Aya avait passé la nuit à se demander si elle devait véritablement se rendre ou non à Pré au lard...Son père lui avait envoyé une lettre lui stipulant qu'elle devrait se rendre à la Cabane hurlante le plus vite possible dès son arrivée au village. Après avoir très peu dormi, elle s'était dit que pour une fois dans sa vie, faire preuve de courage ne lui ferait pas de mal...C'est ainsi qu'elle avait décidé de se rendre au rendez vous que lui avait donné son père, et même si elle redoutait le pire le connaissant, elle n'avait rien dit à personne. Elle s'était habillée d'une robe aussi noire que sa chevelure, et elle avait mit son ras-de-cou rouge, qui lui allait si bien, et que son grand père lui avait offert...

C'est ainsi qu'elle était arrivée à Pré au lard très rassurée, et, contre toute attente, alors que tous les élèves se ruaient dans les magasins, Aya se rendit directement vers la cabane hurlante, sans demander rien à personne. Une fois devant, elle cherchait paisiblement son père du regard, et elle ne rient d'autre que de la neige à des mètres...Où s'était-il donc caché? Au bout de quelques instants, une main se posa violemment sur son épaule, et elle sursauta de toute son âme. Elle se retourna avec violence, et constata avec horreur qu'il était bel et bien venu à sa rencontre...Il avait son habituel regard glacial, le même qu'elle avait au début de l'année, et un petit sourire narquois sur les lèvres. Il s'éloigna un peu de sa fille, mais Aya, elle, fut parfaitement incapable de faire le moindre mouvement. Elle était littéralement pétrifiée.

" Tu es donc venue...Je n'y croyais pas je dois te dire...Je suis venu uniquement pour te dire que je suis déçu, horriblement déçu...Tu vis dans une insouciance totale, et il paraîtrait même que tu as essayé de parler à ta mère par le biai d'une lettre..."

Plus il disait de mots, plus Aya sentait la peur l'envahir. Son père serra son cou violemment dans sa main, comme s'il allait l'étrangler. Ses yeux brillaient de fureur, qu'allait-il faire? Allait-il la tuer, ainsi, en pleine forêt? La jeune fille se mit à trembler violemment, et il finit par la lâcher. Il se mit à rire violemment, son rire était mauvais et aussi sombre que son coeur. La jeune fille aurait voulu fuir, de toute son âme, mais elle n'arrivait pas à bouger...

" Comment oses-tu adresser la parole à ta mère et croire ainsi que nous voudrons de toi? Mais regarde toi, Aya...Qui voudrait d'un monstre tel que toi? Tes cheveux sont aussi noirs que tout ce que tu représentes, tu es parfaitement inutile à ce monde!"

Aya n'osait pas regarder son père dans les yeux, et pourtant elle écoutait la moindre de ses paroles. Si cela continuait, sa voix aller s'enfermer de nouveau dans sa gorge et ne plus jamais ressortir...Etait-ce cela son destin? Etre rejettée jusqu'à la fin de ses jours? Son père s'avança vers elle de nouveau, mais elle ne recula pas, bien au contraire. Elle se mit à le regarder dans les yeux, et le contact fut direct et total. S'approchant de son oreille, il énonça:

" Cherche à revoir ta mère une seconde fois, et je te jure que je ferais bien pire que ta blessure au dos...Il y a une chose qu'il faut que tu comprennes, tu es inutile, et tu es monstrueuse...Un monstre n'a pas sa place dans notre famille...Nous n'avons plus besoin de toi...Je suis assez clair?"

Son père eut un dernier sourire et commença à s'éloigner vivement. Par le passé, Aya se serait tue jusqu'à la fin, et aurait attendu que tout cela ne passe...Mais elle n'était plus la petite fille renfermée...Une fois de plus, il l'avait démolie, et le message était à présent clair, peut-être que plus personne ne voudrait jamais d'elle...Mais dans un élan de courage, elle énonça, d'une voix ferme:

" Un jour, tu m'as dit que l'on a toujours besoin de quelqu'un pour survivre...Et bien, tu te trompais...En ce monde, je n'ai besoin...De personne..."

Sans se retourner, son père s'était stoppé un instant pour l'écouter, puis avait continuer sa route avec un air de suffisance. Rapidement, il était parti et Aya ne le voyait plus...Démolie et seule, elle se mit à trembler de froid...C'était donc sans fin...Elle laissa juste une larme couler le long de sa joue, et ses cheveux danser au gré du vent...Mais elle n'osait pas faire un geste, parce qu'elle serait à jamais enfermée dans un froid perpétuel...

Tarod n'avait jamais manifesté de compassion durant sa vie. il avait cotoyé les êtres les plus sombres qui soient, s'était battu avec des innocents dans le simple but de les faire souffrir, de leur faire endurer ce qu'il avait lui même vécu durant sa scolarité. Il ne connaissait pas l'amitié, la convivialité, la fraternité, et encore moins l'amour. tous ces sentiments humains avaient été bannis de son être depuis des lustres. Cependant, et sans qu'il sache pourquoi, la jeune fille qui se trouvait de nouveau face à lui lui faisait prendre totalement conscience de sa petitesse, et de son manque de jugement. Elle était en quelque sorte son propre reflet, et il était de plus en plus étonné d'être outré de cette vision. S'il n'avait jamais pu se remettre en question, il ne se gênait pas pour le faire d'autrui. Lorsqu'elle avait osé parler ouvertement de suicide, le sang de Tarod n'avait fait qu'un tour. Il éprouvait une profonde aversion pour le suicide, sachant d'ores et déjà à quoi il ressemblait. Il resta pétrifié face à la jeune fille qui ne l'avait pas, à l'évidence, reconnu. La regardant partir d'un pas assuré, il comprit qu'elle était sérieuse, et que quoi qu'il tente, il devrait user de la persuasion la plus pure pour lui faire entendre raison. Mais pourquoi le faire ? Le mangemort refusait obstinément de se montrer compatissant, tandis que l'autre Tarod hurlait qu'on le laisse courir vers elle.

Il poussa un soupir que personne n'aurait pu entendre, repoussa son capuchon, et se mit à courir sans retenue vers la jeune fille, vers la forêt.

Elle avait été plus rapide que prévu, et Tarod erra durant quelques minutes dans les bois avant de l'apercevoir, toujours aussi déterminée dans sa marche vers la mort. S'efforçant de ne pas se faire remarquer, Tarod la rattrapa avec agilité, et lui barra le passage, sans aucune délicatesse. Il tourna son visage pâle vers elle, et la regarda comme jamais il ne l'avait fait avec une nouvelle connaissance. Il se montrait réellement concerné par le devenir de la jeune fille. Pourquoi ? Il n'en savait rien, mais penser qu'elle pourrait mourir le révulsait au plus haut point. Aucun mot ne sortait de sa bouche, il était comme pétrifié face à elle. La seule chose qu'il put faire fut de lui tendre une main, en gage de non agression. Le reconnaîtrait elle ? Il ne préférait pas se poser la question, et laissa le silence les envelopper plus longtemps... Il n'avait pas remarqué que la main qu'il avait tendue portait encore les marques récentes des griffures du chat, et qu'un mince filet de sang la nimbait de rouge... Retrouvant subitement l'usage de la parole, il accompagna son geste de quelques mots...

"Pourquoi maintenant ?"

Aya se sentait perdue et en même temps, c'était comme si la simple présence du jeune homme la rassurait. Il avait une expérience qu'elle n'avait pas bien sûr...Mais peut-être avait-elle en elle quelque chose qu'il ne possédait pas, ou pas encore. Au début de sa vie, c'était comme si sa naissance avait toujours été désirée, comme si elle était un véritable ange descendu sur terre pour bénir ses parents. A chaque pas qu'elle faisait, à chaque sourire, à chaque mot prononcé...Ses parents la félicitaient et lui souriait. Mais un jour, alors qu'elle n'avait posé qu'une simple question, les masques étaient tombés, et son beau rêve avait pris fin, d'une manière aussi brutale qu'inatendue. Longtemps, elle avait tenté de se faire pardonner d'eux, elle aurait tant voulu qu'ils l'acceptent telle qu'elle était...Mais c'était monstrueux de sa part de se montrer aussi égoïste. Dans le fond, tout ce qu'elle avait vécu n'était qu'un vaste tissu de mensonges. Elle se demandait souvent si toute sa souffrance aurait un jour une fin. Parfois, elle se prenait à paniquer violemment, et à faire ses habituels malaises. Et parfois, elle était habitée par un simple espoir, qu'elle avait toujours ressenti telle une prière avant de rentrer chez elle par le passé. Elle écouta avec attention tout ce que lui dit Tarod, et sans se l'avouer, elle s'identifait à lui, de telle manière qu'elle en était presque touchée, même si son passé à lui ne la concernait pas. Il venait de se livrer alors qu'elle ne lui avait rien demandé, et qu'elle ne représentait rien à ses yeux...Peut-être qu'à nouveau, dans la vie d'Aya, les masques étaient tombés...

La voix de Tarod était si faible qu'elle avait grand peine à l'entendre, et elle dû très légèrement rapprocher son visage pour entendre tout ce qu'il disait. Ainsi, il avait voulu mourir...Une question habitait le coeur de la jeune fille à présent, et cette question c'était...Pourquoi...Pourquoi avait-il essayé de mettre fin à ses jours comme elle en ressentait si fortement l'envie à cet instant? C'était étrange, il s'était livré à elle, tout simplement, et Aya ne savait pas du tout ce qu'elle devait dire. Devait-elle fuir à nouveau ou lui demander pourquoi il lui disait toutes ces choses maintenant? Cela n'avait plus d'importance, plus rien n'avait d'importance maintenant...

" Vous vivez toujours pourtant. Vous venez de parler, et vous respirer, comme tout le monde...C'est bien la preuve que vous êtes en vie. Depuis que je suis née, on m'avait toujours acceptée telle que je suis. On me souriait, on me serrait contre soi, on faisait tout pour que je sois heureuse...Mais un jour, j'ai demandé à mes parents s'ils n'étaient jamais tristes, et pourquoi ils souriaient tout le temps, mais lorsqu'il n'y avait aucune raison. Alors les masques sont tombés, et cette grotesque mascarade s'est terminée. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi ils n'avaient jamais eu la force de m'aimer vraiment...Mais aujourd'hui encore, j'ai entendu mon père me répéter que l'on avait plus besoin de moi. C'est pour cette raison que je veux mourir. Parce que tout ce à quoi j'ai cru, toutes ces personnes que j'ai pu porter dans mon coeur...Tout cela n'était qu'une utopie de gamine. Comme vous me l'avez déjà dit...Je ne suis qu'une gamine qui vit une existence banale. Et en tant que tel, je ne veux plus jamais causer de tort à personne, pas même à vous."

Il s'était tu un instant, et cela laissa le temps à Aya de se remettre de ce qu'elle venait de dire elle aussi. Elle ne savait même pas pourquoi elle venait de livrer la première souffrance de sa vie, celle qui avait commencé à la détruire à petits feux...Mais dans tous les cas, lorsque Tarod reprit la parole, elle ne pu retenir une autre larme qui coula le long de sa joue. Oui, il avait réussi à percer son masque de glace, il avait réussi à la toucher, elle. Elle que personne ne touchait jamais...Elle qui n'était précieuse pour personne. Il lui posa plusieurs questions auxquelles Aya n'avait pas de réponses. Mais alors qu'il serrait sa main aussi fort qu'il le pouvait, elle la lâcha subitement. Elle l'avait plus qu'assez blessé avec tout cela, il était donc largement temps que tout cela ne cesse. Il semblait certain que sa vie pourrait lui apporter des satisfactions, mais elle n'était plus sûre de rien en pensant à cela...Et surtout pas qu'elle pourrait être à nouveau heureuse en ce bas monde.

" Je ne sais pas...Mais à présent je vais devoir vivre seule, puisque mon père m'a reniée. Et ça, je ne veux pas le supporter...Pardonnez moi de vous avoir raconté tout cela mais...Je pense que m'oubliez est la meilleure chose que vous ayez à faire pour l'heure. Je vous souhaite tout le bonheur possible, en espérant que plus jamais vous ne chercherez à mourir. Vous pouvez mettre ce souhait sur le compte du fait que je ne suis qu'une simple gamine..."

Aya se laissa littéralement tomber de l'arbre, mais elle n'avait pas encore l'intention de se tuer. Elle était simplement tellement agile qu'elle se rattrapa sur ses genoux sans difficultés. Elle avait fait voler l'espace d'un instant son épaisse et lisse chevelure d'ébène, et c'était comme si la neige s'était colorée...Une fois à terre, elle sentit une présence derrière elle, quelque chose qui n'annonçait pas grand chose de bon...Elle se tourna violemment, et ce ne fut pas son père qu'elle vit cette fois, mais ce fut sa mère.

C'était fou ce que la jeune fille pouvait ressembler à sa mère...Elles avaient la même chevelure, et la même beauté désinvolte régnant sur leurs visages. En un éclair, sa mère gifla sa fille, qui manqua de tomber à la renverse sous la violence du coup. Les yeux de celle qui l'avait élevée brillaient en une virulente lueur de colère.

" Comment peux-tu encore vivre Aya? Pourquoi n'as-tu pas fait ce que ton père voulait? Tu dois mourir si tu ne veux pas faire souffrir d'autres personnes! Tu as un monstre en toi, et si je te détruis aujourd'hui, je parviendrais à oublier que j'ai mis au monde un monstre...Le plus grand regret de toute ma vie est de t'avoir mise au monde, Aya! On a plus besoin de toi sur cette terre, alors retourne dans les ténèbres! Personne ne viendra plus te sauver!"

La jeune fille était pétrifiée au début, mais lorsque sa mère se tut, elle laissa son visage se détendre, en laissant une larme couler le long de sa joue. Elle priait pour que le jeune homme reste en dehors de tout ça...C'était sa famille qui voulait sa mort, ce n'était peut-être pas elle en fin de compte...Sa mère brandit sa baguette sur sa fille, et Aya ne pu dire que de simples mots:

" Je n'ai pas de regrets, parce qu'il n'est pas bon d'en avoir...Mais maman...Moi je n'ai jamais voulu de ce destin...Tout ce que je voulais, c'était vivre...Mais à présent, encore une fois, je sais...Je suis inutile..."

Aya ne savait plus du tout ce qu'elle devait penser ou faire, tout s'embrouillait irrévocablement dans son esprit. C'était donc cela sa vie? Etre tuée par sa propre mère? C'était donc sans fin, comme elle avait pu le prédire...Bien sûr, elle aurait pu fuir rapidement et assez loin pour que sa propre mère ne la retrouve jamais, mais elle en avait assez de faire preuve de lâcheté. Devant le regard glacial et sombre de sa mère, Aya laissa échapper une larme. Même après tout ce qu'ils lui avaient fait, elle n'était pas capable de haïr ses parents, la seule personne qu'elle avait réussit à détester durant toutes ces années, c'était elle même en vérité...Mais cela, sa mère ne voudrait jamais le comprendre, elle semblait déterminée à exterminer sa fille purement et simplement. Doucement, Aya s'approcha de sa mère, même si elle si avait sa baguette pointée sur elle, elle toucha sa main si froide. C'était sûrement le dernier contact qu'elle aurait à jamais avec elle, et plus jamais elle ne pourrait sentir la chaleur des bras d'une mère, qui vous calîne lorsque vous avez peur ou lorsque vous êtes triste. Aya s'était résignée, elle serait seule le restant de sa vie...Mais elle ne voulait pas mourir ainsi, elle ne le pouvait pas, c'était impossible...Et si tout cela n'était qu'un cauchemard? Et si elle allait se réveiller brutalement? la jeune fille se berçait d'illusions, mais c'était inutile, car ce qu'elle était en train de vivre était bien la réalité, et personne de mieux qu'elle ne pouvait s'en rendre compte. Sa mère lui fit lâcher sa douce étreinte en la giflant de nouveau de toutes ses forces. Aya aurait pu vaciller milles fois et se laisser tomber sans opposer une quelconque résistance, mais elle n'avait pas l'intention de fuir, pas cette fois, non...Elle avait trop souvent fuit sa propre vie, et elle était lasse de se conduire comme une enfant. Alors que sa mère s'apprêtait à faire ce qu'elle désirait depuis la naissance de sa fille, Tarod se mit entre elle et sa "proie". Aya était encore sous le choc et elle voulait reculer, mais le choc fut encore bien plus violent lorsqu'elle entendit le jeune homme s'exprimer. Encore une fois, elle s'était bercée d'utopie...Et elle qui avait voulu y croire, elle s'était encore faite prendre à un piège plus dangereux encore que tous ceux auxquelles elle avait déjà fait face. Elle était épuisée à présent, c'était une vérité.

" C'était donc cela...N'est ce pas?"

Sa propre mère commençait à avoir peur et à reculer, mais elle ne le faisait pas rapidement, de peur que le mangemort ne se jette sur elle. Comment Aya en était-elle arrivée à ce point? Il fallait néanmoins que Nenya lui avouer ce qu'elle lui avait toujours caché, il était grand temps qu'elle le fasse d'ailleurs. Violemment, elle sortit un pendentif en forme de coeur et le balança dans la neige, au pieds de la jeune fille. Ne comprenant pas, elle se mit à regarder sa mère, interloquée. Qu'est ce que tout cela signifiait?

" Cela appartenait à ton père...Je veux dire, ton vrai père...Karl n'a jamais été ton père biologique, et si je te l'ai caché jusqu'à présent c'était parce qu'il était mangemort. Oui, une créature des plus immondes que j'ai aimée de toute mon âme et qui m'a fait deux enfants...Je ne le savais pas au début, et lorsque je vous aient mis au monde, toi et ton jumeau, j'ai enfin pu découvrir la marque des ténèbres. Je me suis sentie souillée et trahie, mais tout était plus clair. Je comprenais maintenant pourquoi il me mettait toujours à l'écart...Soi disant pour me protéger. Sans qu'il le sache, j'ai fait abandonner ton petit frère, né quelques heures après toi, nommé Aki. J'ai dû te garder contrainte et forcée sinon Frey, ton père, s'en serait aperçu...Mais je n'ai jamais pu t'aimer, Aya. Parce que le même sang noir coule dans tes veines, et que lorsque que je te regarde, c'est lui que je vois. Il me poursuit au moindre de tes regards, de tes sourires...J'ai fini par rencontrer celui qui t'a élevée. Il est rapidement devenu mon amant, en vérité c'était une évidence...Nous nous aimions. Ton père a fini par le découvrir, et ils se sont battus en duel. Ton père est mort cette nuit là, en essayant de te protéger. Voilà pourquoi nous n'avons plus besoin de toi. Et je comprend pourquoi tu es la proie de ce mangemort si...Alors je lui conseille de te tuer rapidement avant que tu ne fasses plus de mal encore autour de toi...Tu crois que tu as encore le droit d'aimer ou de protéger quelqu'un? Mais Aya, c'est toi qui porte à jamais malheur!"

Aya eut soudainement l'impression que son coeur se brisait en milles éclats, comme du verre que l'on jette à terre et qui se fend ou se brise...Alors on lui avait menti également sur cela, tout était désormais dit, ou du moins il lui était permis de l'espérer...Pourquoi tant de haine et de mensonges autour de sa simple excistence? Peut-être que sa mère avait raison, il n'y avait pas de place pour elle sur cette terre. Elle avait eu un jumeau, Aki...Elle espérait que quelqu'un ait pu le sauver et qu'il ait une merveilleuse vie maintenant...Alors que sa mère s'en allait et disparut rapidement dans la brume, Aya ramassa le pendentif à ses pieds, et l'ouvrit. Il y avait une petit photographie animée de son père, souriant, rigolant presque, avec elle dans les bras. Son visage semblait s'être illuminé, il avait l'air heureux...Elle constata rapidement que ses cheveux et ses yeux étaient similaires aux siens, sa mère n'avait donc pas menti...Elle s'identifiait à son père avec une facilité impressionnante, et il était mort pour la sauver...Elle...

Alors qu'elle refermait le collier doucement et le serrait dans ses mains glacées, plusieurs larmes coulèrent sur ses joues. C'était donc cela la fin de sa vie? Apprendre qu'elle était la fille d'un mangemort et mourir juste après? Comme Tarod l'avait dit, elle était sa proie...Et Aya n'avait même pas sa baguette pour tenter de se défendre. Elle tremblait de toute son âme, mais elle eut tout de même le courage de le regarder. Lui avait la tête tournée, mais il ne semblait pas éprouver une quelconque émotion, c'était très étrange. Et si tout avait été programmé depuis le début? S'il avait eu envie de la tuer dès qu'il lui avait parlé? Elle ne voulait pas y croire, et pourtant il n'y avait pas d'autre explication. Elle se tourna et posa une main sur un arbre, elle était prête à s'effondrer à la moindre brise gelée. Des larmes coulaient, et pourtant son visage était aussi impassible que possible, seuls ses yeux brillaient...

" Alors c'était ça la vérité sur vous...Je ne suis que votre proie, comment aurait-il pu en être autrement d'ailleurs...Toutefois...Je ne regrette pas un seul instant de vous avoir rencontré. Parce que...J'ai compris beaucoup de choses, et j'ai appris aussi qui j'étais...Maintenant, je peux mourir milles fois...Si c'est de votre main, il n'y a pas de raison pour que cela rate. Je ne souffrirais donc pas comme vous...Je me permet juste de vous souhaitez d'être enfin heureux, malgré ce que vous êtes et ce que vous avez déjà vécu. Je sais qu'au fond de vous, il y a une petit flamme, qui ne demande qu'à s'embraser...Alors merci pour tout...Tarod."

Elle avait parlé avec une sincérité accablante pour une jeune fille aussi jeune qu'elle pouvait l'être. Il fallait dire qu'elle était un peu plus mûre que la plupart des jeunes filles de son âge, et qu'elle voyait le monde bien différemment également...Elle posa sa tête sur le tronc de l'arbre et ferma doucement les yeux, attendant la sentence...Ou la mort.