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 Desespoir et chute
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MessageSujet: Desespoir et chute   Desespoir et chute EmptyLun 3 Avr - 11:50:30

Pénombre s'avançait sur le terrain de Quidditch envahi par les rayons rasants d'un soleil couchant. L'Equipe de Quidditch de sa maison était complète et elle n'en faisait, hélas, pas partie, alors elle enrageait, elle enrageait à la limite de la folie. En conséquences, la Serpentarde s'était habillée, revetant ses protections de cuir sombres et avait décidé de s'entrainer aussi durement que possible, s'entrainer pour que la douleur ne remplace le chagrin dans son coeur.

Elle s'élevait à présent dans les airs après qu'un violent coup de talon au sol l'y eût propulsé et la jeune fille décida d'enchainer quelques figures simples et de tenter le diable ensuite. Commencant par prendre de la vitesse, la brune aux yeux clairs fit plusieurs fois le tour du stade en prenant des virages plus serrés les uns que les autres, puis revint, épuisée, au centre du terrain. Haletante mais le coeur saignant, Pénombre piqua brusquement vers le sol, à toute allure puis braqua in extremis pour ne pas se fracasser par terre. Elle remonta en vrille, virevolta, tenta des têtes à queues puis revint au centre du terrain..... Malgré les crampes qui commençaient à saturer ses mains et à engourdir ses bras, le froid mordant sa peau claire, la Serpentarde ressentait encore amèrement la tristesse étreingante de ne pas faire partie de l'équipe, la jeune fille pensait à contre coeur qu'elle ne jouerait jamais un grand match et des larmes perlèrent au coin de ses yeux aux reflets d'un vert violent et agressif... Pénombre reprit de la vitesse et fonça tout droit, tentant dans le vif du désespoir, un virage extrêmement serré. Trop serré. Malheureusement la Rusée avait pris bien plus de vitesse que nécessaire et elle braqua inconsciemment trop juste, son bras se fracassa contre la tour des supporters et elle chuta de son balai.

Atterissant tant bien que mal au sol, une eau claire, tiède et salée coula le long de ses joues, presque en silence. Non de douleur (enfin si un peu quand même..) mais de l'énorme frustration qui l'étreignait, la meutrissait et elle se laissa choir dans l'herbe froide, témoin de ses malheurs, en se tenant fermement l'épaule...


Dernière édition par le Lun 20 Nov - 14:21:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Desespoir et chute   Desespoir et chute EmptyLun 20 Nov - 13:50:47

[HRP: J'espère que tu n'attendais rien ni personne de spécial.... sinon j'efface mon message, ça n'a pas d'importance!]

Ambre, n'ayant rien à faire, avait décidé de sortir marcher un peu, mais tandis qu'elle évoluait, ses pensées s'envolèrent, et ses pas la menèrent au terrain de quidditch, sans qu'elle l'ait décidé.
Lorsque la jeune fille sortit de sa torpeur, elle réalisa où elle se trouvait, et sursauta de voir le stade absolument désert.
Sur son front couleur pain d'épice, trônait toujours le bindhi rouge, fait par son amie, avant son départ d'Inde.
Ses immenses cheveux noirs étaient ramassés en une interminable natte nouée à son extrémité d'un fin ruban vert.

Elle était seule, comme la plupart du temps, appréciant la compagnie du léger vent accompagnant souvent le crépuscule, elle ne se plaignait pas d'être seule.
La jeune fille aimait à profiter de l'air frais et pur lorsque la plupart des élèves étaient ailleurs, et quand tout s'apaise.
À ce moment de la journée, certains élèves erraient encore dans le parc, c'était certainement pour cette raison que ses pas automates l'avaient conduite ici, et ils n'avaient pas eu tort, puisque la paix régnait sur le stade.

Elle balaya l'endroit des yeux, inspirant de profondes bouffées d'air, avec un plaisir grandissant.
Ambre s'avança vers le milieu du stade, et ferma les yeux, pour entendre le chuchotement du vent prisonnier entre les hauts gradins.
Lorsque la grande silhouette de Pénombre se dessina sur l'entrée du stade, Ambre, de peur de gêner ou déranger, s'était éclipsée aussi discrètement qu'une ombre, et était allée s'asseoir sur les gradins pour la regarder voler.

Ambre volait aussi très souvent, le balai acrobatique était très réputé en Inde, chez les sorciers, et depuis qu'elle savait qu'elle était une sorcière, elle s'entraîne sans relâche au balais acrobatique pour pallier le gouffre ouvert par son mutisme.
Au moins, si elle ne peut jeter de sorts, elle vole comme un oiseau, avec l'agilité d'un singe.
Malheureusement, elle avait entendu dire qu'il n'était pas permis aux élèves de première année de posséder leur propre balais, alors, elle n'était pas encore venue s'entraîner.

La jeune fille regarda voler Pénombre avec une curiosité grandissante. L'aise de la vert et argent était des plus plaisante à suivre. De plus, elle semblait mettre tout son être dans son vol, ce qui émerveilla Ambre.
En effet, Pénombre était malheureuse, cela se voyait au travers de ses attitudes, de ses mouvements en vol, et cela ne faisait qu'ajouté à la beauté de son vol.

Un léger sourire presque indéchiffrable flottait sur les lèvres d'Ambre alors qu'elle retenait son souffle en voyant Pénombre effectuer une superbe feinte.
Les sentiments de Pénombre écrasèrent Ambre, mais elle n'était pas le genre à venir s'immiscer dans la vie privée des gens. Elle préférait qu'ils viennent, et ne s'aviserait jamais de demander ce qui ne va pas à une élève non seulement plus âgée, mais qu'elle ne connaissait pas.

Cependant, lorsque Pénombre heurta la tour, la jeune fille bondit de son siège, morte d'inquiétude.
Elle suivit dans un premier temps la chute de la jeune fille, scotchée sur place, incapable de faire un seul mouvement.
Elle reprit presque immédiatement ses esprits, et se précipita pour sortir des gradins, dégringola les escaliers quatre à quatre, et entra en courant à perdre haleine sur l'herbe d'un vert sublime, vers l'endroit où Pénombre avait "atterri".

Elle repéra la verte et argent presque aussitôt, et s'agenouilla à ses côtés. Elle ne savait vraiment pas que faire pour lui porter secours.
Ne connaissent rien à la mentalité et aux coutumes des Occidentaux, elle ne connaissait pas les Serpentards, ne savait donc pas qu'elle pouvait à tout moment être méchamment remballée, elle n'avait rien non plus derrière la tête que de porter secours à quelqu'un de mal en point.
Ambre avait été élevée ainsi, dans la spiritualité et le respect de l'autre. En Inde, les herbes étaient exploitées pour n'importe quelle raison, toutes leurs vertus étaient connues, et utilisées. Ambre commença par tendre à la jeune Serpentarde un mouchoir pour qu'elle sèche ses larmes.
Puis, elle la regarda, décontenancée, ne sachant vraiment pas que faire.
Soudain, elle pensa à ses parents concoctant toutes sortes de mélanges à base d'herbe et d'épices, pour soulager toutes sortes de maux, et réalisa que par chance, elle en avait apporté.
Elle plongea sans vraiment y croire mais en l'espérant de toutes ses forces, sa main dans la blouse du saree sous sa robe de sorcière, à la recherche de la petite fiole de verre poli à la main par sa mère, juste avant sa mort.
Ses doigts rencontrèrent soudain les délicates parois de sa fiole, et s'enroulèrent avec d'infinies précautions autour d'elles, avant de la sortir.
Puis, elle la tendit à la jeune fille. Cette décoction faite à base d'épices et d'herbes aux vertus purificatrices et apaisantes était supposées soulager la douleur pour quelques instants, au moins jusqu'à ce que la verte et argent ait rejoint l'infirmerie et reçu des soins plus appropriés.
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MessageSujet: Re: Desespoir et chute   Desespoir et chute EmptyLun 5 Mar - 15:58:51

( Vraiment désolée pour le retard, je peine à trouver du temps pour écrire. Je crois que j'étais encore en seconde année à l'époque me semble t il...)

Il y a des instants comme ça où tout paraît profondément maussade, triste et sans le moindre avenir, où la terre entière n'est plus que ténèbres terriblement opaques et sanglots d'une poignance intolérable. Amères souffrances, douloureuses trahisons, injustices acérées en pourrissaient d'autant plus la faible lumière claire de l'aube qui tardait encore à se lever que de furieuses ombres indissolubles la menaçaient. Il y a des instants comme ça où l'esprit s'abîme sévèrement et se perd, aveugle, dans la cruauté d'un monde dans lequel règne encore la loi du plus fort, impitoyable, crue, sanglante. Et ce soir là, c'était un peu comme si le processus de destruction physique des tissus de son bras s'accompagnait d'une lucidité accrue, comme si la chair et l'esprit se désolidarisaient lentement avec une étrange simplicité. La douleur violente s'intensifiait dangereusement mais étrangement d'une manière aussi imprévisible que surprenante, tel un catalyseur, elle offrait à la Serpentarde la sensation dérangeante, déchirante d'atteindre un autre niveau de conscience forcée. Certains de ses sens s'éteignaient, s'éclipsaient alors que son esprit en effleurait déjà d'autres et que lui apparaissait brutalement le dérisoire de sa situation, la relative inimportance des événements qui la concernaient intimement ce soir. Comment avait elle pu les considérer, les aborder avec tant de sérieux et d'irrévocabilité ? Sans chercher à en dévier ce qui l'incommodait tant ? Cela ne lui ressemblait décidément pas. Et si la douleur n'avait pas été si envahissante et violente, si harassante et acérée, la brune aux yeux clairs se serait certainement laissée aller à éclater de rire. A se moquer de l'inexactitude de son jugement avec la sincérité et l'innocence que peuvent encore avoir certains enfants malgré les profondes et inguérissables séquelles de leur passé. A simplement rire devant ce qu'elle considérait maintenant comme l'irréelle d'une situation qui regorgeait finalement bien plus de défis excitants que de fatalisme. Comment n'avait elle pu le voir ? S'en rendre compte auparavant ?

Et à cet instant incroyable où son âme divaguait de lucidité au delà de ses habituelles limites, Pénombre fut soudainement surprise de percevoir visuellement, un mouvement rapide non loin d'elle dans un espace où elle pensait sa solitude régnante. Une fine silhouette se tira hâtivement des ténèbres environnantes, suivit de près par un élégant filin noir de jais, épais et d'une longueur étonnante qui semblait flotter gracieusement dans l'air glaciale de la nuit. La seconde année ne put différencier les deux teintes de noir qui s'offrait brusquement à sa vision, celle de l'opaque obscurité nocturne et celle, profonde, de la chevelure de l'inconnue, que par la brillance saine de la seconde, soigneusement tressée, et par le léger ruban d'un vert somptueux qui ponctuait avec douceur les déplacements de la jeune apprentie sorcière dont la Serpentarde ne discernait pas encore les traits avec précisions. Les ondulations délicates et fébriles de sa chevelure aux reflets onyx apparaissaient à la descendante des Craft comme tout autant de palpitations quasi animales dans la nuit, ce qui en fascina encore davantage son regard dont elle ne put en défaire l'attention.

Sans détacher ses iris d'un émeraude agressif, de part la clarté presque translucide de sa limpidité, du doux visage de cette inconnue dont elle n'avait pas perçu la présence auparavant, Pénombre en vint rapidement à conclure, après avoir détailler aussi machinalement que minutieusement les courbes et les particularités qui faisaient le visage de la demoiselle, qu'elle ne la connaissait pas. Pas déjà. Et pourtant, celle qui n'avait pas encore de prénom, d'identité pour la Sang froid, lui tendit sans autres paroles que celles, muettes, de son regard compatissant, quelque chose de souple, d'immaculé, d'un blanc lumineux, sans même s'enquérir des possibles comportements inamicaux que Pénombre pourrait avoir envers une personne, ne faisant pas partie de ses proches, qui aurait surprit le moment de faiblesse d'une autre. Fronçant les sourcils d'incompréhension, la brune aux yeux verts resta aussi silencieuse que sa camarade de Poudlard, ne se rendant plus réellement compte de la présence des sillons clairs de larmes séchées qui contrastaient avec l'ocre de la terre ayant salit ses joues lors de sa chute de balai, lorsque son corps avait rudement atterri dans la lourde poussière abscons.

Avec un sourire étrange, à la fois malicieux et paisible, l'une des élus de Salazar Serpentard, se laissa finalement aller plus franchement dans l'herbe glacée du terrain de Quidditch, posant doucement, non sans légèrement grimacer, son épaule meurtrie au sol, ses protections sombres de cuir bouilli gardant son avant bras bien droit. Elle sentait son cœur battre avec force de sa clavicule jusqu'au bout de ses doigts mais la jeune sorcière ne faisait plus vraiment gare à la douleur. L'état de choc, l'adrénaline et la présence silencieuse de cette inconnue, semblant tout droit sortie d'une hallucination de la jeune Craft rendait l'instant particulier, étranger comme si elle peinait à se convaincre qu'il s'agissait bien de sa propre enveloppe charnelle, d'elle et non d'une autre personne, que Pénombre n'était pas spectatrice extérieure, bien au contraire. Fermant les yeux, l'animagus perçut distinctement l’interminable danse du vent dans les hautes cimes des arbres à quelques cinquantaine de mètres de là, la tendre caresse de la brise froide dans les étendards des différentes maisons qui décoraient les tribunes du terrain de Quidditch. Puis, quelques perturbations sonore plus proches lui parvinrent, les bruissements d'un tissu que l'on dérange, que l'on froisse, une respiration lointaine puis quelque chose d'autre attira finalement son vigilance dans le silence déjà troublé. Le tintement singulier qui résultait généralement de la rencontre furtive d’ongles contre une fragile paroi véreuse. Et de nouveau, le silence. Persistant. Intriguée par ce que son esprit logique analysa comme l'immobilité soudaine de la jeune fille qu'elle doutait à présent, être une manifestation de son imagination heurtée par la douleur, la seconde année ouvrit lentement les yeux pour croiser, à sa surprise, le regard aux reflets d'inquiétude de sa camarade posé sur elle. La demoiselle semblait exprimer une requête sourde de part son attitude figée, l'insistance de ses yeux sombres mais, attirée par l'éclat d'une lueur sur une paroi réflexive, Pénombre remarqua enfin un petit contenant plein, emprisonné délicatement, avec un certain respect par les fines mains hâlées de la demoiselle. Il était indéniable que la jeune sorcière sans prénom le lui tendait, le lui destinait à présent mais pourquoi ? Ne sachant ce que le récipient contenait exactement, la vert et argent s'en saisit avec curiosité, attrapant la tige longiligne qui s'achevait fermement par un petit bouchon de liège :

" Qu'est ce ? Qui es tu ? "

Lui murmura t elle faiblement sans la quitter des prunelles.
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MessageSujet: Re: Desespoir et chute   Desespoir et chute EmptySam 7 Avr - 14:02:08

Ambre connaissait elle aussi ce sentiment. Au travers de sa propre expérience, ou bien chez les autres. La fillette avait un sens aiguisé de l’observation, et son mutisme lui permettait justement de prêter une attention toute particulière aux gens autour d’elle, connus ou inconnus, de sexe, origine et castes confondus. Elle considérait, malgré les préjugés propres à sa culture, que tous les hommes naissaient égaux.
Ce sentiment. C’est celui qu’elle avait ressenti à la mort de ses parents. Encore enfant lorsque ce drame avait fait chavirer son innocence, elle n’oublierait jamais cette sensation de vide insupportable, de solitude au milieu de la foule. Oui, elle s’était sentie seule lorsque cela était arrivé, même si ses frères et sœurs vivaient la même chose. Eux, ils avaient partagé le poids de la souffrance. Elle, elle s’était enfuie, avait fui cette maison lourde de souvenirs terribles, lourde des larmes du reste de la famille endeuillée… Elle n’avait pas supporté.

Elle n’avait évidemment pas mesuré les conséquences hautement plus dramatiques que cette fuite aurait pu avoir étant donné son âge… Toujours est-il que les choses s’étaient passées ainsi. Et ce sentiment, Ambre avait l’impression de trouver un écho dans l’aura dégagée par Pénombre. La fillette ne se laissa pas déstabiliser par le regard acéré et brûlant de la Vert et Argent gisante devant elle. Il était clair aux yeux d’Ambre que la seconde année se fichait éperdument de la position peu avantageuse dans laquelle elle se trouvait, et elle admira le fait évident que la chute de la jeune fille, et sa douleur n’avaient en rien altéré sa dignité et sa fierté. Elle lui rappelait une des autres jeunes filles de l’ashram, qui dans n’importe quelle situation gardait fièrement la tête haute même le jour où elle l’avait trouvée assise en tailleur sur le « Sharpai » tressé qui lui servait de couche, des larmes salées dévalant ses joues, dessinant des sillons terreux sur ses traits délicats.

Ambre sourit à ce souvenir, c’était elle qui lui avait appris les bases de ce comportement digne et fier. Ensuite, c’est la hargne et la rage de vaincre qui avaient forgé le caractère et endurci le regard de la jeune Bleue et Argent, sans altérer le charme de ses traits, ni courber ses frêles épaules.
Lorsque la jeune Serpentarde fronça les sourcils, Ambre ressentit comme une décharge électrique, et un frisson glacé lui parcouru l’échine. Elle regarda la jeune fille s’allonger plus franchement dans l’herbe, en grimaçant. De toute évidence, elle refusait la main secourable que lui tendait Ambre au travers du mouchoir blanc, mais souffrait pourtant toujours. La fillette décida finalement de mettre ce comportement sur le compte de la douleur, et ferma les yeux sur une éventuelle méchanceté de la part de Pénombre.

Le vent continuait donc sa danse, et vint soudain chanter autour des deux fillettes, s’engouffrant brusquement sous leurs vêtements, et faisant frissonner Ambre de plaisir.
La jeune fille ferma les yeux, et laissa les bourrasques faire virevolter ses immenses cheveux noirs, non sans une pointe de délice. Puis, elle les rouvrit, et profita que Pénombre ne la regardait pas pour la détailler l’espace d’un instant. Elle avait un mal décourageant à différencier les occidentaux. Pour elle, ils se ressemblaient tous, mais elle persistait à tenter de graver les traits des gens qu’elle croisait, même si c’était pour ne plus jamais les revoir, dans sa mémoire. Ce fut quelques instants plus tard qu’elle se retrouva, tendant, cette fois ci un flacon contenant une des mixtures miracles de son pays, au serpent.

Cette fois, la Vert et Argent semblait lui accorder plus d’attention, à l’évidence, la petite Indienne avait attisé sa curiosité, et elle se surprit à s’en féliciter. Non pas qu’elle attendait une quelconque reconnaissance, car elle avait appris à porter secours à des gens qu’elle n’allait ensuite plus jamais revoir, ou à des gens de castes plus élevées qui se fichaient d’elle… Simplement, elle avait été élevée ainsi, dans le respect des gens qui l’entouraient. Aussi, lorsque Pénombre se saisit du flacon, elle croisa les mains dans son dos, et attendit, les yeux plantés dans ceux de Pénombre, à présent captivée par l’observation minutieuse du flacon, et du liquide Pourpré et légèrement translucide qui y miroitait.

Soudain, l’inconnue parla, brièvement, pour poser deux questions. Ambre sourit et entreprit de saluer la Vert et Argent à l’Indienne. Pour ce faire, elle joignit les mains sur sa poitrine, comme pour faire une prière, et se courba gracieusement en avant.
Puis, tout en se redressant, elle tira de sa poche un petit calepin de velours noir, ainsi qu’un crayon argenté et traça d’une jolie écriture fine et penchée, les mots suivants, rapidement:

-« Je suis Ambre, Ambre Nocis…. Et c’est pour soulager la douleur… Le temps de rejoindre l’infirmerie… Ça à bon goût tu verras…. C’est un mélange de diverses plantes et épices de mon pays… Parfumé à la mangue et l’essence de rose… »

Puis, elle tendit le carnet à Pénombre, et tandis qu'elle lisait, sans la quitter des yeux, elle défit son éternel ruban vert de son poignet, et rassembla ses cheveux en une queue qu'elle noua avec. Elle le fit peut-être trop vite, et le neud menaçait de lâcher à tout instant sous les assauts du vent. Mais Ambre s'en fichait, elle joignit les mains dans son dos, et attendit.

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MessageSujet: Re: Desespoir et chute   Desespoir et chute EmptyLun 14 Mai - 13:34:57

Pénombre ne pouvait plus réellement douter de la réalité de ce que ses yeux d'une translucidité agressive lui dépeignaient dans de moindres détails au travers d'une douce nuit, témoin muette de ses douleurs, car la vue n'était désormais plus le seul sens de la jeune fille qui éloignait cette soudaine apparition féminine d'un songe, d'un délire déformant d'effectivité, une simple conséquence du violent trauma physique que la Serpentarde venait de subir. Son bras avait certainement dû être brisé durant sa brutale chute au sol et la descendante des Craft savait pertinemment que sa meurtrissure risquait très probablement de s'aggraver et de s'infecter si elle ne se rendait pas dans de brefs délais à l'infirmerie de la Citadelle. Le problème était naturellement matérialisé par la superbe lune montante qui déclinait son plus beau sourire opale loin au dessus des deux jeunes fille car à une heure si prononcée de la nuit, comment l'animagus allait elle bien pouvoir expliquer les évènements qui l'avaient, d'abord conduite en extérieur et ensuite menée à se blesser si cruellement ? Un simple coup d’œil de la soignante expérimentée sur la plaie de la Sang froid et Pénombre aurait sûrement quelques difficultés à tenir croyable une histoire de puissante attraction gravitationnelle du haut d'un des grands lits superposés du dortoir des filles vert et argent. Ou encore celle, moins solide d'un point de vue crédible, d'une longue chute dans les escaliers menant aux toilettes des étages mais surtout explication bien plus tordue que la première étant donné que chacune des salles communes des quatre maisons en étaient déjà pourvues exactement pour éviter que ne puisse se promener librement et en pleine nuit les élèves de l'école... Sans compter que la seconde année n'envisageait sérieusement pas d'endurer pires souffrances que celles lui crispant présentement la mâchoire, en échangeant le cuir de sa tenue de Quidditch pour un ensemble de nuit plus délicat afin appuyer une version déjà peu concordantes avec sa blessure, de larges mouvements involontaires durant un sommeil plus qu'agité...

Sa main valide fit quelques peu tourner le fragile récipient transparent afin d'en étudier la consistance mais la vue de la Championne des Serpents s'était légèrement brouillée et le fascinant mouvement du liquide dans sa prison de verre lui semblait autant irréel que saccadé. La couleur sanguine de la mixture lui faisait penser, d'une même mesure, à la morbidité d'un liquide de vie humain que l'on aurait volontairement quelque peu dilué afin d'en accentuer la perte d'opacité mais aussi à l'acidulé fluide et profond d'un concentré distillé de fruits rouges mélangés, fraises goûteuses, framboises généreuses, cerises sucrées, cassis tendres... Pénombre se surprit à s'interroger mentalement sur le goût que la préparation pourrait avoir et des effets immédiats que la Rusée pourrait ensuite en ressentir. Devait elle accepter de remettre sa confiance à une pure et entière inconnue ? Si altruiste et dénuée de vices paraissait elle ? Devait elle risquer d'absorber une substance dont la sorcière ignorait chacune des propriétés physiques et surtout chimiques qui lui étaient indissociables ? Un remède dont elle ignorait jusqu'au nom ? Pouvait elle être vraiment sûre qu'elle n'en développerait pas de contre réactions violentes ? Non... Hélas non. Et l'héritière des Craft ne pouvait se résigner à se montrer plus imprudente encore que précédemment, lorsqu'elle avait effrontément bravé raison, règles et ténèbres pour aller voler dans des cieux ternes et obscurs, se mêler à la noirceur de la nuit, quand la jeune fille avait osé laisser ses émotions et ses déceptions guider la partie et qu'elle en avait fatalement subit de finalement légères conséquences comparées à l'erreur, des conséquences devenues méritées par son manquement honteux à sa discipline...

Mais avant que la poursuiveuse de Quidditch ne puisse communiquer à cette élève anonyme sa décision de refuser son précieux présent pour des raisons de sécurité médicales, celle ci s'anima soudainement devant l'animagus pour décrire une série de geste complètement étrangers à ses connaissances mais étrangement limpides de sens. C'était sans conteste un salut, une courtoisie respectueuse que l'inconnue signifiait ainsi à sa camarade et c'est à cet instant précis, lorsque la demoiselle s'inclina doucement devant la brune aux yeux clairs que Pénombre nota, pour la toute première fois, la présence d'une minuscule sphère rouge semblant avoir été peinte là exprès, à cet endroit particulier, en plein milieu du front de l'apprentie mage... La marque évidente et exposée d'une religion ou d'une croyance. Cela ne faisait pas l'ombre d'un doute dans l'esprit pourtant légèrement embrumé de la Serpentarde. Mais laquelle ? Il était presque certain que ce signe n'appartenait pas à l'univers de la Magie et la seconde année n'avait que de vagues connaissances concernant le monde des non sorciers, leurs pratiques, leurs coutumes ou leurs Dieux... Le peu de fois où elle était partie à l'aventure dans leur univers à ce point différent du sien, s'immergeant dans leurs pratiques rigolotes ou intelligentes, la jeune fille n'en avait retenu qu'une certaine brutalité, animalité désespérée parmi la logique pertinente de l'espèce, l'un comme l'autre semblaient définitivement leur coller à la peau et les différencier profondément des sorciers autant que les en rapprocher indéniablement. Mais la plupart d'entre eux avaient l'air si fades, si malheureux et si seuls. Tous et chacun d'eux tourmentés par d'entêtants soucis et des graves problèmes qu'elle avait découvert, directement issus de cette société si cruelle et si avide qu'ils avaient eu le malheur de créer eux mêmes. Un système prônant l'effort et la contrainte de ses membres, la discipline, l'efficacité et l'harassement en rejetant loin, loin derrière dans ordre des priorités, le bonheur et l'épanouissement de soi. Ils avaient, en sorte, inventé leur propre enfer et l'avaient magnifiquement aménagé de misères et de discriminations....

La jeune mage tendit ensuite un support clair devant elle et paraissait vouloir en destiner quelque chose à sa camarade de Poudlard. Qu'était ce ? Une note ? Un mot... Pourquoi ? Pourquoi la demoiselle à la longue chevelure de jais ne s'exprimait elle pas verbalement ? Quel mystère cela dissimulait il encore ? Curieuse, Pénombre se redressa lentement, non sans grimacer de douleur avant de poser son regard clair sur les lignes horizontalement inclinées afin d'en parcourir l'écriture apposée. Plissant d'abord les yeux, la pousuiveuse de Quidditch ajusta rapidement sa mise au point visuelle, puis ayant brièvement achevé la lecture du mot de la sorcière dont elle connaissait à présent le prénom, releva ses prunelles d'encre vers sa compagne de veillée et lui adressa d'une voix cassée dénuée d'agressivité :

" Enchantée... Je suis Pénombre. "

Son écriture expliquait que le remède toujours emprisonné dans la main de la Reptile n'était constitué que de plantes et d'épices, cela aurait pu rassurer la vert et argent mais au contraire, tant qu'elle ne savait pas lesquelles, l'aînée des Craft ne pouvait l'être :

" Je ne peux accepter... Nous ignorons comment mon corps réagira à ton remède, Ambre..."

Ajouta t elle en lui tendant le flacon encore bouché. Toujours assise dans l'herbe rendue glaciale par la venue de la nuit, l'une des élus de Salazar Serpentard leva ensuite sa main en direction du front de sa généreuse camarade en demandant plus hardiment :

" Qu'est ce ? Que signifie il ? "

Ambre... C'était un joli prénom, rappelant à sa mémoire la beauté d'une résine qui, en fossilisant, emprisonnait végétaux et bulles d'air, autant d'inclusions qui la rendait exceptionnelle, unique et qui ajoutait à la jeune fille un mystère encore plus dense. Il était déjà très étrange que cette demoiselle lui ait parlé d'épices et que son prénom soit ainsi car Pénombre savait que comme la soie ou les épices, l'ambre avait toujours suscité les convoitises à l'époque passée des conquêtes. Et c'était troublant qu'il règne alors autour de la brune à la peau cannelle une si forte homogénéité, un sorte d'ensemble déterminé et uni. La logique de ses mots et leur rapport à la nature mais aussi la teinte colorée de sa peau suggérait qu'elle n'avait pas ou très peu de racines occidentales, ce qui incita l'animagus à poser une autre question à Ambre :

" D'où viens tu ? "
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