C'était ici, dans l'Allée des Embrumes, que Torin travaillait. Il ensorcellait des objets divers et variés pour le compte d'une boutique. Certes il n'avait encore qu'un niveau moyen, mais il travaillait dores et déjà sur une réplique de la main de la gloire qui possèderait quelques fonctionnalités en plus. Le problème cependant, c'est qu'il ne concevait pas toujours du materiel tout à fait légal. Comme par exemple un verre empoisonneur: la paroi interieure, ne paraîssant être que du cristal était en réalité recouverte d'une fine couche de poison mortel invisible à l'oeil nu, conçut pour se dissoudre dès l'entrée en contact avec un quelconque liquide.
Raison pour laquelle ce soir-là il transplana dans l'Allée une fois la nuit venue, ésperant ne pas se faire prendre avec un article illégal en sa possession. Remarque, il ne risquait pas grand chose puisque l'objet qu'il transportait avait l'apparence d'une simple plume. Toutefois bien dissimulée au fond de sa sacoche. Il esperait pouvoir rapidement la livrer à son employeur, encaisser la prime et rentrer savourer un hydromel, tranquillement installé dans un confortable fauteil, tout en écoutant un peu de musique classique.

Pour le moment, il devait rejoindre la boutique, marchant calmement le long du sombre chemin. Torin se fichait éperdument du claquement régulier des ses mocassins contre le pavé. En réalité, ce son comparable à celui d'une pendule l'amusait, surtout lorsqu'au détour d'une ruelle, il se retrouva à suive une silhouette masquée par l'obscurité. Il ne dit aucun mot, marchant tel un passant en plein jour, cela jusqu'à ce qu'une lumière apparaîsse. Le jeune sorcier stoppa sa marche en entendant une voix féminine prononcer d'étranges mises en garde. Ses croyait-elle propriétaire des lieux pour parler de la sorte? Ou esperait-elle avoir affaire à quelqu'un de plus appeuré qu'elle. Dans les deux cas, elle se trouverait fortement déçue...

"Dois-je croire par ces mots qu'il est interdit de circuler en ces lieux?"

Même si l'inconnue ne pouvait le voir, Torin esquissa un léger sourire narquois, se rapprochant encore de quelques pas, désormais très proche de son interlocutrice. Il jugea inutile de prendre sa baguette pour le moment, si il en avait besoin, il n'aurait aucun mal à s'en saisir.

"Navré, mais quelle que soit votre volonté, je me vois contraint de passer par ici. Que cela vous plaise ou non."

Son ton hautain en disait long sur ce qu'il pensait de la situation. Sans doutes cette femme ne venait jamais ici et s'effrayait de simples bruits de pas. L'Allée des Embrumes était après tout fréquentée jour et nuit, quoi de mieux pour dissimuler certains secrets? Enfin, au diable cette femme, tout ce qu'il désirait était de ne pas avoir affaire à une paranoïaque qui le bombarderait de sorts une fois sa route passée. Raison pour laquelle il attendait encore de l'avoir écoutée pour s'assurer qu'il ne risquait rien.

La mystèrieuse femme se prétendait-elle dangereuse pour parler de la sorte? Une recommandation... Elle ignorait sans doutes à qui elle s'adressait. Où peut-être n'avait-elle pas conscience de se trouver dans l'Allée des Embrumes, lieu où plus de 50% des passants sont initiés à la magie noire. Surtout en pleine nuit. Par pure ironie, Torin émit un léger rire, à peine audible. A part à Poudlard, il n'avait jamais vu de femmes capables de se défendre convenablement. Certes, sa soeur et sa mère étaient de piètres exemples en la matière, il n'en restait pas moins prudent face à l'inconnue. Mais il n'avait pas de temps à perdre, une bouteille destinée à fêter ses trois ans de travail l'attendait toujours à la maison et il n'avait pas fait sa livraison.
C'est au moment où il songeait à passer son chemin que la femme fit volte face. Il était entré recemment chez les mangemorts, il n'y connaîssait donc pas encore grand monde. De ce fait, il n'avait aucune idée de l'identité de celle qui lui faisait face. Son premier réflèxe fut d'interposer sa main entre la source de lumière et ses yeux, de manière à ne pas se trouver éblouit. Etrangement, le rire émit par la demoiselle quelques instants plus tard ne lui fit ni chaud ni froid, c'est à peine s'il ne prit pas un air perplexe pour lui prouver son indifférence.
Cependant, sur un ton de défi, il soutient le regard qu'elle lui lançait. Il la laissait approcher à sa guise nullement impressionné, mais plutôt dubitatif quant à ses intentions. A quoi voulait-elle jouer au juste? Le prenait-elle pour un faible? Hors de question de se laisser faire, ce n'était qu'une simple femme seule voulant se montrer forte. Torin répliqua aussitôt à ses menaces.

"Permettez moi d'en douter. Et auriez vous l'amabilité de vous oter de ma rou..."

Il ne sut pas réellement comment interpreter la main froide venant caresser sa joue. Si elle tentait de l'amadouer, c'était raté. Même au contraire, il en fut presque offusqué, quel culot! Enfin, d'un simple mouvement de tête, il décolla sa joue ce cette main intruse, fixant à présent la femme d'un regard sombre. Contrairement à elle, il n'avait pas envie de sourire.
Cela faisait trois ans qu'il se balladait ici à diverses horaire, et jamais il n'avait eu affaire à un tel cas. En principe ici, la nuit les gens se croisaient mis ne se retournaient pas, chacun savait que l'autre pouvait être capable de choses dangereuses. Imaginez un instant menacer Lord Voldemort sans savoir que c'est lui, la punition aurait été très douloureuse... Heureusement Torin n'était pas dans ce cas là et n'avait pour l'instant aucune raison de s'inquieter, même lorsque l'inconnue coupa sa lumière.
Il put enfin elever sa main, la glissant contre la poche où se situait sa baguette. D'un simple geste elle serait sortie. Seulement pour l'instant, aucune hostilité ne s'était déclarée. La seule chose qu'avait trouvé à demander la femme était son nom. Mais que cherchait-elle au juste? Le meilleur moyen de savoir serait d'entrer dans son jeu...

"Honneur aux dames, dites moi plutôt quel est le votre. Et pour quelles raisons un tel comportement?"

Hum, peut-être Torin semblait-il insolent, mais cette femme ne l'était pas moins. Elle osait s'opposer à ses paroles, malgrès les formules de politesse employées. Quel manque de respect. Quoique, tous les sorciers n'avaient pas la chance de bénéficier d'une aussi bonne éducation que celle dont le jeune homme avait hérité de son père. Cette fille-là était... Vulgaire.
Après lui avoir demandé son nom, il crut enfin appercevoir en elle une once de bonnes manières, ce qui à son grand dam ne fut pas le cas. En effet, à peine avait-elle parlé qu'elle lui saisit le visage d'une manière étrange. Il ne le niait pas, il possédait un physique avantageux, mais cela ne donnait pas le droit à la première venue de le tripoter tel une grand mère gâteuse.
Tout en l'écoutant, il saisit délicatement les deux poignets de la femme, les écartant légèrement de son visage. Il ne les relacha pas, prèt à resserer son emprise au cas où elle songerait à prendre sa baguette. Tenir les poignets d'une femme pour l'empêcher de se débattre, exercice qu'il avait depuis longtemps assimilé. Comme la fois où sa mère avait osé le critiquer, la femme tentait de se protéger avec ses mains, de saisir des objets pour se cacher des maléfices, il avait dut lui prendre les poignets et les tordre jusqu'à presque les briser pour qu'elle se calme. Mais il était encore loin de cette phase avec celle qui lui faisait à présent face. Ses mains n'étaient pas sérrées, de manière à ne pas inspirer un sentiment d'opression à la demoiselle.
Il ne lui avait pas non plus demandé de ne pas le toucher. Il était à présent complètement entré dans le jeux de la sorcière. Et, de ce fait, il continuait à chaque instant à se faire passer pour le jeune homme faible et arrogant qu'elle désirait voir en lui. De plus, elle devait être ce genre de femmes que les effusions de politesse et la galanterie laissent indifférentes. Il suffirait de se montrer brutal au bon moment, et se contenter pour le moment de faire un agréable sourire à la dame avant de lui répondre.

"J'ai hate de comprendre... Et mon honorable nom, comme vous dites, c'est Torin Bower. Cela vous dit peut-être quelque chose?"

Le nom Bower n'était peut-être pas connu, à part pour quelqu'un qui aurait entendu parler de son père, mais sait-on jamais que la manière dont il l'avait dit le fasse passer pour quelqu'un d'important. Pour sa part, il ne connaîssait nullement la femme répondant au nom de Narcissia Lioarah. Mais si elle disait son nom, c'est qu'elle n'avait rien à se reprocher publiquement, ou il s'agissait d'un faux nom, ou... Stupides suspicions.
Un léger silence s'installa entre les deux individus. Torin en profita pour arborer une mine un peu plus clémente, daignant même sourire légèrement. A la suite de quoi il lacha lentement les poignets de la dénommée Narcissia. Délicatement, il abaissa ses mains, effleurant les avant bras de la demoiselle. Un rayon de lune refletait une étrange lueur dans le gris métallique de ses yeux. En effet, une idée venait de traverser son esprit: il était clair que cette femme lui voulait quelque chose, elle lui touchait le visage, lui demandait son nom puis le tutoyait brusquement. Et quelle que soit cette chose qu'elle voulait, Torin ne la craignait pas, désirant simplement passer son chemin et livrer son travail avant d'aller se reposer. Il se tromperait peut-être dans ce qu'il allait lui proposer, croyant avoir affaire à une sorte de maniaque de la seduction, mais tant qu'à se débarasser de ce genre d'impertinente, autant le faire proprement.

"Cessons de tourner autour du pot je vous prie. J'ai une livraison à faire. Si ce que vous voulez c'est discuter, eh bien soit, je fait ce que j'ai à faire et je vous invite à boire un verre."

Torin n'avait tout simplement pas visé juste. Narcissia ne faisait donc pas de la drague, mais simplement de la provocation. Ce qu'il avait put être bête de penser que... Non, c'était tout à fait logique, le comportement qu'elle avait eu pouvait porter à confusion. Alors autant prendre les choses avec calme. Tout d'abord, assurer sa couverture. Il avait beau être mangemort dans le coeur et jusqu'au plus profond de son âme, il se devait de dissimuler cette identité aux inconnus de manière à se préserver des aurors et autres personnes ayant pour but d'interceper les dévots du Lord.
Et pour cette raison, il ne devait pas agir sauvagement en pleine rue. Quitte à se faire passer pour un faible, il devait faire passer chaque acte qu'il serait poussé à commettre comme légitime défense. Un simple regard lui fit comprendre qu'il aurait d'ailleurs probablement à agir. Cette femme était dingue, vouloir attaquer ou je ne sais quoi en pleine rue un inconnu... Et si Torin avait été un auror? Elle serait dans de beaux draps. Mais non, ils regleraient ça à "l'amiable" car, surveillant les faits et geste de Narcissia, le jeune sorcier eut vite fait de dégainer sa baguette à son tour.

"Ma livraison n'attendra pas. Otez vous de mon chemin ou vous le regretterez amèrement."

Une nouvelle présence vint interrompre les hostilités. Voyant tout d'abord l'expression de Narcissia changer, Torin tourna à son tour la tête vers l'intrus, dirons nous. L'homme semblait connaître l'impertinente, mais pas lui. Il lui demandait d'ailleurs son nom, comme ça, sans autre formalités si ce n'est un bonsoir...
Torin fronça les sourcils, essayant de mieux distinguer le nouvel arrivant dans la pénombre. Ce sourire, il le connaissait. Oui, cela faisait plus de trois ans qu'il ne l'avait pas vu. En revanche, chaque vacances il en entendait parler par ses frères. L'homme en question était Rogue, maître des potions et directeur de Serpentard. Celui qui l'avait gratifié d'une mention Optimal à l'ASPIC de potions. Et, il ne le reconnaîssait pas? Remarque, il faut dire que Torin avait changé, plus de bouc, plus de cheveux longs et plus d'acnée juvénile. Enfin, il lui pardonnait, après tout le prof avait vu défiler de nombreux élèves depuis le temps.

"Professeur Rogue. Je suis étonné que vous ne m'ayez pas reconnu, surtout après les excellentes recommandations -je vous en remercie par ailleurs- déposées sur mon dossier scolaire. Torin Bower, vous avez mes frères comme élèves."

Il ne mentionna pas sa soeur, trop honteux d'avoir une telle vermine dans sa famille, une Gryffondor, le déshonneur du nom Bower.
Malgrès une certaine froideur sur son visage, il esquissa un très mince sourire, le même que celui qu'il arborait à chaque potion réussite lorsqu'il était encore à Poudlard. Une sorte de communication visuelle, tentant de remémorer à Rogue qui il était.
Mais son sourire s'effaça rapidement lorsqu'il sentit un autre regard se poser sur lui. Cette femme, qu'avait-elle après lui? Peu importe, il l'ignora royalement, gardant la tête tournée vers Rogue. Dès que ces deux là entreraient en grande conversation, il pourrait tranquillement s'éclipser et effectuer sa livraison. Pourvu que la peste de service lui fiche la paix.

Rogue, lorsque Torin fit ce léger sourire le reconnut tout de suite.

Ah oui Mr. Bower... Quel brillant élève étiez vous ! Je m'en souviens comme si c'était hier... Quel dommage que votre soeur est était envoyée dans une maison qui tache le nom de votre prodigieuse famille. J'imagine la honte que celà a du vous provoquer. Alors comme ça vous êtes passé du bon côté de la barrière ?...

Il lui fit un sourire lui montrant clairement que Lord Voldemort était la meilleure solution !

Il se retourna ensuite vers la jeune femme et lui fit un sourire.

Je te croyais morte depuis tout ce temps !

[HJ : Désolé je dois aller manger, je peux pas écrire plus long sinon ma mère va venir me chercher et ça va mal se passer mdr^^... A plus !]

Torin savait qu'il suffirait de peu pour que le maître des potions le reconnaisse. Il avait beau fair expres d'omettre sa soeur, il fut rassuré d'entendre le maître des potions émettre à voix haute ce que lui pensait. Même si il n'était guère necessaire de rappeller le souvenir de cette soeur qu'il ne considérait pas comme telle.
La dernière phrase de Rogue l'interpella. Avait-il deviné ou le professeur avait eut une entrevue avec son père, ce dernier lui ayant déclaré que Torin était désormais mangemort? A moins qu'il n'eut été présent lors de sa séance d'initiation. En tous cas, le jeune sorcier comprit bien vite ce que signifiait l'allusion au "bon côté". Il hocha la tête, concervant ce mince sourire.

"En effet Professeur."

Il lui semblait logique et plus distingué d'appeller Rogue de la sorte. Il n'avait pas revu le maître des potions depuis sa sortie de Poudlard et par conséquent, se serait mal vu l'appeller "Rogue" ou "Severus" sans y avoir été invité.
Torin laissa ensuite les deux "agents doubles" discuter, esperant pouvoir rapidement s'éclipser sans oublier de signaler son départ. Mais il perçut la voix de Narcissia comme s'adressant à lui, réalisant enfin quelle erreur elle avait commit en s'adressant à lui de la sorte. Enfin il daigna de nouveaux tourner la tête vers elle, l'air victorieux.

"Ravi que vous vous en rendiez enfin compte."

Sur cette note d'ironie, il rangea lui aussi sa baguette. Le sourire de Narcissia ne passa pas innaperçut, Torin l'interpretant comme l'expression typique d'une mauvaise perdante. La prochaine fois, elle éviterait peut-être d'enquiquiner les inconnus.