"Le couvre feu est en place depuis plus d'une heure, sors pas à cette heure, Attends !"
L'élève dans la salle commune retint Liliana par le bras après avoir courut derrière elle.
CLAC !
Dans un geste rapide et violent, Liliana s'était retournée et avait giflé la fille qui avait voulut la retenir.

"Je suis pas ta copine, lâches-moi et mêle toi de tes fesses, pauvre fille !"

Les larmes coulants en sillon sur ses joues, Liliana l'avait jaugé d'un regard noir avant de partir en courant dans les couloirs souterrains.
Elle courut, courut longtemps avant de se retrouver seule dans la cour principale de Poudlard, dans le noir et sous une pluie battante. Elle fut vite trempée des pieds à la tête, n'ayant prit aucune cape ni même sa robe de sorcière pour se protéger du temps exécrable. Mais elle ne s'en souciait pas vraiment, et reprit sa course au hasard, les yeux brouillés par les larmes et la brume.
Un arbre, deux arbres, puis tout une forêt s'était étendue autour d'elle, mais la petite ne semblait pas s'en soucier pour le moment. Elle s'arrêta et s'appuya contre un arbre, le coeur battant et serrant contre sa poitrine une lettre détrempée entre ses mains tremblantes.
Qu'est-ce qui avait mit la jeune fille dans un état aussi épouvantable ? Laissez-moi revenir quelques temps en arrière...


Ce matin là, le hibou familial s'était posé sur son épaule en la gratifiant d'un léger coup de bec sur la joue. Le coeur de la petite avait bondit dans sa poitrine : cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas reçut quelle nouvelle que se soit de ses parents ! Angoissée, elle avait fébrilement détaché le rouleau de parchemin de la patte de l'oiseau, et l'avait soigneusement rangé dans sa poche.
Elle n'avait ouvert la lettre qu'au soir venu, après le diner, une fois qu'elle était confortablement installée dans son dortoir.
Le parchemin était remplit d'un long texte, que Liliana commença à lire rapidement, puis de plus en plus difficilement.

"Je suis désolée de ne t'avoir donné que si peu de nouvelles... Je ne voulais pas te révéler cela alors que ma peine était encore vive... Tu aurais dû avoir une petite soeur"

Le parchemin se finissait sur un mot tendre de sa mère, mais la nouvelle était là : elle avait fait une fausse couche pendant que Liliana était à Poudlard, et c'était pour cela qu'elle avait refusé son retour à la maison à Noël.
Le coeur de la petite s'était serré, et la peine avait submergé ses traits. Dire que durant les premiers mois, elle avait souhaité qu'une chose pareille se produise ! Mais maintenant qu'elle était heureuse d'avoir un cadet, cela s'était réalisé. C'était horrible pour Liliana, qui éclata littéralement en sanglots.
Elle ne pleurait jamais, elle ne montrait jamais ses émotions, mais là, c'était trop. Elle qui avait tant craint pour sa relation avec ses parents alors qu'ils ne lui écrivaient plus, ne répondaient même plus à ses lettres, qui avait tant culpabilisé venait d'avoir le coup de grâce. Tout était de sa faute !

C'est ainsi qu'elle s'était retrouvé là, maintenant accroupie dans les feuilles humides qui collaient à son uniforme et à sa peau pâle. Ses boucles complètement défaites collaient à son visage, dégoulinantes et son col de chemise était imbibé de l'eau salée de ses pleurs.
Puis sa colère éclata à nouveau, plus fort qu'au moment où elle avait frappé la jeune élève, et elle poussa un hurlement enragé, en se retournant pour frapper dans l'arbre à coup de pied. Sa chaussure s'érafla sur le tronc d'arbre, alors qu'une ombre était apparue derrière elle.

"Jen ai marre ! J'EN AI MARRE !"

Cria-t-elle, en glissant sa tête entre ses avant bras appuyé sur le géant de la forêt. Elle n'avait pas entendu, dans sa colère contre elle-même et tout ce qui l'entourait les pas de l'individu.

Une voix. Liliana sursauta et se retourna vivement. Une élève se trouvait là, maintenant en face d'elle, un air candide sur le visage. Liliana l'observa, le sourcil froncé, jaugeant du regard cette jeune personne comme si elle s'apprêtait à répondre à un défi. Son regard se posa sur le blason des Serdaigles, puis sur l'insigne de préfète en chef. Si elle n'avait pas été dans cet état, la petite vipère aurait saisit l'étrangeté de cette rencontre, grâce à ce détail. Ayant une fois croisé la préfète en chef, elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas du tout l'apparence de cette jeune femme. Mais là, ce détail l'échappa totalement.

- Et peut-on savoir ce qu’elle fait si tard dans la Forêt Interdite, la petite fille ?
Liliana essuya rapidement les larmes qui coulaient encore sur ses joues, alors qu'un rictus passait sur ses lèvres.

"Je peux te retourner la question, depuis quand une préfète en chef fait sa patrouille anti élève insomniaque dans la forêt ?"

Rétorqua-t-elle sur un ton agressif, mais encore fébrile sous le coup de ses pleurs.
- Oh… mais dis moi, petite fille, tu pleures ?
Le sourire qui s'étira sur les lèvres de la soit disante préfète aurait put être associé au sourire d'une jeune fille capricieuse et peu complaisante, mais là, Liliana s'en trouva aussitôt mal à l'aise. Le comportement de l'élève en face d'elle était tout sauf celui d'une Serdaigle assez responsable pour être élue préfète. Quelque chose clochait et la vipère en eut l'étrange impression. Elle se recula pratiquement contre l'arbre derrière elle, et posa sa main sur celui-ci, comme pour s'assurer une prise sur le réel, un soutien quelconque qui aurait pu la rassurer. Cette inconnue la mettait réellement mal à l'aise, en plus de l'exaspérer !
L'étrange élève s'approcha. Ses pas étaient lents, comme calculés et elle dodelinait de la tête comme une petite fille. Ne pouvant se reculer plus, Liliana l'observa d'un oeil méfiant s'approcher et se pencher sur elle, pour avancer son visage souriant tout près du sien.
- On a un gros chagrin?
La petite Serpentard eut un mouvement de recul et la lettre détrempée s'échappa de sa main libre pour tomber misérablement sur le sol feuillu de la forêt.
Pour qui se prenait cette fille, pour se comporter de la sorte ? C'était intolérable, personne n'avait jamais osé se moquer ainsi d'elle ! Et pourquoi, pourquoi devait-elle être confrontée à une fille aussi loufoque maintenant ?

"Ca te regardes ? Si je suis ici c'est pour être seule, non ? Pas pour être confrontée à une préfète qui a troqué son cerveau avec celle d'une enfant de quatre ans !"

Répondit-elle sur un ton qui se voulait dédaigneux. Mais son angoisse perçait dans sa voix. L'étrange individu l'avait coupé de sa tristesse, à un tel point qu'elle en avait oublié ses larmes, et peut-être aussi sa colère première. Dans un état dans lequel elle s'était trouvée, elle aurait dû réagir d'une toute autre manière. Mais là, l'attitude de la Serdaigle avait engendré un mauvais pressentiment en la vipère, et si son coeur battait fort, s'était à présent plus d'inquiétude que de colère. Jamais elle n'avait été dans la Forêt Interdite, et l'on racontait les pires choses à son sujet. Peut-être cette préfète était un loup-garou s'apprêtant à se transformer, ou elle ne savait quoi encore ?

*Mais non voyons, ressaisis toi.*

"Si tu as envie de te moquer de moi, saches que ce n'est vraiment pas le bon moment, tu ferais bien de me fiche la paix au lieu de jouer à ce jeu stupide, c'est pas drôle du tout !"

Reprit l'enfant en reprenant légèrement contenance, se rassurant par ses propres mots sur les intentions de cette jeune femme. C'était une blague de mauvais goût de la part d'une personne qui abusait de son pouvoir, comme il était courant de voir entre membres de Maisons différentes, rien d'autre. Même si cette fille ne pouvait rien savoir d'elle, étant donné qu'elle ne portait pas le blason de Serpentard, mais ce détail aussi fut bannit de son esprit.

La préfète face à elle semblait peu touchée par la question bien peu aimable de Liliana. Un sourire étrange aux lèvres, elle n'avait pas répondu tout de suite, préfèrant rajuster sa tenue plutôt que de lui répondre.
- Question pertinente. Tu fais preuve d’un minimum d’intelligence, j’en déduis donc que tu n’es pas élève de Poufsouffle.
Répondit enfin la Serdaigle, avant de s'approcher d'un pas qui inquiéta la petite fille. Elle se recula, posa sa main contre l'arbre, et face au mouvement craintif de Liliana, la mystérieuse préfète en chef la pointa du doigt d'un air faussement perplexe.
- Tu as peur de moi ?
N'étant pas à Serpentard pour ses boucles blondes, la vipère avait cerné le comportement de la jeune femme comme une étrange comédie, qui ne rassurait pas le moins du monde la petite. Pourquoi se comportait-elle comme ça ? Elle semblait ignorer tout d'elle, même sa Maison, dans quel but une élève de Serdaigle aurait voulut effrayer une fille d'une douzaine d'années en larmes ?
L'enfant ne répondit pas à sa question, préférant la jauger de son air méfiant et angoissé, n'osant dévoiler quoi que se soit sur elle dans ses mots. Ca n'était pas possible, une élève ne se comportait pas de la sorte, et Liliana n'avait nulle envie de parler d'elle à une personne qui la mettait dans un tel état de malaise...
Elle finit cependant par avoir une réaction agressive, qui tira une mine déçue à l'inconnue. Cette dernière se recula, laissant un fugace espoir à Liliana sur un possible départ, mais la présumée élève se contenta de conclure qu'elle n'avait pas envie de parler, et l'observa attentivement.
Omnibulé par l'éclat étrange des yeux de son interlocutrice, et à lui demander si son comportement était une mauvaise blague, la petite ne remarqua pas son geste pour prendre la lettre. Elle n'avait même pas remarqué qu'elle l'avait laissé tomber, d'ailleurs.
Quand Liliana eut terminé de vociférer des paroles acides, la jeune femme se mit à sautiller sur place en tappant des mains.

*Mais elle est complètement folle...*

Pensa Liliana, tandis que le sang montait à ses joues.
- Pas drôle? Oh, mais si, si ça l’est... Après tout, c’est excitant, non ? Se retrouver ici, dans un lieu interdit qui regorge de dangers et de créatures mystérieuses…
Elle croisa les bras derrière son dos et s'approcha, pour commencer une ronde autour de Liliana. Son petit jeu stressant fit déglutir Liliana, dont les mains commençaient à trembler sous le coup de l'angoisse.

*Ressasis toi, ce n'est juste qu'une préfète déjantée qui veut t'effrayer car tu es dans un lieu interdit... Rien d'autre... Mais bon sang, un préfet est plutôt occupé à surveiller les couloirs que la Forêt Interdite !*

La femme continuait sa ronde, glissa sa main dans la dos de la jeune fille tandis qu'elle parlait d'araignées géantes, puis reprit son manège. Au deuxième tour, elle pinça Liliana, qui se retourna vers elle dans un mouvement brusque.
- Peut-être des Vampires... qui sait ?
Elle s'était approché de la deuxième année pour lui souffler les mots qui suivirent, et Liliana tenta de la gifler dans un geste incontrôlé. Elle était morte de trouille.

"Ne me touches pas, sale folle !"

Sa main avait giflé l'air sans même frôler la jeune femme en mouvement constant et ladite jeune femme éclata d'un rire cristallin, mais qui avait un écho inquiétant, même lugubre.
Elle s'était posté à nouveau en face d'elle, avait reposé son regard dans celui de la Serpentard. Des mangemorts... Et si cette femme était quelque chose de tout ça ? Un vampire, ou un mangemort... déguisé ?
A ce moment, un flash passa dans l'esprit de la petite blonde. Elle se revit passer à côté d'une grande élève, une élève qui portait un insigne que seule elle pouvait porter dans tout Poudlard. L'insigne de préfète en chef. Et cette fille qu'elle avait croisé ne ressemblait pas du tout à cette femme qui maintenant, lui demandait si elle voulait jouer avec elle. La peur éclata sur le visage de Liliana : ça n'était pas une élève, ça n'était pas possible...
Des larmes d'effroi pointèrent dans le regard de la fillette, qui, n'ayant pas aseez bête pour faire preuve du courage qu'aurait pu avoir un Gryffondor face à une telle situation, se détourna pour partir en courant.

Le coeur battant, elle sauta par dessus la racine proéminente d'un arbre, et courut aussi vite que pouvait la porter ses petites jambes. Aussi bien cela pouvait être une farce, aussi bien Liliana n'avait pas envie de rester plus longtemps pour le savoir ! Elle préfèrait courir, slalomer entre les arbres, sans penser que la jeune femme n'aurait pas trop de mal à la rattraper, si elle le désirait.

Liliana fuyait dans la forêt, filant tout droit devant elle, sautant par dessus les racines comme un chat, sans ralentir le rythme de sa course. Derrière elle, l'étrange femme parla, mais les syllabes se répèrcutèrent au tympans de Liliana dans un flot confus.
Soudain, la voix retentit à nouveau, chantant une contine pour enfant sur un tout presque hystérique. Au fur et à mesure que les paroles s'écoulaient, la voix semblait se rapprocher, semblait émaner des arbres eux-même, monstres géants pourvus de serres atroces prêtes à emporter la vipère chassée dans un monde d'obscurité et de peur.

*Ma baguette... Ma baguette... Où est cette....*

Fouillant la poche de son chemisier, elle mit longtemps à extraire de ses doigts fébriles le bout de bois, trébuchant dans un nid de ronces au passage. Un cri sortit d'entre ses lèvres tandis que les épines assérées pénétraient sa chair et glissaient le long de ses mollets alors qu'elle se refusait à s'arrêter.
« Hihihi ! Si le loup y était… il nous mangerait ! Mais comme il n’y est pas, il nous mangera pas ! Loup, m’entends-tu… ? »
Les mollets en sang, elle parvint à s'extraire des bras sournois des ronces, courut, courut plus vite encore, et...
« …y es-tu ? »
Shplaf !

Liliana venait de foncer droit sur la femme menaçante, se prenant dans un hoquet sa baguette dans la gorge. La petite tomba à la renverse, et dans sa chute, lacha sa propre baguette, qui tomba à deux mètres d'elle en lançant des étincelles.
La vipère leva les yeux sur son agresseur en se reculant sur ses coudes, puis plongea sur sa propre baguette. Elle la frôla du bout des doigts, puis parvint à l'aggriper, avant de la pointer vers la menace face à elle. L'extrêmité de la baguette tremblait au rythme du bras de la fillette, qui s'était mise à crier d'une voix tremblante :

"Qui êtes-vous ?! Qu'est-ce que vous voulez ?!"

Les yeux de Liliana lançaient des éclairs de peur sous ses sourcils froncés. Elle n'osait pas se relever, elle n'osait pas bouger de peur que la mangemorte-vampire-lycane... ne l'attaque. Elle aurait pu tenter de la désarmer, mais cette idée s'évanouit vite dans son esprit : que pouvait une enfant contre une adulte ?

[Désolée pour le retard ! Et aussi, je me suis permise d’agire un petit peu sur ton personnage… rien de bien méchant hein, juste une histoire de coupure à un doigt… si vraiment ça t’ennuies, dis le moi et je modifie, il n’y aura pas de problème ^^ voilà :) ]

Elle était à elle. La jeune élève lui appartenait, maintenant qu’elle était au bout de sa baguette. Elle pouvait en faire ce qu’elle voulait ! La torturer avec le sortilège Doloris ? Ou bien lui infliger l’Imperium et ainsi l’utiliser comme indic ? L’humilier ? La faire souffrire, l’entendre hurler… La voir pleurer et la supplier. A ces pensées, une lueur démentielle éclaira le visage enfantin de Chan qui regardait sa victime plonger sur sa baguette magique.

Elle ne l’en empêcha pas, au contraire, c’était bien plus amusant comme ça ! Puis elle l’entendit s’égosiller, lui poser les traditionnels « Qui êtes vous ? » et « Que voulez-vous ? » questions qui arrachèrent à la Mangemort un sourire de pitié. Elle se baissa vers la jeune fille, la baguette toujours pointée sur elle. Et là, presque avec amour, elle déclara :

« Je veux… jouer avec toi. Je veux faire de toi ma poupée, mon jouet. Je veux… t’attacher, sur…»

Elle fit mine de réfléchire, avant de bouger légèrement sa baguette et d’y faire apparaître des liens qui vinrent s’attaquer aux poignets de la jeune fille.

« …sur une croix »

A ces mots, des brindilles provenant de branches d’arbres vinrent voleter autour de la blondinette, prenant la forme d’une croix fantomatique, non pas pour l’y attacher mais juste pour la déco. Ouais parce que Chan aime bien que les choses soient bien faites.

« Et j’inviterais tous mes…confrères, à insister au spectacle… Ils seraient, des centaines, des milliers ! Toute une foule… ainsi qu’un bourreau munit d’une barre de fer la barre à tout faire. Reconnais-tu ce que je suis en train de te décrire, petite fille ? »dit-elle d’un ton innocent.

Elle pencha la tête sur le côté et éclata à nouveau d’un grand rire naïf.

« J’adore la torture médiévale. Les Moldus auront au moins fait quelque chose d’intéressant… Et je te regarderais… et lorsque les douze coups de barre de fer t’auront brisés les membres, que la foule se sera lassée de tes hurlements et se sera dispersée… et que tu baigneras dans ton sang… »

Elle fit deux pas en avant.

« …je m’approcherais. Et je m’assairais à côté de toi…Je plongerais mes yeux dans les tiens et...

Et, sagement, la Mangemort s’accroupit auprès de sa victime. D’un geste de sa baguette, elle fit soulever la main de la fillette et lui entailla précautionneusement le doigt, afin que quelques gouttes de son sang ne tombent sur le sol au fur et à mesure de ses paroles :

« Et… goutte après goutte…j’instillerais mon dégoût comme… comme un brûlant acide… »

Chan posa son doigt à l’endroit de l’entaille et sans doute la jeune élève put-elle sentire une intense mais brève brûlure.

« Jusqu’à ce que… finalement… »

Elle s’approcha d’avantage, abandonnant de ce fait quelques instant toute prudence quant à sa victime qui était de ce fait dans la possibilité de riposter, afin d’atteindre son oreille et d’y murmurer avec gourmandise :

« …tu périsses… »

[Pas de problème, c'est très raisonnable et tu es en droit ^^ Je l'ai fait un peu aussi, j'espère que ça te conviendra tout de même !]


La baguette menaçante de la femme était brandie sur elle. Qui était-elle, que lui voulait-elle ? Question stupide, que Liliana n'aurait peut-être pas du poser. Son assaillante se fit un plaisir de lui répondre, tandis que dans la nuit, ses yeux sombres brillaient d'une lueur folle.
Bientôt, ses deux mains se retrouvèrent liées l'une à l'autre par des ficelles aparaissant sur ses poignets. La dureté des liens lui coupa le sang, et les mains ainsi, Liliana aurait bien du mal à jeter un sort, très sûrement.
Le flot de paroles continuait, s'insinuant en la fillette comme des petits serpents qui se tortillaient en elle pour lui infliger une angoisse terrible, insoutenable. Des larmes s'écoulèrent bientôt des glandes lacrymales, tandis que des brindilles s'envolaient autour d'elle.
Liliana n'osa pas les suivre du regard, hypnotisée qu'elle était face au regard meurtrier de la... mangemorte. Il n'y avait qu'une mangemorte pour tenir de tels propos, la jeune fille venait de le comprendre.
Soudain, les branches s'immobilisèrent brutalement derrière elle, et la petite tourna vivement la tête, pour voir la croix formée derrière son dos.
"Reconnais-tu ce que je suis en train de te décrire, petite fille ?"

Liliana fut parcourue d'un terrible frisson d'effroi. La torture, voilà ce qu'elle était en train de lui promettre.
Comme Liliana gardait le silence, la mangemorte éclata d'un rire bref et léger, qui retira un sanglot étouffé à sa victime sur son tapis de feuilles mortes.
La mage noire reprit la parole, parlant d'une voix presque rêveuse de barre de fer, et des hurlements qu'elle retira à sa victime.

"Arrêtez.... ARRETEZ !"

Hurla Liliana, à travers ses sanglots. Mais la mage ne l'écouta pas, et s'approcha de la fillette, avant de se remettre à parler, d'une voix amoureuse.
Les larmes coulaient toujours sur les joues de Liliana, tandis que la mangemorte s'accroupissait à ses côtés, et forçait magiquement la main de la Serpentard à être à portée d'elle. D'un coup de baguette, elle fit une entaille à la deuxième année, qui poussa un petit cri de douleur. Le sang retenu dans sa main par les liens à ses poignets coula très rapidement hors de la blessure, dans un goutte à goutte rapide.
« Et… goutte après goutte…j’instillerais mon dégoût comme… comme un brûlant acide… »
Liliana se laissait faire, pétrifiée par la terreur. Elle n'eut qu'un mouvement de recul, mais qui n'empêcha pas la mangemorte à appuyer sur la plaie. La douleur fut immédiate, et un cri sortit de lèvres de la fille. Un cri de douleur et d'effroi par le fait d'être touchée par cette femme, cette femme terrifiante et repoussante. L'espace d'un instant, elle crut qu'elle allait défaillir, mais ses yeux ne firent que rouler dans ses orbites tandis que la tête lui tournait. Mais se fut bref, et à son grand regret, Liliana fut vite replongée dans la réalité de ce qu'il se passait.
« Jusqu’à ce que… finalement… »
La mangemorte s'approcha très près d'elle, pour lui murmurer les autres mots, qui déclencha un hoquet de peur à Liliana.
« …tu périsses… »

*Noooon !!*

Avec l'energie du désespoir, Liliana pointa sa baguette droit sur le visage de la mangemorte, et cria le premier sort qui lui venait à l'esprit.

"LIGATURE !!!"

Aussitôt, des chaînes et des cordes sortirent de la baguette de la jeune fille, droit sur le visage tordu par la démence de la mangemorte, pour l'enserrer aussi fort que le désir de vivre de la jeune fille avait agit sur le sort. La petite n'attendit pas pour se relever et déguerpir à toute jambes, avant de se retourner une dernière fois et pointer sa baguette en direction de la mangemorte.

"AVIS !"

Une nuée d'oiseaux foncèrent dans un boucan du diable vers la femme, mais Liliana ne regarda pas pour voir si elle allait les arrêter avant qu'ils n'aient atteind leur cible.
La respiration haletante et en larme, Liliana se remit à courir à toute vitesse, les mains toujours liées l'une à l'autre. N'ayant aucune idée de la façon dont défaire les liens, elle préfèrait ne pas perdre de temps à chercher à le faire.

"A L'AIDE !! A L'AIIIIDE !!"

Cria-t-elle, en espérant de tout coeur être assez proche de la lisière de la forêt. Elle ne pouvait pas mourir ainsi, pas ici, pas maintenant ! Elle était beaucoup trop jeune, elle ne méritait pas ça !

*Que toute cette histoire se termine vite, que cela ne soit qu'un cauchemar !*

« Arrêtez… ARRETEZ! »

« Ouiiiii, Oui c’est ça, vas-y, hurle, pleure et supplie moi, supplie moi de te laisser la vie sauve, supplie moi comme les chiens s’écrasent le museau au sol pour avoir un su-sucre par leur maître !! »

A nouveau un rire s’éleva parmi les branches squelettiques de la Forêt Interdite, un rire dont la voix rappelait celle d’une petite fille mais qui laissait dans son sillage un désagréable malaise, comme si à travers ces échos on pouvait percevoir un hurlement démentiel, raisonnant de cruauté bestiale. Une enfant dénouée de toute humanité…
Pouuupée, poupée… En plus de pleurer, elle savait parler. Poupée de chaire, poupée de sang, simple jouet servant à satisfaire quelque temps les caprices des enfants, et bientôt finira démembrée, cheveux coupés, visage balafré, tête arrachée. Et peut-être même les yeux crevés, cela faisait de jolies billes… Bien rondes.

Est-ce que les yeux de Lilliana étaient eux aussi rondes comme des billes ?

« LIGATURE !!! »

Chan ne pourrait pas vérifier ce détail dans l’immédiat. Les poupées sont parfois si imprévisibles ! On pense pouvoir faire ce que l’on veut avec, jouer à sa guise, mais on n’est jamais à l’abri d’un défaut de fabrication, un bug de système. Une poupée qui déconne n’est plus intéressante…les jouets cassés, on s’en débarrasse !

Jamais Chan n’avait senti une seule fois dans sa vie une telle rage de vivre de la part de l’un de ses jouets. Ca n’était pas de simples cordes qui étaient sorties de la baguette de l’élève de Poudlard, mais des chaînes, qui s’attaquèrent aussitôt à la gorge de la Mangemort. Celle-ci, qui avait décidé de laisser le sort agir à sa guise afin de mesurer le potentiel de son pantin, fut contrainte d’agiter d’un coup sec sa baguette afin de faire disparaître les liens qui lui coupaient douloureusement la respiration. Ses cheveux bruns coupés au carré quelques peu emmêlés, la jeune femme éclata à nouveau d’un grand rire, toutefois de courte durée, prise par une quinte de toux suite au sortilège de ligature dont elle avait été victime.

Elle s’apprêtait à poursuivre la fillette mais cette dernière lui facilita grandement la tâche. La nuée d’oiseaux envoyée par la blondinette fondit sur Chan qui, la bouche en cœur devant tous ces merveilleux petits moineaux aux serres aiguisées à souhait, décrivit dans les airs un geste ample de son amie de bois, créant ainsi une espèce de pentagramme éblouissant.
Les volatiles changèrent alors de couleur, leur plumage prenant une teinte d’un noir de jais, leurs yeux rouges comme la braise. Le sourire de plus en plus large, Chan pointa avec espièglerie Lilliana de sa baguette et aussitôt les oiseaux changèrent de direction pour se fondre sur la fillette et l’entourer de tous cotés, empêchant ainsi la poupée de s’évader à nouveau.

« EXPELLIARMUS !»

A présent sa voix n’avait plus rien d’enfantin, mais avait au contraire quelque chose de monstrueux. Les yeux exorbités par la rage, Chan se rua sur sa victime, lui enfonçant généreusement sa baguette sous la gorge. Là, avec un sourire démentiel, elle s’écria :

« AVADA KEDAVRA !»

L’éclair d’un vert éclatant frappa en plein fouet, faisant tomber sur le sol boueux de la Forêt Interdite le corps sans vie…

… d’une malheureuse Licorne qui avait eu la malchance de passer par là. Oui, moi aussi, ça m’arrive de jouer ma sadique en faisant croire l’espace de quelques secondes à Lilliana que j’avais assassiné son perso… Chan avait détourné sa baguette à la dernière limite, le sortilège frôlant la joue de la jeune fille et faisant voler quelques un de ses cheveux. La respiration haletante, la Mangemort reprenait contenance. Il ne fallait pas, non… pas tout de suite. Un meurtre, dans l’enceinte même de Poudlard, et ce avant le retour du Lord, était une chose inconcevable. La sécurité du château serait renforcée, et toute intrusion s’avérerait délicate.

Plus Chan assimilait la chose, plus elle affichait une moue boudeuse, effaçant petit à petit l’expression singulièrement malsaine de son visage. Ce visage qui, d’ailleurs, ne lui serait jamais plus une couverture si cette élève restait envie ou… s’en souvenait. Elle qui avait cette faculté de se fondre dans une masse d’élèves sans se faire remarquer, il existait à présent quelqu’un qui la reconnaîtrait. Et ce quelqu’un, à son humble avis, lui en voulait beaucoup pour la petite partie de chat perché improvisée… Allait-elle parvenir à se faire pardonner ? Peut-être que si elle était gentille avec elle, elle ne dirait rien…Lentement, elle leva des grands yeux brillants vers la fillette et demanda d’une petite voix désolée. On eu presque dit que celle-ci était noyée de larmes.

« Tu vas leur dire, hein, que j’ai fais une bêtise ce soir ? Tu vas aller tout cafter à Dumbledore, c’est ça ? Tu vas aller me dénoncer ? Je suis désolée si je t’ai un peu obligée de jouer avec moi… On fait la paix ? »

De grosses larmes rondes coulaient le long de ses joues. S’essuyant les yeux du revers de sa manche, elle tendit une main amicale vers Lilliana.

Chan reniffla.


[HJ : Voilà, je pense qu'après ta réponse, je posterais encore un ou deux messages et on pourra clôturer le Topic. J'ignore si tu souhaite encore faire appel à un membre de l'Ordre étant donné que Chan, de toute façon, ne tuera pas Lilliana ^_^ Enfin tu fais comme tu veux! Voilàààà!)

[HJ : Mdr excellent je me suis demandé ce qui allait être touché quand j’ai vu le sort ^^ J’adore :respect :]


Liliana s’était enfuie sans constater de l’efficacité de son sort, slalomant entre les arbres, sautant par-dessus les racines et les doigts épineux des ronces qui parvenaient parfois à s’agripper à sa jupe et à ses jambes dénudées. Elle ne s’était pas rendue compte du changement chez les oiseaux, et c’est lorsqu’elle entendit leurs cris perçants dans son dos qu’elle comprit que quelque chose clochait. En un rien de temps, elle s’était retrouvée cernée, immobilisée dans sa course par une horde de volatiles croassant dont les yeux rougeoyants se fixaient sur elle en un avertissement empli de menace.
Elle était piégée comme un vulgaire animal que l’on chassait, elle ne pouvait plus s’enfuir… Qu’allait-il se passer, à présent ?

Pleurant, tremblant, Liliana n’osait plus bouger, jetant des regards furtifs autour d’elle afin de trouver la moindre issue qui la sauverait du danger imminent. Mais elle n’eut guère le temps de trouver une fuite possible que la horde d’oiseaux noirs s’ouvrit sur la femme, dont les yeux s’ils n’étaient pas rouges, étaient au moins aussi menaçant que ceux de ses serviteurs.
Sous ses yeux, sa baguette s’envola, tourbillonna dans les airs pour atterrir dans la main de la Mangemorte, tandis qu’elle manquait de s’écrouler sur le sol, secouée par la rage qui s’était déversée dans le sort de désarmement lancé.

Elle accueillit avec un petit cri la baguette qui se pointait contre la peau de sa gorge, retenant ses larmes avec difficulté devant la Mangemorte dont le regard la bombardait de menaces.
Qu’allait-elle devoir subir ? Elle ne voulait pas souffrir, pas mourir, elle voulait que ce cauchemar cesse au plus vite… Ce n’était qu’un mauvais rêve et elle s’en réveillerait bientôt, soulagée de se retrouver dans le dortoir, en compagnie des filles les plus bêtes de Serpentard… Oui, tout serait normal…
Mais pourtant, la douleur et le froid la contredisait, ça n’était pas un rêve ! Et la baguette de l'opposante s’élevait au dessus de sa tête, prête à jeter un sort.

Avada Kedavra !

Avec un cri terrifié, Liliana se couvrit le visage avec ses bras, refusant de voir la lumière verte, la mort arriver droit sur elle. Elle ne voulait pas mourir ! Tombant à genoux, elle se mit à sangloter, sans se rendre immédiatement compte que le sort ne l’avait que frôlé, dévié au dernier moment sur un animal innocent.
Pourquoi sentait-elle encore les épines des ronces plantées, dans ses jambes ? Pourquoi sa gorge était aussi sèche ? La voix de la femme la ramena au monde réel : elle n’avait pas subit le sort, elle était toujours en vie !
Et à présent, la Mangemorte s’adressa à elle sur une voix de petite fille qui a fait une bêtise, demandant si la Serpentard irait la dénoncer, si elle ferait en sorte que, sa « grosse bêtise » comme elle l’appelait, soit découverte.
Tremblante, la jeune fille hocha précipitamment la tête, totalement abasourdie par le comportement de la jeune femme, mais trop terrifiée pour la défier comme précédemment. Elle avait comprit, elle était en réel danger, elle était menacée comme jamais elle ne l’avait été.

« Non… Je… Dirais rien… S’il vous p… S’il vous plaît… »

Ses yeux débordaient de larmes, et elle ne pu les retenir de couler plus longtemps le long de ses joues plus pâles que jamais. Elle avait peur, elle était même terrifiée. Ce sort qui avait été lancé, elle en avait déjà entendu parler de la bouche de son père, elle savait ce qu’il signifiait… Et elle n’avait aucune envie de laisser sa peau là, dans la forêt interdite, dans un lieu où elle n’avait fait que déverser sa peine.

On fait la paix ?

Liliana redressa légèrement la tête et posa son regard sur la main tendue de celle qui avait manqué, une minute plus tôt, de la tuer. Parcourue d'un frisson, elle hocha à nouveau la tête, les lèvres tremblantes.

« Oui… Oui, on fait la paix… »

S'esssuyant les yeux, la petite blonde tenta de se redresser quelque peu, mais ne parvint pas à se remettre sur ses jambes. La terreur l'avait affaiblie, elle ne se sentait même plus le courage de se relever, mais seulement d'aller dans le sens de cette folle pour ne plus subir sa colère…

* Que quelqu’un vienne, que quelqu’un me sorte de là, par pitié… *