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MessageSujet: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMer 3 Oct - 4:48:11

Le lendemain, Erylis et Drago se rejoignirent au Lac pour reparler de ce qui s'était passé. Ils décidèrent d'aller patiner, mais la glace céda sous leur poids, ils tombèrent dans l'eau et, incapables de remonter à la surface, furent congelés.
Lorsque la neige eut complètement fondue, ils furent retrouvés, envoyés à l'infirmerie pour être décongelés et prirent une semaine pour se remettre sur pied. Ils étaient maintenant à moins d'un mois de la fin d'année et pouvaient finalement enchaîner où ils étaient rendus tout en respectant la chronologie du forum.


[ ...Non ?... T'es certaine ?... D'accord, d'accord alors... Mais sache que tu es très exigeante ! Razz ]


Le réveil fut rude. En ouvrant les yeux, Drago était aussi perturbé que lorsque, la nuit dernière, il était arrivé en sueur dans le dortoir, le coeur battant la chamade, et qu'il s'était jeté tout habillé sur le dos dans son lit. Il se retrouvait dans le même état, toujours aussi sale, avec la tête qui l'élançait toujours autant. Il contempla le plafond de son baldaquin quelques instants, puis se redressa péniblement et resta un moment assis sur son lit à essayer de faire le point. Il avait l'impression de ne pas avoir dormi, d'être aussi fatigué qu'hier. Pour retrouver ses esprits et son équilibre, il ferma les yeux. Les vagues de fatigue qui ballotaient dans sa tête diminuèrent tranquillement, jusqu'à disparaître. Le monde avait arrêté de tourner.

Lorsqu'il ouvrit les paupières, il s'était calmé. Maintenant, il pouvait penser normalement à nouveau. Goyle qui le harcelait depuis deux minutes en lui posant des questions sur son état, sur son abscence au souper d'hier, sur sa surdité feinte à ces questions importunantes se tanna de n'obtenir de réponses et sortit du dortoir en bougonnant, laissant seul la tête blonde désorientée. Le tunnel sombre et humide, la nuit noire et froide... Le chateau bruyant et incommodant, la Salle Commune, pleine de têtes qui se retournaient, des yeux étonnés, des questions... Hier soir, il était arrivé au chateau exténué, dans un état second, automate qui avait traversé le chateau sans s'en rendre compte et qui, rendu il ne savait comment dans son lit, avait observé le plafond pendant des heures avant de trouver le sommeil. Il n'avait pas entendu les autres arrivé hier soir. Il avait même oublié qu'ils existaient, hier soir.

Ce matin, il les avait ignoré. Pas par impolitesse, pas par arrogance. Désintérêt total, indifférence profonde. Qu'avait-il ? À quoi pensait-il ? Quel détail lui échappait ?

D'un bond, il se propulsa sur ses pieds et descendit en vitesse les marches du dortoir, entra dans la Grande Salle (déjà arrivé !?) et balaya la table vert et argent d'un regard attentif. Et il la vit. Sa chevelure noire tombait devant son visage, le cachant à moitié, elle avait la tête basse et semblait essayer de se fondre le plus possible dans la masse. Elle portait des vêtements longs qui ne dévoilaient nullement sa peau, mais Drago, en y portant attention, remarqua qu'elle prenait soin de ne pas effleurer ses fraîches cicatrices. Personne ne faisait attention à elle et elle ne faisait attention à personne.

Il resta à la regarder, mais bien vite des élèves remarquèrent son état et commencèrent à le pointer du doigt. Des deuxième année. Il jeta un autre rapide coup d'oeil à Erylis qui était de l'autre côté de la salle. Elle s'en était sorti.


« Qu'est-ce que vous regardez, bande de morveux !? »

Maintenant qu'il s'était assuré qu'Elle allait bien, il se réveillait finalement de cet état de torpeur qui l'accablait depuis les douze dernières heures. Il irait la rejoindre, mais pas immédiatement, pas dans cette condition. Ses vêtements sales et ses cheveux terreux attiraient les regards des autres. Mieux valait aller se changer, se laver. Pour dissuader la bande de petits avortons qui le dévisageaient de passer un commentaire sur son aspect miteux, il chercha sa baguette magique, mais il s'aperçut rapidement qu'elle trainait toujours dans son dortoir.

« Vous feriez mieux de dégager avant que je mette la main sur ma baguette... »

L'un d'entre eux vint pour répliquer, mais les deux autres le prirent par le bras et ils se hâtèrent de se trouver des sièges à leur table. Rouge et or...

Satisfait de l'effet qu'il avait provoqué, Drago se retourna et partit vers le dortoir à pas rapide pour ne pas susciter d'autres réactions gênantes. Avant de partir, il avait jeté un dernier coup d'oeil à Erylis qui prenait un gorgée de son verre de jus de citrouille.

***


À peine quinze minutes plus tard, il réapparaissait sur le seuil de la Grande Salle, changé, les cheveux parfaitement coiffés, baguette en poche. Erylis était toujours là (il le faut bien), mais elle achevait son repas. Il passa à côté de la table des Gryffondors - les trois jeunes insolents se firent très petits - et atteignit la table de sa maison. Il s'avança en direction de Crabbe et Goyle, mais alors qu'ils se tassaient pour lui faire de la place, il leur dit:


« Non, pas aujourd'hui les gars. »

Et il continua son chemin en tentant d'ignorer la réaction excessivement tragique de Pansy.

Alors qu'il marchait vers Erylis, d'autres têtes serpentardes se tournèrent vers lui. Habituellement, il aurait apprécier être l'objet d'une telle attention, mais ce matin ses regards lui pesaient. Ils l'accompagnèrent jusqu'à ce qu'il prenne place à côté d'Elle. Certains se mirent à chuchoter en les observant. Certaines jetèrent des regards courroucés à sa compagne. D'autres hochèrent la tête de gauche à droite. D'autres semblaient surpris et les regardaient avec une insistance quelque peu dérangeante. D'autres riaient, mais c'était sûrement sans rapport avec eux - un Poufsouffle avait avalé de travers et deux de ses comparses tentaient de lui faire la manoeuvre de Hamlisch sans beaucoup de succès.

Le jeune homme ne savait pas exactement à quel moment Erylis l'avait aperçu, mais maintenant qu'ils étaient côte à côte, ils se regardaient.


« Tu as fini ? dit-il en désignant son assiette. »

Et sans attendre de réponse, il ajouta :

« Allons ailleurs. »

Sur cette délicate entrée en matière, il se releva et retraversa la table. Il regardait droit devant lui pour ne pas croiser le regard de Pansy qui le suivait des yeux la bouche grande ouverte. Ainsi, il atteignit la sortie en s'assurant qu'Erylis le suivait.

Une fois rendu dans le corridor, le vert et argent se retourna enfin vers sa demoiselle. Il affichait un air grave. Son visage était impassible.


« ... Alors ?... »

Étrangement, maintenat qu'il se retrouvait avec elle à nouveau, il ne trouvait pas de mots. Que voulait-il exactement ? Il avait ressenti le besoin de la revoir, de lui reparler de la nuit dernière, mais il ne savait plus par où commencer.

« ... Est-ce que tu vas bien ? »

Oui, ça il voulait le savoir. Ensuite ? Il voulait savoir ce qui s'était passé. Mais il se rappelait bien qu'elle n'avait jamais de souvenirs de ses transformations, que pouvait-elle lui dire ? Lui, avait été témoin. Il la revoyait, les muscles tendus, le visage crispé par la concentration, il réentendait son cri désespéré lorsqu'elle lui avait ordonné de partir, il revoyait les poils qui s'étendaient peu à peu sur son visage... Et il la voyait là, devant lui en ce moment. Des cernes mauves sous les yeux, pas si apparentes mais dont lui pouvait deviner la source, le visage fatigué mais les yeux en éveil, sa silhouette féminine et délicate dont il pouvait deviner les courbes malgré ses vêtements trop amples...

« Tu es... ravissante, ce matin. »

C'était vrai. Il avait craint que l'image horrifiante qu'il avait gardé d'elle cette nuit pourrait l'empêcher de la trouver belle à nouveau. Il s'était trompé.

« Je voulais te dire, poursuivit-il un peu mal à l'aise, je suis... désolé d'être venu. Hier soir. Tu avais raison, je n'aurais pas du. C'était de la folie. Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête... J'imagine que je voulais seulement... te voir un peu... te dire au revoir... Enfin, pas au revoir, mais... c'est que, tu étais partie sans que... Je ne t'avais pas... Enfin... »

Avant de dire n'importe quoi, il préféra s'interrompre et retrouver le fil.

« Je ne reviendrai plus. Voilà. »

Il ouvrit la bouche à nouveau, mais cette fois parvint à se retenir avant de dire n'importe quoi. Il n'était pas certain de vouloir lui dévoiler ce qu'il avait pu apercevoir de sa transformation. Lui-même ne savait pas trop comment réagir face à cela. Il préféra donc s'abstenir et attendre de voir ce qu'Elle avait à lui dire.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMer 3 Oct - 11:55:01

[ Belle excuse... Razz On aurait pu tomber dans le coma, comme ça on aurait gagné quelques mois niarkhéhé ]

L’alarme qui avait sonné son réveil résonnait encore désagréablement dans la tête de la jeune fille qui remontait l’escalier qui reliait les cachots, et donc sa salle commune, à la grande Salle, là où elle pourrait prendre un petit déjeuner. Le son ne s’atténua que lorsqu’Erylis entra dans la pièce où mangeaient déjà beaucoup d’élèves, aussitôt remplacé par leurs bruyantes et criardes conversations. Un coup d’œil nerveux sur ses vêtement la rassura immédiatement ; aucune de ses cicatrices n’étaient visibles, à part la légère griffure qui barrait sa joue dans un sillon rouge et fin. Si jamais qui que ce soit lui posait la question, mais Erylis en doutait sincèrement, elle n’aurait aucune peine à trouver une excuse…

Ses cernes, qu’elle avait pourtant caché du mieux qu’elle le pouvait, traçait sur son visage un air presque menaçant, et sa fatigue, ajouté à son isolement brusque de la matinée, éveillait quelques curiosités. Peu lui importait le regard de ses condisciples, la Verte et Argent n’était pas d’humeur à engager une conversation futile avec quiconque, simplement pour faire « comme tout le monde »…

La jeune fille buvait un peu de jus de citrouille lorsqu’elle vit la silhouette de Drago à l’entrée de la salle, en train d’insulter deux mioches de Griffondor, et alors qu’elle se tourmentait encore sur ce qu’il avait pu voir de cette nuit, elle le vit tourner les talons, et disparaitre. Erylis garda un instant les yeux fixé vers l’entrée de la pièce, puis, comme il ne revenait pas, baissa le regard. Etait-ce là la réponse à sa question ? Avait-il vu un tant soit peu de sa transformation ? Ce serait déjà trop.

Un quart d’heure après, Erylis se forçait à avaler sa moitié de croissant, étant incapable d’ingurgiter plus de nourriture. Ses pensées étaient toujours tournées vers le beau Blond qui s’était échappé de la salle sans même lui avoir adressé un signe. Il fallait l’avouer, la jeune fille avait peur de ce que pouvait vouloir dire ce simple geste. Inattentive au reste de la Grande Salle, la Verte et Argent ne vit pas l’entrée de Drago, ni son signe de dénégation envers les deux armoires à glace. Elle entendit cependant la réaction de Pansy, ce qui lui fit lever la tête vers le jeune homme qui s’approchait d’elle.

Il s’assit près d’elle, et il sembla à la jeune fille qu’un lourd poids s’envolait soudain de sa poitrine. Il était là, près d’elle. La jeune fille lui adressa un fin sourire, presque timide, ignorant toujours ce qu’il avait vu de la nuit, sans savoir ce qu’il avait à lui dire. Après lui avoir délicatement souhaité le bonjour ( Razz ), le jeune homme la pressa de venir avec lui autre part, certainement dans un lieu où ils pourraient discuter plus tranquillement, et Erylis enfin conscience des regards indiscrets et curieux posé sur eux. Elle n’avait absolument pas l’habitude d’être observée ainsi, et ses joues pâles se teintèrent doucement d’un jolie couleur rosée.


« Mais qu’est-ce qu’ils regardent comme ça ?! »Grogna-t-elle.

Drago se leva alors, refaisant le même chemin, dans le sens inverse, et Erylis le suivit, marchant à ses cotés du même pas rapide. Pas de démonstrations affectives devant tout le monde, cela lui convenait bien. Elle supportait déjà assez mal ces regards posés sur sa nuque. Cependant, par fierté, elle gardait la tête haute, et lançait un regard farouche, de défi à tous ceux dont elle croisait le regard. Ce n’était pas vraiment un moyen efficace pour qu’on ne les fixât pas, on pouvait même dire que cela ne changeait strictement rien, mais cela avait le mérite de calmer un peu le Verte et Argent.

Une fois sortis de la Grande Salle, un peu plus loin dans les couloirs, Drago se tourna à nouveau vers elle, et commença directement par lui poser une question. Sans qu’il ait besoin de préciser, par le seul mot prononcé, elle avait bien comprit ce qu’il voulait savoir. Il précisa cependant, avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre, et laissa ainsi à Erylis le temps de réfléchir à ce qu’elle dirait.

Allait-elle bien ? Physiquement, rien à dire. Pas plus mal qu’après les autres nuits, en tout cas. Encore un peu fatiguée, leur baignade forcée dans une eau gelée n’avait évidemment rien arrangé ( Merci Drago ^^ ), mais elle se sentait plutôt en forme. Psychologiquement, par contre, cela différait un peu. La vérité ? Erylis était terrifiée de savoir que le Blond avait pu voir quelque chose de sa transformation et, étant incapable de se rappeler à partir de quel moment il était parti, ne pouvait le deviner. Elle avait bien tenté de se repasser la scène, du début à la fin, dans l’ordre chronologique, et avec force de détails, mais il arrivait toujours un moment où tout s’embrouillait. La preuve, elle avait y avait vu Manuel. Et cela, c’était la deuxième question qui la hantait. Pourquoi avait-elle vu son frère ? Ca ne lui était jamais arrivé, pourtant. Et s’il était vraiment venu ?

** Arrête de croire aux contes de fée…**Se morigénât-t-elle, sans pour autant arriver réellement à s’empêcher d’y croire.

Elle adressa un sourire à Drago.


« Je vais bien, ne t’inquiète pas. J’aurais bientôt complètement récupérée. »

Incapable de lui demander s’il avait vu quelque chose. Erylis avait trop peur de la réponse qu’il lui donnerait et ce que cela pourrait impliquer. Le jeune homme lui dit ensuite qu’il la trouvait jolie, ce matin, et la Verte et Argent lui adressa une moue semi-moqueuse, mais ne releva pas. Pourtant, son visage cerné, ses vêtements amples n’avaient rien d’agréable, et la jeune fille détestait la tête qu’elle avait les jours après la pleine lune.

Drago s’excusa ensuite d’être venu, bégayant presque, apparemment mal à l’aise. Un Malefoy n’avait peut-être pas l’habitude de présenter des excuses, cela aurait pu être une solution à son malaise perceptible, mais la jeune fille avait peur d’y lire autre chose. N’était-ce pas parce qu’il avait vu quelque chose qu’il aurait préféré ignoré cette nuit là qu’il réagissait ainsi ? Car dans la Cabane Hurlante, il n’avait pas vraiment eu l’air de comprendre qu’il n’aurait pas dû venir… Erylis l’observa alors d’un regard scrutateur, comme si elle allait ainsi lire toutes les réponses dans les yeux argentés du garçon, puis haussa les épaules, acceptant ses excuses d’un geste.


« Qu’as-tu vu ? »

Son murmure timide avait l’avantage d’être aussi direct que possible. Et si elle avait peur de la réponse, elle ne pouvait plus non plus l’attendre sans arrêt, en essayant de la lire entre les lignes de chaque parole de Drago. Elle leva son regard sombre vers le garçon, plantant ses yeux dans les sien, comme pour le dissuader de lui mentir. Elle avait besoin de savoir. Peut-être avait-il besoin de lui dire.

Et puis, sans plus y réfléchir, la jeune fille se décida à le questionner sur une hypothétique autre présence. Une présence qu’elle avait crut voir et sentir alors qu’elle était impossible. Mais la jeune fille avait besoin de l’entendre de la part de quelqu’un d’autre. Qu’on lui dise non, c’est impossible, arrête, abandonne.


« Il n’y a eu personne d’autre, n’est-ce pas, cette nuit ? »

Etrange question, sans doute. Drago ne la comprendrait sans doute pas. Comment le pourrait-il ? De toute façon, Erylis ne voulait pas qu’il la comprenne. C’était trop idiot, trop enfantin. Trop intime peut-être.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptySam 20 Oct - 5:21:27

[ Je n'ai pas vraiment de temps pour relire et corriger mes fautes, mais il ne devrait pas y en avoir tant que ça ; j'ai corrigé au fur et à mesure. J'espère que ça te plaît Wink Et finalement, le mot qui doit s'être échappé de tes lèvres quand tu as vu que j'avais posté et qui s'échappe des miennes avant de cliquer sur "Envoyer" : Enfin ! ]


Erylis avait du comprendre pourquoi il avait tenu à se mettre à l'écart pour parler car elle le suivit sans rouspéter. Oh, bien sûr il l'entendit bougonner contre l'indiscrétion des autres élèves, mais lui ne scilla pas, continuant à marcher en fixant un point imaginaire droit devant lui. Même s'il ne s'était pas retourner, il arrivait sans peine à s'imaginer la réaction d'Erylis qui devait s'être efforcée de soutenir chacun des regards avec son air provocateur. Non, il ne l'avait pas regardée, car alors qu'il marchait à travers la Grande Salle, il revêtait son masque hautain, imperturbable, à l'intention des autres. C'est seulement lorsqu'ils se retrouva hors de portée des regards fureteurs que Drago porta son attention sur sa belle demoiselle.

En revenant à elle, il se rendit compte que depuis qu'il la connaissait (ça pourrait faire des mois, quelques jours ou quelques semaines, on sait plus où on en est... Razz) c'était la deuxième fois qu'il arrivait presque à se séparer de ses sentiments envers elle, qu'il arrivait à agir "comme il le devait" malgré sa présence, en supprimant presque totalement ces petits papillons qui voletaient dans son estomac. Il avait traversé la Grande Salle sans lui accorder un regard, en se tenant droit et impassible, refoulant complètement ses sentiments. Ce n'était pas si difficile que ça...

Hier soir, il avait eu à faire la même chose. Il s'était coupé d'elle, il avait essayé de l'oublier. Il avait tenté d'oublier leur rencontre près du lac, leur soirée magique au bal de noël, il avait tenté d'oublier ses sourires, son regard... Et il y était parvenu, l'espace de quelques secondes. Ainsi, il avait pu battre en retraite, mettant de côté ses remords, la laissant affronter seule son martyre d'une nuit. Quelques secondes seulement, au terme desquelles ils s'était juré de ne plus l'accompagner les soirs de pleine lune, justement pour ne plus être forcé de l'oublier ainsi.

Et pourtant, ce matin il l'avait fait par automatisme. La Grande Salle ne lui avait simplement pas paru endroit approprié pour l'amour. Pouvait-il vraiment se couper de ses sentiments dès qu'il le désirait ? L'avait-il seulement désiré ? Non, il l'avait fait sans y penser. Ou plutôt, en pensant à tous les regards pointés dans leur direction. Les sourcils froncés, il essayait de comprendre ce qui s'était passé, pourquoi il avait agi ainsi, mais à présent il s'était retourné vers elle et elle attendait sûrement qu'il dise quelque chose. Négligeant le
"Bonjour, bon matin" qui aurait été de mise, il sauta directement à la question qui l'avait tracassé toute la soirée et qui avait continué de trotter dans sa tête jusqu'au matin.

Aussitôt que les mots eurent quittés ses lèvres, son ventre se remit à bouillonner. Toute son attention revenait à elle et le stress inquiet qui l'avait accaparé pendant les dernières vingt-quatre heures resurgissait brusquement. Il se sentait à nouveau inconfortable et tendu et son estomac grondait famine tandis que sa gorge se resserrait pour bloquer l'éventuelle nourriture que l'estomac appelait. La jeune fille réfléchit un instant à la question, puis lui adressa un doux sourire, fatigué mais rassurant. Le même sourire naquit sur le visage du garçon tandis qu'un soupir de soulagement s'en échappait, évacuant une partie de sa tension.

Plus léger, il constata avec bonheur qu'Erylis, même dans le pire des états, restait toujours aussi belle. Il ne se gêna pas pour le lui faire remarquer et la jeune fille lui adressa une moue incrédule. Il n'insista pas et préféra revenir au deuxième point qu'il s'était juré de lui dire. L'épreuve d'hier soir l'avait fortement ébranlé et, arrivé dans son lit, il avait eu beaucoup de temps pour y revenir. Et il s'était juré de ne plus l'accompagner. Jamais. Parce que la séparation était beaucoup trop pénible. Il se rappelait l'accablement qu'il avait ressenti pendant des heures après, les remords et la torture. Il revoyait les brèves images qu'il avait pu entrevoir du loup, il revoyait Erylis, tremblante, disparaissant tranquillement...

Et donc, il s'était promis de ne plus revivre telle situation, et tenait à en aviser Erylis. Qu'elle sache qu'il avait compris. Au prix de quelques efforts, il parvint à bafouiller des excuses - chose rare chez un Malefoy - et conclut en lui assurant que - en fait, chose très très rare chez un Malefoy - il ne reviendrait - très très rare - plus. Suite à cela, il serra la mâchoire et détourna le regard le temps de ravaler son orgueil. Il venait tout de même de lui donner raison. Soudainement, la fenêtre, du bout du couloir paraissait extrêmement passionnante...

Drago sentit alors le regard investigateur d'Erylis le sonder quelques instants, cherchant probablement à voir s'il était sincère et il eut un moment d'hésitation avant de replonger son regard dans les yeux profonds de sa compagne. Et elle de même avant d'effacer sa mine dubitative et d'accpeter ses excuses de son haussement d'épaules si caractéristique. Pourtant, cet échange de regard, ce doute qui planait dans l'air, cette atmosphère taboue, tout cela menaçait de s'effondrer et la jeune fille sembla être tannée de tourner autour du pot, car elle n'hésita pas plus longtemps avant de se libérer de la question qui la tourmentait.

Le blondinet fut un peu prit de cours. Bien qu'elle ait murmuré, il avait très bien entendu ce qu'elle lui demandait et ces mots avaient provoqué un choc considérable. Aussi, il se sentait quelque peu bousculé, elle avait été très directe, elle ne s'était même pas enquise de sont état. Elle n'avait même pas remarqué son bandage à la main. D'un voix quelque peu hésitante, il dit:


« Tu ne me trouves pas ravissant ce matin toi ?Oh... Rien, rien... Rien de grave... »

Il était habituellement habile menteur, mais devant elle, tel subterfuge n'opérait pas. Avant de subir à nouveau son regard dubitatif, il rectifia.

« D'accord, j'ai vu quelque chose, mais ça va, c'est... fini maintenant... »

À la fin de sa phrase, sa voix s'estompa. Son regard aussi se brouilla de souvenir et il revit la scène, comme il l'avait revu tant de fois depuis. L'adolescent tourmenté poussa un long soupir. En un mouvement de tête semi-circulaire, il s'assura qu'ils étaient bel et bien seuls dans le couloir. Ils avaient de la chance, la quasi-totalité des élèves et des professeurs se trouvait dans la Grande Salle à déguster son petit déjeuner. Tout de même, le couloir vide, leurs paroles résonnaient deux fois plus forts et il serait aisé pour quiconque passant dans le coin de surprendre l'écho de leur conversation.

Sur cette constatation, le serpentard s'approcha davantage de sa compagne ; ainsi ils pourraient percevoir plus facilement et garder pour eux seuls leurs chuchotements. Aussi, il en profita pour créer un semblant d'intimité en déposant la main gauche sur la hanche féminine d'Erylis et la droite sur sa joue. De la matinée, ils ne s'étaient pas manifestés la moindre marque d'affection. Il caressa distraitement la fine cicatrice qui s'étendait sur la joue pâle de la louve en repensant à hier soir, puis retira rapidement sa main en s'apercevant que cela pouvait être douleureux.

Il retrouva le regard d'Erylis et s'y adressa.


« Je t'ai vu te transfomer. »

Aussi sec. C'était ce qu'il avait sur le coeur. Le spectacle le plus terrifiant de sa vie. Quelque chose à quoi il n'aurait jamais songer assister un jour, quelque chose à quoi personne ne peut penser assister un jour. Cependant, le jeune Drago Malefoy avait assisté à cette scène qui déjà restait effroyable dans l'onirisme, mais qui devenait un cauchemard dans le réel. Cauchemard dans lequel il avait nagé toute la nuit et dont il s'était éveillé seulement lorsqu'il l'avait aperçue, un peu plus tôt, à la table. C'était certes une expérience terrifiante et, dès qu'il eut prononcer ces mots qu'il avait tant hésité à garder pour lui, il sentit que le poids se dissiperait sûrement s'il continuait.

« Je t'ai vu... trembler. Je t'ai vu te battre contre lui. Je t'ai vu céder, tranquillement. Je t'ai... Je t'ai vu... »

Étrangement, il avait du mal à retrouver son souffle. Il lui sembla que, pour y parvenir, il fallait s'éloigner, prendre l'air un peu. Il la lâcha donc et lui tourna le dos. Oui, comme cela. La conversation était beaucoup plus supportable ainsi. Il jeta un coup d'oeil à un vieux sorcier qui tendait l'oreille dans un cadre devant lui, et celui-ci prit immédiatement la fuite dans le cadre voisin. Il continua de contempler le cadre vide et se mit à lui parler.

« Je t'ai vu souffrir. Ton corps se contractait... On aurait dit que c'était trop pour toi, que tu allais flancher et t'effondrer sur le sol. Mais tu ne tombais pas. Vous, rectifia-t-il, vous, ne tombiez pas. Et alors... »

À ce moment, il dut se retourner ; le jeune homme avait confondu l'espace d'un instant la fiction et la réalité. Il pivota rapidement et observa le visage d'Erylis. Nul lieu de s'inquiéter ; il restait toujours aussi délicat et éthéré, à l'exception de la rouge raie qui ornait sa joue. Les poils drus de la bête et ses yeux jaunâtres n'existaient plus que dans son imagination.

« Et alors il est apparu sur ton visage. Mais c'est fini maintenant. Tout est fini. Et je suis encore là, avec toi. »

Drago s'efforça de chasser les images de sa tête et revint vers sa douce. C'est à ce moment que l'idée lui vint. Sans s'annoncer, elle se pointa et força sa place dans la tête blonde du jeune homme jusqu'à ce qu'il cède. Après tout, elle n'était pas obligée d'accepter. Il lui ferait simplement la proposition, le choix reviendrait à elle. Pourquoi y avait-il pensé à cet instant précis ? Peut-être était-ce l'émotion forte qu'ils avaient vécu dans la soirée précédente qui le poussait à vouloir resserer les liens. Peut-être était-ce parce qu'il s'était coupé de ses sentiments un instant qu'ils cherchaient à ne pas se faire oublier. Car effectivement, le jeune Malefoy commençait à se remettre en question. Par deux fois il s'était coupé d'elle. Et il ne voulait plus recommencer. Il n'avait pas à mener deux vies, à porter deux masques. C'était la solution.

Drago ouvrit donc la bouche pour exposer son idée, mais Erylis avait parlé.


~~~~

Citation :
Et puis, sans plus y réfléchir, la jeune fille se décida à le questionner sur une hypothétique autre présence. Une présence qu’elle avait crut voir et sentir alors qu’elle était impossible. Mais la jeune fille avait besoin de l’entendre de la part de quelqu’un d’autre. Qu’on lui dise non, c’est impossible, arrête, abandonne.

« Il n’y a eu personne d’autre, n’est-ce pas, cette nuit ? lui demanda-t-elle. »

Et Drago comprit par le ton de sa voix ce qu'elle avait besoin d'entendre. Il posa une main sur son épaule et, le visage triste, hocha la tête de gauche à droite. Puis, il prit la parole, et lui dit d'une voix grave et terre-à-terre ce qu'elle voulait qu'il lui dise.

« Non. C'est impossible. Arrête. Abandonne Ery'. Arrête de croire aux contes de fées, Manuel n'était pas là. »

~~~~

[Non, désolé mais tu t'es trompé de gars ! Wink Razz]

Drago ouvrit donc la bouche, pour exposer son idée, dis-je, mais Erylis avait parlé. L'information prit un moment à parvenir jusqu'à son cerveau à cause des réflexions que s'était portés celui-ci, mais aussitôt qu'il eut compris ce qu'elle lui avait demandé, il afficha instinctivement une mine incrédule. Quelqu'un d'autre ? *Ça y est, elle est folle.*

« Si, je dois t'avouer, je suis allé assister à deux autres transformations après la tienne.Il n'y a eu personne d'au... »

Pourquoi ce doute !? Maintenant qu'il y repensait, il lui semblait avoir entendu la maison émettre des craquements inquiétants. Sur le coup, il les avait associé au fait que la cabane était en ruines, mais si vraiment il y avait eu quelqu'un d'autre ? Les sens d'Erylis étaient plus aiguisés avant sa transformation, peut-être avait-elle pu percevoir quelque chose qui lui avait échappé ? Et, quand cela s'était passé, il n'avait pas porté attention à quoi que ce soit d'autre qu'au loup. La trappe était-elle déjà ouverte quand il s'y est glissé pour partir ? Cela non plus, il n'aurait su le dire.

« Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? fit-il, sceptique. Tu as... vu quelqu'un ? »

Il avait failli dire "Tu as senti quelque chose ?". Si vraiment il y avait eu quelqu'un d'autre... Drago n'osait pas imaginer ce qui pourrait arriver. Toujours les mêmes craintes : renvoi de l'école, séparation forcée, son père serrant les mains autour de son cou... Le jeune homme ravala difficilement et, avant qu'elle donne sa réponse, lança l'idée qui l'avait frappée un peu plus tôt. Un peu comme un dernier espoir qu'il précipitait avant que tout ne s'effondre.

« Ça te dirait de passer au niveau supérieur ? »


[ Et voilà, j'ai finalement abordé le sujet qui est le titre du topic si tu avais pas remarqué Razz. Quel mystère ! Je suis un as du suspense... Neutral ]
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyDim 21 Oct - 7:35:10

[ Enfin... Razz ( C'était facile, j'avoue... ) ]

Drago lui avait demandé comment elle allait et la jeune fille l’avait rassuré d’un sourire. Le visage du Vert et Argent s’était détendu perceptiblement, suffisamment du moins pour qu’elle le remarque. Malgré tout, il restait entre eux une certaine tension, due à la nuit précédente, à la question qu’elle n’osait pas poser et à ce qu’il ne voulait pas lui raconter. Tension qui lui était tout à fait insupportable car elle était la cause de ce tabou, et n’aspirait qu’à savoir la vérité, la craignant tout autant. Erylis prit une profonde inspiration avant de lui demander ce qui lui tenait à cœur, de but en blanc.

Un silence lui répondit tout d’abord, le jeune homme étant certainement choqué sa question si directe. Il lui répondit néanmoins rapidement un mensonge peu vraisemblable, chose dont il dut se rendre compte puisqu’il se corrigea ensuite. Il avait vu quelque chose, mais c’était fini. Y croyait-il vraiment ou essayait-il de s’en convaincre lui-même ? Erylis n’aurait su le dire, mais cette réponse évasive n’était pas ce qu’elle avait souhaité. En vérité, elle s’était bien douté qu’il avait vu quelque chose. Sa crainte tournait surtout autour de la question « Quoi ? ». Qu’avait-il vu de cette si dérangeante transformation qui le poussait à lui cacher la vérité ?

Elle allait protester, ou du moins cherchait en elle la force de lui reposer sa question, quand le jeune homme s’approcha d’elle, caressant sur sa joue la griffure pourpre. Encore à vif, cela la piqua légèrement mais elle n’esquissa aucun mouvement de recul ou pour le faire stopper. Il s’arrêta de lui-même, plongea son regard argenté dans le sien, et prononça les mots qu’elle avait tant craint. Je t’ai vu te transformer. Un instant, ces mots résonnèrent douloureusement dans les pensées de la jeune fille qui ne pouvait détacher son regard de celui du Serpentard. Il avait tout vu alors… Mais que faisait-il là ? Avec elle ? Ne devrait-il pas courir loin d’elle ? S’éloigner ? Elle était dangereuse. Avait-elle seulement le droit d’aimer… Elle aurait pu le blesser, lui transmettre sa malédiction, le tuer peut-être…

Erylis tremblait doucement, puisant la force de rester debout dans les yeux du jeune homme. Celui-ci reprit la parole et retraça d’une voix douloureuse la nuit passée. La jeune fille eut envie de se boucher les oreilles, de le faire taire. Elle ne voulait pas en entendre plus, elle ne voulait pas imaginer, mettre en scène chaque mot qu’il prononçait. Mais elle ne dit rien, pensant que c’était pour lui un moyen de délivrance peut-être, qu’il avait besoin de parler. Elle ne le coupa donc pas, mais son corps tremblait un peu plus fort encore, au fur et à mesure qu’il avançait dans son récit.

Drago se détourna tout à coup d’elle, fixant un tableau vide, évitant ainsi son regard. La fuyait-il ? Le regard sombre de la jeune fille se détourna vers la fenêtre du fond du couloir, et elle s’appuya contre le mur pour ne pas tomber. Les mots de Drago résonnaient dans le couloir et elle ne pouvait que les entendre. Et les imaginer. Elle mordillait nerveusement sa lèvre inférieure, attendant la fin de son récit. Elle se sentait étrangement perdue et blessée d’avoir la confirmation de ce qu’elle avait tant craint. Elle qui avait naïvement pensé que savoir la vérité la soulagerait… Drago insista à un moment sur un mot qui reliait la Bête et elle en une même personne, et Erylis ne sut pas si elle devait prendre cela comme une accusation ou pas. La Verte et Argent commençait à véritablement se demander s’il n’allait pas lui dire qu’il valait mieux qu’ils arrêtent là quand il se tourna à nouveau vers elle.

Les mots qu’il prononça alors furent exactement ceux qu’elle attendait, espérait. Tout était fini. Il était là. N’était-ce pas le plus important ? Peu importe de savoir comment il pouvait accepter sa présence après cette nuit, puisqu’il était là. Erylis releva enfin les yeux pour les poser sur le jeune homme qui lui faisait face. Elle remarqua enfin la main blessée du garçon, entourée d’un bandage, et s’étonna de ne pas l’avoir vu avant
(forcément, elle –je- ne pouvait pas deviner puisqu’il –tu- ne l’avait pas dit….)

« C’est moi qui t’es fait ça ? »Demanda-t-elle d'une voix encore légèrement coupable.

Elle se ne se souvenait pas de l’avoir blessé, mais cela ne l’étonnait pas, ses souvenirs étant beaucoup trop flous. Elle se creusa néanmoins la tête, cherchant en vain un souvenir qui expliquerait cette blessure. Elle lui demanda ensuite s’il ‘avait vu personne d’autre, et avait regretté d’avoir posé cette question immédiatement après.


******
Citation :
« Non. C'est impossible. Arrête. Abandonne Ery'. Arrête de croire aux contes de fées, Manuel n'était pas là. »

La jeune fille comprit alors la vérité et se jeta dans les bras de son bien-aimé qui la comprenait si bien, pleurant toutes les larmes de son corps.

« Oh Johnny Drago ! Si tu savais… J’avais cru... Tellement espéré… Mais tu es là, toi. C’est tout ce qui compte…»

Leurs lèvres se scellèrent alors dans un baiser Hollywoodien, sous la lumière d’un soleil couchant [On était le matin, je sais na Rolling Eyes ]

[Désolée, trop tentant… niarkhéhé J'avoue n'avoir cependant pas pas ton imagination pour ce genre de scène... Tu m'excuseras donc pour ce passage pitoyable qui me faisait trop envie niarkhéhé ]

******
Drago commença par lui affirmer qu’il n’y avait personne d’autre, éteignant ses derniers espoirs. Elle aurait dû le savoir, s’y était préparée, mais ne pouvait s’empêcher de sentir cette petite pointe de déception qui lui pinçait douloureusement le cœur. Elle était idiote. Le jeune homme s’interrompit pourtant au cours de sa phrase, lui demandant avec inquiétude si elle avait quelque chose, quelqu’un. Erylis imagina sans peine les scénarios de renvoi et disgrâce qui leur tomberaient dessus si son secret était découvert, et elle s’empressa de le rassurer, esquissant un sourire doux.

« Non, ne t’inquiète pas. C’était… C’était juste une bêtise. »

Elle s’en voulait de l’avoir inquiéter pour rien, pour un rêve de gamine, et haussa les épaules pour appuyer sur sa réponse, d’un mouvement de désinvolture qu’elle était pourtant loin de ressentir. Elle se rendit compte soudain qu’il lui avait posé une question, et lui lança un regard mi-étonné, mi-interrogateur. Qu’entendait-t-il par niveau supérieur ? De façon un peu idiote, elle leva les yeux vers le haut, ne trouvant comme réponse que le plafond.

« Le Niveau supérieur ? Tu entends quoi par là ? »

Et puis, avant de lui laisse le temps de répondre, elle haussa à nouveau les épaules avant de rajouter quelques mots.

« Enfin, oui, c’est d’accord. »

Elle ne savait pas ce qu’il entendait par ce niveau supérieur, mais acceptait. Elle avait pour lui une confiance totale, sentiment qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps et dont elle savourait le gout agréable, et n’avait pas hésité plus longtemps avant d’accepter sa proposition.. Erylis s’approcha alors du jeune homme, posa ses lèvres sur les siennes dans un baiser éphémère, avant de lui adresser un sourire mutin, se reculant de quelques pas.

« Je te suis où tu veux. »
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMar 23 Oct - 4:19:29

[ J'espère que l'idée va te plaire... Embarassed ]

Son récit achevé, Drago rappela à Erylis que malgré tout, il était toujours là, avec elle, et cette pensée le revivifia au moins autant qu'elle. L'orage était passé et ils s'en étaient sortis. Oh, bien sûr, il y en aurait d'autres, mais pour l'instant, à la minute - car le présent immédiat est bien ce qui compte pour les adolescents insouciants, non ? -, ils étaient ensemble, unis. Et ce sentiment étrange qui mijotait dans son ventre, ce bonheur unique, lui inspira une idée. Amener leur relation à ce niveau supérieur était un moyen incontestable de les rapprocher. Enfin, il ne voulait pas l'obliger à quoi que ce soit, il décida donc de présenter son intention sous forme de question. Pas question de lui imposer, il fallait lui laisser le choix. Lui-même n'était pas certain du mérite de ette idée et c'était son opinion à elle qui allait prévaloir.

Alors qu'il ouvrait la bouche pour lui faire part de ses projets, la jeune fille l'interrompit dans son élan (Ah ! tant pis pour toi ! Razz) pour lui demander si elle était la cause de sa blessure à la main. Le serpentard décida donc que c'était un signe du destin et qu'il devait taire son idée. À jamais. fronça les sourcils en regardant son bandage. Comment s'était-il blessé ? En se remémorant l'événement, un sourire se tailla une place automatiquement sur son visage.


« Oh, non, ne t'inquiète pas... Je ne t'avais pas raconté ça ? Figure-toi que j'ai bravé mille périls pour toi hier soir. J'ai du affronter le Saule Cogneur fou, un groupe de chauve-souris enragée... Je me suis écorché la main pendant une de mes nombreuses prouesses héroïques pour me rendre jusqu'à toi, mais, toi, tu ne m'as pas blessé. »

[Madame, si tu avais pris la peine de lire attentivement mon post à la Cabane Hurlante, tu y aurais déniché un passage qui parle de Drago qui te fait un salut avec "sa main tâchée de sang pas complètement coagulé". Erylis le savait, donc. 1 - 0 pour moi ! cheers Razz]

Il lui adressa un sourire forcé, mais ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise à l'évocation de ses paroles. Toi, tu ne m'as pas blessé... Il lui était toujours étrange de parler d'elle comme une menace éventuelle.

« J'imagine que ce n'est pas du tout la peine de me demander comment tu t'es fais cette cicatrice, dit-il en désignant celle qui ornait la joue d'Erylis. »

Car effectivement, elle ne devait avoir aucun souvenir de ce qui c'était passé. Elle avait perdu conscience et s'était réveillée ce matin avec le corps endolori et sûrement d'autres cicatrices un peu partout. Le regard argenté du blond la détailla un instant, comme s'il arrivait à voir toutes ces marques à travers ses vêtments, mais il s'interrompit avant qu'elle ne se pose des questions. Et puis, il avait une offre à lui proposer. Il prit donc une bonne bouffée de courage et :

« Encore une question ? »

Erylis lui avait demandé si quelqu'un d'autre était là, hier soir. Le Vert et Argent, instinctivement, commença par refuser l'éventualité, mais s'interrompit lui-même pour une fois dans sa lancée. Par cette question d'apparence futile, Elle avait semé le Doute. Prit d'inquiétude, Drago s'empressa de lui demander pourquoi elle lui posait un telle question. Son coeur s'accélérait sans qu'il lui en ait donner la permission et le jeune homme avait la dérangeante impression de perdre le contrôle. Tout menaçait de s'effondrer alors, avant la fin, il précipita son idée.

Et aussi soudainement qu'elle était apparue, cette impression de finalité s'évanouit sous le sourire rassurant de la jeune fille. Il ne fallait pas s'inquiéter, ça n'était qu'une bêtise... Bien sûr, qui s'était inquiété ? Lui ? Jamais ! Les Malefoy gardaient toujours leur sang froid. Pourtant, il semblait respirer beaucoup plus facilement tout à coup. Le garçon essuya d'un geste de la main désinvolte la sueur qui perlait sur son front et regarda Erylis lever les yeux vers le plafond. Lui-même l'imita; il n'y avait rien de bien passionant. Pas de fissure, du marbre plate et inintéressant.


« Le Niveau supérieur ? Tu entends quoi par là ? questionna-t-elle

Il lui fit un sourire, mais encore une fois celui-ci n'était pas totalement convaincant et convaincu. Arrivait le temps des explications. Cependant, à sa plus grande surprise, Erylis le devança en affirmant qu'elle était d'accord. Drago la dévisagea un instant. Il la considéra ensuite sous un autre angle, ne sachant que dire.

« C'est... d'accord ? Tu ne sais même pas ce que... »

Et elle l'interrompit de la plus belle des manières. Ce baiser, bien qu'il se passa en un clignement d'oeil, signifiait énormément. Il signifiait : "Oui, idiot, je sais que je ne sais pas ce que c'est mais j'ai confiance en toi." Et le Vert et Argent en fut touché. Il dissimula pourtant la rougeur qui menaçait ses joues et planta un regard de défi dans celui de la jeune fille, comme pour dire : "Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques, ma jolie." Mais elle assumait pleinement ce qu'elle avait dit. Pour appuyer son geste, elle lui décocha droit au coeur son sourire espiègle.

« Je te suis où tu veux. »

~~~

À ces mots, Drago prit un air grave, mais confiant. Car il n'avait plus peur désormais. Il savait ce qu'il devait faire, il l'avait toujours su. Délicatement, le jeune prince posa un genoux au sol et sortit de sa poche un petit boîtier satiné, pas plus gros que la paume de sa main. Il le présenta sous les yeux de sa compagne et celui-ci s'ouvrit d'un coup. Une lumière pure en jaillit, éblouissant le visage émerveillé de la jeune fille. En son centre brillait le plus beau bijoux du monde. Une bague.

« Ery', veux-tu m'épouser ? »

~~~
[Ben quoi ? Rolling Eyes T'as dit que ça te plaisait quand je déconnais un peu, non ?]

Un large sourire s'étira sur les lèvres du jeune homme. Décidément, elle resterait toujours aussi impulsive, imprévisible. C'était loin de lui déplaire. Au contraire, ce dynamisme le revivifiait, lui donnait à lui l'énergie d'assumer aussi jusqu'au bout l'idée qu'il avait proposée. Tout de même, comment lui annoncer la chose sans l'effrayer ?

Le garçon baissa la tête et réfléchit à la manière d'exposer la situation. Il ne voulait pas qu'elle se rebute soudainement ou qu'elle regrette d'avoir accepté trop tôt. Tranquillement, il releva la tête, puis posa ses yeux dans le regard expectatif de sa belle.


« Euhm... commença-t-il perspicacement, tu sais, dans un couple arrive toujours un moment où, le couple, doit passer à un niveau supérieur ; pour ne pas stagner, tu comprends ? C'est... une étape que je n'ai jamais franchi avec personne d'autre avant. »

Le moment arrivait, il fallait maintenant lui dévoiler son projet, au risque de la brusquer et de se faire briser ses illusions. Pour se donner un semblant de courage, le serpentard bomba le torse et leva le menton.

« J'ai pensé que ce serait bien de te présenter à mes parents, voilà. » [ Razz ]

C'était dit. Ça n'avait pas été si difficile que ça.

« Ce serait seulement une soirée, un souper au manoir. »

Le fait est que Drago avait conclu que s'il avait été porté à mettre ce masque hautain et distant en public, c'était parce qu'il avait deux vies. Celle avec Erylis, et l'autre avec tout le monde en général. Et le seul moyen qu'il avait trouvé pour unir les deux était de faire accepter Erylis auprès de ses parents. Si eux l'intégraient à "leur famille", lui pourrait sans nul doute l'intégrer complètement dans sa vie. Restait à voir sa réaction maintenant. Mais avant de la laisser parler, le garçon tenait à essayer de la convaincre, en allégeant un peula situation.

« Je te rappelle, fit-il d'un ton faussement culpabilisant, que j'ai affronté pour toi le Saule Cogneur. À toi maintenant d'affronter une soirée pour moi. À toi de faire tes preuves. »

Ayant repris un peu de confiance, il se permit un peu de sarcasme - c'était infaillible. Il adopta un air hautain et détourna la tête, condescandant.

« Sauf si tu as peur, évidemment. »


[ Voilà. J'espère que tu ne t'étais pas trop fait de scénarios et que je ne t'ai pas déçue.
Je t'ai déjà vaguement introduit auprès de ma maman Narcissa dans un topic, mais il y a un bout de temps qu'elle ne s'est pas connectée. J'espère qu'elle ne m'a pas abandonné... Sinon, ça pourrait être intéressant non ?]
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyVen 26 Oct - 15:52:28

La jeune fille s’était inquiétée pour la main bandée du garçon, et s’était demandé si elle avait été la cause de cette blessure, culpabilisant à l’avance de sa faute. Il la rassura cependant immédiatement, lui assurant que cela s’était passé avant même qu’il ne vienne la retrouver dans la Cabane Hurlante, très certainement au moment de son épopée contre le Saule Cogneur. Elle se souvint alors vaguement que, lorsqu’il était arrivé dans la soirée, elle avait déjà remarqué sa blessure, et esquissa un moue contrariée, ennuyée d’oublier toujours autant de détails ces nuits là. [Forcément, si la Fouine (et plus Sieur Malefoy, tu notes l’efforts d’imagination !) ne s’était pas amusé à tout faire trainer, j’aurais pu sans doute me souvenir plus facilement de ce détail ! Bref, 30-0 pour moi (Et ne dis pas que je triche, mauvais joueur !)]. Un fin sourire amusé éclaira son visage lorsque le jeune homme énuméra les rudes épreuves qu’il avait pu traverser, et elle lui répondit sur le même ton.

« Ce n’est que ça ?! Quelle belle preuve de courage ! Digne d’un griffondor… »Dit-elle, sur un ton nettement provocateur.

Le sourire forcé qu’il lui adressa ensuite, ennuyé de parler d’elle comme d’une menace, lui fit hausser les épaules d’un geste nonchalant. Elle avait été menace, la nuit de pleine lune, mais ne voulait plus y penser. Cette aventure avait été une pure folie, et ils avaient eu de la chance que tout cela se finisse aussi bien. Il désigna sa griffure pourpre qui ressortait sur sa peau pale, et la jeune fille lui adressa un sourire ironique.


« Simple erreur d’inattention… »

Le jeune homme lui fit alors une étrange proposition qu’elle ne comprit pas, mais qu’elle accepta sans hésiter. Au fond d’elle, elle était d’accord avec Drago, sans le savoir. Ils avaient besoin de penser à autre chose, de passer vraiment à autre chose, et quoiqu’il puisse entendre par Niveau Supérieur, cette proposition était la bienvenue. Son accord rapide étonna le Vert et Argent, mais elle l’interrompit par un baiser léger. Elle n’avait de toute façon aucune explication à lui donner. Elle le suivait, voila tout.

Mais si Erylis accepta sans hésitation son idée, elle n’en était pas moins curieuse d’en connaitre le contenu. Son imagination florissante marchait à toute vitesse, enchainant les hypothèses, aussi idiotes, tentantes et impossibles qu’elles soient. Son regard sombre fixa celui du garçon, curieux et impatient de connaitre le véritable projet du jeune homme. Le niveau Supérieur ? Cela ne voulait rien dire mais pouvait tout insinuer… Elle y réfléchissait encore quand Drago reprit la parole, commençant quelques explications qui ne lui apprenait rien du sujet, mais n’attisait que plus sa curiosité.

Une étape importante par laquelle passait tous les couples ? Qu’il n’avait jamais franchit avec personne ? La jeune fille haussa un sourcil, fugitivement, et se retint de répliquer quelque chose qui retarderait ses réponses. Mais, tout de même, si on en croyait les rumeurs, quelque chose qu’il n’avait jamais fait… Elle devrait être rassurée, il ne s’agissait donc pas d’interrompre leur relation. Après tout, c’était bien quelque chose par laquelle passait presque tous les couples, mais pas d’une nouvelle étape pour lui. Quoi d’autre ?

Quelque chose de nouveau… A part l’épouser, elle ne voyait pas. Oh, peut-être adopter un dragon… Ca devait être nouveau ça ! Par contre, Erylis ne pensait pas que beaucoup de couple soient passés par là… Il lui faudrait donc attendre la révélation du Blond qui ne tarderait certainement pas.

Le torse bombé, et le regard fier, l’héritier des Malefoy lui annonça alors son idée, et la jeune fille en fut stupéfaite. Cela dut se voir à son visage car elle ne cachait rien de ses émotions à ce moment là, et elle attendit que Drago lui dise que c’était une blague. Lui présenter ses parents ? C'est-à-dire les même que ceux qui ne devaient jamais apprendre leur relation ? Et encore moins sa condition ? Ceux qui pouvaient, en un hibou, la faire renvoyer définitivement de Poudlard et l’empêcher d’intégrer les autres écoles de sorcellerie ?

La jeune fille eut cependant la confirmation que ce n’était pas une blague lorsque Drago relança la conversation, sur un ton culpabilisant. Erylis ne comprenait pas vraiment ce qui l’avait poussé à une telle décision, et se sentait un peu perdue. C’était au début censé resté secret pour ses parents, il lui parlait aujourd’hui d’un diner avec eux. En dehors de la surprise, pourtant, la Verte et Argent s’en sentie heureuse. C’était pour elle une preuve d’affection qui la touchait vraiment. Même si elle ne comprenait pas, même si elle craignait la réaction des parents Malefoy… Même si elle avait peur. Et ce fut exactement ce que le garçon, d’un ton sarcastique lui reprocha. C’était plus fort qu’elle, sans réfléchir, elle ne put s’empêcher de répliquer du tac au tac.


« Peur ?! Je n’ai peur de rien qui puisse venir de toi… »Lança-t-elle sut un ton prétentieux.


C’était faux, bien évidemment. Elle n’avait jamais vu encore ses parents, et ne les connaissaient que par les quelques mots que Drago lui avaient dit, et encore que sur son père, ou par les articles de la Gazette du Sorcier qui en parlaient parfois, puisqu’il travaillait au Ministère. La jeune fille n’avait pas encore répondu à la proposition du garçon, se laissant le temps de réfléchir un instant pour savoir quelle serait la bonne décision. Incapable de répondre d’un ton sérieux sans laisser échapper un peu de son appréhension, elle lui adressa une courbette cérémonieuse.

« C’est pour moi un immense honneur que cette invitation, et je ne saurais la refuser… »

Une bouffée d’excitation lui monta au visage, à la fois impatiente de découvrir les parents du Blond et intimidée par cette rencontre. Un instant, il lui vint à l’idée tous les détails vestimentaires, d’éducation et de conversation qu’il lui faudrait connaitre plus tard. Erylis ne put s’empêcher de lui poser une nouvelle question sur ses parents, laissant ainsi échapper un peu de son appréhension.

« Tu leur en a déjà parler à tes parents ? »
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMar 6 Nov - 20:50:33

Drago avait énuméré les frasques périlleuses qu'il avait entrepris la soirée précédente en espérant épater Erylis, mais celle-ci le gratifia, à l’instar de l’éloge attendue, d'une ironique flatterie. Lui, un Gryffondor... Bien sûr, et Goyle lui pourrait devenir Ministre de la Magie pendant ce temps. S’il se retrouvait à Gryffondor, il pourrait même devenir meilleur ami avec Neville Londubat !...
Neutral

Le serpentard jugea préférable d'oublier la remarque - ce qui lui soutira tout de même un effort titanesque vu l'air terriblement provocateur qu'elle adoptait à présent - et détourna plutôt la conversation sur la cicatrice de sa taquine de petite amie ( Ha ! Gryffondor !... ) Elle la qualifiait d'erreur d'inattention ; doux euphémisme qui tira un léger sourire abusé au blond. Finalement, c'était bien de pouvoir parler de cette soirée ainsi. Calmement, légèrement... La terrible nuit paraissait au jeune homme comme une autre vie, loin, loin d’où ils étaient à présent. Il oubliait peu à peu le passé, son regard se tournait vers le futur.

Vint alors la proposition. De nulle part, un espoir, une idée soudaine. Cette épreuve par laquelle ils étaient passés apportait une sorte de réconfort à Drago, une confiance en la solidité de leur relation qu’il n’avait pas totalement avant. C’est d'une voix emplie d'appréhension et d’espoir qu’il proposa de passer au Niveau Supérieur. Cette appellation était tout ce qu’il y avait de plus nébuleux et ne fit qu’attiser la curiosité de la jeune fille. Lui, n’y avait pas pensé plus qu’il le fallait pour le dire, il avait utilisé le terme qui lui était venu instinctivement à l’esprit. Car c’était ce qu’il ressentait. Le Vert et Argent voyait cette étape comme excessivement importante. Il voulait qu’Erylis comprenne l’ampleur de la chose ; leur relation était – à ses yeux du moins – tout sauf banale.

Alors que la jeune fille lui demandait ce qu’il avait derrière la tête, elle l’interrompait la seconde d’après pour accepter la proposition - qui lui restait toujours inconnue. D’abord perplexe, Drago la contempla pour essayer de comprendre, mais il n’y avait rien à comprendre.


*C’est Erylis...*

Oui, c’était simplement Erylis. Impulsive, imprévisible, vivante… toujours partante pour un défi. Car un défi, cette soirée le serait. Encore un défi, toujours des épreuves... Mais maintenant, le garçon portait une confiance beaucoup plus solide en leur couple. Ils pouvaient le faire. Il pouvait le faire si elle était à ses côtés. Oui, car évidemment il serait bête de la présenter à ses parents si elle n’était pas là…

Ainsi donc, animé d’un nouvel espoir et de toute l’appréhension du monde, Drago exposa clairement son idée à Erylis. La réaction de sa copine ne se fit pas attendre ; une surprise flagrante mêlée de stupeur et d’une franche incrédulité. Devant cette mine effarée, le jeune homme se sentit désemparé l’espace d’un instant, mais n’abandonna pas pour si peu. Quelque peu heurté de la réponse – muette mais oh combien expressive - de la Verte et Argent, il enchaîna en lui rappelant tout ce qu’il avait déjà fait pour elle, espérant puérilement qu’elle se sentirait obligé d’accepter. Et pour parachever sa requête, il intercala un léger sarcasme en fin de plaidoyer. Comme il s’y était attendu, la réplique d’Erylis fut instantanée. Peur ?! C’était un mot qu’il avait su utiliser à parfait escient…


« Bien sûr, j’avais oublié que tu ne connaissais pas la peur… Dis donc, c’est toi qui devrait être à Gryffondor !..., fit-il, plutôt fier de sa répartie. »

Il lui adressa alors un sourire railleur qui se dissipa lorsqu’il vit son hésitation persistante. Le jeune Malefoy cherchait quelque chose à rajouter, qui puisse la convaincre, puis en vint à se dire que l’idée n’était peut-être pas si bonne après tout. Il ne fallait tout de même pas la forcer. Il allait déclarer forfait et remettre cette rencontre « à plus tard » quand il entendit sa voix mielleuse de dérision. Drago ne put s’empêcher de sourire devant ses yeux pétillants de malice alors qu’elle se courbait devant lui en une révérence solennelle. D’accord elle se moquait de lui, mais elle acceptait

« C’est pour moi un immense honneur que cette invitation, et je ne saurais la refuser... »

Le cerveau du blond prit quelques instants à interpréter ce qu'elle venait de lui dire, mais quand il eut compris, il réagit de la même manière qu'il avait subconsciemment reproché à Erylis un peu plus tôt. Une expression de franche stupeur s'afficha sur son visage et il la dévisagea quelques secondes, attendant qu'elle éclate de rire et qu'elle refuse catégoriquement, mais elle s'était redressée et son visage se réjouissait. Celui de Drago l'imita bien vite alors que son corps devenait léger, léger, comme si son bonheur allait le faire décoller du sol. Mais, habitué à garder sa prestance, il chassa vite le sourire qui s'était accroché à ses lèvres, reprit contenance et la regarda en hochant la tête de haut en bas.

« Bien, c'est très bien, c'est comme ça que tu devras t'adresser à eux. Mais, attention, tu ne pourras relever la tête que lorsqu'ils te le permettront. Autrement tu restes incliner. »

Elle allait rencontrer ses parents. Jamais il n'avait présenté personne à ses parents, c'était toujours le contraire. Eux qui lui présentaient Mr Goyle et son fils, même chose pour Crabbe, Parkinson... Il regarda Erylis et se rendit compte de ce qu'il éprouvait à son égard. Enfin, il avait du mal à mettre un nom sur ce sentiment, mais il constata tout de même à quel point il se sentait léger avec elle, et à quel point son regard profond lui faisait oublier tout le reste. Ce sentiment qui le faisait vibrer s'extériorisa d'un coup. Il l'embrassait goulûment en pressant sa tête contre la sienne. Quand il la lâcha et qu'il se recula, il s'aperçut qu'il l'avait quelque peu décoiffée et lui même replaça ses cheveux ébouriffés.

« Euhm..., merci. »

Merci d'être avec moi, qu'il voulait dire. Il eut un sourire embarassé pour ce qu'il venait de faire, mais en même temps persistait cette euphorie.

« Tu leur en as déjà parlé à tes parents ? »

Il ouvrit la bouche, puis la referma, un peu honteux. Il hésitait à lui dire la vérité, mais la lui devait.

« En fait,... non. L'idée de faire les présentations a toujours été exclue... Comme s'ils pouvaient deviner au premier coup d'oeil que tu étais... Et je ne parle presque pas à mon père... Son travail au ministère le prend beaucoup. C'est qu'il est quelqu'un de très imoprtant. Et il a d'autre choses à s'occuper, beaucoup plus importante que... »

Beaucoup plus importante que moi. C'était ce qu'il pensait, mais le dire, l'avouer franchement, apportait une autre dimension, pénible, à la chose et il préféra s'interrompre.

« Mais j'ai parlé de toi à ma mère ! D'après moi, elle serait ravie de te rencontrer. »

Oui, Narcissa Malefoy était une mère très aimante. Drago était ce qu'il y avait de plus cher à ses yeux et rien d'autre ne semblait lui importer, que son bonheur. Elle était en quelque sorte tout ce que Lucius n'était pas pour lui. Bien sûr, elle restait toujours dans les convenances et exigeait le respect, mais tout de même, elle était aimante. Et Drago était convaincu qu'elle adorerait rencontrer Erylis, qu'elle serait polie, courtoise et déférente. Pourquoi avait-il tant hésité à la lui présenter ? À cause de Lucius, bien sûr, qui chercherait sûrement à la tester, à la mettre mal à l'aise... Mais ils allaient être prêts. Le moment venu, lui et Erylis seraient complètement prêts et Lucius lui-même ne trouverait rien à redire.

Et soudainement, l’espace d’un instant, la vision d’Erylis illuminée par le soleil brillant de la fenêtre, sembla se figer dans le temps, comme une photographie qu’aurait prise le cerveau de Drago. Ce moment, maintenant immobile, imprégné en lui, il le garderait longtemps dans sa mémoire. Erylis, près de la fenêtre, lui souriant innocemment, consciente qu’elle venait d’accepter de passer au Niveau Supérieur avec lui, qu’ils étaient plus que deux adolescents frivoles en quête de rapprochements dérisoires. Erylis qui le regardait, et cette complicité du regard qu’ils partageaient. Leurs yeux connectés qui pétillaient de la même énergie, comme juste avant de " faire le grand saut "…

En y pensant ainsi, un bouffée de chaleur monta subitement dans sa poitrine. Sans s’en rendre compte, il passa impulsivement à la première image qu’il se rappelait avoir d’elle, une autre image imprégnée dans sa mémoire, porteuse d'autant de magie. Elle se tenait debout devant lui et le regardait d’un air interloqué, un sourcil levé, pour ce qu’il venait de lui crier bêtement. Ses cheveux dansaient faiblement sous la brise légère. Derrière elle, les arbres d’automnes. Mais elle surtout, et ses yeux qui déjà l’avaient capté. Qu’était-ce ? Qu’était cette première réplique qu’elle lui avait adressé ?


« Il me semble que… je n'ai pas de compte à te rendre. Mais si tu te sens vraiment concerné par mes actes, saches que je passais. Tout simplement. »

Oups, avait-il pensé tout haut ? C’est ce qu’il semblait, en effet...

« Et tu m’as demandé qui j’étais, enchaîna-t-il, mais pour elle cette fois, qui se tenait là, devant lui à cet instant. C’est ce que tu m’as dit. La première fois qu’on s’est rencontré. »

Il se tut un instant, curieusement nostalgique. Puis, le regard perdu, il eut un sourire ; probablement dut à un souvenir.

« Tu n’avais pas été très chaleureuse, fit-il d’un ton de reproche. »

Mais le reproche était plutôt atténué par son sourire espiègle. Sur ce, aussi promptement, il pencha la tête de côté, comme pour l’examiner sous un autre angle. Après l’avoir dévisagée ainsi à sa guise, mais avec un sérieux troublant, il reprit la parole en ces termes :

« Es-tu toujours la même ? »

Ma foi, ce matin il paraîssaitt difficile au jeune Malefoy de se prononcer clairement, d'abord avec son "Niveau Supérieur" et maintenant cette question imprécise... Cependant, cette fois-ci, il s’en rendit compte rapidement et s’expliqua avant qu’elle lui pose des questions.

« Que ce jour-là. Je veux dire, tu crois avoir changé ? Depuis qu’on s’est rencontré ? »

Peut-être resterait-elle perplexe face à cette question, lui-même ne savait pas tellement pourquoi il l'avait posé. Avec le recul, il se rendait compte que lui, se sentait complètement différent depuis qu'il la connaissait. Il avait évolué. Elle l'avait fait se questionner, elle faisait ressortir chez lui des traits qu'il n'aurait pas pensé avoir, des émotions qu'il n'aurait pas cru pouvoir ressentir... Mais lui, qu'avait-il fait pour elle ? Que lui avait-il apporté ?
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMer 7 Nov - 20:02:30

Alors qu’Erylis insinuait qu’il aurait été plus à sa place à Griffondor que dans la maison des Verts et Argents, elle s’attendait à une quelconque réplique de sa part. Qui ne vint pas. Connaissant le garçon comme c’était son cas, elle se doutait qu’il avait dû faire un grand effort pour ne pas répondre à sa provocation gratuite et moqueuse. Erylis esquissa alors une petite moue déçue de son manque de réaction, mais ne s’y attarda pas puisque Drago entrainait déjà la conversation vers la cicatrice qui marquait sa joue. Elle esquiva un peu sa question, répondant légèrement, sans vouloir s’y attarder. S’il avait vu les bleus qui marquaient tout son corps…

Elle ne fut donc pas mécontente du changement de sujet de conversation qui dériva sur quelque chose de bien plus sérieux, intriguant, et surprenant. La rencontre des parents Malefoy. Quelle étrange idée, tout de même, de rencontrer de son plein grès un des rares hommes capables de la faire renvoyer de l’école en un temps record…. Pourtant, et malgré cette appréhension, la jeune fille avait véritablement hâte de rencontrer ces adultes qui avaient élevés Drago, et qui certainement, le connaissaient mieux que quiconque. Elle ignorait les véritables relations qui étreignaient le jeune homme et ses parents, l’atmosphère dans laquelle il avait grandit, la maison dans laquelle il avait vécu, et ce diner serait très certainement une excellente façon d’en savoir un peu plus sur ce garçon qu’elle aimait de plus en plus. Elle était profondément plongée dans ses réflexions lorsque le Blond lui reprocha sa peur, ce à quoi elle prétendit le contraire. La réponse fut rapide, et ce fut elle qui se vit attribuer le titre de Griffondor. Loin de s’en offusquer, la jeune fille lui adressa un sourire rayonnant, avant de répliquer à son tour.


« Ne t’avais-je pas dit que j’entretenais avec Harry des relations pour le moins chaleureuses et agréables ?! »

Un sourire innocent se peignit ensuite sur son visage, pendant que ses yeux brillaient de rire. Parler de l’ennemi n°1 de Drago était, à son avis, un excellent moyen de gagner la partie. Surtout en ces termes. Et alors que la conversation commençait à dériver un peu sur un sujet différent que celui qui leur importait à tous deux, elle accepta sa proposition, sur le ton de la plaisanterie. Cette façon de parler dût surprendre le jeune homme qui eut un air surprit, presque sceptique, comme s’il pensait à une blague. Puis, voyant qu’Erylis se refusait à ajouter quoique ce soit, un sourire heureux se peignit sur son visage. Un sourire franc, naturel et magnifique que la jeune fille observa avec plaisir. Rien que pour ce sourire, elle ne regrettait pas d’avoir dit oui. Bien sur, le naturel Malefoy revint vite, et le jeune homme reprit un air bien plus sérieux pour lui donner quelques consignes indispensables. Erylis se retint de rire alors qu’il égrenait des ordres qu’elle serait bien incapable de tenir.

« Je ferais comme bon vous semble… » Répondit-elle, mais sa voix avec une teinte déjà bien trop amusée pour qu’on puisse la croire vraiment.

De ce diner, il pouvait résulter d’innombrables choses, bonnes ou mauvaises, qui joueraient très certainement sur leur relation. Cette pensée s’imposa en Erylis et la fit frémir, d’impatience et d’appréhension. La confiance totale qu’elle éprouvait cependant envers Drago lui permettait d’aborder cette nouvelle épreuve pour leur couple avec plus d’excitation que de peur. Cette peur qui se dissolvait si facilement alors qu’elle plongeait son regard dans les yeux argentés du Vert et Argent…

Erylis, absorbée par ses pensées qui traduisaient la force de ses sentiments, ne vit pas le jeune homme s’approcher d’elle, et ne releva la tête qu’à l’instant où sa bouche entrait en contact avec celle de Drago. S’en suivit un baiser plus fougueux, plus audacieux encore que les précédant, auquel elle répondit avec autant d’ardeur et de plaisir. Pendant ce temps, quelques secondes suspendues dans le temps pour le plus grand bonheur de la jeune fille, s’envolèrent appréhension, crainte, doute, pour ne laisser place qu’à une immense et profonde béatitude dont elle ne prit conscience qu’une fois leur baiser achevé. Les cheveux ébouriffés du jeune homme, fait suffisamment rare pour qu’il soit évoqué, furent rapidement remit à leurs place, pendant qu’Erylis dégageait son visage des mèches ébène échappées de son chignon pendant leur étreinte. Le jeune homme s’était reculé, et la regardait, avant de la remercier. La jeune fille lui adressa un fin sourire en coin, avant de répondre.


« Ne me remercie pas trop vite, on ne sait pas encore comment va se passer cette rencontre… »

Son sourire s’élargit doucement alors qu’elle ajoutait, d’un ton plus bas, quelques mots.

« Et puis c’est moi qui devrais te remercier, après ce baiser. »

Erylis avait dans l’idée que si c’était là sa façon d’apprécier son acceptation envers ses propositions, elle n’aurait plus le cœur à lui refuser quoique ce soit. Lui vint alors la question sur l’annonce de leur relation à ses parents. A son air presque honteux, à la façon dont il ouvrit la bouche sans laisser échapper un son, la jeune fille comprit avant que Drago ne parle que ses parents ne devaient pas vraiment être au courant. Le jeune homme lui confirma ainsi son impression, lui avouant ainsi qu’il ne parlait que rarement à son père, finissant sa tirade par une phrase non achevée mais dont elle n’eut aucun mal à comprendre la teneur. Une courte seconde, son visage marqua un air interrogateur, avant qu’Erylis s’oblige à reprendre un air neutre, s’interdisant de poser la moindre question. Drago ne semblait pas spécialement avoir envie de parler de ces relations, et la jeune fille ne comptait rien lui demander à ce sujet, trop consciente du sujet sensible que cela pourrait être.

Ce fut alors sur un ton différent que le Blond enchaina sur sa mère, auprès de qui il l’avait introduite. D’après lui, Narcissa accepterait volontiers de la rencontrer, et cet aveu la détendit imperceptiblement. Le diner s’annonçait déjà plus agréable, la rencontre plus facile… Restait Lucius, et Erylis commençait à comprendre que ce ne serait certainement pas la partie la plus facile. ** Il ne peut pas être si terrible, de toute façon…** Estima-t-elle. Un large sourire heureux éclaira alors le visage de la jeune fille. Dire qu’elle était prête à rencontrer les parents Malefoy serait un peu avancé, mais elle sentait grandir en elle une sorte d’excitation et d’assurance au fur et à mesure qu’elle contemplait le beau Blond.

Elle était la première étonnée de voir en elle cette assurance qu’elle était pourtant loin de ressentir en temps normal. Prête à relever tous les défis du monde, à vivre pleinement son âge d’adolescente… Le fait de ne plus être seule, d’avoir à ses cotés quelqu’un sur qui elle pouvait compter alors qu’il savait tout sur sa condition, lui donnait cette impression merveilleuse que, finalement, elle avait bel et bien sa place ici. Et ce, malgré son « petit problème de fourrure »…. Elle ne sortit de ces pensées, cette semi-transe si agréable, que lorsque la voix chaude du jeune homme résonna dans le couloir, à nouveau. Erylis ne comprit d’ailleurs pas directement ce qu’il disait, sa phrase n’ayant absolument aucun rapport antécédent immédiat. Il lui fallut peu de temps néanmoins pour situer cette réplique, la sienne, dite pour la première fois sur un ton nettement moins encourageant.

Drago enchaina ensuite, lui rappelant le déroulement de leur toute première conversation dont elle se souvenait parfaitement. Comment oublier ? Début de leur relation, qui commença plutôt mal puisque le Vert et Argent avait réussit à poser le doigt dès le début sur le point le plus sensible, sur la lycanthropie. Simple hasard, sans doute, auquel elle avait réagit de cette façon si vive qui lui était propre. Il y avait eu, heureusement, par la suite, le bal de noël…


« Moi, qui je suis ?! Drago Malefoy, mais tu as très certainement déjà dû entendre parler de moi… » Répliqua-t-elle, imitant sans trop de mal le ton orgueilleux que Drago savait employer.

Le jeune homme lui reprocha son manque de chaleur, et la jeune fille lui adressa un sourire ironique.


« Tu m’avais agressé en premier… Et puis un Malefoy n’a nul besoin de l’amabilité des autres. Simplement de leur respect et de leur reconnaissance. »Répondit-elle, moqueuse et charmante.

Le sourire mutin de la jeune fille laissait plus qu’entrevoir l’amusement de ses propos. Elle fut donc surprise de voir Drago prendre un air si sérieux, non sans l’avoir observé un moment, pour lui poser une question vague. La jeune fille haussa un sourcil, étonnée, sans comprendre exactement ce qu’il voulait dire. Etait-elle toujours la même ? Etrange question… Quel rapport avec ce qu’ils avaient dit plus tôt ? Ou bien était-ce une question qui concernait la nuit de pleine lune ? Son regard intrigué eut cependant une explication rapide alors que le Vert et Argent la lui détaillait.

Avait-elle changé depuis qu’ils s’étaient rencontrés ? A travers cette question, Erylis en comprenait d’autres plus subtiles, plus importantes. L’avait-il changé ? Avait-elle changé pour lui ? Son regard sombre se perdit un instant dans celui du Blond, comme pour y transmettre ses réponses. Au fond d’elle, elle connaissait depuis longtemps ce qui s’était transformé grâce à leur relation, grâce à Drago. Mais si le savoir était une chose, l’avouer, l’expliquer en était une autre, bien plus ardue. La jeune fille joua un instant avec une mèche ébène qui cachait un peu de son visage et de son expression pensive. Elle cherchait en elle les mots qui transmettraient sans mentir les sentiments, émotions qu’elle avait pût connaitre et apprivoiser avec lui, gâce à lui, sans en trouver un seul qui ne lui paraissait pas trop fade ou trop insignifiant.


« Tu m’as offert mon humanité. » Laissa-t-elle échapper, le regrettant immédiatement.

Pensée intime, profondément enfouie sous une couche épaisse de fierté, Erylis ne savait comment lui expliquer cette étrange idée. Elle essaya néanmoins, tant bien que mal, cherchant les mots qui pourraient faire comprendre à Drago ce qu’elle était presque incapable de s’expliquer.


« Je veux dire… Etre avec toi, le fait que tu m’acceptes tel que je suis, toi qui es… normal, c’est un peu comme si ils … »

…acceptaient tous ma différence. La jeune fille leva vers lui un regard d’excuse, incapable de finir sa phrase. Elle mordillait inconsciemment sa lèvre inférieure, souhaitant à tout prix lui expliquer, sans savoir comment faire. Lui faire comprendre cette assurance, son bonheur, ce plaisir d’être avec lui, cette sensation de liberté. Incapable pourtant de le lui dire. Ces images, ces pensées qui s’organisaient pourtant si bien dans sa tête se dispersaient lorsqu’il fallait les prononcer, fragiles et éphémère. Elle se detestait pour cette faiblesse, pour ne pouvoir lui offrir ces mots, cette réponse à lui qui lui avait tant donné. La Verte et Argent releva la tête, glissant son regard dans celui argenté du garçon, comme pour y chercher un apaisement immérité et indispensable.

« Je ne sais pas comment … » Commença-t-elle, sans finir.

Elle lui adressa alors un regard implorant d’aide, avant de se reprendre. Comment pourrait-il comprendre ce qu’elle essayait de lui avouer à demi-mot, alors qu’elle-même était incapable de l’expliquer
?
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyVen 9 Nov - 14:50:45

« Potter !? Qu'est-ce que... »

Sa réaction avait été instantanée. Il fallait lui accorder, à sa petite amie, qu'elle avait l'art de trouver ses points sensibles à Drago (ce qui en soit n'est pas trop mal pour une petite amie... :sifle: Razz Wink ). Il semblait que le simple fait de mentionner le nom du Survivant l'ait déconnecté de la réalité, l'empêchant de réfléchir rationnellement. La fin de la phrase de la coquine s'était embrouillée à cause du choc provoqué par l'élocution du nom, mais, à retardement, elle se fraya une place dans la tête du serpentard et vint achever la raclée qu'elle était entrain de lui mettre. Des relations pour le moins chaleureuses et agréables ? Des relations pour le moins chaleureuses et agréables !? Essayant de chasser les horribles images qui s'insinuaient d'elles-mêmes devant ses yeux, Drago, abasourdi et soudainement dépité, avait perdu la voix avant d'achever sa phrase.

Exagérément secoué et désorienté, il mit un temps avant d’apercevoir l'éclat de rire dans les yeux d'Erylis. Fière de la réaction qu'avait suscité sa réplique, la jeune fille affichait un air tout à fait innocent, dissimulant de peine et de misère le rire qui bordait ses lèvres fines. Cela n'était donc qu'un quolibet ? Bien sûr que c'en était un... Comment avait-il pu croire à ses paroles ? Cependant, bien qu'il fut à présent conscient que ce n'était qu'une pique pour l'agacer, la plaisanterie lui laissait un goût amer. L'entendre, Elle, parler de Lui ainsi, même s'il consentait parfaitement que la chose relevait de l'impossible, lui tiraillait l'estomac et intensifiait inexplicablement sa haine envers le Rouge et Or. Peut-être était-ce que ses sentiments à l'égard des deux s'équivalaient en force de violence, mais, complètement aux antipodes de son cœur, les imaginer ensemble le disloquait.

Encore sous le choc donc, il parvint difficilement à sourire et fronça les sourcils la seconde d'après, incapable de soutenir plus longtemps cette joie feinte. Puis, il soupira, expirant sa tension, et sa mine sombre se dissipa curieusement sous un sourire sardonique.


« Peut-être, mais lui, il va t'être difficile de rencontrer ses parents... laissa-t-il échapper en un souffle, narquois et acerbe. »

Requinqué, Drago avait l'agréable impression que, même s'Il n'était pas là, la haine qui émanait de sa réplique caustique avait atteint, où qu'il soit, Harry Potter l'orphelin. Ses yeux gris jetèrent un bref regard à ceux de sa compagne pour voir l'effet qu'avait produit ses mots. Il avait été plutôt cru dans ses propos, mais ne regrettait en rien ce qu'il avait dit. Il l'avait dit avec plaisir - apparenté au sadisme et ne démordait pas de sa haine viscérale. Quiconque ayant déjà entendu parlé de lui, la majorité des élèves de l'école donc, connaissait son aversion envers le brun, toutefois, il n'avait jamais abordé le sujet avec Elle. Ainsi, il n'ajouta rien, guettant une réaction ; offusquée ou amusée. Cependant, quoi qu'il en serait, il ne retirerait pas ses dires.

Finalement, revenant au cœur de leur conversation initiale, Erylis lui sourit, les yeux pétillants de malice, et accepta sa proposition avec des airs pîtrement révérencieux. Le serpentard fut d'abord surpris par l'audace de la jeune fille et mit un temps à comprendre ce que signifiait cette mascarade, mais, malgré tout, un éclair de bonheur illumina son visage lorsqu'il assimila l'information. Ayant toujours été réticent à laisser voir ses états d'âme, il recouvra rapidement, instinctivement, contrôle de ses traits et parvint même à formuler un compliment ironique quant à l'attitude bouffonne qu'elle avait adopté. Ce serait l'attitude à adopter à l'égard de ses parents... Au sourire qu'elle lui décocha, il comprit avant qu'elle ne parle quelle serait sa réponse.


« Je ferai comme bon vous semble, répondit-elle avec une aisance innée dans la déférence, en même temps que dans le sarcasme. »

Bien sûr, elle se moquait de lui, encore et toujours ! mais il ne s'attendait à rien de moins. Surtout après ce qu'il lui avait demandé. Étrangement, il sentait qu'elle se débrouillerait à merveille ; elle savait si bien s'adapter. Dans un élan d'euphorie, il sauta au cou de sa demoiselle pour lui démontrer, dans sa plus simple expression, l'ampleur de ce qu'il ressentait. Il s'était précipité sans retenu, libérant une foule d'émotions d'un coup et s'abandonnant à l'exaltation qui l'avait submergé, avec d'autant plus de plaisir qu'il sentait qu'elle aussi se laissait emporter. Lorsque les deux jeunes gens se retrouvent face à face à nouveau, et à une distance qui conviendrait aux parents Malefoy, Drago, essoufflé, rassasié (Razz), comblé, ne put que murmurer un remerciement, pour toute la joie qu'elle lui apportait, pour toute la joie que promettait leur avenir. Erylis lui adressa en réponse un sourire, le priant de ne pas la remercier trop vite : restait la rencontre...

« Je suis sûr que... tu te débrouilleras à merveille, souffla-t-il. »

La légère hésitation dans sa voix n'était aucunement due à un doute. Seulement, l'altier jeune homme qu'avait toujours été Drago Malefoy s'était rarement évertué à complimenter qui que ce soit et, de même que lorsque venait le temps de mettre ses sentiments sur le tapis, son inexpérience se manifestait souvent par une maladresse bancale. De toute façon, il n'avait que soufflé ces mots, incertain quant au fait qu'Erylis les aient entendu ou non ; elle avait parlé en même temps. Sa petite amie, le visage réjoui, lui avait retourné son remerciement, mais référant au baiser passionné qu'ils venaient de partager. Le Vert et Argent détourna la tête, comme si le geste pouvait empêcher ses pommettes de roussir.

Puis vint la question qui teinta définitivement ses joues, mais d'un "rouge honte", plus que d'un "rouge embarras" Rolling Eyes . Il dut lui expliquer en quoi le souper n'était encore qu'un projet brumeux à échéance indéterminée, les deux principaux piliers de l'événement n'étant toujours pas averti, et pourquoi son père ne savait rien de leur relation. Il aperçut l'interrogation dans le regard d'Erylis, mais ne précisa pas et lui fut silencieusement reconnaissant de ne pas insister. Un jour, peut-être, en parlerait-il, mais qu'y avait-il vraiment à dire ? Lucius et son fils avaient simplement toujours eu un relation singulière. Singulière signifiant ici froide, accablante, déprimante. Comme à son habitude, Drago put se raccrocher à sa mère, qui elle, "au moins", serait sûrement ravie à l'idée de rencontrer la jeune prétendante de son fils.

Une fois ces réalités étalées devant eux, on aurait dit qu'ils se retrouvaient à une table où toute les cartes étaient distribuées, où il ne restait plus qu'à entamer la partie. Chacun, de son côté, vivait son appréhension de l'épreuve à venir, et chacun pouvait percevoir dans le regard de l'autre le reflet de sa propre anxiété, mais aussi, le reflet d'un lien puissant qui les rattachait, la promesse d'un dévouement mutuel passionné. Ce chaleureux réconfort, comme un baume aux blessures de l'esprit, apaisa subitement les craintes qui avait assailli le garçon quant à la rencontre prochaine avec ses parents et tout ressentiment - à l'égard de son père, de Potter... - s'évapora, pour ne laisser que cette tendre chaleur dans sa poitrine.

En repensant à cette complicité que jamais il n'avait pu trouver avec quiconque d'autre, l’esprit de Drago alla vagabonder dans ses mémoires, s’attardant sur ces moments heureux où les deux adolescents avaient appris à se connaître. Dans un laisser aller que jamais il ne se serait permis dans leur début, le jeune homme avait plongé si profondément dans ses souvenirs, délaissant le moment présent, qu’il laissa malencontreusement échappé de sa nostalgie une lointaine réplique. Sans doute sa compagne fut-elle déstabiliser par le non-sens apparent de ses propos, mais le blond précisa rapidement ce qu’il avait en tête. Il s’avéra apparemment qu’elle avait déjà saisi. Avec cette complicité du regard qui l'ébranlait tant, Erylis sortit à son tour du passé la réplique que le garçon lui avait alors adressée, d’un ton qu’il fut surpris de constater aussi bien décalqué.


« Mmm... Non, ce n’est pas très convaincant, décréta-t-il indûment. Je ne parle pas du tout comme ça, moi fit-il en parlant tout à fait comme ça... Je suis Malefoy, Drago Malefoy. Je suis unique, tu ne peux pas m’égaler et tu ne m’arrives pas à la cheville. »

Si quelqu’un avait écouté les deux dernières répliques, il aurait pu croire que deux Drago Malefoy tenaient une conversation dans le corridor. Bien entendu, une des deux voix était beaucoup plus virile que l’autre… Continuant sur sa lancée nostalgique/sarcastique, le Beau Blond (c’est elle qui le dit! niarkhéhé ) reprocha son accueil tout sauf chaleureux à la jeune fille, omettant évidemment qu’il avait alors lui-même déclenché les hostilités. Pas si dupe, la demoiselle Sayan souligna son omission volontaire, et ajouta dans la mêlée que, de toute façon, Drago ne nécessitait pas la sympathie d’autrui, il exigeait seulement leur respect et leur reconnaissance…

« Là-dessus, tu as tout à fait raison, lui accorda-t-il humblement. Et tu as oublié de leur obéissance ! »

Les railleries dérisoires, c’était un jeu qui se jouait à deux ; et justement les deux tourtereaux savaient y jouer avec brio. Et, évidemment, Drago avait toujours le dessus… :sifle:

« Et, je te ferai remarquer, tu ne m’as accordé aucun des trois. Quelle jeune fille irrévérencieuse tu étais… Ta première impression a été plutôt ratée. »

C’était absolument tout le contraire, évidemment. Sa rencontre avec Erylis Sayan avait alors laissé le jeune Malefoy plus ébranlé qu’il ne l’avait jamais été. Le timbre de sa voix, son air détaché de tout soucis, sa beauté chaste et désinvolte, son regard si troublant… La jeune fille lui avait laissé une très forte première impression et, bien qu'il ait narquoisement prétendu le contraire, le ton espiègle qu'il avait employé traduisait sa véritable pensée.

C'est alors que le nostalgique jeune homme se tut un moment pour observer la fille qui se tenait devant lui. Elle attendait, intriguée, qu'il reprenne la parole, et lorsqu'il le fit, ce qu'il dit n'éclaira certainement pas son interlocutrice. Lorsqu'il lui demandait si elle était toujours la même, il ne faisait pas allusion à son irrévérence, bien sûr, Drago se questionnait à savoir ce qu'il avait apporté à sa compagne depuis leur rencontre. En effet, le serpentard s'intéressait au bien de quelqu'un d'autre que sa propre personne, et alors ? Tout le monde change ! Lui-même ne savait pas trop comment traiter la chose et c'est pourquoi sa question avait été si imprécise. Mais il rectifia, précisa ; la réponse lui importait réellement.

Elle comprenait, il le vit dans ses yeux. Pourtant la réponse tardait, elle cherchait des mots. Drago ne scilla pas, s'éternisant dans le noir des yeux d'Erylis où brillait une lueur insaisissable. Voulait-elle lui avouer qu'en réalité il n'était qu'une distraction évasive, qu'elle ne tirait rien d'autre de lui qu'un moyen de passer son temps ? Ou bien y avait-il vraiment quelque chose, de sincère et d'intime, que sa pudeur hésitait à révéler ? Le coeur du jeune homme s'était étrangement contracté à la pensée qu'il ne signifiait pas autant pour elle que Elle pour lui. Car malgré tout ce qu'ils avaient vécu et toute les preuves qu'ils avaient traversé, malgré cette "promesse silencieuse d'un dévouement mutuel passionné" qu'il avait cru lire dans ses yeux quelques minutes plus tôt, le doute persistait, soutenu par sa peur de la perdre.

Cette même peur qu'il avait ressenti lorsqu'ils s'étaient quittés au Lac, puis au Bal de Noël... Et qui, comme à l'instant (!), se révélait toujours infondée. Erylis venait de laisser échapper, apparemment malgré elle, un aveu troublant.


« Tu m’as offert mon humanité. »

Elle avait à peine remué les lèvres, et tout deux restèrent immobiles aussitôt les paroles envolées. C'était plus qu'il n'aurait pu l'espéré et l'ampleur de la chose avait cloué le blond sur place, ne sachant comment réagir. Quelque chose tournait dans sa poitrine et il ne savait pas si ce que c'était : bonheur ? effarement ? Les deux sans doute, mais on aurait dit qu'un lourd poids venait s'ajouter. D'origine inconnue. Drago fixait toujours les yeux d'Erylis, immobile. Après quelques secondes, il sembla que la parole lui revenait, qu'il devait répondre quelque chose, et quelque chose de fort. Quelque chose qui rendrait grâce à la confidence qu'elle lui avait faite. Mais que dire à une telle révélation ? Ne pouvant attendre plus longtemps, il ouvrit la bouche.

« ...Woua... »

Woua. Tout se qu'il avait pu émettre avait été cette faible exclamation, tout à fait sincère, mais qui sétait résumée à un murmure, atténué par cette boule dans sa gorge. Les mots étaient devenus trop lourds. Drago restait immobile, à la regarder, à attendre. Il ne savait que dire, une telle sincérité le dépassait. Heureusement, elle ne sembla pas lui tenir rigueur pour cette réponse et tenta de s'expliquer plus clairement. Mais il comprenait déjà - l'essentiel du moins. Lui non plus n'aurait sans doute pas été capable de trouver des mots pour traduire sa pensée et, à son tour, il ne lui tint pas rigueur pour être si confuse. L'explication lui ne importait plus, la sincérité évidente avec laquelle elle s'était dévoilé lui suffisait.

Il restait immobile et son coeur tourbillonnait. L'apaisement que lui procurait la confidence de sa petite amie se mêlait d'appréhension et son poids le paralysait. Erylis n'avait pas su achever sa phrase et se mordillait désespérément la lèvre inférieure, à la recherche de mots qui semblaient n'avoir jamais existés. Elle leva vers lui un regard implorant, désarmé, l'adjurant de comprendre. Encore une fois, elle ne termina pas sa phrase, essayant vainement de lui expliquer qu'elle ne savait comment dire, purger le poids qui l'accablait aussi. Drago n'avait toujours pas bougé et l'observait toujours. Tranquillement, il ouvrit la bouche et parla d'une voix rauque, le visage stoïque.


« Alors, ne dis rien, idiote, et embrasse-moi. »

Aussi simple. Lui-même prit quelques secondes à assimiler ce qu'il venait de dire. Puis, son regard gris pétilla et un sourire de ravissement amsué fendit tranquillement son visage.

« Tu sais, tu parles toujours trop Ery'. Prend une pause parfois, et détends-toi. »

Pourquoi les mots quand il pouvait la comprendre en un regard ? Pourquoi les mots quand il pouvait s'aimer en s'embrassant ?
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptySam 10 Nov - 15:32:55

Gagné ! Echec et mat, au moins. Le regard de Drago, à l’énonciation de son pire ennemi, de son rival eternel, prouvait l’efficacité de sa réplique. Apparemment secoué par cette fausse révélation, la jeune fille retenait mal le rire et le sourire de victoire qui menaçait à chaque instant de faire disparaitre l’air innocent qu’elle s’était composé, non sans mal. Ses insinuations sur ses liaisons avec le Griffondor semblaient avoir choqué le Vert et Argent au-delà de ses espérances, lui assurant une victoire sans conteste. Erylis n’imaginait que trop bien quelles images pouvaient imaginer le jeune homme à cette évocation aussi fausses qu’indésirables, et esquissa un fin sourire malicieux. Elle venait de découvrir l’arme ultime pour avoir le dernier mot dans leurs joutes verbales…

La jalousie et la surprise qu’elle avait lu sur les traits du garçon alors qu’elle évoquait ces soi disant relations lui fit aussi plaisir, non pas pour la joie de la victoire ! , mais parce que cette réaction prouvait qu’il tenait à elle. [ Ou, ce qui n'était pas à exclure, détestait profondément Potter au point de lui vouloir une vie privée de tout appel sentimental.] C’etait donc avec un large sourire qu’elle s’approcha pour déposer sur la joue pâle du garçon un léger baiser. Elle ne put cependant s’empêcher d’en rajouter quelques mots, d’une voix où perçait tout de même un peu de son amusement.


« Ne t’inquiètes pas, tu restes mon préféré… »

Drago répliqua ensuite, proférant d’un ton sardonique qui tranchait avec l’atmosphère joueuse précédant. Il lui rappela le fait qu’elle ne pourrait jamais rencontrer ses parents, décédés comme tout le monde le savait bien, le jour où le mage Noir avait disparut, pour, on le pensait à l’époque, toujours. Des rumeurs cependant, alimentées avec force par Potter et le directeur de Poudlard, annonçaient le retour à cette ère sombre où périrent tant de monde, sorciers et moldus. Et si Erylis n’éprouvait pour le Survivant aucune pitié, la remarque de Drago ne lui en plût pas davantage.

C’était une des premières choses qu’elle avait pensé, alors que le jeune homme lui avait proposé cette rencontre avec ses parents, une des plus désagréables sans doute, au-delà de l’appréhension, de la peur même, qu’avait engendré cette simple idée de diner. Car, comme le soulignait si bien le Vert et Argent, en tant qu’orpheline, elle non plus ne pourrait jamais lui présenter ses parents. Ni à lui, ni à aucun de ses amis. Elle ne pouvait lui en vouloir pour ce qui aurait pût être considéré comme un manque cruel de tact et de délicatesse, elle ne lui en avait jamais rien dit. A demi-mot à peine, peut-être une très vague évocation, rien de plus. Rien de secret là-dedans pourtant, mais elle n’en avait jamais eut l’occasion, jamais eut l’envie, jamais eut le courage.

Elle savait que seule la haine qu’il éprouvait pour ce jeune homme l’avait poussé à lui souffler ces mots, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine solidarité, à cet instant seulement, pour celui qui avait aussi perdu ses parents. Ce fut donc d’une voix un peu froide, presque en murmurant, qu’elle lâcha ces quelques mots.


« Tout comme tu ne rencontreras jamais les miens… »

Lui manquaient-ils ? Difficile à dire. Leur mort remontait à suffisamment longtemps pour qu’elle se soit habituée à vivre sans eux, et leurs mimiques n’étaient plus que des souvenirs flous que seules quelques rares photos vieillissantes ravivaient tant bien que mal. Non, ce n’était pas ses parents en tant que tels qui lui manquait maintenant, mais cette présence forte, chaleureuse, tutélaire, qui avait su la rassurer lorsqu’elle en avait besoin. Aujourd’hui, elle avait apprit à vivre sans, s’était construite sans. Et puis, elle n’était pas seule. Son regard sombre se posa sur Drago, l’observant avec une certaine chaleur. Il était là, c’était vrai, et sa présence, si elle n’était pas associée à celle qui lui avait tant manqué, enfant, avait quelque chose de ces relations autrefois recherchées. De la chaleur attendue, elle avait trouvé la passion brûlante, de la force espérée, elle avait gagné le soutient inattendu et au combien agréable de Drago… Quant à la tutelle parentale, elle l’avait elle-même endossée pour sa jeune sœur, et l’assumait tant bien que mal.

Le jeune homme avait alors enchainé sur sa proposition de diner, à laquelle elle avait répondu d’une façon grotesque et révérencieuse. Elle n’avait pas eut attendre plus de quelques secondes avant que Drago ne réplique par quelques consignes strictes, et Erylis lui avait adressé une réponse servile, qui ne s’accordait pas avec son air malicieux et sarcastique. La réponse, cependant avait dû lui suffire puisqu’il s’en suivit un baiser passionné qui la laissa pantoise quelques secondes. Cela, ajouté au remerciement, puis au compliment qu’il lui fit, non sans une certaine hésitation, bien sur, on ne change pas un Maefoy en quelques mois, l’avait étonné et émerveillée. Elle ne fit aucune remarque, trop heureuse de cet événement, trop consciente, sans doute aussi, de l’inhabitude de cette situation pour le Vert et Argent.

Leur conversation continua naturellement vers ce qui avait inquiété la jeune fille ; si les parents Malefoy était au courant de cette invitation surprenante. Elle s’était demandée comment le prendrait les parents de Drago, car d’après ce qu’il lui avait conté, ce n’était pas une de ses habitudes, et il y avait donc peu de chance que Lucius et Narcissa s’attendent à cette proposition de la part de leur fils unique. Etre la première à avoir cette chance faisait naître en elle une certaine fierté et un plaisir immense, malgré l'appréhension qui lui nouait le ventre.

Drago, pensif, dériva ensuite sur leur première rencontre qui semblait à la jeune fille s’être passée des siècles auparavant, tout en gardant pourtant un souvenir vif de cette après-midi, intense et très brève. Leurs premiers mots, leurs premières phrases ne furent qu’intercalations vives et froides, commençant sans s’en apercevoir le début d’une relation dont les joutes verbales n’étaient que très rarement mises de côtés. Pas de mots doux à chaque phrase, pas de compliments sans cesse renouvelés, mais des sourires et des regards qui en disaient souvent plus long. Erylis ne pouvait imaginer en Drago, et même avec toute la volonté du monde, un jeune homme tout sourire et tout miel, comme on pouvait en voir tant dans les couples de Poudlard… Et elle le préférait largement comme cela.

Après qu’elle ait imité du mieux qu’elle le pût le ton froid et hautain du Vert et Argent, Sieur Malefoy se récria, insistant sur le fait que son interprétation ratée n’avait rien de convaincant, non sans ajouter quelques flatteries qu’il se destinait, naturellement. La jeune fille esquissa une moue sceptique avant de répondre.


« Bien sur, Dray, je suis consciente de l'honneur que tu me fait dans nos relation et il est évident que des filles telles que Pansy, par exemple, s’accorderaient beaucoup mieux à ta personne… »

Quel rapport avec la Verte et Argent, amourachée du jeune Malefoy ? Aucun, peut-être. Erylis savait cependant que Parkinson s’estimait bien plus méritante, bien supérieur à la jeune lycanthrope, et certainement à beaucoup d’autre élèves, et gardait sans doute pour Drago des sentiments inchangés. La jeune Sayan n’avait encore jamais eut à subir l’épreuve d’une conversation avec cette jeune fille qui, elle en était sure, ne devait pas vraiment l’apprécier, et ne savait comment elle avait réagit à cette nouvelle. A vrai dire, elle ne s’était jamais vraiment posé la question à part aujourd’hui…

Erylis lui fit ensuite remarqué que la chaleur de son accueil ne pouvait avoir d’importance tant qu’elle lui donnait respect et reconnaissance, ce à quoi il approuva sans hésiter, ajoutant tout de même l’obéissance. Il lui reprocha de ne rien lui avoir donné de tout ça, et un fin sourire joyeux éclaira le visage de la jeune fille.


« Sans doute ta fréquentation a-t-elle amélioré mon comportement déplacé…. »Esquissa-t-elle dans un sourire ironique.

Il ajouta que sa première impression fut ratée, et une moue moqueuse s’afficha sur le visage d’Erylis.


« Il est vrai que la tienne fut nettement mieux… Si adroite que je m’en suis enfuie en courant, si je me souviens bien. »

Vint la question qui lui posa tant de difficulté. Les idées, si claires, si simples, se dérobaient aux mots communs, et ceux qu’elle recherchait n’existaient pas. Trop consciente de l’importance et de l’impact que pouvait avoir sa réponse ou son mutisme, elle s’était dépêchée de trouver un moyen d’exprimer ses émotions, et avait laissé échapper, sans le vouloir, d'une façon très simple, peut-être trop, de ce qu’elle pensait. Cette phrase qui s’était évadée sans son consentement, Erylis la regrettait à moitié. Trop franche, trop crue presque, elle révélait avec une simplicité désarmante la complexité des sentiments qui l’animaient et la rendait silencieuse.

Elle prit peur qu’il ne comprit pas tout ce que voulait dire cette phrase pour elle, et ne s’en tienne qu’à son sens primitif. Peur qu’il s’en effraye. Son regard sombre se leva alors pour croiser celui du Blond et s’y attacher en attendant d’y trouver une réponse. Arrimée d’une façon presque désespérée à ces prunelles argentées, Erylis attendait son jugement, sa réaction comme une sentence. La façon dont il réagit fut cependant tout à fait différente de celles qu’elle avait pu échafauder en quelques secondes. Un simple mot qui traduisait le fait qu’il ait saisit l’ampleur de sa réponse, de son mutisme initial, de ce qu’elle avait voulut dire et qui suintait à travers cette unique courte phrase.

Le lourd poids qui s’était un instant imposé sur son cœur sembla s’évaporer dans un seul souffle et la jeune fille cessa ses débuts de phrases pathétiques qui ne trouvaient pas leur fin. Un silence s’installa entre eux, tous deux conscients de l’étendue de ce qu’elle venait de laisser échapper, lourd de confidences et de responsabilités. Ce fut Drago qui prit en premier la parole, lui sommant de l’embrasser au lieu de parler. Il ajouta qu’elle parlait trop, avec un air malicieux qui acheva de la rassurer, ce à quoi, en d’autres lieux, Erylis aurait certainement répliqué. A ce moment, elle se contenta plutôt de s’approcher du garçon pour déposer ses lèvres sur les siennes. Juchée sur la pointe de ses pieds pour atteindre la bouche du jeune homme, elle glissa ses bras autour de son cou pour y trouver un appui et se permettre d’approfondir leur baiser. Il n’avait pas la fougue passionnel de celui précédant, mais la toute douceur amoureuse que la jeune fille voulait lui transmettre, lui faire comprendre puisque les mots lui manquaient.

Elle ne s’éloigna pas ensuite de lui, se blottissant contre le torse du Vert et Argent, quémandant encore un peu de réconfort et de chaleur. Trop heureuse de sentir la chaleur du corps du garçon contre le sien. Elle se décida enfin à parler pour lui poser une nouvelle question dont la réponse lui importait tout autant que celle qu’elle venait de donner. La même question, en fait.


« Et moi, je t’ai apporté quelque chose ? »

Sa question franche avait été posée d’une voix timide, presque dans un murmure. Cela lui semblait étrange de le lui demander, mais c’était trop important pour qu'elle reste sur cette reserve, et elle attendit avec une impatience étroitement mêlée d’appréhension la réponse qu’il lui donnerait peut-être.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyLun 12 Nov - 16:27:18

Oh ! Alors ça c'était rassurant ! Il n'avait pas à s'inquiéter, car malgré tout, "il restait son préféré" ! Ouf ! Une chance qu'elle le rassurait, lui qui envisageait justement d'aller se taillader le front pour rester dans ses bonnes grâces... À cette réplique espiègle, Drago, mystifié, ne put répondre que par un regard ; dur et froid, synonyme de ses égards envers . Ce n'était pas un sujet de plaisanterie. Aucun sourire ne pourrait s'accrocher à ses lèvres à l'évocation du prétentieux prétendu-héros-martyre-courageux-altruiste-débonnaire... Exception faite, évidemment, de celui qui se pointa juste après, malsain et narquois, sur une réplique cinlante trouvée dans son répertoire de railleries caustiques. La pensée qui en faisait pleurer tant, de compassion, frappés d'horreur, laissait incroyablement de glace le serpentard. Car, malgré son sourire, aucune chaleur de volupté ou de complaisance n'accompagnait son humour noir. Il était froid, âpre, cassant et aguerri.

Conscient de la rudesse peut-être cruelle de ses dires, le blond n'insista pas et se tût, guettant la réaction de sa compagne. Réaction qui fut instantanée. Sans qu'elle ait eut besoin de prononcer mot, il l'avait deviné. Drago avait été assez vif pour capter dans les yeux d'Erylis une faible lueur sibylline. Qui s'était éteinte. Cette même lueur primitive qu'il avait vu s'éteindre dans ses yeux il y avait une éternité de cela, alors qu'il proférait sans gêne aucune ses vues discriminatoires sur le professeur Lupin, sur sa lycanthropie dissimulée à Poudlard. Et tandis que cette lueur s'évanouissait dans les yeux de la jeune fille, elle s'allumait dans le regard gris du garçon, un déclic.

Ainsi, Drago Einstein Malefoy usa intuitivement de sa logique infaillible et déduit avec une perspicacité inquiétante qu'il avait à nouveau, bêtement, touché sans le vouloir un point sensible de sa petite amie. Cette fois pourtant, ayant appris sa leçon ce jour-là près du lac, il s'absint d'insister, laissant le choix à la louve de lui faire part ou non de son tourment à sa guise. En d'autres mots, il fit preuve d'une étonante maturité, jusqu'alors insoupçonnée, ignorant sa curiosité malplacée au profit de son côté humain qu'elle seule avait su faire ressurgir. En fait, cette maturité, il n'en était pas tout à fait conscient : seulement, déconcerté, il n'osait parler, de peur de la blesser -si ce n'était pas déjà fait. Mais tout de même, on pouvait constater une amélioration, comparativement au Drago qui jadis l'avait poursuivi, ordonnant quémandant une explication dans son impertinente indiscrétion.

Aujourd'hui, il resta calme et retint sa défense. Car, après brève réflexion, il avait convenu que, si mentionner son état d'orphelin au Potter avait atteint Erylis, se justifier avec : "Quoi ? Mais c'est vrai qu'ils sont morts, je ne faisais qu'énoncer un fait !" n'arrangerait sûrement rien Neutral Rolling Eyes . Heureusement pour sa curiosité, il n'eut pas à attendre longtemps, déjà elle ouvrait la bouche, des mots s'envolaient et elle se complaisait dans le mystère. Qu'est-ce que cela signifiait ?


« Et pourquoi tu ne me présenterais pas tes parents ?, fit-il d'un ton injustement offensant. »

Après la mature sagacité qui l'avait animé quelques instants auparavant, la susceptibilité enfantine semblait vouloir équilibrer la balance. Drago faisait encore preuve (bien qu'on en ait eu suffisamment... :sifle: ) de son manque de tact manifeste et de son égocentrisme. N'envisageant pas le moins du monde une autre explication logique ( na au revoir Einstein, on aura bien aimé ton passage ! Bref, mais oh combien apprécié ! Rolling Eyes ), le Vert et Argent percevait dans les propos de la jeune fille une allusion quant au fait qu'il n'était pas assez bien pour sa famille. Et ce qu'il prenait pour une attaque le touchait plus qu'il ne l'aurait cru. Alors que Lui lui ouvrait les portes de sa famille, chose que jamais il n'avait osé accomplir avec quiconque d'autre jusqu'à maintenant, Elle lui affirmait qu'elle ne lui rendrait jamais la pareille !?

« Si les miens peuvent t'accepter, les tiens m'accueilleront à bras ouverts...! Ils ne peuvent pas... être plus froid que mon père, finit-il amèrement. »

Mais pourquoi ne voulait-elle pas lui présenter ses parents ? Lui faisait un effort !, qu'elle fasse de même ! Et cette simplicité morose avec laquelle elle l'avait dit... Pourquoi réagissait-elle ainsi ? À cause de ce qu'il avait dit sur Potter ? Cela méritait-il de le "punir" ainsi ? Croyait-elle qu'il ne saurait bien se comporter en présence de Mr. et Mme Sayan ? Pourtant, il avait été élevé dans la bienséance la plus courtoise... Ou peut-être voulait-elle, de cette manière, refuser implicitement son invitation à lui ? L'idée, effectivement, vint au blond de retirer son invitation, pour "équilibrer" les choses. Cependant, il désirait ardemment faire accepter Erylis par ses parents...

« D'accord, mais... toi, veux-tu tout de même venir dîner au manoir ?, risqua-t-il, plein d'appréhension. »

Et il s'avéra que, malgré l'incident malvenu qui avait assombrit la conversation, la jeune fille puisse toujours trouver le moyen de rire et de se moquer de lui... et d'accepter des invitations ! Donc, pour ceux qui n'avaient toujours pas compris après 5 posts consécutifs qui le mentionnent: Erylis, mettant à profit toute l'éducation civilisée et l'audace dont elle pouvait faire preuve, accepta avec une grâce dérisoire la proposition de son petit ami. Évidemment, elle ne pouvait avoir peur de rien qui puisse venir de lui...

Aussitôt, il éprouva un immense soulagement et un lourd poids s'évapora de la poitrine du jeune homme. Satirique à son tour, il insinua qu'elle devrait garder ces airs révérencieux en compagnie de ses parents et, charmante comme tout, elle le rassura, ses yeux pétillants de malice contredisant ouvertement ses dires. Drago flancha et incapable de contenir cet accès de béatittude soudain, se rua droit sur les lèvres de sa petite amie pour s'abandonner pleinement au réconfort de leur union.

Des remerciements timides s'en suivirent, un compliment hésitant, un léger malaise, une question redoutée, des explications honteuses et ils en vinrent finalement , sans fil conducteur apparent, à se remémorer leur rencontre. Inévitablement, Drago en arriva , dans toute l'outrecuidance dont il pouvait témoigner, à affirmer sans vergogne à quel point il était supérieur et à quel point elle ne le méritait pas. Toute aussi sarcastique que lui, Erylis s'inclina, l'assurant qu'elle était consciente de l'honneur qu'il lui accordait par sa présence et sa sollicitude. Car, bien entendu, tout un tas d'autres filles s'agencerait sans doute beaucoup meux à lui. Parkinson, entre autres...

À cette allusion, le dit Dray ( Cool ) répondit par une grimace, loin d'être convaincu.


« Oui, sans doute... Pansy est à mes pieds, comme tu dis. Le jour où on aura notre manoir, on pourra l'engager comme servante... »

À la pensée de leur manoir, l'adolescent ressentit un léger picotement à son coeur, mais s'interdit de s'y attarder ; ils étaient très loin d'être arrivés à ce point. Même, plus précisément, loin d'un point où peut-être, un jour, ils pourraient penser, hypothétiquement, à envisager l'éventualité...

Mais bon, reprenons.

D'une réplique cinglante à l'autre, tous deux reprochaient maintenant à l'autre son accueil brutal. Sûr de son point, le garçon souleva le manque de politesse de la jeune fille, qu'elle lui concéda humblement - mais avec, bien sûr, cette pointe de sarcasme qu'on ne saurait oublier de mentionner. Fier de la conclusion qu'ils venaient de tirer, il termina son grief par l'affirmation, totalement fausse, qu'elle ne lui avait pas offert une digne première impression. Toutefois, loin de se laisser démonter, comme il s'y était attendu, la louve répliqua avec tout l'adresse dans le sarcasme dont elle savait faire preuve, que le blond n'avait pas été bien mieux : leur rencontre s'était soldée alors qu'elle s'enfuyait, à cause des propos déplacés qu'il avait tenu.

Un sourire obligé se dessina automatiquement sur les lèvres du serpentard devant la réalité indéniable du blâme. Effectivement, comme il se l'était rappelé lui-même un peu plus tôt, il avait alors fait preuve d'une puérilité navrante. Avant de répondre, il effaça son sourire et prit une expression embarrassée qu'on lui voyait très rarement.


« Oui, je t'ai effectivement fait fuir... concéda-t-il à son tour, curieusement humble. Étrange non ? scratch Moi qui croyais que tu "ne pouvais avoir peur de rien qui puisse venir de moi"... » :sifle: ( Razz )

Et pour conclure son sarcasme sans en démordre, il haussa les épaules dans un geste d'impuissance, comme si la logique des dires de sa petite amie lui échappait. Mais il ne put retenir bien longtemps son sourire qui s'imposa de lui-même sur son visage rayonnant. Drago ne connaissait rien qui soit plus revivifiant que leurs échanges provocateurs - adoucis, évidemment, de leurs regards complices. À part, peut-être, ce même type d'échanges, mais avec Potter, et où les regards complices étaient remplacés par des lames acérées qui s'entrechoquaient dans leurs yeux. Cependant, il jugea préférable de ne pas le mentionner... (cheers Il a finalement compris !)

S'étant laissé emporter par l'apaisement de la présence de l'autre, le jeune Malefoy s'était surpris à évoquer leur rencontre, dont ils venaient de débattre (et d'où il venait, na à moins d'un coup de génie au prochain post (mais j'en doute) de sortir vainqueur Cool Razz ), et malgré les sarcasmes légers qui venaient d'être proférés, vint intuitivement s'imposer la question. Une question qui contrastait avec le reste de leur conversation par sa sincérité. Le regard soudain sérieux, Drago attendit patiemment et avec cette nouvelle maturité, une réponse qui hésitait à franchir les lèvres de la jeune fille.

Et soudainement, les mots s'échappèrent, si lourds de sens qu'ils frappèrent de plein fouet le garçon, abasourdi. Immédiatement, Erylis tenta d'expliquer sa pensée, mais c'était inutile, il avait tout compris. Il la laissa pourtant s'évertuer qulques secondes, le temps de lui-même reprendre ses esprits, et quand il parla, ce fût d'un stoïsme complètement détaché de ses mots. À retardement, l'humour de sa réplique retroussa ses lèvres et un autre sarcasme vint naturellement l'appuyer, provocateur et synonyme de la chaleur qu'avait apportée la réponse de la jeune fille. Tu parles trop, embrasse-moi plutôt...

La louve n'eut pas besoin de se le faire répéter deux fois. Doucement, elle s'approcha du garçon et, d'une tendresse toute nouvelle, le gratifia du baiser du plus doux et, oui, je crois qu'on pourrait le qualifier ainsi, amoureux, qu'elle lui avait jamais offert. Drago, bouche bée, ne put que recevoir droit sur les lèvres au coeur cette preuve d'affection. Il aurait voulu que ce baiser se prolonge éternellement, tellement confortable qu'il était, mais bientôt, elle se décala. Cependant, à son grand plaisir, Erylis ne le lâcha et resta juchée à lui, leur permettant de savourer plus longuement le moment. Et, pour conclure ce doux baiser, elle ne trouva rien de mieux que de lui retourner sa question. Suspect ( Razz )


« Et moi, je t’ai apporté quelque chose ?

- Hum... Je dirais..., fit-il, pris au dépourvu, hum... »

À son tour, il se retrouvait sans mots et comprenait d'autant plus la difficulté qu'elle avait pu avoir à émettre une réponse.

« ...oui. Oui, tu m'as apporté quelque chose. »

Il se doutait bien qu'elle attendait qu'il élabore, mais, lui qui avait donné cette réponse pour se donner le temps d'y réfléchir plus amplement, se retrouvait sans mots et désormais sans échappatoire. Pour un jeune homme aussi étranger aux remoux inexplicables du coeur, ses sentiments étaient indéfinissables. Le souffle d'Erylis dans son cou faisait monter une fièvre étourdissante à sa tête et, pour reprendre ses esprits, il poussa un long et profond soupir (car l'idée de se dégager de son étreinte était totalement exclue, il va s'en dire Wink I love you ). C'était à croire que leurs sentiments étaient réciproques et équivalents ; aussi difficile à mettre en mots, aussi profond et intime. Réciproque et équivalent...

Oui ! C'était cela ! Équivalent et réciproque ! Identique ! Enfin, pas totalement identique, mais très semblable ! Bien qu'il ne portait pas un monstre en lui, Erylis avait pu faire ressortir des traits qu'il n'aurait jamais cru avoir. Lui, il lui avait offert son humanité en l'acceptant, car se faire accepter comme être humain par Dago Malefoy, Mr. Principes-Discriminatoires en chef, c'était quelque chose, avouons-le !, Elle, lui avait déniché la sienne au plus profond de son être même, caché sous des années de couches de poussière d'orgueil et de soucis d'apparence.


[ ...D'accord, le coup d'Einstein, ça passe, mais le coup de Freud l'auto-psychanalyste... na Sad ]

Drago, donc, savait qu'elle lui avait apporté quelque chose, comme il l'avait si dignement affirmé, mais n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

« Bien sûr que tu m'as apporté quelque chose, répéta-t-il, un peu plus férocement. »

*Tu m'as apporté... ! Tu m'as apporté... !? Deux livres de magie noire, oui, mais ce n'est pas de ça qu'on parle !*

« Écoute Ery', je... »

À son tour il ne finissait plus ses phrases. Comme il est difficile pour un adolescent de faire une introspection juste et pertinente... [ Je parle, mais qui je suis moi ? Rolling Eyes ]

« Tu sais bien que je ne suis pas doué pour ces trucs de... coeur et de... franchise... »

... !!!??! Shocked Qu'est-ce que c'était que cette réponse ? Dire à sa petite amie qu'il n'était pas doué en amour et pour être sincère !? Là. Là, vous pouvez tous constater l'inexpérience pitoyable de Drago Malefoy en matière d'amour et de sincérité. Mais, le fait d'avouer son inexpérience n'est-il pas un témoignage probant de sincérité justement ? scratch

Et le Vert et Argent resta ainsi, sans ajouter un mot. Soutenant faiblement sa réponse par un regard désemparé, espérant qu'elle comprenne ce qu'il essayait de lui expliquer, alors que moi-même qui écrit ces lignes en doute alors que lui-même ne pouvait comprendre son blocage. Pourquoi était-ce si difficile de parler de ses émotions ? Le fait est que Drago ne comprenait pas ce qu'elle avait changé en lui, ce que Freud a compris, il savait seulement qu'elle lui apportait du bien, un apaisement qu'il n'avait jamas pu trouver ailleurs, chez un ami ou un parent, un apaisement peut-être immérité, mais si réconfortant...



[Ouf ! Désolé si ça devient lourd à la fin ou s'il y a des fautes d'ortographes, je n'ai pas le temps de relire. J'espère qu'il n'y a pas trop de lourdeur, je sais que cette réponse est très longue. J'espère que ça t'a plu et que tu ne me largueras pas là pour la bêtise dont je fais preuve... Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyVen 16 Nov - 18:18:21

L’air froid et dur qui s’afficha sur le visage du jeune homme à sa réplique, s’il ne l’impressionna pas, eut au moins l’avantage de la faire taire. Survivant était synonyme de moqueries, jamais de plaisanteries, qu’on se le dise. La jeune fille retint un sourire amusé qui aurait certainement été très déplacé par rapport au visage qu’exposait Drago, et n’ajouta rien. Ce fut lui qui reprit la parole, raillant le fait qu’il était orphelin avec un air sarcastique glaçant, presque malsain. Réplique qu’Erylis n’apprécia que moyennement. Son air réprobateur le fit rapidement comprendre, elle ajouta ensuite quelques mots qui lui semblaient suffisamment limpide pour que le jeune homme comprenne l’allusion.

Peine perdue. Le ton offensé du Blond lui parut totalement déplacé, et alors qu’il posait sa question, elle lui lança un regard étonné, proche de l’incompréhension. Vraiment, n’avait jamais fait une seule fine allusion qui aurait dû lui faire comprendre son sous-entendu ? La jeune fille se savait peu loquace à se sujet, elle avait tout de même espéré un court instant avoir pu lui faire comprendre ainsi la condition de ses parents par cette phrase vague. Erylis eut envie d’hausser les épaules, d’un air nonchalant comme elle savait si bien le faire, pour lui faire croire que cela n’avait aucune importance, et passer à autre chose. Lâcheté ? Exactement. Faiblesse même, et c’était encore pire. Erylis baissa un instant les yeux, dans l’optique de se composer son sourire en coin, son air insouciant, mais son regard croisa celui de Drago alors qu’elle esquissait ce geste.

En une courte seconde, parce qu’elle commençait à bien le connaitre, elle lut dans ses yeux argentés une espèce de rancune et d’amertume. Une pointe de culpabilité lui tirailla le ventre à le savoir inquiéter par sa faute, d’autant plus augmentée qu’elle pensait à fuir les explications quelques secondes à peine auparavant. Que faire ? Son propre égoïsme si protecteur l’effarait, et elle ne pouvait se résoudra à laisser Drago sur ces interrogations, Tout comme elle ne réussissait à se contraindre à des explications… Avant qu’elle sache prendre une décision, le Vert et Argent reprenait le sujet, affirmant que les parents de la jeune fille sauraient l’accepter tel qu’il était, certainement avec moins de difficultés qu’elle n’en aurait avec Monsieur et Madame Malefoy.

L’amertume plus que sensible et la déception qu’elle devinait sous les mots et les airs du jeune homme étaient devenues des arguments plus forts que son petit silence confortable. Pourtant, et bien qu’elle ait pris sa décision, elle ne savait comment faire, que dire, pour apaiser les craintes du garçon. La vérité était pourtant bien simple à dire, là n’était pas le problème. Mais elle ne voulait ni de pitié, ni de compassion, plus encore de la part de Drago. Elle ouvrit la bouche, dans l’intention de lui exposer les faits, mais la referma bien vite sans avoir proférer un son, alors que le Vert et Argent lui demandait si elle souhaitait tout de même passer une soirée au manoir, avec ses parents. La jeune fille s’empressa de lui répondre, esquissant un sourire rassurant.


« Evidement que je veux venir. Je souhaite vraiment rencontrer tes parents, et peu de chose ne saurait me faire changer décision… »

Il était maintenant plus que temps qu’elle lui avoue la vérité, avant qu’il ne puisse s’imaginer trop de chose, si ce n’était pas déjà chose faite, et la jeune fille, le regard résolument fixé vers le fenêtre à sa gauche, évitant ainsi Drago, prit enfin la parole, expliquant les raison de cette rencontre qui n’aurait jamais lieu.

« Tu ne pourras jamais rencontrer mes parents parce que ceux-ci sont morts, il y a quelques années déjà. »

Son ton calme ne laissait apparaître qu’une vague tristesse, qui, trop de fois éprouvée à ce sujet, avait perdu toute sa force. Un simple manque, rien de plus. Elle s’empressa d’ajouter, avant qu’il ne réponde, quelques mots.

« Désolée ne pas t’en avoir parlé avant… Je ne… n’en ai pas eu l’occasion. »

Excuse peu probable, sans doute. Erylis tenait pourtant par-dessus tout à ce qu’il comprenne qui ne s’agissait pas dans ce silence d’un manque de confiance. Elle ne savait qu’ajouter, et se contenta alors de lever son regard sombre vers le visage du jeune homme, espérant et redoutant les sentiments qu’elle pourrait y lire.


Ils en vinrent à parler de leur première rencontre et évoquèrent le chaleureux accueil qu’ils s’étaient réservés mutuellement. Alors que Drago insinuait qu’elle ne se rendait pas compte de sa chance en ayant de telle relation avec lui, Erylis répliqua immédiatement, arguant le fait que Parkinson aurait très certainement était mieux adaptée à sa personne. Le jeune homme répondit qu’il pourrait l’engager dans comme servante, et la lycanthrope esquissa une moue désapprobatrice, peu convaincue. Le pronom possessif qu’il employa en parlant du manoir lui tira un semi-sourire, comme si elle s’interdisait de croire à cette éventualité. Ils avaient bien le temps d’y penser.


« Je doute que ses services me convienne. »Dit-elle, d’un ton hautain. « Il te faudra trouver mieux pour me retenir… »

Un fin sourire malicieux étira ses lèvres, avant qu’ils ne se battent encore à coup de mots cinglants sur sa fuite lors de leur première conversation. Alors que le jeune homme se servait de sa propre réplique pour gagner leur joute verbale, elle esquissa une grimace désappointée. Difficile de démentir… Elle se tut donc, et lança à Drago un sourire joueur qui lui promettait un prochain combat où elle comptait bien s’en sortir gagnante. Après tout, elle avait déjà eut sa victoire en évoquant Potter, une belle victoire d’ailleurs ! , par charité, elle pouvait bien lui accorder celle-ci…


Drago lui posa ensuite une question dont l’importance n’avait d’égale que la réponse qu’elle serait capable de donner et, après un silence embrouillé, Erylis avait laissé échapper quelques mots qui traduisaient trop bien ce qu’elle essayait d’expliquer. Quelques essais de prises de parole laborieuse eut tôt fait de la réduire au silence, et pour son grand soulagement, Drago lui montra qu’il avait comprit. Il lui demanda un baiser en guise d’explication et la jeune fille le lui offrit sans se faire prier, trop heureuse de pouvoir utiliser des autres arguments que ces mots bruts. Ce fut un baiser suave qui unit leurs lèvres, amoureuses et taquines. La jeune fille se blottit ensuite contre le torse du jeune homme pour lui retourner son importante question.

L’hésitation fut la première réponse du Vert et Argent, et elle serra d’appréhension le cœur de la lycanthrope. Elle connaissait les difficultés qu’il pouvait rencontrer pour les avoir éprouvées à peine quelques instants plus tôt, mais cela ne rendait pas pour autant l’attente facile et le silence agréable. Il finit tout de même par lui avouer qu’elle lui avait apporté quelque chose, sans étayer davantage, avant de se replonger dans le mutisme. Un peu surprise, un peu déçue, la jeune fille ne s’attendait plus à ce qu’il ajoute quoique ce soit. Elle savait combien il pouvait être difficile de mettre des mots sur des sentiments, des idées et des émotions, mais, envers ce silence, elle ne pouvait s’empêcher de douter. Peut-être n’avait-il simplement rien à dire et n’avait affirmé cela que dans le but de ne pas la blesser. Que pouvait-on recevoir d’un lycanthrope ?

La jeune fille, toujours blottie contre le torse chaud du Vert et Argent ne bougeait pas, attendant un mot de Drago, l’espérant sans y croire tout à fait. Pourtant, et quel ne fut pas son soulagement, Drago répéta sa réponse avec plus de force, plus férocement. N’était-ce donc que la barrière des mots qui l’avait fait taire. Ce fut à son tour de commencer une phrase, laissant la fin inavouée planer comme une réponse obscure.

Le Vert et Argent reprit ensuite la parole, lui avouant quelque chose qu’elle n’aurait sans doute jamais pensé entendre de sa bouche. Sieur Drago l’Orgueilleux lui-même reconnaissait son incapacité ? On n’arrête pas le progrès… I love you Razz La jeune fille, loin de se moquer de cette franchise inattendue, s’en étonnait et la savourait. Si ce n’était pas la réponse qu’elle avait pu attendre, elle était pleine d’une sincérité perceptible et rare, qu’elle savait ne pouvoir obtenir du jeune homme qu’en de très rares occasions. Le jeune homme lui adressa un air désorienté, et elle y lisait l’espoir qu’elle-même avait placé dans son regard lorsqu’elle avait répondu à cette question.

La jeune fille se redressa alors, quittant la chaleur confortable du corps du garçon et déposa un baiser furtif au coin de ses lèvres. Avec un fin sourire mutin, elle lui répondit d’un ton enjoué qui laissait percevoir son bonheur et ce qu’elle avait comprit de sa réponse évasive de Drago.


« Nul besoin des mots lorsque que les gestes racontent aussi bien… »

Ces trucs de cœur et de franchise…. Un sourire amusé étira son visage dans élan de ravissement, et elle ne put s’empêcher de répondre à nouveau, d’un ton joueur.

« Ta sincérité te perdra tu sais…. »Acheva-t-elle dans un fin sourire innocent.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyDim 18 Nov - 10:02:55

Erylis eut une réaction inattendue lorsque le serpentard parla de la condition du Survivant. Une réaction qu'il ne comprit pas. Elle semblait blessée pour ce qu'il avait dit. Il avait employé un ton cassant et mauvais, mais sa haine n'était aucunement dirigée vers elle. Le blond était totalement perplexe devant l'attitude déconcertante de sa petite amie. Lui qui habituellement pouvait la comprendre en un regard ne lisait plus dans ses yeux qu'un trouble indéchiffrable. Comment ses propos avaient-ils pu l'ébranler ? En quoi Harry Potter et son passé tragique pouvait-il importer à la jeune fille ? Elle devait pourtant mentir lorsqu'elle divaguait à propos de ces relations chaleureuses et agréables...

Rapidement, des mots vinrent s'ajouter au mystère de son regard insondable, alors qu'Erylis déclarait que, tout comme pour ceux du fils Potter, il n'y avait aucun chance qu'elle lui présente jamais ses parents. Les mots "Tout comme...", Drago ne les entendit même pas, condamnant le lien éventuel qu'il aurait pu établir entre les deux orphelins. Piqué au vif par l'attitude de sa petite amie qu'il considérait comme un abandon, il répliqua instamment en demandant d'une allure inquisitrice ce qui l'empêchait de faire les présentations. Lui, avait surmonté cette rétention qu'il s'était d'abord imposé, pourquoi ne lui rendait-elle pas la pareille ?

Dans la tête blonde du jeune Malefoy se bousculaient des idées toutes plus improbables les unes que les autres (qui d'ailleurs, aboutiraient dans quelques minutes en une question fondamentalement décisive...), annonçant son sentiment non-partagé ou encore la honte qu'elle aurait de s'afficher avec lui devant sa famille... Toutefois, tous ces doutes qu'un oeil objectif balayerait du geste de l'évidence s'insinuaient dans le coeur de l'adolescent sous les horribles masques de possibilités, de potentielles éventualités, pire, de fortes probabilités.

Les sourcils froncés, Drago reluquait la louve d'un oeil sombre et expectatif tandis que, inconfortable, elle cherchait évidemment (selon lui Rolling Eyes) une porte de sortie. Elle n'osait pas le regarder dans les yeux, choses qui le déstabilisait, en plus de l'affliger. Finalement, elle releva la tête et tenta de sourire, de cette manière si caractéristique qui cherchait à coup sûr à alléger la conversation - ou à la détourner -, mais enfin leurs regards se croisèrent. Et elle ne put ignorer sa revendication silencieuse. Des explications. Et sûrement put-elle sentir son acrimonie. Son reproche muet. Son incompréhension désespérée. Et donc, elle abandonna sa faible tentative, lui ouvrant à lui une porte pour attaquer.

Sans perdre de temps, le garçon avança le point que, peu importe leur état d'esprit, les parents de la jeune fille seraient certainement plus accueillants que les siens. Ils ne pouvaient être plus froids que Lucius... Dans cette assertion perçait un peu de sa rancune envers son père, mais il s'agissait surtout d'une tentative d'argumentation. Le jeune homme tentait de démontrer à quel point la chose était simple, qu'elle n'avait aucune bonne raison de lui refuser une rencontre avec ses parents. Suite à cette manœuvre plutôt impertinente étant donné qu'il parlait sans aucune connaissance de cause, il sembla qu'Erylis consente finalement à exprimer ses idées, à éclaircir ses ombres fugitives dans son regard.

Mais subitement, alors qu'elle allait sûrement lui livrer ce à quoi il aspirait, Drago interrompit son interlocutrice avant même qu'elle ne prononce un mot. L'éventualité qu'elle songe, par sa réserve à l'égard d'une rencontre, à refuser la proposition qu'il lui avait faite, venait de se suggérer à son esprit. Dédaignant devoir s'entendre attribuer un refus, l'adolescent préféra s'assurer, avant toute réponse, qu'elle acquiesçait toujours à sa requête. D'une voix qu'il n'avait pas calculé, sous le coup de l'impulsion, et donc qui traduisait explicitement sa crainte et son espoir sincère, il réitéra sa demande. À laquelle un sourire rassurant répondit bien vite, suivit de quelques mots apaisants, prononcés sur le ton de l'évidence.

Malgré cette réponse positive, les traits de Drago qui s'étaient élaborés en une attente expectative ne se détendirent pas. Ils guettaient une autre réponse qui, soit les reposeraient, soit les tendraient davantage. Bien sûr, il aurait commodément pu abandonner sa réponse, par pudeur, se contentant de la promesse d'une rencontre future avec ses parents à lui, respectant sa retenue. Mais alors, il n'aurait pas été Drago Malefoy. Le garçon ne démordait pas, prolongeant le silence jusqu'à avoir une réponse imméritée. Cette amertume persistait, exigeait une justification.

Et le fait qu'elle ne daigne pas soutenir son regard l'agaçait indubitablement. Évidemment, si son regard n'avait pas été si inquisiteur, peut-être l'aurait-il plus incité à le soutenir... La jeune fille usait du même stratège dont Drago avait employé plus tôt, lorsqu'il avait décrit la soirée de la transformation ; préférant s'adresser à un objet inanimé que directement à l'autre. Ainsi, Erylis avoua finalement à la fenêtre la raison qui l'avait poussé à affirmer l'impossibilité d'un jour présenter le serpentard à ses parents.


« Tu ne pourras jamais rencontrer mes parents parce que ceux-ci sont morts, il y a quelques années déjà, dit-elle.»

« Oh !... D'accord... Je t'accorde qu'ils sont sûrement plus froids que mon père alors. »

« Tu ne pourras jamais rencontrer mes parents parce que ceux-ci sont morts, il y a quelques années déjà, qu'elle avait dit. »

« Quoi !? Tu veux dire morts ? MORTS !? Qu'est-ce que tu veux dire par morts ?... »

« TU NE POURRAS JAMAIS RENCONTRER MES PARENTS PARCE QUE CEUX-CI SONT MORTS, IL Y A QUELQUES ANNÉES DÉJÀ. ILS SONT MORTS IL Y A QUELQUES ANNÉES DRAGO ! SES PARENTS SONT MORTS ! »

Drago avait reçu la nouvelle comme un violent coup de batte de base-ball à la tête. Elle avait prononcé les mots avec calme, presque sérénité. Une faible mélancolie perçait à travers les syllabes éparpillées, mais aucune consternation, aucun reproche pour le flagrant et cruel manque de tact qu'avait démontré l'andouille. Pourtant, le visage du garçon prit une expression d'horreur, comme si ce qu'il voyait l'horrifiait. Tandis que ses yeux s'écarquillaient sous sa surprise et sa soudaine compréhension, son teint blêmissait à vu d'oeil, jusqu'à devenir livide de honte. Avec cette réponse qu'il avait tant convoité, Erylis dissipait toutes les craintes qu'il avait pu avoir, mais, du même coup, le faisait sentir, et avec raison !, comme le dernier des imbéciles.

Drago observait donc sa petite amie, affichant toujours cette expression horrifiée, ne sachant que dire, que faire, que penser. Déjà, elle reprenait la parole, lui épargnant l'obligation de répondre immédiatement à sa confession. Elle s'excusait. Au mot "Désolé", le Vert et Argent se redressa, abandonnant son expression ahurie pour une plus convenable : un intérêt poli. Heureusement, la jeune fille avait entendu jusque là pour poser à nouveau les yeux sur lui, ignorant de ce fait la réaction déplacée qui avait précédé.

Avec une rapidité étonnante, le serpentard avait retrouvé son sang-froid et soutint le regard de sa petite amie impassiblement. Puis, résolu, il hocha la tête de haut en bas à quelques reprises, digérant l'information d'une manière un peu plus noble, et prit la parole qui lui revenait.


« Bien... Très bien..., prononça-t-il tranquillement. La prochaine fois, tu y penseras plus rapidement s'il te plaît, afin de nous éviter des situations gênantes de ce genre. »

Il avait adopté un ton strict, et même un peu contrarié. Percevant un malaise dans l'excuse impromptue de sa petite amie, Drago avait sur-le-champ embrayé dans la même direction, lui reprochant tel qu'elle se le reprochait, de ne pas en avoir parlé avant. De cette manière, il croyait pouvoir faire passer sous silence son manque de tact - de décence même !- ; rejeter la faute sur elle était facile. Peut-être un peu trop facile cependant... Car bien que prétentieux, il ne pouvait nier qu'il n'avait pas assurer sur ce coup.

« Je veux dire... reprit-il, à son tour mal à l'aise, désolé... Désolé pour... tes parents... »

Et il n'avait même pas été capable de la regarder dans les yeux. Cherchant ses mots - mots qui s'étaient avérés plutôt impertinents d'ailleurs - le jeune homme avait promené son regard sur le carrelage, discréditant fortement leur signification, mais ne pouvant se résigner à trouver ses yeux. Il lui avait semblé que compatir devait être la réaction appropriée, mais telle empathie lui était inconnue. Toutefois, il n’abdiquerait pas à l'incompréhension (comme il l'a démontré plus tôt). Pour être en mesure de comprendre la chose, il fallait aller plus loin que cette simple information : ils sont morts.

« Comment c'est arrivé ? »

Cette fois, on pouvait noté une réelle sincérité, un réel intérêt. Sa voix était posée et sérieuse. L'adolescent voulait comprendre ce phénomène qui lui était inconnu, il voulait comprendre ce qu'elle pouvait ressentir. Surtout ce qu'elle ressentait.

***


Ce même matin (et non, vous ne rêvez pas !), la conversation dévia inexplicablement tranquillement sur la première rencontre des écoliers, où ils échangèrent maintes sarcasmes et maintes regards complices (et qui se termina, soit dit en passant, par Drago qui cloua le bec de sa petite amie :sifle:), pour finalement en arriver aux questions existentielles qui accablent chaque adolescent. Ce fut le garçon qui, le premier, posa la question et la jeune fille qui, la première, se retrouva désarmé devant l'ampleur de la réponse à donner. Mais bien vite, et au grand désarroi du blond, les rôles s'interchangèrent, le plaçant, lui, sur la corde raide.

Elle était là, collé à lui, confortablement blottie contre son torse, mais le réconfort de son corps qui aurait du l'inspirer, ne lui mettait aucun mot en bouche. Oui, elle lui avait apporté quelque chose... Mais le répéter, même avec fougue, ne clarifierait rien (N'empêche qu'il tenta tout de même le coup...) D'une courageuse tentative, il entama une phrase, mais qui se conclut par l'absence, un peu plus pesante, de réponse. Puis, exaspéré, il en vint à déclarer franchement que, désemparé qu'il était, il n'arrivait simplement pas à parler de "ces choses". Sur cette affirmation bourrue, il se tut, n'ayant rien d'autre à ajouter, mais sachant pertinemment que ce n'était sans doute pas ce qu'elle avait attendu. Il planta donc ses deux prunelles argentées, telles deux billes d'espoir, dans celles de sa petite amie, et attendit le verdict.

Contrairement à tout ce qu'il aurait pu imaginer, Erylis sembla considérer sa réponse comme suffisante et significative, bien que lui-même soit totalement confus, car elle le gratifia d'un doux baiser volatile. Il s'était estompé avant même que Drago l'ait vu venir, mais laissa à la commissure droite des lèvres du jeune homme une fraîcheur désaltérante. Le blond arqua un sourcil, surpris. Et ravi. Nul besoin de mots, lorsque les gestes parlent d'eux-mêmes. Il sourit, tout à fait d'accord. Même, soulagé de n'avoir pas à rattraper ces mots qui s'étaient apparemment volatilisés.


« Tu as tout à fait raison. Nul besoin de mots. Sincèrement, je crois que si à chaque fois que te prenait l'envie de dire quelque chose, tu te taisais et m'embrassais, je m'en porterais bien mieux. Plutôt que, de dire je ne sais quelles âneries sur tes relations "chaleureuses et agréables" avec Harry Potter... »

Effectivement, le blond n'avait toujours pas digéré la réplique de sa petite amie au sujet de ses relations Gryffondoriennes. Pourtant, il parvint tout de même à lancer sa raillerie avec un sourire, le baiser toujours palpitant sur ses lèvres les soulevant plus aisément. Et sa sincérité semblait amuser la louve. Sous un délectable sourire angélique, elle lui annonça que sa sincérité le perdrait...

« Ça ne te plaît pas que je sois sincère ? Ou peut-être exiges-tu une plus grande sincérité émotionnelle de ma part ? lança-t-il, provocateur. »

Il lui retourna avec aplomb le regard joueur qu'elle lui adressait et poursuivit de plus belle, à la manière d'un poète Wink .

« Heureusement pour toi, je me sens le coeur sincère ce matin ! Dans un élan de sincérité, je me sens tenu de te dévoiler tous les sentiments sincères qui m'animent, même. Écoute bien Ery', ça n'arrivera pas souvent. »

Aussitôt, il recula d'un pas, se racla la gorge, et adopta un air pompeux, digne du plus grand artiste du monde. Tout en parlant, il prit la main de sa douce et l'entraîna tranquillement le long du couloir, d'un air gracieux, vers la fenêtre qui diffusait les pâles rayons du soleil.

« Oh, Ery' ! déclama-t-il, une main sur son coeur. Depuis la première fois que je t'ai vu, je n'ai eu de cesse de penser à toi !... Tes cheveux noirs,... tes yeux, tout aussi noirs,... sincèrement Wink , tu me fais fondre. Je veux t'écrire mille poèmes, mille odes passionnés, je veux chanter tes louanges ! La douceur de ton amour est comme un baume sur la virilité rugueuse de mon coeur d'homme affranchi. Je n'ai plus peur de pleurer désormais!, car je sais que ce ne serait qu'être sincère et véritable. Je me sens un homme nouveau, maintenant, un homme véritable. Tu es ma moitié, avant toi je n'étais rien. Je suis un homme qui n'a plus peur de ses sentiments. Je suis à l'écoute de mon coeur et de ses cris d'amour. Il t'appartient, mon coeur...
Et, j'ajouterais,
fit-il après un instant de réflexion, qu'il n'y a pas une nuit depuis ta rencontre, où je n'ai versé de larmes de joie sincère. Voilà. »

Suite à cette discussion sérieuse et rassurante, réconfortante, cette promesse silencieuse qui établissait leurs réels sentiments, ce Niveau Supérieur qu'ils allaient franchir, Drago se sentait le coeur léger, à la plaisanterie. Souvent, il se laissait aller à des imitations, entre amis, et on pouvait lui concéder un certain talent d'acteur (qui avait d'ailleurs, en 3e année, amadouer une cours de justice, alors qu'il témoignait de la violence d'un hippogriffe lui ayant taillader le bras). Et donc, ce matin, le jeune serpentard s'était laissé aller sans inhibitions, avec l'élue de son coeur.

Après cette longue déclaration à l'eau de rose, il se retourna vers Elle et la regarda avec un air vainqueur.


« C'est à peu près ce que vous, les femmes, vous attendez de nous, les hommes, non ? Rolling Eyes Que nous soyons près de nos sentiments ? Ne suis-je pas l'homme parfait ? » Wink

Évidemment, il ne croyait pas du tout a ce qu'il avançait. Drago espérait seulement l'entendre dire qu'elle préférait le voir difficilement franc, qu'à fleur de peau. Il n'était pas un de ces jeune homme tout sourire et tout miel, comme on pouvait en voir tant dans les couples de Poudlard… Et il se préférait largement comme cela. [Pour reprendre tes termes ! Razz ]


[Je me suis dit: pourquoi ne pas déconner en Rp, pour une fois, plutôt qu'en HJ ?]
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyLun 19 Nov - 18:16:53

La réplique sadique que proféra Drago à l’encontre du Survivant n’avait pas amusée la jeune fille, et elle le lui avait bien fait comprendre. Sur une réplique vague, elle voulut lui faire savoir qu’elle était dans le même cas que ce Rouge et Or, qu’elle ne pouvait accepter ses moqueries sur ce sujet. C’était, bien sur, sans compter l’esprit trop orgueilleux du garçon qui avait prit pour une menace et une insulte cette annonce de non-rencontre, s’en indignant immédiatement. Il fallait le voir, avec son regard furieux de savoir qu’elle ne lui accorderait pas le privilège de diner un jour avec ses parents… La jeune fille avait alors haussé les épaules pour passer à autre chose, refusant de lui expliquer les véritables raisons, certaine que, dans son état actuel, il serait incapable de les entendre et de les écouter.

Pourtant, alors qu’elle cherchait à se dérober, elle avait croisé le regard argenté du Vert et Argent et y avait lu plusieurs raisons qui la poussaient à abandonner son mutisme. Incapable d’affronter l’accusation qui suintait des yeux amers de Drago, elle s’était détournée, s’échappant à cette inquisition dérangeante et indécente. Elle ne put cependant garder le silence plus longtemps, et il lui fallut avouer pourquoi l’héritier Malefoy ne pourrait jamais rencontrer ses parents. Elle le lui dit donc, et elle fut étonnée de la facilité avec laquelle elle l’avait avoué. Tout cela remontait donc à si loin pour qu’elle en ait oublié la tristesse qui l’accompagnait avant…

La première réaction de Drago, réplique immédiate, choqua la jeune fille par son indifférence et sa légèreté presque malsaine. N’avait-elle pas pensé qu’il serait incapable de comprendre et d’écouter ses explications ? Elle avait bien eu raison…. Erylis serra les dents, en colère devant tant de nonchalance qu’elle considérait comme une insulte envers ses parents. Les sourcils froncés, les lèvres pincées, sa voix laissait échapper la fureur qu’avait engendrée cette réponse. La jeune fille serra les lèvres et les poings, avec la tentante idée d’envoyer ces derniers dans le visage trop impassible du garçon.


« Très gracieux de ta part, vraiment. S’ils ne sont plus les seuls à être glacial envers ta présence, sans doute ne t’en étonneras-tu pas…. »

Toutefois, Drago semblait peu à peu prendre conscience de ce qu’elle avait énoncé quelques instants plus tôt, et c'était un air de surprise totale qui s’affichait maintenant sur le visage du Blond. Réagissant de manière tout à fait différente à cette même réplique, il semblait néanmoins ne pas vouloir comprendre ce qu’elle essayait vainement de lui faire savoir. Un air désolé et découragé traversa fugitivement le visage de la jeune fille, et elle replaça machinalement une mèche de cheveux qui n’en avait pas besoin. Quel autre mot plus concret pouvait-elle utiliser pour faire comprendre le décès de ses parents, franchement ?

«Morts ? Et bien un peu comme disparus, absents, anéantis, éteints, exécutés, décédés, détruis, foutus, tués, fauchés … »

La jeune fille se tut, essoufflée d’avoir débité tout ces synonyme qui lui étaient venus à l’esprit, assenés d’un ton furieux. Elle n’avait plus cette froideur calme qui la protégeait parfois, masque si connu chez les Serpents, mais s’était adonnée à une colère sans retenue. Etaient-ce ses mots, sa voix, ou sa compréhension ralentie qui lui fit enfin prendre dans le bon sens son annonce ? Quoiqu’il en soit, au regard horrifié et à la honte qui s’affichait sur le visage du jeune homme, Erylis comprit que le message était enfin passé. Enfin… Sa colère s’atténuait un peu, au fur et à mesure qu’elle lisait dans les yeux du Vert et Argent la conception de ce qu’elle lui avait avoué. Elle n’en gardait pas moins une certaine rancœur et attendait les excuses de Drago…

…Qui ne vinrent pas. En tout cas, pas immédiatement. Ses yeux sombres plantés dans les siens attendait une prochaine réponse de Drago qui lui conviendrait mieux, et en le voyant petit à petit reprendre son sang-froid, elle sut qu’elle n’aurait pas à attendre longtemps. Ce qu’il dit n’était cependant pas ce qu’elle espérait. Rejetant sur elle toute la faute, accusant son mutisme d’être la cause de son manque de tact, ce fut sans doute la goutte d’eau qui fit éclater le vase débordant. Sa colère à peine apaisée rejaillit, son point serré s’ouvrit, et son bras se détendit pour atterrir sur la joue pâle du garçon, dans un claquement rassérénant.


« Excuse-moi pour la situation gênante… Excuse-moi de t’être fais demander, à un moment, si tu étais à la hauteur de cette rencontre. Avoir douté de ta personne a du être une passe très difficile, j’imagine ! »

Des larmes de rage, de déception et de frustration menaçaient de déborder de ses yeux sombres, et la jeune fille détourna le regard pour se calmer. Sans doute s’était-elle trop emportée, elle ne le regrettait pas pour autant. Du moins, pas pour l’instant. Peu après, Drago lui présenta ses condoléances, auxquelles elle répondit par un haussement d’épaules brusque, puis il lui demanda comment cela s’était passé. Erylis avait du mal à décoléré, malgré les efforts visibles du jeune homme en amabilité, intérêt et sincérité, et lui répondit sur un ton froid et presque blasé.

« ‘ Se sont fait assassiner par des aurors, alors qu’ils étaient en mission. »

Voila qu’en quelques minutes, Drago, qui ignoraient tout sur ses parents, apprenait leur mort et leurs anciens « passe-temps ». Erylis n’avait que faire de ce qu’elle venait de dévoiler, prenant à peine conscience de l’importance que cela pourrait avoir pour le Vert et Argent. Oui, ses parents étaient mangemorts, et oui, ils en étaient morts. Quelle importance maintenant ? Cela était une page tournée depuis bien longtemps.

[Nous déciderons nous un jour à lâcher une des deux parties ?! J’en doute… X3
Surtout que les deux tons varient de beaucoup... Désolée I love you :sifle: ]


Ils en vinrent alors une cette question qui les tourmenta tous deux lorsqu’ils durent, chacun leur tour, y répondre. Après s’en être sortis de façon pitoyable, Drago en pire tout de même ! I love you , la jeune fille en avait conclu que les mots n’étant pas leurs forts, ils pouvaient toujours jouer sur les gestes. Le Vert et Argent semblait tout à fait d’accord, et il répondit à sa conclusion sur un ton sarcastique qui lui tira une moue septique. Après tout, s’il le cherchait, elle répondrait avec plaisir…

« Des âneries ?! »Commença-t-elle, indignée, « De toute façon, tu ne me crois jamais… »Jaugea-t-elle, la lippe boudeuse.

Quelle idée de la relancer sur ce sujet qui lui était si difficilement supportable. Erylis, contrairement aux autres évocations de ses invraisemblables relations, n’esquissa aucun sourire innocent, gardant son air faussement renfrogné. Que s’était-elle promis déjà ? De gagner leur prochaine joute non ? Voila qui allait être fait ! Elle joua ensuite sur sa sincérité, insinuant qu’elle le perdrait, et le Vert e Argent se prêta bien volonté au jeu, lui demandant si elle en souhaitait plus.


« En serais-tu seulement capable ? »Répondit-elle, avec ce ton de défi qui caractérisait leurs combats verbaux.

Sans doute s’en estimait-il les capacités car ce fut avec un air assuré qu’il lui accorda l’honneur d’une réponse affirmative. Celle-ci, avant même qu’Erylis eut le temps de répliquer sur un ton sarcastique, fut très rapidement suivie par l’air pompeux qu’adoptait Drago et qui déclara alors avec grandiloquence un poème improvisé. Il l’avait en même temps entrainé avec lui dans une balade du couloir, déclamant ses vers avec une assurance qui lui était propre. Ces mots, ce ton, tout cela lui convenait si mal que la jeune fille sentait un éclat de rire franc monter en elle. Difficilement répressible, elle se retint tout de même, trop gourmande de ce ridicule qui l’amusait tant. Sa dernière phrase, expliquant qu’il pleurait tout les soirs de joie, cependant, acheva sa résistance et Erylis ne put étouffer cette envie de rire. Un rire salvateur et frais qui dissipa le reste de tension qui lui avait tiraillé le ventre lors de leur conversation sérieuse sur ce qu’ils avaient pu s’apporter mutuellement.


« Je ne t’imagine que trop bien, dans ton dortoir, pleurnichant avec Crabe et Goyle qui te servent de peluches…. »

Cette image lui tira un nouveau sourire lumineux d’amusement. Il fallait tout de même avouer que Drago avait un talent d’acteur supérieur à la moyenne, ce qui renforçait de beaucoup sa crédibilité, et la Verte et Argent imagina un instant ce qu’aurait pu penser un premier année ne connaissant pas encore Drago… Le concerné l’aurait très certainement fusillé sur place pour éviter qu’une telle nouvelle se répande. Erylis, consciente de la faveur que le garçon lui accordait en jouant ainsi de ses airs mièvres, lui adressa un sourire ravi qui se mua en moquerie alors qu’il affirmait que son romantisme était ce que toute femme attendait, ajoutant ensuite avec aplomb qu’il était l’homme parfait.

« Tu as raison, » affirma-t-elle avec juste ce qu’il fallait de sincérité pour qu’il ne puisse que douter de sa franchise. « Je te préfère largement ainsi. Romantique, sincère… Le vrai Prince Charmant quoi ! »

Elle ajouta après une seconde de réflexion quelques mots sur un ton joyeusement moqueur.

« Je compte évidemment sur toi pour faire de même devant tes parents, lors de notre prochain diner au manoir. Je suis certaine que tes parents seront ravis de voir en toi cette sensibilité nouvelle ! »

A ne pas en douter… La jeune fille s’amusait encore de cette déclaration mièvre qui tranchait avec son ton bourru d’avant, affirmant que « ces trucs de cœur et de franchise » n’étaient pas son fort.

« Finalement, tu t’en sors bien et les mots ne te manquent plus lorsqu’il s’agit d’une déclaration sérieuse… » Acheva-t-elle avec un petit sourire malicieux. « Je ne peux pas en dire autant de mon côté. J’ose espérer que tu ne m’en veux pas…. »

Un petit sourire contrit très à propos étira timidement ses lèvres, alors que ses yeux brillaient d’un tout autre sentiment.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyVen 23 Nov - 15:25:51

Ce chapitre s'intitule :

La Claque dans son Noble Visage.

...ou :

Tout ce qu'il méritait.

~~~

« Tu ne pourras jamais rencontrer mes parents parce que ceux-ci sont morts, il y a quelques années déjà.

- Oh !... D'accord... Je t'accorde qu'ils sont sûrement plus froids que mon père alors. »

Telles furent les paroles réconfortantes, compatissantes et profondément humaines que Drago Malefoy prononça suite à la révélation intime de sa petite amie. Face à face dans un couloir quelconque de l'école, le couple s'était isolé et, après maintes obstinations de la part du garçon, Erylis avait consenti à s’ouvrir à lui. Cependant, ce qu'elle lui exposa, l'adolescent n'en comprit pas immédiatement le sens. Il ne captait pas l'ampleur de la chose, la nouvelle lui était inconcevable. Tandis que son cerveau, d'une lenteur exaspérante dans ces moments cruciaux, assimilait l'information qu’on venait de lui expédier, sa bouche avait, indépendamment de son bon sens, pris la liberté d'émettre les paroles les plus déplacées que sa bêtise avait pu dénicher. Les mots s'étaient envolés d'eux-mêmes, sans qu'il ait eu conscience de les prononcer, et il apparut que de garder le silence jusqu'à assimilation des données aurait été préférable.

« Très gracieux de ta part, vraiment, répondit-elle, le corps soudainement tendu. S’ils ne sont plus les seuls à être glacial envers ta présence, sans doute ne t’en étonneras-tu pas... »

Le regard noir qu'elle planta dans ses yeux appuyait explicitement ses dires. Il exhalait, la froideur ; c'était une franche attaque. Lui, l'avait blessé inconsciemment, Elle, le provoquait ouvertement. Elle insinuait sans contredit qu’elle-même adopterait ce comportement à son égard et mettait déjà en application sa menace par son timbre de voix réfrigérant. Toutefois, toujours penché sur la confession qu'elle venait de lui céder, le garçon ne lui tint pas rigueur pour le souffle glacé qui avait accompagné sa réplique. Car, à ce moment, il ne jaugeait pas encore l'importance de la rancune qu'elle lui portait (et qu'il méritait amplement...), il n’avait pas perçu le reproche. La phrase qu'elle avait prononcée plus tôt continuait de se répercuter en écho dans la tête du blond, cherchant une interprétation, brouillant ses sens et le fermant aux alertes qu'auraient du lui signaler ses yeux en voyant son interlocutrice aussi austère et prête à exploser.

L'ampleur des aveux de la jeune fille s'établissait tranquillement un sens dans son esprit assommé, le Vert et Argent digérait l’information et revenait à la réalité. Sans s’être aperçu de la tension qui animait à présent les traits de sa petite amie, et sans apparemment avoir entendu le reproche flagrant qu’elle lui octroyait, Drago revint sur le terme qu’elle avait employé précédemment. Terme d’une déroutante fatalité, insoupçonnée en ce matin tiède et calme. Fatalité difficilement concevable, et qui se manifesta par une réaction exagérée et outrancière, toujours aussi indélicate, toujours aussi Malefoy.


« Quoi !? Tu veux dire morts ? MORTS !? s'exclama-t-il, effaré. Qu'est-ce que tu veux dire par morts ?... »

Évidemment, il n’était pas dupe, il savait très bien ce qu’elle signifiait par MORTS, cependant son esprit borné se refusait à croire ce qu’il avait entendu. C’était impossible ! Impossible qu’ils soient morts !, impossible qu’il ne l’ait pas vu venir plus tôt !, impossible !... Le visage du jeune Malefoy se tordait lentement au fur et à mesure qu'il se soumettait à la vérité. L’horreur de la chose lui avait d'abord inspiré un refus catégorique, mais plus il se répétait les mots "Impossible, impossible, impossible...", plus la réalité manifeste des faits s’imposait à sa raison. Et avec cette sombre et pénible réalité, le remords. La réplique acerbe qu’il avait articulé sur l’état d’orphelin de Potter lui revint subitement en tête et il prit réellement conscience de son manque de délicatesse, de sa rudesse inopinée - qu’il regrettait maintenant amèrement.

Il aurait voulu retirer sa dernière réplique fortuite, mais comme il en prenait de plus en plus conscience (et à ses dépens...) : une fois envolés, les mots sont irrattrapables. Son attitude rébarbative était apparemment la réaction qu’avait redouté Erylis et, Drago, dans un puérilisme navrant, avait su démontrer à nouveau son incapacité d’empathie. Le monde des émotions s’étalait devant lui sans qu’il puisse y distinguer le moindre dessin intelligible. Le jeune fille, piqué au vif par sa question désobligeante et inadéquate, rétorqua en un flots de synonymes, tout aussi lourds de sens les uns que les autres, qu'il ne put qu’encaisser, horrifié. Le gaffeur éprouvait la terrible envie de se recroqueviller sur lui-même, mais tint bon, soutenant le regard réprimandant de sa petite amie.

Suite à cette averse de postillons de coups à l’orgueil, dont chaque mots l’ébranla comme une claque au visage ( na dans ce cas donc, il apparaît que les mots témoignaient plus que les gestes et qu’une vraie claque serait sans doute vaine...), Drago resta silencieux un moment, laissant un temps pour que son interlocutrice reprenne son souffle, et en profitant pour lui-même retrouver sa contenance. Dans ce silence qui se prolongeait, le bruit de la respiration exténuée d’Erylis résonnait d’autant plus dans le couloir vide, amplifiant l’émoi qu’avait engendré l’effervescence de la scène. La tempête semblait se calmer, mais le serpentard jugea préférable d’attendre qu’elle pose à nouveau les yeux sur lui avant d’enchaîner, ainsi serait-elle résolument prête à continuer la conversation.

Plusieurs sentiments s’étaient éveillés dans l’estomac du garçon, alors qu’il recevait son lot d’invectives. Une part de lui, la plus mature sans doute, concevait l’idiotie égocentrique dont il avait fait preuve et comprenait la réaction outrée d’Erylis. Toutefois, subir de telles avanies faisait bouillir une agressivité dans son ventre, qui s’indignait des attaques qu’elle lui portait. Sans oublier le déséquilibre qu’avait généré la révélation qui le désorientait légèrement. Après avoir insisté et insisté et insisté, le jeune homme s’apercevait que, peut-être aurait-il préféré ne pas obtenir de réponse. Dans son for intérieur, il en voulait même un peu à Erylis de gâcher leur matinée avec cette trop lourde nouvelle. Bousculé de toute part, Drago profita donc du court silence pour se restituer un équilibre, une assurance.

Tout à coup, d’elle-même, une phrase qu’avait prononcé plus tôt la louve resurgit dans ses pensées. Il n’y avait pas porté attention sur le moment, abasourdi par l’annonce qu’elle venait tout juste de lui envoyer à la tête, mais maintenant, les mots lui revenaient et soutenaient sa défense.
« Désolée ne pas t’en avoir parlé avant..., avait-elle dit alors. Je ne… n’en ai pas eu l’occasion. »

Quand La Heurtée (na) releva enfin son regard sur le visage du jeune homme, celui-ci s’était composé en un semblant d’assurance, son propriétaire ayant décidé du comportement à adopter. Il la dévisagea un instant, la questionnant du regard à savoir si elle avait quelque chose d’autre à ajouter, et, constatant son silence soutenu, pris la parole. L’orgueil du garçon était blessé pour s’être laissé marcher sur les pieds et récrier son erreur. Car après tout, il n’était pas le seul responsable du malentendu.

« Bien... Très bien..., commença-t-il, précautionneux. La prochaine fois, tu y penseras plus rapidement s'il te plaît, afin de nous éviter des situations gênantes de ce genre. »

...!

Le coup était survenu si prestement que l’adolescent n’eut même pas conscience de ce qui se passait. Tout ce que son cerveau avait pu enregistrer, c’était qu’un instant il regardait une Erylis acrimonieuse, et que l’instant d’après il faisait face à la fenêtre ; avec en prime cette douleur fulgurante étampée à la joue. Ses épaules et son corps avaient pivoté avec sa tête, mais ses jambes n’avaient pas bougé. Observant son lointain reflet dans la vitre de la fenêtre, Drago vit une minuscule représentation de lui-même, translucide, ouvrir grand la bouche avec lui, faire un tour avec sa mâchoire, et la refermer douloureusement. Tout ce qu’il put émettre se résuma à un faible gémissement nasillard, mais parfaitement sincère. Éberlué, il resta plusieurs secondes à se contempler dans la fenêtre dans un état de stupeur. Il cligna des yeux à quelques reprises, la réalité reprenant forme de plus en plus nettement à chaque fois, adressa un hochement de tête compatissant à son reflet et se redressa tranquillement, apposant une main anesthésiante sur sa joue meurtrie.

Relevé de toute sa hauteur, Drago considérait Erylis comme s’il la voyait pour la première fois. Son regard incrédule perça à travers les prunelles noires et profondes de l’adolescente, plongeant dans ses méandres troublées, y vit une puissante colère, et se résigna à revenir en surface. Il était maintenant dur et impassible. Il détailla plusieurs instants le visage de la colérique. Immanquablement, les yeux argentés s’attardèrent sur l’entaille écarlate qui contrastait sans équivoque avec la joue pâle qu’elle traversait. Le souvenir de la terrible soirée s’insinua en lui, provoquant un inconfort qui lui fit détourner les yeux. Aujourd’hui, le couple en était à sa deuxième dispute. La première, et seule autre à ce jour, s’était déroulée dans la Cabane Hurlante, le soir où était apparue cette éraflure. Sauf que sur le moment, l’Impulsive avait eut la brillante idée de défouler ses névroses sur une bouteille vide, l’envoyant s’éclater contre le mur, plutôt qu’en tentant de le défigurer.

La joue du garçon l’élançait, il avait l’impression qu’elle devait être extrêmement enflée, mais au touché elle paraissait intacte. Il poussa un profond soupir, mais sa tête continuait de tourbillonner toute seule, comme si des vagues de consternation la faisaient valser. Son regard s’était sensiblement embrouillé, mais il n’oscilla pas, fixant résolument celui de la jeune fille. Il remarqua que l’émotion avait humecté les yeux de sa belle, mais cela ne l’attendrit pas le moins du monde. Puis, il prit conscience qu'elle avait parlé. Elle s’était emportée et avait considérablement haussé le ton dès le moment où le claquement sonore de la gifle s’était estompé, mais, stupéfié, Drago n’avait rien entendu des paroles qu’elle avait pu lui balancer. Et, pour être franc, il n’en avait carrément rien à foutre.

Son corps était tendu et une révolte bouillonnait dans sa poitrine. Un feu brûlant s’était allumé dans ses yeux alors qu’il scrutait la lycanthrope. Elle détournait à nouveau le regard, fuyant ses yeux intrus. Une agressivité incontrôlable fit trembler la voix du jeune homme lorsqu’il parla, bien qu’il ait tenté de l'étouffer.


« Regarde-moi Erylis. Ose me regarder, ne détourne pas tes yeux des miens. »

Il vibrait ostensiblement. Ses muscles n’étaient pas tendus, la rage venait du plus profond de son cœur et le faisait vibrer de manière indomptable, mais son visage n’était pas crispé, ses poings non plus, ses traits restaient impassibles. Il ne faisait rien d’autre que de la regarder et attendre qu’elle daigne faire de même. Quand elle l’imita enfin, Drago soutint son regard et le sonda de fond en comble. Il cherchait cette complicité. Cette lueur unique qu’ils avaient toujours partagée et qui semblait s’être fait oublier jusque-là. Elle ne pouvait tout de même pas avoir disparue… Erylis s’était laissé aller à une franche colère, alimentée d’une franche tristesse qu'il arrivait à percevoir. Ses prunelles étaient redevenues familières, la Erylis sous ses yeux lui était redevenues familières, elle n’était plus seulement la source de cette frustration, elle restait accrochée à tous ces souvenirs…

Ainsi, il ne put faire autrement que de flancher. L’habituel orgueilleux leva les yeux au plafond en poussant un autre soupir et hocha la tête de gauche à droite plusieurs fois, les yeux fermés. Qu’aurait-il pu faire de toute façon ?… La frapper en retour ? Jamais. L’idée ne s’était même pas insinuée en lui. Que cette rage qu’il n’arrivait pas à extérioriser, et donc qui s’était inévitablement dissipée d’elle-même. Le garçon continua d’hocher la tête négativement en reluquant la demoiselle et ouvrit la bouche à plusieurs reprises, pour la refermer, avant de finalement parvenir à articuler quelques chose.


« Désolé… Désolé pour… tes parents… »

C’est en lorgnant sur le sol qu’il avait trouvé la force de prononcer ces mots. Il savait bien que c'était ce qu'il convenait de dire, mais la claque était toujours violente dans sa mémoire, et sur sa joue. Ainsi, son orgueil l’avait soustrait au regard de la jeune fille. À ces chétives excuses accordées par une douteuse abnégation, Erylis répondit par son caractéristique haussement d’épaules, arrachant un autre soupir au blond. Ne pouvait-elle pas faire un effort !? C’était Elle qui venait de le frapper !

edit: Woua ! (très à propos cette fois...) Une première ! Je viens pour poster et on me dit que je dépasse la limite autoriser ! Je dois diviser mon post en deux... Deux chapitres tient...

edit2: Flûte, mes chapitres sont inégaux et le premier, à lui seul, est trop long... je divise en trois donc, mais alors le deuxième va être plutôt court...
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyVen 23 Nov - 15:26:36

***

Ce second chapitre s'intitule :

La Deuxième Claque

...ou plutôt :

L'Autre Révélation Qui lui fit l'effet d'une deuxième claque...

~~~

Drago, excédé par l’attitude pesante de sa petite amie, crispa la mâchoire, déglutit difficilement, tentant de trouver des termes traduisant sa pensée dans un langage pas trop crus – échoua – et s’exclama :

« Bon sang Ery’ ! Tu viens de me frapper ! Comment veux-tu que je réagisse !? Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je suis désolé, je l’ai dit, je suis désolé ! Ça ne te suffit pas !? Madame voudrait peut-être que je me repentisse et que je m’étende pendant des heures en plates excuses !?… Alors ça …! Alors ça, non ! J’ai fait ce que j’avais à faire, maintenant c’est à toi de faire un effort de ton côté…
C’est à toi de t’excuser !
, finit-il en pointant d’un geste théâtral sa joue bafouée. »

À son tour sa respiration était haletante, à moitié pour ce qu’il avait laissé échapper, à moitié pour ce qu’il gardait pour lui. Même s’il avait su la doser – enfin, il avait fait ce qu’il avait pu – sa rage s’était exprimé. Il passa machinalement sa main dans ses cheveux, les ébouriffant, puis les replaçant, puis les désorganisant à nouveau, pour les remettre en place aussitôt d’un geste pressant. Son corps souffrait d’un trop plein d’énergie qu’il n’arrivait pas à canaliser dans aucune émotion. Plus de rage, plus d’effarement, plus de consternation, plus rien. Seulement cette vitalité déroutante qui l’incitait à marcher bêtement de long en large devant sa douce.

Puis, après longue réflexion, Drago aboutit à une question. Il n’y avait plus d’émotion pour l’animer, seulement ses interrogations. Il s’arrêta brusquement dans ses déplacements sans buts et pivota vers Erylis. Précautionneusement, il se rapprocha d’elle, fit mine de vouloir effleurer son bras, le caressant sans le toucher réellement, et mit un temps infini avant de finalement lever les yeux vers elle. Il était honnêtement intéressé, mais poser la question après tous ses éclats lui était malaisé. Quand il parla enfin, l’atmosphère avait beaucoup changé, sa voix s’étant résumée à un murmure. La tension dans l’air restait palpable, mais semblait se dissoudre tranquillement. Enfin, de son côté du moins…

Quand Erylis répondit, elle était toujours cassante. Lassé de l’inaltérable attitude intempestive de son interlocutrice, le garçon n’établit pas de lien immédiatement, se concentrant plus sur le ton employé que sur les mots prononcés, mais les paroles trouvèrent tout de même bien vite un sens. Bousculé, il fit un pas en arrière pour contempler la chose dans son ensemble. Si ses parents avaient été assassinés par des Aurors alors qu’ils étaient en mission…


« Ils étaient Mangemorts !? Tes parents étaient…!? Ils étaient…!?, commença-t-il à deux reprises sans pouvoir finir sa pensée. Mais enfin … pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt !? »

Telle fut la réaction modeste et subtile de Drago Malefoy à la seconde révélation intime de sa petite amie ce matin-là.

« D’abord ils sont morts, puis ils ont été tués alors qu’ils agissaient sous les ordres du Seigneur des Ténèbres ! Ensuite quoi ? Tu vas m’avouer que Fenrir Greyback est ton oncle !?! »

Sa voix se perdit dans la stupeur. D’abord la révélation avait été tout un choc, mais de plus il s’apercevait que crier de telles choses à l’intérieur de Poudlard n’était pas très – et c’était un point qu’il s’était juré d’améliorer après l’erreur qu’il avait commise plus tôt – délicat. Car, bien que les parents d'Erylis soient morts, le fait d’être associé aux partisans du plus grand mage noir de tous les temps n’était jamais très plaisant. D’un geste vif, le Vert et Argent pivota pour balayer du regard les alentours, et rassuré par l’absence d’oreilles indiscrètes, se retourna aussi prestement vers Erylis.

Plusieurs questions se bousculaient dans la tête du jeune Malefoy. Si les parents de la jeune fille soutenaient le Seigneur Noir, qu’en était-il pour elle ? Il serait difficile de croire qu’elle n’ait pas subi leur influence. À moins, évidemment, qu’ils aient été tué avant d’avoir pu l’élever ; le règne de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ayant pris fin plus de quatorze ans plus tôt, l’hypothèse était plausible. Mais qu'en était-il du reste de sa famille ? Et si elle avait quelque contacts, aussi moindres soient-ils, avec d’autres Mangemorts ? Était-elle au courant de la situation de sa famille à lui ? Même si la justice les avait épargné, plusieurs soupçons étaient répandus au sujet des Malefoy et de leur sombre passé. Seuls ceux qui portèrent un jour les cagoules des Mangemorts connaissaient la vérité. Était-il possible qu’Erylis l’ait appris ?

Il n’était jamais venu à l’idée du garçon que sa douce pouvait avoir une quelconque affinité avec les partisans du Seigneur des Ténèbres (omettant, bien sûr, ses affinités avec lui…) Un sourcil plus haut que l’autre, Drago jaugeait Erylis avec cette même attitude inquisitrice que les mystères de la jeune fille invoquaient habituellement. La révélation apportait une foule d’interrogations à sa bouche, mais il la tint parfaitement close, se contentant de les transmettre par son regard. Regard qui évoquait toutes les questions du monde.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyVen 23 Nov - 15:26:55

***

Ce troisième chapitre (de la même matinée, rappelons-le) s'intitule :

Sincérité

...ou :

On ne comprend pas ce qu’on ressent l’un pour l’autre, mais on s’en moque.

~~~

« Tu as tout à fait raison. Nul besoin de mots. Sincèrement, je crois que si à chaque fois que te prenait l'envie de dire quelque chose, tu te taisais et m'embrassais, je m'en porterais bien mieux. Plutôt que, de dire je ne sais quelles âneries sur tes relations "chaleureuses et agréables" avec Harry Potter...

- Des âneries ?!, rétorqua la voix indignée d’Erylis. De toute façon, tu ne me crois jamais… »

La voix à la plaisanterie, Drago avait volontiers agréé à l’opinion de sa petite, qui soutenait la prédominance des gestes sur les paroles dans une relation. De cette manière détournée, il parvenait ainsi à échapper à la question trop signifiante qu’elle lui avait posée. Sans s’en apercevoir, il avait toutefois, par son sarcasme, ouvert une porte à Erylis pour une réplique sanglante. Sans hésiter, la jeune effrontée adopta un air bafoué, culpabilisant le garçon de ne "Jamais" croire ses dires. Le jeune Malefoy n’avait absolument pas vu venir cette réplique et, en l’entendant considéra sa belle sous un autre angle, en penchant légèrement la tête de côté, attendant qu’elle lâche prise. Mais elle ne démordait pas. Elle persistait, avec sa mine faussement boudeuse, dans ses insinuations plus qu’agaçantes.

Sensiblement irrité, Drago détourna la tête et se mordit subrepticement l’intérieur de la bouche pour contenir sa contrariété. Il savait bien qu’elle ne faisait que jouer avec ses nerfs, mais le fait l’énervait d’autant plus puisqu’elle y parvenait. Quand il la regarda à nouveau, un sourire mi-amusé, mi-agacé se peignit sur son visage. Après un instant d’hésitation, il la désigna clairement, les deux paumes ouvertes devant lui.


« Tu vois !? C’est exactement ce que je veux dire ! s’exclama-t-il. Sincèrement (il n’avait plus que ce mot en bouche ce matin), tu …! tu me…! »

Et il releva promptement le menton renfrogné de la jeune fille et l’embrassa avec avidité, pour lui démontrer la démarche à suivre la prochaine fois qu’elle aurait une réplique de ce genre en bouche. Il avait fortement pressé sa tête contre la sienne, expulsant son irritation par un baiser plus que goulu, et quand il se recula, un large sourire de satisfaction s’étalait sur son visage. Malgré ce baiser, la jeune fille ne put s’empêcher de le relancer, lui affirmant d’un air moqueur que sa sincérité le perdrait. Aussitôt, Drago leva un sourcil et la reluqua d’un air de défi. Si elle voulait jouer sur les mots, il allait lui montrer ce qu’il savait faire…

Sans perdre de temps, le blond la questionna à savoir si elle attendait de lui une plus grande sincérité, ce à quoi elle répondit par une réplique plus que provocatrice. C’était ce qu’il avait attendu. Le rustre Drago Malefoy – lorsque vient le temps d’étaler ses sentiment du moins, autrement il s’agit d’un prince !Razz – répondit affirmativement à son défi sous-entendu et adopta sur-le-champ de grands airs, mondains, artistes, mais aussi tragiques, mélancoliques et accablés, qui ne lui collaient absolument pas à la peau. D’une courtoisie empruntée, il guida sa dulcinée si évocatrice de belles paroles à travers le couloir en même temps qu’à travers ses déclarations languissantes, encouragé par le sourire grossissant de la demoiselle. Lui-même se tordait intérieurement d’oser dire de telles sornettes, mais ne s’interrompit pas, continuant jusqu’à ne plus avoir d’inspiration.

Suite à la longue tirade qu’il avait débité, le poète en devenir avait eu l’agréable surprise d’entendre sa petite amie s’esclaffer, plutôt fier de la réaction suscitée. Pourtant, en la regardant se laisser aller à un rire aussi franc, Drago se sentit un peu perdu. Lorsque lui riait, c’était toujours d’un rire malsain ou moqueur, sarcastique. Mais tranquillement, son sourire heureux se propagea sur les lèvres du garçon. Il l’examinait avec presque de l’admiration, pour le rire qu’elle avait. Un rire qui lui était inconnu. Frais et revigorant. Puis, elle évoqua l’image la plus farfelue qu’il puisse imaginer ; Crabbe et Goyle essuyant ses larmes, dans leur dortoir respectif, trois garçons unis dans le sanglots… À cette allusion, le serpentard recula à nouveau la tête pour la jauger d’un peu plus loin, les sourcils haussés signifiants explicitement l’impossibilité qu’un tel scénario se produise jamais. Il eut un faible sourire timide puis continua à la dévisager. C’était la seule réaction qu’il avait pu produire, étant étranger aux éclats de rire franc tel qu’avait démontré sa petite amie et à son humour baroque. ( Moi par contre, je me suis esclaffer ! niarkhéhé )

Rapidement, il revint à sa tirade, la qualifiant de "Tout ce que les femmes attendent des hommes", et s’appropriant ainsi le titre "d’Homme Parfait". Lui qui s'attendait à entendre ses propos vivement démentis haussa de plus belle les sourcils alors qu'Erylis lui accordait, d'une sincérité feinte, la justesse de son affirmation. Elle allait même jusqu'à ajouter qu'elle le préférait largement ainsi. "Romantique, sincère… Le vrai Prince Charmant quoi !" Sans perdre de temps, endossant le rôle qu’on lui soumettait, Drago envoya valser dans les airs sa crinière blonde d’un geste toujours aussi théâtrale et posta ses deux mains sur ses hanches, dans une attitude de jeune premier absolument grotesque.


« Oui, c’est bien moi. Ton prince charmant, fit-il en simulant toute la prétention du monde (car Drago Malefoy était loin d’être un garçon prétentieux na). Et toi, tu es la chaste princesse qui, chaque nuit de pleine lune, se cloître dans la Cabane Hurlante, à la merci d’un monstre sanguinaire, attendant que ton prince vienne te délivrer de ta malédiction par un véritable baiser d’amour… Comme c’est… émouvant… pittoresque… Pathétique. »

Sur ce dernier mot, il abandonna ses grands airs et la regarda d’un air entendu, qui l’avisait bien que ce scénario ne leur collait pas du tout à la peau ; bien qu’elle n’ait sûrement pas eu besoin de lui pour s’en apercevoir. Amusée, la jeune fille persista dans la plaisanterie, lui intimant l’idée d’agir ainsi devant Malefoy père et mère, lors de leur prochain dîner au manoir.

« …Je suis certaine que tes parents seront ravis de voir en toi cette sensibilité nouvelle ! »

Et étonnamment, ce fut cette réplique qui le fit céder. Devant cette impossible éventualité, Drago ne put retenir l’éclat de rire franc qui retentit sans même qu’il l’ait vu venir. Autant se suicider que de montrer ses sentiments à Lucius Malefoy. Habituellement, l’allusion n’aurait pas pu lui tirer autre chose que cet arrière goût amer qu’il éprouvait quand il pensait à son père. Mais, ce matin, avec Elle, dans le contexte, Drago riait de bon cœur. Le rire mit un moment à s’estomper et ses derniers vestiges haletaient encore lorsqu’il prononça les premiers mots.

« Non, ça jamais… Qu’a… qu’avec toi… ( Rolling Eyes Ooohh !... Razz ) D’ailleurs, reprit-il un peu plus sérieusement, si tu t’avises un jour d’ébruiter l’affaire, soit consciente que je vais devoir te tuer. »

Sur cette délicate déclaration, il lui adressa un sourire complice et replaça avec attention une mèche rebelle dans la chevelure ébène de sa petite amie. Puis, celle-ci enchaîna avec malice, décrétant que, finalement, il savait plutôt bien s’en sortir avec les mots lorsqu’il étalait ses sentiments dans de longues tirades dramatiques et émouvantes. Ce à quoi il répondit en haussant les épaules, comme pour dire : "Qu’est-ce que tu veux, c’est inné !" avec un sourire rayonnant. Décidément, Erylis était parfaite pour lui. La divine conclut sa phrase en s’excusant de ne pouvoir en dire autant et Drago hochait déjà la tête avant qu’elle ne finisse sa phrase.

« Je ne t’en veux pas…, assura-t-il. »

La petite mine déconfite qu’elle arborait était à craquer et lui avait arraché d’elle-même ses mots qu’il avait prononcé. Mais le serpentard eut tôt fait de retrouver son authenticité, son contrôle, et, rusé qu’il était, convenu qu’il pouvait facilement profiter de la situation.

« Ma joue, par contre, te garde une certaine rancune, je dois l’avouer, ajouta-t-il avec un sourire espiègle. »

Son amertume quant à la claque qu’elle lui avait décochée était tout à fait feinte, tout comme la majorité des déclarations qu’il venait d’émettre, et il ne le cacha pas. Le jeune homme espérait seulement faire naître un léger sentiment de culpabilité chez elle, afin qu’elle acquiesce plus aisément à son insinuation à venir. Car, rassasié par leur conversation, il aspirait maintenant à autre chose que leurs petits jeux de blabla…

« Si tu ne peux en faire autant avec les mots, peut-être peux-tu te soumettre aux gestes ? Je ne me rappelle plus exactement ce que tu ressens pour moi… Tu peux me rafraîchir la mémoire ? Nous avions dit "Simplement amis", ou…? »

Et il affichait un air parfaitement innocent, même si dans ses yeux brûlait un désir criant.


[Voilà ce que je propose : concluons la deuxième partie, ainsi nous pourrons élaborer davantage la première qui, à mon sens, risque de s’épaissir indéfiniment encore beaucoup. La deuxième est très amusante, mais tenir les deux en un topic devient ardu et je crois qu’on a beaucoup de choses à se dire dans la première, on tient un bon sujet. La deuxième est plus volage et innocente, on peut reprendre des conversations du genre beaucoup plus aisément. C’était seulement une très forte Razz suggestion, je te laisse le choix.

J’espère que ça t’a plu,
À bientôt ! Wink ]
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMer 28 Nov - 15:40:09

A l’annonce du décès ancien de ses parents, Erylis n’avait désiré ni pitié, ni compassion. Elle n’en avait pas pour autant souhaité l’indifférence dont son interlocuteur faisait preuve. Mais plus que de l’indifférence, il y avait en dessous de cette réaction due à son orgueil une sorte de sadisme qui, s’il n’avait pas été voulut, avait profondément blessé la Verte et Argent. Ses yeux d’abords agrandis de stupeur, puis d’effroi, s’étaient renfermés sur une lueur polaire qui laissait présager la suite. Ne comprenant pas immédiatement que c’était la nouvelle qu’il n’arrivait pas à assimiler, Erylis avait prit cette réplique plus que déplacée comme une attaque personnelle, et s’était repliée sur elle-même, ne laissant plus apparaitre que cette froide détermination qui émanait d’elle comme un aura d’avertissement. Avertissement que Drago ne comprit pas puisqu’il insista sans comprendre, répétant ses dires comme s’il ne voulait pas y croire.

Furieuse et désespérée par l’attitude bornée du garçon, elle lui avait balancé touts les synonymes qui lui étaient passés par la tête, comme si cela pouvait l’aider à comprendre. Erylis pensait bien qu’il n’ignorait pas le sens ou même l’existence du mot « mort », mais marteler ces syllabes, les débitant avec dureté et rapidité, lui avait fait du bien, comme si elle avait put cracher dans ses paroles la colère qui l’avait animé. Très légèrement calmée, la jeune fille attendait alors la réaction suivante de Drago. Allait-il enfin comprendre ou devrait-elle lui montrer le certificat de décès de ses parents pour qu’il assimile l’information ?! A peine consciente que l’orgueil blessé de Drago jouait contre sa faveur, elle attendait des excuses, les exigerait s’il le fallait. Si ce n’était pour elle, elle le les lui ferait dire pour ces parents…

Il y eut un instant de silence, calme avant la tempête, et la jeune fille se laissa alors aller à d’autres pensées que celles qui tournaient autour de l’indélicatesse du Blond. Ce décès dont elle s’était pensée affranchie résonnait encore en elle comme une douleur lointaine, certes, mais toujours présente. Ravivée par la réaction de Drago, la Verte et Argent prenait conscience que, du fait qu’elle ne se souvenait que très peu de ses parents, elle ne pouvait supporter une seule insulte envers eux, aucune réflexion déplacée qui ternirait trop facilement leur image. Elle qui avait eut l’orgueil de penser un instant qu’elle était suffisamment forte pour parler de cette épisode de sa vie sans aucune limite s’était trompée elle-même. S’était mentie.

Erylis était ensuite sortie de ses pensées, Drago reprenant la parole. Mais ce qu’il dit ne la rasséréna pas le moins du monde. Au contraire. Une colère sourde se répandait en elle comme un poison dans tout son corps. Avant qu’elle n’ait décidée de ce qu’elle allait faire, sa main s’était déjà aplatie sur la joue pâle du garçon, attirée par cette peau irrésistiblement blanche et tentante comme un aimant. Le claquement revigorant résonna un instant dans le couloir vide et silencieux, et la Verte et Argent laissa échapper un soupir comme soulagée d’avoir pu extérioriser sa colère autrement que par des mots. Les gestes étaient décidément un moyen de communication bien plus pratique… D’autant plus lorsque son interlocuteur semblait avoir autant de mal à assimiler des mots aussi simples… La fureur bouillante qui l’avait transie s’apaisait doucement, rassasiée par ce geste, et la jeune fille la laissa s’estomper complètement, l’extériorisant par des mots où le ton glacial avait laissé place à une colère à peine retenue.

Son calme à peine retrouvé, la jeune fille ne prenait réellement conscience de ce qu’elle venait faire que quelques secondes après. Les larmes de frustration qui avaient menacé de jaillir de ses yeux froids l’avaient obligé à baisser les yeux, rejetant le regard et le contact de Drago. Son corps qui s’était échauffé si farouchement lors de leur discussion lui donnait l’impression de s’être subitement glacé. Cette impression fut nettement amplifiée alors que la voix du garçon résonna dans le couloir, sur un ton d’agressivité menaçante. Il lui intima l’ordre de le regarder, et Erylis releva ses yeux sombres pour les planter dans ceux du garçon dans un air de défi qui le menaçait clairement de lui reprocher quoique ce soit. Qu’il essaye seulement de lui dire quoique ce soit, et sa main serait fortement tentée de s’écraser sur son autre joue pâle….

Leurs regards se rencontrèrent alors. Elle y lut l’agressivité, l’orgueil blessé, et elle sentit l’introspection qu’il fit dans le sien. S’y pliant avec défi, elle soutenait les yeux argentés du garçon qui cherchaient elle ne savait quoi dans ses prunelles si expressives. Malgré toute cette colère et cette rancœur sourde qui grésillait encore en elle, retrouver cette lueur familière la calma, anesthésiant la brulure de leur dispute, lui faisant doucement oublier ses paroles déplacées. Drago sembla lui aussi se détendre, imperceptiblement, et si elle ne pouvait le lire sur son corps et son visage, elle le comprenait dans son regard. Il chercha à dire quelque chose, ouvrant et fermant la bouche comme un poisson hors de son bocal, puis finit par prononcer les seuls mots qu’elle avait attendus, puis espérés de sa part. Pourtant, indomptablement têtue, elle ne put faire comme si rien de tout cela ne s’était passé, et s’était alors contentée d’hausser les épaules.

Sa réaction ne contenta pas le Blond qui soupira et prit la parole, sur un ton qui n’avait plus rien de cette abnégation furtive qu’elle avait pu entrevoir quelques instants plus tôt. Erylis ne pouvait se mentir, il fallait avouer qu’elle ne faisait que très peu d’effort envers le Vert et Argent, qui s’était, après tout, à demi-excusé, ce qui équivalait, pour un Malefoy, à des excuses normales. Drago s’exclama alors sur son manque de coopération, insinuant qu’elle lui devait tout autant des excuses pour la baffe qu’elle avait osé lui donner, son ton rageur résonnant dans le couloir. A cette injonction, la jeune fille poussa un soupir de colère, pinça les lèvres.

Elle ne souhaitait pas s’excuser, n’en avait aucune raison. Cette claque était, de son point de vue, tout à fait méritée. Quelles excuses lui devait-elle alors ? La jeune fille sans répondre trouva sa répartie dans un mutisme buté, regardant le Blond marcher de long en large, se décoiffant et coiffant au grès de ses allers-retours. Au bout d’un moment, il arrêta de tourner en rond pour lui faire à nouveau face et lui posa une nouvelle question concernant la mort de ses parents. Ce fut d’un ton bougon, presque boudeur qu’elle lui avoua sans réfléchir la cause du décès, sans penser un instant aux conséquences. La surprise de Drago lui fit comprendre l’ampleur de ce qu’elle venait de dire, et ne put, comme défense, que se contenter d’hausser les épaules vaguement. Décidément, c’était le matin des annonces surprenantes et parentales…. Drago semblait avoir à nouveau du mal à assimiler l’information et s’indigna du fait qu’il ne l’ait pas su avant. Fasse à cette accusation, Erylis haussa de nouveau les épaule dans un geste vague, minimisant son aveu.


« … Pas pensé… »Commença-t-elle, comme toute excuse minable. Et puis, comme elle ne trouvait aucune autre raison de lui avoir caché le passe temps de ses parents, elle chercha à se défendre. « Ce n’est, de toute façon, pas un loisir que l’on crie sous tous les toits…. Et puis, qu’est-ce que ça pouvait bien te faire qu’ils soient mangemorts ou aurors ? M’en aurais-tu aimé plus dans un cas que l’autre ? »

La meilleure défense, c’est l’attaque… Erylis n’attendait pas vraiment de réponse de la part du Blond à sa dernière question, ne s’en étant servie que pour détourner la conversation de son mutisme inexplicable. L’indignation de Drago et le choc qu’avait pu provoquer en lui cette révélation le poussa à crier ces derniers mots dans le couloir, l’accusant d’avoir comme oncle Fenrir Greyback. Ce nom la fit frémir, elle ne le connaissait que trop bien. Ses faits et crimes étaient maintenant connus de tous, lui accordant cette renommée terrifiante. Ce lycanthrope, les nuits de pleines lunes, se plaçaient délibérément près de ses cibles, moldues ou sorcières, et attendait de se transformer pour pouvoir se donner à cœur joie dans un carnage sanglant. Non content d’injecter par sa morsure une malédiction dont ses victimes ne pourraient jamais se débarrasser, c’était le plus souvent des cadavres déchiquetés que l’on retrouvait derrière son passage, telle une signature.

« Merlin merci, je n’ai jamais rencontré cet… ce personnage. Et n’ai heureusement aucun lien de parenté avec lui. »Murmura-t-elle.

Incapable de l’appeler homme ou animal, la jeune fille avait hésité avant de le nommer. Nerveusement, elle se mordillait une fois de plus la lèvre inférieure, et ses yeux rencontrèrent à nouveau celui du jeune homme, argenté. Elle dissimula la peur que ce seul nom pouvait engendrer en elle, ce dégout imprononçable. Certains ne pouvaient supporter le nom du Sorcier Noir, elle ne pouvait entendre sans frissonner celui de ce loup-garou. La peur de pouvoir lui ressembler un jour l’étreignait depuis qu’elle en avait entendu parler, quelques mois après la nuit de sa morsure. Enfant, combien de rêves avait-elle fait, s’imaginant transformée et la bouche ensanglantée du sang de ses victimes ? Un nouveau frisson lui parcourut l’échine, traversant son dos, et Erylis relégua avec peine ses sombres pensées.

Drago, penseur, n’avait rien ajouté, et la jeune fille se demanda à quoi il pensait. Etait-il choqué par ce qu’avaient fait ses parents ? Cela aurait été bien compréhensible, mais elle connaissait aussi sa haine pour les moldus. Elle étudia un instant son visage, alors que les yeux argentés du Blonds, inquisiteurs, semblaient lui poser mille et une questions dont elle ne connaissait pas le sens. Incapable de savoir ce qu’il souhaitait exactement, ignorant tout des pensées et réflexions qui l’agitaient, Erylis ne trouva comme solution que celle de lui raconter quand et comment ses parents étaient morts. Et si cela n’apaiserait sans doute en rien les interrogations du Vert et Argent, son récit l’inciterait peut-être à lui demander ce qui le tracassait.


« Mes parents sont morts lorsque j’avais 8 ans. Ils étaient partis, une fois de plus, tout un weekend pour ce qu’ils appelaient être de grandes retrouvailles. Retrouvailles qui, le temps passant, s’accentuaient de plus en plus. Je n’étais pas complètement dupe, je savais qu’il y avait quelque chose de plus qu’une réunion de grands amis derrière ces absences, sans jamais me douter de ce qu’ils y faisaient réellement. Quand bien même je l’aurais su, je ne crois pas que je leur en aurais voulu... Ils étaient mes parents, tout ce qu’ils faisaient me paraissait juste. Ce qu’ils me disaient aussi. »

Sa voix était devenue pensive et lointaine, son regard vague s’était fixé à un tableau animé sans vraiment le voir. Elle s’était tue, un court instant, avant de finir son récit.

« Ce weekend là, il s’en revinrent jamais. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Quelque chose a mal tourné, ils sont tombés sur des aurors…. Je me suis toujours demandée s’il croyait au retour possible du Mage Noir ou s’ils avaient tout simplement continué pour leur plaisir…. »Acheva-t-elle en grimaçant.

La jeune fille releva les yeux vers Drago, attendant, s’il le voulait, qu’il pose ses questions. En vérité, Erylis ignorait tout de la condition de mangemorts des parents Malefoy, et ses parents n’avaient jamais évoqué une seule identité devant elle ou sa sœur. Il ne s’agissait pas là de méfiance mais lorsqu’on à 8 ans, un nom est si vite échappé… La Verte et Argent se demandait alors si la réaction surprise du beau Blond était due à du dégout ou simplement à de la surprise. Le mordillement qu’exerçaient ses dents sur sa lèvre inférieur prouvait encore une fois que la réponse lui importait plus qu’elle n’aurait voulu le montrer
.

[Concluons, concluons… Razz ]


Réaffirmant que le Survivant et elle vivaient des relations qui déplaisaient fortement au Vert et Argent, la demoiselle avait rouvert les hostilités sur un terrain dangereusement miné. Elle vit, à son grand plaisir, que Drago mordait une fois de plus à sa plaisanterie qu’il jugeait, elle le savait, de mauvais goût. Un petit moment, leurs regards s’affrontèrent, dans un combat silencieux, puis ce fut le jeune homme qui reprit la parole, s’exclamant à nouveau avec une certaine contrariété. Le résultat de cet affrontement se termina par baiser passionné auquel la jeune fille avait répondu sans se faire prier, profitant pleinement de cet instant. Puis, alors qu’ils éloignaient leurs lèvres, la jeune fille ne put s’empêcher d’ajouter quelques mots, une fois de plus.

« Je vais finir par croire que l’évocation de Potter a une très bonne influence sur ton comportement…. »

Un fin sourire angélique acheva sa remarque, avant qu’ils ne continuent à jouer sur la sincérité du Blond qui lui fit une déclaration plus amusante qu’émouvante dont le ton contrastait fortement avec ce qu’elle connaissait de lui. Cela l’avait fait rire et, sans chercher à le retenir, son rire avait envahi le couloir, frais et ravi. Un fin sourire s’afficha sur le visage du garçon, et ils continuèrent à deviser, le Blond affirmant être le Prince Charmant par excellence, surtout pour elle. Il lui décrit la situation d’une façon romantique, pour la finir sur un « pathétique » très à propos qui lui tira un sourire rieur. Erylis avait alors affirmé que cette sensibilité nouvelle toucherait certainement les parents Malefoy et sa réplique lança le rire du jeune homme.

Ce rire qu’elle n’avait jamais entendu lui tira un frisson qui parcourut son dos, et elle observa avec un sourire à la fois amusé et amoureux Drago qui se laissait complètement aller devant elle. C’était un plaisir nouveau, une découverte de le voir et le sentir si ouvert, si libre, sans plus aucune trace de cette couche d’orgueil et d’indifférence qu’il portait habituellement comme une carapace. Il fallut quelques instants au Vert et Argent pour se remettre de son hilarité, et il lui avoua ne pouvoir faire cela qu’avec elle, ajoutant tout de suite après qu’il serait évidement obligé de la tuer si elle avait la mauvaise idée de dévoiler un peu de cette scène à qui que ce soit. La jeune fille haussa alors un sourcil, amusée, et répliqua.


« Quel dommage… Je suis certaine que Griffondors comme Serpentard auraient été très amusés de cette facette de ta personnalité… »

Alors qu’elle s’excusait de ne pouvoir rivaliser avec sa performance romantique, il lui dit ne pas lui en vouloir, avant de parler à nouveau de sa joue meurtrie. La jeune fille haussa les yeux au ciel, soupira, sans réussir à cacher son amusement. Sa main caressa doucement la joue blanche qu’elle avait frappée peu avant, et y plaça ensuite un baiser.

« Bisous magique ! Je ne t’imaginais pas si délicat. »Se moqua-t-elle.

Le jeune homme lui demanda ensuite de lui rappeler, par gestes cette fois, ce qu’ils avaient décidé sur leur relation. Un fin sourire espiègle, pourtant étouffé par un désir flamboyant, réapparut sur son visage, et, innocemment, la jeune fille hocha la tête dans un signe de négation.

« On avait dit simplement amis non ? Tu comprends, il y a Harry… »

La jeune fille plaqua ensuite ses lèvres sur celles du Blond, l’empêchant de répliquer ou d’aller étrangler le Survivant ( qui ne le serait donc plus… ), dans un baiser tout aussi passionné que les précédants.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMar 18 Déc - 6:36:32

Défi du jour : Narreu, s’empierger, s’entrucher, être ratin, pignouf.

[Regardez le maître à l’œuvre... na Il apprend, puis il applique les acquis. Razz ]

Un court instant, il avait semblé que les deux adolescents allaient se calmer. Comme tant de fois auparavant, leurs regards avaient plongé l’un dans l’autre, à la recherche de cet apaisement unique qui, d’usage, les raccordait. Erylis venait tout juste de porter un coup brutal, pas tant à la joue qu’à l’orgueil de Drago, et celui-ci se soumettait à tous les efforts que sa bonne volonté lui exigeait pour ne pas se laisser consumer par sa rage grésillante. Pourtant, malgré ses attentions à la réconciliation, le garçon ne put contenir plus longtemps les ardeurs violentes qui s’exhaussaient dans sa poitrine lorsque son interlocutrice gratifia ses excuses d’un haussement d’épaule évasif. Partagé entre l’exaspération et la colère, le blond s’emporta et vociféra ses reproches à sa compagne en des propos... d’une affabilité déficiente.

Il apparut que lui larguer un flot (qui n’a aucun lien avec de l’eau, encore une fois, ni avec un enfant Neutral …) d’accusations n’attendrit pas Erylis. Le grief désespéré du garçon se contenta de lui extirper un soupir, puis elle garda la bouche résolument close, malgré les excuses qu’il revendiquait. Drago la dévisagea un bref moment, mais, conscient que rien ne servait de persister dans cette voie avec une mule pareille ( niarkhéhé ), il se détourna d’elle et s’appliqua à effectuer les cents pas de long en large du couloir. D’accord, il avait commis une légère erreur…, mais est-ce qu’une simple méprise méritait une telle riposte ? Une baffe pour une gaffe ? ( Cool ) Le jeune homme délaissait donc sa petite amie pour cette raison puérile : se questionner à savoir à qui devait être attribuée la faute. Malheureusement, du à son éducation d’une optique plutôt individualiste, la faute revenait toujours invariablement à l’Autre. Ces valeurs égocentriques qu’on lui avait inculquées ne faisaient certes pas excellente figure dans une relation de couple, mais, pour n’avoir jamais envisagé être dans le tort, s’en départir lui était ardu.

Après maints et maints allé-retour, après tout autant de réflexions et après une seule, mais solide, impasse dans la conclusion, le garçon consentit à s’arrêter. Les deux jeune gens avaient dépassé les bornes, rien n’aboutirait au fait de trouver un coupable. D’autant plus que, même s’il s’entêtait à l’ignorer, il savait pertinemment que sa réaction déplacée constituait la cause de leur dispute. Et de l’acte inacceptable d’Erylis. Inacceptable, mais en quelque sorte mérité, de par les propos tout aussi inacceptables qu’il avait tenu... L’impasse se caractérisait donc par l’impossibilité qu’il avait à admettre son tort. Ainsi, le serpentard convenu qu’il était préférable de s’attarder sur la révélation macabre qu’il venait de se voir confier que sur le conflit insoluble. Car il n’en restait pas moins que cette confidence soulevait elle aussi son lot de questions.

Drago avait donc cessé ses déambulations dérisoires pour se concentrer sur ce souvenir qui semblait hanter la jeune fille. Sa première question, il la posa dans un malaise apparent. Jamais il n’avait géré une discussion d’une telle profondeur, d’une telle délicatesse dans les sentiments, mais, bien qu’il soit dépaysé, il souhaitait ardemment comprendre. Toutefois, lui qui croyait être en mesure de concevoir la chose à sa réponse, n’en fut que davantage déboussolé. À travers les dires de la lycanthrope perçait la silhouette nébuleuse d’une insinuation. Involontaire, mais qui n’échappa pas à Drago. Toujours aussi perspicace et vif d’esprit ! Des parents morts, c’était une chose. Des parents assassinés, c’en était une autre, totalement différente. Mais, des parents tués-par-des-aurors-au-cours-d’une-mission-!, c’était carrément l’apothéose de ce qu’elle aurait pu lui révéler de plus troublant !

En entendant les mots, le jeune Malefoy faillit s’entrucher ( Tadaa ! Cool ), incapable d’avaler l’information. Il fit quelques pas en arrière, comme poussé par le poids de cette déclaration qu’elle lui avait catapulté sans considération, et la dévisagea impunément d’un air abasourdi. La fin du monde semblait s’abattre sur les épaules du jeune homme et, dans un élan de consternation infondée, il affligea sa compagne d’un blâme oiseux. Des mangemorts !! Pourquoi ne lui avait-elle pas dit plus tôt ? Ce n’était pas le genre de chose à cacher ! Des mangemorts !… En fait, en y réfléchissant, il aurait apparu de manière évidente que c’était précisément le genre de chose à cacher. Quiconque dévoilant détenir une quelconque affinité avec les partisans du sorcier qui amena tant de mal sur ce monde en subissait inéluctablement les conséquences. Le regard des autres changeait ; certains les craignaient, d’autres les dédaignaient, d’autres les haïssaient... Et considérant les persécutions auxquelles s’exposait déjà Erylis quant à sa condition de lycanthrope, il devenait tout à fait justifié qu’elle ait pu désiré garder tabou cette information. Cependant, Drago n’était pas en état de se porter ses réflexions logiques : il s’indignait, fustigeait.

Aussi, il ne l’entendit presque pas lorsqu’elle répliqua. La voix d’Erylis s’était faite très discrète alors qu’elle bredouillait l’excuse la plus sotte simple qu’on pouvait imaginer. Drago, de son côté, s’était remis en marche de plus belle, tentant d’évacuer la tension qui l’animait, et n'y prêta pas attention. Erylis parla encore, mais ce qu’elle disait le laissait indifférent ; lui voulait parler de la mort de ses parents. Ainsi il enchaîna, répétant ce qu’elle venait de lui annoncer d’un ton injustement contrarié, comme s’il croyait qu’elle essayait de se moquer de lui. Morts, puis tués par des aurors alors qu’ils étaient en mission... C’était deux choses totalement différentes... La deuxième excessivement plus dramatique et significative que la première. Éclatant, il alla même jusqu’à lui suggérer lui-même une nouvelle révélation de circonstance. Effectivement, partie sur sa lancée qu’elle était, pourquoi ne pas lui annoncer que Fenrir Greyback, le pire des tueurs en série, sanglant et cruel, ni homme ni bête, que ce monstre était son oncle ? Pour compléter le merveilleux tableau familial !...

Sa remarque relevait bien sûr de l’ironie, mais Erylis sembla interpréter l’évocation du loup-garou comme quelque chose de beaucoup plus sérieux. Ce genre de chose dont on sent qu’il faut tenir sous silence avec une personne. Un peu comme plaisanter à propos de Potter en présence de Drago… ( :sifle: ) Toutefois, comme il fallait s’en douter, le garçon ne réalisa pas la réaction qu’avait provoqué son impertinence, trop exhorté par l’aveu encore cuisant. Il attendait, dans un silence criant, une réponses aux instances de son regard. Faiblement, Erylis parla. Mais elle n’exposait pas les mots qu’il sollicitait. Elle s’attardait sur cette banalité qu’il avait énoncé à propos du meurtrier. Le garçon soupira et s’apprêtait à insister sur ce qui l’intéressait lorsqu’il perçut enfin l’émoi dans le timbre de voix troublé de sa compagne. Il prolongea donc son mutisme en fronçant les sourcils, prenant compte que le sujet était de nature très délicate et que, peut-être, il la brusquait.

Drago abaissa la tête, finalement conscient de son attitude quelque peu indiscrète. Il ne voulait pas rebuter Erylis. Cependant, il aspirait tout de même vivement à savoir à quel point elle était affiliée au sombre passé de ses parents. Sûrement s’était-il montré trop direct... Il avait attaqué la question sans prendre la peine d’enfiler ses gants blancs ; manque de finesse. Mieux valait aborder le point tranquillement, voir ce qu’elle était prête à lui dévoiler, sans la bousculer, sans la blesser… Blessée, elle avait paru l’être, lorsqu’il avait ironisé un lien de parenté avec Greyback…


* D’accord, d’accord… J’avoue que ce n’était pas très adroit.*

Non, pignouf ( Cool ). Effectivement, cela s’était révélé être ni subtil, ni adroit, ni approprié. Tout comme le fait d’être associé à des mangemorts, être relié à un être d’une telle répugnance sanguinolente, d’une telle cruauté meurtrière, ne constituait certainement pas un compliment. Drago se rappelait l’avoir croisé à une seule reprise. Dans son enfance innocente, alors que le tueur avait quêté refuge à Lucius. Mr. Malefoy avait évidemment refusé d’héberger le hors-la-loi et avait même du recourir à un maléfice pour expulser l’intrus du manoir, et encore un autre pour lui en bloquer solidement l’accès. L’affaire avait prit une telle tournure qu’elle s’était gravé au fer dans la mémoire du petit garçon, malgré son âge précoce.

***

C’était à une époque où seuls quelques partisans dépatriés persistaient à commettre les forfaits de leur ancien maître, par pur plaisir sadique. Le ministère travaillait depuis plusieurs années à arrêter et à incarcérer ces derniers nuisibles et la famille Malefoy tentait de se réhabiliter ; elle démentait tant bien que mal toute relation avec le Seigneur des Ténèbres. Un soir, très tard, le jeune Drago s’était réveillé à cause de bruits inconvenants qui lui parvenait du hall d’entrée. Sur la pointe des pieds, le gamin étriqué s’était glissé hors du lit et s’était faufilé à tâtons jusqu’au rez-de-chaussée, l’oreille aux aguets, cherchant la source de la dissonance. Bien vite, il avait pu distinguer les voix de deux hommes ; l’une d’entre elle provenait de son père qui parlait d’un ton pressé et catégorique. L’autre était rauque, gutturale, et son propriétaire paraissait essoufflé. Il parlait avec autant sinon plus d’empressement que Lucius, mais sa voix se mêlait de désespoir et de rage, tandis qu’il entrecoupait ses paroles de martèlement sourd sur le cadre de la porte d’entrée.


« Lucius, laisse-moi entrer bon sang ! s’époumonait-il. Ils sont après moi, le ministère me cherche !

- Raison de plus. Pars d’ici sur-le-champ Greyback, je ne le répèterai pas ! »

Le petit espiègle en pyjama une pièce, déjà trop curieux, s’était approché et, dissimulé par une colonne ornementale, s’était précautionneusement assis pour écouter, entourant anxieusement ses genoux de ses bras chétifs. Le jeune marmot ne mit pourtant pas longtemps à céder à sa curiosité, reléguant sa crainte, et ne put s’empêcher de se montrer le bout du nez. Il sortit tranquillement la tête de sa cachette improvisée pour tenter d’apercevoir l’inconnu. Ses yeux métalliques et juvéniles balayèrent la scène : Narcissa Malefoy se tenait en retrait et n’osait pas regarder l’intrus, pas plus qu’elle n’osait parler. Son mari était bien droit, dos à son fils, baguette en main devant le cadre de porte, et dérobait ainsi à Drago la vue de son interlocuteur, qui lui demeurait sur le palier à l’extérieur. Têtu, le gamin se trémoussa encore un peu sur le carrelage, pour se glisser davantage vers l’action. Mais il n’arrivait toujours pas à entrevoir l’inconnu. Il se remit furtivement sur pieds et s’aventura à marcher à pas de félin en direction des deux hommes, prenant garde de rester camouflé dans l’ombre de la nuit.

« Je ne te laisserai pas mêler ma famille à tes histoires sordides. Fais-toi une raison, tout est terminé.

- Non ! Lucius… ! »

Et le pire s’était produit. Il s’avéra que Drago n’était pas le seul petit être au manoir à s’être intéresser à la visite nocturne. Dobby, leur elfe de maison, avait lui aussi espionné ses maîtres et s’était placé juste au mauvais endroit ( Mad sale bon à rien ! Razz ), alors que, tout comme son jeune maître, il se risquait à approcher les grandes personnes. Le minuscule blondinet s’était empiergé ( Cool et de trois ! ) sur la créature et les deux fureteurs s’étalaient sur le sol, Drago tombant à plat ventre aux côtés de son père. Les autres se turent aussitôt, stupéfaits. Tandis que le petit homme relevait péniblement le menton, une expression de dédain s'imposa sur ses traits juvéniles, rapidement supplantée toutefois par l’horreur que lui inspirait l’horrible spectacle. L’homme qui lui faisait face avait les mains ensanglantées et dégoulinantes. Ce même sang souillait la majorité de ses vêtements rapiécés et un filet rendu pourpre par la nuit s’était desséché au coin de sa bouche, comme s’il avait essayé d’essuyer son menton, en ne parvenant qu’à étendre le fiel qui s’était incrusté dans sa peau revêche. Son corps était extrêmement poilu, hygiène négligée, et une odeur âcre, à la limite du supportable, émanait de sa personne. À la vision de l’enfant étendu à ses pieds, il ne put réprimer un sourire friand, découvrant ses dents acérées, tandis qu’une lueur avide traversait ses yeux jaunes.

Et c’en fut trop pour le rejeton. Succombant à l’excès de frayeur, il lâcha un hurlement terrifié qui résonna à travers le hall. Cri auquel se mêlèrent ceux de maman Malefoy et d’un Dobby apeuré, ainsi que l’exclamation de surprise de papa Malefoy. Le chaos quoi. Qui bien vite arracha ses larmes au jeune héritier, couronnant la scène de pathétisme. Alerté par tout ce bruit, Fenrir Greyback se retourna vivement pour scruter avec nervosité les alentours. Puis, sa tête pivota prestement vers le jouvenceau et il se précipita pour lui plaquer une main contre la bouche. Mais, évidemment, le même maléfice qui l’empêchait d’entrer le contraignit alors que ses mains atteignait le seuil de la porte et il ne put porter son geste à exécution. Affolé, le garçonnet s’agrippa à la jambe de son père, alors que l‘elfe s’accrochait à la sienne. Narreu ( déjà un quatrième !! Cool ), le jeune garçon tenta de se défaire de son étreinte crasseuse, tandis que Lucius s’évertuait à se dérober à la sienne.


« Fais-le taire Lucius !! Et laisse-moi entrer ! gronda l’intrus. »

Narcissa Malefoy, qui s’était précipitée en apercevant l’élan agressif de Greyback, envoya un bon coup de pied à Dobby pour l’expédier contre le mur et rompre son étreinte, puis s’empara de Drago pour l’amener loin de l’action. Quelques autres vifs échanges entre Lucius et Fenrir, un éclair de lumière ; le colosse volait dans les airs et la porte claquait… Le lycanthrope fût intercepté par le ministère dans les jours qui suivirent. Mais ces jours parurent comme des semaines à l’enfant, du à la tension qui régna au manoir pendant l’attente. Lucius jetait incessamment des regards anxieux à la fenêtre ; Dobby, sévèrement puni, se traînait d’une pièce à l’autre avec misère et appréhension ; Narcissa restait plus silencieuse que jamais et Drago n’osait plus croiser le regard de son père. La première fois dont il pouvait se souvenir avoir ressentit une telle tension familiale. Par la suite, la chose était tranquillement devenue coutume, puis mode de vie…

Quatre ans qu’il avait a l’époque. Un jeune esprit qui avait été profondément marqué. Ces yeux jaunes l’avaient hanté pendant des mois après, lui revenant même parfois des années plus tard, dans ses pires cauchemars, toujours accompagnés de cette odeur âcre, arôme astringente de sang séché, de décrépitude, de meurtre.
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyMar 18 Déc - 6:37:59

Le serpentard secoua vivement la tête, faisant virevolter sa chevelure dorée en tout sens, pour évacuer. Pour se débarrasser des images, mais, surtout, de ce trouble qui assaillait inexplicablement ses tripes, malgré les années qui s’étaient écoulées. Ce souvenir mortifiant, le jeune homme qu’était devenu Drago Malefoy l’avait profondément enfoui sous d’épaisses couches d’orgueil, effaçant la terreur qu’il lui avait inspiré pendant des lunes. Aujourd’hui, le loup-garou n’évoquait plus chez lui qu’un putride dégoût viscéral. Pourtant, en apercevant la détresse dans le sombre regard de sa petite amie ce matin, un frisson de répulsion l’avait traversé, ce souvenir précis avait resurgi en un éclair dans sa tête et cette désagréable odeur saumâtre lui était revenue, avec une précision désarmante. Décidément, établir une relation entre Erylis et ce monstre infect ne consistait pas en un compliment. Et c’était très loin de la vérité. Il aurait voulu lui dire, la rassurer. Elle n’avait absolument rien à voir avec Greyback. Rien. Il aurait voulu pouvoir la rassurer, mais telle attitude ne lui était pas familière et sa charité bienfaisante se résuma donc à cette pensée altruiste, qu’il n’approfondit pas au point de l’appliquer. Après tout, Erylis était forte, se convainquait-il lâchement, elle n’avait pas besoin de son soutien.

Un silence gêné l’étreignait, pour ce qu’il avait dit sans réfléchir. C’était à son tour de s’attarder sur ce qu’il avait qualifié plus tôt de futilité, alors qu’Erylis passait à ce qui l’avait intéressé. À ses premiers mots pourtant, l’intérêt lui revint à la hâte, reléguant à l’oubli Le Sanguinaire, et ses pupilles s’éclaircirent, complètement réceptives. La jeune fille avait attaqué le sujet directement, avec cette combativité toujours surprenante et imprévisible, suffisante pour le dissuader d’émettre le moindre son. Ainsi, il se complut dans un silence restreint alors qu’elle lui relatait, à son rythme, les sombres indices de la vie obscure qu’avaient menée les parents Sayan. Doucement, Drago se laissa emporter par ces souvenirs qu’elle exposait, et auxquels il se sentait inexorablement lié ; à un point tel qu’il en vint à un moment à les croire siens. Il fut néanmoins rappeler à la réalité par une phrase qu’elle glissa fortuitement dans son discours et qui accrocha l’attention du fils de mangemorts.


« Quand bien même je l’aurais su, avait-elle dit, je ne crois pas que je leur en aurais voulu... Ils étaient mes parents, tout ce qu’ils faisaient me paraissait juste. Ce qu’ils me disaient aussi. »

Derrière ces paroles, prononcées avec insouciance, se dissimulait peut-être un aveu. Subtil, involontaire, mais que le cœur d’espoir du garçon avait entrevu et qui suffisait à enflammer son imagination. À vrai dire, lui-même ne savait pas exactement s’il voulait qu’Erylis soutienne la cause du Seigneur des Ténèbres. Ce qu’il désirait, c’était qu’elle ne nourrisse pas de préjugé envers ses partisans. Non, ce qu’il désirait, c’était seulement qu’elle ne se soucie pas de ses inclinaisons à lui. Sans disserter plus longtemps sur sa position quant au conflit mangemorts/ministère, l’orpheline enchaîna, concluant son récit en mentionnant la mort obscure de ses parents, puis ce fut le silence. Erylis avait plongé un regard pénétrant dans les prunelles acier de l’adolescent et attendait qu’il parle. Effectivement, la parole semblait lui revenir d’office, mais lui n’arrivait pas à trouver quoi que ce soit de pertinent à dire. Il déglutit silencieusement, se donnant le temps de trouver des mots, puis ouvrit la bouche, mais, bien qu’il attendit, elle ne parla pas. Sa bouche restait muette. La jeune fille devant lui l’interrogeait poliment du regard, mais il ne savait pas ce qu’elle espérait de lui. Que pouvait-il lui dire ?

Rien. Il ne pouvait rien lui dévoiler. Il aurait voulu, sincèrement, pouvoir parler avec elle, partager ses propres tourments, ses angoisses à l’égard de son avenir, tracé d’avance, à l’égard de ce qu’il devrait accomplir ; il aurait voulu lui avouer son penchant, cette attirance inexorable pour la magie noire, pour le Seigneur des Ténèbres et sa doctrine ségrégationniste ; il aurait voulu tout lui confier, mais sa raison l’en empêchait. Les parents d’Erylis étaient morts. Leur serment envers les forces du Mal n’étaient pas un secret : ils avaient été démasqués et assassinés. Les parents Malefoy, de leur côté, vivaient toujours et leur sécurité serait en péril si jamais leur ancienne appartenance était mise à jour. Et, bien que son cœur fougueux le priait de se confier à celle qu’il avait choisi, sa tête qualifiait cet acte d’irréfléchi, et de potentiellement très fâcheux. En vérité, cette voix qui s’attribuait le titre de Raison désapprouvait absolument cet attachement qu’il éprouvait envers la louve et duquel, soutenait-elle, rien de bon ne pourrait aboutir. Le futur de l’héritier Malefoy était déjà déterminée avant sa naissance, par la loyauté obligée de sa famille envers Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et cette liaison immorale, indigne, n’était susceptible qu’à le faire déroger de cette voie toute tracée. Pourtant, cette autre voix, qui pourrait être considérée comme Les-Sentiments-Sincères-De-Drago, soutenait que si, quelque chose de bon pouvait ressortir de cette relation. Cette chose étrange, peut-être superflue, mais enivrante ; cette sensation qui s’apparentait de très près au Bonheur. Restait à déterminer si l’important dans la vie de Drago se situait dans un avenir sombre, mais digne et exaltant, ou dans cette quête incertaine du Bonheur à deux.

Toutefois, ces réflexions existentielles pesaient lourdement sur la conscience inexpérimentée du garçon et il préférait s’en détourner. Le fait restait et demeurait inébranlable : il ne pouvait se résoudre à saboter la couverture de sa famille en révélant leur ancienne allégeance. Car une chose était connue de tous : quiconque recevrait un jour la Marque des Ténèbres, la porterait jusqu’à sa mort. De plus, le blondinet était ratin ( 5/5 Cool Ouaip, c'était du gâteau... Razz ) de toutes ces révélations insolites : celle-ci pouvait attendre. Drago se tenait donc bêtement devant Erylis qui le jaugeait de son regard expectatif, avec toutes ces pensées qu’il se refusait à émettre, contraint par son instinct préservateur protectionniste. Le récit qu’elle venait de lui offrir s’était révélé être d’un intérêt particulièrement captivant et il regrettait de ne pouvoir lui répondre avec autant de franchise, mais mieux valait replier ses pensées sur ce qu’elle avait dit, et non sur ce qu’il s’empêchait de proférer. Il se pencha donc avec précaution sur la dernière question qu'elle avait soulever.


« …Les aurais-tu aimé davantage dans un cas que dans l’autre ? avança-t-il avec une consciencieuse lenteur. »

L’esprit du serpent avait beau être légèrement indiscipliné, se perdant facilement dans des réflexions parfois hors contexte, n’empêche qu’il était vif, alerte et habile à faire des liens. Ainsi, il rattrapait les mots qu’elle avait laissés s’envoler plus tôt, lorsqu’elle lui demandait s’il l’aimait spécialement dépendamment des hobbys de ses parents, et les lui relançait avec autant d’à propos, mais avec la ferme intention de lui soutirer une réponse.

« Qu’ils aient continué en honneur à leur maître disparu ou simplement pour leur bon plaisir… Est-ce que ça change vraiment ce qu’ils sont ? Ce qu’ils étaient pour toi ? »

Bien sûr, cette question n’était pas totalement désintéressée ; le jeune homme tâtait le terrain. Car, un jour, inévitablement, lui aussi devrait en venir aux révélations. Et la pensée qu’elle le rejette en apprenant son ascendance, et sa propre disposition, lui procurait le terrible effet de la présence d’un Détraqueur. Une lourde menace qui rôdait dans les courants glacés, une crainte paralysante, porteuse d’une froideur éternelle… Bref, une perspective pas très réjouissante. Alors, pour la énième fois ce matin (normal, ce matin s’étire depuis des mois…) Drago soupira. Un stress bouillonnait dans tout son corps, qu’il ne parvenait pas à apaiser. La réponse d’Erylis compterait beaucoup plus qu’il ne le laissait entendre, la conversation devenait lourde, intenable. Combien de temps cela faisait-il qu’ils étaient debout, ainsi, face à face, immobiles ? Faire les cents pas dans le couloirs était lassant. Rester immobile était lassant. L’atmosphère était pesante et le serpentard commençait à trouver que ces conversations étaient un peu trop rudes pour une matinée. Néanmoins, il soutint encore un peu la tension ambiante, trop avide de connaître l’avis d’Erylis, même si son esprit manifestait l’envie de se libérer du poids de leurs mots, par un récital de poésie par exemple…


[Et voilà !!! na Moi, simple québécois, ai réussi à user d’expressions typiquement françaises et à les introduire avec une aisance près du naturel dans mon RP. niarkhéhé Comme ça tu ne peux te sentir dépaysée en me lisant Wink
J’aime bien, ça rajoute une touche d’exotisme à mon écriture Razz ]
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyJeu 3 Jan - 15:27:14

Après tant de tension, d’aveux et de nouvelles, Erylis se calmait enfin, doucement. Elle venait de débiter un peu de son histoire, une partie de son enfance, et se remémorait avec une certaine distance les évènements qui avaient pu marquer sa vie. Ses pensées la conduisirent tout naturellement à cette nuit où s’était implantée cette malédiction des nuits claires, et la pensée terrifiante de Greyback lui revenait sans cesse alors en mémoire. Oh, elle ne l’avait vu qu’une seule fois, une petite seconde imperceptible où son regard avait croisé le visage de l’homme qui venait chercher son père pour une de ces réunions dont elle ignorait tout. Son visage inhumain et cruel l’avait fait frissonner, un bref instant, alors que l’obscurité de la nuit tombante lui dérobait une vision plus nette. Elle ne savait qui il était, à ce moment, et savait que poser la moindre question à ses parents à ce sujet aurait déclenché toute une polémique et elle se serait bien vite retrouvée au sein d’une mer de reproches et d’injonctions. Elle s’était tue alors, tout simplement, se cachant consciemment du secret de ses parents, se protégeant sans doute sans le savoir. En peu de temps, elle l’oublia.

Elle avait néanmoins réentendu parlé de ce sinistre personnage alors que, à peine quelques heures après cette morsure qui devait la marquer à vie d’une cicatrice tout autre que celle qui striait son épaule, ses parents s’admonestaient violement sur l’identité de son agresseur. Sa mère affirmait que seul Greyback pouvait être l’auteur de sa malédiction, elle n’admettait pas qu’un loup-garou inconnu en pleine liberté puisse se promener si près de sa progéniture, tandis que son père essayait calmement de lui faire comprendre que si celui-ci avait bel et bien été la créature qui l’avait mordue, il manquerait à Erylis bien plus qu’un lambeau de chair sur l’épaule. Cet argument, bien plus que l’étreinte réconfortante de son mari, parut calmer Madame Sayan, et ce fut cela qui, plus encore que l’annonce de sa malédiction qu’Erylis ne pouvait admettre, choqua la jeune fille. Comment, au nom de quoi, sa mère, tendre et douce mère qui la rassurait sans cesse, acceptait avec cette sérénité presque malsaine qu’un individu tel que le décrivait son père puisse exister ? Quelle importance que ce soit Lui ou un autre qui lui avait transmis un peu de son anathème, puisque le résultat restait le même. Que devait-elle conclure des relations de ses parents avec des individus tels que ce monstre ?

Erylis n’apprit ensuite que peu de temps après qu’elle avait rencontré ce terrifiant personnage, et que son visage, malgré ce qu’elle pensait, ne lui était pas inconnu. Il n’était pas celui qu’elle avait pu imaginer avant de s’endormir, et n’avait pas ce visage lointainement étranger, ce rassurant mystère. Non, elle le connaissait, et c’était trop près de chez elle qu’Erylis l’avait rencontré. Trop près de ses parents, de son univers rassurant qui prenait soudainement une position branlante, bancale. A partir de ce moment là, la demoiselle prit conscience que les diner amicaux de ses parents cachaient bien autre chose que de simple soupé agréable, sans savoir encore pourtant la vérité. Erylis n’avait apprit celle-ci que bien plus tard, bien trop tôt, alors que leur secret se dissipait en même temps que la vie de ses parents. La jeune émergea doucement de ses pensées, comme on sort du sommeil, alors qu’il lui restait un gout d’amertume sur la langue.

En face d’elle, le Blond semblait tout aussi pensif, et la demoiselle se demanda ce qu’il avait bien put vivre, ce que ses parents cautionnaient, envers quel parti ils s’étaient engagés. Le choc de la révélation qu’elle avait pu lire sur le visage du jeune homme était-il dû à un dégout imprononçable ou au simple étonnement de ce qu’il n’avait pas envisagé ? La jeune fille ne pouvait encore se résoudre à lui poser ces questions. Pourtant… Pourtant, il ne s’agissait plus seulement d’une curiosité naïve, de ce besoin distrayant de se vouloir au courant mais bien de connaitre un avis qui lui importait plus qu’elle ne voudrait l’avouer. Parce qu’il venait de Drago, et concernait sa famille, Erylis ne pouvait s’en passer, et pourtant n’osait le presser.

Il y eut tout d’abord un long moment de silence, salvateur après toutes ces révélations. Puis ce fut Drago qui reprit la parole, soulevant une question sur laquelle la Verte et Argent n’était pas sure de vouloir réfléchir. Les aurait-elle aimés plus dans un cas que dans l’autre ? Etait-ce un reproche dissimulé qu’il lui adressait ? La jeune fille plongea un instant son regard sombre dans celui argenté du garçon, avec presque défi, cherchant un hypothétique blâme. Un silence discret ne pourrait certainement pas convenir au jeune homme, elle le devinait à son air déterminé, et Drago accentua sa demande en la précisant ensuite.

Erylis ne savait si ses parents avaient continué par fidélité pour un maitre qu’ils pensaient morts, ou par simple habitude, par simple jeu. Et en vérité, elle ne voulait pas le savoir. Est-ce que cela changerait quelque chose ? Evidemment, oui. Qu’ils continuent par fierté, parce qu’ils croyaient en ce qu’ils faisaient, c’était quelque chose qu’elle pouvait concevoir. Mais si tout cela n’avait été qu’une simple et vaste distraction d’orgueilleux, comment pourrait-elle l’accepter ? Mais ces questions agaçantes, elle les connaissait déjà pour se les être posées de nombreuses fois, parce qu’elles avaient hantées ses nuits trop longtemps. Il y avait cependant quelque chose qui, dans ces questions, lui échappait. En quoi cela pouvait être intéressant pour le jeune Malefoy ? Quelle place jouait le Mage Noir dans son passé, son présent et peut-être son futur ? Ou bien peut-être n’était-ce que par indignation, et pour mieux savoir où elle se situait dans ce qu’il devait considérer comme la plus pure des abominations…

Déstabilisée, elle se tut d’abord, comme si elle prenait le temps de réfléchir à ses questions, alors qu’en vérité, elle cherchait simplement le moyen de dévier le sujet afin de comprendre ce que recherchait le Vert et Argent. Car sans cela, Erylis ne savait si devait être franche ou non. C’était un sujet devenu trop dangereux et trop présent dans l’esprit de tous, élèves et professeurs, pour qu’elle se permette de répondre, sinon sincèrement, sans y réfléchir et sans connaitre les intentions du garçon.


« Je connais ces raisons et ces questions depuis longtemps, et l’image de mes parents s’en est accommodée. J’ignore pour pourtant si ce fut fidélité ou divertissement qui les poussa à continuer. »

Erylis n’insista pas sur le fait qu’elle avait toujours préféré ne pas réfléchir à ces questions, qu’elle ne savait pas comment elle réagirait si elle venait à apprendre que ce n’avait été qu’un jeu. La Verte et Argent avait bien conscience qu'elle n'avait presque rien révélé dans sa réponse, et doutait cruellement que Drago s'en satisfasse. Elle devait savoir avant les idées de Drago, se refusant de dévoiler immédiatement ses pensées.

« Mais toi, tu ne me dis rien à propos de ce sujet… Qu’est-il pour toi, ce Sorcier ? Un Seigneur des Ténèbres ou une Abomination ? »

Question subtilité, on avait sans doute vu mieux. L’avantage était qu’il était plus difficile de changer discrètement de sujet. Elle n’avait cependant pas osé lui demander s’il comptait s’allier aux mangemorts jusqu’à en devenir un aussi, pour la simple et bonne raison qu’elle ne souhaitait pas qu’il lui retourne la question. Elle aurait été en effet bien incapable de répondre… Ses parents l’avaient été, son frère l’était. Mais elle ? Elle avait eut une conversation édifiante avec une mangemorte, dans un bar, qui lui avait dit connaitre son frère, sans vouloir lui en révéler plus… Après cet entretient, la jeune fille, qui n’avait jusque là qu’à peine envisagé cela, s’était interrogée sur sa future condition et son prochain rôle, sans savoir aujourd’hui si elle se contenterait d’être passive à cette guerre qui ne manquerait pas de recommencer ouvertement.

La jeune fille releva les yeux, cherchant celui de son interlocuteur, comme pour le défier de lui mentir ou simplement trouver un appui. C’était dans un sujet houleux qu’ils s’étaient embarqués, elle en prenait véritablement conscience, et pensa avec une certaine ironie qu’enfin de compte la matinée n’avait été qu’une suite de sujets difficiles…
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MessageSujet: Re: Le niveau supérieur   Le niveau supérieur EmptyLun 14 Jan - 0:14:20

La belle Erylis étudiait son visage avec une certaine insistance qui, bien que discrète, le laissait inconfortable. Elle cherchait assurément à dépister dans ses traits quelques traces révélatrices de ses intentions, mais Drago parvenait plus ou moins à n’en rien laisser paraître. Sa réaction première avait trahi explicitement son étonnement, mais il avait su cacher ses intérêts. À présent, elle devait se questionner à savoir ce qu’il pensait de ces aveux... Et, bien qu’il eut été tout à fait approprié de partager ses réflexions, il ne pouvait s’y soumettre. Il ne pouvait laisser connaître les penchants douteux de sa familles ; ce que des questions trop ésotériques révéleraient à coup sûr. Le prépondérant serpentard espérait qu’elle s’abandonne à lui, qu’elle lui dévoile l’orientation de ses propres obédiences, sans que lui-même soit contraint à effectuer le sacrifice. Espoir vain, supputant les deux orgueils des deux adolescents. Ni l’un ni l’autre ne semblait prêt à flancher et la conversation ne pourrait que tourner en rond sans cesse.

Malencontreusement, cette fatalité n’était pas parvenue à s’établir comme éventualité dans l’esprit effervescent du jeune homme, ni donc, à endiguer ses investigations. Drago s’accrochait à cette interrogation qu’avait soulevé la révélation de la jeune fille ; il revendiquait une réponse. Par contre, le problème restait : comment lui soutirer cette information sans devoir lui-même mettre cartes sur table ? « Dis Ery’, qu’est-ce que tu penses franchement du Seigneur des Ténèbres et de ses partisans ? Tu serais partante pour sortir avec l’un d’entre eux ? Hypothétiquement bien sûr… » Neutral Très peu convaincu, Drago hocha la tête et prit une grande inspiration, comme s’il cherchait à y puiser des mots, du courage, ou une quelconque inspiration ( na Dans ce contexte, les deux homophones « inspiration » utilisés dans cette phrase ont une signification absolument divergente, il va de soit !) Lorsqu’il parla, il opta pour une percée plus subtile dans les intentions de la jeune fille. Il voulait connaître sa position, sa potentielle capacité à accepter qu’un de ses proches ait pu ou puisse prévoir apporter son soutien au plus grand Mage Noir de tous les temps.

Il souleva donc une question, à savoir l’influence que prodiguait les actions passées des parents Sayan sur l’image qu’elle conservait d’eux. Erylis… ne comprenait pas. Enfin, si, elle comprenait la question, mais pas les intentions qu’il dissimulait. Il le devina au regard suspicieux qu’elle lui jeta et en fut légèrement déstabilisé. Le serpentard renchérit, décidé à obtenir une réponse, mais négligeait un détail : si elle ne comprenait effectivement pas où il voulait en venir, elle chercherait à le découvrir. Durant le court silence qui suivit, Drago crut qu’elle tentait de dénicher les termes adéquats pour exposer ses sentiments et s’abstint de le briser. Il se contenta de la dévisager, tentative maladroite pour essayer de pénétrer ses pensées. La dureté impénétrable de son visage était-elle due à l’hardiesse de la réflexion ou à l’antipathie qu’inspirait probablement l’allégeance litigieuse de sa famille ? Cette deuxième hypothèse s’imposait malgré lui à son esprit et l’impatientait à l’égard du silence qu’Erylis alimentait.

Toutefois, lorsque la louve répondit à la question, il lui apparut qu’elle avait seulement cherché à détourner la conversation. La tournure à laquelle elle avait adapté à sa phrase rendait impossible l’interprétation de la réponse qu’il s’était attendue à percevoir, dissimulée sous les mots. Sous ses mots, il n‘y avait rien, ou juste assez pour le faire se questionner davantage. L’image de mes parents s’en est accommodée… !? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Est-ce qu’elle l’acceptait ou non !? Drago ouvrit la bouche, comme s’il allait réellement lui lancer ces questions, mais sur contenir ses impulsions. Restait que sa réponse l’exaspérait et qu’il ne se gênait pas pour l’afficher ouvertement. Alors que son esprit diligent s’évertuait à concevoir un autre moyen de soutirer des confessions, le jeune homme fut pris de court par la vitesse à laquelle Erylis inversait les rôles, le propulsant lui sous les projecteurs de l’investigation.


« Mais toi, tu ne me dis rien à propos de ce sujet… Qu’est-il pour toi, ce Sorcier ? Un Seigneur des Ténèbres ou une Abomination ?

- Moi !? Qu’est-ce que… tu… ? Pourquoi tu… !? Je…, bredouilla-t-il intelligemment. Hé ! Calme-toi Erylis ! De quoi tu m’accuses exactement !? C’est de Toi qu’on parle ! »

Question subtilité, on avait sans doute vu mieux [ Comme tu l’as si bien dit Razz ]. Pour la question, tout comme pour la réaction qui avait suivit. Drago n’avait pas envisager ce revirement de situation et, de ce fait, n’avait pu préparer une défense. Sous le coup de la surprise, ces quelques balbutiements lui avaient échappés, dévoilant sans ambiguïté son embarras face à un sujet plus que douteux. De plus, la question était si directe qu’il voyait mal comment la tourner à son avantage. Pourquoi refusait-elle de s’ouvrir à lui ? Sûrement pour la même raison qui l’empêchait lui aussi de s’exposer à elle. Pour se protéger…

Prenant compte que sa réaction était plutôt déplacée, Drago ferma la bouche et ravala ses ardeurs. Il sentit le regard de l’adolescente chercher le sien et ne chercha pas à s’y dérober ; elle ne l’avait pas attaqué, bien que, dans son état d’alarme, il avait cru le contraire. C’était un de ces regards pénétrants qui le figeait sur place par sa simplicité et sa paradoxale immense valeur. Elle revendiquait simplement de la sincérité. Drago soutint donc son regard appuyé, d’abord d’un air obligé, puis, inexplicablement, avec une once de chagrin. Il pencha légèrement la tête sur le côté et un faible sourire, symétrique à son regard accablé, se dessina tristement sur ses lèvres. Il ne voulait pas lui mentir et, d’ailleurs, ne l’aurait pu sous le joug de ces yeux perçants. S’il affichait maintenant cet air mélancolique, c’était en raison de l’influence certaine qu’elle avait sur lui, et qu’il ne pouvait plus nier, et qui l’astreignait, et, surtout, à cause de cette impuissance qu’il avait à lui donner ce qu’elle attendait de lui.


« Le Seigneur des Ténèbres est… n’est pas un sujet dont on doit parler. »

En prononçant ces mots, il ne l’avait pas quitté des yeux et avait dans le regard, malgré son ton impératif, cette étrange supplication, mêlée d’injonction ou d’avertissement. Un peu comme s’il lui signifiait : « Je suis sérieux, n’insiste pas », mais concluant sa sommation d’un chétif « s’il te plaît. » D’abord une surprise et une anxiété mal contenue, puis ce sérieux troublant et impénétrable… Drago était peut-être difficile à suivre, mais lui-même ne savait pas comment il se devait d’agir. Mais pourquoi diable se bornait-elle à ne rien lui dévoiler ? Et pourquoi voulait-elle connaître ses croyances à lui ? Se doutait-elle de quelque chose ? Le fait la dérangerait-il ? Qu’il soutienne le sorcier le plus craint de la communauté des sorciers la dérangerait-il ? Sans aucun doute… Il n’y avait qu’à voir le regard qu’elle lui avait jeté lorsqu’il avait mentionné Greyback plus tôt. Greyback, c’était une peluche inoffensive à côté de Lord Voldemort. N’empêche que…

« N’empêche, je me demande comment tu as pu vivre toutes ces années en sachant cela… Beaucoup n’auraient pas supporté que leurs proches soient affiliés au plus grand mage noir de tous les temps… »

Il s’agissait d’une simple remarque. Une dernière tentative pour essayer d’entrevoir son ouverture d’esprit sur le sujet. Un jour prochain, si tout continuait à bien aller entre eux, s’il elle arrêtait enfin avec ses insinuations sur Potter, Drago en viendrait inéluctablement à lui en parler. De ses parents, du rôle que jouait le Mage Noir dans leurs vies, de ses propres aspirations,… Ces révélations ne constituaient pas quelques conversations légères et frivoles que partageaient habituellement les adolescents de Poudlard entre deux rigolades, elles étaient taboues et lourdes à porter. Crabbe, Goyle, Pansy… Trois c’était déjà bien suffisant pour l’instant. Les seules autres personnes de l’école à connaître le secret de la famille Malefoy. Drago leur en avait un jour fait part avec fierté, dans leurs premières années à Poudlard, et jamais aucun d’entre eux n’avait trahi la confidentialité de l’information. Enfin pas à sa connaissance…

Si Drago hésitait à ajouter Erylis à l’arcane, ce n’était pas par peur qu’elle ne tienne pas sa langue. En lui révélant ses projets, il craignait de voir changer son regard. Il craignait qu’en apprenant ce qu’il était, ce qu’il cachait, qu’elle le rejète, qu’elle le dédaigne ou qu’elle prenne peur. En fait, Drago redoutait que ses aveux engendrent la fin de leur relation, pour une raison ou pour une autre. À l’époque, il n’avait pas réfléchi plus qu’il le fallait avant de se dévoiler à ses amis. À l’époque, il savait qu’ils partageaient tous les mêmes idéaux, qu’ils voulaient tous suivre la même voie et que les autres seraient impressionnés d’apprendre la véritable allégeance de monsieur et madame Malefoy. À l’époque, il avait recherché connivence, prestige, il avait provoquer une forte réaction et en avait été plus que satisfait. Aujourd’hui, il voulait tout sauf provoquer une trop forte réaction et, pour l’éviter, il devait d’abord connaître la position d’Erylis sur le sujet.

Suite à sa remarque qu’il avait prononcé avec une nonchalance étudiée, Drago se racla la gorge et détourna la tête, pour soi-disant contempler un pan de mur pas plus intéressant que les autres. Toutefois, après un court instant, il se rendit compte qu’il était lassé de cette conversation qui ne menait apparemment à rien. Il se retourna vers Erylis et l’observa. Le jeune homme cherchait le meilleur moyen de détourner la conversation et il parla de la première chose qui lui vint en tête en la voyant.


« Il me semble que… je n'ai pas de compte à te rendre. Mais si tu te sens vraiment concerné par mes actes, saches que je passais, tout simplement, dit-il. Et tu m’as demandé qui j’étais. C’est ce que tu m’as dit. La première fois qu’on s’est rencontré. Tu n’avais pas été très chaleureuse... »

Ils reprendraient cette conversation, pour sûr, mais plus tard…


[ Alors voilà, j’ai relié notre conversation à l’autre bout où c’était sensé finir, je crois… Rolling Eyes Si ça ne te convient pas, j’éditerai. Wink ]
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