[Oufff.. c'est pas terrible, mais les échanges je sais seront meilleurs, en espérant au moins ne pas te faire fuir devant un tel fiasco!]

Dans le Dortoir du Serpentard, le silence régnait en dieu et Maître. Autour de lui, la simple cadence de gens respirant, ce mouvement régulier de chaque poitrine de ses compagnons de Dortoir. Il ne faisait pas très chaud, il y régnait même une fraîcheur amplifiée par l'humidité de l'endroit. Jamais le jeune Préfet n'avait vu d'inconvénient à vivre dans un tel climat, mais il faut croire que cette nuit-là, ou plutôt ce bon petit matin, l'esprit n'y était pas. Sous son édredon, le jeune homme suffocait. Quand il décida de retirer cette étouffante chaleur, la moiteur de la température s'accrochait à ses vêtements et lui rongeait le froid lascinant dont la peau d'albâtre du jeune homme était toujours imbibé. Un inconfort que même avec toute sa bonne volonté, Drago ne fit qu'exaspérer et finit par abandonner l'idée de se replonger dans le sommeil.

Rapidement, il enfila un pantalon noir et un t-shirt dans les tons de gris, un pull qui lui colla une chaleur à la peau à la seconde où il l'enfila. Drago replaça avec minutie les pantalons de pyjama qui lui faisait office de vêtements de nuit sur sa malle close. Nu pieds, il sentait le dallage froid de l'endroit et pensa à prendre une paire de bas pour ne pas devoir affronter l'horripilent dallage que fouettait de coups de pieds les Sangs Impurs, partout dans le Château. Il frissonna presque à cette idée, mais il n'en avait pas envie, pas envie de traîner ici, dans ce silence lourd et particulièrement énervant quand on songe qu'on est seul à se voir tirer du sommeil de manière aussi imbécile. Merlin lui refusait le repos, eh bien qu'il paie désormais.

Descendant à catimini dans la Salle Commune, les braises étaient en train de s'éteindre et l'aube commençait à laisser pénétrer dans les Cachots quelques faibles rayons, des rayons renaissants du Soleil qui reprenait le contrôle du Firmament, relayant sa soeur Lune aux abîmes du Monde. Le jeune homme passa dans le portique, traversant le portrait maugréant de viles malédictions sur ce jeune homme le tirant hors de son sommeil, mais Drago n'en portait pas la moindre attention. D'ailleurs, le portrait devait commencer à croire qu'il ne dormait jamais tant il semblait prendre ce chemin régulièrement dans la nuit noire, dans le crépuscule ou au beau milieu d'une soirée sans lune.

Ses pas le menèrent vers un endroit où, pourtant, il n'aurait jamais cru se rendre dans sa sainte et palpitante vie, les Cuisines de Poudlard. Comment s'y était-il rendu? Il n'en avait pas tellement idée, ses idées étaient embrouillées et franchement, c'était le cadet de ses soucis. Restait que le jeune homme, qui plus est Préfet de Serpentard, se trouvait à l'aube dans les Cuisines, alors qu'il restait près de trois heures avant le petit-déjeuner. Intérieurement, le Vert et Argent se moqua en se disant qu'il ressemblait à un blaireau glouton ou à un lionceau affamé. Pourtant, ce n'était pas le cas, peut-être une légère soif au fond de sa gorge, éreinté après s'être moqué du costume de Granger, mais il n'était pas question de se voir affublé du titre de «glouton nocturne»...

Soudain, un Elfe de Maison apparu devant lui, pourtant aveugle à la présence du troisième année. Le petit être s'afférait à ramasser quelques traineries sur les éléments de cuisine qui s'avérait être des instruments au dîner de la veille, maudissant les traînards l'obligeant lui aussi à quitter les bras de Morphée.

*Par Merlin, que les «choses» ici sont susceptibles, il n'en serait pas ainsi au Manoir..*

Drago le regarda durant quelques secondes s'affairer à son «boulot» qui semblait tant lui déplaire et, sans pouvoir réellement s'en empêcher et n'en voyant également pas l'utilité, le jeune homme se racla légèrement la gorge. La réaction fut immédiate, et l'Elfe se retourna, les yeux ronds en voyant ce jeune garçon blond assis non loin de lui. Sur le coup de la surprise, ce dernier échappa sous le sol deux bouteilles et un cruchon. Ce fut Drago qui tira sa baguette de sa poche et qui, dans son illustre, divin et prévisibleincroyable élan de bonté, lança un Reparo en direction des objets brisés...

Il faudrait être plus adroit la prochaine fois, on ne trouve pas toujours une âme charitable pour réparer ses tords..

En un an et 4 mois passés à Poudlard, on aurait pu pensé que Lellia aurait trouvé une solution contre les ronflements intempestifs et inévitables de sa camarade de chambre mais au lieu de cela elle n'avait même pas réussit à s'y habituer tandis que ses autres colocataires dormaient comme des bébés toutes les nuits, chose qui énervait d'autant plus la petite fille! Mais elle, elle n'avait pas le sommeil lourd ou plutôt elle ne l'avait plus, trop de choses s'étaient passées dans sa vie, trop de cauchemars inévitables, trop de problèmes contre lesquels même Morphée ne pouvait rien, elle n'arrivait plus à dormir et cela depuis maintenant plusieurs mois. Alors au lieu de perdre du temps bêtement, elle partait s'isoler dans les cachots ou bien encore elle étudiait dans la salle commune, il lui arrivait même de réfléchir des nuits durant à de nouvelles stratégies de Quidditch, des stratégies que les cours et les devoirs l'empêchaient de mettre en pratique. Mais cette fois ci elle pensait avoir trouvé le moyen de ne plus laisser la moindre chance aux autres équipes et de faire remporter la coupe aux Gryffondors, or, cette trouvaille l'avait poussé malgré elle à quitter la chaleur de son lit, abandonnant ainsi tout espoir d'un sommeil réparateur qui aurait pu faire diminuer ses cernes et par la même occasion la mettre de meilleure humeur qu'en temps normal. Parce qu'il fallait bien l'avouer la rumeur grandissante qu'elle était une sorte de mégère n'était pas totalement fausse, après tout c'était bien elle qui ne pouvait s'empêcher de crier sur la plupart des personnes qu'elle rencontrait sous des excuses fallacieuses. Mais, elle avait ses raisons, la peine, la solitude, la fatigue, elle n'était pas tant à plaindre que ça mais quand on a 12 ans on est rapidement submergé par les événements.

Ce ne fut donc pas le sourire aux lèvres mais bel et bien la colère lui torturant le ventre qu'elle se leva, se lava et passa son équipement de Quidditch. Elle coiffa longuement ses cheveux bruns et les attacha en une longue queue de cheval avant de quitter son dortoir, sa baguette dans une main et son balai dans l'autre. Il était encore très tôt et le château était désert même Rusard et Miss Teigne devait encore profiter des dernières heures de sommeil que la nuit leur offrait, pourtant la jeune fille était toujours sur ses gardes, après tout, elle ne savait plus si le couvre feu était valable également le matin ou non. Une fois arrivée dans le hall elle se rendit compte qu'elle avait oublié un détail absolument essentiel pour elle, elle n'avait encore rien avalé et vu l'appétit qu'elle avait ce n'était pas peu dire. Il fallait donc qu'elle se rende aux cuisines puisque, à cette heure ci elle ne trouverait très certainement rien dans la grande salle. Elle maugréa donc avant de partir à la recherche de ces mystérieuses cuisines dans lesquelles elle n'avait jamais mis un orteil, et ce ne fut qu'après de longues minutes de recherche qu'elle trouva l'antre des festins de Poudlard! La Gryffondor s'avança lentement et se plaça juste derrière la porte pour espionner, après tout si elle rentrait comme ça et qu'elle tombait sur un Rogue en pyjama à la recherche d'un jambon pour le petit déj', elle ne donnerait pas chère de sa peau! Peut être même que sous la colère il en profiterait pour l'éliminer, puis se trouvant dans la cuisine, il la ferait cuir et la donnerait à manger aux élèves en plat du jour, une Lellia farcie aux marrons! La jeune fille grimaça à cette simple idée mais soudain, elle fut forcée d'abandonner ses sombres pensées à cause d'un bruit de verre, la surprise fut telle qu'elle sursauta, son front entrant ainsi directement en contact avec la porte, sous le coup de la colère l'innocente et pure demoiselle balança un coup de pied dans le panneau de bois qui s'ouvrit sous l'impulsion dans un vacarme ahurissant tandis que Lellia hurlait à cause du coup qu'elle s'était elle même infligée, sautant littéralement sur place.

« AIEUUUUUUUUUUUUUH le dieu des portes en bois est contre moi mais il ne perd rien pour attendre, le jour où je serais ministre de la magie il n'y aura plus de portes!!!! »

Soudain, elle vit un jeune garçon blond dans la cuisine, il ne pouvait que l'avoir entendue et il y avait réellement matière à se moquer, elle s'arrêta alors de sauter sur place, de petites larmes de douleur s'étant formé aux coins de ses yeux, mais elle essaya de se donner une contenance et entra dans la cuisine l'air de rien avant de refermer le plus silencieusement possible son bourreau de bois. Quand elle se retourna, elle détailla un peu plus le garçon et fut intriguée par sa blondeur immaculée ainsi que ses yeux bleus et sa peau si blanche....elle avait l'impression d'être face à son contraire, elle qui avait la peau hâlée naturellement. Mais après ces petits détails d'ordre physique elle se demanda de quelle maison il pouvait bien être surtout qu'elle avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, sûrement lors d'un match de Quidditch puisqu'elle n'en ratait pas un mais elle était sûre de ne l'avoir jamais rencontré durant l'un de SES matchs, ce qui signifiait par conséquent et pour son plus grand malheur qu'il s'agissait d'un Serpentard! Et bien sur comme un malheur ne vient jamais seul, elle le reconnut comme étant le préfet de l'infâme maison des serpents! A peine eut elle raisonnée ainsi qu'elle souffla bruyamment avant de s'adresser au seul elfe de maison présent.

« Salut petit, dit tu pourrais me donner un petit quelque chose à manger, un sandwich par exemple. Ohhhh et surtout un max de café!!!!! »

Elle eut à peine le temps de finir sa phrase que le petit être commençait déjà à s'activer en tout sens, à croire qu'ils ne vivaient que pour servir...ou alors il avait envie de se débarrasser au plus vite de cette besogne bien matinale. La jeune fille reporta alors son attention sur le garçon, un léger sourire crispé sur les lèvres, vu sa maladresse il allait se moquer c'était forcé ou pire, il allait tout raconter à ses petits copains! Lellia s'accrocha à son balai et fini par lui adresser la parole, après tout ses parents l'avaient bien élevé et elle savait que les Serpentards détestaient plus qu'on les ignore.

« Bonjour, moi qui croyait me retrouver seule à cette heure ci. Toi aussi t'as du mal à dormir? Perso, j'ai une compagne de chambre assez bruyante alors au lieu de me tourner bêtement dans mon lit, je vais m'entraîner! »

*Vas y raconte lui ta vie, tu vas voir, il va adorer!*

Elle essaya une nouvelle fois de sourire mais sa mauvaise humeur reprenait une nouvelle fois le dessus et elle regarda en direction de l'elfe pour s'assurer qu'il ne l'avait pas oublié et qu'il ne prenait pas tout son temps, cet espèce de feignasse pire que Lee!

[hj: Mille pardons très chère Lellia, en espérant que mon post te plaise, et désolé pour avoir tarder ]

À la suite de son geste chevaleresque pour les Elfes de Maison, le jeune homme était toujours assis confortablement regardant le petit Elfe bafouiller sur chaque mot, comme s'il s'agissait d'une épreuve à passer en Potions pour des petits lionceaux apeurés. Drago cessa de prêter oreille à ses railleries, jugeant qu'il avait accordé suffisamment de temps à cette créature bonne qu'à servir les sorciers. Bien entendu, ici on les mettait au service de tous les élèves ainsi que le personnel de Poudlard, mais le Préfet s'accordait avec sa conscience pour dire que la majorité des élèves ne mériteraient pas d'avoir tout cuit dans le bec, comme ça, eux et leur Sang-Mêlé, qu'ils retournent dans leur Monde Moldu.

Ainsi avait été élevé l'héritier Malefoy, dans la haine de ces Sang-de-Bourbe, de ces Moldus, de ce que représentait ces derniers et leur monde. Ici, ils ne servaient qu'à souiller la pureté des vrais sorciers, de ceux en qui la magie coule par de leur Sang Pur. Sa famille, et lui par la même occasion, faisait parti de cette catégorie de gens à part, tout comme le Seigneur des Ténèbres tentait avec acharnement et raison de restaurer les politiques sublimes de Salazar Serpentard. Le jeune Drago était complètement dans ce monde quand on en venait à de telles pensées. Il avait beau penser librement, parler avec la maturité d'un sorcier d'expérience et paraître au-dessus de la moindre illogicité, il n'en restait pas moins fidèle aux legs de Lucius et de Narcissa concernant son rang, son Sang Pur, et des autres qui n'étaient que des vermines comparant le peu des leurs qui restaient dans la communauté sorcière et ces Moldus qui envahissait le monde de la Sorcellerie.

N'avait-il pas tenter de les éliminer, craignant leur courroux et leur puissance, il y a de cela 500 ans? Est-ce que les sorciers sont si aveuglés par la venue des Sangs Mêlés pour demeurer inactif face à cette baisse de régime de la part des Sorciers en part entière. Se perdant dans ce tourbillon de pensées dans lequel le jeune homme aurait pu se perdre sans difficulté durant un siècle, sinon une éternité, une jeune fille eut l'amabilité de le tirer de ses pensées. En entendant la délicate et bien élevée demoiselle se fracasser la tête contre le cadre de la porte, puis élancé son pied contre le panneau de bois, ayant la grâce de faire un boucan infernal, réveillant probablement le professeur Trelawney dans sa Tour. Pour terminer cette démonstration de la grâce et la finesse typiquement Gryffondor, la Lionne rugit, il ne manquait plus que la salive qui rigolait sur le plancher la meute derrière, et voilà le talent des Rouges et Or.

Soudain, la demoiselle sembla prendre conscience qu'elle n'était pas seule dans les Cuisines. Immobile, le regard de Drago posé sur la jeune lionne qui parlait d'un Dieu des Portes de Bois , le jeune homme se contenta d'un haussement d'épaule puis lança, sans réelle intonation.

Eh bien, le jour où tu seras Ministre de la Magie, je serai le premier à m'exiler du côté des Moldus.

Les petits sauts de la brune cessèrent et les larmes qui perlaient devant ses yeux semblèrent s'estomper dans le vent lorsqu'elle avança avec un faux air de Brad Pitt indifférent à ce qui venait de se passer. Amusé, le regard gris de Drago suivit le petit manège de la Brune qui finit par se tourner vers lui et le détailla rapidement, n'échappant pas à la règle. Durant ce temps, le jeune homme se mit sur ses pieds, dépassant largement la petite lionçonne, puis s'approcha de l'endroit où on conservait la nourriture, à Poudlard. C'était immense, mais Drago n'en avait que faire. Il prit un pichet de jus de citrouille puis, à l'aide de sa baguette magique et du sortilège d'attraction, il posa un verre sur le comptoir, pas question de faire don d'un fruit de son labeur à une cinglée de Bouffondor.

D'ailleurs, cette dernière s'adressa à l'Elfe de Maison encore sous le choc de voir pénétrer ces deux élèves dans sa Cuisine à cette heure. Bien entendu, sous la demande express de la petite d'un sandwich et de café, il s'activa plus vite qu'une vieille harpie devant Gilderoy Lockhart et commença à concocter ce que la Gryffondor lui avait demander. Cette dernière sembla légèrement surprise, elle ne devait surement pas posséder cette ignoble, mais soumise créature dans son chez soi.

Tiens, un petit lionçeau qui ne fait pas partie du club de Miss Je-Sais-Tout pour la défense de ces créatures, dit-il en désignant du menton l'Elfe qui venait de se brûler sur la cafetière.

Il retint un soupir, au Manoir, cet Elfe se serait fait davantage qu'une légère brûlure superficielle au doigt s'il avait eu le malheur de faire patienter de la sorte Narcissa, et cela lui aurait sans doute étirer un sourire aux lèvres s'il n'aurait pas été en présence d'une jeune fille aux cheveux attachés plus qu'étrange qui semblait parler sans réfléchir. Ses propos étaient complètement dénués d'intérêt, et particulièrement stupide. Il ne fallait pas trop demander aux Rouges et Or, les voir doté de paroles le surprenait déjà, alors demander quelque chose de compréhensible et sensé, attendons le prochain stade d'évolution.

Malheureusement, c'était mon cas également, mais le répit a été de courte durée. Pas moyen d'être tranquille, dans ce Château, avec des Gryffondors.

Il leva la tête en direction de la jeune fille, puis prit une légère gorgée du jus de citrouille frais, et sentit des palpitations dans sa gorge, cette dernière remerciant le jeune homme de s'être plié à ses exigences d'assoiffée. Puis, Drago continua, répondant aux propos de la petite Gryffondor.

Étouffe-la avec un coussin. Ahhhh... ces Gryffondors, toujours besoin d'un petit coup de main pour faire des choses aussi simplistes!