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 Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]
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MessageSujet: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyVen 15 Juin - 19:01:59

Le soleil s’était éteint depuis des heures déjà, laissant place à un ciel d’encre où brillaient, parfois, entre les nuages sombres, quelques étoiles lumineuses. Un silence apaisant s’était installé dans le château à la place des incessantes conversations et des rires qui traversaient habituellement l’école. La salle commune des Verts et Argents était vide de toute présence, et les ombres que faisait vivre le feu étaient les seuls mouvements perceptibles.

Un plus haut, dans le dortoir des filles, un corps se tournait et se retournait, cherchant le repos dans les bras de Morphée, sans le trouver. Le jeune fille s’assit alors sur son lit, et regarda autour d’elle dans l’espoir peut-être de voir quelqu’un dans le même cas que le sien. Et comme elle ne le trouvait pas, l’élève de Serpentard étira sa silhouette fine et descendit d’un pas silencieux les escaliers de pierres froides, se rendant ainsi dans la salle commune. La jeune fille s’approcha alors du feu qui scandait sa musique si particulière, crépitant sous les buches de bois secs qui se fendaient en une gerbe d’étincelles rouge. A part le bruit qui provenait de la cheminée, rien d’autre ne se faisait entendre, et la jeune fille en soupira d’aise. Saoulée des gloussements et des cris des élèves, elle n’aspirait qu’à la tranquillité que seul pouvait lui procurer ce semi-silence. Pourtant, cela ne lui suffisait pas, et Erylis désirait plus que tout l’air frais de la nuit, qui, seul, pourrait l’apaiser, et lui donner ce semblant de liberté dont elle avait besoin.

La jeune fille sortit alors de la salle des serpents, remontant les cachots pour sortir par une petite porte secondaire qui lui évitait de se rendre jusqu’à l’entrée principale, et ainsi, bien des détours. Enfin dehors, une brise balaya les cheveux ébène de l’élève, et celle-ci inspira doucement l’air pur que lui tendait le vent, s’avançant vers le centre du parc, à l’abri de l’ombre des quelques arbres. Elle portait une nuisette blanche en coton qui contrastait vivement avec la noirceur de sa chevelure et l’ombre de ses yeux noirs. Après la chaleur rassurante de ses draps, l’air frais de la nuit provoqua sur sa peau une succession de frissons, et Erylis, qui n’avait aucune envie de remonter pour chercher une épaisseur supplémentaire, au risque de réveiller les autres filles de son dortoir, avisa un pull trop grand pour elle qui gisait au pied du mur du château. Elle s’enveloppa dedans, respirant le parfum masculin qui s’en échappait. Elle ne savait qui l’avait abandonné ici, mais en était ravie.

Elle marcha un peu, cachant sa présence sous l’orée des arbres, puis, finit par s’assoir au pied d’un chêne, dans l’herbe qui s’humidifiait peu à peu. La jeune fille s’étira souplement, avant de réajuster les pans du pull-over dont elle ignorait le propriétaire qui glissaient de ses épaules nues. Quel qu’il soit, Erylis lui en était reconnaissante, bien qu’elle n’aurait sans doute ni l’occasion, ni l’envie de le lui dire. Apaisée, toute trace de fatigue ayant disparue, elle se laissa porter par la seule mélodie du vent dans les branches dénudées de feuilles et ses pupilles sombres glissèrent vers le ciel obscur, cherchant la quiétude de son esprit.


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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyLun 18 Juin - 12:30:56

Personne n'est immobile d'un bout à l'autre de son sommeil. Il y avait les dormeurs discrets, ceux qui se retournaient doucement, en recalant inconsciemment l'oreiller sous leur tête ; les dormeurs agités occupés à livrer une bataille obscure, qui, si elle n'abattait pas des murailles, provoquait de temps à autre la chute des draps, voire du corps ; mais ces derniers n'étaient rien à côté des insomniaques énervés… Cette nuit là, Isaac entrait dans cette catégorie. Il était énervé, par conséquent le sommeil ne venait pas. Non. Le sommeil ne venait pas et ça l'énervait. Bref. Il était énervé et le sommeil ne venait pas. Et il se tournait d'un côté, de l'autre, roulait sur le ventre, sur le dos, tournait et retournait son coussin qui ne cessait de s'aplatir, puis le prenait dans ses bras, le poussait sur le côté, le reprenait… ça n'en finissait pas. Des pulsions de rage l’incitaient de temps à autre à donner des coups de pieds au matelas. Les lattes craquaient, mais son problème ne se résolvait pas… L'absence de Morphée le rendait fou.
N'y tenant plus, il finit par se redresser d'un coup, comme soumis à un choc électrique. Il chercha sa baguette à tâtons sur sa table de nuit et, avec l'idée d'aller prendre un livre au fond de l'épouvantable bric-à-brac de sa malle, lança un "lumos"… avant de disparaître précipitamment sous sa couette. Les sortilèges, même les plus basiques, ne lui réussissaient pas… et la couette, sous la puissance du sort, devint incandescente…

Après s'être donné toutes les peines du monde pour éteindre cette maudite baguette, il préféra mener sa "quête" dans les ténèbres. Il souleva le coffre doucement, et tendit la main en priant pour que ses livres ne gisent pas au fond… Seulement, la première chose que ses doigts rencontrèrent fut un épais tissus de coton… Tiens ? Il ne se souvenait pas avoir jeté aussi négligemment ses vêtements dans la malle, c'était bien la seule chose à laquelle il prenait soin. Intrigué, il le tira vers lui et… ce fut le choc. Mais oui ! Ce pull n'était pas à lui, il l'avait trouvé deux semaines plus tôt, abandonné sur l'herbe du parc, et, après être passé plusieurs fois devant, il avait fini par le ramasser afin de le rendre à son propriétaire (ou de le refiler à un pauvre) dont le nom était indiqué à l'intérieur du col. Il ne fallait pas croire à de la gentillesse gratuite, il ne supportait tout simplement pas de voir des affaires traîner. Mais voilà, après avoir mené une petite enquête, le visage du jeune homme lui avait été révélé : un gryffondor de cinquième année à l'allure sportive et, par dessus tout… super canon. Ainsi, pour des raisons autres que l'éternel honneur des serpentards qui-ne-devaient-pas-s'abaisser-à-de-tels-égards -vis-à-vis-des-gryffondors, il n'avait pu se résoudre à rendre le pull. C'était idiot. Mais… il avait comme un blocage… Et, il l'avait conservé "précieusement" (roulé en boule par dessus un tas de choses inutiles) à titre de relique comme la première des groupies… La honte. Il pressa un instant le vêtement sur son visage puis, l'écarta brusquement, presque horrifié.

Que se passerait-il si quelqu'un avait la Très mauvaise idée de fouiller dans ses affaires et le découvrait ? Soit on supposerait qu'il l'avait volé et il passerait pour un pauvre et une personne de mauvais goût (car ce pull informe d'un rouge fané était une insulte à la mode), méprise absolument intolérable, ET, si le gryffondor l'apprenait, il se ferait taper. Soit on allait se faire des films (plus ou moins justifiés il faut le dire), on irait dire qu'il entretenait une relation plus que douteuse avec l'ennemi ET, si le gryffondor l'apprenait, il se ferait taper. Donc, en toute logique, il avait tout intérêt à surmonter sa faiblesse aussi ridicule que passagère et devait se débarrasser au plus vite de ce pull qu'il avait manqué d'oublier…
Il soupira et se laissa retomber en arrière en contemplant l’habit. En fait, tout ce qu’il avait à faire, c’était l’abandonner à son sort dans le parc en attendant qu’un autre élève ne le mette aux objets trouvés… Pourquoi ne l’avait-il pas fait de suite ? Son intarissable curiosité finirait par lui attirer des ennuis… Il jeta un regard pensif vers la fenêtre. S’il le laissait la nuit, il était certain de ne pas se faire surprendre… ou, tout du moins, les risques seraient moindre, même si beaucoup plus conséquents (mais ce n’était pas ce qui l’arrêterait ). Bien. Ce serait sa mission nocturne ! Et il se redressa d’un bond décidé, presque heureux d’avoir trouvé une nouvelle occupation.

Sa sombre silhouette, enveloppée d’un pyjama obscur dont le haut se partageait en de fines rayures noires, grises et blanches, se faufila hors de la chambre et traversa furtivement les couloirs les moins empruntés du châteaux qui l’expulsa par l’une de ses fenêtres. La chute fut lourde, assez lamentable. Pour cette première escapade nocturne, il n’avait pas trouvé de solution plus pratique… Comment rentrerait-il ? Bonne question. Vous la lui poserez plus tard d’accord ? Isaac agissait toujours sur des coups de tête et se projetait rarement dans le futur. Le pull était tombé à ses côtés, il décida de l'y laisser. En fait, il aurait très bien pu le jeter par la fenêtre au lieu de se jeter avec… Mais l’idée de sortir, de braver l’interdit et de respirer l’air de la nuit était tentante. Il ne voulait pas regagner les dortoirs de suite. Il n’était plus fatigué… Ainsi, il s’éloigna et se dirigea vers les abords de la forêt interdite, histoire de voir s’il pouvait apercevoir quelques étranges créatures. Il n’avait pas peur. Il n’avait jamais peur. Du moins… tant qu’il n’avait pas conscience du danger… Et celui-ci ne tarda pas à faire surface… Un animal-non-identifié surgit des fourrés, et, persuadé d’être attaqué et poursuivi, il s’enfuit en courrant. Course vite avortée par l’impedimenta humain qu’il trouva sur son chemin… Ses pieds rencontrèrent les siens et, pour la seconde fois, il s’étala lamentablement par terre. Courbatures et écorchures en perspectives… ça lui donnerait au moins une excuse pour ne pas aller en cours demain…
Encore soumis à la panique, il se redressa précipitamment et observa, non sans surprise, la jeune fille qui avait eu la mauvaise idée de se trouver là… Mais l’heure n’était pas aux reproches. Sans ambages il s’exclama :


- Vite ! Ne reste pas là, une bête monstrueuse vient de sortir de la forêt ! Là regarde !


Et il désigna du doigt un petit point noir qui avançait par petits bonds dans l’herbe. De longues oreilles se découpaient dans la pénombre. La créature monstrueuse était un… lièvre… Le doigt d’Isaac retomba d’un coup, presque théâtralement. En colère contre lui-même il marmonna :


- Ouais ben… Il est d’une taille « monstrueuse » pour son espèce. C’est peut-être un mutant. Et de toute façon, tout le monde sait que les lièvres sont des animaux imprévisibles qui dissimulent une nature sournoise sous une apparence niaise et mignonne.

Il disait n’importe quoi, en toute conscience de cause. C’était sa façon à lui de reconnaître qu’il avait été ridicule et d’en rajouter une couche par le biais de l’autodérision…


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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyLun 18 Juin - 14:12:51

Tout était si tranquille, et la jeune fille sentait doucement son corps s’apaiser. Le sommeil viendrait peut-être plus facilement ici, pensait-elle, et c’est pourquoi elle se laissait aller avec facilité à la douce torpeur qui prenait lentement possession de son esprit. Elle en sortit néanmoins vivement lorsqu’elle entendit un bruit de cavalcade qui s’approchait. Y avait-il des gens qui se plaisaient à courir des marathons en pleine nuit ? Elle fut rapidement informée lorsque la silhouette d’une personne plus petite qu’elle sortit en trombe des buissons, passa devant elle sans la voir, mais en accrochant ses pieds.

Celui tomba à terre, et s’écria, avec une voix inquiète, du danger qui le poursuivait. La jeune fille suivit des yeux le doigt sur garçon, puis la créature qu’il désignait pour voir un lièvre, de grosse taille certes, mais un lapin tout de même, qui sortait à son tour du buisson. L’animal semblait aussi apeuré que le garçon car il détala lorsqu’il vit les deux élèves qui le fixaient. La jeune fille tourna alors lentement la tête vers le garçon, é la fois surprise par son arrivée théâtrale et amusée par son grand danger. Elle ne put dire quoi que ce soit à ce sujet car le jeune homme s’expliquait déjà avec mauvaise fois et ironie sur le lapin mutant. Un large sourire étira les lèvres de la jeune fille, et elle acquiesça d’un air gentiment moqueur.


« C’est bien connu, il n’y a rien de plus fourbe et perfide qu’un lapin… Je sais de quoi je parle, J’ai eu le malheur d’en avoir déjà croisé plusieurs sur mon chemin… »

Erylis se pelotonna contre le pull rouge trop large pour garder un peu de chaleur, et observa le jeune homme en pyjama, Il était plus jeune qu’elle, et était d’un sens du théâtrale magistrale, dirait-on. Erylis pensa soudain qu’elle ne s’était pas présentée, et hocha doucement la tête de gauche à droite, comme pour se réprimander de son manque de politesse.

« Je suis Erylis Sayan, à Serpentard, en quatrième année. »

Elle observa la tenue du garçon qui était en pyjama et apparemment pas équipé pour une sortie nocturne hivernale. Elle n’allait pas l’en blâmer, elle avait fait de même, et sans cette trouvaille providentielle, ce pull over d’un rouge vieillit, elle n’aurait eu d’autre solution que d’avoir froid ou de rentrer. Et elle aurait préféré avoir froid, quitte à tomber malade. Elle se demanda cependant ce qu’il faisait ici, à cette heure, dans le parc.

« A part chasser les malveillants lièvres, tu fais quoi dehors, alors qu’il fait nuit ? »

Il n’y avait aucun reproche dans sa voix, seulement une curiosité amusé. Elle gardait toujours en tête l’arrivée bruyante du jeune homme, et s’en amusait encore. Elle ne se moquait pas de lui méchamment, il lui arrivait la nuit de sursauter pour un rien, pour un simple craquement de branche qu’elle n’aurait sans doute même pas entendu en journée. Mais la nuit, quand tout était noir, n’importe quoi pouvait prendre des proportions impressionnantes et inquiétantes.

** Mais avoir peur d’être poursuivit par un lapin…**

Un fin sourire amusé réapparut sur le visage de la jeune fille qui n’ajouta rien.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyMar 19 Juin - 8:57:52

Lui, Isaac, ce garçon infernal à qui on reprochait toujours de se jeter tête la première dans les situations les plus périlleuses venait de se faire mettre en fuite par un lièvre. Un herbivore ridicule. Une denrée rebondissante. Quelle ironie… La nuit, les réalités prenaient vraiment une dimension toute autre. L'obscurité créait ses démons. Devant une forêt interdite parce que trop dangereuse, selon le corps de l'école, on était jamais assez sur ses gardes non ? Qui n'aurait pas paniqué en voyant surgir quelque choses de ce monde de ténèbres ? C'était facile de se moquer après, lorsque le clair de lune révélait la nature inoffensive du danger. Mais la jeune fille ne ricanait pas. Elle semblait surtout amusée, et puis, il avait plus ou moins rattrapé le coup. Prendre le parti d'en rire avec les autres atténuait le ridicule, et s'il persistait, lui conférait une portée un peu plus avantageuse. Cette situation était drôle après tout. Sur ce point, le jeune garçon ne souffrait d'aucune fierté mal placée. Peu importait ce que l'on puisse penser de lui, il savait ce qu'il était, n'avait rien à prouver, il pouvait bien passer pour le dernier des froussards pour ce soir… La jeune fille répliqua, entra dans son petit jeu. Il en fut ravi. Un sourire amusé s'étala sur son visage. Sa "mésaventure" était peut-être à l'origine d'une heureuse rencontre. Cependant, il n'insista pas, et se contenta d'hocher vivement la tête.

Un court silence s'installa, laissant le temps aux supputations plus détaillées. La jeune fille était visiblement plus âgée que lui, ce qui n'était guère surprenant : peu de premières années se hasarderaient dans le parc à pareille heure, surtout à cette saison. Sa course l'avait réchauffé mais, même s'il n'était pas frileux, il sentait bien que cela n'allait pas durer… Il aviserait plus tard. Là n'était pas son soucis principal. Pour lors, il époussetait tant bien que mal la terre de ses genoux et aplatissait sans grands résultats sa tignasse désordonnée, rehaussée par quelques irréductibles épis. Puis, sans demander d'invitation il se laissa tomber en tailleur aux côtés de sa compagne d'insomnie. Celle ci venait de se présenter. Erylis Sayan. Ce nom ne lui évoquait pas grand chose, il était trop nouveau et trop jeune pour connaître les quatrièmes années, mêmes s'ils faisaient partis de sa maison. Ce détail ne le surprenait pas d'ailleurs. Il acquiesça, en fit de même, les modulations de sa voix se firent plus espiègles :


- Enchanté chère consoeur. Je suis Isaac Deniel, lutin de première année sous les mêmes couleurs.

Il avait souvent entendu des élèves plus âgés s'étonner devant la si petite taille des premières. Son goût pour la dérision le poussait en emprunter leur vocabulaire. Puis, vint la question fatidique. Que faisait-il ici ? Eh bien… Il n'allait pas lui parler de cette histoire de pull. Il se contenterait du minimum. Du presque vrai. De toute façon, Erylis ne semblait pas sur le point de lui faire des remontrances. N'importe quoi lui conviendrait. Il commença par la reprendre :

- Déjà, je ne chassais pas, je Me suis fait chasser… -Puis, sur un ton faussement connaisseur il ajouta : - C'était sans doute un albinos.Lorsqu'il fut question de répondre, sa nature insolente fit une légère apparition : - Et je n'ai pas à me justifier, je pourrais très bien te renvoyer la question… - Mais c'était juste "comme ça", il n'avait pas envie d'être désagréable avec elle. Aussi, il ajouta : - En fait, je n'arrivais pas à dormir et je m'ennuy…

Il s'interrompit brusquement. Des effluves masculines qu'il connaissait bien venaient de heurter ses narines. Il renifla à nouveau. L'odeur était proche. Etrange… Et il se laissa guider. C'était sur la fille. Elle ne Le fréquentait quand même pas !

- Eh mais attend…, murmura-t-il consterné.

Et il rapprocha son nez d'elle qui, appuyé de ses yeux, identifia aussitôt Le pull. Sans réfléchir, soumit à sa nature impulsive il s'exclama, presque accusateur :

- Que fais-tu avec CE pull ?!

Une seconde après, il en était à se dire "mais n'aurais-tu pas pu te taiiiire ?". S'il l'avait laissé, c'était bien pour que quelqu'un le prenne non ? Qu'allait-il devoir inventer maintenant qu'il avait attiré son attention sur "l'objet criminel" ?
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyMar 19 Juin - 14:28:17

Le jeune garçon se laissa tomber à ses cotés, avant de se présenter d’un ton plus malicieux qu’auparavant. Elle esquissa un sourire amusé alors qu’il se moquait de la façon de parler de ceux qui étaient plus vieux que lui. Ce vocabulaire était celui que prenaient les aînés prétentieux et trop content de leurs quelques années de plus, et Erylis pensa à nouveau que ce garçon était un cas à part, à tout tourner aussi facilement à la dérision.

Le garçon lui répondit ensuite, insistant bien sur le fait que c’était lui la proie, et non le contraire, ce qui tira à nouveau un sourire joyeux à la jeune fille. Ce fut d’abord avec insolence qui lui dit qu’il n’avait pas de compte à lui rendre, puis, finit par lui donner la raison pour laquelle il s’était enfuit de son dortoir. Soudain, quelque chose le perturba, et il se mit à renifler, cherchant une odeur qui devait lui être familière. Erylis le regarda un instant, surprise, puis ses yeux brillèrent d’une nouvelle lueur moqueuse.


« Tu as trouvé une nouvelle piste ? »

Que pouvait-il bien faire, le nez en l’air ? Il se rapprocha d’elle, et sentit les effluves de parfums qui provenaient du pull over rouge. IL sembla le reconnaitre, et d’un ton accusateur, il lui demanda ce qu’elle faisait avec. La jeune fille releva un sourcil, étonné, et baissa les yeux vers le pull. Etait-il à Isaac ? Il semblait bien trop large pour lui, que ce soit de carrure comme de taille. Et puis du rouge pour un Serpentard… C’était considéré comme une preuve d'un mauvais goût très pronocé chez les Verts et Argents. La jeune fille se décida à lui poser question.

« Il est à toi ? »

Ce fut d’une voix soupçonneuse qu’elle la lui posa, pas convaincue du tout qu’il puisse lui appartenir. Cependant, elle ne souhaitait pas le garder, et pouvait très bien le lui donner s’il le désirait. Il lui avait été bien pratique pour cette nuit, mais elle ne voyait pas à quelle occasion elle pourrait remettre ce pull trop grand pour elle, et de cette couleur fanée. Elle haussa alors les épaules, et retira l’épaisseur pour la tendre au jeune garçon. Elle se retrouvait en nuisette dehors, et la fraicheur de la nuit la fit frissonner. Néanmoins, elle adressa un sourire amusé au garçon, en lui tendant l’objet.

« Je t’en prie, si tu y tiens, tu bien le garder… Je l’ai trouvé près du mur, là-bas. »Dit elle, en désignant d’un signe de la main l’endroit.

Elle se tut un petit instant, avant d’ajouter :


« C’est celui de ton copain ? »

Elle avait posé cette question, en levant les yeux au ciel, d’un ton innocent que la malice qui brillait dans ses prunelles sombres démentait et qui insinuait de nombreux sous entendus . Elle se demandait simplement ce qu’il pouvait bien lui trouver, à ce pull déformé à force d’être porté, et aux couleurs flétries par trop de lavages… En tout cas, il semblait suffisamment embêté d’avoir posé cette question pour que la jeune fille insiste un peu. C’était trop tentant pour qu’elle s’en abstienne.

« Alors ?! »dit elle, avec un sourire maicieux.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyJeu 21 Juin - 12:57:50

S'il n'avait pas été si préoccupé par l'odeur sacrilège, Isaac aurait probablement ri au sarcasme de la jeune fille, conscient du caractère étrange et ridicule de son attitude. Les gens "normaux" ne s'interrompaient pas au beau milieu d'une conversation pour sentir l'air et ne s'approchaient pas de leurs interlocuteurs pour humer leur parfum. Il faisait preuve d'un sans-gêne incroyable, d'un non respect de l'éthique flagrant. D'autres auraient été offusqués, désarçonnés, mais Erylis se contenta d'être surprise. Malgré les apparences il n'y avait pas lieu de réagir autrement : l'heure était grave, comme l'indiqua le coup d'éclat qui suivit, la découverte dramatisée – car Isaac avait l'exagération scénique facile – de l'habit qui insistait avec trop d'évidence sur le démonstratif "ce". "Ce" pull n'était pas un pull comme les autres, avec une telle tournure et un tel air personne n'en pouvait plus douter. Comment allait-il rattraper son élan ? Il était fichu ! Mais, relativisons, ne nous laissons pas gagner par la panique, la jeune fille ne savait rien de lui et ne connaissait pas l'origine du vêtement. Il pouvait mentir. Et, puisqu'elle venait de lui demander s'il lui appartenait il pouvait toujours dire :

- A moi ? T'es malade ou quoi ? Même dans mes pires cauchemars je n'oserais pas porter un chiffon pareil !

Le ton était choqué, et ça n'avait rien de calculé. Il avait justement, oublié de calculer puisqu'il avait précisément l'intention de prétendre que ce pull lui appartenait… Malheureusement, la théorie et la pratique sont deux choses bien distinctes et le jeune garçon, en plus d'être impulsif, ne savait pas mentir s'il devait mettre sa fierté de côté. La solution la plus facile à exprimer lui filait bêtement entre les doigts. Une moue énervée se forma sur son visage. Il se trouvait dans l'impasse… Au pire il pouvait toujours s'inventer un frère et… non… non, elle allait lui rendre le pull, même s'il l'abandonnait, et il serait obligé de le garder. S'il disait qu'il cherchait à s'en débarrasser elle le garderait, finirait bien par voir le nom du col, découvrirait son mensonge et qui savait les films que l'on pouvait se faire lorsque l'on cherchait ce qui avait pu pousser un individu au mensonge…

Ses réflexions tournaient en rond et, tandis qu'il menait ce rude combat d'idées où chaque saillie s'opposait à l'autre, Erylis ôta le pull et le lui tendit en lui montrant le lieu où il l'avait laissé. Il le contempla, un peu bêtement, sans esquisser de geste pour le prendre, puis, il releva les yeux vers la demoiselle. Elle portait une tenue encore plus légère que la sienne et elle était prête à quitter son épaisseur pour lui ? A mettre sa santé en péril alors qu'elle ne le connaissait pas, alors qu'elle ne comprenait même pas la raison de sa réaction ? Elle était stupide ou quoi ? Isaac s'apprêtait à le lui faire remarquer, avec une "profonde" délicatesse, quand une seconde question, plus insidieuse que la première, tomba. Il se sentit blêmir. Le "Ton" impliquait à n'en pas douter l'idée d'une amitié particulière. Quelque chose avait filtré malgré sa discrétion ? S'était-il trahi ? "ça" se voyait à ce point ? Non. Non, elle allait tout de même pas tirer de telles conclusions sur un gamin de douze ans, encore si fragile et innocent… (?)Elle cherchait juste à le taquiner, amusée par son côté naturel et réactif… Ce type d'insinuation plaisait au peuple lorsqu'elle restait dans le cadre de la plaisanterie. Sa panique se dissipa, mais sa réponse tardait à venir et sa compagne jugea bon d'insister. Elle n'en démordrait pas. Peut-être parce qu'elle sentait qu'il ne tiendrait pas longtemps… Une réponse vite… Il ravala à la hâte les dernières traces de son trouble et déclara avec un agacement palpable :

- Alors tes sous entendus ne me plaisent pas du tout ! C'est… c'est juste un pull que j'ai trouvé il y a… Hier ! Et comme j'ai vu qu'il appartenait à un gryffondor complètement stupide j'ai préféré m'en débarrasser, c'est tout ! Et maintenant remet le parce que je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience !

La fin frôlait l'agressivité. Cependant, il ne s'agissait pas d'une agressivité mauvaise, elle était presque involontaire. Isaac retrouvait un semblant d'assurance. Malheureusement, si une telle explication saurait convenir à un gryffondor ou à un poufsouffle, la sagacité d'un serpentard ne pourrait s'en satisfaire. Le raisonnement ne tenait pas debout. Hormis son hésitation sur la date de sa découverte, il était curieux qu'il cherchât à se débarrasser la nuit d'un pull dont il faisait si peu cas et qu'il s'étonnât de le trouver sur une autre… en plus de savoir en identifier le parfum… Même si sa mauvaise foi l'incitait à repousser l'échéance, il savait bien qu'il ne tiendrait pas longtemps sur des fondations aussi branlantes et il regrettait déjà d'avoir ordonné à la jeune fille de garder un pull marqué du nom de son propriétaire.
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyMar 26 Juin - 21:05:25

[ Retard... J'en suis désolée, fête du fin de bac français oblige... ^^" ]

Le ton choqué du garçon lorsqu’elle insinua que ce pull lui appartenait l’amusa, et un fin sourire moqueur qu’elle ne cherchait pas à dissimuler se dessinait lentement sur ses lèvres. Il était maintenant évident que ce vetement ne lui appartenait pas, que ce soit par le ton du garçon où par la violence avec laquelle il avait réagit à ses hypothèses. Le ton choqué du garçon ne l’étonnait d’ailleurs pas vraiment car ce pull était vraiment informe, et la couleur fanée, plutôt repoussante. Elle ne l’aurait jamais porté si elle n’avait pas été aussi sure de ne croiser personne et la fraicheur de la nuit n’avait pas été si mordante. Erylis opina alors doucement de la tête, avec ce petit sourire moqueur qui restait affiché sur ses lèvres.

« Je suis rassurée qu’un Serpy n’ait pas d’aussi mauvais goût… »Dit-elle d’un ton où l’amusement perçait avec évidence.

Elle se moquait du garçon qui semblait autant tenir à ce pull sans pour autant lui dire d’où il venait, et ce pourquoi il le voulait à nouveau. A sa seconde insinuation, le gamin pâlît, ce qui n’échappa pas à la jeune fille qui haussa un sourcil, étonnée. A cette réaction, elle ne pouvait en tirer que deux hypothèse. Soit il était homophobe, et se sentait profondément insulté par ce que venait de dire la jeune fille. Soit…. Soit, il était réellement attiré par la gente masculine, et devait se demander si cela se voyait tant que cela. Le temps qu’il mit à répondre, l’hésitation qu’il mettait avant de reprendre la parole la faisait nettement pencher vers la seconde idée, et Erylis y réfléchissait plus sérieusement alors qu’Isaac parla à nouveau, d’un ton agressif, agacé.

Clairement, sa question qu’y n’était au début qu’une pure plaisanterie avait touché le garçon plus que n’importe quel autre individu, et cela se faisait nettement ressentir dans son ton. Le jeune garçon lui donna alors des indications sur le pull, avec une belle hésitation sur la date de la trouvaille. Hésitation qui la fit douter. Et si le fait que ce pull appartienne à un Gryffondor bellâtre le répugnait, ce qu’elle comprenait, Merlin merci, très très bien, un point restait cependant à éclaircir.

Pourquoi le première année s’était-il senti obligé de jeter ce vêtement informe en pleine nuit, alors qu’il faisait froid ? A la limite, il aurait été plus simple de le bruler, pensait-elle. Quelle idée de sortir juste pour cela. Non, vraiment ça ne tenait pas la route. Une autre évidence lui sauta aux yeux, elle Erylis se surprit à ne pas l’avoir remarqué avant. Comment, en ne l’ayant gardé qu’une seule journée, Isaac pouvait-il reconnaitre ce parfum, aussi rapidement ? Parce qu’à part avoir passé sa journée en le reniflant…Le regard soupçonneux qu’elle lui lança transmettait au garçon tous ses doutes qu’elle ne manqua pas d’exprimer.


« Si mes insinuations ne te plaisent pas, j’ai bien que ce soit parce qu’elles ont un fon d de vérité… Ne crois-tu pas ?! »

Erylis savait pouvoir se tromper, mais son ton n’admettait aucune réplique, et suintait l’assurance.

« Je me demande tout de même comment tu as pu reconnaitre ce parfum, aussi facilement… Aurais-tu passé la journée le nez enfui dans ce pull pour en apprendre le parfum ? »

Le sourire malicieux de la jeune fille ne cachait en rien sa curiosité, sa determination et ses doutes sur les dires du garçon. Peut-être était-ce ce gryffondor qui lui avait tant plut, après tout. Mais la Vert et Argent garda pour elle cette simple supposition qu’elle pourrait bien ressortir plus tard. Elle gardait toujours le pull à la main, attendant les réactions de garçon.
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyVen 29 Juin - 15:11:07

[Il n'y a pas de problème. Je ne suis pas à quelques jours près Wink]

A vouloir dissimuler une réalité ridicule, il passait pour un parfait imbécile. Le fleuron de ses mensonges se heurtait sans espoirs de victoire au bouclier d'intelligence de la jeune fille. La lame fragile se pliait, se courbait, s'émoussait. Feindre la bêtise ne le gênait pas dans la mesure où cela pouvait lui être utile et lui garantir la paix. Seulement, depuis le début, il ne cessait de s'enfoncer… Dire la vérité de suite aurait été un moindre mal. Aussi curieuse que soit sa compagne, elle n'aurait pas trouvé grand chose à approfondir. S'il s'en était tenu aux faits, l'affaire aurait vite été bouclée. A présent, quoiqu'il dise, ses trop longues hésitations conduiraient invariablement à de nouvelles interrogations. Pourquoi une telle réserve ? Il n'avait tout simplement pas envie que l'on lance de fausses rumeurs sur son compte, d'y voir impliquer quelqu'un qu'il ne connaissait pas (ce serait très embarrassant) et, surtout, de se faire cataloguer de gay dès sa première année alors qu'il ne s'était pas posé la question lui même, ou l'avait vite évincée puisque ça ne faisait vraiment pas parti de ses priorités du moment. Il se faisait assez lyncher par ses camarades de maisons à cause de ses bourdes "molduesques" et de ses maladresses magiques pour qu'on lui colle en plus ce type de réputation. Sa force de caractère ne supporterait pas tout.

Le ton moqueur et l'insistance d'Erylis commençait vraiment à l'agacer. Et cela l'agaçait d'autant plus qu'il la comprenait et qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui… A sa place, il se serait probablement bien amusé. Si quelqu'un avait agité devant son nez le fil d'un ragot il aurait tout fait pour l'attraper et remonter à sa source, sans aucune considération pour celui qui, face à lui pataugeait. Quelle importance ? Il n'avait pas d'à priori Lui, il ne répèterait rien etc. Bref, le discours habituel. Celui que tout bon curieux offrait à chaque fois. Il était étonnant de voir à quel point notre vision des choses devenait différente lorsque les rôles s'inversaient… Cependant, dans un autre contexte, il aurait peut-être ri aussi de sa situation. Dans un contexte plus…moldu ? Là bas au moins il avait de l'influence, et de nombreux "amis" qui, s'ils étaient trop superficiels pour le soutenir, avalaient toutes ses inepties. Malheureusement, sa scolarité à Poudlard anéantissait tous ces faux semblants. Quant on se reposait trop longtemps sur des acquis faciles on déchantait vite en les perdant.

Les insinuations reprirent et, frôlaient dangereusement la vérité. Il avait réagit avec trop de violence pour que cela paraisse naturel, à moins peut-être de nourrir une haine pour les couples homosexuels, mais il n'oserait jamais aller jusque là pour s'extraire de ce mauvais pas. Oui, il y avait un fond de vérité. Il se pinça légèrement les lèvres. Un fond léger. Le garçon lui plaisait, il ne pouvait le nier, mais il n'y avait rien de plus. Il faisait, selon lui, parti de ce type de personnes vides d'intérêt qui ne s'admirent qu'à distance. Puis, comme il le craignait, le problème du parfum fut remis sur le tapis. La question lui sembla si désagréable et mal venue qu'il ferma brusquement les yeux. L'instant de vérité approchait. S'il avait passé sa journée le nez plongé dans le pull ? Il ne fallait pas exagérer non plus… Il n'était pas question de lui laisse s'imaginer une chose pareil. Il ne ferait jamais quelque chose d'aussi ridicule… Du moins… pas toute une journée n'est ce pas ? Il n'était pas niais à ce point n'est ce pas ? Il secoua vivement la tête comme pour essayer de se rassurer lui même et, c'est sur un ton à nouveau emporté qu'il s'exclama :


- Bien sûr que non ! Je… ce que j'ai fait avec ce pull ne te regarde pas ! – Une telle déclaration pouvait paraître curieuse, mais il n'avait rien trouvé de mieux à dire. Il n'allait tout de même pas reconnaître qu'il avait au moins passé une nuit avec – Et tu peux le garder, je m'en fiche, j'avais décidé de m'en séparer de toute façon. Ce n'est pas parce que j'y tenais que j'ai réagi en le voyant mais juste parce que ça m'a surpris. En réalité, j'espérais justement que quelqu'un d'autre le trouve et je n'ai aucune envie de le reprendre !

Son agressivité venait d'éclater avec force. Comme souvent, il perdait le contrôle, laissait sa mauvaise volonté s'emparer de lui et, quant son humeur passait à ce stade critique, il devenait presque impossible d'obtenir quelque chose de lui. Cependant, il ne fit aucun geste pour partir. Mieux valait passer aux aveux. Ça éviterait des malentendus, et même si la jeune fille jouait avec ses nerfs, elle avait quelque chose qui faisait qu'il l'appréciait malgré tout. Aussi, sa colère se dissipa et, d'une voix posée assez déconcertante il poursuivit :

- Et si tu veux tout savoir, ce n'est pas le blason qui m'a empêché de rentre le pull mais la beauté de son propriétaire. C'était stupide, je ne sais pas ce qui m'a pris et c'est pour ça que j'ai cherché à m'en débarrasser. Si un imbécile avait fouillé dans mes affaires ça aurait pu donner lieu à des interprétations plutôt problématiques, surtout quant on est à Serpentard. – Son regard, cependant, restait sévère et, ces quelques révélations faites, il devint menaçant. – Voilà. C'est tout. Satisfaite ? Et je te préviens… si jamais cette histoire dépasse le cercle sacré de cet arbre – Son humeur changeait sensiblement et, plus léger, il ne put s'empêcher de donner à ses paroles un caractère ridiculement solennel – je te le ferais regretter !
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyMar 14 Aoû - 9:57:29

[ Revenue de vacances, voila enfin ma réponse... Very Happy Peut-être un peu courte, mais il faut que je m'y remette.... Rolling Eyes ]


La réaction du jeune garçon ne se fit pas tellement attendre, et ce fut avec force et violence qu’il répondit à ses insinuations. Alors qu’il lui disait que tout cela ne la regardait pas, que ce n’était pas ses affaires, un fin sourire amusé glissa sur ses lèvres, interprétant cette phrase comme un semi-aveu un peu maladroit. Cependant, elle n’ajouta rien, laissant au Serpentard le temps de finir sa tirade sans l’interrompre.

Alors que beaucoup de première année se seraient enfuis ou auraient eu recours à la violence pour se dépêtrer de cette situation gênante, Isaac lui faisait face, acceptant le dialogue, maniant les mots avec une dextérité que donnait l’habitude. Ce comportement têtu, de défi, lui plaisait bien, et c’était avec attention qu’elle écoutait les protestations indignées du garçon sur ses sous-entendus concernant sa sexualité.

Alors qu’il achevait de dire qu’il ne voulait en aucun cas reprendre ce pull informe dans un ton de plus en plus agressif, la jeune fille hocha la tête comme pour lui montrer qu’elle le croyait complètement alors qu’une lueur malicieuse bien visible qui brillait dans ses yeux démentait clairement cette approbation. Elle jouait avec Isaac, sans méchanceté, plus par amusement et par test. Le Serpentard reprit alors la parole, passant aux aveux.

C’était bel et bien la beauté du Griffon qui l’avait empêché de rendre ce pull, et la sensibilité avouée du garçon pour ce jeune homme d’une autre maison la toucha. Il était rare qu’un élève de onze ans ose s’avouer qu’il avait pu être attiré physiquement par un autre élève du même sexe, et encore plus qu’il l’avoue à une autre personne. C’est pourquoi Erylis s’abstint de toute moquerie, de tout sourire rusé lorsqu’il lui dit ceci, alors qu’Isaac continuait, la menaçant afin qu’elle ne dise rien à personne de cette malheureuse histoire.

Les menaces d’un garçon de première année, sur un ton aussi solennel lui tirèrent un rire joyeux qu’elle ne put retenir. Elle était d’autant plus amusé qu’Isaac ne croyait pas plus qu’elle à ses paroles, et Erylis hocha la tête dans un signe de consentement servile démentit par le sourire qui illuminait encore son visage.


« J’emporterait ce secret dans ma tombe… »Dit-elle, en empruntant le ton solennel que le Serpent avait employé peu auparavant.

Elle adressa au jeune homme un clin d’œil malicieux, appréciant toujours autant le sens du spectacle de ce dernier. Le garçon ne craignait pas le ridicule, et réussissait à tourner en dérision les moments les plus gênants. C’était un don agréable et bien pratique qu’Erylis savait ne pas posséder, et qu’elle appréciait ainsi d’autant plus. Mais elle ne connaissait encore pas grand-chose du garçon, et, s’étirant, la jeune fille engagea la conversation sur un autre chemin que le Griffondor au pull rouge.


« Sinon, tu connais l'existence de la magie depuis longtemps ? »

Une question un peu plus aimable pour demander s’il était d’origine moldue ou pas. Erylis n’avait pas les aprioris de certains Serpentard comme quoi les fils et filles de non-sorciers étaient plus faibles que ceux des sorciers, mais connaitre les origines de quelqu’un permettait d’en apprendre beaucoup sur sa perception de la magie et de Poudlard. Sa question aurait sans doute pu paraitre impolie se elle n’avait pas été accompagnée d’un sourire furtif qui avait perdu toute moquerie.
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyMar 28 Aoû - 12:47:15

[Mais non elle est bien cette réponse Wink. Merci de ne pas m'avoir oublié. (Et désolé pour ce retard)]

C'était toujours pareil. On se perdait en détours dans l'espoir de trouver un chemin plus facile pour rejoindre malgré soi la voie directe... Il avait tout lâché et, pour la première fois, il avait avoué son attrait pour les garçons à quelqu'un. Et le "beau" gryffondor n'était pas le premier de sa liste… D'aussi loin que remontent ses souvenirs, il faisait déjà des pieds et des mains en maternelle pour attirer l'attention des gamins qui avaient sa préférence. Mais à cet âge, rien ne surprend, tout semble régit par la nature et la société n'a pas encore enfermé ses nouvelles âmes dans son carcan de préjugés. Elle s'y efforce cependant, en montrant dans les dessins animés que les petits garçons aiment les petites filles. Si c'était la logique, il lui avait vite échappé. Mais il le réalisait depuis peu. Depuis que l'idée d'amour, de fleurt obnubilait son entourage, depuis que ces listes stupides destinées à définir les plus belles filles de la classe circulaient et qu'il suivait maladroitement ses camarades. A côté des laides, il y avait les communes, charmantes mais pas exceptionnelles. Et les belles ? Il fallait bien souvent qu'on les lui signale pour qu'il les remarque, mais, la plupart du temps, il jugeait qu'elles ne méritaient pas tant d'attention. Il avait fini par se dire qu'il était plus difficile que les autres. Cependant, les doutes ne manquaient pas de revenir et le malaise le saisissait. Ce "détail" n'avait plus rien d'anodin. Il connaissait aujourd'hui les moqueries qui pouvaient en découler et se méfiait de la réaction de la jeune fille, d'où son admonition.

Mais Erylis ne semblait pas être de ceux qui juge. Elle l'avait laissé parler, et même si sa malice redoublait par instant, il ne se sentait pas agressé. Son histoire était amusante. Avec du recul, il le reconnaissait lui même. Il avait toujours eu le chic pour s'empêtrer dans des situations ridicules et le caractère ironique de sa dernière réplique lui donnait l'autorisation d'en rire. Il ne savait ni ne pouvait rester sérieux et le rire léger de la jeune fille balaya définitivement la tension qui le comprimait. Le sourire qu'il lui adressa alors s'élargit lorsqu'elle lui promit de ne rien dire dans un registre semblable. Il retrouva ensuite son "rôle" pour l'approuver en fermant les yeux avant de lui renvoyer son clin d'œil. L'âge aidant, il avait la chance d'être tombé sur une élève de quatrième année. Le fait qu'elle soit son aînée le rassurait et lui épargnait la stupidité enfantine de ses pairs. Cependant, la tournure nouvelle de la conversation lui fit momentanément oublier ses "bonnes pensées". S'il connaissait l'existence de la magie depuis longtemps ? Pourquoi lui demandait-elle ça maintenant ? Règle de survie numéro un : dans un milieu hostile, n'attend pas d'être agressé pour frapper. Il fronça légèrement les sourcils et réagit aussitôt, sur un ton vif et emporté.


- Non, pourquoi ? C'est important ? Toi aussi tu pense que seuls ceux qui sont nés dans une famille de sorciers méritent d'être connus et surtout d'être ici ? Je suis Sang de Bourbe et fier de l'être ! , ajouta-t-il en croisant les bras.

A Serpentard, de nombreux élèves cachaient leurs origines moldues de peur de se faire rejeter, mais Isaac n'approuvait pas ces pratiques lâches et hypocrites. Il savait d'où il venait, il aimait "son monde", et personne ne pourrait l'atteindre en l'attaquant sur ce terrain. Qu'ils essayent un peu ! A voir son regard, on l'imaginerait sans peine poings en avant sur un ring, prêt à frapper le moindre détracteur. Cependant, il se radoucit très vite. L'attitude d'Erylis avait sensiblement changé. La malice l'avait quittée, preuve qu'elle ne cherchait pas à le chatouiller sur un autre sujet. Celui-ci n'en restait pas moins délicat lorsque l'on était élève de la verte maison. Les questions sur l'origine des pouvoirs magiques étaient rarement anodines… Néanmoins, il remerciait la jeune fille d'avoir changé le thème de la conversation, même s'il touchait un autre "problème". Il fallait croire qu'elle avait le don pour mettre le doigt sur les points névralgiques de sa vie… Avant de la laisser réagir, il préféra se rattraper, et montrer plus de disposition à la conversation. C'était ce qu'elle semblait chercher après tout.

- En fait, il n'y a pas si longtemps que pensait créer du feu, de la lumière, se téléporter et tout ça c'était réservé aux pokémons, et qu'on ne pouvait faire de la magie qu'en appuyant sur les boutons d'une manette de jeu vidéo.
– Il esquissa un sourire en coin, peu certain qu'elle soit en mesure de saisir ses références, puis, il enchaîna avec plus de sérieux : - Alors forcément, quand on m'a appris que je faisais parti d'un monde où l'imaginaire moldu puisait sa réalité, ça m'a fait un choc. Et je ne sais toujours pas comment je dois le prendre… Je n'ai rien demandé, et la vérité déçoit quand on l'a longtemps fantasmé.
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptySam 8 Sep - 12:27:27

[ Désolée, j'ai mis du temps à répondre Neutral , mais mieux vaut tard que jamais, non ?! Rolling Eyes ]

Voila, c’était dit. Isaac lui avait avoué son penchant, et cela n’avait pas choqué et ne lui avait pas donné l’envie de se moquer de lui. Elle était simplement étonnée qu’il le reconnaisse, ce qui montrait une véritable sincérité à l’égard de lui-même, et celle-ci l’impressionnait un peu, bien qu’elle n’en laissa rien paraitre, car elle ne pouvait se vanter d’avoir toujours eu la même. Le jeune homme sembla un peu tendu, comme s’il craignait sa réaction, mais la réponse de la jeune fille sembla lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune mauvaise intention, et que son secret ne la gênait en rien. Une sorte de complicité commençait petit à petit à se former, et Erylis en était heureuse. Quelque chose chez ce garçon montrait une maturité qu’elle n’avait pas trouvée chez les autres premières années qu’elle avait jugé puérils et idiots.

A la question qu’elle posa, le garçon se referma. Elle le vit à son visage, à son corps qui se tendait, et lorsqu’il lui répondit, sa voix avait le ton emporté de la colère. Il lui affirma avec un air de défi ses origines moldus, presque prêt à se battre avec elle sur le champ. A le voir si agressif, si emporté, elle se sentit d’abord blessée, puis, reconnaissant que sa question n’avait pas été d’une grande délicatesse, elle s’autorisa un sourire furtif. Isaac se défendait avec rage, et lorsqu’il aurait apprit à contrôler sa colère et les sorts approprié, il ne vaudrait sans doute mieux pas se trouver sur son chemin.

Elle allait cependant répliquer vivement, n’appréciant pas tant le fait de se sentir si vivement agresser alors que ses idées n’avaient rien de mal placées quand le jeune homme sembla s’adoucir un peu. Avant qu’elle n’ait pu dire un mot, il avait déjà reprit la parole, plus calme, pour lui parler de ses origines. Sa première phrase lui fut à moitié incompréhensible et son regard mi-étonné, mi-amusé le prouva. Elle le laissa pourtant finir sa phrase, ne voulant pas le couper dans son élan.

Isaac continua sur sa découverte avec la magie, Poudlard et toutes les possibilités qui s’étaient tout à coup ouvertes à lui, comme des milliers de portes inconnues et attrayantes dont le contenu n’avait apparemment pas été à la hauteur des attentes du garçon. Il était déçu de ce monde magique dont il avait trop attendu, et Erylis lui trouva un air perdu, désorienté. Elle ne pouvait qu’imaginer le choc que pouvait provoquer le fait d’être projeter dans un monde différent, nouveau, inconnu. Si on la mettait dans le monde moldu, Erylis savait qu’elle serait sans doute incapable de se débrouiller sans aide. Elle n’avait de ce monde qu’une connaissance incertaine, imprécise, comme on pourrait l’avoir d’un monde sauvage et lointain, exotique.


« Je ne peux qu’imaginer ce que tu ressens, »Commença-t-elle, car elle détestait les gens qui disait comprendre sans en être réellement capable, « Et ta déception est sans doute à la hauteur des rêves et des idéaux que tu avais placé dans ce monde nouveau mais… Mais tu n’as peut-être pas encore tout découvert des possibilités qui s’offrent à toi maintenant. Il te faut sans doute le temps de te trouver une place, mais je pense que tu sauras apprécier ce monde étonnant. »

Sa dernière phrase avait été dite avec force et détermination. Erylis aimait son monde imprévisible qui évoluait au rythme de la magie et de l’originalité de certains sorciers et pensait qu’en le découvrant réellement, et donc pas seulement avec ce qu’offrait l’école, on ne pouvait que s’y attacher facilement. Peut-être n’était elle pas assez objective pour que ce qu’elle disait soit vrai, qu’elle était trop séduite par son monde, mais il y avait dans sa voix la ferveur de ceux qui croient réellement ce qu’ils disent...

La première phrase du garçon lui revint en mémoire, et c’est avec un air curieux qu’elle se décida à lui poser une question.


« Au fait, tes poké-je-ne-sais-plus-quoi, qu’est-ce que c’est ? Une race d’humain extraordinaire ? Et puis, cette console ?! »

Curieuse, Erylis s’intéressait réellement à ce qu’Isaac venait de dire, et ses questions n’étaient pas formulées par pur politesse. Tout cela lui était inconnu, et étrangement dépaysant. Elle se rappela de la réaction du garçon lorsqu’elle lui avait demandé quelles étaient ses origines, et elle voulut lui préciser son point de vue.

« Je n’ai absolument rien contre les enfants de moldu, vous êtes sorcier à la même échelle que ceux qui sont nés de parents sorcier. Cela n’a pas de différence pour moi, mais connaitre tes origines me permettait simplement d’en apprendre un peu plus sur toi, et sur ce que tu pensais de Poudlard. »
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyVen 21 Sep - 15:06:39

[Et moi je ne fais pas beaucoup mieux pour la peine... Mais avec la pré-rentrée en fac etc, j'ai un peu de mal à suivre... >>]

D'où lui venait ce caractère vif et emporté ? Comment le milieu hautement favorisé dans lequel Isaac évoluait avait-il pu bâtir une personnalité si… volcanique ? A côté de ces enfants altiers, prétentieux, capricieux, aux allures de premier de la classe, il avait toujours fait figure de mouton noir. Il avait Tout, mais chez lui, « Tout » était prétexte à la révolte. Sa réaction face à la question d'Erylis le prouvait une fois de plus. D'où venait la colère tapie en lui ? Il ne le savait pas. Il était né dans une bonne famille, le malheur, la frustration et l'injustice n'étaient jamais venus frapper à sa porte. Hormis son inscription inattendue à Poudlard, très mal vécue par ses parents avant d'être mal vécue par lui-même, son existence avait toujours été lisse, parfaite, immaculée. L'esprit revêche dont il avait hérité échappait à la logique. La situation sociale, la descendance n'expliquait pas tout, et, au fond, ne justifiait peut-être rien. Si on pouvait suggérer sans se tromper que sa réaction présente tenait d'une volonté de prévenir l'affront en affirmant sa force, il n'en avait pas toujours ainsi. Isaac n'avait rien à prouver dans le monde moldu, sa naissance s'en chargeait et, pourtant, on lui reprochait souvent la brutalité de ses réactions... Aujourd'hui cependant, il était le premier à la regretter. Sa compagne semblait sincèrement vexée. Alors que la plupart auraient fuit devant sa mauvaise volonté et son irascibilité, elle tenait bon, elle ne se dressait même pas contre lui. Son comportement écartait souvent des personnes avec qui il aurait pu lier amitié, et s'il n'avait pas su se rattraper, la complicité qui se tissait entre Erylis et lui aurait été menacée. L'idée de perdre sa camarade si vite affectait le petit serpentard. Il n'avait encore rencontré personne dans cette école qui sache s'intéresser à lui sans curiosité malsaine, sans jugement hâtif et méprisant.

Il avait osé livrer une parcelle de son problème, de son malaise, à la jeune fille. Ce n'était pas dans ses habitudes. S'il était franc avec lui même, il l'était rarement avec les autres dès que ça le concernait. Il voulait jouer « au plus fort », passer pour ce genre de personnes qui en dévoilent si peu que tous les maux semblent glisser sur eux. Cette volonté de ne rien laisser paraître le poussait à tourner en dérision chaque sujet sensible. Il perdait son sérieux lorsque la gêne des aveux le saisissait. Ce soir cependant, il se sentait plus libre. Erylis avait su lui montrer qu'il pouvait rester sérieux sans avoir à le regretter, et la quiétude vespérale, combinée à la fatigue aidaient. Elle lui dit qu'elle pouvait concevoir sa situation, et il nota avec un léger sourire le choix de son vocabulaire. Une tournure sensiblement différente aurait pu l'agacer, le fermer car les formules toutes faites s'employaient souvent pour dissimuler l'indifférence et couper court à un sujet jugé sans intérêt. Pour avoir été tenté de le pratiquer quelque fois, il le savait... Mais en général des phrases comme « ok... et à part ça tu raconte quoi ? » qui l'emportaient. Par la suite, son aînée retranscrit fidèlement le fond de sa pensée. Quant un moldu songe à la magie, il se voit toujours en élu, en héros triomphant. La magie ne s'éploie que dans les rêves éveillés, et nul n'aurait idée de se mettre en échec. Et ce rôle glorieux, pourrait-il le décrocher dans la réalité ? Erylis prétendait avec positivisme qu'il lui faudrait du temps. Peut-être. Mais à côté de lui, des enfants de moldus s'étaient brillamment illustrés dans l'univers de Poudlard. Il n'avait jamais appris à faire des efforts pour réussir... Il était peut-être tant... Sa place n'était plus ailleurs de toute façon, et on ne pouvait vivre avec un pied sur deux îlots. Un jour, il faut savoir en abandonner un pour bâtir son empire sur l'autre. Avec un sourire crispé, peu convaincu malgré l'assurance de la jeune fille, il acquiesça sans dire mot.

Avec une réelle curiosité, elle lui demanda ensuite de lui expliquer ce qu'étaient les pokemons et les consoles de jeu vidéo. Isaac entendit cette question avec amusement. Combien de fois s'était-il trouvé dans la même situation qu'elle lorsque les sorciers à qui il s'adressaient ponctuaient leurs paroles de termes obscures. A présent les rôles s'inversaient et il comprenait soudain les difficultés que ses interlocuteurs rencontraient lorsqu'il s'agissait d'expliquer quelque chose d'évident pour eux mais d'inexistant pour l'autre. Comment pouvait-il définir une console à une personne qui ne connaissait vraisemblablement pas l'électronique ? Tandis qu'il en était à ses réflexion, Erylis ajouta pour effacer toute méprise qu'elle n'adhérait pas aux préjugés de certains sorciers et qu'elle voulait simplement en apprendre plus sur lui, connaître son opinion sur Poudlard. Poudlard avait d'abord été l'occasion d'échapper au collège sévère et prestigieux que lui destinaient ses parents. Mais, à présent, c'était un lieu qui, malgré ses allures dantesques, incarnait sa chute sociale. Alors qu'il avait toujours vécu dans facilité, appuyé par des parents hautement placés, il se retrouvait à lui même, privé de leur influence, de son prestige. Ici, ça ne comptait plus. Ici, je ne valais pas mieux qu'un fils d'ouvrier. Les sorciers ne faisaient pas la différence et il ne la soulignait pas, car il ne voulait pas passer pour un vantard. Il avait bénéficié d'une éducation plus complète que les enfants de son âge, fréquenté les meilleures écoles mais à Poudlard tout s'annulait. Il avait perdu son avance scolaire, et retombait au même niveau que les autres. Sa fierté le digérait difficilement. Il commença donc par répondre à la dernière réplique d'Erylis en prenant soin de ne pas trop s'étendre.


- Je ne sais pas si je suis heureux d'être à Poudlard. Cependant, je ne sais pas si je serais capable d'y renoncer... Même si mes capacités magiques font pâle figure à côté de celles des autres... pour l'instant - ajouta-t-il dans un élan de fierté. - je crois qu'il me serait pénible de retourner définitivement dans un monde où je ne pourrais plus les utiliser. Alors si je n'ai pas trouvé ma place ici, je vois bien que je suis en train de la perdre de l'autre côté... La plupart des enfants de moldus acceptent sans réfléchir leur avenir de sorcier et s'immergent volontiers dans ce monde qui exclue la banalité. Bien sûr j'ai rêvé d'horizon nouveaux, comme tout le monde, mais... - Il hésita un instant. Puis, choisit avec une prudence palpable de s'aventurer un peu plus loin. - Je crois que je vis une situation semblable, mais inversée, au descendant d'une grande et influente famille de sang purs qui se révèle… comment dites-vous déjà ? Rat-molle ? L'absence de pouvoirs magiques entraîne alors la perte d'autres pouvoirs... - Il haussa les épaules pour se donner un air plus détaché. - On ne peut pas me demander de prendre la nouvelle avec autant d'enthousiasme que le fils de l'épicier du coin.

Puis, il répondit sans trop attendre aux interrogations d'Erylis, ravi de pouvoir s'arrêter sur une note plus légère.

Et pour répondre à ta question précédente, disons que ce sont des créatures magiques inventées par les moldus. Leur pouvoir dépend de l'élément à laquelle est attachée leur espèce. Pour les invoquer, il faut utiliser une console. C'est une machine sur laquelle des images s'animent, un peu comme sur les photos ici mais il est possible de diriger des personnages et le décors ne se limite par au cadre de l'image. Il est possible d'avancer, de visiter un univers imaginaire et de faire évoluer des personnages dedans... Tu me suis ? La plupart des moldus rêvent d'univers magiques. Et ils n'ont qu'à allumer leur console pour jouer les sorciers, maîtriser des créatures et devenir les héros qu'ils ne seront jamais dans la réalité... - Il avait l'étrange impression d'être à la place du pionnier qui tente d'expliquer à un indigène sorti de la brousse l'existence des mégapoles.- Ça a l'air triste dis comme ça, mais en fait, c'est très amusant ! Quand je m'ennuie, je regrette que cette invention ne marche pas ici..., conclut-il dans un sourire.
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyDim 4 Nov - 17:14:33

[ Milles et une excuses ( au moins Rolling Eyes )... ]

Isaac, après que la jeune fille ait essayé de lui expliquer son point de vue, se mit à lui faire comprendre ce qu’il ressentait. A son sourire un peu crispé, Erylis avait vite comprit qu’Isaac n’était guère convaincu par ses idées, et elle ne s’en offusqua pas, prenant le temps d’entendre, et peut-être de comprendre, celles du garçon. Celui-ci commença par lui avouer que si ses capacité magiques n’avaient pas réussies à ce qu’il s’intègre complètement dans ce monde magique, il ne se voyait déjà plus vivre sans. Cette tirade déclencha un fin sourire chez Erylis, presque triste. Voila bien une question qu’elle n’avait jamais dût se poser. Dans une famille comme la sienne, où la pureté du sang était une préoccupation prenante et incessante, où la magie faisait partie intégrante de la vie de tous les membres du clan Sayan, la vie sans magie n’était même pas envisageable. Pire encore, elle était honteuse, sale et impure. Erylis avait grandit quelques temps dans cette idée, dans ces concepts, jusqu’à la mort de ses parents, les acceptant avec innocence et confiance. Elle avait pourtant vire comprit que ces idées n’étaient pas celles de tous, et s’était demandé avec une certaine angoisse ce qui aurait pût lui arriver si elle avait été née cracmolle.

Isaac hésita un instant avant de poursuivre son récit, et c’est avec une prudence palpable qu’il continua à lui confier ses sentiments. Il lui dit vivre la situation inverse, provenant d’une famille moldue influente, il avait été projeté dans un tout autre monde où le nom qu’il portait n’était plus un motif d’autorité ou de respect. La jeune fille essaya un court instant de s’imaginer dans le monde moldu, univers dont elle ignorait tout, et secoua doucement la tête. Elle serait bien incapable de se débrouiller dans une telle situation. Vivre sans magie, pour elle, était comme être amputée des deux bras. Isaac chercha le mot qui désignait les non-sorciers, baragouinant un borborygme qui ressemblait à peu près à un des mots sorciers qu’Erylis lui rappela alors.


« Cracmoll, c’est ainsi que sont désignée les individus dépourvus de pouvoirs sorciers, pour nous. »

Pour nous. Car qu’il le veuille ou non, Isaac faisait bien parti de cette communauté de sorciers. Et même s’il se décidait à renier ses capacités magiques, il ne pouvait s’en débarrasser complètement… Pourtant, dans toute cette tirade, ce fut la dernière phrase du garçon, prononcée pourtant sur un ton détachée, qui interpella le plus la jeune fille. Elle observa de son regard sombre le jeune homme, un moment, avant de détourner les yeux. La difficulté qu’il avait à s’intégrer ne venait pas du fait qu’il venait d’une famille moldue, critère pourtant contraignant dans la maison des Serpents, mais de son manque d’enthousiasme et d’effort pour parvenir à une place qu’il souhaitait et qu’il avait sans doute toujours considéré comme sienne, de droit.

« J’imagine que se faire une place conséquente dans cette maison, lorsqu’on vient d’une famille non-sorcière, n’est pas vraiment facile… Je ne sais si tu arriverais à considérer cela comme une consolation, mais si tu arrives à te faire une place à Serpentard, à Poudlard, celle que tu sembles souhaiter si ardemment, tu pourras affirmer avec fierté que la réussite n’est due qu’à toi et non pas simplement à un nom. »

A vrai dire, la jeune fille pouvait comprendre les rêves de grandeur et de célébrité des autres mais elle éprouvait envers ces désirs une certaine incrédulité distante. Erylis ne désirait pas cette renommée tant recherchée. Sa lycanthropie, qu’elle devait garder secrète, était un motif plus que persuasif qui jouait contre ce rêve de reconnaissance qu’elle considérait maintenant comme une entrave pour sa liberté. Liberté de continuer ses études, liberté de vivre comme tous les autres sorciers…

Isaac accepta alors de lui expliquer les quelques mots barbares moldus qu’elle n’avait pas comprit, et elle suivit avec peine ses explications. Una machine qui transmet des images de créatures que l’on peut contrôler, un monde à découvrir… La jeune fille haussa un sourcil perplexe, ne comprenant pas exactement la subtilité et l’intérêt du jeu. Le Vert et Argent lui affirma que c’était très amusant, et Erylis esquissa un fin sourire amusé.


« Tu ne m’en voudras pas si je te crois sur parole, mais je peine à imaginer ta co… ta machine. » Elle eut une moue un peu pincée alors qu’elle essayait de se remémorer le mot console, puis son discret sourire malicieux reprit le dessus. « Il faudrait que tu me montre cette chose pour que je puisse comprendre réellement de quoi il s’agit ! » La jeune fille haussa alors, dans un signe d’excuse familier. « Je ne connais absolument rien à ton monde, et sincèrement, je crois que je serais bien plus désorientée, pour ne pas dire complètement perdue, que toi ! » Lui avoua-t-elle, sur un ton de confidence que son sourire moqueur démentait pleinement.
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptyMar 27 Nov - 21:40:08

[Bon bon... Je crois qu'il est grand temps d'amorcer la fin clown. Désolé si ça peut paraître 'un peu' vite fait...]

Pour la première fois depuis son arrivée à Poudlard, il se soumettait au jugement d’une autre, d’une comparse, d’une aînée. Il en éprouvait un réel soulagement. Au fil des mots, son avenir se dessinait de plus en plus concrètement. C’était comme s’il avait toujours su qu’il ne pourrait jamais renoncé à Poudlard, comme s’il avait toujours désiré s’affirmer dans cette société. Les réponses, il les avait. Pourtant, il avait fallu qu’il les affirme oralement pour les saisir. Confronté à une jeune fille née dans une famille sorcière qui ne manifestait aucun mépris vis-à-vis de son sang, il ne pouvait libérer sa mauvaise foi. Il n’y songeait même pas. A quoi bon nier ? Jouer à plus malin pour impressionner les faibles d’esprits ? Il s’était approprié Poudlard, la fierté d’appartenir à la maison de Serpentard, et ce malgré les préjugés de certains, s’emparait chaque jour un peu plus de lui. Il n’était rien certes, mais ce monde recelait de mystères qui le piquaient de curiosité dès qu’ils étaient évoqués. Partir était impossible, inenvisageable, il l’avait bien compris. Ce serait alors rejeter une partie de ce qu’il était, ce serait faire preuve de lâcheté. S’il partait, alors il reconnaîtrait son échec, donnerait raison à tous ceux qui méprisaient les nés moldus. Jamais sa fierté ne pourrait le tolérer. Isaac avait beau manifester de la mauvaise volonté, il ne baissait jamais les bras devant les difficultés. Plus la barre était haute, plus sa nature belliqueuse s’éployait. Son adaptation avait été pénible, et le resterait quelques temps puisque la pratique magique demandait beaucoup de travail, mais, dès qu’il deviendrait maître de ses moyens, Poudlard pourrait dire adieu à son image de gamin maladroit.

Erylis l’interrompit dans son petit discours pour corriger le mot qui désignait les né-sorciers qui n’avaient pas hérités de la magie de leurs ancêtres. Cracmoll… Franchement… Où avaient-ils été chercher un nom pareil ? ça ne ressemblait à rien, c’était même complètement ridicule. Il avait eu le temps de rencontrer un beau chapelet de mot et expression plus absurdes encore depuis qu’il était ici. Même les sorciers se donnaient des noms étranges ou complètement démodés… Voyez les professeurs : Albus, Severus, Minerva, Alastor… On se croirait en pleine guerre de Troie… Erylis aussi n’était pas un nom très commun. Mais passons outre ces grandes réflexions. Isaac – Enfin un prénom qui n’est pas souligné dans word xD – apprécia la dernière précision de la jeune fille, ce « pour nous » qui l’intégrait à la communauté sorcière. Un « nous » qu’il commençait timidement à employer. Il hocha la tête et poursuivit en empruntant une voie plus sensible, plus révélatrice. De nombreux nés-moldus auraient pu tirer un bilan à peu près similaire au sien, mais rare étaient ceux qui allaient regretter leurs titres perdus et qui admettraient difficilement l’idée d’être traité comme des moldus de base, des fils d’épicier, comme il l’avait si bien dit, une pointe de mépris significative dans la voix. Il ne s’était jamais posé la question d’être traité en inférieur. Le sujet était presque tabou chez les Deniel où tous ceux qui n’étaient pas de ‘noble’ profession étaient à dédaigner. Alors oui, le fond du problème était là, dans son éducation.

Erylis marqua un silence avant de lui répondre, sans doute pour méditer ses derniers propos. Après ce qu’il avait dit, elle aurait pu l’accuser d’enfant gâté et s’emporter dans quelques belles et ennuyeuses paroles destinées à lui montrer qu’il ne recevait qu’un revers de médaille et d’autres bêtises de ce genre qu’il avait envisagé et qu’il n’avait certainement pas envie d’entendre, mais elle n’en fit rien. Isaac lui en fut reconnaissant. Il accueillit avec attention ses conclusions en acquiesçant de temps à autre. Il ne fit aucun geste cependant lorsque la jeune fille lui parla d’une « place si ardemment souhaitée ». Ce qu’il souhaitait ? Une place dans la communauté, de la reconnaissance et une certaine forme de respect. Il ne rêvait pas de dominer Poudlard. Non. Il n’en avait pas la carrure. Il le savait, pour admirer de loin les Vrais dirigeants. Ces gens irradiants tant de force et de charisme qu’il se plierait lui-même volontiers à leur désirs pour leur plaire. Quelle ‘place’ Erylis envisageait-elle pour lui ? Il n’en savait rien et ne chercha pas à s’attarder sur la question. Là n’était pas le plus important. S’il avait des ambitions, il préférait les garder pour lui, pour l’instant. Il l’approuva avec une certaine humilité.


- Oui. Ce serait même une belle revanche… pour moi comme pour les autres, dit-il dans un sourire. Isaac était intolérant sur de nombreux points mais il faisait parti de ceux qui ne peuvent juger avec mépris qu’à distance. Dès qu’il prenait conscience de la réalité d’un rejet commun, sa révolte éclatait. Ainsi, il se sentait pleinement investi dans la cause des nés-moldus et mieux valait ne pas s’en prendre à d’autres en utilisant les arguments du Sang en sa présence…
J’ai assez perdu de temps. Je fais la promesse solennelle de me reprendre en main, déclara-t-il d’un air faussement grave en posant une main sur son cœur.

Il esquissa un sourire amusé et parti dans sa description hasardeuse des jeux vidéos. Il avait soudain l’impression de s’adresser à une jeune fille tout droit sortie du Moyen-âge. Plus il avançait, plus Erylis semblait perplexe et désorientée. Pour quelqu’un qui ignorait tout des technologies des moldues, ce qu’il présentait devait être bien difficile à imaginer. Il aurait pu entrer dans des détails plus techniques, plus stratégiques, mais il doutait qu’ils puissent intéresser la quatrième année, et la fatigue commençait à le rattraper. Il n’avait plus vraiment la tête à réfléchir. Ce fut au tour d’Erylis de buter sur son vocabulaire et cela lui arracha un nouveau sourire qui semblait suggérer avec ironie quelque chose comme « Eh oui… chacun son tour. ». Et, comme elle reprenait à son tour ses airs malicieux, il lui répondit dans un ton semblable :

- Ce serait avec plaisir mais, comme tu le sais, les machines moldues ne fonctionnent pas ici. – Il fit une moue faussement navrée. Puis poursuivit plus sérieusement : - Il n'empêche que j’ai encore du mal à imaginer que la plupart des sorciers puissent vivre dans une autarcie complète, en ignorant tout d’un peuple qui a le monopole de tous les territoires de la planète…
Ces vagues réflexions faites, il se redressa et s’exclama dans un ton théâtral :
En tout cas, si l’aventure te tente un jour, je me ferai un plaisir de te guider dans cet impitoyable monde de ferraille et de béton !

Il lui envoya un clin d’œil. S’il plaisantait, il n’en était pas moins sincère. Isaac aimait partager avec les autres son univers et ses passions. Mais l’heure n’était pas aux préparatifs d’une prochaine expédition. La fatigue alourdissait ses paupières et il dut retenir plusieurs bâillements au fond de sa gorge. Il se faisait tard, vraiment très tard. Il n’osait même pas imaginer l’état dans lequel il se retrouverait au réveil… Aussi, finit-il par déclarer :

- Navré d’écourter cette charmante conversation mais… A l’avouer, je tombe de fatigue… Et je crois que mon lit s’ennuie de moi. Tu m’accompagnes ?

A dire la vérité, il n’avait pas très envie de retourner seul dans l’obscurité du château. Il attendit donc la réponse de sa compagne d’insomnie, puis il se dirigea vers l’imposant monument, la tête encore pleine de leur conversation, et avec la satisfaction d’avoir put découvrir une intéressante jeune fille alors que son escapade nocturne était loin de lui promettre les plus belles rencontres...
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] EmptySam 1 Déc - 17:54:31

Erylis regarda le garçon, alors qu’elle essayait de s’expliquer sur cette place tant recherchée. Il y avait sur son visage une certaine maturité alors qu’il semblait accepter ce qu’elle disait, et cela, plus que toute autre chose, l’avait étonné, avant de s’en acquitter pour enfin l’apprécier. Quelle place estimait-elle que le Vert et Argent serait capable de prendre ?! La jeune fille l’imagina tout d’abord dans la peau d’un de ces chefs, ces meneurs, qui poussaient comme des champignons dans la maison des Verts Argents, divisant parfois leurs élèves en plusieurs clans qui pouvaient être source de conflits. Mais la jeune fille ne le voyait que trop mal dans ce rôle où il fallait avoir l’arrogance nécessaire et être capable de violence pour se faire respecter. Non, Isaac, d’après elle, avait plutôt l’étoffe de ceux qui brillait anonymement, et l'estimait plus organiser quelques coups dans l’ombre, entouré de personnes sures, que mener un groupe de Serpents au grand jour…. Peut-être se trompait-elle, elle ne le connaissait pas encore bien, mais c’était ce que lui dictait son intuition. Isaac disait alors que gagner une place dans Serpentard serait une belle revanche pour lui et les nés-moldu, et à cette réplique, un fin sourire d’acquiescement étira les lèvres de la jeune fille. Ce fut ensuite sur un ton solennel que, la main sur le cœur, il lui jura de faire mieux que précédemment. La Verte et Argent dissimula tant bien que mal son sourire amusé pour garder un air sérieux et lui répondre sur ce même ton.

« Qu’il en soit ainsi ! Je surveillerais tes progrès…. »

Et bien que ce soit faux, la jeune fille ne put s’empêcher de penser qu’elle serait tout de même curieuse de savoir comment il s’en sortirait par la suite. Elle ne doutait pas qu’il réussisse à gagner l’estime de certains compagnons, il avait cette force de caractère qui inspirait l’intérêt et le respect, mais il était certain que d’autres ne lui faciliteraient pas la vie à cause du sang qui coulait dans ses veines. Le jeune garçon lui expliqua ensuite certains détails inimaginables sur les machines moldues dont elle ne comprit absolument rien. Cette technologie lui était parfaitement inconnue, n’en ayant jamais eu besoin, et elle avait le plus grand mal à la concevoir. Elle le lui dit, butant sur les mots comme Isaac avait pu le faire sur ceux sorciers, le mettant au défi de lui montrer un jour ces étranges choses. Mais comme le lui faisait si bien remarquer le Serpent, ces machines ne pouvaient pas marcher à Poudlard, et le Vert et Argent ajouta qu’il ne comprenait pas comment certains sorciers, comme elle, pouvaient vivre en totale autarcie de ce monde. Erylis haussa les épaules à sa remarque qui s’adressait tout à fait à son cas avant de répondre.

« Quel besoin avais-je de connaitre votre monde, auparavant ? Avant de venir étudier à Poudlard, je ne n’avais jamais vécu qu’avec des sorciers, et les moldus étaient pour moi, tout comme leur monde, qu’un pays étrangement lointain. Et cela m’a toujours paru tout à fait dans les normes ; les moldus ignoraient tout de notre monde, pourquoi aurait-il fallu que j’en sache plus sur le leur ?! C’est ici que j’ai découvert un peu plus cette culture, cette civilisation et leurs inventions. »

Cette remarque reflétait tout à fait l’enfance qu’elle avait eu, baignée dans la magie parce que personne dans sa famille imaginait qu’il puisse en être autrement. Erylis n’en avait absolument pas souffert, elle n'avait même pratiquement jamais songé aux non-sorciers, et aujourd’hui, son inculture sur ce monde se faisait parfois ressentir, dans des cas comme celui-ci. Mais, étant élève de Serpentard, personne n’aurait jamais pensé à le lui reprocher… Isaac lui proposa ensuite de lui faire visiter un jour ce monde inconnu, et un joli sourire enthousiaste éclaira son visage, joyeusement. Une escapade qui, elle en était sure, serait très intéressante et certainement amusante. Seule, elle n’aurait jamais pris le temps de le faire, et puis, elle n’aurait jamais été capable de se débrouiller…

« Ce serait avec plaisir ! Allons explorer cette contrée lointaine et sauvage…. »Répondit-il, adressant un clin d’œil complice à Isaac.

Un instant, le silence de la nuit s’installa entre les deux adolescents, et la fatigue accumulée par cette journée et cette longue soirée se fit soudainement sentir. Erylis n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être, mais elle pouvait affirmer sans se tromper que le temps de sommeil qui leur restait s’était de beaucoup écourté. Un bâillement franchit l’obstacle de ses lèvres, s’accordant parfaitement avec Isaac qui lui proposait de rentrer. Erylis hocha la tête pour toute réponse, et se leva, accompagnant le Vert et Argent jusqu’à leur salle commune. Ils n’échangèrent pas un mot durant leur trajet, et la jeune fille apprécia ce silence seulement troublé par le bruit de leur pas sur les dalles froides des couloirs.

Alors qu’elle retrouvait avec un certain plaisir ses draps tièdes, la jeune fille, avant de s’endormir, esquissa un sourire, seule dans le noir. Cette soirée qui s’était voulue solitaire lui avait permis de connaitre une jeune garçon très prometteur, et elle espérait le revoir bientôt, histoire de savoir où il en était sur sa course aux échelons de l’échelle sociale…
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MessageSujet: Re: Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ]   Sous l'ombre familière des arbres. [ Terminé ! ] Empty

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