~ 10h30 ~

Quatorze heures. C’était le temps que Sam avait passé dans Poudlard. Elle revoyait encore devant ses yeux bleus pleins d’étoiles son entrée dans le château quatorze heures auparavant, trempée jusqu’aux os, ses cheveux ressemblant à du coulis d’abricot. Le Choixpeau l’avait envoyée dans la maison de Godric Gryffondor, d’Albus Dumbledore et des autres grands sorciers sauveurs du monde. Pas qu’il n’y en ait pas eu des autres maisons, mais là, tout de suite, maintenant, Sam n’avait pas d’exemple en tête.

Seulement voilà, quatorze heures c’est court. Ça ne donne pas vraiment le temps de tout visiter et connaître par cœur le château. Je suis sûre que même les deuxième ou troisième année ne connaissent pas encore tout Poudlard. Donc il n’y a rien d’étonnant au fait que Sam se soit perdue. M’enfin, pour l’instant, elle ne s’en était pas encore rendue compte. Elle était trop occupée à regarder un peu partout autour d’elle en chantant sa chanson préférée pour s’en apercevoir.

Can you dance the hippogriff … mamamamamamamamama Flyin’ off from a cliff … mamamamamamamamama

Ben quoi ? On vous avait prévenus qu’elle était la plus grande fan des Bizarr’ Sisters ! Y’a personne qui aime plus ce groupe qu’elle. Bref, elle chantonnait, légèrement beaucoup perdue sans le savoir, et déambulait dans les couloirs en observant la décoration. Le plafond était très haut et le sol dallé. Les épais murs de pierre – sans rire ils devaient bien faire soixante-dix centimètres d’épaisseur… minimum – étaient recouverts de tableaux en tout genre, depuis la nature morte jusqu’aux portraits des plus grands sorciers du monde en passant par de vastes paysages et toutes sortes de créatures plus ou moins magiques. Et le plus amusant dans tout ça, c’est qu’on avait l’impression qu’ils vivaient. Enfin, d’une certaine manière, c’était le cas puisque les personnages représentés étaient sans cesse en action, comme s’ils étaient de vrais êtres humains – ou moins humains -. Prenons ce portrait, là, juste en face de Sam. Tout le monde sait que la personne peinte par l’artiste est le célèbre Cornélius Agrippa. Et tout le monde sait qu’il est mort il y a plus de quatre cents ans. Et pourtant il était là, il bougeait, parlait, grognait et se plaignait… Alors, pouvait-on vraiment le considérer comme mort ? Mais en même temps, pouvait-on vraiment le considérer comme vivant ? Difficile à dire. Sam aurait probablement répondu « ni l’un ni l’autre », pas parce qu’elle connaissait la réponse, mais juste pour éviter de se mouiller…

Qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça ? Tu veux mon portrait ?

Mais techniquement, vous êtes un portrait.

Agrippa lui répondit par une expression que l’on s’abstiendra de répéter de peur de choquer les plus jeunes. Nous préférons vous passer ce documentaire passionnant sur la langouste. (© Astérix et Obélix mission Cléopâtre). Il grogna une dernière fois avant de s’approcher du cadre de son tableau pour se volatiliser. Le personnage apparut ensuite dans un autre cadre et ainsi de suite jusqu’à disparaître au coin du couloir. Sam se retrouva donc seule en tête à tête avec les autres tableaux qui avaient autant apprécié sa remarque qu’Agrippa et la regardaient avec dédain.

Aucune envie de rester là. La fillette se dit qu’il valait peut-être mieux qu’elle retourne dans sa salle commune. Elle fit un pas mais se figea sur place et se retourna. Sam dut bien faire quatre ou cinq fois le tour d’elle-même avant de s’arrêter, complètement déconcertée. Par Merlin, mais où était-elle ? Elle était perdue… Non attends, souviens-toi, tu es arrivée par où ? … … … Je sais pluuuuuus ! Il était où Agrippa quand tu es arrivée ? A gauche. A moins que ce soit à droite...

Ayé t’es perdue. Bravo Sam ! … Et en plus tu parles toute seule, fais quelque chose, va voir un psy, suicide-toi.

|Réservé pour l'instant, mais je pense qu'on peut en faire un topic à plusieurs après si ça en intéresse|