Léger au vent [Libre]

Mathias n'était plus monté sur un balais depuis longtemps. Ayant choisi d'arrêter l'option Vol sur Balais pour pouvoir suivre l'étude des Runes, l'Arithmancie et la Divination, et ayant préféré arrêter le Quidditch pour cette année, l'occasion ne s'était plus présentée. Mais après avoir assisté aux deux premiers matchs de l'année, qui opposaient tantôt Gryffondor et Serpentard, tantôt Serdaigle et Poufsouffle, l'envie de remonter dans les airs s'était précisée dans l'esprit du jeune Préfet. Il avait voulu proposer à l'un de ses camarades, presque tous des joueurs de Quidditch, de venir faire quelques passes avec lui, mais finalement, c'était seul qu'il se dirigeait sur le terrain. Pas de cette solitude qui le faisait tant souffrir quelques jours auparavant, mais plutôt dans une sérénité maintenant habituelle, chez notre Serdaigle, qui n'avait pas eu le temps d'inviter qui que ce soit.

Armé de sa seule baguette magique, et un balais volant miteux à la main, Mathias se dirigeait donc vers le stade de l'école, encore vide à cette heure-ci. Pas d'entraînement, et ce pour aucune des équipes de Poudlard, visiblement. Cela laissait à Mathias l'entièreté du gigantesque terrain... Pas plus mal, devoir exécuter des acrobaties aériennes sous l'oeil moqueur de premières années insolents, ou pire sous celui expert de joueurs expérimentés, aurait été une expérience plus qu'éprouvante. Le jeune Serdaigle semblait avoir oublié que, l'année précédente, lui aussi avait fait parti d'une équipe de Quidditch. Il avait en principe postulé pour le poste d'Attrapeur, qui correspondait bien plus à son physique et à ses aptitudes que n'importe quel autre rôle. Pourtant, c'était en temps que Batteur qu'il avait été enrôlé. L'équipe avait dû souffrir de quelques coups de travers, mais au bout de quelques matchs, Mathias avait fini par prendre le coup de main, au grand bonheur des crânes de ses coéquipiers.

Une fois en plein milieu du terrain, l'immensité de celui-ci revint en pleine figure au Préfet des Serdaigles, qui, à cet instant, se sentit soudain tout petit. Inconsciemment, il repensa à ce sentiment amer qu'il avait éprouvé, où il se pensait isolé de tous par une force inconnue... Mais Mathias reprit rapidement le contrôle de ses pensées, et, d'un geste presque mécanique, s'élança dans les airs d'un coup de pied au sol.

Les sensations grisantes du vent contre son visage le réveillèrent aussitôt. Il avait presque oublié quel plaisir on trouvait à vaincre la pesanteur, et à oublier l'espace d'un instant toutes règle terrestre. C'était exactement la même sensation, amplifiée, que Mathias ressentait sous l'eau. Mais pour l'heure, c'était le territoire des airs qui s'étendait devant lui. Sa baguette l'obligeait à tenir son balais à une seule main, mais ce n'était pas un problème: fort de son expérience de Batteur, il n'avait aucun mal à imaginer une batte à la place de sa baguette en bois de saule. Oubliant le monde extérieur, Mathias tourna et tourna encore autour du terrain. Cependant, au bout d'un petit moment, la sensation commença à le lasser, ce qui n'arrivait jamais lorsqu'il plongeait dans une grande étendue d'eau. Il commença à ralentir l'allure, jusqu'à rester en vol stationnaire. Là, il regarda un instant dans le vague, devant lui. Son balais restait obéissant, malgré sa vieillesse, et n'avait aucun mal à supporter le poids du Serdaigle, même sans bouger. Un instant, Mathias pensa à s'allonger, jusqu'à se rappeler qu'il était à califourchon sur un bâton de bois, et qu'il ne le pourrait pas sans subir d'atroces souffrances... Quel ennui, finalement, de voler tout seul...

[HRP: J'espère que je ne te dérange pas, et que tu n'attendais personne de spécial.....]

La petite Ambre, d'humeur morose comme souvent ces derniers temps, était sortie dans le parc... Elle s'était d'abord assise sur une souche sèche, face au lac, ses yeux scrutant l'infini de l'horizon, avant de se retourner vers ses propres pensées.
La petite passait beaucoup de temps seule. Depuis l'incident avec Mathias et William, elle n'avait pas eu beaucoup de contacts avec eux. Il faut dire que ce qui s'était passé lui avait littéralement retourné l'estomac... Il fallait croire qu'elle avait réellement été profondément bouleversée.
La petite inspira profondément, et ferma les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, elle était debout... Depuis combien de temps? Elle l'ignorait... Elle soupira... Décidément, est-ce qu'elle parviendrait au moins un jour à s'intégrer? A trouver réellement sa place, sans jouer de rôle?

Ambre se mit à marcher, suivant ses pas, et son instinct, comme elle l'avait d'ailleurs toujours fait. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle se retrouva au terrain de quidditch !! Au début, elle ne vit pas Mathias. La petite grimpa agilement dans les gradins, ayant dans l’idée de s’installer tout en haut, et de rêvasser. Elle bondissait donc de marche en marche, et se retrouva rapidement au sommet des gradins. Ambre s’allongea alors, sur le dos, les mains derrière la tête, pour regarder le ciel.
Elle non plus n’était pas revenue au terrain depuis longtemps, mais en revanche, elle avait volé… Parce que c’était une passion, quelque chose qui lui donnait le sentiment d’une liberté totale, cette liberté qu’elle chérissait tant… Le vol sur balais lui procurait ce sentiment… Et bon nombre des gens qui appréciaient le vol l’auraient accréditée, c’était une caractéristique unanimement reconnue au quidditch semblait-il…

Et puis Ambre affectionnait tout particulièrement le vol acrobatique, technique largement développée dans son pays. Un guru indien, ami de ses parents l’y avait d’ailleurs initiée… Et elle avait eu l’occasion de participer à quelques championnats… mais largement plus pour l’amour du vol et des sensations que cela lui procurait que pour la competition. Elle n’avait jamais été très compétitive, et était loin de posséder la plus infime marque d’un quelconque esprit de compétition. Mais elle avait participé, et sa grâce avait par ailleurs toujours marqué les jurys… Ajoutons à cela qu’elle mettait dans ses performances tous les sentiments qu’elle pouvait, parce qu’elle « dansait » avec tout son être et tout son cœur… Et c’est ce qui faisait la spécificité des chorégraphies acrobatiques sur balais d’Ambre.

La petite était donc allongée sur le dos, sur les gradins, n’ayant pas réalisé qu’elle n’était pas seule. Ou tout du moins, elle n’avait pas jugé la présence de cet élève dérangeante. Il était trop loin pour qu’elle le reconnaisse, mais elle ne se sentait ni dérangée, ni menacée.
La petite ferma les yeux, se laissant bercer par le chant du vent dans les drapeaux qui entouraient le stade. Elle était déjà loin dans ses pensées, lieu privilégié dans lequel elle passait bon nombre de son temps... Seul endroi où elle se sentait bien, avec les lieux spirituels...

HJ: Je suis désolé du retard, j'avais OUBLIE que ce sujet existait niarkhéhé

Une nouvelle rafale de vent vint ébouriffer les cheveux bruns de Mathias. Le jeune homme plissa les yeux, et décida tout de même de se remettre en mouvement. D'ailleurs, il était peut-être temps de rentrer, se remettre en vol ne lui avait pas procuré autant de plaisir qu'il l'avait imaginé... L'heure du déjeuner n'allait pas tarder à sonner, et mieux valait y aller plus tôt, avant que la Grande Salle ne soit bondée de monde.

Le Serdaigle allait amorcer sa manoeuvre d'atterrissage lorsqu'il aperçut une silhouette allongée sur les gradins supérieurs. Un examen plus attentif lui permit de reconnaitre Ambre. Celle-ci avait eu un comportement curieux depuis qu'elle avait assisté à sa plus ou moins "tentative de suicide". Même lorsqu'il la croisait en cours ou dans la tour des Serdaigles, Mathias ne reconnaissait plus chez celle qu'il considérait comme sa meilleure amie la chaleur et la joie de vivre qui la caractérisaient. William avait plus ou moins le même comportement, sans qu'il veuille l'expliquer, mais lui au moins parlait au jeune Français. Ambre, elle, semblait moins bavarde qu'à l'ordinaire. Bien sûr, elle était muette, mais les communications via le carnet qu'elle avait avec Mathias se faisaient plus rares. Cela semblait être dû à un choc violent, mais quel était ce choc? L'occasion était trop belle. Aussi discret qu'il pouvait l'être sur un balais de cette qualité, Mathias s'approcha de son amie, veillant à rester en hauteur, mais suffisamment loin pour rester inaperçu. Il finit par arriver juste derrière la tête de la jeune Indienne, en hauteur. Choisissant une arrivée surprenante, le Serdaigle s'avança brusquement, si bien que son visage se retrouva à quelques centimètres au dessus de celui d'Ambre, qui pouvait admirer la tête retournée de son ami sans avoir à faire quoique ce soit.

Salut, dit Mathias d'un ton faussement charmeur, un sourire malicieux au coin de ses lèvres.

Ambre avait effectivement eu un comportement étrange, mais cela remontait à plus loin que cet épisode traumatisant, mais Mathias ne l'avait pas remarqué, trop absorbé par ses propres problèmes. Elle ne l'en blâmait pas, non, elle n'en aurait pas été capable, et cela aurait égoïste. Simplement, il était normal que Mathias pense qu'elle s'éloignait de lui, pourtant ce n'était pas le cas, elle était toujours là, toujours la même, simplement, quelque chose en elle s'était brisé.

La petite serdaigle ne vit évidemment pas arriver le jeune homme, mais elle l'entendit. Elle reconnaissait le bruit caractéristique du balais de Mathias, pour l'avoir entendu pendant les entrainements et les matchs de quidditch l'année passée. Cependant, elle avait les yeux fermés, et avait clairement mal évalué la distance à laquelle son ami se trouvait. Et pour courronner le tout, il faut avouer qu'elle n'aurait jamais pensé se trouver un jour aussi près de lui. Elle sursauta violemment lorsqu'il l'interpella de si près.
Elle s'apprêtait à "râler", mais l'air qu'avait prit Mathias était déjà amusant, alors rajoutant également le fait qu'il était à l'envers.... la chose était tellement drôle qu'elle ne put s'empêcher d'éclater de rire.

La présence de Mathias avait le don d'occulter ses pensées et de faire passer ses préoccupations au second plan. Elle salua Mathias d'un sourire non moins malicieux, mais ne bougea pas, savourant cette proximité pour le moins incongrue et la légère brise qui caressait tendrement ses joues couleur café-au-lait.
Elle ne lui faisait pas grief de ce qui s'était passé sur la falaise, non, pourtant, il lui avait fait beaucoup de mal. Cependant, il semblait que cette douleur était gravée dans sa chair plus profondément que prévu, puisqu'un voile sombre et douloureux tomba sur son regard plongé dans celui de son ami. Le changement était très subtil mais absolument évident pour qui la connaissait ne serais-ce qu'un peu. La petite serdaigle ne parût pas s'en préoccuper, et ne sembla pas chercher à masquer cette défaillance de sa vigilance quand au masque habituel qu'elle portait. Et ça, c'était le plus inquiétant: Ambre s'y était habituée, aussi, elle n'avait même pas réalisé qu'elle s'était dévoilée.

Ce matin Alex s'était levé de bonne humeur. Sans aucune raison apparente, il était joyeux, tout simplement. Dehors il faisait beau, les oiseaux chantaient, le ciel était bleu ~~en même temps il ne va pas être vert~~. Il était descendu déjeuner tranquillement. Après douze toast et quatre verre de jus de citrouille, c’est fou ce que les garçons ça mange à cet âge là, il avait lu la gazette des sorciers qu’il venait de recevoir. Les nouvelles n’’étaient pas vraiment bionnes. La plus part du journal parlait d’Harry Potter, de ses mensonges, etc… Alex n’y prêtait pas attention, il s’en foutait. Lui tout ce qui l’intéressait s’était la belle, la grande et l’intelligente … Il ne connaissait pas son nom mais qu’est-ce qu’elle était belle.

Il regarda en direction de la table des Gryffondors, elle n’y était pas. Il avait peur de l’aborder, elle était tellement plus jeune que lui il ne voulait pas faire un détournement de mineur. Il plia le journal dans sa poche et sortit de la grande salle. Il ne savait pas ce qu’il allait faire ce matin. Il avait plein de devoirs, surtout de la part du crapaud, quelle garce celle la. Et Rogue aussi un devoir sur le filtre de paix. Pfff qu’elle misère, pensa-t-il.

Mais ce matin il n’avait pas envi de faire des devoirs, d’ailleurs il n’en avait jamais envi mais il n’avait pas vraiment le choix. Mais pour une fois que le soleil pointait le bout de son nez. Il aurait bien voulut profiter du beau temps de dehors. Comme si botruc lui avait mordu l’arrière train il parti en courant dans son dortoir et en ressortit quelques minutes plus tard avec une modeste brossdur 11. Il allait sur le terrain de Quidditch se défouler un peu. Tous ce qu’il espérait s’était de ne pas tomber sur des Serpentards.

Lorsqu’il eut traversé le parc il entra sur le terrain et vit deux silhouettes à terre au milieu du terrain. Il s’approcha un peu et reconnu deux Serpentard qu’il avait déjà aperçu dans la salle commune. Il était soulagé que se ne soit pas des Serpentards.
Arrivé à leur hauteur, son éternel sourire aux lèvres il s’adressa à eux :

« Bonjour camarade de la meilleure maison de Poudlard, vous aussi en voyant le beau temps vous avez eut envi de voler ? En même temps on ne vient pas sur un terrain de Quidditch pour danser la farandole. »

Il rigola légèrement de sa blague pourtant nulle et reprit :

« Moi c’est Alex je suis en septième année, et vous ? »

HJ: Presqu'un mois de retard affraid

Encore désolé, j'essaierai de faire plus attention la prochaine fois :sifle: Et désolé aussi à Alex, qui du coup est parti, et qui ne prendra plus part au RP Neutral

Comme le Serdaigle s'y attendait, Ambre sursauta, et Mathias dut rapidement s'élever dans les airs pour éviter le visage de son amie. Il reprit cependant une altitude raisonnable, en face de la petite Indienne, et rit avec elle. En quelque sorte, les deux amis s'étaient retrouvés, Ambre dans un rire silencieux, Mathias dans un fou rire. Quelque part, le Français était rassuré de la réaction si joyeuse de sa meilleure amie. Il avait peur de l'avoir perdue, comme il avait perdu Nervia, Clarisse, puis Lynn. Mais elle restait là, présente, comme lorsqu'il avait failli faire le grand saut. Comme toujours.

Comme l'avait encore deviné Ambre, Mathias remarqua effectivement quelque chose d'anormale, même s'il le sentit plus qu'il ne le vit. Son rire cessa presque aussitôt. Evidemment, c'était trop beau: Ambre ne pouvait pas avoir pris autant de distance sans une raison particulière. Puisqu'elle avait si bien réagi à son arrivée, ce ne pouvait être à cause de Mathias. Il y avait autre chose. Quelque chose dont la petite Indienne ne voulait pas parler.

Ambre, qu'est-ce qu'il y a? dit soudainement Mathias sans crier gare, reprenant un air le plus sérieux possible.

Il descendit agilement de son balais pour s'asseoir à côté d'elle, tentant de capter son regard dans le sien. Lui-même avait révélé d'une manière un peu trop brutal un mal-être qu'il avait dissimulé à tort. Il ne fallait surtout pas qu'il lui arrive...

...la même chose qu'à moi... Ambre, tu sais que tu ne peux pas me cacher ce genre de chose. On... On a ce don, tous les deux. Dit-moi...

[HRP: Bah .... moi, encore plus en retard, mais en même temps, si tu me dis pas que tu reviens.... comment est-ce que je peux le savoir??? HEIN :p Laughing

BREF. Donc j'ignore Alex, désolée à toi si tu nous lis, par hasard ^^ Et je réponds, en essayant de suivre au mieux ce dont il était alors question.]

Le fou rire de Mathias réchauffa le coeur d'Ambre, comme toujours. Pour elle, rien n'avait changé, son affection pour le jeune serdaigle n'avait pas perdu de sa vigueur, c'était même plutôt l'inverse s'il fallait préciser. La petite indienne le regardait rire, elle-même bien en cet instant très précis, elle le regardait, comme si elle cherchait à imprimer son image sur sa rétine, dans son esprit, comme si c'était la dernière fois qu'elle le voyait, un regard à la fois intense sans pour autant qu'il en devienne gênant pour le jeune homme.

Le soudain changement d'attitude du Serdaigle confirma ce qu'Ambre savait déjà. Il avait perçu son trouble, c'est ce que la petite aimait chez lui, cette sensation qu'il n'est pas nécessaire qu'elle parle pour qu'il l'entende. Cette sensation qu'il était capable de lire en elle comme dans un livre ouvert... Cette sensation, elle n'y était pas encore coutumière, car c'était un privilège que seul Mathias avait... celui de voir en elle, et de la comprendre. En principe, cela la dérangeait, mais dans ce cas là, c'était plutôt réconfortant. Peut-être même encore plus depuis ce qui était arrivé sur la falaise, cet épisode douloureux hurlait, pleurait, crachait le sentiment de solitude qu'éprouvait le jeune garçon. A tort, certes, puisque ses amis, ou tout du moins elle, ne l'avait jamais oublié, jamais laissé tomber. Elle avait simplement du prendre une distance qu'elle n'avait pas su expliquer, et elle ne pouvait pas blâmer Mathias pour l'avoir mal interprétée...

Ambre, qu'est-ce qu'il y a? dit soudainement Mathias sans crier gare, reprenant un air le plus sérieux possible.

La petite ferma alors les yeux... oui, ça fait quand même toujours bizarre, pour quelqu'un qui d'ordinaire garde tout au fond d'elle, de s'entendre demander de parler, de dire ce qui se passait... Lorsqu'elle les rouvrit, son ami était en train de venir s'asseoir près d'elle. Ambre le suivit des yeux, son regard glissant tendrement sur la silhouette de son meilleur ami. Il était là pour elle, alors qu'elle, elle avait précédemment failli à lui faire sentir qu'elle aussi était là pour lui...

...la même chose qu'à moi... Ambre, tu sais que tu ne peux pas me cacher ce genre de chose. On... On a ce don, tous les deux. Dit-moi...

La fillette soutint le regard de son ami, sans ciller. Au fond d'elle, un duel, violent, sauvage, entre la partie d'elle même qui mourait d'envie de s'abandonner à son ami, de lui faire confiance, et de "dire", et celle qui s'efforçait depuis si longtemps à entretenir l'aura d'impassibilité, de maturité précoce de la fillette. La petite fille en avait assez, mais elle ne savait plus où elle en était, ne savait plus par quel bout s'en sortir. Oh non, elle n'était pas dépressive, loin de là, mais dans une phase difficile, de laquelle elle avait du mal à se tirer seule. La tendresse que la petite Indienne sentait dans le regard de son ami fit pencher la balance. Elle détourna les yeux, mais beaucoup trop tard pour que son ami ne puisse voir qu'ils s'étaient emplis de larmes. Larmes qu'elle tenta de dissimuler en clignant rapidement des yeux, en vain. Alors, en dernier recours, elle fit quelque chose qu'elle n'aurait jamais fait auparavant, quelque chose qui prouvait soit qu'elle avait changé, soit qu'elle était vraiment très mal: elle se blottit dans les bras de son Mathias, tant pour qu'il ne la voit pas, à proprement parler, pleurer, que dans une quête désespérée de soutien.