Saya devait se rendre au repère aux alentours de dix-huit heures, elle devait transmettre son rapport d’éclaireur au Seigneur des Ténèbres, un rapport sur lequel elle avait passé plusieurs nuits blanches pour le terminer au plus vite. Elle avait pour cela choisi un lieu simple où elle pouvait facilement accéder, simple mais utile, car la salle commune de l’UMA était l’endroit où tous les étudiants se réunissaient avant et après les cours. Et lorsque l’attaque contre l’Université aurait lieu, la plupart des personnes en formation d’Aurors devraient s’y trouver, même si, et cela pimenterait un peu les choses, les autres formations seraient là aussi, et les mangemorts n’étaient que cinq pour orchestrer cette attaque, contre une centaine d’étudiants prêt à se défendre.
Une chance pour elle, car aujourd’hui avait lieu une sortie en forêt, dirigé par le professeur des potions, qui voulaient leur faire un travail pratique sur les ingrédients que l’on pouvait y trouver. C’était une sortie facultative, et Saya s’était inscrite, non pas pour participer au TP, mais seulement pour pouvoir sortir de l’UMA sans se faire repérer, la sortie commençait à dix-sept heures trente et finissait vers vingt heures, ce qui laissait beaucoup de temps à la jeune Mangemort pour transmettre son rapport au Lord.
Elle avait donc prit un grand sac noir où elle avait fourré sa tenue et son masque, et avait suivi les autres élèves à travers les bois, la sortie semblait être la plus inintéressante des excursions à laquelle Saya avait participé, et pourtant, la plupart des élèves étaient tous très absorbés et buvaient littéralement les paroles du professeur. La jeune femme regarda sa montre, dix-sept heures et quarante-cinq minutes, il était tant qu’elle quitte le groupe, car il fallait qu’elle s’éloigne beaucoup car elle savait que transplanné n’était par forcément très inaudible, elle se retourna et commença discrètement à partir.
Hey Saya ! Tu vas où ? Je t’accompagne ?
* Pas cette andouille... *
Si tu veux tout savoir j’ai perdu ma bague... je vais donc la chercher... je reviens bientôt, tu dis rien okay ?
Elle lui lança un sourire, magnifique certes, mais affreusement faux.
D’accord !
Ce garçon était vraiment un imbécile, il n’avait même pas remarqué que Saya portait toujours sa bague au doigt, et que si elle l’avait vraiment perdue, elle n’aurait eu qu’à lancer un Accio et l’histoire aurait été close. Elle s’enfonça donc dans la forêt, vérifiant toutes les minutes qu’on ne la suivait pas, se retournant sans cesse lorsque des craquements se faisaient entendre, puis enfin, elle jugeât qu’elle était assez loin des autres, elle sortit sa tenue et se changeât, elle se colla derrière un arbre et transplanna.
Il était maintenant dix-sept heures et cinquante cinq minutes, et la jeune Mangemort avançait d’un pas cadencé en direction de la chambre de son maître, l’endroit où elle avait rendez vous avec ce dernier. Comme elle n’y était jamais allé, elle s’était contentée de suivre deux autres Mangemorts, étaient-ce les même que ceux qui l’avaient accompagnée à la salle d’anoblissement ? Ce jour où elle avait reçu la marque, ce jour où elle avait juré fidélité à son maître, ce jour où sa possible liberté s’était envolée... Morsmordre, ce mot, ce bruit, et plus elle y repensait, plus elle se reprochait d’avoir agi avec tant de légèreté, non pas qu’elle regrettait, bien au contraire, mais dans sa tête, il y avait toujours cette petite voix qui lieu rappelait sans cesse cette instant.
* Morsmordre... Tu vois, ce bruit, c’est celui de ta liberté, qui s’envole par la fenêtre... *
Elle fut tirée de ses pensées par la voix rauque d’un des deux hommes.
C’est ici...
Saya acquiesça et les Mangemorts se retirèrent, elle leva timidement la main mais la porte s’ouvrit d’elle-même, et la main de la jeune Mangemort s’abattu dans le vide, ce qui la fit légèrement sursauter. Elle entra doucement dans cette vaste pièce, qui n’avait, d’autant par son apparence que par sa grandeur, rien avoir avec le modeste logement qu’on leur proposait. Elle ne fut pas surprise de voir les couleurs dominantes qui régnaient dans la pièce, ni les multiples serpents décoratifs qui ornaient les murs et le mobilier. Saya s’agenouilla aussitôt devant son maître et garda la tête baissée.
Maître...
Elle releva la tête et regarda le Lord, elle sortit une enveloppe de sa manche et la tendit au Lord, sans pour autant se redresser.
Voici mon rapport maître...