Un Blork !!!

Sautillant gaiement, Eliott ne savait cependant pas quoi faire. Elle n'avait pas cours et ne parvenait pas à trouver ses camarades de chambre, ni les "grands" qu'elle avait rencontré dans le train. Alors elle avait décidé de se balader dans le parc qu'elle n'avait pas encore visité. Il était magnifique, aucun doute là-dessus, d'adorables buissons verts, une herbe fraîche et si bien colorée qu'on la croierait importée d'Irlande, il ne manquait que les papillons dorés.

Quoique ? Eliott cessa de marcher car à ses pieds brillait quelque chose. Un collier, pendu à une chaîne. Aucun doute, elle venait de trouver un trésor !

"C'est certainement de l'or." dit-elle d'un ton de connaisseur.

Scrutant autour d'elle, elle ne vit aucun élève sur le sol en train de chercher le bijou. Souatte. Elle l'apporterait aux objets trouvés si cela existait ici. Glissant le fin collier dans sa poche, elle allait reprendre sa marche quand le buisson sur sa gauche frémit. La crevette se tourna vivement et fixa d'un regard inquiet le buisson. Avait-elle rêvé ? Non. Il reccomença. On aurait d'ailleurs dit qu'il dansait en se moquant d'elle.

Avec un regard effrayé, Eliott recula de quelques pas. Certainement une souris, hein ? Du moins l'éspérait-elle jusqu'à ce qu'elle entende ce bruit. Un grognement ! Comme un gargouillement !

"Un Blork !" murmura t-elle les yeux grand ouverts.

Elle allait mourir. Cette créature allait la dévorer. A moins qu'elle ne se mette à courir. Oui, bonne initiative, sauf que ses jambes étaient collées au sol. Alors le Blork l'attaqua. Eliott poussa un cri strident et plaqua ses mains sur son visage pour ne pas le voir, comme si ce simple geste aurait pû le chasser. Mais au lieu de se faire manger comme prévu, elle entendit parler. Depuis quand les Blork parlaient ? Elle ouvrit deux doigts pour laisser apparaître son oeil... un élève.

- Non…. Oh noooooon, pitié, pas ça….Maman sera tellement fâchée si je ne le retrouve pas…

Une paire de fesses.

Oui, c’était ce que l’on pouvait apercevoir au premier coup d’œil pour qui passait par là. Une jolie paire de fesses toutes rondes, on ne peut plus féminines, certains garçons passant par là avaient même sifflé devant cet aperçu du Paradis. Ce à quoi Gladys avait répondu par un petit gloussement gêné. Son popotin relevé, le visage enfouis dans l’herbe, le fessier tant apprécié par la gente masculine semblait danser de gauche à droite, et parfois même de droite à gauche, se décalant petit à petit. Gladys, à quatre pattes par terre, cherchait quelque chose.
Il –bah oui, il ! Diantre, pensiez-vous donc que Gladys était une fille ?!- l’avait emprunté à sa moumoune adorée juste avant que son papounet ne l’attrape, comme l’année précédente, par les chevilles, contraignant le garçon à lâcher les pieds de son lit et l’obligeant ainsi à le balancer dans le bus qui le conduirait jusqu’au Poudlard Express. Il s’était dit qu’avec ça sur lui, ça serait comme s’il n’avait jamais été séparé d’eux. Ils lui manquaient tant ! Gladys pleurait souvent dans son lit, ou bien même à table lorsqu’un plat ressemblait à l’un de sa mère. Leur séparation était très difficile à vivre pour Gladys qui, à chaque retour de vacances, déprimait tout seul dans son coin, mêlant crise de larmes à tentatives de suicides diverses –se noyer dans la cuvette des toilettes, s’étouffer avec de la purée, aller manger à la table des Serpentard ou bien même récemment se jeter du haut du baldaquin du lit de son voisin. Mais sans résultat. Ah si, un bleu. Au genou droit. Même que Gladys jura de ne plus jamais recommencer… bah non, si se suicider faisait mal, il ne devait surtout plus le refaire ! Imaginez que la prochaine fois il se tue ? Ce serait horrible.

Mais il y avait plus horrible encore. Oh que oui, car alors que le garçon dépressif cherchait toujours son préééccccieux, une vision d’horreur vint le tirer de ses minutieuses fouille du gazon Poudlardien. Gladys courait un grand danger… une chose affreuse approchait de lui, sans doute pour le manger ! C’est si sournois… Gladys n’aimait pas du tout ça. Et mieux valait battre en retraite. Une fille, seule en plus, c’est trop pour lui. Et en plus, elle avait les cheveux roses la vicieuse ! Il ne la sentait pas du tout –même s’il humait l’air- il fallait reculer très vite doucement !

* Courage ! Fuyons !*

Et il ne se fit pas prier pour attendre! A plat ventre, il rampa le plus vite possible vers le premier abris de secours qui s’offrait à lui : un adorable petit buisson tout vert . Sur sa route, il aperçu quelque chose de brillant sur le sol, et s’immobilisa. Non. Ca ne pouvait pas être…et si. Il était là. A quelques mètres seulement du monstre qui poursuivait sa route vers sa future proie. Un véritable duel intérieur explosa dans la boite crânienne, préalablement vidée, de Gladys. Le récupérer ? Ou ne pas le récupérer ? Y aller et ainsi risquer la mort tout de suite ? Ou bien ne pas y aller et risquer la mort plus tard ? Un petit regard vers la fille… elle avait un blason bleu, donc une Serredecorbeau ou becd’aigle, il ne savait plus très bien. Bref, elle avait un oiseau sur sa robe et il faisait peur. Gladys opta pour la seconde possibilité : il préférait la mort plus tard.

A présent caché derrière son buisson, il se pinça le nez afin d’éviter tout bruit de respiration susceptible d’attirer la bête. AH ! Grand Dieu, elle avait regardé en sa direction, la gueuse ! Sans aucun doute, il serait bientôt démasqué… Gladys fit le signe de croix, sa mort approchait à grand pas. Finalement, elle serait plus proche qu’il ne l’avait espéré. Snif.

*Môman… Si jamais un jour on trouve la boite noire de mon cerveau, peut-être que tu entendras mes dernières paroles… saches que je t’aime et que tes gaufres au sucre me manquent ! Saches aussi que je ne t’en veux absolument pas, même si c’est de ta faute si je meurs maintenant car c’est toi qui a voulu m’emmener dans cette école de cirque dont le directeur n’est autre que Steven Spielberg caché sous une barbe… Et puis si tu cherches ton collier bah je te l’avoue… c’est moi qui l’ait volé… mais hélas je ne pourrais pas te le rendre car la fille qui m’a mangé l’a pris et l’a mis dans sa poche…hein ? QUEWA ???*

Soudain tiré de sa méditation, la réalité éclata aux yeux de Gladys comme un pétard de Noël. La fille venait de se baisser, saisissant le collier qu’elle observait d’un air gourmand. Ouh la petite gourgandine ! Mais ! Veut-elle lâcher ça tout de suite ? Il n’est pas à elle !

* Lâche-le ! Lâche, lâcheuh !! Non… Non ne le met pas dans ta pooooche sinon je vais être obligé de… V_V elle l’a mis dans sa poche ! Qu’est-ce que j’vais faire qu’est ce que j’vais faire qu’est ce que j’vais faire ??*

Il entreprit de s’endormir. Ainsi il oublierait ce qui est en train de se produire, et lorsqu’il se réveillerait –si la fille ne l’a pas avalé d’ici là- il aurait le sourire aux lèvres et tout ceci ne serait qu’un vieux souvenir. Cependant, la vision du regard noir de sa mère brandissant une main plus grosse que les deux fesses de Gladys réunies le fit changer d’avis. Il sentit ses entrailles l’abandonner, et il était prêt à parier sa colelction de play-mobiles qu’il avait le teint verdâtre. Il n’avait plus le choix. Il devait récupérer le collier et ce, à tout prix.
Et puis, c’était le collier de sa maman, sa maman à lui. Attendez ?! Si elle volait ce collier, cela voudrait-il dire qu’il serait obligé de partager sa maman avec une fille ? OH ! AH ! UH ! EH ! IH ! YH ! –oui car faut pas l’oublier celle là non plus. Se sentant gagner par une nouvelle force, Gladys se leva lentement, gagné d’une pulsion meurtrière ravageuse. Même qu’il grogna.

Et ça fit effet car la fille recula d’un pas. Mais elle ne lâcha pas le collier, la bougresse ! Toutefois, Gladys venait d’entrer en mode berserk. Appelez-le Hulk. Il était même aussi vert que lui ! Sauf que c’était juste parce qu’il était nauséeux. Il grogna une dernière fois, afin de faire valoir sa virilité grandissante (il avait découvert son tout premier poil sur son mollet gauche avant-hier soir) avant de se ruer vers la fille en hurlant d’une voix qui se voulait impressionnante :

– LACHE CAAAAAAAAA ! C’EST A MOUAH!! C’EST LE COLLIER DE MA MAMAN ET SI TU NE ME LE REND PAS JE…JE… JE VAIS ME FAIRE PUNIRE! ELLE VA ME BOTTER LES FESSES OU PIRE ENCORE…ME FAIRE MANGER DES ARTICHAUTS !! ET JE DETESTE LES ARTICHAUTS !!! ALORS RENDS LE !! s’il te plait…

Mais était-ce vraiment un élève ? Les Blork très évolués pouvaient peut-être prendre une forme humanoide ? Surtout qu'il semblait voler à la vitesse d'un attrapeur. Damned ! Il allait vraiment la bouffer !

Les hurlements du garçon eurent du mal à remonter jusqu'à son cerveau, tout simplement pour une raison toute simple. Aussi blanche que Gladys était vert, elle se mit à hurler de terreur. Quelque chose comme :

"HYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH"

Puis, en tentant de reculer son talon buta contre un caillou de taille ridicule, mais Miss La Poisse avait la poisse, comme on dit chez nous. Le popotin dans l'herbe, elle le regardait les yeux ronds et la bouche grande ouverte ( ) hein ? quoi ? hein ? une maman qui bottait les fesses des artichauts ? Non, loin de là. Botter ses fesses à lui, l'énergumène qui avait manqué de l'assassiner. Tout son corps tremblait sous le choc et sa respiration saccadée témoignait de sa frayeur : une école de fous ! Elle n'avait encore jamais eu peur comme ça de toute sa vie !

"Le quoi ? Euh... collier ? A toi ? Ow. I-il est très joli !" bafouilla t-elle.

Elle se releva sans le quitter du regard. Un fou. Mais bon, rendons à César ce qui est à César, ou un truc du genre, alors elle tira la chaînette de sa poche et le lui tendit à bout de bras - hors de question de l'approcher - avant de demander d'un ton méfiant :

"T'es pas un Blork, hein ?"

Mieux valait être prudente avant tout débordement de joie de vivre ou d'affection !

Tremblant de rage, le redoutable Gladys montra les crocs. Et il bava aussi mais ça, il ne souhaitait pas que je le précise… Il se redressa de toute sa hauteur et plissa ses grands yeux bleus pour renforcer l’aspect menaçant de son allure. Et tant dis qu’il achevait sa tirade destinée à traumatiser à vie l’agresseuse, il s’essuya la bouche, la respiration haletante, avant de faire silence.
Un long silence, lourd et pesant, pendant lequel il observa la fille. Petit à petit, ses yeux s’agrandirent de plus en plus et au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, ses épaules s’affaissaient, sa vague de courage l’abandonnant progressivement. Bientôt, il se rappela même l’avoir entendu hurler, et ce souvenir lui fit se redresser, tout raide, le visage crispé. Elle avait hurlé… juste devant lui. Prit d’une peur panique, il aspira une grande bouffée d’air avant de laisser échapper sa réaction avec, ceci dit, quelques minutes de retard :

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!

Après quoi il tomba à genoux et se protégea la tête avec les mains. C’était une mauvaise idée…une très mauvaise idée !! Avoir été aussi brutal avec elle, lui crier dessus et l’éclabousser de postillon-surtout qu’il ne s’était pas lavé les dents ce matin- ça l’avait sans doute mise très très en colère…et elle n’allait certainement pas tarder à se venger. Une goutte de sueur perla sur le bout du nez du jeune garçon qui restait agenouillé sur le sol, traquant les moindres faits et gestes de la créature à jupette. Celle-ci plongea la main dans sa poche. Gladys se protégea le visage des bras, ferma les yeux et serra les fesses, sentant l’attaque arriver. Gardant un œil entre-ouvert afin de pouvoir la supplier du regard, juste au cas où, il la vit sortir…le collier !

HAAAN ! C’était pire que tout ! Ouh la sournoise ! Voilà que sa perfidie la poussait à prendre en otage le malheureux bijou. La bouche de Gladys s’ouvrit, puis se referma sans bruit. Puis il l’ouvrit à nouveau.

- AGROUUU!! C’EST LE MIEN!! Et je sais qu’il est beau sinon il serait pas à MA maman !

Il s’apprêta à se jeter sur la vilaine mais fut prit d’un sursaut impressionnant, poussant un faible cris ressemblant à un « gruiiiiiiiik ! », un peu comme les jappements d’un chien apeuré. Le dos vouté, il se ratatina sur place. La jeune fille venait de placarder sa main juste sous le nez de Gladys.

- AAH !!!

Encore un peu, et il se faisait pipi dessus! En mode vibreur, le garçon détailla l’arme abominable qui le menaçait à quelques centimètres de son visage. La main était petite, la peau rosée…des petits ongles mignons tout plein, Gladys ne poursuivit pas pour voir s’ils étaient vernis ou non… la vision était insoutenable. Un frisson lui parcouru l’échine et il émit un nouveau bruit suspect avant de s’approcher avec hésitation, un peu comme un animal sauvage qui vient prendre le bout de viande que lui tend l’homme qui tente à l’apprivoiser. PAN ! D’un geste vif, il arracha le collier de la main griffue du monstre avant de se jeter en arrière en hurlant et en pleurnichant.

- AH tu fais moins ta maligne hein maintenant que t’as plus d’otage ! S’pèce de voleuse va !

Il cajola le bijou, le protégeant de son corps et fusillant la fillette comme pour la défier d’approcher. Et avec ça, il lui tira la langue ! Et toc, dans les dents ! Ca lui apprendra à provoquer Gladys Backerson ! Ce dernier ne quittait pas la fille des yeux et ce, plusieurs minutes durant, laissant un silence de mort s’installer à la suite de la question de la demoiselle. Question qui inquiéta grandement Gladys qui n’avait pas la moindre idée de ce qu’était un « blork » Oo.

* C’est pire que c’que j’imaginais… Elle se met à dire des mots bizarres… Un peut comme la plupart des gens de cette école de fous ! Pas d’erreur possible… elle a du être contaminée ! AH ! Elle est donc contagieuse ! AH ! Elle a contaminé le collier j’suis sur !!!

Prit de panique, il balança le collier à terre et sauta dessus à pieds joints, une seule idée en tête : le détruire ! Il le ramassa ensuite, tirant de toutes ses forces sur la chaine, l’arrachant en plusieurs morceaux avant de s’apercevoir qu’il l’avait touché et qu’il avait donc des risques de contamination ! Après quoi il poussa un hurlement avant de jeter le reste du bijou le plus loin possible tout en s’essuyant frénétiquement les mains sur son jean.

* Viiiiite, faut écraser les microoooobes!!

- VICIEUSE! Tu savais que tu étais contagieuse, c’est pour ça que tu m’as donné le collier, pour me contaminer hein?? Avoue !!

Eliott ne savait plus comment réagir. Elle était à la fois intriguée et effrayée par le comportement de Gladys. Faisait-elle si peur pour qu'il se soit affalé par terre en poussant d'étranges gémissements ? Et puis son hurlement était totalement déplaçé. Voui. La fillette fit une moue perplexe. Un grognement digne des spartiates préçéda le saut de cabri du garçon qui lui arracha le collier de la main.

"Ayeuh ><" gémit-elle en ramenant sa mimine vers son coeur.

Brute. Arracher si vite quelque chose qui brulait la peau quand... quand on l'arrachait vite ! Aucun tact, hein, jvous jure ! S'en préoccupait-il ? Que nenni, il l'accusait à tort d'avoir pris son collier en otage en chouinant. Gné ? Prendre un collier en otage ? Elle, une voleuse ?

"Haan, chuis pas une voleuse !" brailla t-elle en guise de défense. "D'abord il était par terre, t'avais qu'à pas le perdre, et en plus je voulais le ramener aux objets trouvés !"

Non mais je rêve, il continuait de l'ignorer, trop subjugué par son bijou ! Lorsqu'il lui tira la langue, elle croisa les bras avec un regard colérique. Dommage qu'elle soit pas méchante, elle lui aurait botté les fesses. En fait, elle avait la trouille. Lui aussi la fixait d'un regard étrange, après qu'elle ait posé sa question. D'ailleurs il n'y répondait pas. Peut-être qu'il se sentait démasqué ? Ou alors il ignorait ce que c'était.

Chose étrange, la réaction qu'il eut ne répondit ni à l'une, ni à l'autre question. Dans un sursaut impressionnant, La Crevette de nouveau en mode poisson hors de l'eau le regarda jeter son collier avant de sauter dessus à pieds joints. Nom d'un chaudron, que faisait-il ? Elle se mordit les doigts, comme face à une scène de film d'horreur particulièrement effrayante. Gladys venait de se jeter sur l'objet et le tirait de toutes ses forces. La chaînette si raffinée et si jolie se brisa, et cela sembla réveiller Eliott, car un cri - qu'elle identifia quelques secondes plus tard comme le sien - se joignit à celui que poussa le garçon. Lui, s'essuyait les mains sur son jean comme pour chasser une contamination, elle, avait avançé la main comme si elle pouvait figer le temps. Mais non. Dans une tentative de sauvetage, elle fit un pas vers lui pour l'empêcher de massacrer davantage le collier mais il l'avait déjà balançé.

Eliott était sincèrement dégoûtée. Si c'était pour faire ça, il aurait pu le lui laisser ce beau collier ! Et puis sa maman, n'allait-elle pas le disputer en voyant une telle merveille en morceau ? Quoiqu'en fait, elle ne risquerait plus de la revoir. Son visage prit une moue triste alors qu'elle cherchait du regard une brillance justifiant la présence d'un morceau de la chaîne quand de nouveau un hurlement lui retentit dessus. Alors là, ça allait chier des bulles. Voilà qu'il se mettait aux insultes.

"Vicieuse ?! Non mais tu te prends pour qui espèce de nabot galactique ? Pourquoi t'as cassé le collier, je croyais qu'il était à ta maman ! Si t'en voulais plus t'aurais pû me le laisser, moi je le trouvais joli ! 'Spèce de brute ! Eeeet puis d'abord j'ai pas de microbes je me lave tous les jours et je suis même pas enrhumée aloreuh hein ! Toi par contre tu m'as l'air sérieusement venté du cerveau ! Tu veux que je te dises ? T'es bidon !! La seule contagion que je risquerait de te passer c'est de l'intelligence, c'est ma maman qui l'a dit ! Alors quand on sait pas, pouêt-pouêt !"

Sur ce, les sourcils fronçés, Eliott s'avança droit sur lui. Mouahaha, tremblez misérables schtroumpfs. Elle tira vivement sa baguette de sa poche, marcha encore de son pas rapide ne prêtant pas attention à la réaction de Docteur Maboul, et... se laissa tomber à quattres pattes dans l'herbe. Il allait voir si il allait briser un beau collier si facilement ! Là ! le bijou qui pendait à la chaîne ! Une magnifique pierre de lune nichée entre deux feuilles elles-même ornées de minuscules pierres précieuses couleur améthyste. Bon, ok, ça rendrait mieux sur une chaine en argent mais ça s'accordait avec sa couleur de cheveux ! Sa fine main se referma sur son précieux et elle marcha (toujours à quattre pattes) vers un éclat doré non loin de Gladys : un morceau de la chaîne. Cela ne l'intéressait plus cette couleur mais c'était juste histoire de lui montrer que na na na na nèèèreuuuh il était à elle maintenant.

S'asseyant sur ses talons, elle observa d'un oeil de connaisseuse le fil d'or et jugea qu'il s'agissait d'au moins la moitié de la chaîne. Sa tête pivota sur la gauche, vers un autre éclat... hum... allez, un quart/un tiers. Il manquait donc un morceau. Où se trouvait-il ?

Croyez-le ou non, lorsqu'elle releva les yeux vers Gladys, le soleil vint caresser le visage d'Eliott. Il se dressait au dessus d'un arbre qui se situait derrière Gladys. Les rayons jouaient parmis les feuilles et venaient s'échouer sur l'herbe ou tout ce qu'ils atteignaient avant. Et en l'occurence, ils atteignaient aussi le jeune garçon. Ses cheveux, particulièrement. Savez-vous ce qu'il y avait sur ses cheveux ? Oui, le petit morceau qu'il lui manquait.

Diable. Elle se releva d'un bond et fronça le nez, en pleine concentration, tout en s'efforçant d'ignorer les réactions extravagantes qu'il pouvait avoir. Oui, elle ne voyait que la solution magique : si elle se jettait sur lui en bavant il allait mourir de peur, alors même si pour l'instant elle ne l'aimait pas à cause du sacrilège, quand même, elle voulait pas aller en prison.

Tranquillement, elle pointa sa baguette sur ses cheveux.... qui quittèrent son champ de vision. Voilà qu'il ne voulait pas tenir en place ! Ha ! Il le faisait exprès le bougre il ne voulait pas qu'elle répare le collier !

"REVIENS ICI !" s'exclama t-elle fortement contrariée.

[Désolée d'anticiper la réaction, j'en ai pas trop mit non plus comme ça tu fais ce que tu veux mais de toutes façons je pense qu'il serait pas resté immobile, si il était menaçé, si ? Sinon j'édite ^^]

Extermination !!!

C’était le juste ~~prix~~ mot. Et si Gladys avait été en possession d’un missile nucléaire alors il ne s’en serait pas privé. Grand nettoyage de printemps, hauts les cœurs ! Une razzia énorme et sans pitié pour le bien de l’humanité. Toutefois, Gladys n’avait ni bombe, ni même de briquet pour allumer la mèche, alors il changea bien vite d’idée. Et puis il ne faudrait pas blesser des gens non plus, c’était bien trop dangereux…
Il se cacha le visage de son écharpe, comme prisonnier d’un incendie aux fumées toxiques. Il fusilla la fillette du regard tant dit qu’elle tentait de se s’innocenter.

- Pas enrhumée ? Ouais bah encore heureux hein ! Parce que si en plus de dire des mots pas anglais j’ai le nez qui coule, j’viendrai éternuer au dessus de ton assiette à midi ! Et pi et pi et pi prout d’abord j’suis pas un bidon, c’est mon ossature, c’est parce que je suis grand ça me donne le dos voûté ! C’est le docteur qui l’a dit ! Et c’est pas bien de se moquer ! Et pi pouêt toi-même d’abord !

Il lui fit un affreux quolibet avant de croiser les bras, de lever le nez en l’air et de lui tourner le dos, boudeur. Ca lui apprendra à se moquer de lui, et à le contaminer ! En plus elle disait des gros mots, pouêt… si sa maman avait entendu ça ! Elle lui aurait sans doute tiré les oreilles ! Et ben vous savez quoi ? Et ben ça aurait été bien fait pour elle ! Même que Gladys aurait été content ! Han !

- Pas contagieuse, ouais, c’est ça ! C’est c’qu’on dit hein ! Tu penses qu’elle est pas contagieuse, tu lui fais confiance tu te soucies de rien, mais 1er jour exposition, 3ème jour infection, 8ème jour épidémie, 15ème jour évacuation, 20ème jour dévastation et puis 28 JOURS PLUS TARD, POPULATION ZERO TOUTE LA GRANDE BRETAGNE EST ENVAHIE PAR DES CONTAMINES !

Pff. Tapant nerveusement du pied sur la pelouse, Gladys avait peine à imaginer sa maman, coiffée d’une affreuse chevelure rose, venir le border le soir en disant « blork blork gryffondor ! » à la place de « bonne nuit mon chéri ». Le jeune garçon eut du mal à déglutir. Il se sentait de plus en plus mal, et il jurerait même qu’il avait de la fièvre ! Il lui fallait un anti-virus…le processus pourrait ainsi être inversé. Mais où le trouver ? Gladys réfléchit un instant, ne se souciant plus de ce que faisait la jeune fille derrière son dos. Cette fille contagieuse qui avait sur elle un aigle tout bleu. Tout bleu… mais…. Mais oui !!

- Le virus est bleu, l’anti-virus est vert ! C’est Alice qui disait ça, et grâce à elle, tout est clair ! J’dois donc aller trouver les Serpentard ! Ils auront sans doute l’anti-virus !

Aller trouver les Serpentard, oui, mais discrètement ! Il ne faudrait pas que le Virus en question remarque qu’il essaye de se sauver !
Gladys se retourna alors très lentement, se préparant psychologiquement à refaire face à la demoiselle. Toutefois, elle n’était plus là. Etrange. Etrange mais tant mieux ! C’était le moment ou jamais de s’enfuir avec bravoure ! Rassemblant ses dernières réserves de sang-froid, il prit ses jambes à son cou et couru le plus vite possible !

"REVIENS ICI !"

… le plus vite possible, certes, mais pas bien loin. Gladys s’immobilisa et, tout raide, se tourna vers son assaillante qui braquait sur lui un bâton de bois. Bâton que Gladys regarda, les yeux ronds, et pointa du doigt avant de demander d’une voix interdite :

- Boh hé… il est tout petit ton bâton, tu peux pas m’faire mal avec ça… et pi moi aussi j’ai un bâton hein d’abord !

A son tour, il sorti le sien, qu’il brandit comme une épée.

- Et puis tu fais pas l’poids, moi j’ai regardé tous les championnats d’escrime avec mon papa, et je connais par cœur Fanfan la Tulipe, han !

Ouais, bon, en attendant, il fallait faire vite pour trouver l’anti-virus, et l’idée des Serpentard était à présent à exclure. Ainsi menacé, il ne pourrait pas aller bien loin. C’est alors… c’est alors qu’une étincelle d’intelligence traversa son esprit. Enfin, tout est relatif.
Un vague souvenir lui revint en mémoire. Le souvenir d’une formule magique qui faisait apparaître un éclair vert éclatant ! Mais oui ! C’était ça qu’il lui fallait ! L’anti-virus est vert, véridique ! Et maintenant qu’il était contaminé, il pouvait sans doute faire apparaître des trucs lui aussi de son bout de bois, et ce même si aucun technicien n’était caché sous les tables pour faire les effets spéciaux !

– HAHA ! Et bah même si tu m’empêches d’aller voir les Serpentard pour que je puisse leur demander l’anti-virus, bah dis-toi que j’vais quand même l’avoir ! T’as perdu cocotte ! Parce que je me souviens très bien de la formule magique qu’il faut dire pour faire apparaître du vert ! Et toc !

Puis, sans plus attendre, il pointa sa baguette vers son nez et s’écria d’une voix forte :

- AVADA KEDAVRA !

Mais il fallait croire que le virus n’était pas encore assez propagé car aucun éclair ne sortit. Au lieu de ça, c’était une grosse bulle verdâtre, qui éclata au nez de Gladys qui ne tarda pas à tomber tout raide par terre, non pas mort mais sous le choc de l’odeur car la bulle sentait le yaourt pourrit…

Aha, il voulait s'enfuir le pendard ! Heureusement qu'elle était en dégainage de baguette ce qu'était Lucky Luke avec son dégainage de pistolet ! Hein ? Comment ça prétentieuse ? Mais non, cessez de dire n'importe quoi !

Toujours est-il que le possesseur de précieux avait cessé de fuir comme un lapin et lui faisait face. Il semblait même enfin démontrer son appartenance à sa maison en lui tenant tête ! Eliott fronça les sourcils. Escrime ? Quoi qu'est-ce que ça encore ? Elle envisagea alors la possibilité qu'il soit fils de moldus, ce qui expliquerait son language bizarre. Il ne lui vint pas à l'esprit qu'il ne croyait pas en la magie, par contre. Qui y penserait ? Non, peut-être était-il atteint par une maladie moldue le rendant si étrange ! Elle eut un éclair de compassion pour lui et se plongea momentanément dans ses pensées jusqu'à ce qu'il se remette à hurler. Ce Gryffondor était fou, elle en était certaine à présent. Elle ne comprenait pas un traître mot de son language. Anti-virus ? Pourquoi ne pas aller voir l'infirmière si il avait besoin de médicaments ! Et quel rapport avec la couleur vert ?

Au moment où elle allait lui demander (la curiosité était trop forte) ce crétin de base farci au mollusque pointa sa baguette sur son visage.

"Mais que... ?" commença t-elle

Elle ne finit pas sa phrase. Jamais elle n'aurait pensé entendre ces mots dans sa vie. Et pourtant. Il était en train de se suicider !!! Son hurlement se perdit dans sa gorge lorsqu'elle vit que quelque chose de vert sortit de la baguette. Dans le choc que lui avaient créé ces mots, elle n'avait pas vu une bulle mais bel et bien un éclair... et l'enfant tomba à terre, dos au sol, immobile. Les larmes lui montèrent aux yeux. Mon Dieu, elle venait d'assister à la mort d'un être humain ! Ses mains plaquées sur ses lèvres retenaient ses sanglots horrifiés. Pourtant il fallait qu'elle prévienne quelqu'un, qu'elle explique tout...

Dans une réaction impulsive, elle courut jusqu'au corps de Gladys et se jeta à ses côtés. Ses mains agrippèrent les épaules du garçon et se mirent à le secouer frénétiquement. Certes, lorsque le sortilège de la mort frappait une personne il était impossible de le faire revenir à la vie... mais elle espérait tant revenir en arrière par ce simple geste qu'elle l'accompagna de supplications.

"Réveille-toi, s'il te plaît ! Tu peux pas être mort c'est pas possible !"

Elle voulut l'appeller mais se rendit compte qu'elle ne connaissait pas son nom. De rage, elle laissa sa main frapper la joue du Gryffondor et sursauta... mon Dieu ! Il n'était pas mort !