*Métamorphose... Botanique... Astronomie... Ah, nous y voilà : Divination.*
Ambika s'arrêta devant la grande étagère remplie de gros ouvrages aux titres mystérieux. Non pas qu'elle ait besoin de cours pour débutante en matière de divination, mais enfin le dernier devin avéré dans la famille était la grande-tante de son cousin au troisième degré et ça faisait un peu loin pour qu'elle puisse puiser ses renseignements à une source sûre.
*Commençons par éliminer les charlatans, les illuminés et autres voyants de pacotille...*
Elle esquissa un sourire au souvenir de sa rencontre avec cette folle de Trelawney, deux jours auparavant, dans les environs de la tour d'Astronomie. Si c'était elle qui devait être son professeur, il n'y avait vraiment pas de quoi attendre d'être en troisième année pour commencer à apprendre... Et même si elle n'avait osé le dire à personne, elle sentait qu'elle avait pour la divination un don qui ne demandait qu'à être révélé.
Son regard s'arrêta sur un livre à la couverture bleu nuit sur laquelle il était inscrit en lettres argentées : La Voyance : Pratiques Modernes d'un Art Millénaire. Elle le sortit du rayonnage et le retourna entre ses mains. Il était poussiéreux, mais en assez bon état. Elle l'ouvrit, à la recherche de la date de publication. 1938... L'auteur était Rigel Coeurpâle.
*Drôle de nom... Mais le titre me plaît.*
Elle repéra un groupe de fauteuils un peu plus loin et alla s'y asseoir avec le livre. Le même titre en caractères argentés s'étalait sur la couverture. Elle le relut encore un fois mais n'ouvrit pas tout de suite le livre, songeant à la divination et à ce qui lui faisait croire qu'elle avait des dons pour cette matière. Evidemment, c'était quelque chose qui existait depuis des siècles dans sa famille, au même titre que la magie noire par exemple, mais à la différence de cette dernière, très peu de gens pratiquaient encore l'art de lire dans les lignes de la main, les boules de cristal ou les feuilles de thé. Les moldus, eux, préféraient utiliser les cartes, de tarot de préférence.
Ambika eut un léger sourire méprisant. Les cartes ! Ridicule... Mais c'était pourtant grâce à elles qu'elle s'était pour la première fois rendue compte qu'elle voyait des choses...
Plongée dans ses souvenirs, elle ne se rendait même plus compte que des gens allaient et venaient de plus en plus autour d'elle, au fur et à mesure que la bibliothèque se peuplait. Le livre de divination était posé sur ses genoux, la couverture bien visible : n'importe qui aurait pu en lire le titre. Et pour les gens qui ne connaissaient la divination qu'à travers le professeur Trelawney, cela ne donnait pas de la jeune indienne une image très valorisante...