entre nous. »

La gorge nouée, Aïlin tourna un regard pénétrant en direction de William, avant de laisser échapper avec une sincérité troublante, les simples mots, si lourd de sens, si lourds de vérités...

« Je sais ce que c'est que souffrir. »

Aucune autre phrase n'aurait été plus sincère dans la bouche du Serdaigle, et à cette pensée, un drôle de sourire las releva de façon fugace un coin de sa bouche. Oui, il pouvait parfaitement comprendre les mots du jeune homme, quelque soit l'origine de son mal, Aïlin se sentait familier de ce dernier.
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyDim 10 Fév - 18:15:45

Parler... oui, c'était peut-être la solution ; dire enfin tout ce qu'il éprouvait depuis qu'il avait appris la maladie de sa mère, dire sa peur, essayer de démêler le reste... William n'avait rien dit, à personne ; ni à son père, ni à sa soeur, ni à ses amis. Ces derniers, d'ailleurs, ne savaient pas pourquoi il n'avait regagné le collège qu'une semaine après la rentrée ; il avait fui toute compagnie depuis son retour, et n'avait fourni aux questions de ses amis que des réponses très vagues.
Pourquoi ce silence ? Tant qu'il avait été à Brighton, il n'avait pas voulu inquiéter ses parents, ou faire de peine à sa mère. La situation devait être assez difficile pour elle sans voir en plus son fils complètement déprimé, en proie à l'angoisse. Et à Poudlard, il avait estimé que personne ne pouvait comprendre, ce qui l'avait conforté dans sa quête de solitude.
Mais voilà qu'un jeune Serdaigle venait lui suggérer de se confier, en promettant que tout cela resterait entre eux. L'idée de raconter ses états d'âmes à quelqu'un était déjà saugrenue ; mais les raconter à Aïlin Bower, à qui tout l'opposait, était tout simplement inenvisageable. Qui sait ce qu'un adversaire pourrait faire de confidences arrachées dans un moment de faiblesse ? La raison, le bon sens, l'honneur même interdisaient à William de parler.
Mais la voix grave d'Aïlin avait quelque chose de réconfortant aux oreilles du Gryffondor, qui ne put s'empêcher de sourire faiblement lorsque le brun assura qu'il ne l'ennuyait pas. Une gentillesse inattendue chez Bower, une gentillesse aussi inédite et déconcertante que l'étaient cette situation et la soudaine entente qui liait les deux garçons. Une telle voix ne pouvait pas mentir- et d'ailleurs, Bower était-il toujours un adversaire ? Will avait tourné la page sur son histoire avec Lynn ; ou du moins essayait-il de le croire. Dans ces conditions, Aïlin redevenait un élève comme les autres, absolument pas un obstacle à contourner pour accéder à Lynn... un élève à qui l'on pouvait parler sans arrière-pensée...

"Je sais ce que c'est que de souffrir". A ces mots, si lourds de sens, William se tourna vers Aïlin, l'estomac soudain noué. Ces paroles amères étaient comme une confirmation de ce qu'il avait deviné jusque-là ; le jeune Bower allait mal lui aussi, mais il savait suffisamment se contrôler pour ne pas pleurer, lui. Will, quant à lui, avait le sentiment de perdre tout contrôle sur lui-même ; les larmes continuaient à couler, malgré ses efforts pour les faire cesser, et il admira intérieurement le self-contrôle d'Aïlin. Et voilà, il se comparait encore à lui... mais il n'avait plus aucune raison de le faire... Bower n'était ni un rival, ni un modèle... à moins que...
D'un brusque mouvement de tête, Will essaya de chasser cette pensée dérangeante comme il aurait essayé de faire partir une mouche ; il ne voulait simplement pas envisager que ce fût possible. Il avait beaucoup pensé à Aïlin, certes, mais c'était seulement parce qu'ils avaient eu une altercation. Rien d'autre.
Une larme tomba sur la main de William, qui fut saisi d'un frisson. Le doute venait se mêler à la peur et à la tristesse, laissant le jeune garçon complètement désemparé.
Parler... Aïlin avait raison, c'était la solution, ou tous ces sentiments allaient exploser. D'une voix rauque, Will expliqua :


-C'est ma mère... Elle est très malade, elle va mourir...

Ces quelques mots eurent pour effet de faire redoubler ses larmes. Sa mère allait mourir... la seule idée était terrifiante, presque impossible à envisager. Et pourtant... quand Andrew Craig avait dit qu'elle risquait de ne pas survivre, il n'y avait pas à s'y tromper ; il voulait dire que c'était presque la fin, William l'avait bien compris.
Il évitait le regard d'Aïlin, très mal à l'aise de raconter sa vie à un presque inconnu, à un presque ennemi. En y réfléchissant, il songea que Lynn ne lui avait jamais parlé de sa famille. Qui était leur mère ? quelle était la relation de Bower avec sa mère ? Pourrait-il comprendre le désarroi de Will à l'idée de perdre la sienne ?
Abandonnant tout faux-semblant, le rouquin eut un sanglot- un vrai, cette fois- et il avoua à voix basse :


-J'ai peur, Aïlin...

Et voilà ; le grand mot était lâché. Ce mot que William n'avait plus prononcé depuis des jours, cette peur qu'il avait essayé de ne pas voir venait de prendre le dessus. Il enfouit sa tête dans ses mains pour essayer de se calmer, de cesser de pleurer, mais ce n'était pas si facile. Face à cet accès de désespoir, le calme de Bower avait quelque chose de déroutant, et d'humiliant à la fois ; Will se sentait coupable de ne pas savoir se contrôler comme le Serdaigle, et il ne pouvait s'empêcher de songer qu'il était ridicule.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyDim 10 Fév - 21:06:30

Devant les larmes de Craig, Aïlin restait figé, incapable de faire plus que ce qu'il venait de faire. Avouer qu'il savait, ce que cela faisait d'avoir mal... Cette simple déclaration était pourtant un énorme pas pour le jeune Bower, qui jamais à personne, pas même à sa soeur, il avait dit souffrir. Une fois devant elle, il avait laissé ses nerfs s'échapper de tout contrôle, mais jamais il ne lui avait dit, ni ne lui dira clairement, à quel point sa vie tournait au cauchemar.
Il y avait eu un déclic, pour l'un comme pour l'autre. Légèrement voûté, les yeux du Serdaigle se baissèrent tandis que son sourire amère s'estompait. La voix du Rouge et Or lui fit relever la tête, ses propos le poussèrent à reposer son regard sur lui. La mort, c'était la mort qui le mettait dans un tel état. Son ventre se cripsa douloureusement tandis qu'il avait un léger mouvement de recul. La voix de Torin revint à l'avant de ses pensées, l'espace d'une phrase...
« Il faut également que tu saches Ailin. Quelques heures après la naissance de Léan, ta mère est morte. »
Un froid intense l'envahit. Jamais il n'avait rien ressentit après sa mort, hormis la confirmation d'un vide depuis longtemps ressentit. Et de la rancoeur. Oui, une rancoeur indéfinissable, contre celle qu'il avait bien peu de fois appelé « mère ». Quand d'ailleurs s'était-il adressé ainsi à elle ?
« Fais quelque chose ! Fais quelque chose ! Maman je t'en prie ! »
Aïlin avala difficilement sa salive. Jamais plus, après ce jour, il ne l'avait appelé « Maman ». Jamais elle n'avait fait quoi que se soit pour mériter ce nom aux yeux d'Aïlin et jamais sa présence ne lui avait manqué, si tant est qu'elle avait eu une quelconque sorte de présence, au Manoir...

Le jeune homme glissa une main le long de son visage aux traits fins, si semblables à ceux de feue Bronach Bower. Si semblables à Torin... L'un avait cependant hérité de la cruauté de leur père tandis que l'autre de la faiblesse de leur mère.
« J'ai peur, Aïlin... »
Le sanglot de William le tira de sa propre dégringolade. Il était avachit sur lui-même, les larmes coulant d'elles-même, brillantes petites perles éclairées par la faible lueur de la lune, suitant des yeux du garçon. Triste spectacle que celui d'un fils pleurant sa mère, si pitoyable et pourtant, Aïlin eut un soupçon d'envie devant le flot intarrissable de larmes de Craig.
Il devait l'aimer, lui, sa mère... Ce ne fut pourtant pas la jalousie qui eut le dernier mot sur Aïlin, mais un élan de compassion qui le poussa à un geste incongru. Un geste qu'il ne réservait en général qu'à sa soeur. Un geste que jamais il n'aurait pensé avoir pour un autre garçon, mais qu'importait sa « fierté » d'homme ou autre idée préconcue en cet instant. Même si jusqu'alors, il n'avait jamais porté William dans son coeur, le voir ainsi souffrir lui attira de l'estime. Non pas qu'il en était heureux, c'était une idée ridicule, mais il découvrait un jeune homme plus profond qu'il ne l'aurait crut, qui n'était pas que buté et emporté, qui pouvait aussi avoir ses craintes et ses souffrances. Il était bien loin de l'image qu'il s'était faite de lui depuis qu'il l'avait vu embrasser Lynn...
Et il avait refermé ses doigts contre son bras, pour l'attirer contre lui. Ses bras se refermèrent autour des épaules du Rouge et Or tandis que le regard d'Aïlin s'élevait en direction des étoiles, ses propres yeux étant désagréablement piquants pour quelqu'un qui ne pleurait pas.

Pourquoi faisait-il ce geste ? Parce qu'il savait que ce qu'il dirait serait inutile et qu'il n'avait pas envie de contempler Craig tandis qu'il se laissait dévorer par son chagrin. Dire que lui aussi avait perdu sa mère était ridicule. Leur famille, Aïlin en était certain, était bien trop différentes pour qu'il puisse insinuer comprendre la douleur de William et la peur de perdre un être cher. La seule peur qui pourrait s'en rapprocher était sûrement celle de perdre Lynn, mais encore était-elle peut-être différente. Aïlin l'ignorait tout bonnement.


« Courage. »

D'autres dans son cas auraient dit être désolés, mais Aïlin savait Ô combien il était inutile de tenir de tels propos dans une telle situation. C'était dérisoire, superficiel, et bien qu'Aïlin n'était pas une personne foncièrement honnête, il n'en était pas non plus faux.
Seul ce mot avait pourtant put sortir d'entre ses lèvres. Courage, avait-il murmuré tout en fronçant légèrement les sourcils, comme si le simple fait d'invoquer la qualité majeure pour lequel le blason même du jeune Craig était réputé allait lui insuffler l'énergie nécessaire pour se redresser.
Tenant Craig dans ses bras, Aïlin se sentait étrangement plus calme et sûr de lui qu'un instant auparavant, comme si en tenant William, c'était son propre désarroi qu'il tenait et maîtrisait.
Oui, du courage, c'était ce dont aurait besoin William...


« Soit heureux de tes larmes... Ca prouve l'amour que tu lui porte... »

Les mots avaient à peine effleurés ses lèvres, mais avaient malgré tout retentit et bien que ce fut faiblement, Aïlin en fut choqué. Raide, il regretta aussitôt d'avoir laissé échapper une telle insinuation. Il en avait même, sous la surprise, bloqué une inspiration au fond de ses poumons, qu'il finit par relacher plus par nécessité que par envie, dans un long souffle désabusé. Ca n'était pas le moment de parler de lui, même à demi mots. Il ne l'avais jamais fait, pourquoi le ferait-il maintenant ?
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyLun 11 Fév - 20:21:01

Et voilà ; il l'avait dit. Ma mère va mourir... la terrible phrase, celle qu'il s'interdisait même de penser, par superstition, pour ne pas porter malheur... Il l'avait lâchée, pas en face d'un ami, pas en face de son père ou de sa soeur, mais en face d'un garçon presque inconnu et, plus grave encore, d'un type qu'il considérait, quelques minutes auparavant encore, comme un ennemi en puissance. William ne savait pas quoi penser de cet aveu : ne venait-il pas de faire preuve de faiblesse en parlant ainsi ? avait-il eu raison de se confier ? Il se sentait un peu moins seul à présent, un peu moins démuni maintenant que quelqu'un savait. Ce quelqu'un ne pouvait pas faire grand-chose, sinon apporter une présence au rouquin, mais c'était déjà beaucoup.
Aïlin eut un geste presque fraternel, une marque d'affection très inattendue ; sans un mot, il serra William contre lui, et le rouquin sentit ses larmes qui redoublaient tandis que le Serdaigle lui recommandait d'être courageux.
Courage... le mot sonnait désagréablement aux oreilles du Gryffondor, pourtant habitué à l'entendre. Sa maison était renommée pour la bravoure, mais comment pouvait-il être courageux en de telles circonstances ? Il se sentait si désemparé, si impuissant, alors que tout semblait s'effondrer autour de lui... Il avait le sentiment que quelque chose se terminait sous ses yeux, et ne rien pouvoir y faire le rendait enragé.
N'importe qui, à sa place, aurait été anéanti, songeait-il, blotti contre Aïlin, tandis qu'il essayait de retenir ses larmes. Il faisait ce qu'il pouvait pour faire bonne figure, mais savoir que la fin était inéluctable l'angoissait.
Si seulement il avait pu rester chez lui, profiter de ces derniers moments avec elle... Mais ses parents avaient insisté pour qu'il reparte au collège, normalement, essayant sans doute de ne pas dramatiser la situation... William savait qu'ils avaient voulu son bien, mais il ne pouvait s'empêcher de leur en vouloir. Et si ce jour de janvier avait été le dernier passé en compagnie de sa mère ? Si les hiboux du prochain petit déjeuner apportaient la nouvelle qu'il redoutait tant ? A cette pensée, il serra nerveusement la cape d'Aïlin. Désormais, son estomac se nouait à chaque fois que les hiboux postaux entraient dans la Grande Salle...
Le Serdaigle lui dit quelque chose qu'il ne comprit pas. Sois heureux de tes larmes... drôle d'idée... Will s'éloigna de Bower et lui jeta, à travers ses larmes, un regard d'incompréhension. Être heureux... Le rouquin n'était même pas choqué par ce conseil ; simplement, il ne le comprenait pas, et se demandait même s'il lui était réellement destiné.
Il se détacha complètement du brun et, son visage dans ses mains, se mit à raconter d'une voix cassée
:

-Aux vacances de Noël, mon père m'a dit qu'elle était très malade, et qu'elle risquait de mourir... Mais elle va mourir, je le sais, elle est de plus en plus faible et... mon père n'a pas voulu nous faire peur, il a essayé de ne pas tout nous dire... mais ça se voit... Je ne voulais pas revenir ici, mais ils ont insisté... et maintenant j'ai peur, peur de ne plus la revoir, j'ai peur dès que je reçois une lettre, j'ai peur de ce qui va arriver...

Il leva vers le Serdaigle un regard terrifié, et répéta un peu plus fort:

-J'ai peur de ce qui va arriver....

Son coeur cognait frénétiquement dans sa poitrine, signe que la peur prenait possession de lui, de plus en plus... Il lui arrivait désormais de se réveiller en pleine nuit, couvert de sueur, et il se demandait s'il pourrait jamais revivre normalement, sans cette angoisse.
Les larmes commençaient à se tarir, et William s'essuya le visage avec un pan de sa cape. Il se sentait soulagé d'avoir pleuré, en même temps qu'un peu honteux de craquer ainsi devant Bower. Dans une tentative désespérée pour se montrer plus fort qu'il n'était, il essaya de sourire :


-Si on m'avait dit que c'est à toi que j'en parlerais....
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyMer 13 Fév - 22:52:03

Sois heureux. Aïlin aurait aimé rattraper ses mots avant qu'il ne parviennent aux oreilles du garçon qu'il tenait dans ses bras, mais il n'avait désormais plus aucune prise sur ces derniers. Quel conseil venait-il de donner, sans le vouloir...! Pourtant, il le pensait, lui aurait aimé avoir déjà eu aussi peur pour sa mère... avoir eu une mère, une vraie. La seule présence féminine avec laquelle il avait été en contact presque constamment avant ses douze ans était sa soeur, et encore, à présent il ne pouvait même plus la voir sans que ce ne soit dans le secret le plus absolu...
Mais ses mots semblaient avoir fait réagir William, car sans qu'Aïlin ne s'en rende vraiment compte, il s'était légèrement détaché de lui. C'est seulement lorsqu'il sentit ses bras retomber contre ses flancs qu'il baissa les yeux dans ceux encore baignés de larmes du jeune Gryffondor. Il semblait sortir d'une rêverie, mais les mots de William le rattachèrent à la réalité.
Il avait peur. Peur de ne pouvoir revoir sa mère. Lui avait peur d'être devenu un monstre, incapable de sentiments, incapable de regretter ses parents. Mais capable du pire. Et pourtant, il n'arrivait pas à regretter ce moment où...

« Si on m'avait dit que c'est à toi que j'en parlerais.... »

Une nouvelle fois, Aïlin sortit de ses pensées. Il aurait put ajouter un trait d'esprit, quelque chose, mais alors qu'il cherchait, pas même un sourire n'arrivait à naître sur son visage. Non, au regard qu'il jetait à William, il semblait avoir le visage soudainement taillé dans la glace.


« Et si on t'avais dit que j'étais capable de comprendre...? »

La peur. Même s'il n'avait jamais craint pour sa mère, il avait connu cette émotion à toutes les sauces. Peur pour Lynn, peur pour ses secrets, peur de son père, peur de Torin... Peur, à croire qu'il n'y avait que ça d'intense, chez les Bower.

Le silence se réinstalla entre les deux jeunes gens. Aïlin ne parvenait plus à parler, il se sentait glisser irrémédiablement sur la pente de ses souvenirs, de ses craintes et remords. Il aurait tant aimé être capable de se laisser aller, comme William, mais il ne le pouvait plus. Les larmes qu'il aurait aimé pouvoir verser restaient coincées au fond de sa gorge, et au lieu de lui donner une apparence plus faible, il en semblait au contraire bien plus froid, comme en proie à une colère qui n'attendait que d'exploser. Et à sa façon, il finit par craquer à son tour.


« Ma mère est morte l'été dernier, en mettant au monde une petite fille. Je n'arrive pas à la regretter, moi. On est pas une gentille famille unie, chez nous. Quant à mon père... Et bien il n'y a qu'à lire la gazette du sorcier des dernières semaines de Décembre... »

Le ton avec lequel il avait parlé avait de quoi choquer. On aurait crut qu'il non pas qu'il se libérait d'un venin, mais qu'il en crachait, au contraire. Le coin de sa lèvre trembla et Aïlin finit par se relever brutalement, les poings serrés.

« Tu te souviens, quand tu m'as dit que j'étais un monstre, ou un fou, peu importe. Je pense que jamais quiconque n'a aussi bien jugé ma personne. J'ai essayé d'être quelqu'un de bien, et je me suis affreusement trompé sur toute la ligne. Pire, au lieu de réparer les dégats que j'ai causé, je ne fais qu'empirer les choses. »

L'espace d'un instant, on aurait pu lui croire un mouvement pour partir, mais s'il le voulait, il se ravisa. Un soupir s'extirpa de ses lèvres, douloureux.

« Je comprend ta peur. Je sais qu'il n'y a rien à faire pour la faire passer. »

Son regard bleuté se reposa sur William, moins froid qu'auparavant. Il avait cette fois l'air pensif, voir hésitant. A vrai dire, il n'était pas sûr de ce qu'il voulait dire. D'ailleurs, il en avait dit déjà bien assez pour ce soir, si bien que l'on pouvait discerner une certaine gêne dans le pli de sa bouche et la voûte légère que formait ses sourcils.

« Mais si... comme ce soir... »

Le reste ne sortit pas. Il était là. Il voulait bien l'aider, s'il avait besoin de parler, ou tout simplement de penser à autre chose. Lui aussi, d'ailleurs, en avait besoin. S'unir dans le malheur semblait pouvoir être réconfortant... Comme ce soir, finalement. Mais le dire était encore trop dur, Aïlin n'était pas du genre à s'exprimer aussi ouvertement, encore moins depuis que la moitié de ses connaissances le prenaient pour un fou dangereux ou un pauvre garçon profondément perturbé qu'il fallait regarder avec pitié, quoi que ceux là fussent plus rares.
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyJeu 14 Fév - 21:04:58

Les larmes de William, miraculeusement, avaient cessé de couler lorsqu'il avait entendu les étranges paroles d'Aïlin. Sois heureux... Ces mots ne l'avaient même pas choqué ; simplement, il avait eu du mal à les comprendre, et il avait deviné qu'ils cachaient une profonde amertume, même s'il ne savait pas à quoi elle était due. Ce n'était pas le genre de mots qu'on pouvait prononcer à la légère ; ils recelaient quelque chose de plus profond, quelque chose de terrible, probablement. William essuya son visage, se moucha, et frotta doucement ses yeux bouffis. Il n'osait poser de questions à Aïlin, et pourtant... chaque fois que le Serdaigle ouvrait la bouche, c'était comme pour lui donner un indice, comme pour le mettre sur la voie de la compréhension... Le rouquin avait le sentiment qu'Aïlin ne voulait rien dire, mais qu'il espérait être compris quand même, à grand renfort de sous-entendus.
Et finalement, les digues lâchèrent, et Aïlin s'expliqua. Assez rapidement, mais suffisamment pour que William comprenne ce qui lui arrivait.
Ainsi, sa mère était morte récemment... Ces quelques mots frappèrent William qui se rendit compte à cet instant que Lynn ne lui avait jamais parlé de sa mère. Elle avait d'ailleurs été d'une discrétion assez impressionnante au sujet de sa famille... En revanche, elle avait posé des questions à William sur sa propre famille, et les Moldus l'intéressaient apparemment beaucoup. Une fois seulement, après leur dispute, elle avait lâché une information- et quelle information : elle avait confié que son père était un Mangemort... Will n'avait guère envie d'en savoir davantage. Il avait déjà été assez choqué en repensant à la lettre reçue de cet homme après son altercation avec Ultan... Dire qu'il avait accepté l'argent de ce type, qu'il lui avait même envoyé une lettre de remerciement... A ce souvenir, il se sentit souillé, et ses mains tremblèrent légèrement.
William pouvait imaginer bien des choses au sujet de ce Mr Bower, partisan d'un redoutable mage noir ; mais pas qu'il fût un bourreau pour sa propre famille. Pour un garçon élevé dans une famille aimante, c'était inconcevable... et comme Lynn ne lui avait jamais parlé de ce qu'elle avait subi chez elle, il en était réduit à essayer de deviner- et bien entendu, il était fort au-dessous de la réalité. Aussi, entendre Aïlin expliquer qu'il n'arrivait pas à regretter sa mère, et qu'il n'appartenait pas à une "gentille famille unie" lui causa déjà un choc. Qu'avait-il dû vivre pour parler ainsi ? A court de mots, William se contenta, à nouveau, de poser une main sur l'épaule d'Aïlin. A peine le temps d'une pression légère, et le Serdaigle se leva d'un bond, laissant la main de Will se refermer sur le vide... Avait-il mal pris ce geste, qui pourtant ne se voulait qu'amical ? William le craignit un instant, jusqu'à ce que le brun reprenne la parole. Visiblement, il n'avait même pas eu conscience du contact de la main du rouquin... Il était trop absorbé par ses sentiments pour s'en apercevoir.
Un peu mal à l'aise, le préfet entendit Aïlin lui rappeler qu'il l'avait traité de monstre... Il ne le pensait plus, à présent, surtout pas en ce moment où les deux adolescents se découvraient si proches. A mi-voix, William assura
:

-Il ne faut pas écouter tout ce que je dis... Tu n'es pas un monstre. Je t'ai dit ça parce que j'étais furieux, mais je ne le pense pas.

Maigre réconfort pour Aïlin, certainement, mais Will tenait à le dire. Le passif entre eux était tel que rétablir la vérité ne changerait peut-être pas grand-chose, mais c'était important pour le rouquin.
A son tour, il se leva et se mit à faire les cent pas, très nerveux. Ses sentiments pour Aïlin étaient désormais difficiles à démêler. Jusque-là, il s'était contenté de le détester, ce qui était plutôt confortable ; mais cette conversation lui révélait un autre garçon, quelqu'un dont il se sentait beaucoup plus proche. Il y eut un moment de silence, seulement troublé par le vent dans les arbres, puis William déclara d'une voix ferme
:

-Ça m'a fait du bien de te parler.

Une façon détournée de remercier Aïlin pour son aide, et de ne pas décliner son offre de l'aider encore. Et puis, le Serdaigle avait lui aussi besoin d'aide, au moins autant que William... Un peu plus hésitant, le rouquin reprit :

-Je ne pensais pas que... tu étais comme ça... enfin... Tu es un mec bien, finalement.

Il n'était pas certain qu'Aïlin croie ces derniers mots (il était si prompt à se rabaisser), mais ils étaient sincères.
Une nouvelle larme coula de l'oeil de William- mais cette fois, seul le vent glacial dans ses yeux rougis en était la cause.
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyDim 17 Fév - 20:45:25

C'était vrai, William l'avait insulté sur le coup de la fureur, mais Aïlin avait beau faire, il était convaincu que le Gryffondor devrait le penser. Oui, il était quelqu'un de faible, quelqu'un qui n'était même plus capable de savoir où étaient ses limites, ni qui il était. Quelqu'un qui avait tué... Si, il était un monstre. Son nom l'avait tout indiqué à en être un et que William le pense ou non, cela ne changeait rien à ce qu'il était devenu.
Sans vraiment le voir, il laissa William faire les cents pas, tandis que la fin de sa phrase mourrait sans avoir été prononcée, laissant place à un silence troublé s'imposer entre les deux jeunes gens. Un silence qui suffit pour que leur regard se croisent à nouveau, tandis que tous deux semblaient évaluer l'importance des non-dits. Et ce fut le jeune Craig qui brisa le silence, attirant un hochement de tête de la part d'Aïlin, grave. Lui aussi, cela lui avait fait du bien, mais le Serdaigle ne reprit pas les mots de Craig, se contentant simplement de le regarder sans savoir qu'y répondre.

« Je ne pensais pas que... tu étais comme ça... enfin... Tu es un mec bien, finalement. »
Aïlin adressa un regard surprit à William. Qu'avait-il dit de si bien pour mériter une telle phrase ? Non, il ne voyait vraiment pas ce qu'il y avait de reluisant dans ce qu'il avait dit à son propos... Sûrement le Gryffondor disait cela parce qu'il l'avait soutenu au lieu de passer son chemin, simplement. C'était même évident, il ne voyait même pas pourquoi il avait cherché plus loin, ni pourquoi un comportement si typique le surprenait.
Un léger soupir s'extirpa de ses lèvres et il haussa les épaules en détournant le regard, ses yeux étincelants tandis qu'il arrêtait son regard sur une fenêtre illuminée de Poudlard.


« Tu me considères comme quelqu'un de bien parce que je n'ai pas été désagréable avec toi... Pourtant, ton premier avis sur moi était le meilleur... »

Son regard se reposa sur William, rien qu'un instant, comme s'il semblait appréhender une possible réaction, puis ajouta du bout des lèvres...

« Mais je suppose que tu n'as pas lu la gazette, dernièrement. »

Et ça n'était pas plus mal... Aïlin se doutait que le Rouge et Or aurait été bien plus méfiant à son égard s'il le savait mêlé à une histoire de meurtre... Bien qu'aucun détail n'avait été donné sur la mort de son père, les élèves qui avaient eu ouïe de l'histoire n'avaient pas manqué de se faire leur propre avis.

« Tu ferais bien de rentrer. Il est tard, je ne pense pas qu'une retenue soit la meilleure chose qui puisser t'arriver... »

Un petit sourire las et éphèmère passa sur ses lèvres, mais Aïlin ne fit pas mine de bouger pour s'en aller. Lui ne voulait pas rentrer, finalement. Pas tout de suite. Il glissa ses mains glacées dans ses poches et encouragea William à partir d'un signe de tête. Il méritait plus la chaleur douillette de son dortoir que lui... Un tel confort lui semblait immérité, si bien qu'il n'éprouvait même plus l'envie de rejoindre la tour des Serdaigle, qui brillait encore faiblement. Quelques bougies n'avaient sûrement pas finit de se consumer, où peut-être les elfes de maison les avaient-il changées. Clarisse devait dormir paisiblement à cette heure... Et dire qu'il n'avait toujours pas pu le lui dire... Quand le ferait-il ? Oserait-il ?... Perdu dans ses pensées, il arrivait presque à en oublier le jeune Gryffondor, attendant son bonsoir et son départ.
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé]   Et la Grande Ourse répondit.... [Terminé] EmptyMer 20 Fév - 20:58:30

Comme il fallait s'y attendre, Aïlin ne fut guère convaincu lorsque William affirma qu'il était quelqu'un de bien. Et pourtant... Il venait d'agir à l'égard du Gryffondor avec une loyauté digne d'éloges. Un autre, à sa place, aurait au mieux passé son chemin, au pire enfoncé Will dans son désespoir. En accordant son attention à un presque ennemi, Aïlin avait manifesté, aux yeux du rouquin, une grande droiture.
Probablement le préfet n'avait-il pas su trouver les mots pour le dire ; sans doute aussi avait-il été victime d'une tendance à l'auto-critique très vive chez le Serdaigle. Quoi qu'il en soit, ses paroles étaient tombées à l'eau, comme de simples mots de circonstance, alors qu'il s'agissait d'une remarque sincère. Peut-être, un jour, William pourrait-il répéter ces quelques mots et être entendu- à condition que les deux garçons retrouvent un moment aussi propice que l'avait été cette soirée de janvier. Il lui semblait essentiel de faire entendre cette vérité à Aïlin- pour lui, ces quelques mots valaient une demande de pardon pour les mots très durs qu'il lui avait un soir lancés au visage. En prononçant cette simple phrase, William reconnaissait ses torts, il avouait qu'il avait parlé trop vite et trop durement... même s'il n'avait pas mérité l'intervention d'Aïlin. De cela, il ne démordrait pas ; il voulait bien reconnaître ses torts, mais sur ce point-là, il estimait être dans son bon droit. Embrasser Lynn n'était pas un acte condamnable, et l'intervention d'Aïlin avait été injustifiée. Cela n'excusait pas sa propre réaction violente et démesurée ; torts partagés, comme disent les juges moldus.
Pour l'heure, le rouquin ne se sentait plus la force de discuter avec le jeune Bower. Ils s'expliqueraient, un jour peut-être, si c'était nécessaire... Ce soir-là, l'urgence était ailleurs. Pour William, aller écrire une lettre à sa mère, et laisser Aïlin seul, puisque c'était apparemment ce qu'il voulait. Le préfet n'avait guère envie de rentrer, mais il répondit tout de même
:

-Tu as raison... je vais me coucher. Bonne nuit...

Il avait plutôt l'intention d'aller s'asseoir dans un autre coin du parc, pour y suivre seul le cours tristounet de ses pensées...
William fit un pas pour partir, mais il se ravisa. Aïlin avait parlé de la Gazette... le rouquin savait exactement à quoi il faisait allusion. Il avait lu l'article, et comme la plupart des élèves de l'école, s'était fait sa propre opinion sur le sujet. Accident, assassinat ou légitime défense, il l'ignorait, mais une chose était certaine : un Mangemort en moins, c'était toujours une bonne chose. Qu'Aïlin puisse être mêlé à la disparition de l'un de ces criminels ne faisait que renforcer la soudaine sympathie que le préfet éprouvait pour lui. Avec candeur, William en oubliait qu'Aïlin était peut-être devenu lui-même un criminel ; il occultait le côté sombre pour ne retenir que la facette héroïque de l'histoire.
Ce sujet semblait mettre Aïlin mal à l'aise ; il aurait été indélicat de s'y attarder. Will déclara seulement, à mi-voix :


-Entre parenthèses, j'ai lu la Gazette, et je persiste à croire que tu es un type bien. Bonsoir.

Il s'éloigna à grandes enjambées, soucieux de ne pas laisser au Serdaigle le temps de lui répondre, le temps de lui expliquer à quel point il avait tort. De toute façon, Aïlin ne semblait pas avoir la moindre intention de lui répondre... Ses propres pensées avaient dû l'attirer ailleurs, tout comme celles de William, au reste. Dès qu'il eut quitté le jeune Bower, l'image de sa mère revint s'imposer à l'esprit du rouquin, chassant toutes les autres préoccupations. Comme si elles l'avaient seulement laissé tranquille le temps de sa conversation, toutes les terribles questions qu'il se posait réinvestirent chaque parcelle de son corps, et la peur s'infiltra en lui.
Finalement, il irait peut-être se coucher. Pas vraiment pour dormir, mais juste pour avoir moins froid. Dormir, avec cette peur au ventre, il ne fallait pas y compter. Un instant, William se prit à envier le sort d'Aïlin, orphelin et indifférent ; l'instant d'après, pour laisser derrière lui cette honteuse pensée, le rouquin démarra en trombe et il courut vers le château, aussi vite qu'il put.
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