Samedi triste de septembre... [Terminé]

Un samedi de septembre, morne et terne, comme tous les autres depuis son retour à Poudlard. Quelque chose avait changé, Clarisse n'était plus tout à fait la même, un grand vide s'était installé en elle. Nervia était toujours là, bien sûr, mais ce n'était pas exactement comme avant, la rousse se sentait un peu moins proche de son amie que quelques semaines seulement auparavant. C'était surtout depuis le bal que quelque chose n'allait pas, depuis qu'Aïlin s'était montré sous un jour nouveau et violent, depuis qu'il ls'appliquait à l'ignorer superbement. Elle était trop timide pour aller le voir d'elle même, et de toute façon n'en éprouvait aucune envie. Tant que son comportement n'aurait pas changé tout du moins. Et puis, il y avait ce que Lynn lui avait dit à propos de sa famille, elle était restée vague, promettant de le lui expliquer plus tard, lorsque les circonstances s'y prêteraient de façon plus favorable. Suite à cette courte discussion, l'aigle avait rejoint son aire, tout en se posant un tas de questions sur tout ce qui s'était passé, et pourquoi!

Un samedi triste, dehors tout était gris, c'était à croire que le ciel faisiat exprès d'accorder ses couleurs à l'humeur de l'Ecossaise. C'était une attention fort aimable, sauf que ça ne faisait que redescendre le moral de Clarisse encore plus bas qu'il ne l'était déjà. Tout était triste, triste à pleurer, et elle n'avait même plus le goût de se plonger dans l'un de ces bons vieux grimoires qui lui servaient de livre de chevet. Non, la lecture ne l'intéressait plus, de toute façon, elle n'arrivait plus à se concentrer sur les mots qu'elle voyait, et si elle essayait, fronçant ses sourcils, ils se mettaient à danser devant ses iris, formant de longues farandoles moqueuses. Clarisse avait renoncé. Ne sachant que faire se sa journée, elle avait erré dans le parc, puis aux abords du lac, désoeuvrée, sans même se rendre compte de l'endroit ou elle se trouvait. A dire vrai, elle était incapable de dire ce qu'elle avait fait de son après-midi, ou elle était allée et qui elle avait rencontré.

Lamentable.

A l'heure du repas, alors que tous les élèves se retrouvaient dans la grande salle pour partager joyeusement leur dîner, se raconter les derniers potins, qui avait eut la meilleure note en cours de sortilèges, qui s'était fait punir par le maître des potions, ou encore quelle était la dernière prédiction foireuse du professeur Trelawnay, la Serdaigle, elle, était seule. Jamais elle n'avait apprécier les repas en si grand nombre, ses amis le savait et s'étaient habitués à ne la voir que très rarement à la table des bleux et bronzes. La troisième année s'était toujours arrangée pour y aller plus tard, alors que tous avait terminé leur festin. Ce soir, elle n'irait pas manger. Elle n'avait pas faim. Elle n'avait pas froid, et pourtant, le vent envoyait de froides bourrasques à l'assaut du château, dans l'espoir de peut être réussir à se rendre maître des lieux. Heureusement, les pierres usées résistaient, fières à ces attaques incessantes. Clarisse était assise en haut de la tour d'astronomie, genoux ramenés contre elle. Ses cheveux formaient une cascade rousse qui retombait devant ses yeux, et protégeaient son visage des regards indiscrêt s'il y en avait eut.

Contrairement à ce qu'on aurait put penser, elle ne dormait pas, non, elle regardait des photos qui avaient été prises à la fin de l'année précédante, une fleur d'Azalée collée contre sa joue. Cette fleur, qui normalement aurait dû fanner depuis quelques mois avait subit un sort pour rester fraîche longtemps. Malheureusement, la petite ne maîtrisait pas parfaitement l'enchantement, et son parfum s'était dissipé. Après tout que lui importait l'odeur? C'était-là une des seules choses qui lui prouvait qu'elle n'avait pas rêvé. Un témoin palpable de ce qui s'était passé au stade de Quidditch...
Elle ferma les yeux. A quoi bon repenser à tout ça? Mieux valait oublier et faire comme si de rien n'était.
Facile à dire!
Et si souvent elle avait réussit à recommencer, à ranger dans un coin de sa mémoire les moqueries, là ,elle n'y parvenait pas. Sans doute parce qu'il s'agissait d'un moment heureux, qu'il plaisait à son coeur de se rappeler...

Un bruit de pas rententit dans les escaliers, léger, presque inaudible.

Clarisse ouvrit les yeux et rangea rapidement les images animées dans son sac, qui gisait à côté d'elle. Mieux valait que personne ne tombe dessus. Après tout, elle ne savait pas qui arrivait, ça aurait bien put être un Serpentard mal intentionné, ou un élève en mal de mauvaises blagues. Lorsque la personne posa le pied sur la dernière marche, la rouquine était de nouveau immobile, la respiration lente. Elle avait juste oublié de ranger la fleur, reposant à quelques centimètres à peine de sa main, sur une pierre froide...

Lynn avait dormi toute la journée. Depuis qu'elle s'était effondrée dans son lit, la veille, le corps et l'esprit meurtris, elle n'avait plus bougée, recroquevillée entre ses draps, chaque parcelle de son corps la lançant douloureusement pour lui rappeler qu'elle n'avait pas rêvé...

Non, elle n'avait pas rêvé... Aïlin s'en était prit à elle... il lui avait fait mal, avec ses mots, avec ses mains, avec sa baguette.... Comme s'il avait voulu effacer tous les moments heureux qu'ils avaient vécus, comme s'il avait voulu qu'elle oublie tout... qu'elle le deteste comme elle detestait les autres membres de leur famille....

Le coeur brisé, Lynn ne s'était reveillée que le samedi soir, à l'heure du repas. Elle avait pleuré, encore... puis avait finalement réussi, grâce au légendaire courage de Gryffondor, à trouver la force de se lever. Il ne fallait pas qu'elle reste ici allongée à ressasser tout ça... il fallait qu'elle se lève oui, et qu'elle se remette à vivre... sans lui...
Elle eut du mal à faire les premiers pas, se tenant au lit pour ne pas tomber et respira profondément avant d'aller prendre une longue douche chaude pour relaxer ses muscles endoloris.

Une fois changée, elle osa enfin se regarder dans le miroir et ce qu'elle vu lui arracha de nouvelles larmes.

Sa lèvre fendue n'était rien par rapport à la rougeur de ses yeux et la paleur de sa peau. Un bleu s'était également formé sur l'une de ses pommettes et l'espace d'un instant, elle eut l'impression d'être de retour au manoir. Mais autrefois, elle avait au moins un soutien, une personne qui tenait à elle... sans Aïlin à ses côtés... tout semblait plus difficile... l'idée même de sortir de sa vie lui aurait paru impossible quelques jours auparavants...et maintenant... c'était une réalité... après ce qu'il avait fait.... après ce qu'il avait dit.... elle ne pouvait plus faire marche arrière.... Il fallait désormais qu'elle continue sans lui....

Il n'était plus son frère....

L'estomac et la gorge encore noués, Lynn préféra ne rien avaler malgré la faim qui commençait à l'assaillir. Ne serait-ce que boire de l'eau lui avait donné la nausée, il valait donc mieux s'abstenir d'avaler des éléments solides.

Ne pouvant décemment plus rester dans sa chambre, dans ses draps trempés de sueurs et de larmes, Lynn eut une subite envie de fraicheur. Elle voulait sortir, sentir l'air frais sur sa peau, cela lui ferait sûrement du bien... mais il n'était sûrement pas raisonnable de parcourir le parc dans son état à la tombée de la nuit. Elle se dirigea donc vers la tour d'astronomie. Le chemin lui paru interminable mais elle forcait son corps à continuer d'avancer. Elle avait connu pire.... seulement son coeur et son esprit avaient été plus meurtris qu'avant et c'était cela qui lui faisait si mal et l'empêchait d'avancer aussi librement qu'elle le souhaitait. La douleur était secondaire... bien présente mais moins dérangeante qu'on aurait pu le penser.... elle était une sorte de vieille camarade pour Lynn...

La fillette arriva enfin devant la porte de la tour et poussa un soupir. Dans ce même endroit, Aïlin et elle avaient partagés des sourires et des paroles réconfortante... cela semblait si loin à présent... il avait ruiné tous ces souvenirs en levant la main sur elle.... en la traîtant comme l'aurait fait leur père..... L'amour que Lynn éprouvait pour son frère était toujours là, mais profondément enfouit, caché par l'amertume, la douleur et la peine.....

Elle poussa la porte et apperçue une silhouette familière.

- Ho bonsoir Clarisse... je suis désolée... murmura Lynn en se détournant. Je ne pensais pas trouver quelqu'un ici....

Les rares personnes à venir ici cherchaient souvent la sollitude, et Lynn imagina qu'elle ne serait pas la bienvenue, d'autant plus que son état assez pitoyable inquiéterait probablement la Serdaigle.... Et il était inutile de s'inquiéter pour elle...

- Tu voulais sûrement être tranquille...Je... je vais te laisser... bonne soirée....

Et déjà, elle était dos à la bleu et bronze, la main sur la poignée, prête à partir, quand la voix cristalline de la petite Serdaigle l'en empêcha...

Clarisse ne releva pas la tête lorsque la personne arriva sur le palier. Au fond, elle se fichait éperdument de savoir de qui il s'agissait, et avec un peu, même beaucoup de chance, l'inconnu(e) ne s'occuperait pas d'elle et passerait son chemin. De toute façon, qui que ce soit, ça ne l'intéressait tout simplement pas de parler avec et de voir la tête qu'il ou elle avait. Point! Sauf que ben c'était pas de chance, la personne en question semblait la connaître puisqu'elle lui parla et alla même jusqu'à prononcer son prénom! La troisième année ne put s'empêcher de relever la tête. Cette voix! Elle la connaissait. Et si elle ne se trompait pas, elle appartenait à la timide Lynn Bower.

Lynn.

Un pâle sourire s'étira sur son visage. Finalement, ça lui faisait plutôt plaisir de voir son amie. Lynn. Cette petite fille timide et discrète, qu'elle avait rencontrée grâce à Nervia, était devenue l'une des rares personnes à être gratifiée du titre d'amie. Elle était donc contente de la voir, même elle se demandait ce qu'elle pouvait bien fabriquer ici. Elle n'était pas du genre à rater un repas, et encore moins à aller se balader sur la tour d'astronomie un jour venteux. A moins qu'elle n'ait rendez-vous avec William. Sauf que cette hypothèse ne traversa pas l'esprit de la rousse.

Elle n'avait pas l'esprit aussi mal tourné que ça, quand même!
D'un autre côté, la gryffondor était aussi la soeur d'Aïlin. Aïlin, le garçon qui occupait ses pensées, et qui avait prit possession de son coeur, sans même qu'elle puisse s'en défendre. Le même garçon qui s'était comporté de façon aussi étrange au bal, celui qui était passé je jeune homme doux et attentionné à quelqu'un de brutal, pour ce qu'elle avait put voir en tous cas. Il avait faillit casser le bras de sa soeur, ce qui n'était pas "normal".

Alors que Clarisse relevait la tête pour saluer sa camarade, cette dernière s'excusa maladroitement et dit qu'elle allait la laisser parce que si elle était là, c'était certainement pour être tranquille, loin du brouhaha de la grande salle. C'était vrai, en partie. Mais comme je l'ai déjà dit, voir son amie lui faisait plaisir. Et puis... quelque chose dans le ton de la jolie brune la surprit. Si elle était de nature timide, en général, elle ne fuyait pas de cette façon, sous des prétextes plus que douteux. Et puis, sa voix tremblait. Ce n'était pas normal. Au moment ou Clarisse allait lui dire qu'elle ne la dérangeait pas le moins du monde, cette dernière tourna les talons et s'engouffra dans les escaliers.

_ Lynn! Attends!

Elle se releva d'un bond, et couru à la poursuite de son amie. Elle faillit d'ailleurs la heurter sur les marches d'escaliers parce que cette dernière avait dû s'arrêter en entendant son nom. Enfin prénom. L'éclairage était suffisant, et la rousse s'aperçut soudainement que le visage de la rouge et or était assez "amoché". Un bleu s'étirait sur l'une de ses joues. Sa lèvre était fendue. Sa peau blanche. Ses yeux rougis. Clarisse resta un instant sans bouger, trop étonnée de voir le visage de son amie ainsi tuméfié. Ne sachant trop que faire, elle lui adressa un petit sourire encourageant et referma doucement sa main sur son bras.

_ Tu ne me déranges pas. Viens.

Sans attendre de réponse, elle la tira lentement vers le haut et l'emmena à l'air libre. Ca ne pouvait que lui faire du bien, et puis ses affaires étaient là-bas. Elle se rassit là ou elle était quelques instants plus tôt, puis invita son amie à en faire autant. Le regard rivé à l'horizon, elle resta muette un instant. Même si l'état de Lynn l'inquiétait fortement, ce n'était pas son genre de demander ce qui n'allait pas. La jeune brune n'avait peut être pas envie d'en parler. Et puis si elle souhaitait se confier, elle savait qu'elle pouvait le faire. Aussi prit-elle le parti de ne pas parler des blessures de la rouge et or.

_ Ca me fait plaisir de te voir...

Clarisse l'appela et Lynn s'arrêta sur les premières marches, incertaine. Devait-elle y retourner ?

Elle n'eut pas le temps de se poser trop longtemps la question puisque Clarisse l'avait rejointe, la bousculant légèrement sans le faire exprès. Lynn retint une grimace de douleur et suivit docilement la rouquine qui lui assurait qu'elle ne la dérangeait pas.

Elles s'installèrent sur le sol froid, le regard planté dans les cieux et Lynn ferma quelques instants les yeux lorsque le vent vint caresser son visage. C'était exactement ce qu'elle était venue chercher... mais ce n'était pas aussi réconfortant qu'elle l'avait esperée.

Clarisse parla soudain et Lynn rouvrit les yeux pour la regarder et lui sourit:

- Moi aussi... c'est toujours agréable de passer du temps avec ses amis....

Mais Clarisse lui faisait penser à Aïlin et elle ne voulait surtout pas penser à lui... pourtant, elle devait des explications à la bleu et bronze... elle lui avait promis.... Mais elle preferait tout de même attendre un peu... ne pas rentrer tout de suite dans le vif du sujet... il lui fallait un peu de temps car elle ignorait comment présenter les choses à Clarisse. Qu'allait-elle lui dire ? Qu'elle n'avait plus de frère ? Qu'il était responsable de son état ? Elle avait bien remarqué le regard surpris de Clarisse lorsqu'elle avait vu son visage.... comment après cela Lynn pourrait-elle lui dire qu'Aïlin était quelqu'un de bien...? Il n'avait jamais été comme ça avant.... mais la gravité de ses actes.... Lynn ne savait plus où elle en était....

Elle allait lui obéir, c'était certain. Sortir de sa vie, ne plu lui parler, le regarder, ne plus penser à lui... cette dernière tâche serait la plus dure... mais avec le temps... elle finirait par y arriver....
Mais Clarisse ? Elle savait que quelque chose naissait entre eux...? Devait-elle la mettre en garde au risque de la voir se retourner contre elle ? Devait-elle se taire et attendre de voir comment évoluaient les choses....?

Lynn était silencieusement en proie à ces terribles interrogations et ne savait comment lancer la conversation.

Elle remarqua alors une fleur sur le sol et la prit délicatement dans ses mains:
- Elle est ravissante, dit-elle, songeuse.

Elle huma la fleur mais aucune odeur ne vint chatouiller ses narines. C'était dommage....

Elle laissa à nouveau ses yeux errer et poussa un soupir:

- J'aime cet endroit... murmura-t-elle. C'est agréable... désolée de t'avoir... interrompue... je pensais vraiment ne trouver personne....

Après avoir passée la journée à dormir, elle avait même un peu oublié l'existence d'autres personnes... elle n'avait croisé personne en montant ici et à vrai dire, cela lui convenait parfaitement.... Tout le monde était en train de manger... enfin tout le monde sauf la Serdaigle et elle....

Du temps avec ses amis... C'était une phrase qui sonnait bien, et dont la petite connaissait la signification depuis peu. A vrai dire, le fait même d'avoir des amis lui était devenu familier seulement depuis son entrée à Poudlard. Avant, elle n'avait personne. Ses cousins et son frère seuls lui adressaient la parole autrement que pour se moquer d'elle. Même s'ils la cotayaient, elle savait bien qu'ils la trouvaient bizarre. Tant pis, même si ça lui faisait de la peine, elle ne pouvait pas changer son comportement juste pour leur faire plaisir. Ses amis... Clarisse en avait peu, mais elle tenait beaucoup, beaucoup, baucoup à eux. Nervia était son rayon de soleil quotidien, la personne grâce à qui elle ne s'était pas renfermée sur elle même en première année. Elle s'en voulait beaucoup de ne pas avoir vu l'année précédante que quelque chose n'allait pas, elle n'arrivait pas à se pardonner d'être passée à côté des larmes de la petite blonde. Heureusement, elle allait mieux.

Mais cette fois, c'était Lynn qui allait mal. Si la serdaigle la connaissait moins, et surtout depuis moins longtemps, celà ne l'empêchait pas d'apprécier la rouge et or. Elle se ressemblaient un peu toutes les deux, toujours l'impression de déranger, timides et discrètes... Sauf qu'aujourd'hui, Lynn n'allait pas bien du tout, preuve en était les bleus qui ornaient son visage. Et Clarisse ne pensait pas du tout que celà provienne d'un banal accident. Non, comment auait-elle put se faire ça toute seule? Impossible, ou ... difficilement réalisable. Il aurait fallut qu'elle ait investi dans un système remplaçant un boxeur et qu'elle se prenne un mauvais coup. Autant dire que la jolie brune n'avait pas la tête à "boxer" pour passer le temps. Cette hypothèse était aussi ridicule que de s'imaginer Clarisse un crayon à la main, tentant de tirer le portrait de quelqu'un. Non, vraiment, il avait du se passer quelque chose, et malheureusement, quelque chose de grave...

Lynn sembla remarquer la fleur d'Azalée, que la Serdaigle avait complètement oubliée , elle. La lionne la porta devant son nez, comme pour en tester le parfum, et parut déçue qu'aucune odeur ne vint s'imiscer dans ses narines. La bleue et bronze rosit légèrement. C'était son frère qui la lui avait offerte, dans des ... circonstances particulières, et particulièrement agréables. Mais inutile d'en parler, mieux valait sans doute que Lynn ne sache pas, enfin, pas tout de suite. Surtout pas maintenant qu'Aïlin se montrait si étrange, maintenant qu'il l'évitait autant que possible et se montrait agressif envers tout un chacun.

La rousse ne répondit rien.

Lynn ne parut pas attendre de réponse et enchaîna sur autre chose. Rassurée qu'elle ne demande pas la provenance de la jolie fleur rose, l'Ecossaise écouta d'une oreille attentive. Elle dit apprécier grandement la tour d'astronomie, et être à nouveau désolée d'avoir interrompu Clarisse. Non, vraiment, il n'y avait pas de quoi. Il était vrai qu'elle avait souhaité être seule en venant, mais tout bien réfléchis, la présence de la rouge et or ne la gênait pas du tout. Au contraire. Et puis, c'était étrange, elle ne savait pas que Lynn venait ici souvent. Elle même appréciait de pouvoir respirer l'air libre et frais, tout en pouvant admirer le magnifique panorama, et ce, sans sortir du château. L'ennui, c'était que la tour d'astronomie était à l'opposé total de la tour des aigles. Mais bon. Là n'était pas vraiment la question. Se sentant soudain l'âme d'une grande bavarde, elle prit la parole.

_ Oh, je ne savais pas que tu aimais venir ici. Je..je ne t'ai jamais croisée ici, pourtant, je viens souvent...
Tu ne me déranges absolument pas... enfin... c'est vrai qu'à la base, je voulais être seule, mais, finalement, je suis bien contente de te voir... je prèfère que tu sois là...

Une autre qu'elle aurait ajouté avec malice que c'était ici même qu'elle avait parlé à William pour la première fois, mais celà ne lui traversa même pas l'esprit.

Elle remporta son regard sur l'horizon. Au loin, le soleil achevait sa course dans le ciel, pour la journée tout au moins. La nuit tombait progressivement, apportant avec elle un peu de fraicheur. Un coup de vent balaya la tour. Clarisse ne frissona même pas. Elle ferma les yeux, et laissa le souffle d'air carresser ses joues rougies. C'était vraiment agréable.

Lynn reposa délicatement la fleur là où elle l'avait trouvée et sourit à la remarque de Clarisse:

- Nous avons du nous croiser alors.... j'aime bien me promener dans le chateau mais certains endroits sont plus... agréable quand on veut être tranquille. La vue d'ici est aussi belle que dans mon dortoir mais il y a l'avantage de ne pas devoir supporter la présence des autres... mes camarades de chambre sont parfois...fatiguantes...

Lynn soupira et remit une mèche de cheveux derrière son oreille, effleurant au passage le bleu sur sa joue.

Elle avait repoussé le moment de parler à Clarisse mais elle avait beau chercher un autre sujet de conversation, toutes ses pensées retournaient inlassablement à Aïlin, à leur dispute... au bal... et à cette promesse qu'elle avait faite à sa récente nouvelle amie. Lynn remercierait toujours Nervia pour lui avoir fait rencontré Clarisse.
Elle se devait d'être honnête avec elle... même si c'était compliqué...

- Je crois.... que je te dois.... quelques explications....

Elle prit une grande inspiration et se lança:

- Je... je ne rentre plus chez moi depuis que je suis à Poudlard.... je passe toutes mes vacances ici... sauf celle d'été où Lavande, une fille de ma maison, me loge chez elle.... donc... Aïlin et moi...

Elle s'interrompit, c'était difficle de parler de lui...

- On a toujours eu des relations compliquées... déjà au manoir... parce que... mon père est quelqu'un de...

*horrible...*

-...très sévère... et il n'appréciait pas qu'on fasse preuve de "sentimentalisme".... Il considère que c'est une faiblesse....

Le mot était même encore trop faible pour correspondre à l'idée que se faisait Devin Bower des sentiments.... mais elle essayait d'expliquer les choses pour ne pas faire trop peur à Clarisse..... Elle avait volontairement évité d'expliquer pourquoi elle avait quitté la maison mais elle envisageait de le faire à la fin de son explication...

- A Poudlard... mon autre frère, Ultan... nous surveille de près... il est difficile de se voir sans que mon père le sache et... il serait furieux.... Depuis que je suis partie, il fait tout pour nous séparer... Il... Je crois.... je crois que c'est ce qui s'est passé cet été....

Lynn sentit ses yeux la brûler. Oui... cela avait du être terrible pour le pauvre Serdaigle.... mais cela ne justifiait pas ce qu'il lui avait fait... n'est-ce pas...?

- Tu ne peux même pas imaginer l'enfer qu'il règne au manoir... Père a du découvrir qu'on s'était vu et il a du.... s'en prendre à Aïlin....

Le souffle court, elle ferma les yeux quelques instants, essayant de retrouver son calme.

- Je.... tu ne dois rien comprendre à tout ça..... murmura-t-elle la voix tremblante de sanglots contenus.

Clarisse avait sûrement une famille aimante, présente et compréhensive. Tout le contraire de la sienne...

Se croiser. Oui, probablement. C'était sans doute la meilleure explication que l'on puisse fournir quant au fait qu'elles ne se soient jamais vues avant ce soir là à cet endroit. Ah tiens, Lynn aussi trouvait la vue magnifique. Clarisse était bien d'accord sur ce point, d'autant que ça la changeait un peu du paysage qu'elle voyait depuis son dortoire. Il n'en était pas moins beau lui aussi, mais à force de voir toujours la même chose c'est un peu lassant. Enfin bref, le décors enchanteur dans lequel Poudlard était implanté avait beau être un sujet de discussion fort intéressant, ce n'était pas là le but de ce topic... euh... plutôt le sujet que les deux troisièmes années souhaitait aborder. La roquine comprenait néanmoins que son amie n'ai pas forcément envie de parler de ce qui lui était arrivé, et surtout que si c'était au contraire le cas _ vous m'suivez?_ elle ne sache pas comment y venir.Patiente, elle se contenta de hocher la tête, et attendit.

Elle ferma les yeux, profitant d'un souffle de vent raffraichissant contre ses joues. Elle aurait put rester là des heures, mais...euh.. en fait nan parce que la pierre froide sur laquelle elle était assise lui gelait les fesses! Heureusement, un soupir de son amie lui indiqua qu'elle n'avait pas l'intention de moisir ici. Tant mieux! Un léger silence s'installa entre elles, avant que la gryffondor n'ose vraiment parler. Attentive, la rousse ne bougea pas. Elle lui expliqua tout d'abord qu'elle ne rentrait plus jamais chez elle, même pas pendant les grandes vacances. De surprise, la Serdaigle ouvrit les yeux. Quoi?! Mais elle faisiar quoi alors, et puis pourquoi ne faisait-elle pas "comme tout le monde"? C'était...bizarre. Bien que passablement étonnée, elle se contenta d'un haussement de sourcils et se radossa aussi sec contre le mur de pierre lui aussi malheureusement très froid. Un million de question au moins se précipitaient dans sa tête. Si Lynn ne rentrait plus chez elle, elle devait avoir un "bon" motif, ça devait être grave, très grave.
Son imagination se mit à bouillonner.
Heureusement, elle n'eut pas le temps de s'aventurer trop loin dans le pays des "si", Lynn remrenait son explication.

La jeune lionne tenta de lui expliquer les relations qui existaient entre son père, ses frères et elle. Avec Aïlin, le bel Aïlin, c'était compliqué à cause des autres. Elle dit que "Papa Bower" était quelqu'un de très sévère. Ce mot n'évoquait quasiment rien dans l'esprit de Clarisse, à part peut être le visage pincé et narquois de Rogue. Lui on pouvait le qualifier de sévère avec les élèves de toute autre maison que Serpentard et aussi d'injuste. Elle se représenta la photo de famille des Bower, avec pour père un Rogue-cheveux-graisseux au regard dur, et devant lui, apeurés, deux enfants, Lynn et Aïlin. Ca aurait put la faire rire et, avouez que le protrait est amusant. Oui, ça aurait pu, et j'ai utilisé un joli conditionnel. Ca ne l'était pas. Bien au contraire, c'était tout ce qu'il y a de plus effrayant, terrifiant, horrible. Clarisse ne pouvait pas imaginer de quoi il retournait. Non, c'était trop....violent pour elle.

Elle était complètement perdue et ne savait quoi répondre à la gryffone. Lui dire qu'elle comprenait aurait été stupidement idiot, puisque c'était totalement faux. Elle ne pouvait pas comprendre pour la bonne et simple raison qu'elle-mêm n'avait jamais vécu de situation semblable ou ressemblant de loin, de très loin à celle de la jolie brune. Elle tenta un bégayement que je ne retranscrirai pas ici car je n'ai moi même rien compris. Clarisse vivait dans son monde, dans le monde qu'elle s'était créé imaginairement, et ce, depuis toujours. Ses parents étaient gentils, quoi que souvent absents, mais ça ne la dérangeait pas. Jamais elle n'avait vu ses parents frapper quiconque, et rien que l'idée qu'ils puissent le faire lui semblait totalement absurde. Que pouvait-elle dire à sa jeune amie? Elle n'en avait pa sla moindre idée.
Aussi oublia-t-elle de passer par la case "cerveau".

_ ...je suis désolée Lynn... ça... ne doit pas être...facile pour...toi...

Oh que non! Et ce secret devait être des plus lourds à porter, et à partager. La rouge et or avait dû prendre sur elle pour en parler avec Clarisse, qu'au fond, elle connaissait peu. Elle lui sourit faiblement en remerciement de cette confidance. Non, ça ne devait pas être facile...
Mais ceci dit, ça n'expliquait pas les bleus ornant son joli visage, qui pour le coup était un peu moins joli. Etait-ce son deuxième frère, cet... Ultruc... elle ne se souvenait plus de son nom? Parce qu'elle ne voyait pas bien comment son père aurait pu lui infliger une telle correction à distance. La serdaigle qui avait d'abord penser que son amie tenterait de lui faire gober le "je-suis-tombée-dans-les-escaliers" était à présent absolument convainque que si c'était le cas, eh bien quelqu'un l'avait poussée.
Ne restait qu'à savoir si le quelqu'un en question était de sa famille ou non. Mais, dans le dernier cas, pourquoi la timide et discrète Lynn aurait-elle prit la peine de partager son secret avec la rouquine?

Non ce n'était pas facile... mais Lynn était une gryffondor et elle luttait depuis son arrivée à Poudlard pour se défaire des chaînes de sa famille.... alors elle allait continuer à faire face...

Elle voyait bien que Clarisse restait perplexe mais pour l'instant Lynn ne pouvait pas se permettre de lui révéler son lourd secret. Elle tenait beaucoup à Clarisse. Trop pour lui mettre un tel poid sur les épaules.... Cela avait déjà fait tant de mal aux personnes qui étaient au courant qu'il était hors de question qu'elle en rajoute....
Néanmoins, elle voulait rassurer la Serdaigle qui avait l'air sincèrement inquiète:

- Ne t'en fais pas pour moi.... Tout ira bien...

Elle lui sourit sincèrement et plongea ses yeux gris dans le regard bleu ciel de son amie:

- En revanche... sois prudente... Je sais que tu tiens à Aïlin... et c'est réciproque... mais... notre famille ne verrait pas d'un bon oeil que vous vous fréquentiez... et... Aïlin n'est pas dans son état normal...

Les bleus sur son visage en étaient la preuve...
Lynn n'osait pas dire à la Serdaigle que c'était son aîné qui l'avait frappée.... Elle n'arrivait toujours pas à y croire et quelque chose au fond d'elle continuait à esperer que tout cela était un mal entendu... elle ne voulait surtout pas qu'il s'en prenne à Clarisse comme il s'en était prit à elle...

Elle soupira et se prit la tête entre les mains.

- Fais juste attention...

Elle reposa sa tête contre le mur de pierre froid et chercha à changer de sujet:

- L'année scolaire va être longue... j'ai de la chance de vous avoir, Nervia, William et toi.... merci de m'avoir écouté.... Je crois que j'avais besoin de faire sortir ça....

[hj] désolée, ce n'est pas super.... pale

[hj]

Qu'elle ne s'en fasse pas pour Lynn? Hum... oui, facile à dire, facile à demander, mais surement pas réalisable. Non mais et quoi encore? Entre amies, c'est naturel de s'occuper les uns des autres, et de prendre soin de soi mutuellement les unes les autres et de... STOP! Comment ça stop? Quoi? ça veut plus rien dire? Meuh nan, c'est vous qui êtes nul d'abord!
Hum désolée.
Donc bon, je disais que Clarisse ne pouvait faire autrement que de s'inquiéter pour sa nouvelle amie. C'était comme ça point. Sujet clos, on en parle plus. Cependant, à quoi bon le lui dire? Elle savait que la rouge et or préférerais sans doute penser l'avoir rassurée. Aussi sourit-elle en retour, tout de même peu convaincue.
Déjà, elle était passée à autre chose. Et pas pour parler de n'importe qui, mais pour parler de notre aiglonne chérie: Clarisse!

Cette dernière fut assez surprise d'entendre parler d'elle. C'est vrai, après tout, que venait-elle faire dans l'histoire? Parcequ'avec tous nos discours, on ne sait même plus de quoi on parlait. C'est malin! Mais bon, puisqu'elle voulait parler de l'aiglonne, alors on l'écoute hein? Oui ben en fait nan, elle aurait mieux fait de la couper tout de suite: Lynn semblait être au courant pour ce qui s'était passé entre Aïlin et elle l'année précédante au stade de Quidditch. Alors là, euh... ce n'était pas du tout prévu dans le plan. Les joues de Clarisse déjà rougies par la fraîcheur du vent devinrent cramoisies.
Comment n'avait-elle pas pensé qu'en toute logique, que le frère raconterait tout à la soeur? Hein?! Eh bien en toute vérité, elle n'y avait simplement pas pensé. C'est comme ça, une cervelle de piaf ne peut pas penser à tout.
Tête baissée pour que la jolie brune ne remarque pas trop sa gêne, elle écouta tout de même. Et là, elle ne compris pas exactement ce que voulait dire le "notre famille ne verrait pas d'un bon oeil que vous vous fréquentiez". Est-ce que ça avait un rapport avec le fait que son père était strict et sévère? Ou est-ce qu'ils étaient anti-roux? Idiot me direz-vous. Pas tant que ça. La seule fois ou notre petite aigle s'était faite une amie moldue, ses parents lui avaient interdit de la fréquenter pour ce simple prétexte.
Sérieux, y'en a qui ont un grain!

Aïlin n'était pas dans son état normal. Oui, c'était bien vrai, elle s'en était aperçue elle aussi. En même temps, elle aurait vraiment été aveugle si elle ne s'en était pas rendue compte. Elle se souvenait encore de la soirée du bal....
Violent.
Méchant.
Anormal.

_ Ne t'inquiète pas pour moi. Une horde de pixie n'arriverait pas à bout de moi, alors Aïlin, en comparaison....

Prononcer le nom du jeune homme n'était pas facile, et elle avait un peu hésité avant de le dire. Elle releva la tête et offrit un sourire enjoué à Lynn. Si il y avait bien une personne pour qui elle ne s'inquiétait pas, c'était bien pour elle-même. Elle était bien la dernière de ses préoccupations.
La lionne reprit la parole. Visiblement, la discussion était terminée. Elle ne voulait pas en dire plus, c'était son droit, et Clarisse n'était pas du genre à aller lui tirer les vers du nez.
Elle lui lança un bref clin d'oeil et sursauta soudain, en entandant les cloches de Poudlard résonner dans tout le château. Il était tard, et elle n'avait pas vu le temps passer.

_ On sera là tu sais.
Mais je crois qu'on ferait mieux de rentrer vu l'heure.... et puis, je ne sais pas toi, mais je commence à avoir froid....

_ Ne t'inquiète pas pour moi. Une horde de pixie n'arriverait pas à bout de moi, alors Aïlin, en comparaison....

La remarque arracha un sourire à la jeune fille. Elle imaginait facilement Clarisse devenir une furie lorsqu'elle était en colère. Elle en avait eu un petit appercu avec Mathias l'année précédente... Sans aucun doute l'écossaise devait-elle toujours obtenir ce qu'elle voulait quand elle y tenait vraiment....

Et Lynn était persuadée qu'elle tenait à Aïlin... la façon dont elle avait rougit en était la preuve... alors il fallait esperer que cela serait suffisant...

Clarisse lui assura qu'ils seraient là et Lynn lui sourit sincèrement avant d'acquiescer. Oui, elles feraient mieux de s'en aller, il se faisait tard et elle commençait à être gelée:

- Tu as raison... et puis... je suis fatiguée...

Elle eut quelques difficultés à se relever, la douleur se réveillant soudainement et rejoignit Clarisse près de la porte:

- Merci... ca me fait toujours plaisir de parler avec toi...

Oui, cela lui avait fait du bien.... Après ce qu'elle avait vécu la veille, elle avait besoin de savoir qu'elle avait des amis sur qui compter... puisqu'il n'était plus question de se reposer sur Aïlin....

- Bonne nuit, Clarisse.

Comme pour ajouter du poids à ses dires, Clarisse frissonna. Elle avait sans aucun doute plus froid qu'elle ne l'avait d'abord jugé. Se serrant plus fort dans sa cape, elle se redressa. Ses membres étaient tous raides et c'est avec un peu de mal qu'elle s'achemina vers la sortie, manquant de se casser la figure au passage. Lynn approuva et tenta de se relever elle aussi, ajoutant qu'elle était aussi fatiguée. En entendant ça, Clarisse se rendit compte que la fatigue l'avait elle aussi atteinte. Elle bailla longuement, pendant que son amie la rejoignait.
On aurait dit deux petites vieilles lorsqu'elles descendirent les escaliers, allant cahin-caha de marche en marche. Fort heureusement, elles ne rencontrèrent personne, et surtout pas de serpentard. Fort heureusement, parceque sinon, on se serait certainement moqué d'elles. Enfin l'Ecossaise se fichait comme de sa première dent de savoir ce qu'on pouvait bien raconter derrière son dos, du moment que ses amis étaient sincèrent. C'était bien là la chose la plus importante qui soit à ses yeux, et au diable le reste!
Les deux jeunes filles débouchèrent enfin sur le pallier inférieur, en silence. Qu'auraient elles bien pu ajouter de plus? Il n'y avait rien à dire, Lynn savait à présent que si elle souhaitait parler, une oreille serait là pour l'écouter. La rousse de son côté était très patiente, et de toute façon, sa priorité n'était pas de deviner le secret qu'elle cachait avec tant de soin, mais plutôt de savoir que la gryfondor allait bien.
Le moment était venu de se quitter.

_ Bonne nuit à toi...
et si jamais, tu sais ou me trouver...

Elle lança un clin d'oeil à la jolie brune et effectua une volte en direction de son dortoir. La nuit ne s'annonait pas de tout repos...