S'entraîne à faire des potions [Pv Harry]

Lexy souhaitait se rendre, comme il y avait le droit, dans les cachots, pour faire une potion … c’est-à-dire pour s’entraînée au cours du professeur Rogue, bien qu’elle fut déjà très douée. Depuis qu’elle était à Poudlard et qu’elle suivait les cours de Rogue, Lexy n’avait pas une seule fois rater une potion, même lorsqu’elles étaient compliquées. D’ailleurs, Lexy étant intelligente et bonne élève, il était rare qu’elle ne réussissait pas quelque chose dans différents cours, et les seules matières pour lesquelles elle n’était pas très douée étaient l’arithmancie et l’études des runes. Même en Défense Contre les Forces du Mal et Etudes des Moldus, matières qu’elle détestait et méprisait au plus haut point, elle se débrouillait bien. Mais en potions, c'était là qu'elle se débrouillait le mieux, car c'était sa matière favorite ~~et Rogue son professeur favori~~ ; mais elle aimait également les cours de sortilèges où elle se révélait douée.

La fillette avait fait voler son chaudron a quelques centimètres du sol, pour avoir à éviter de le porter car il était tout de même très lourd. Elle portait également son livre de potion ainsi que les ingrédients dont elle aurait besoin pour la préparée, et il y avait d'ailleurs beaucoup d'ingrédiants . La Verte et Argent entra dans le cachot et ne vit pas tout de suite qu'il y avait déjà quelqu'un. La Serpentarde s’avança et s’arrêta. Le chaudron se déposa délicatement au sol et elle vit soudain qu'il y avait déjà quelqu'un, et cette personne était ... [tadadam grand suspens ...]

Convoqué par Rogue. Mauvais signe. Que dis-je ? C’était très mauvais signe, présage d’un tonitruant éclat de colère qui s’abattrait sur la tête de Harry qui avait creusé dans sa cervelle -en vain- ce qu’il avait bien pu faire de suffisamment grave pour mériter un tel supplice. D’un pas lourd et résigné, tel un soldat qui se conduit tout droit à une mort certaine, le Brun avait quitté à regret son fauteuil préféré. Moelleux, de velours carmin et situé en face de la cheminée, Harry y avait passé de bien nombreuses nuits, s’étant fait surprendre par le sommeil au creux de ce confortable siège enveloppé d’une exquise chaleur. Et pour qui devait t-il s’extirper de ce réconfortant cocon ? Pour Rogue. Décidément, rien à faire, le Survivant le méprisait littéralement.

Délaissant une Hermione à la fois inquiète et suspicieuse à qui il avait pourtant promis qu’il ignorait la raison de cette entrevue et un Ron à l’air compatissant, Harry sortit de la Salle Commune des Sang et Or. Durant sa longue descente des escaliers mouvant à la stabilité défaillante, il ne cessait de pester contre Rogue, de maudire ce vil et stupide Professeur qui passait plus de temps à apprendre aux Serpentard comment humilier les Gryffondor plutôt que de leur enseigner l’Art des Potions. Il avait certainement trouvé une quelconque excuse destinée à pouvoir s’acharner un peu plus sur Harry à qui il vouait une haine sans pareille.

Les Cachots étaient le seul lieu de Poudlard qui horripilait le Brun. Glacial, humide et sombre, cet endroit glauque brisait l’infime parcelle de moral que Harry pouvait avoir en ce moment. Et le pire de tout, la malédiction de ce lieu était bien entendu la Salle Commune des Vert et Argent qu’elle abritait ; ça grouillait de vipères, par ici. Il est vrai que les ténèbres glacées, c’était leur élément naturel alors, quoi de plus logique qu’ils élisent Les Cachots comme Quartier Général ? Mais ils les polluaient tant et si bien que peu de Serdaigle, Poufsouffle ou Gryffondor ne venait mettre les pieds dans cet endroit morbide infesté du venin de ses habitants.

Comble de l’exaspération, Rogue lui avait posé un lapin. Ce qui signifiait avoir quitté la paradisiaque Salle Commune des Gryffondor pour accomplir un désagréable périple dans l’enfer des Cachots, pour rien. Il devrait donc reporter cet atroce rendez-vous à plus tard, mais il ne voyait pas là l’ombre d’une consolation. Cela ne faisait que repousser l’inévitable, l’éventualité d’une sèche réprimande. Harry aurait préféré en finir tout de suite, être au courant de ce qui allait l’attendre. Mais, dans sa paranoïa, il imaginait que Rogue aurait bien pu être capable de manigancer ce coup exprès pour laisser un Potter frustré et toujours aussi prisonnier de son ignorance au sujet de ce rendez-vous.

Il était bien assez machiavélique pour ce genre de choses. Il ne perdait pas la moindre occasion de causer du tort à Harry, de l’humilier, le rabaisser, le faire enrager…Chaque prétexte était bon. Entre lui et Ombrage, le pauvre Brun était plus que persécuté, au sein des Cours et dans toute l’enceinte du Château. Si Rogue lui accordait souvent la paix en règle générale -en dehors de sa classe bien entendu- Ombrage elle, imposait sa tyrannie au jeune Potter par ses Décrets d’Éducation et ses Interdictions qui se multipliaient d’une manière plus qu’alarmante. Il semblait que ce vieux crapaud tout de rose vêtu prenait le plus grand soin à interdire seules les choses que Harry aimait par-dessus tout. Elle lui pourrissait l’existence, et le Brun se trouvait dans l’incapacité de départager Ombrage et Rogue. Qu’était le plus méprisable ? Les sarcasmes onctueux du Maître des Potions ou la voix fausse et haut perchée de la Grande Inquisitrice ?

Ruminant son mépris, le Brun avançait furtivement dans la Pénombre, plutôt pressé de rejoindre un endroit plus chaleureux, quand soudain, son pied se posa sur quelque chose de glissant, et, dans une chute théâtrale, Harry s’étala de tout son long sur la pierre grisâtre et humide. Comme par miracle, ses lunettes étaient solidement restées sur son nez et étaient intactes, néanmoins, on ne pouvait pas en dire autant du crâne du Survivant, qui avait pris un sacré choc. Ses poignets, qui avaient amorti sa chute, étaient endoloris et ses paumes striées de griffures. Il se redressa, excédé, prenant entre ses doigts la chose qui avait provoqué sa spectaculaire cascade…une peau de banane. Et comment pouvait-on, même après de surhumains efforts, admettre que les Serpentard pouvaient être intelligents ?

- JE VAIS EXTERMINER UN A UN CES MAUDITS SERPENTARD !

Beugla Harry en proie à un énervement palpable. Ses paroles se répercutèrent contre les parois pierreuses, répétant plusieurs fois les dires de Harry d’une voix caverneuse. Pour ne pas se faire avoir une seconde fois, le Brun, d’un « Lumos » éclaira les lieux d’un halo de lumière quand une silhouette fit son apparition au loin. Au fur et à mesure qu’elle se rapprochait, le Survivant put distinguer une fillette, de trois ou quatre ans sa cadette qui faisait, grâce à un Sortilège de Lévitation, voler son Chaudron près d’elle. Il la vit s’avancer vers lui puis s’arrêter juste en face. Elle était certainement une Serpentarde et Harry n’était vraiment pas d’humeur à discuter avec cette engeance, mais pourquoi pas en profiter pour savoir qui était l’imbécile qui s’amusait à semer des peaux de bananes dans les Couloirs. Tout en tenant l'arme du crime entre ses doigts, il la brandit devant la fillette en prononçant avec mauvaise humeur :

- Dis, tu saurais pas qui s'amuse à faire ce genre d’hilarantes plaisanteries ?

Lexy n’était pas du genre fainéante, mais elle avait néanmoins fait léviter son chaudron pour avoir a évité de le porter car il était plutôt lourd et venait de le poser au sol d’un mouvement de baguette. A présent, elle s’apprêtait à s’asseoir par terre dans ses cachots froids et humides -mais c’était pour ça qu’elle appréciait tellement cet endroit - pour commencer sa potion afin de briller encore plus dans les cours de Rogue, lorsqu’elle entendit un bruit sourd. Levant les yeux pour voir ce qui avait provoqué cela, elle se trouvait dans un spectacle fort réjouissant, du moins pour elle : un Gryffondor venait de s’étaler de tout son long en glissant apparemment sur quelque chose. Il s’était cogné le crâne et avait apparemment eut mal. Merveilleux. De plus, il était excédé et beugla avec colère « JE VAIS EXTERMINER UN A UN CES MAUDITS SERPENTARD ! ». Lexy, elle, jubilait, car c’était apparemment grâce à un élève de sa maison s’il venait se faire mal. Une simple peau de banane, certes, cela n’était pas très inventif, mais le Gryffondor avait trébuché, c’était le principal. Bien sûr, si ç’avait été un coup de Lexy, le plan aurait été quelque chose de plus pensé mais elle n’avait préparé aucun plan, et voir quelqu’un tomber dans un piège était réjouissant, même s’il ne s’agissait pas de son propre piège.

Pour tout arranger, Lexy remarqua, lorsque le garçon se releva et lui fit face, qu’il s’agissait pas de n’importe quel Gryffondor, mais d’un des pires de cette maison : Harry Potter. Bien qu’elle ne l’avait jamais rencontré ni même vu jusqu’à aujourd’hui, Lexy n’appréciait pas ce petit imbécile qu’on disait arrogant ; ce qu’il prouva par la suite en pointant un doigt sur Lexy et disant avec mauvaise humeur « Dis, tu saurais pas qui s'amuse à faire ce genre d’hilarantes plaisanteries ? ». Lexy haussa un sourcil pour faire comprendre qu’elle n’en avait pas la moindre idée.

« C’est vrai que c’est hilarant, mais je ne sais pas qui a fait ça. Néanmoins, si je l’apprends, je lui enverrais des fleurs ! »

La fillette avait dit cela d’un ton ironique et un sourire narquois venait de s’étirer sur ses lèvres minces par la suite. Cette simple phrase anodine allait certainement encore plus énerver Harry, et c’était ce qu’elle cherchait, même si celui-ci était âgé de quatre ans de plus qu’elle.

Pourquoi lui avoir demandé à elle ? Harry, qui, par une certaine attention, avait abaissé sa Baguette afin que le rai de lumière blafarde n’aveugle pas la fillette, avait analysé ses traits qu’il jugeait comme typiquement Serpentardiens. Sa moue dédaigneuse, suprêmement indifférente, ainsi que son haussement de sourcil désintéressé étaient les preuves de son affectation à la maison des Serpents. Le Survivant regrettait déjà sa délicatesse envers une jeune fille de cette engeance et ne s’appliqua même plus à faire bonne figure. Qu’elle déverse son venin empoisonné, il s’y était accoutumé. Règle d’or toutefois ; garder son Sang-Froid. Car ce genre de petite peste de la pire espèce des vipères avait le don d’agacer sérieusement les nerfs déjà à vif de Harry par cette mesquinerie d’un goût douteux. Parce que, avec la chance qu’il avait, Rogue arriverait juste à temps pour assister à la scène et enlever, par la même occasion, 50 point à Gryffondor et le gratifier d’une semaine de retenue à récurer les Chaudrons avec ses ongles.

Lorsque l’on connaissait sa médiocrité notoire en ce qui concerne l’Occlumancie, on savait qu’il était inconcevable, que, dans un tel état de fureur, il paraisse calme et serein. Beaucoup de signes trahissaient sa hargne. Ses poings serrés avec trop de fermeté pour qu’il puisse s’agir d’un geste naturel, ses prunelles émeraudes transpercées d’éclairs de colère reflétaient l’agacement palpable qui émanait de lui. Ne se gênant nullement pour lorgner la fillette d’un regard assassin qui elle-même le fixait avec un air hautain méprisable, le dégoût réciproque de chacun se lisait dans leurs iris avec autant de clarté que de l’encre noir sur du papier immaculé.

Harry voyait en la jeune fille tout ce qui le révulsait profondément ; injustice, méchanceté gratuite, hypocrisie, avec cet air faussement innocent trônant sur son faciès qui lui rappelait légèrement l’autre abruti congénital de Malefoy. C’est cette mimique beaucoup trop similaire à son ennemi qui l’agaça plus que tout le reste. Mais ce fut sa réplique. Sa réplique acerbe, sarcastique, peu recherchée et d’une nullité…exaspérante. Le genre de quolibets que les Verts et Argents, peu imaginatifs, s’amusaient à lancer de si nombreuses fois, tels des disques rayés. Le genre de répliques à deux sous qui ne méritait même pas qu’on lui porte un quelconque intérêt. Toutefois, c’était le jour de bonté de Harry aujourd’hui, et il daigna utiliser un peu de sa salive pour répondre à sa désagréable interlocutrice d’un ton faussement mielleux :

- Je vois, pour faire des sarcasmes aussi subtils et recherchés, tu ne peux venir que de chez les Serpents. Mais je ne t’en veux pas. Après tout, ce n’est pas de ta faute si ils doivent t’instruire et t’endoctriner de leurs balivernes, aussi, je suis pratiquement certain que tu bénies ces blagues de Troll arriéré.

Et le Brun esquissa un sourire. Non pas que sa tirade le rendait heureux, ou l’amusait. Mais c’était juste un sourire ironique, comme il s’en peignait rarement sur les fines lèvres de Harry. Il était simplement sur ce faciès dans le but d’agacer la jeune fille, de lui clouer le bec avec ses répliques amères à deux noises. Pff, les nouvelles recrues chez les Serpentard étaient décidément encore plus exaspérantes que les anciens. Autant dire que la relève était assurée. Car la jeune fille avait peine onze ou douze ans, et elle avait déjà le don inné d’irriter tout ceux qui se trouvaient sur son passage.

Car Harry était irrité oui. Car un si beau Château infesté d’une vermine aussi exécrable, c’était d’un gâchis épouvantable et il se surprit soudain à s’imaginer Directeur, renvoyant sans ménagements dans leurs familles respectives tous ceux qui auraient eu le malheur d’avoir une réflexion déplacée sur les enfants Nés-Moldus, ou qui se croiraient un peu supérieur…