*Titre de ta nouvelle : The end
*Présentation de l'histoire: Que deviennent les personnages de nos romans une fois ceux-ci refermés ?
*Protagonistes : M. Smith
*Catégorie : One-shot
*Genre : Tragédie/Dramatique
* Nombre de chapitres :1
*Complet : oui



Le soleil commençait à darder ses rayons sur le monde, relevant le voile obscur de la nuit lorsque M. Smith s’éveilla. Au moment où ses paupières s’ouvrirent sur le monde un matin de plus, il sut que quelque chose d’irrémédiable s’était produit, et que plus rien ne serait jamais plus comme avant. Mu par un sixième sens, il se leva, légèrement anxieux, et aussitôt rafraîchi de sa nuit par une douche, il s’empressa de sortir.

Au-dehors, rien ne semblait changé, sauf un détail sur lequel il ne parvenait pas à mettre la main. Il avait beau fouiller sa mémoire de fond en comble, il ne parvenait pas à trouver l’origine de son malaise. Puis soudain, il comprit : absorbé par ses pensées, il n’avait pas remarqué le silence qui régnait. Aucun sourire sur les lèvres, aucune parole prononcée. Les visages étaient impassibles, dénudés de toute émotion. Où donc étaient passés les rires, les bavardages, les indignations et les pleurs ?

Une peur subite le saisit, soudaine, angoissante. Il ouvrit la bouche et tenta de parler, y réussissant au prix d’un grand effort. Le cri rauque qui s’échappa de sa gorge ne sembla pas perturber les passants qui ne cillèrent pas une seule seconde devant le déchirement qui vibrait dans la voix qui s’était élevée. Dérouté, le jeune homme tenta d’arrêter une femme afin de lui parler, mais elle semblait appartenir à une autre réalité, étrangère à la sienne. Elle passa à côté de lui sans même remarquer sa présence. Il ne comprenait pas, où était-il donc ? La veille au soir, il avait brillamment procédé à l’arrestation d’un tueur en série menaçant ses victimes par lettres anonymes dans lesquelles il faisait référence à l’apocalypse, et le voilà, aujourd’hui perdu dans un monde vide… les gens semblaient être des robots, qui marchaient sans aller nulle part, incapables de ressentir jusqu’au plus doux des sentiments. Peut-être était-ce mieux comme çà, finalement ; ne plus souffrir de la haine, de la douleur et de la tristesse.

Il se rendit compte que lui-même était irréel, qu’il n’avait été créé que dans le but de divertir, et qu’il en était de même pour tous ceux qui se trouvaient à ses côtés. Ils n’étaient que des instruments condamnés à disparaître dans l’oubli, et pourtant immortels, une vie trop courte dans laquelle ils risquaient maintes fois leurs vies pour au final n’être reconnus que comme inexistants aux yeux des humains, bien réels dont la longue vie leur permettait d’en effacer tant d’autres d’un simple coup de gomme. Pour lui-même et les autres, la vie débutait par une majuscule et se terminait au point final de l’histoire. Evidemment, parfois ils avaient du sursis et ressurgissaient dans une quelconque suite de l’œuvre initiale…il n’était rien de plus qu’un énième personnage, qui ne serait peut-être jamais connu que de l’auteur et de son entourage. Sa vie ne rimait à rien, et n’avait d’autre objectif que de combler le besoin de créativité d’un être, qui lui était supérieur de par son espérance de vie.

A l’instant où cette vérité lui sauta aux yeux, il préféra s’abandonner à son tour au néant, le dernier sentiment qui l’emplit fut l’amertume devant cette ironie du sort, qui le rendait à son état originel. Ses yeux devinrent inexpressifs; il se mit à marcher droit devant lui.