(On vient d'ici!)

D'un mouvement hésitant, Oswald tourna la poigné et ouvrit la porte qui émit un grincement sinistre. Il entra d'un pas hésitant en couvrant de sa main la blessure située derrière sa tête qu'il s'était faite en tombant des escaliers. L'infirmerie baignait dans la lumière éclatante du soleil qui était filtrée à travers les vitres ternies par le temps. Deux rangés de lits étaient alignées le long des murs formant ainsi un passage au milieu de la salle qui menait jusqu'à une immense armoire. Oswald s'avança tranquillement dans la pièce qui était apparemment inoccupée à l'exception de la gryffondor et du serpentard. Alors que celui-ci se demandait où pouvait bien être l'infirmière, un gargouillement venant de son ventre lui rappela qu'il était midi et que tout le monde était en train de manger. Tout le monde sauf lui et Mariana.

Oswald approcha de l'immense armoire en chêne et l'ouvrit brusquement. Il y avait dans cette armoire plus de potions et d'onguent que le serpentard n'aurait jamais pu s'imaginer. Des étagères complètes et des tiroirs pleins à craquer de toutes sortes de bouteille contenant des substances plus étranges les une que les autres. Ébahi, le garçon observa la quantité presque inconcevable de flasques, de fioles et d'ampoules. Au sommet de l'armoire, sur la dernière tablette, reposait des bandages et une bouteille de désinfectant. Oswald aurait très bien pu se guérir seulement grâce à ça, mais il était impossible pour lui d'atteindre ces deux objets vu sa petite taille de garçon de 11 ans. Il fallait donc qu'il se débrouille avec ce qui était à sa portée, c'est-à-dire pas moins d'une cinquantaine de potions. Parmi toutes ces bouteilles aux formes et aux couleurs diverses, il y en avait une qui allait permettre à Oswald de guérir en moins d'une seconde. Mais il y avait une question qui se posait comme un obstacle insurmontable : Quelle potion fallait-il prendre?

Cette énigme était très embarrassante pour le jeune serpentard. Dans le domaine des potions, il avait autant de connaissance à ce sujet qu'une crevette. Il n'étudiait jamais cette matière, ne faisait pas ses devoirs et n'écoutait pas le professeur en classe. Comment faisait-il pour passer les examens? Il trichait ou il copiait sur les autres élèves, tout simplement. Le seul problème c'est que là, il n'y avait pas d'encyclopédie ambulante, plus communément appelé les serdaigles, sur qui il pouvait se fier. Il n'y avait que lui...et Mariana. Peut-être qu'elle savait quelle potion prendre...

« J'espère que tu écoutais les cours de Rogue parce que moi, j'ai aucune idée quelle potion il faut prendre...»

*Au pire, je peux toujours boire une potion au hasard et voir si ça marche...*

Oswald avait un nombre incalculable d'idées qui lui passaient par la tête, dont la plupart étaient complètement stupides. Celle-ci en était une. Le blondinet agrippa une potion au hasard. Le sang sur ses mains les rendait glissantes alors qu'il essayait de déboucher la bouteille. De peine et de misère, il finit par l'ouvrir. L'odeur qui se dégageait du goulot de la bouteille était tout simplement dégoûtante. Oswald faillit vomir tellement c'était insupportable. Aussi rapidement qu'il avait enlevé le bouchon, il le revissa et replaça la bouteille à sa place.

Le petit blond continua à fouiller parmi les potions de l'étagère même s'il n'avait aucune idée de ce qu'il cherchait...

Ils y étaient enfin. Encore quelques minutes et tout cela serait terminé. L’infirmière allait soigner Oswald et puis elle pourrait partir se rassasier. C’est donc avec un petit sourire aux lèvres que Mariana pénétra dans la pièce, à la suite du Serpentard. Seulement quelque chose clochait. Au bout de quelques secondes, le cerveau surdimensionné de la petite avait compris : il n’y avait pas d’infirmière. D’ailleurs il n’y avait personne dans l’infirmerie. Il y avait une rangé de lit de part et d’autre de la pièce, formant comme une haie d’honneur à quiconque osait s’aventurer dans ce lieu. Oswald s’avança vers une armoire, suivit de prêt par Mariana. Elle le savait, cette armoire contenait tout ce qu’il fallait pour soigner quelqu’un. Là encore un autre problème se posait : quelle potion choisir pour que le Serpentard arrête de saigner et évite par la même occasion de se desséché sur place.

« J'espère que tu écoutais les cours de Rogue parce que moi, j'ai aucune idée quelle potion il faut prendre...»

** Ecouter les cours de Rogue ? Pis aussi la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu et tant qu’elle y est elle rajoute un nœud rose a poids vert ! J’ai pas que ça à faire que d’écouter l’affreux aux cheveux gras, il est fou ! Pas bien de fumer d’la Marijuana ! **

La petite était une personne tout a fait normale, équilibrée et saine d’esprit, et comme toute personne tout a fait normale, équilibrée et saine d’esprit elle ne suivait pas les cours de Rogue. Premièrement elle détestait les potions et se trompait tout le temps en mélangeant les ingrédients, et deuxièmement cela ne servait a rien de suivre, Rogue aurait tout de même trouvé un moyen de lui enlevé des points. Mariana préférait roupiller tranquillement sans se faire voir tout au fond, et mélanger quelques ingrédients au hasard lorsque l’affreux s’avançait vers elle. Se souvenant qu’Oswald attendait peut-être une réponse, la petite haussa les épaules en signe de parfaite ignorance. Peut-être était cette petite fiole rosée ou celle-ci qui contenait une espèce de gélatine verte. Elle n’en n’avait aucune idée, et n’aurait jamais prit le risque d’en désigner une au hasard. Vu qu’apparemment, Oswald avait l’air aussi dégourdi qu’elle en matière de potions, ils ne leur restaient aucunes solutions. Tandis que les mains Serpentard cherchaient on ne sait quoi dans l’armoire et qu’il se risquait à ouvrir une potion à l’odeur plus que douteuse, le cerveau de la Gryffondor fourmillait. Tout en haut de l’armoire se trouvait du désinfectant et des bandages, seule chose que le Serpentard pouvait prendre pour se soigner en toute sérénité. Conclusion : c’était très simple, il ne leur restait plus qu’une solution : trouver comment arriver là haut. Peut-être que si Oswald lui faisait la courte échelle…quoique non, tout ce qu’elle parviendrait à faire, ce serait de faire tomber l’armoire et de briser toutes les fioles. Il valait mieux éviter si elle ne voulait pas avoir d’ennuis. La Gryffondor regarda à droite, puis à gauche, puis au plafond, comme si cela pouvait l’aider à trouver une solution. Son regard se porta un instant sur les lits aux draps propres et blancs et elle s’exclama vivement :

- On peut toujours pousser un lit, monter dessus et attraper le désinfectant et les bandages non ?

Ce n’était pas une mauvaise idée, les lits de l’infirmerie étant haut et montés sur roulettes. Mais la Gryffondor doutait que, même montée sur un lit, elle puisse arriver à attraper ce dont ils avaient besoin. Oswald était plus grand qu’elle, ce qui n’était pas vraiment dur, mais là encore cela pouvait coincer. Quoiqu’ils pouvaient toujours essayer, après tout elle ne voyait aucune autre solution au problème…

- On peut toujours pousser un lit, monter dessus et attraper le désinfectant et les bandages non ?

Oswald était abasourdi. Pour la première fois, Mariana avait eu une idée brillante. Le serpentard ne s'attendait pas à autant d'une gryffondor. Il était rare de voir une rouge et or plus futé qu'un vert et argent, mais il faut dire que Oswald n'était pas un serpentard comme les autres. Et peut-être que Mariana n'était pas aussi stupide qu'elle le paraissait...

- Ah, euh..j'y avais pas pensé, bonne idée...

Le blondinet n'avait pas peur d'admettre que l'espace d'un instant, elle avait été plus astucieuse que lui. Sans attendre une seconde de plus, Oswald se retourna vers un lit accoté le long du mur. Il l'agrippa fermement et le fit rouler jusque devant l'armoire sur lequel il l'accota un peu trop brusquement. En effet, lorsque le lit percuta l'armoire, celle-ci fut ébranlée. On entendit le son titillant des bouteilles qui s'entrechoquaient et ce qui devait arriver, arriva. Une des bouteilles situées un peu trop près du bord d'une des étagères finit par tomber du haut de l'armoire. Trop surpris pour réagir, Oswald resta ébahi comme un idiot alors que la potion rebondit sur le lit pour aller ensuite se fracasser sur le sol. D'un air un peu sot, le blondinet glissa son regard jusqu'à ce qu'il rencontre celui de Mariana.

- Euh....oups! lança t-il tout simplement.

Une potion de plus ou de moins qu'est-ce que ça pouvait bien changer? Au pire, si jamais on l'accusait d'avoir brisé une propriété de l'école, il n'aurait qu'à mettre ça sur le dos de la gryffondor. Le serpentard s'approcha de la bouteille cassée qui avait répandu son contenu sur le sol. Pris par un élan de curiosité, le petit blond se pencha pour ramasser ce qui restait de la bouteille et lu ce qui était inscrit sur l'étiquette :

Citation :

An
Aïsthêsis

Concentré 78%
Attention très volatile et très puissant
500 ml

Alors que Oswald se demandait en quelle langue c'était écrit, il ne remarqua pas qu'il respirait la vapeur qui émanait de l'étrange liquide répandu dur le sol. Soudainement, il ressentit une étrange sensation lui parcourir le corps. Le serpentard remarqua rapidement qu'il n'avait plus mal à la tête, ou plus précisément, il ne sentait plus du tout sa tête.

*An Aïsthêsis...j'ai déjà vu ça quelque part...ça ressemble étrangement à...anesthésiant...qu'est-ce que ça veut dire?*

Le serpentard avait vu juste mais il était un peu trop tard. Déjà il ne sentait plus rien à part ses jambes. Le gamin recula rapidement pour ne plus respirer les vapeurs de l'anesthésiant. Il tituba et s'assit tranquillement sur le lit. Au moins là, il ne ressentait plus la douleur de sa blessure. En fait, il ressentait la même sensation que lorsqu'il était sur le point de s'endormir en écoutant les cours de Rogue. Le gamin résista tout de même à l'attrait du sommeil et réussi à rester à moitié réveillé. Il avait un léger coulis de bave qui glissait le long de sa bouche mais Oswald ne s'en redit même pas compte. La léthargie qui envahissait son corps l'empêchait de ressentir quoi que se soit. Tout ce que le blondinet trouva à dire fut :

-.....Woah!!! Trop fort ce truc!!!

- Ah, euh...j’y avais pas pensé, bonne idée...

Bien sur que c’était une bonne idée puisqu’elle venait d’elle. Non mais il la prenait pour qui ? Mariana leva les yeux au ciel tandis qu’Oswald faisait travailler ses biceps et poussait l’un des lits contre l’armoire. Malheureusement le choc entre le lit et l’armoire occasionna la chute de l’un des flacons. Et après c’était elle la maladroite ? Non mais il ne fallait pas pousser mémé dans les orties non plus… A ceci prêt que la maladresse du petit Serpentard ne les avait pas enfermés dans l’infirmerie. Encore heureux car son ventre ne l’aurait pas supporté. Enfin encore quelques minutes et elle serait sorti de là. Levant un sourcil, Mariana vit avec surprise Oswald ramasser l’étiquette du flacon. Pourquoi est-ce qu’il ne montait pas tout de suite là haut au lieu de perdre du temps. Et en plus, tout ce qu’il trouvait à dire c’était :

-.....Woah!!! Trop fort ce truc !!!

. Oswald venait de perdre la boule. Il avait l’air idiot de ses moldus en pantalons à fleurs et cheveux longs d’il y a trente ans, en train de fumer un pétard. Les yeux à moitiés fermés et un mince filet de bave qui coulait le long de son cou. Mais après tout il y avait peut-être une autre explication. Et puis soudain, une étincelle d’intelligence parcourut l’esprit de la petite Gryffondor. A tout hasard, Mariana se décala du lit et arracha l’étiquette des mains du Serpentard. Vu sa connaissance médiocre des langues, ceci ne l’aida pas du tout à comprendre. Tout ce qu’elle retint ce fut : « très volatile et très puissant ». Et une conclusion stupide s’imposa d’elle-même : Oswald allait se transformer en oiseau pour avoir sniffé cette potion. Coool. La Gryffondor avait toujours rêvé de posséder un oiseau domestique. Et avec Oswald elle pourrait envoyer ses lettres sans utiliser les hiboux de l’école. Elle lui apprendrait à faire ses besoins dans une littière, le dresserait et, au bout d’un moment, Oswald-son-futur-oiseau-domestique saurait sans douter faire le mort ou encore picorer les gens qu’elle n’aimait pas. Comme Rogue ou cette nunuche de McLane. Mais imaginez qu’Oswald ne devienne pas un hibou. S’il devenait un hippogriffe qu’est-ce qu’elle en ferait ? Non tout compte fait il valait mieux qu’elle trouve quelque chose pour inverser les effets de cette potion qui transforme les gens en volatiles.

- T’inquiètes j’vais te sauver !

Super-Mariana, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « chocogrenouilles » avait bondit sur le lit, non sans se péter à moitié une cheville. La petite commença à farfouiller un peu au hasard parmi les potions qui se trouvaient là, tout en se demandant bien laquelle il fallait lui donner. Elle n’en n’avait décidément aucune idée. Peut-être la rose là qui était si jolie. Ou la verte. Ou celle-ci qui avait toutes les couleurs de l’arc en ciel. Tandis que Mariana réfléchissait, les effluves de la potion renversée continuaient à se disperser dans toute la pièce, et sans s’en rendre compte la rouge et or les respirait autant qu’Oswald. Alors qu’elle s’attaquait au deuxième étage de l’armoire, les effets commencèrent à se faire sentir. Sans trop savoir pourquoi Mariana commença à chantonner d’une voix fausse, légèrement hébétée :



Un parfait massacre du slow le plus connus de Scorpions. Et puis, tout comme Oswald, elle commença à avoir sommeil, vraiment très sommeil. Sauf qu’elle, elle ne chercha pas à résister. Après tout elle avait bien le droit de s’accorder un petit somme…juste une minute ?!? Et puis elle avait tout le matériel à sa disposition : un lit et des oreillers moelleux. La rouge et or se laissa tomber et déposa doucement sa tête sur un oreiller, tandis que ses bras encerclait le deuxième. Elle était tellement bien qu’elle aurait bien aimé ne jamais se réveiller…

- T'inquiètes j'vais te sauver !

*De quoi elle parle? J'ai pas besoin d'être sauvé...ah, j'imagine que c'est ma blessure, je l'avais presque oublié. Bah, c'est pas si grave que ça, de toute façon j'ai même plus mal. *

Puis, la catastrophe, Mariana décida de chanter...ou au moins elle essayait de chanter. Lorsque cette horreur atteignit les oreilles d'Oswald, il se retourna subitement. En fait, on ne peut pas vraiment appeler ça 'subitement', vu que dans l'état où il était, ça prenait une bonne dizaine effectuer un mouvement aussi complexe. Donc, le temps que ça lui avait pris pour se retourner, Mariana était déjà confortablement étendu sur le lit où il était assis. Ne prenant pas le temps de vérifier si elle dormait vraiment, Oswald parla en abordant un ton plus qu'ensommeillé :

-Si ton but c'était de m'achever, et ben laisse-moi te dire que t'a réussi. Non seulement tu chantes comme un pied; prend le pas mal mais, c'est vrai, admet le au moins. Et en plus c'est une chanson super triste. J'sais pas, t'aurait pu chanter Rock you like a hurricane, qui est une bien meilleure chanson des Scorpions. Mais de toute façon, t'as une voix qui sonne trop névrosé pour chanter ce genre de musique...

Se rendant compte que ce qu'il disait n'avait aucun sens, Oswald se tut. Alors qu'il se disait que c'était peut-être une bonne idée de dormir comme la gryffondor était apparemment en train de faire, il entendit quelque chose ouvrir la porte de l'infirmerie. Cette chose était en vérité un petit elfe de maison. Il était resté dans l'encadrement de la porte, bouche-bée. Ce n'était pas très habituel de voir un serpentard assis dans le même lit où une gryffondor dormait paisiblement. Cet intrus venait de donner une bonne idée au serpentard qui n'hésita pas un instant de plus :

-Hey toi! Oui c'est à toi que je parle! Ramène-moi assez de nourriture pour deux personnes! *Oh, il y a aussi Mariana qui doit avoir faim...* Euh...non, pour trois personnes. Et fait ça vite! Lança Oswald d'un ton autoritaire à l'intention du petit elfe de maison qui partit immédiatement.

Le serpentard émit un long soupire et baissa la tête sous le poids accablant de la fatigue qui le submergeait. Il fixait le sol d'un air abruti tout en attendant avec impatience le retour du petit elfe de maison. Le gamin était dans un tel état de léthargie, il devait avoir le quotient intellectuel comparable à celui d'un petit pois vert. Pendant un instant, était complètement dans un stade végétatif. Voldemort en personne aurait pu entrer dans l'infirmerie en poussant un rire si démoniaque que même les lits se seraient enfuis, Oswald lui, n'aurait pas bronché. La seule chose qu'il l'empêchait de s'endormir sur-le-champ, c'était la faim.

Après ce qui semblait être une éternité ,mais qui en réalité n'était que quelques minutes, le petit elfe de maison fut de retour. Surchargé d'assiettes, de plats et de pichets, il tituba à travers la pièce avant de déposer le tout à même le sol devant Oswald. Alors que l'elfe s'apprêtait à sortir de la salle, son attention fut attirée par l'étrange liquide répandu sur le sol. Le serpentard ne l'averti pas, préférant voir la réaction du petit elfe de maison. Ainsi, lorsque celui-ci se pencha pour sentir la flaque de la potion , il respira une grande bouffé de vapeur. Instantanément, l'elfe tomba face première, endormis. Après avoir ri un bon coup, le serpentard se pencha et pris une des assiettes du plateau. Un bon gros steak, cuit à point, le repas préféré du gamin. Avant de commencer à engouffrer le tout, il réveilla brusquement Mariana :

-T'a faim? Lui demanda t-il en désignant les plats posés à côté de lui.

Tandis que Mariana dormait tranquillement, sans baver ni ronfler en bonne fille bien élevée, Oswald lui faisait un monologue sur se superbe voix. Non seulement, il trouvait qu’elle chantait comme un pied mais en plus il n’avait pas conscience de la supériorité de Still loving You par rapport à Rock You Like a Hurricane. La prochaine fois elle lui chanterait Schrei, et il la supplierait de repasser à Scorpions ! Et en plus elle n’avait pas une si mauvaise voix ? Non….non….non ? Bon d’accord elle chantait comme une casserole mais ce n’était pas une raison pour le lui rappeler.

- T'as faim?

Faim = manger ! Manger = le seul mot capable de réveiller Mariana. La petite se redressa comme un robot sur son lit et lorgna sur la première chose qu’elle vit, c'est-à-dire le steak du Serpentard. Trop bien élevée pour lui arracher des mains, la rouge et or sauta à terre et se baissa à son tour pour attraper une assiette, mais avec un steak saignant, et y ajouta de la sauce, du sel, des petits pois, des frites, du chou, bref tout ce qui avait pu tenir dans l’assiette. Une fois servit, elle s’assit en tailleur, trop pressée de commencer à manger pour penser à trouver une chaise et avala une énorme bouchée de viande.

- Pour’chquoi y’a ch’un ch’elfe de chaison a ch’terre ?

Traduction pour ceux qui ne comprennent pas le langage de Mariana parlant la bouche fermée : « Pourquoi il y a un elfe de maison à terre ? ». A vrai dire elle se fichait totalement de la réponse. Peut-être que le Serpentard avait dégommé l’elfe… heureusement pour lui Mariana n’était pas vraiment partisante du droit des elfes de maisons. Ou peut-être que l’elfe s’était évanouie, endormie, bref il devait bien y avoir une explication logique non ? En tout cas, pourquoi se creuser la tête pour un problème dont elle aurait la solution dans quelques secondes ? Et des questions elle en avait pleins à poser à Oswald comme :

- J’peux finir ton assiette ? T’as plus faim hein ? Dis au fait t’as encore mal ? Tu saignes toujours ?

Enfin des questions posées sans avoir la bouche pleine, et pour cause ; Mariana avait déjà tout avalé. Elle se sentait un peu nauséeuse d’avoir mangé si vite, mais ne le regrettait pas. Et puis si elle pouvait manger ce qui restait dans l’assiette du blondinet elle ne s’en plaindrait pas, bien au contraire. La petite déposa son assiette prêt de ses jambes croisées tout en regardant autour d’elle. Alors que ses amis sisi elle en a j’vous jure, étaient en train de manger trainaient dans les couloirs, elle était là à l’infirmerie, alors qu’elle était tout a fait saine de corps parce que d’esprit :sifle: …. C’était vraiment déprimant. Au moins cette envie de dormir lui était passé, sûrement grâce au taux d’activité dont elle avait fait preuve en voyant la nourriture. En parlant de nourriture, l’elfe était toujours allongée à terre et cela commençait à inquiéter la petite. Non pas parce qu’elle se souciait d’un petit elfe de maison, mais parce que si il était mort, c’est elle qu’on irait accuser. Oh, tant pis, elle jouerait à la petite fille innocente et rejetterait toute la faute sur Oswald. Pis d’abord ce n’était pas un mensonge, vu qu’elle n’avait rien fait ! Mais avant de dramatiser, il fallait vérifier que cet elfe était bien mort. Très courageuse, comme toujours, la petite se releva, le ventre gonflé par tout ce qu’elle avait avalé. En titubant, elle se rapprocha de la bestiole, et se pencha par-dessus son corps tout mou. Elle n’allait pas lui faire du bouche a bouche quand même ? Non, courageuse mais pas suicidaire la Gryffondor non plus ! Elle se mit à le secouer comme un prunier pour bien vérifier, et ceci réveilla le petit elfe. Surprise par les gros yeux difformes ouverts d’un coup, la Gryffondor fit un bond en arrière, manquant de se casser la figure, puis murmura, honteuse :

- T’aurais pu l’achever …

Oswald écoutait d’une oreille distraite les paroles incessantes de Mariana tout en dégustant son succulent steak. Alors qu’il venait tout juste d’entamer son copieux repas, la gryffondor avait déjà fini son assiette. Elle profita de l’occasion pour déranger Oswald alors qu’il savourait tranquillement son repas pour lui poser un tas de questions. Le serpentard fut le premier surpris de voir la quantité de nourriture qu’elle avait engloutie en si peu de temps.

*Attend un peu, comment autant de nourriture peu rentrer dans un corps si minuscule? Je serai pas étonné de la voir obèse un de ces jours…*

-Non, tu peux pas finir mon assiette, j’ai encore faim et puis t’es déjà assez grosse comme ça. Ah, en passant, j’ai plus mal à la tête et je crois que depuis le temps qu’on est ici, ma blessure a eu le temps de se cicatriser. Mais merci quand même d’avoir demandé.

En effet, heureusement pour Oswald qui n’était pas hémophile, sa blessure s’était presque toute cicatrisée et avait ainsi arrêté de saigner. Le serpentard avait tout de même une jolie bosse en arrière de la tête. Alors que celui-ci finissait son repas, il vit Mariana s’approcher de l’elfe. Après avoir secouer ce dernier, il se réveilla soudainement causant ainsi un sursaut disproportionné de la gryffondor. Évidemment, Oswald profita de l’occasion pour rire aux éclats en voyant l’expression de la rouge et or. L’elfe se releva, ne comprenant pas ce qui s’était passé. Apeuré, il partit en courant et quitta l’infirmerie en poussant des petits couinements.

- T’aurais pu l’achever …

- Ben, j’pensais que c’est toi qui t’en occuperait en l’achevant avec une claque. Ben oui, comme tu l’as fait avec moi lorsque je me suis évanoui, je me suis dit que tu ferait la même chose pour lui. Au moins, on peut pas dire que t’a pas essayé. Est-ce que c’est une manie chez toi de secouer de gauche à droite les gens qui sont inconscients? Moi, quand j’ai vu que tu dormais, j’ai pas commencé à t’agiter dans tous les sens!

*Tout d’abord, j’aurais pas du la réveiller. La voilà qui recommence avec ses milles et une questions. En plus, j’aurais pu garder toute la bouffe pour moi tout seul…*

Le serpentard avait raison, il aurait été mieux pour lui qu’il ne réveille pas la gryffondor. Dommage pour lui qui préférait agir et réfléchir après, ou ne pas réfléchir du tout. Peut-importe, il fallait tout de même qu’il désinfecte sa blessure, même si elle était à moitié cicatrisé. Il monta donc sur le lit et essaya d’atteindre la bouteille de désinfectant situé tout en haut de l’armoire. Évidemment, bien que le serpentard soit assez grand, il ne l’était pas assez pour atteindre la potion voulu. Le gamin eu soudain une autre de ses ‘brillantes’ idées. Il commença à sauter sur le lit. L’idée d’utiliser le lit comme trampolines aurait pu être bonne si seulement Oswald n’était pas aussi lourd. En effet, alors que le serpentard atteignit une hauteur suffisante après quelques bonds, le lit commença à émettre des grincements douteux. Heureusement, le blondinet réussi à attraper la bouteille de désinfectant, mais lorsqu’il retomba sur le lit, celui-ci émit un horrible craquement. Le matelas ainsi que l’armature qui le soutenait s’enfoncèrent. Oswald se retrouva donc la jambe droite coincée dans le lit qui était maintenant transpercé.

-Euh…oups! lâcha t’il sur le même ton naïf qu’il avait utilisé alors qu’il avait cassé la potion anesthésiante un peu plus tôt.

- Ben, j’pensais que c’est toi qui t’en occuperait en l’achevant avec une claque. Ben oui, comme tu l’as fait avec moi lorsque je me suis évanoui, je me suis dit que tu ferais la même chose pour lui. Au moins, on peut pas dire que t’a pas essayé. Est-ce que c’est une manie chez toi de secouer de gauche à droite les gens qui sont inconscients? Moi, quand j’ai vu que tu dormais, je n’ai pas commencé à t’agiter dans tous les sens !

** J’aurais du le laisser crever à la volière moi ! Ca m'aurait éviter de perdre du temps, j'aurais pu déjeuner en paix dans la grande salle et ensuite aller réviser mes leçons **

Vexée ? Mariana ? Juste un petit peu. Mais elle n’allait pas dramatiser pour autant. Surtout que l’occasion de se venger allait se présenter quelques minutes plus tard. Le Serpentard commença à faire du trampoline sur le lit, tandis que Mariana lui tournait le dos, en boudant. Elle se fichait totalement de ce qu’il pouvait bien trafiquer, il pouvait bien chanter « I Believe I can fly » qu’elle ne se retournerait pas. Ca se trouve c’était ce qu’il était en train de faire : essayer de voler. Les Serpentard ont décidément pas mal de choses en moins que les Gryffondor et surtout, en première position, un cerveau. Personne ne pouvait voler, il devenait fou ou quoi Oswald ? Ou peut-être qu’il l’était déjà auparavant. Pas étonnant de la part d’un vert et argent. Quelques instants plus tard, un petit « oups » lui parvint à l’oreille suivit d’un craquement sinistre parvint aux oreilles de la petite. NON ! Elle n’allait pas se retourner … non, non, non ? SI ! Ne pouvait résister à sa curiosité, Mariana se retourna et vit le malheureux Serpentard encastré dans le lit. Un sourire grand jusqu’aux oreilles se dessina alors sur le visage de la petite Gryffondor. Elle parvint à ne pas rire, au prix d’un effort surhumain, et se remit dans sa position initiale. Il pouvait toujours courir pour qu’elle vienne l’aider. Il venait carrément de lui reprocher de l’avoir aider et, puisqu’il était si fort, il n’avait qu’à se sortir de là tout seul. Elle croisa les bras tout en sentant un sentiment de remord lui envahir l’estomac. Quelle idée d’avoir un cœur. Ca ne servait à rien si ce n’était qu’à recevoir des remontrances injustifiées. Mais qu’attendre de plus d’un Serpentard ? Décidément un de ses jours cela allait lui attirer des ennuies que de se montrer gentille avec de la vermine pareille. Oui, bon elle exagérait un peu mais n’oublions pas qu’Oswald l’avait touché dans son orgueil qui, rappelons le, avait à peu prêt la taille et l’envergure de la tour Effel. Oui mais sa maman lui avait toujours dit d’aider les gens. Non, mais pourquoi est-ce qu’elle pensait à sa mère dans un moment pareil ? La petite secoua la tête, et se retourna vivement le visage faussement neutre. Une envie d’éclater de rire lui montait à la gorge mais il n’était pas question qu’elle se lâche.

- Tu fais moins le malin maintenant marmonna la petite Gryffondor. T’es bien installé ? Un oreiller peut-être ? Tu veux que j’t’aide ?

…

Peut-être qu’elle aurait du aller chez les Blaireaux finalement. Elle était aussi faible qu’eux et se faisait toujours avoir. Rahhh quelle nouille elle était ! Cela aurait été plus facile de partir en courant pour ne pas se faire surprendre en compagnie d’Oswald et du lit cassé, et ainsi d’éviter d’être punie. Mais non, il avait encore fallut qu’elle joue à Zorro, secourant les faibles et les opprimés. Elle le regretterait un de ses jours, la rouge et or en était certaine…

Oswald fit tout son possible pour se sortir de cette malencontreuse situation. Une jambe coincée, l'autre poussant sur le bas du lit, le serpentard se débattait comme un dément pour se déprendre. Pendant ce temps, la gryffondor lui avait tourné le dos et boudait. Au moins, elle s'était fermé cette grande trappe qui lui servait de bouche. De plus, étant donné que ce n'était pas dans l'avantage du serpentard de se faire voir dans une situation aussi ennuyeuse, il avait encore le temps de se déprendre du lit et ainsi se sauver d'une humiliation inévitable. Malheureusement pour lui, il avait beau se tortiller de toutes les façons possibles, de forcer comme un déchaîné sur le lit, il n'y avait aucun moyen de se déprendre. Évidemment, avec tout le vacarme qu'il créait ainsi, Mariana finit par se retourner pour voir dans quel pétrin s'était retrouvé une fois de plus Oswald. Un grand sourire moqueur envahi les lèvres de la jeune fille. Le serpentard ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, il aurait agit de la même façon à sa place. Quoiqu'il en soit, le blondinet était dans un réel embarra, il ne pouvait se déprendre seul et il venait d'offenser la seule personne qui puisse l'aider. Il regretta un peu ce qu'il avait dit, s'il aurait pensé avant de parler, il ne serait pas dans une situation aussi loufoque. Mais, penser ne figurait pas dans les habitudes du gamin.

- Tu fais moins le malin maintenant. T'es bien installé ? Un oreiller peut-être ?

Oswald n'entendit pas la dernière phrase qu'avait marmonné Mariana. Il imaginait déjà la gryffondor qui le laissait pourrir là, au milieu de l'infirmerie. Le soir arrivé, Rusard viendrait et verrait tout le bordel qu'il avait créé. À cause de ça, il serait sûrement mit en retenue pour le restant de son séjour à Poudlard. Et tout ça, à cause d'une sale petite garce rouge et or qui refusait de l'aider. Donc, pour résumer la situation, le gamin avait une minute pour convaincre la gryffondor de ne pas le laisser là.

-Hé! J'te rappelle que c'est MOI qui nous ai sortit de la volière! N'oublis pas que c'est grâce à MOI si on est libre! Et puis...euh...Ah oui, c'est aussi MOI qui a fait venir toute la bouffe! Tu serais sûrement morte de faim à l'heure qu'il est si je n'aurais pas été là! Donc tu me dois au moins une faveur, alors aide moi à me sortir de là!

Le serpentard se rendit compte que ce n'était pas la bonne manière de régler le problème. Il décida d'approcher la situation d'un autre angle. Il prit donc une voix suppliante et tenta un dernier essai :

-Oh s'il te plaît, aide-moi! Je m'excuse pour ce que j'ai dit tout à l'heure! Tu le sais bien que je pense jamais à ce que je dis! J'te remercie de m'avoir aider tout à l'heure, et de m'avoir réveillé en me giflant! T'es contente là?! Je me suis excusé! Alors pitié, sort moi de ce maudit lit! J'ferais tout ce que tu veux après, promit! Tu vas pas me laisser comme ça quand même?!?

* Hé hé hé , c'est sûr qu'avec un discours pareil, elle va m'aider! De toute façon, les gryffs sont tous aussi naïfs les uns que les autres!*

Le serpentard était plutôt fier de son coup. Cependant, dans son discours, il avait évoqué quelque chose qu'il allait sûrement regretter, je cite :« J'ferais tout ce que tu veux après, promit!» Comme il a été mentionner plus haut, le serpentard n'était pas réputé pour réfléchir avant de dire quelque chose. Au moins, il était assez bon menteur, il y avait donc une chance que la gryffondor croit aux fausses excuses du jeune Smith et l'aide à le sortir de ce pétrin.

*UN MOIS!!! Elle veut ma mort ou quoi?!? Déjà que c'est pénible faire mes devoirs, j'veux même pas essayer de m'imaginer ça serait quoi en faire le double! Et pas de fautes en plus! Ça relève du miracle ce qu'elle me demande! Mais pour qui elle se prend pour faire une proposition comme celle-là? J'pourrais jamais tenir ma part du marché...*

On peut dire que là, le serpentard était vraiment fâché. Fâché contre ce maudit lit, fâché contre cette armoire trop grande, fâché contre les escaliers sur lesquels il s'était cassé la gueule, fâché contre la porte de la volière qui avait refusé de s'ouvrir, fâché contre ce satané hibou dans la volière qui avait déféqué sur son t-shirt et finalement, fâché contre cette gamine, assez cruelle pour lui proposer un marché malhonnête qu'il était obligé d'accepter. Même Oswald, étant un serpentard, n'aurait pu penser à une chose aussi abjecte et ignoble. Le blondinet, lui, n'aurait pas hésité à venir en aide à Mariana si celle-ci se serait retrouvé dans la même situation que lui... :sifle:

Le blondinet était en train d'analyser les pours et les contres pour savoir si oui ou non il acceptait le marché de Mariana. Sa décision oscillait entre «Marché conclu! » et «Va te faire foutre sale petite pute!». Cependant, il y avait une solution qui combinait les deux positions. Il n'avait qu'à accepter la proposition de Mariana, et ensuite, lorsqu'il serait libéré, il pourrait l'insulter comme bon lui semblera. Davantage que le blondinet n'avait pas l'intention de respecter les conditions du marché qui étaient irréalisables du point de vue du garçon.

*Et puis après tout, je m'en fiche complètement qu'elle raconte n'importe quoi à mon sujet. Il n'y a personne qui va croire une histoire pareille! Moi, son amoureux secret?!? C'est vraiment n'importe quoi! Personne la croira, c'est certain.*

Pour résumer les pensées d'Oswald, on pourrait dire qu'il était absolument certain d'une chose qui était en réalité complètement fausse. À Poudlard, comme dans n'importe quelles autres écoles de sorciers ou de moldus, les rumeurs circulent rapidement, en particulier celles qui sont fausses ou qui concernent une histoire d'amour. Il était donc certain que si Mariana partait la rumeur qu'Oswald était son amoureux secret, il allait être la risée de presque tous les élèves. Déjà qu'il était légèrement mal vu par les élèves de sa maison car il n'était pas sang-pur, il disait à tout bout de champs qu'il pourrait battre Lord Voldemort les deux doigts dans le nez et finalement il faisait perdre des points à sa maison.

Mais Oswald n'avait pas le choix d'accepter le marché. S'il restait coincé ici, il finirait mort ou pire encore, entre les mains de Rusard. D'un autre côté, c'était parfaitement inconcevable pour le garçon de travailler pour une gryffondor. Quoique le fait qu'elle soit une rouge et or ne changeait pas grand-chose, la liberté constituait le bien le plus précieux du gamin et il n'allait pas la mettre entre les mains de quiconque.

-Va te faire f...D'accord, marché conclu!

*J'sais pas qu'est-ce que j'vais faire, mais il est hors de question que je sois son esclave! Si elle croit m'avoir, elle se fourre le doigt dans l'oeil! J'me ferai pas avoir par une sale petite fillette dans son genre!*

-Va te faire f...D'accord, marché conclu !

Mariana acquiesça du regard, tandis qu’un autre problème lui venait à l’esprit à savoir : comment sortir Oswald de là ? La jeune sorcière décida d’opter pour la manière la plus douce à son goût, peut-être pas à celui du Serpentard mais elle se fichait totalement de son avis. La petite grimpa sur le lit, tenant en équilibre sur un des côtés et prenant garde à ne pas le briser plus qu’il ne l’était déjà. Sans prévenir, elle attrapa Oswald par les bras et tira de toutes ses forces. Mauvaise technique car il ne bougea pas d’un poil et le lit trembla sous le choc. La rouge et or sauta à terre, et regarda autour d’elle quelques instants. Une corde : voilà ce qu’il lui fallait pour tirer Oswald hors du lit. Mais vas trouver une corde dans une infirmerie. La rouge et or regarda autour d’elle, et soudain la lumière se fit dans son esprit. Il n’y avait peut-être pas de cordes dans l’infirmerie mais il y avait des draps. Accrochés ensemble, ils feraient une très bonne corde. La rouge et or s’éloigna de l’armoire et attrapa deux draps qu’elle attacha solidement entre eux.

- Tiens-toi bien !

La petite laissa Oswald accrocher sa corde de fortune autour de son torse, juste en dessous des bras, et une fois que cela fut fait, elle attrapa l’autre bout et commença à tirer. 14 minutes et 36 secondes ce fut le temps qu’elle mit pour arriver à remonter Oswald. Bien sûr, elle trouva le moyen de tomber à terre par trois reprises, tout ça parce que les deux cordes se détachaient à chaque fois. Au bout d’un moment, n’en pouvant plus, elle tira d’un grand coup sec, plus par rage de ne pas y arriver que par envie de sortir le Serpentard de là et, miracle, La jambe d’Oswald sembla enfin se décoincé. Quelques secondes plus tard et il était sortit d’affaire. Si avec cela elle n’avait pas deux gros biceps qui lui poussaient au bout des bras ! Plus jamais ! Essoufflée mais poussée par une envie soudaine de manger, oui avec toutes ses calories dépensées il fallait bien qu’elle se rassasiât, la rouge et or regarda avec espoir du côté où l’elfe avait laissé la nourriture mais, horreur, il n’y avait plus rien. Tant pis, elle irait faire un tour dans les cuisines plus tard. Pourquoi plus tard ? Elle n’avait plus rien à faire ici ! Elle avait sortit Oswald de son trou, et elle n’aurait pas de devoirs à faire durant un mois. Oui, oui, parce que Mariana espérait vraiment qu’il allait tenir sa promesse. Elle n’avait jamais vraiment pensé dire qu’Oswald était son amoureux s’il ne le faisait pas parce que de 1) ce n’était pas son genre de colporter des ragots et de 2) cela aurait été vraiment la honte pour elle. De toute façon il allait faire ses devoirs ? N’est-ce pas :sifle: ? Donc, elle n’avait plus rien à faire ici. La rouge et or se prépara à partir et prévint :

- Je t’envoie tous mes devoirs par hibou …

… et si tu les fais pas correctement je te frappe encore plus fort que tout a l’heure, acheva la petite dans sa tête.

Finalement, la petite gryffondor avait décidé d'aider ce pauvre Oswald coincé dans ce maudit lit. Cependant, cette tâche s'avera être plus ardu qu'on aurait pu le croire. Mariana, n'étant malheureusement pas aussi fort que Oswald, avait de la difficulté à le sortir de là. Mais, à défaut d'être forte, elle avait une qualité pour compenser, c'est-à-dire, l'ingéniosité. Encore une fois, elle avait démontré à quel point elle pouvait être astucieuse au grand étonnamment du gamin qui resta silencieux tout au long de l'opération. Après avoir tiré comme une enragée sur la couverture qui servait à présent de corde, Mariana parvint à sortir le serpentard de cette fâcheuse situation.

- Je t'envoie tous mes devoirs par hibou ...

*Elle croit vraiment que j'vais faire ces devoirs? Elle s'imagine que j'vais tenir un engagement comme celui-là? J'suis pas un poufsouffle moi! C'est pas pour rien que le choixpeau magique m'a envoyé à Serpentard! Un marché entre un serpentard et une gryffondor, c'est aussi fiable qu'une promesse de politicien!*

Le serpentard n'eut pas le temps de répondre que déjà, Mariana se dirigait vers la porte. En un instant, Oswald fila à travers la pièce à la vitesse de la lumière et atterrit juste devant la gryffondor.

- NON!! ARRÊTE!! ...Je crois que je vais ouvrir la porte moi-même. Avec ce qui s'est passé aujourd'hui, j'aimerais pas prendre de risque. Prend le pas mal, mais c'est pour notre bien-être à tous.

Oswald se retourna et tourna la poigné de façon exagérément lente, juste pour agacer la gryffondor. Au même moment, le blondinet se retourna vers Mariana et dit d'une voix espiègle :

- En passant, si jamais durant le mois t'as pas des bonnes notes à tes devoirs de potions, et bien ce n'est pas de ma faute. Même si le devoir est parfait, Rogue va voir ton nom sur la copie et il saura que ça vient d'une gryffondor et automatiquement, il va te mettre une mauvaise note. C'est vrai que c'est un peu injuste vu que moi, si je remets le même devoir, je vais avoir une note parfaite. Mais que veux-tu, Severus est le seul professeur qui sait que la perfection ne peut venir que d'un serpentard!! Hé hé hé...

Le blondinet ne pu s'empêcher d'afficher un grand sourire arrogant à souhait. Ce n'était pas vraiment dans son genre de défendre les intérêts de sa maison, mais le gamin n'avait pu résister à la tentation d'une opportunité pour la vexée un peu plus. Il ouvrit la porte et se plaça à côté, désignant à Mariana la sortie :

- Les femmes en premier! Lança t-il d'un air faussement galant tout en abordant toujours ce même sourire insolant.

- NON!! ARRÊTE!! ...Je crois que je vais ouvrir la porte moi-même. Avec ce qui s'est passé aujourd'hui, j'aimerais pas prendre de risque. Prend le pas mal, mais c'est pour notre bien-être à tous.

Mariana croisa les bras autour de sa taille tout en tappant légèrement du pied sur le sol. Décidément il avait décidé de l’achever celui. Il faisait exprès d’ouvrir lentement la porte pour l’ennuyer. Ah ses Serpentard alors ! Lorsqu’il lui parla de la soi disant perfection des Vipères, ce fut le mot de trop. La jeune fille éclata de rire sans parvenir à sa contrôler. Supérieurs ? EUX ? Non mais quelle bonne blague. Mariana dut se retenir au mur pour ne pas tomber à la renverse tellement elle rigolait. C’était sûrement la meilleure phrase qu’Oswald avait pu sortir de toute la journée. Comme on dit : il faut garder le meilleur pour la fin. Là en tout cas c’était réussit, elle pouvait se coucher sereine. La rouge et or n’essaya même pas de répondre tellement elle était morte de rire. D’ailleurs elle sentait le point de côté venir. Elle ferait mieux de tenter de se contrôler avant de ne plus pouvoir bouger. Une fois sa mère lui avait dit que l’on pouvait mourir de rire. Sur le moment elle ne l’avait pas cru mais là. Instantanément se souvenir calma la jeune fille qui essuya une larme qui roulait sur sa joue. Oswald avait ouvert la porte et apparemment avait décidé de jouer au gentleman. Souriant de toutes ses dents, mais regardant un point fixe derrière le Serpentard pour ne pas se remettre à rire, la rouge et or répondit :

- Mer…Merci beaucoup ! Et pour les Potions, je ne me fais guère d’illusions sur ton Directeur de maison. Injuste, crapuleux et loin d’être parfait comme tous les Serpentard d’ailleurs.

On ne sait jamais : des fois qu’Oswald décide de lui claquer la porte au nez après qu’elle se soit moquée de sa précieuse maison la rouge et or se dépêcha de passer le palier de la porte. Elle n’avait aucune envie de devoir revenir à l’infirmerie parce qu’il lui avait dégommé le nez. Elle s’arrêta néanmoins quelques pas plus loin. Il fallait encore qu’elle dise merci à Oswald pour l’avoir sauvé de la volière. Encore une corvée mais elle se devait de le faire. Après tout sans lui elle serait encore à pourrir avec les hiboux ou se serait cassée les deux jambes en essayant de s’enfuir par la fenêtre. Et puis même s’il avançait que les Serpentard étaient parfait, qu’il n’allait sans doute jamais faire ses devoirs il l’avait bien fait rire. Elle se retourna donc une dernière fois et murmura, elle n’allait pas le clamer sur tous les toits non plus, un petit :

- Merci pour tout.

La rouge et or fit une grimace bizarre, qui aurait du être un sourire en théorie, au Serpentard avant de faire demi-tour. Si elle se souvenait bien, sa salle commune était de ce côté-là du couloir. La rouge et or commença donc à partir de son côté sans se soucier de si le Serpentard avait entendu ses remerciements ou non. C’était tout de même une drôle d’aventure qui lui était arrivée aujourd’hui non ? Espérons que cela ne se reproduise pas tous les jours, espérons que cela ne se reproduise pas tous les jours, elle était complètement éreintée. Vivement qu’elle arrive dans son dortoir pour faire un bon petit somme….

Mariana riait aux éclats et Oswald ne comprenait pas ce qu'il y avait de si drôle dans ce qu'il avait dit. Ensuite, il écouta sans grand intérêt la réplique de son interlocutrice qui ne manqua pas d'insulter les serpentards les qualifiant d'injustes et de crapuleux. Le blondinet ne répondit pas car, au fond, elle avait un peu raison...en fait, la plupart des serpentards sont pires que ça, mais c'est une autre histoire.

Toujours en restant silencieux, il observa la gryffondor qui s'éloignait. Puis, les oreilles du serpentard entendirent ce qui semblait être un petit remerciement sincère. Le blondinet le méritait amplement après tout ce qu'il avait fait, c'était bien le minimum qu'elle pouvait faire. Alors que Mariana se dirigeait vers le fond du couloir, Oswald perçut une grimace, ce qu'il interpréta comme étant un sourire ou quelque chose du genre. Le blondinet, lui, préféra faire son indifférent alors que la rouge et or disparaissait dans un autre couloir. Il avait décidé de donner le dernier mot à Mariana, jugeant qu'il était inutile de se disputer davantage sur le fait que les serpentards sont oui ou non supérieurs aux gryffondors. Toute cette histoire de rivalité entre les maisons, au fond Oswald s'en foutait complètement. La seule raison pour laquelle il y faisait mention de temps en temps, c'était parce que cela représentait toujours une opportunité de placer quelques insultes gratuitement et facilement.

Avant de quitter l'infirmerie, il se retourna pour jeter un dernier regard à la pièce. Comme un artiste contemple son oeuvre d'art qu'il vient juste d'achever, Oswald contemplait le bordel qui régnait à présent dans la salle. Des assiettes et des ustensiles traînaient éparpillés un peu partout autour d'un lit défoncé de bord en bord, sans compter la bouteille cassée et la tache que le liquide avait créée sur le sol. Fier d'avoir réussi à mettre une salle dans un tel état, un léger sourire se dessina sur son visage.

Toutes ces péripéties lui avaient prit une bonne partie de son après-midi. Mais ce n'était pas du temps perdu car au bout du compte, il s'était quand même bien amusé. Il allait avoir une belle cicatrice en arrière de la tête, mais ça c'était un détail qu'il était prêt à oublier. Néanmoins, il en voulait un peu à Mariana, mais juste un peu. Ayant fini de contempler l'état bordélique de l'infirmerie, le blondinet referma la porte dans un claquement sec. Puis, comme si de rien n'était, il commença à marcher tranquillement en se dirigeant vers la tour des serpentards. Le jeune Smith se réjouissait d'avance en s'imaginant la teinte que prendrait le visage de Rusard lorsqu'il verrait l'infirmerie. Bien sûr, Oswald n'aurait jamais le plaisir de voir ce spectacle, mais juste le fait de le visualiser dans sa tête était suffisant pour l'obliger à afficher un sourire.

Tout en déambulant dans les couloirs, Oswald se mit à réfléchir à tout ce qui c'était passé. Il y avait quand même une morale qui se dégageait de toute cette histoire, il ne restait plus qu'à la trouver! Mais comme Oswald n'est pas un penseur exemplaire, il ne la trouva pas. Au moins, il avait appris plein de choses durant cette magnifique journée, comme par exemple, comment défoncer un lit, comment anesthésier quelqu'un, comment enfoncer une porte, comment changer la couleur d'une porte, etc. En plus, Mariana aussi avait appris plein de choses comme, comment déprendre quelqu'un coincé dans un lit, comment chanter une chanson des Scorpions, comment réveiller quelqu'un qui fait une syncope, comment arracher une poigné de porte à main nue, etc. Définitivement, Oswald allait s'en souvenir de cette journée...

(Finit )