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 La rage est au rendez-vous...[Libre]
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MessageSujet: La rage est au rendez-vous...[Libre]   La rage est au rendez-vous...[Libre] EmptyVen 9 Nov - 16:35:01

Quiconque avait pu voir Elina sur son lit d’infirmerie, tellement en colère et oppressée aurait pu penser qu’elle allait devenir folle. Il n’était pas inhabituel pour la jeune Serpent d’avoir quelques accès de colère lorsqu’elle avait trop mal aux jambes ou qu’elle sentait en elle une douleur trop insupportable causée par une lettre de sa famille par exemple. Toutefois aucune des deux raisons n’étaient vraiment la cause de sa présence à l’infirmerie…La jeune fille avait été poussée volontairement dans les escaliers par quelqu’un qu’elle connaissait bien, après s’être disputée avec la dite personne. Depuis qu’elle avait découverte, consciente mais incapable de se relever au pied d’un des escaliers de l’école, Elina n’avait donné aucune explication et s’était tue pendant tout le temps où Madame Pomfresh lui faisait ses soins aux jambes. Elle avait le regard pointé sur le plafond, le regard vague et triste. Son visage n’était plus aussi impassible que d’habitude, ce qui poussa l’infirmière à la saouler de questions jusqu’à ce qu’elle envoie, par colère, un vase empli d’eau sur le mur d’en face avant de fondre en larmes. Une telle rage n’était pas là par hasard, et même si Elina n’était pas encore capable d’en donner la raison, l’infirmière comprit que l’heure était assez grave pour décider de la garder la fin de la semaine au sein de l’infirmerie. La jeune Serpent ne dit rien face à cette décision, elle n’explosa pas encore plus en colère…Au contraire, au fond d’elle-même, elle pensait même que c’était mieux.

La nuit suivante, Elina fut réveillée violemment par une douleur particulière dans ses jambes. Jamais celle-ci n’avait été si intense, et elle parvint même à tirer quelques larmes à la jeune élève de douze ans qui se pliait littéralement de douleur sur son lit. L’infirmière, pour l’empêcher de s’échapper de ce lieu, avait caché ses béquilles, par conséquent, elle ne pouvait nullement se lever et n’avait d’autre choix que celui d’attendre qu’elle veule bien lui rendre les seuls instruments qui lui permettaient de marcher. Désespérée et en larmes, Elina tenta de crier pour alerter Madame Pomfresh, mais tout ce qu’elle fut en mesure de faire, ce fut de pousser un soupir…Sa voix ne parvenait pas à sortir avec suffisamment de force pour qu’elle puisse alerter quelqu’un…

Si son regard d’un bleu turquoise très clair ne lui mentait pas, il n’y avait aucun autre élève qu’elle dans cette fichue infirmerie. Ce fut pourquoi Elina entra dans une crise de larmes comme jamais elle n’en avait eue en réponse à cette solitude qui l’entoura alors. Elle ferma les yeux pour ne les rouvrir que lorsqu’elle sentit un petit poids peser sur l’une de ses mains, qui était ouverte à côté de son visage. Sa surprise fut intense lorsqu’elle entrevit son petit écureuil, posant son petit regard noisette sur la pauvre élève qu’elle était devenue. La jeune Serpent se calma en un éclair, osant même un sourire en voyant qu’elle n’était plus tout à fait seule…Elle tenta de s’asseoir sur son lit en gardant son petit animal dans la main, mais ce fut peine perdue…Elle n’y parvint pas, et contenta de laisser couler une larme en guise de première réaction. Le petit écureuil se faufila jusqu’à son épaule pour poser ses deux petites pattes sur son visage froid et fermé, comme s’il souhaitait, par ce geste inattendu, encourager la jeune fille.


« Si tu n’étais pas venu, je crois que je serais devenue folle…Tu connais Dimitri, il ne fait jamais dans la demi-mesure. J’ai eu le malheur de ne pas faire assez attention aux gens qui étaient autour de moi dans ce couloir, et forcément, il m’a vue avant que je n’ai pu le fuir. Il m’a saoulée de paroles Nut…Il m’a dit que j’avais tort de le fuir comme je le faisais, qu’il voulait juste veiller sur moi, qu’il voulait mon bien…Mais ensuite tout à dégénéré lorsque je lui ai dit que quelqu’un veillait déjà sur moi et que je n’avais plus besoin qu’il soit constamment là à me surveiller et à prendre pitié…Sa réaction a été terrible… »


Elina parvint, en calant deux coussins dans son dos, à se mettre en position assise sur son lit d’infirmerie. En parlant à son animal, la jeune fille se sentait mieux, mais en même temps, elle ne pouvait pas s’empêcher de redouter chaque lendemain qui allait suivre cette horrible nuit où elle ne pouvait même pas appeler l’infirmière au secours pour qu’elle l’aide…Depuis quand la Serpentard de deuxième année qu’elle était avait besoin d’aide ? Non, elle s’était trop ramolli et cela n’allait pas du tout. En réponse à la clère qui bouillait irrévocablement en elle, Elina prit le verre qui était sur la petite table basse à côté de son lit et le brisa en le lançant avec violence contre la même table. Il y avait maintenant plusieurs morceaux de verre dans sa main, et elle sentait que la douleur était de plus en plus intense, mais au moins elle oubliait la souffrance que lui causait ses jambes pendant un cours instant…

« Dimitri m’a demandé qui osait veiller sur moi, et il m’a balancé en pleine figure que je faisais honte à notre famille en fricottant avec des gens qui n’étaient pas à Serpentard…Il ne sait pas ce que ça fait de se détester au point où je me hais, il ne sait pas ce que ça fait de ne pas pouvoir accepter son propre reflet dans le miroir…Je voudrais pouvoir lui dire que le simple fait de savoir que je suis le fruit d’une union consanguine m’a démolie, mais je sais qu’il ne comprendrait pas…Il ne m’a jamais comprise, il m’a juste considérée comme un trophée, qui mérite d’être méprisée et misérable dès qu’elle est atteinte… »

Fermant la main où plusieurs morceaux de verre étaient plantés, Elina laissa couler une autre larme de douleur, et ne se priva pas pour pousser un soupirement qui voulait être un cri, en espérant que celui-ci ait été assez fort pour que quelqu’un l’ait entendue…Mais c’était peine perdue, une fois encore, et elle le savait. La jeune fille finit par se laisser tomber sur son lit, en ayant précédemment posé son petit écureuil sur la table basse à côté de son lit. Elle soupira une fois qu’elle fut rallongée, et continua à pleurer tandis que sa blessure à la jambe et celle qu’elle s’était faite volontairement la faisaient souffrir horriblement. Elle sentait qu’après ça, regarder Kyle droit dans les yeux allait être difficile…Dimitri l’avait demandée en mariage ça y était, et même s’il l’avait poussée dans les escaliers, elle savait qu’elle aurait du mal à lui résister la prochaine fois. C’était pour ça qu’elle le fuyait, pour ne pas tomber dans le même piège et pour ne surtout pas faire comme ses deux parents…Elle ne voulait pas de cet horrible sentiment qui était en train de la détruire…Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas voulut mourir avec autant d’ardeur…

« Dimitri, ne t’approche plus de moi, par pitié…Cesse de me tourmenter, de faire saigner mon cœur et cesse de martyriser mes sentiments…Je ne voudrais penser qu’au Gryffondor que j’ai rencontré…C’est pour ça que je te déteste autant que…Je t’aime… »


De quel amour parlait-elle ? Un amour fraternel ou d’une autre sorte ? Même son écureuil ne serait pas en mesure de répondre à cette question parce qu’Elina s’endormit assez brusquement après avoir finit de parler. Elle était littéralement tombée dans les bras de Morphée, et elle ne semblait pas vouloir se réveiller pour le moment, comme si fuir la réalité de cette manière pourrait un jour la sauver. Elle souffrait autant physiquement que moralement, et tout ce qu’elle souhaitait, c’était qu’on la laisse en paix. Comme elle l’avait dit, elle ne souhaitait que déchiffrer ses sentiments pour Kyle, le jeune Gryffondor qu’elle avait rencontré il y avait peu de temps, mais avec Dimitri dans les parages, elle savait que sa souffrance n’aurait pas de fin…
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MessageSujet: Re: La rage est au rendez-vous...[Libre]   La rage est au rendez-vous...[Libre] EmptyMar 13 Nov - 13:50:58

[HJ : Eh bien, puisque nous voulions RP ensemble et que je vois ton sujet sans réponse et que le petit coeur de Bill s'en trouve tout chamboulé, puisque j'ai terminé l'un de mes topics, je tape l'incruste. Very Happy ]

La nuit était tombée sur le château depuis un moment déjà. Dans le dortoir des seconde années de la maison Poufsouffle, sous les baldaquins tendus de jaune et noir, les respirations calmes des élèves indiquaient que ceux-ci dormaient tous profondément. Bill, les bras croisés sur sa poitrine et un sourire paisible aux lèvres, était en train de rêver que sa petite soeur parvenait à jeter un sort à ce type stupide, ancien ami de leur père, qui depuis quelque temps ne cessait de leur causer des ennuis à tous.

Toc toc toc...

Un bruit se fit entendre dans la chambre, un bruit discret, mais qui suffit à éveiller le rouquin. Ouvrant les yeux, il ne se souvenait déjà plus de ce qui l'avait réveillé et méditait sur son rêve. Pourquoi son cerveau s'obstinait-il tant à lui imposer l'image de sa soeur capable de lancer des sorts alors qu'elle était et resterait une cracmol ?

Toc toc toc...

Bill sursauta ; quelqu'un frappait à la fenêtre. Non, ce n'était pas possible... Alors quelque chose cognait contre la fenêtre... Apparemment, ses camarades dormaient tous à poings fermés. Bill se leva discrètement et alla ouvrir la fenêtre. Aussitôt, un hibou se jeta sur lui en poussant un hululement.


"Chuuuuut, crétin."

Bill avait murmuré cette injonction tout en flattant le plumage du vieil oiseau, vieux certes mais encore très alerte, qui appartenait à sa mère. Une feuille de papier blanc était attachée à sa patte et Bill supposa imédiatement qu'il s'agissait d'une feuille arrachée à un des cahiers de sa soeur. Il la déroula avec précipitation, attrapa sa baguette posée sur sa table de nuit et éclaira la missive.

Citation :
Bill,

C'est la catastrophe à la maison. Robert est venu hier soir, soit-disant pour réclammer de l'argent à papa. Maman n'était pas là, elle était allée voir grand-père, Robert est complètement rond et il menace papa depuis tout à l'heure. Je ne sais pas combien de temps il faut à ce hibou pour te trouver, mais si tu as une idée de ce que je peux faire réponds-moi vite. Sinon, je me débrouillerai. A part ça je vais bien.

Laura

Malgré l'inquiétude qui le gagnait, bill ne put réprimer un sourire en lisant la dernière phrase de sa soeur. Il fallait toujours qu'elle le rassure.

Sans hésiter, le garçon retourna le papier, prit rapidement une plume dans son sac et répondit :


Citation :
Ne t'enfais pas soeurette, pour que ce type se calme il faut avant tout le désouler. Vide-lui de l'eau glacée sur la tête, ça fera parfaitement l'affaire. Ensuite, si tu y arrives, fais-lui boire un café salé.

Je t'aime,

Bill

Vive les élèves plus âgés sans qui le jeune écossais n'aurais jamais connu ces petits trucs. Le garçon rattacha le petit rouleau blanc à la patte du vieux hibou et le poussa vers le dehors. Bill s'était baissé pour ranger sa plume quand une raffale de vent particulièrement violente s'engouffra dans la cambre. Le battant de la fenêtre fut projeté sur le rouquin et le coin entra violemment en collision avec son crâne. Bill resta quelques instants étourdé, renversé en arrière. Puis, il reprit peu àpeu ses esprits et la douleur fulgurante de sa tempe lui parvint à ce moment, en même temps que la sensation d'un liquide chaud commençant à couler dans ses cheveux, sur son oreille et sur sa joue.

Un peu affolé de se voir saigner autant, Bill résolut de passer à l'infirmerie, même s'il n'avait rien à faire dans les couloirs la nuit, Rusard ne pourrait tout de même pas le punir en voyant sa blessure.

Appliquant un mouchoir sur sa tempe, la tête tournant un peu, il se leva, flageolant, et sortit du dortoir.

Moins de cinq minutes plus tard, il était devant la porte de l'infirmerie. Il allait pousser la porte quand un bruit de verre risé le fit sursauter. Madame Pomfresh avait toujours été quelqu'un de minutieux et précis et Bill trouvait cela fort surprenant. Sa curiosité s'ajoutant à sa douleur grandissante et au fait que le mouchoir qu'il tenait commencé à être totalement imbibé, le grand roux ouvrit la porte. L'infirmerie était baignée dans une semi-obscurité et les yeux du rouquin durent s'accomoder un instant avant de clairement distinguer ce qui se trouvait autour de lui. L'infirmière n'était visiblement pas présente ; par contre, sur un lit vers le fond, une jeune fille était étendue, un visage qui lui disait vaguement quelque chose, mais quelqu'un à qui il n'avait probablement jamais parlé. L'observant plus attentivement, comprenant à présent que le bruit de verre ne pouvait être venu que d'elle, Bill remarqua tout d'abord que son visage présentait de nombreuses traces delarmes. Elle avait dû pleurer, beaucoup pleurer même. La deuxième chose qu'il vit fut sa main... Quelques guttes de sang en coulaient, et au-dessous par terre, il y avait un verre brisé. Bill voulut s'approcher d'elle pour lui proposer de l'aide en attendant le retour de l'infirmière, mais au même instant, il entendit qu'elle se mettait à parler et n'osa pas aller plus loin. Visiblement, elle ne l'avait pas remarqué, elle se croyait seule et Bill avait suffisamment de tact pour comprendre qu'il ne fallait pas la déranger dans ce moment.

Néanmoins, il écouta ses paroles, ne comprenant rien mais saisissant quelques éléments au passage. Elle parlait d'un Dimitri, elle était vraisemblablement à Serpentard et, ce qui frappa le rouquin, elle évoquait une union consanguine. Bill était toujours deout près de la porte, n'osant plus bouger de peur de révéler sa présence. Ce n'était vraiment pas le moment.

Son crâne l'élançait de plus en plus, le sang à présent ruisselait du mouchoir et il avait l'impression que sa tête avait enflé de moitié, mais il était hors de question de mettre cette jeune fille visiblement déjà malheureuse mal à l'aise. Il songea bien à ressortir, mais d'aord il avait trop mal, ensuite quelque chose lui disait qu'il ne pouvait pas la laisser comme ça.

Elle se recoucha finalement et le soupir qu'elle poussa fendit le coeur du jeune Poufsouffle. Encore une fois, ce ne fut qu'à grand-peine qu'il se retint d'accourir vers elle. Ce fut à ce moment qu'il remarqua le petit animal qu'elle déposait à côté d'elle. Le prenant d'abord pour une peluche, il finit par réaliser qu'il s'agissait bel et bien d'un écureuil bien réel et il eut un petit sourire ; il était vraiment mignon.

Il vit qu'elle se remettait à pleurer doucement et il sentit son coeur se serrer de compassion. Si seulement il pouvait faire quelque chose pour elle... Mais, avec ce qu'elle avait dit et de plus, étant une sSerpentard, donc probablement assez fière, Bill était persuadé qu'aller vers elle pour l'instant était vraiment une mauvaise idée. Elle prononça une dernière phrase, comme si elle s'adressait directement à Dimitri, puis, rusquement, elle s'endormit. Bill la ragarda dormir quelques secondes, un peu étonné de l'avoir vue si rapidement passer d'un état d'extrême souffrance à un sommeil aussi profond. Puis, n'y tenant plus et songeant qu'à présent, il pourrait bien lui faire croire qu'il était arrivé après qu'elle ait fermé les yeux, il s'approcha, contourna le lit de la jeune fille et s'assit doucement par terre à côté d'elle. Sa tête était décidément de plus en plus douloureuse et un élancement particulièrement violent lui fit serrer les dents. Pourquoi fallait-il que la seule fois de sa vie où il ait besoin d'une infirmière, elle ne soit pas là ? Mais à présent, il souhaitait, malgré sa douleur, qu'elle n'arrive pas trop vite. Si jamais elle réveillait la jeune fille, c'était une catastrophe. Elle avait eu l'air si torturée... Le sommeil étai une délivrance bénie.

La main blessée de la malade pendait, fermée, tout près de lui. Sans réfléchir, sans hésiter, Bill arracha doucement un lambeau de tissu de son pyjama ; c'était peut-être le seul pyjama à peu près joli qu'il possédait, ses parents n'ayant pas assez d'argent pour lui acheter des vêtements neufs, mais tant pis, c'était nécessaire. Avec mille précautions et une douceur infinie, le garçon, lâchant le mouchoir qui de toute façon collait à présent à sa tempe à cause du sang coagulé, ouvrit doucement la main de la jeune fille et en retira un à un les éclats de verre. Puis, doucement, il prit le morceau de tissu et tamponna la paume de la main fine, puis enroula le tissu comme un bandage pour stopper le sang.

Ensuite, il resta là, immobile, la main blessée dans la sienne, assis dans l'obscurité sur le sol froid, se demandant ce qui avait pu pousser une aussi jolie jeune fille à se trouver dans un tel état. L'observant de son regard doux et chaleureux, il espérait que Morphée la garderait encore lontemps contre elle.
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MessageSujet: Re: La rage est au rendez-vous...[Libre]   La rage est au rendez-vous...[Libre] EmptyMar 13 Nov - 15:52:26

[Sans soucis, bien au contraire !! Suis ravie que quelqu’un ait posté…Je commençais à désespérer de le continuer ce topic…Merci d’y avoir répondu Bill !!]

Elina était dans un sommeil tellement profond après avoir littéralement bataillé contre elle-même qu’elle n’entendit strictement rien lorsque le jeune homme de Poufsouffle entra dans l’infirmerie. Elle avait l’impression d’être la prisonnière d’un rêve qui se révélait bien trop beau pour faire partie de la réalité. Mais alors qu’elle se rendait compte que tout ce qu’elle voyait autour d’elle ne pouvait faire partie de sa vraie vie, elle ne tenta même pas de se réveiller, et prit cela comme une petite pause, chose qu’elle attendait depuis très longtemps dans sa misérable existence…Eh oui, la jeune Serpent pouvait difficilement se vanter d’être très aimée et choyée dans sa famille, qu’elle fuyait autant qu’elle le pouvait et dont elle ne voulait jamais entendre parler. A son dernier Noël, Elina s’était retrouvée seule dans le grand Manoir de la famille Ixilis de Londres. Ses parents étaient sortis au Restaurant et son cousin n’avait rien trouvé de mieux que de prétexter qu’il avait des devoirs urgents à faire pour Poudlard. Résultat, elle n’avait eu aucun cadeau et n’avait eu que ses yeux pour pleurer. Elle aurait accepté cette absence, ce froid que sa famille mettait volontairement entre ses membres, si elle n’avait pas été repoussée à toutes les autres fêtes de famille de l’année, comme Pâques en passant par l’anniversaire de la jeune fille. C’était un peu comme si elle était née dans une grande famille qui ne l’avait jamais désirée et ne voudrait jamais d’elle.

Alors qu’Elina ressassait subitement des souvenirs bien moins heureux de sa vie dans son rêve, elle eut un sursaut assez violemment qui donna à son visage une expression de douleur indéfinissable. Cette fois, elle ne souhaitait plus rester emprisonnée dans son rêve, elle souhaitait bel et bien s’en échapper. Toutefois, lorsqu’elle vit le visage rassurant de sa grand-mère qui lui souriait calmement, elle se calma, du moins pour quelques minutes. Il y avait bien longtemps qu’Elina regrettait qu’elle ne soit plus là pour la soutenir. Elle qui avait toujours été là et n’avait jamais douté de sa future réussite…C’était à un point tel qu’Elina n’avait pas hésité à la surnommer ‘maman’ juste pour voir sur son visage un joli sourire qui lui donnait presque envie de pleurer. Mais cet ultime mot, elle ne pourrait plus jamais le lui dire…C’était à cause de l’accident qui lui avait coûté la vie qu’elle avait pratiquement perdu l’usage de ses jambes et qu’elle était désormais contrainte de marcher avec des béquilles. Il y avait cinq ans, elle doutait fortement pouvoir un jour se rendre à Poudlard à cause de son handicap. Elle n’y était allée que parce qu’Albus Dumbledore lui-même lui avait donné cette chance. C’était peut-être pour cette raison qu’elle détestait énormément de monde à l’école de Sorcellerie, mais pas le directeur en personne…


« Grand-mère…Tu disais que je valais encore quelque chose…Mais maintenant que je ne peux plus marcher sans béquilles…Penses-tu toujours cela de là où tu es ? Tu n’as pas de quoi être fière… »

Elina avait toujours beaucoup douté d’elle-même, si bien que pour cacher ce trait de caractère, elle s’était coupée de tous ceux qui osaient demander son amitié. Elle avait été comme ça durant toute sa première année, pensant certainement que c’était mieux si elle était seule, et que personne ne saurait jamais comprendre la souffrance causée par un tel handicap. Mais au tout début de sa deuxième année, elle s’était pris à défendre des Serdaigle et un Gryffondor face à des Serpentard, et elle avait presque eu l’impression de revivre…C’était à un tel point qu’elle ne voulait plus jamais côtoyer des personnes de sa maison, et qu’elle préférait milles fois pouvoir apprécier des gens nouveaux, d’autres maisons, brisant ainsi la rumeur qui dit que tous les Serpentard ne se supportent qu’entre eux. C’était devenu sa nouvelle mission, se faire accepter des autres telle qu’elle était. Bien entendu, cela n’avait été guère concluant la plupart du temps…Mais un élève de Gryffondor lui avait bien accordé sa confiance, cela voulait dire qu’elle était sur la bonne voie non ?

Sans se rendre compte qu’elle venait de parler dans son sommeil, Elina fut prise à la gorge par tous les souvenirs qui concernaient Dimitri. C’était en grande partie à cause de lui qu’elle s’était mise à fuir la compagnie des Serpentard, se battant pour être différente d’eux et pour ne plus jamais faire honneur à cette maison. Bien entendu, elle n’irait pas jusqu’à faire perdre des points à sa maison, mais elle ne comptait pas se battre pour en avoir non plus…Quoi qu’il en soit, la moindre image de son cousin la fit sursauter de nouveau, et elle tourna son visage vers le garçon de Poufsouffle, toujours sans se réveiller. Il n’y avait aucune larme qui coulait de ses yeux, il n’y avait que la rage qui était lisible sur son visage. Elle n’eut aucun mot cette fois, elle se contenta de crisper tout son corps, comme si elle tentait vainement d’échapper à quelque chose, ou quelqu’un…

Il fallait dire que depuis que Dimitri avait osé lui dire qu’il ferait tout pour qu’elle accepte de l’épouser lorsqu’il aurait finit ses études à Poudlard, Elina voyait rouge dès que son prénom était prononcé. Elle se mettait facilement en colère contre lui, faisait tout pour l’éviter, et surtout, surtout, elle prévenait tous ceux qu’elle côtoyaient de l’éviter à tout prix pour éviter d’envenimer une situation déjà très compliquée entre eux. Mais ne pas lui parler était la seule chose qu’elle pouvait faire, parce que dès qu’il la touchait, elle n’avait plus aucune défense. Elle avait l’impression de reconnaître son père et sa mère, et cette vision était des plus désagréables. Ce fut pourquoi, alors qu’elle était parfaitement endormie il n’y avait pas cinq secondes, elle se réveilla en sursaut, ouvrant ainsi très subitement les yeux. Le choc avait été terrible, si terrible qu’Elina sentait la sueur lui dégouliner dans les yeux. Elle s’essuya maladroitement en tentant de s’asseoir de nouveau sur son lit lorsqu’elle sentit que quelqu’un lui serrait la main. Sa surprise fut si violente qu’elle en tomba à la renverse, quittant son lit douillait pour se heurter au sol froid et dur d’à côté. Elle avait même frôlé la table de nuit du lit voisin et elle soupira de soulagement en constatant qu’elle n’avait pas de blessure en plus. Elle mit quelques instants pour reprendre complètement ses esprits et, ne pouvant se hisser de nouveau sur son lit, se contenta de soupirer de lassitude. L’élève à côté de son lit avait soigné sa main blessée, et pourtant elle ne pouvait s’empêcher d’être terriblement en colère contre lui. C’était comme s’il avait pénétré une zone interdite sans s’en rendre compte alors qu’Elina était certaine d’avoir verrouillé soigneusement cette fameuse zone…


« Qui t’as demandé de me soigner la main hein ? Je préfère souffrir là qu’aux jambes, si tu veux tout savoir ! Je n’ai pas demandé ton aide ! »

Elina était furieuse, et le pire, c’est qu’elle n’en connaissait même pas la raison. Elle sentit que soudainement des larmes perlaient de nouveau dans ses yeux et elle se rendit compte que son corps lui faisait comprendre ce qu’elle n’avait pas vu par elle-même. Ce garçon ne l’avait sûrement pas prise en pitié, et elle devait donc avoir honte de se comporter si injustement. Reprenant contenance après avoir enfin compris cela, la jeune fille se hissa dans un ultime effort sur son lit et s’assit tant bien que mal en face du jeune homme de Poufsouffle. Elle n’avait jamais été très douée pour les excuses, mais cette fois, il fallait bien qu’elle mette sa fierté de côté…

« Pardon. Je sais que je suis dure avec tous ceux qui veulent m’aider, voire même injuste mais…Tous tant que vous êtes, si vous connaissiez la moindre parcelle de ce que je suis obligée de vivre, alors peut-être que vous m’accepteriez mieux. »

Elina parlait globalement parce que c’était tout bonnement comme cela qu’elle ressentait les choses. Elle avait au fond de son cœur cet ardent besoin d’être aimée, mais en même temps, elle était emplie de maladresse dès qu’elle essayait d’œuvrer dans ce sens. Elle sursauta doucement lorsque son petit écureuil se posa sur son épaule, poussant un tout petit cri pour manifester sa présence. Elle avait la furieuse impression que dès qu’elle avait peur de faire quelque chose, il était là pour la soutenir voire même la sauver. C’était grâce à lui qu’elle connaissait la notion ‘d’ami fidèle’ après tout.

« Je te présente Nut. S’il n’existait pas, je crois que je passerais ma vie à essayer de l’inventer. Je l’ai sauvé du froid et de la faim l’année dernière à Pré Au Lard, et il ne m’a plus jamais quittée. Je sais que dès que je suis au bord de la rupture, il apparaît…Je pense que tu as entendu certains de mes mots tout à l’heure, parce que j’ai entendu un bruit de porte. Je ne t’en veux pas…Ce sera ma façon de me faire pardonner pour les mots sans aucun sens que je t’ai balancé en pleine figure. Dis-toi que je suis aussi injuste que possible quand mon tempérament de Serpentard ressort…Mais je combats cela autant que je le peux. Je ne repousse plus personne, contrairement à l’année dernière…Je crois que la solitude ne me va pas du tout, et de toute manière, mon cœur n’a pas besoin d’être meurtrit encore plus. »

Elina espérait bien que ses excuses atteindraient cet élève qui semblait rempli de bonnes intentions. Si toutefois ça n’était pas le cas, elle savait qu’elle ne pourrait plus rien faire…Mais pour éviter un instant le regard du jeune Poufsouffle, la Serpentard aux yeux d’azurs prit son petit animal entre ses mains pour mieux pouvoir embrasser sa petite tête…C’était sa façon maladroite bien à elle de le remercier…
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MessageSujet: Re: La rage est au rendez-vous...[Libre]   La rage est au rendez-vous...[Libre] EmptyJeu 15 Nov - 16:54:28

Bill contemplait toujours Elina qui dormait, s'habituant peu à peu à la douleur qui martyrisait sa tempe. Il réalisait que c'était la première fois qu'il mettait les pieds à l'infirmerie, lui que la vie à la campagne avait rendu résistant et qui n'était jamais malade. A présent, il bénissait le ciel de s'être pris cette fenêtre juste cette nuit-là. Au moins y avait-il peut-être un but plus élevé à sa douleur. Peut-être, car une fois que la jeune fille se serait réveillée, s'il se trouvait encore là bien sûr, rien ne pouvait prédire sa réaction ! Et si elle se mettait en colère parce qu'il s'étaitoccupé d'elle ou simplement parce qu'il la regardait dormir ? Et si elle comprenait qu'il avait entendu certaines de ses paroles avant qu'elle ne s'endorme ? Le rouquin préférait ne pas y penser. Il regarda la main bandée qu'il tenait toujours posée sur la sienne et il songea qu'au moins, il aurait fait ça et que ça, quelque part, c'était grâce à Robert, l'ancien ami de son père. Car oui, si celui-ci n'était pas venu réclammer de l'argent en menaçant son père, Laura ne lui aurait pas écrit et il ne se serait pas pris la fenêtre en voulant oui répondre.
Tandis qu'il écoutait un peu inconsciemment la respiration de la jeune fille, Bill se mit à songer au fameux Robert, un ami fidèle, sensationnel jusqu'au jour où il avait perdu sa femme. Ce jour-là, il s'était mis à boire et n'avait plus jamais cessé. Il était devenu méchant, violent et c'était presque comme s'il ne reconnaissait plus Tom Covel, le père de Bill et Laura. Le jeune Poufsouffle ne s'inquiétait pas trop pour son père, même sans la magie de sa mère, il serait capable de s'en sortir. Mais il connaissait sa petite soeur, il connaissait son courage mais aussi ses craintes et il savait que, malgré sa réponse, elle devait être dans tous ses états.
Bill réalisait comme Laura lui manquait et comme elle lui manquerait toujours. Il voyait son visage rond et joyeux, entendait son rire...

Mais il fut tiré de ses pensées car son regard, toujours sur la jeune fille alitée, venait de le mettre en alerte : une expression d'indicible douleur venait de traverser le visage de la demoiselle. Bill sentit un peu d'angoisse crisper ses enrailles, mais peu à peu il sembla que la jeune fille se calmait. Etait-ce physique ou avait-elle simplement fait un très mauvais rêve ?

Bill, un instant auparavant, aurait bien été tenté de repartir, tant pis pour son crâne. Après tout, il avait fait un petit quelque chose pour sa main et mieux valait la laisser dormir, mais cette expression fit basculer ses résolutions. Il voulait attendre qu'elle se réveille, tant pis pour ce qui lui arriverait à lui, pour être sûr qu'elle irait bien.

A nouveau, il entendit la voix de la jeune élève s'élever, mais cette fois cela le fit sursauter. Pourtant,à bien l'observer, elle parlait en dormant. Elle s'adressait visiblement à sa grand-mère et Bill comprit grâce à ses paroles que probablement la blessure à la main n'était que le cadet de ses soucis, puisqu'elle parlait de ne plus pouvoir marcher sans béquilles. Le garçon regarda instinctivement autour de lui mais ne vit pas les fameuses béquilles. Faisait-elle un drôle de rêve ?

Il eut un nouveau sursaut lorsque la jeune fille se tourna vers lui. Mais ce qui le fit sursauter ne fut pas son mouvement, mais l'expression qu'il pouvait lire sur son visage : c'était une indicible rage, quelque chose qui sembla à Bill trop fort et trop terrible pour pouvoir être porté par un être humain. Pourtant, même lorsqu'il vit qu'elle ouvrait enfin les yeux, subitement, il ne recula pas d'un pouce et continua à la fixer, sans insistance, mais avec bienveillance.

Mais visiblement la demoiselle ne l'entendait pas ainsi. Lorsqu'il la vit se lever brusquement et comprit que c'était ce qu'il avait fait à sa main qui posait problème, Bill retira immédiatement sa main, pour voir l'instant d'après la jeune fille s'écrouler sur le sol à cause du choc et de la surprise.

Bill n'eut que le temps de ralentir légèrement sa chute en glissant un bras sous elle, bras qu'il retira aussitôt lorsqu'il entendit ses paroles.


« Qui t’as demandé de me soigner la main hein ? Je préfère souffrir là qu’aux jambes, si tu veux tout savoir ! Je n’ai pas demandé ton aide ! »

Bill eut un brusque sursaut et un mouvement de recul involontaire. Même s'il avait imaginé la jeune fille en colère au réveil, c'était comme si elle lui avait planté un poignard dans le coeur en repoussant aussi violemment l'aide qu'il avait gentiment voulu lui apporter.

Pourtant, le rouquin vit les quelques larmes au coin des yeux de la jeune fille et il comprit immédiatement qu'il n'y avait rien de méchant ou de cruel dans ses paroles. Elle souffrait et tentait de se protéger.

Pour éviter de la mettre trop mal à l'aise, il se recula un peu et s'assit sur le lit voisin. De là, il l'observa, inquiet, tandis qu'elle tentait tant bien que mal de se remettre sur son lit. Sa nature le poussait à se précipiter vers elle pour l'aider mais pour une raison obscure, il comprenait que ce n'était pas du tout le moment de le faire, qu'elle devait, qu'elle avait besoin de se débrouiller par elle-même.

Tandis qu'elle s'asseyait en face de lui sur son lit, son regard croisa celui bleu clair de la jeune fille et il détourna les yeux, soudain un peu ennuyé. Se sentant rougir, il préféra parler, mais elle le devança.
Il écouta ses excuses et une nouvelle fois, son coeur se serra. Il parvint tout de même à ébaucher un sourire d'encouragement, un sourire qu'il voulait rassurant et il répondit :


"C'est moi qui te demande pardon. Je réagis toujours comme j'aimerais que les gens réagissent, et peut-être que je ne tiens pas assez compte des autres. Je ne connais rien de toi mais... mais je veux bien t'accepter telle que tu es."

Et la flamme chaleureuse qui brillait dans ses yeux bleus disait bien qu'il était profondément sincère.

Bill sursauta légèrement lorsque le petit écureuil vint se poser sur l'épaule de la jeune fille. Décidémen, il était vraiment mignon. Avec sa petite soeur, ils avaient bien tenté d'en apprivoiser un une fois, rencontré dans la forêt légèrement blessé, mais dès qu'il avait été plus en forme, il s'était enfui et ils ne l'avaient jamais revu.

Bill écouta les paroles de sa vis-à-vis avec une attention toute particulière. Elle parla beaucoup et le rouquin voulait prêter attention au moindre mot. S'il ne pouvait pas aider cette fille qui avait du mal à l'accepter, au moins pouvait-il l'écouter et peut-être cela lui apporterait-il un petit quelque chose...
Et plus il l'écoutait, plus il sentait l'émotion le gagner. Non seulement il ne lui en voulait pas, mais il la comprenait et il trouvait ses paroles si touchantes qu'il sentit ses yeux le piquer, comme si des larmes y pointaient le bout de leur nez. Il était si ému d'entendre une jeune fille qu'il ne connaissait absolument pas lui parler ainsi qu'il se sentit soudain stupide et ne trouva rien à lui redire. Finalement, il se décida à parler après un moment de silence pour ne pas que l'atmosphère devienne trop lourde.


"Il est vraiment joli... Euh je veux dire Nut. On sent qu'il t'aime très fort."

Il rougit à nouveau un peu puis il eut un petit rire. Il sentait bien que ses paroles étaient un peu creuses après celles de la jeune fille. Aussi, après un nouveau moment de silence où il fixa son regard sur le petit animal pour ne pas se mettre encore plus mal à l'aise en croisant le regard de l'adolescente, il se décida à poursuivre.

"Je... je sais que ça peut te paraître des mots vides, mais je te comprends, enfin je crois."

Il sourit plus franchement cette fois.

"En tout cas sache que... tout ce que j'ai pu entendre ne ressortira jamais de ma bouche, si ça peut te rassurer."

Il avait envie d'ajouter quelque chose, mais ignorait comment cela pourrait être pris. Il se décida finalement à fixer à nouveau la jeune fille et il déclara :

"Je sais que je ne te connais pas, mais je suis convaincu que la solitude te va très mal. Il faut que..."

Bill hésita. Il se souvenait de ses tentatives de morale auprès d'un autre Serpentard, l'un de ses meilleurs amis, Emilien, l'année précédente. Déjà à l'époque, cela n'avait pas été très utile et surtout, il savait que c'était parfois mal pris. Mais c'était dans son caractère et face à cette fille si ouleversée, il ne put s'empêcher de reprendre.

"Il faut que tu aies confiance en toi, en ce que tu vaux et pas en ce qu'on cherche à te faire croire que tu vaux. Oublie ce qui ne va pas chez toi et tu verras en te regardant une personne formidable. Je suis sûr de ça."

Il sourit à nouveau, d'un sourire sincère et amical, un peu mal à l'aise mais résolu à montrer à cette fille qu'il ne cherchait pas à deviner ce qu'il ne savait pas où à lui apprendre la vie, mais qu'il voulait simplement la réconforter.

Pourtant, Bill avait le sentiment que quelque chose n'allait pas bien et il mit longtemps avant de comprendre de quoi il s'agissait. Puis cela lui sauta aux yeux. Avec un petit rire sympathique, il ajouta :


"Au fait, moi c'est Bill, au cas où ça puisse t'être utile."
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MessageSujet: Re: La rage est au rendez-vous...[Libre]   La rage est au rendez-vous...[Libre] EmptyJeu 22 Nov - 7:49:36

Elina avait la forte impression qu’elle était désormais incapable de refuser l’amitié de quelqu’un, surtout si cette personne était d’une autre maison que la sienne. Maintenant que Dimitri lui avait plusieurs fois prouvé que les Serpentard étaient des handicapés du sentiment et qu’il n’y avait rien à en tirer, elle cherchait l’affection des autres ailleurs. C’était d’ailleurs la première fois que l’enfant qu’elle était cherchait chaleur et réconfort auprès des autres, elle qui s’était juré l’année dernière de ne pas se laisser aller à une telle chose. Il n’y avait pas à dire, ce nouveau caractère, il n’y avait que Kyle pour en être la cause. Il fallait dire qu’elle lui avait évité un duel avec un Serpentard plus âgé que lui, et ensuite elle avait participé bien volontiers à la joute verbale qu’il lui avait lancée après coup. Elle n’aurait d’ailleurs jamais imaginé qu’elle se lierait à ce point avec lui, alors qu’il n’y avait pas si longtemps elle avait conscience de n’être capable d’aimer personne. D’ailleurs, face au garçon de Poufsouffle qui venait de l’aider, sa première réaction avait été de le repousser violemment…Elle n’avait comprit qu’après coup que ses paroles étaient déplacées et qu’elle ferait bien mieux de ne pas être aussi cruelle avec quelqu’un qui ne le méritait pas du tout…

Une fois qu’Elina eut prononcé ses excuses, elle se sentit tout de suite mieux, plus légère et moins angoissée dans tous les cas. Elle n’hésita même plus à regarder le jeune homme dans les yeux, espérant bien qu’il ne la fuirait pas et qu’il serait capable de peser le poids de ses paroles…Il détourna les yeux à son grand dam, mais il parvint tout de même à l’encourager en souriant doucement et à prononcer des mots auxquels elle ne s’attendait pas du tout. Même si elle s’était excusée, elle lui avait tout de même dit des mots bien cruels…Elle ne méritait donc peut-être pas autant d’indulgence, du moins à son sens.


« Je ne suis pas sûre que je mérite autant de bienveillance…Je sais bien que c’est le propre des Poufsouffle, la bienveillance, mais moi, je n’ai pas hésité à être cruelle avec toi alors que tu n’avais fait que me tendre la main. Penses-tu vraiment être à même de m’accepter telle que je suis en sachant que je suis plus imprévisible que toi et que je peux être mauvaise à tout instant ? »

Cela se sentait qu’Elina n’était pas à l’aise dès qu’il s’agissait d’être proche de quelqu’un amicalement parlant. Il lui était toujours plus simple d‘être seule et de repousser toutes les propositions d’amitié, cela lui évitait beaucoup de tracas…Mais cette fois, alors qu’elle était prête à faire un réel effort et à tendre la main à quelqu’un, elle sentait que sa force et son courage s’enfuyaient avec trop d’ardeur…Peut-être n’était-elle tout simplement pas faite pour vivre avec les autres et se lier avec eux ? Elle voulait croire Kyle lorsqu’il disait qu’elle avait assez d’amour en elle pour en donner aux autres…La preuve, elle n’aurait pas pu être capable de soigner un petit écureuil et à le garder près d’elle si ça n’avait pas été le cas. Oui, elle savait aimer, mais tellement maladroitement que l’on prenait souvent ses gestes pour de l’égoïsme ou pour une autre chose malfaisante…

Alors qu’elle continuait à douter un peu de la sincérité du jeune homme, la flamme qui apparut soudainement dans ses yeux lui montra qu’il n’avait pas mentit et qu’il avait simplement dit ce qu’il pensait. Elina était un peu troublée, parce qu’elle ne pouvait pas se vanter d’avoir été souvent traitée avec bienveillance…Sa mère la prenait pour une infirme qui n’avait absolument aucune valeur en tant qu’être humain, et son père faisait tout pour l’ignorer et faire comme si elle n’était pas là. Par conséquent, elle avait eu la malchance d’être logée plusieurs fois chez son cousin Dimitri, notamment cet été. Il ne fallait pas se demander bien longtemps pourquoi elle avait passé un été aussi exécrable, étant donné qu’il avait tout fait pour la faire sortir de ses gongs. Il n’était pas sans savoir qu’elle avait besoin de calme et de confiance, et il n’avait pourtant pas eu de meilleure idée que celle de la demander en mariage, elle, sa cousine, quelqu’un de sa famille et donc de son sang…Cela va sans dire que la réaction d’Elina avait été des plus violentes, puisqu’elle refusait catégoriquement de suivre le même chemin que ses parents. C’était pour cela qu’elle subissait continuellement les foudres et autres attaques de son cousin, après avoir subit celles de Peeves l’année passée…


« Il est sûrement le seul à avoir conquis mon cœur je crois. Je pense qu’entre nous c’est une grande histoire d’amour ! »

Pour une fois qu’Elina pouvait se vanter d’avoir été utile à quelqu’un, elle ne s’en priva pas. Elle ne voulait pas non plus être lourde au point d’en parler constamment, mais elle aimait bien que son écureuil soit près d’elle, comme si elle souhaitait prouver qu’elle n’était pas si monstrueuse que cela. Sentant soudainement une sorte de gêne dans la voix du jeune garçon, la jolie islandaise eut un sourire sincère. Que pouvait-elle faire d’autre ? Elle avait peur de le toucher de peur que son geste ne soit mal perçu et elle ne trouvait rien à dire d’autre sur elle. Disons qu’elle pensait lui en avoir dit assez, le reste était sans importance ou trop inavouable pour qu’il soit au courant. Elle n’allait évidemment pas lui parler de sa rencontre avec Kyle, ou bien de chaque personne qui n’était pas de sa maison qu’elle avait rencontrée dans des circonstances parfois douteuses…Comme Dertil par exemple, qu’elle avait connu alors que Dimitri l’avait séquestrée à moitié dans les Toilettes des Garçons.

« Je ne sais pas si tu me comprends, et pour le moment je ne préfère pas le savoir. Tu ne vis pas la même situation que moi, tu dois être aimé si tu fais preuve de la même bienveillance avec tout le monde…Moi, le dernier Poufsouffle que j’ai croisé, il m’a surprise dans les salles de bain…Et pour le punir, je l’ai embrassé et gêné jusqu’à ce qu’il soit rouge carmin et qu’il ait du mal à respirer. Voilà qui n’est guère digne de louanges. »

Elina aurait bien entendu aimé pouvoir énoncer à Bill des évènements joyeux de sa vie, mais ils étaient tellement peu nombreux qu’elle ne se hasarda même pas à les rechercher au fond de sa mémoire. Elle lui avait déjà dicté celui concernant son écureuil…C’était probablement l’un des rares avec sa rencontre avec Kyle peut-être. Elle eut un mince sourire et chassa ses idées de son esprit lorsqu’il la rassura en disant qu’il ne répètera jamais tout cela. S’il le faisait, c’était bien évident qu’il ne s’attirerait pas la sympathie de l’islandaise !

« Tu n’es pas idiot…Tu sais que ce que je t’ai dit a une certaine valeur, en mal certes, dans ma vie. Aussi, si tu le répètes, je devrais partir de Poudlard. Après tout, je suis bien le fruit d’une relation incestueuse… »

C’était très étrange, c’était bien la première fois qu’Elina était capable de le dire sans trembler, avoir peur ou redouter la réaction de celui qui entendait ces paroles. Elle ne s’en fichait pas bien sûr, mais cela avait beaucoup moins d’impact qu’avant. Elle voulait se persuader qu’elle ne commettrait jamais cette erreur, et que donc elle n’était pas corrompue dans cette maudite famille…Elle eut un regard surprit et perdit un instant son sourire en écoutant le jeune homme reprendre la parole. Décidément, que ce soient les Serdaigle ou les Poufsouffle, on ne pouvait pas dire qu’ils n’aimaient pas faire la morale ou donner des conseils. En d’autres circonstances, Elina aurait très mal pris ses paroles. Mais cette fois, elle se contenta de se rallonger sur son lit et de regarder machinalement le plafond en soupirant. Elle, se voir comme une personne formidable ? Impossible. Elle ne savait pas faire des choses qui n’avaient pas de sens, et se complimenter ainsi sans raison était totalement dénué de sens pour elle ! S’il y arrivait avec lui-même, Elina était certaine qu’elle n’y parviendrait jamais. Ou pas toute seule dans tous les cas.

« Pour se trouver formidable, il faut se trouver beau au travers des yeux de quelqu’un. Et pour cela, il faut aimer cette personne plus que sa vie. Il faut vouloir son bonheur, le chérir autant que possible et lui prouver que l’on sera toujours là pour lui. Et cela, je ne l’ai pas…Ou pas encore. Je ne suis pas complètement désespérée, mais tu sais, les gens ont une bien mauvaise opinion des Serpentard et des handicapés. Je ne suis donc pas très bien née si je puis me permettre. »

Elina ne s’était pas permis de remettre totalement sa parole en doute, mais elle le faisait tout de même de manière détournée. Les Serpentard étaient détestés de toutes les autres maisons, et ils étaient bien souvent incapables de s’aimer entre eux. La jolie islandaise, en tout cas, n’avait pas la moindre envie de chérir quelqu’un de sa maison. Elle ne voulait même pas croire que cela soit possible, tellement cela lui semblait irréel. Mais elle quitta cette pensée une fois qu’il se fut présenté, balayant ainsi ses peurs une fois de plus. Peut-être qu’il n’était pas si moraliste que ça dans le fond ? Il voulait simplement la rassurer, elle en était certaine à présent.

« Elina. Elina Ixilis, enchantée. Mais dis-moi…Pourquoi es-tu encore ici alors que tu as certainement bien d’autres choses à faire ? Dois-tu voir Madame Pomfresh ? Si ce n’est pas le cas, tu devrais peut-être t’en aller. Tu vas être épuisé demain sinon, et pardonne moi mais je refuse d’en être responsable. Je ne pourrais pas t’empêcher de revenir, mais je te le déconseille tout de même. Retournes auprès de ceux qui sont capables d’être dignes de ton amitié et de te traiter avec bienveillance. »

Elina avait encore une fois refusé à demi-mot l’amitié de quelqu’un. C’était plus fort qu’elle, elle se sentait toujours misérable lorsqu’elle se sentait incapable de rendre une telle bienveillance. Ce fut pourquoi elle se tourna pour ne plus faire face à Bill, espérant bien qu’il s’en irait. Et comme pour cacher ses peurs, son petit écureuil sauta jusqu’à son visage ce qui la fit sourire. Mais la présence de son écureuil ne suffit pas à l’empêcher de verser une larme…Etait-elle perdue ou simplement triste ? Oppressée ou pétrifiée ? Allez savoir, Elina est toujours restée si mystérieuse, courbant sans cesse l’échine et même son âme pour se protéger…
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MessageSujet: Re: La rage est au rendez-vous...[Libre]   La rage est au rendez-vous...[Libre] EmptySam 24 Nov - 17:42:34

Elina regardait à présent Bill dans les yeux et il se sentit soudain tout honteux d'avoir évité son regard. Détournant les yeux du petit écureuil qui lui avait servi d'échappatoire, Il fixa le regard de la jeune fille, toujours avec bienveillance. Elle lui demandait si, malgré la manière dont elle s'était comportée, il pensait vraiment l'accepter telle qu'elle était et Bill, bien que certain de sa réponse, fit mine de réfléchir un instant, ce qu'il fit réellement tout de même, pour bien montrer à la jeune fille qu'il prenait la chose au sérieux, puis il répondit avec franchise, de sa voix douce :

"Oui je pense être à même de t'accepter telle que tu es, parce que je sais que tu n'agis pas par méchanceté, même si je ne sais pas exactement tous tes problèmes. Je sais surtout qu'on a tous nos défauts, tous nos blessures, même quand elles ne se voient pas, et que si je ne t'acceptais pas je ne vois pas comment je pourrais m'accepter moi-même."

Bill songea avec amusement qu'il était parfois plus philosophique qu'il ne le pensait. Il se surprenait à prononcer des paroles en toute sincérité et à réaliser qu'elles étaient particulièrement profondes. Non point que Bill soit quelqu'un de superficiel ou de léger, bien au contraire, mais il n'aimait pas passer trop de temps à réfléchir. Il était spontané dans chacun de ses gestes, chacunes de ses paroles, et même s'il pensait beaucoup, il ne préméditait jamais rien et, en fin de compte, ne se posait pas trop de questions.

Avait-on besoin, comme le pensait la jeune fille, d'avoir été beaucoup aimé pour faire preuve de la même bienveillance ? Bill se le demandait. C'était certain que côté amour, il n'avait manqué de rien. Des parents aimants jusqu'à donner tout pour leurs enfants, une petite soeur rayonnante d'affection, et puis depuis qu'il avait quitté sa campagne profonde ici... Des amis à la pelle, et des meilleurs amis si merveilleux... Ashley, Emilien, Lucy, et Mariana aussi... Bill préféra, comme il le faisait depuis une semaine, éviter la pensée de Mariana. Il avait détesté la voir danser avec Oswald au bal, et il avait craint, sans pouvoir se l'expliquer, qu'une fois sa danse terminée, elle ait déserté la salle simplement parce qu'il parlait à Ashley. Et ça, il avait du mal à le supporter...

Bref, quoi qu'il en fût, Bill n'avait jamais manqué d'amour, il en avait même tellement reçu qu'il savait qu'il en débordait pour les autres, même quand ils commençaient par être désagréables avec lui... Elina lui faisait un peu penser à Liliana, cette fille de SErpentard avec qui il avait parlé l'année précédente. Elle avait commencé par être particulièrement agressive avec lui et puis, quand ils avaient parlé, il s'était rendu compte de la générosité qu'elle dissimulait. Elle aussi devait avoir un certain nombre de blessures, même cachées. Les Serpentards étaient-ils, finalement, la maison des grands blessés ? Beaucoup dans samaison parlaient souvent de méchants, ill n'en était pas si sûr. Il n'y avait qu'à voir Emilien pour savoir ce que devait être un grand blessé,e t Emilien était justement à Serpentard lui aussi.

Bill fut tiré de ses songes par le récit de ce que la jeune fille avait fait endurer à un Poufsouffle dans une salle de bains. Il ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire, oh pas un sourire moqueur, mais un sourire amusé et compréhensif.

Elle lui disait des choses terribles sur ce qu'elle était et pourtant, Plus elle tentait de paraître cruelle à ses yeux, plus il se persuadait du contraire, sans toutefois oser le lui dire. Seul son regard, toujours bienveillant, témoignait du fait qu'il ne changeait pas d'opinion sur elle.


Après tout, je suis bien le fruit d’une relation incestueuse… »

INtérieurement, Bill sembla faire un bond de dix mètres. Mais le garçon avait trop de tact pour manifester quoi que ce soit de sa surprise, de son effroit, de son horreur ou même de sa gène. Après tout, cette pauvre adolescente n'y était pour rien dans tout cela, quelques soient les conditions dans lesquelles les choses s'étaient passées, quelque soit la manière dont elle avait été élevée par ses parents, elle ne faisait que subir. Le jeune écossais ne trouva rien à dire, mais il ne changea rien à son attitude. D'ailleurs, il n'était pas certain de saisir parfaitement ce que signifiait incestueux. Il savait que ça avait rapport avec des personnes de la même famille qui se marient, mais il ne savait pas grand chose de plus.

Le rouquin vit bien que ses paroles moralisatrices ennuyaient légèrement sa vis-à-vis quand elle se rallongea et soupira, et il se sentit brusquement empli de remords. Il n'avait eu qu'une envie, l'aider à se sentir mieux et à nouveau, comme cela lui arrivait souvent il se sentait ridicule et stupide. Il baissa les yeux, son regard se perdant du côté de la main blessée qu'il avait bandée tant bien que mal, mais cette vue aussi lui inspira des questions insolubles. Aurait-il mieux fait de ne pas toucher à cette main ? Aurait-il mieux fait de ressortir de cette infirmerie en voyant que quelqu'u, était déjà là ? Aurait-il mieux fait de partir immédiatement après avoir fait son bandage improvisé ?

Mais malgré tout, une force en lui lui criait qu'il ne regrettait rien et que de toute façon, il n'aurait pas pu, moralement, fuir cet endroit où il avait le sentiment qu'on avait besoin de lui.

Le sourire du rouquin, toujours préent, même léger, sur son visage, s'aggrandit lorsqu'il entendit les paroles de la jeune fille sur le fait de se trouver beau à travers les yeux de quelqu'un. C'était exactement ce qu'il pensait. fET pour sa part, s'il n'avait pas une extrêmement haute opinion de lui-même, au moins avait-il appris à s'aimer tant ses parents lui avaient montré qu'il était aimable, et ses amis ensuite avaient pris le relais.
Elle devait être bien seule pour déclarer que personne ne lui apportait cela. Bill eut envie de lui répondre que, même ne la connaissant que très peu, il pouvait déjà affirmer qu'il la trouvait belle, mais il craignit qu'une fois de plus, ses paroles importunent la jeune fille. Pourtant, il reporta son regard sur le sien, pour bien lui montrer qu'il n'était pas gêné de la regarder, et il préféra relever la fin de sa phrase :


"Tu sais, les gens qui ont une mauvaise opinion des handicapés sont ceux qui n'apprennent pas à les connaître. Alors mieux vaut ne pas trop se préoccuper de l'opinion de ces gens-là. ET c'est exactement pareil pour les SErpentards, d'ailleurs, je sais que pas mal de gens considèrent les Serpentards comme des handicapés du bulbe."

Bill eut un petit rire, c'était le genre de phrases qu'on entendait souvent prononcées notamment par des Gryffondors au détour d'un couloir.

"C'est vrai que pour beaucoup de monde, si ce n'est pas toi qui montre ce que tu es vraiment, ils ne viendront pas facilement vers toi. Mais songe aussi que ceux qui t'apprécieront t'apprécieront vraiment pour ce que tu es.. Et moi je crois que ceux qui ne veulent rien savoir de toi parce que tu es une SErpentard et une Handicapée, eh bien ce sont eux les plus handicapés dans l'histoire."

Encore une fois, Bill était d'une sincérité déconcertante ; mais il réalisa un peu trop tard, comme toujours, après avoir parlé, que ses paroles ressemblaient encore une fois à de la morale.
Une lueur d'excuse pointa dans ses yeux et il poussa un petit soupir.

Mieux valait repartir sur un sujet plus banal, les présentations. Mais Bill se trompait : visiblement, avec cette élève, rien 'nétait banal. Elle s'appelait donc Elina, un joli prénom songea le jeune écossais, mais il n'eut pas le temps de lui faire une telle réponse.
Elina poursuivait, sans interruption, et commençait à lui demander pourquoi il restait là. Bill se sentit pétrifié de froid à mesure qu'elle parlait. Sans même s'en rendre compte, il eut un mouvement de recul, comme s'il se sentait occuper un territoire où il n'avait vraiment pas sa place.

Elle lui demandait de partir, c'était une chose. Bill était têtu, il aurait bien pu refuser, et puis quand même, çaurait été bien que Madame Pomfresh jette un coup d'oeil à sa tempe. Mais la phrase qui suivit lui fendit littéralement le coeur et Bill, qui s'était levé pour prendre un peu de distance sans toutefois partir, retomba assis sur le lit qu'il occupait un instant auparavant, inconscient que ses yeux s'étaient mis à briller, comme s'il s'apprêtait à pleurer. Son joli sourire s'était effacé et une nouvelle fois, il ne parvenait plus à fixer les yeux de la jeune fille.

D'ailleurs, elle venait de se retourner, comme elle aussi gênée, peut-être par sa réaction.

Quelque chose disait à Bill qu'il devait partir immédiatement, qu'Elina avait été claire et qu'il n'avait plus rien à faire ici. Sa blessure se refermerait bien toute seule. Mais la dernière phrase d'Elina avait gonflé une énorme boule dans sa gorge et, malgré tout, trop naïf peut-être, peut-être aussi croyait-il trop que tout pouvait se régler par quelques gentilles paroles, Bill contourna le lit d'Elina pour regarder à nouveau son visage. Il avait conscience que c'était osé et qu'elle allait probablement l'envoyer paître sans retour, mais tant pis, à être renvoyé, autant l'être correctement.

Il s'accroupit en face du lit, à une certaine distance pour ne pas non plus offenser directement la jeune Serpentarde. C'est alors qu'il remarque la larme qui avait coulé sur sa joue.

Il y eut un long moment où Bil garda le silence, fixant seulement Elina pour lui montrer qu'il n'avait pas décidé de partir. Finalement, ce fut avec une voix légèrement cassée qui le surprit lui-même qu'il déclara doucement :


"Je dois rester... Je me suis blessé et je ferais mieux d'attendre l'infirmière..."

Il sentait ses mains trembler légèrement et se demandait pourquoi tout à coup la situation l'affectait autant. Il marqua un nouveau silence, et finalement, le poids de ce qu'il ressentait fut trop lourd pour lui et il reparla de sa voix devenue mal assurée.

"Je... Je n'ai pas besoin de retrouver la bienveillance de mes amis, Elina, je l'ai tout le temps... Moi je n'en manque pas... C'est toi... qui en manque. Alors si je pars, à quoi ça va servir ? Je te laisse encore plus seule pour me retrouver quelque part où moi j'aurai trop ? Je... Je suis désolé... Je sais que je m'y prends très mal avec les gens... Je ne comprends pas pourquoi on me dit souvent que je suis réconfortant... Mais je ne partirai pas... Parce que je crois que j'ai des choses dont tu as besoin à t'offrir."

Et, la fatigue aidant l'émotion, Bill sentit malgré lui une petite larme se former au coin de sa paupière.
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