Shirley pénétra dans la volière. Elle avait reçu le matin même un hibou de ses parents l'invitant à rentrer pour le week-end pour une importante réunion familiale.
Cette nouvelle l'avait mise en joie. Rien qu'à l'idée de retrouver son manoir, son cousin, ses parents, elle avait un immense sourire aux lèvres.
Elle avait transmis à Dumbledore un parchemin signé par ses parents, signalant sa courte absence, et venait maintenant renvoyer un hibou à sa famille pour lui confirmer que tout était arrangé.
Elle avança à l'intérieur de la pièce, prête à se saisir d'un hibou et à le charger de son parchemin, lorsqu'elle eut un sursaut.
Elle venait en effet de remarquer la présence d'un élève, installé dans un coin de la volière.
L'instant de surprise passé, elle le reconnut. Il s'agissait de Sébastian qui jouait avec elle dans l'équipe de Quidditch.
Il semblait profondément absorbé dans ses pensées et Shirley hésita à le déranger.
Elle finit toutefois par se décider.
Salut! dit-elle d'un ton doux, qu'est-ce que tu fais là tout seul ?
Elle ne savait que penser, n'ayant pas l'habitude de le voir ainsi...

C'est alors que Mégane entra dans la volière dans l'intention de réquisitionner une des chouettes de l'école.

Elle avait eut l'idée particulièrement saugrenue d'écrire une lettre à son oncle, qui était également son parrain, demandant de ses nouvelles et surtout, qui il était, pourquoi précisément avait-elle été plongée dans un sommeil magique durant dix ans, qui était ses parents, de quoi était morte sa mère....enfin bref, un véritable interrogatoir qui faisait pas loin d'un mètre de parchemin, écrit en serré et tout petit.

Se croyant seule, elle se dirigea tout droit vers un hiboux grand duc qui était posé non loin du jeune homme assis par terre. C'est en faisant tomber son rouleau de parchemin et en remarquant que celui-ci avait roulé jusqu'au pieds du jeune homme qu'elle remarqua sa présence, ainsi que celle de la jeune fille.

" Oh, je dérange peut-être? " demanda-t-elle, son accent français toujours aussi audible.

"Je désespère..."

Quel mélodrame ! Et bien ça l'avait retourné le Sebastian, cette lettre. Il avait aussitôt reconnu la batteuse de son équipe de Quidditch. Elle était douée, ça n'avait aucun doute. Mais il était pas vraiment en état, mental, pour discuter de Quidditch. Il n'était même pas en état pour masquer la totalité de ses émotions. Du grand n'importe quoi, en gros. Mégane Decircée arriva sur le moment dans la volière. Elle remarqua leur présence, et demanda avec un fort accent français si elle dérangeait.

"Absolument pas. Je peux désesperer en compagnie de Serpentarde." dit-il dans un Français parfait.

Il ne venait pas de Haute Normandie pour rien. Il la regarda dans les yeux, puis planta son regard dans celui de Shirley. Les deux jeunes filles purent remarquer son total desarroi.

Les yeux verts de Mégane s'agrandirent lorsqu'elle entendit le jeune homme lui répondre dans sa langue natale. C'était la toute première fois depuis son entrée à Poudlard qu'elle avait entendu quelqu'un parler français.

" Oh, je vois que je ne suis pas la seule ici à représenter le payx français" répondit-elle à son tour dans sa langue natale.

Elle rangea son parchemin dans sa poche et s'adossa contre le mur, juste à côté de Sebastian et le regarda, la tête légèrement penchée sur le côté. Il n'avait pas l'air dans son assiette. Elle remarqua un parchemin et en conclut donc qu'il venait certainement de recevoir une mauvaise nouvelle.

D'une voix à la fois douce et froide, elle se risqua de demander (en anglais cette fois ci ^^ ) :

" Mauvause nouvelle? "

Sebastian avait la tête légérement baissé, après avoir levé les yeux sur les jeunes filles. Il jeta un regard rapide sur le colis, lorsque Mégane lui demanda si c'était une mauvaise nouvelle. Cette fois-ci, il répondit en Anglais, mais d'un ton plein de sarcasme. peut-être avait-il retrouvé sa morgue habituelle ? Mais rien n'était moins sûr...

"On peut dire àa comme ça. Mon père est mort."

Le ton froid qui caractèrisait Sebastian, avait pris une consonnance brutale que ceux qui avaient déjà parlé avec lui ne lui reconnaitrait pas. Son regard qu'il releva en parlant était toujours aussi voilé, mais d'un voile noir, ténébreux. Un voile plein de fureur et de haine.

*Ils paieront, ils paieront leur crime abominable. Ils le paieront un à un, et mon bras armé de justice n'aura aucune pitié. Il ne donnera ni compassion ni soin. Juste la Mort.* pensait-il au comble de la fureur, à son total paroxysme.

Mais il se calma rapidement, se maîtrisant presque totalement, comme si cet excès dans son regard n'avait jamais eu lieu. Il ne devait pas céder à cette colère. Ce ne serait qu'une longue ascension vers ce qu'il redoutait et désirait tant. Pas question de faiblir. Il resterait juste Sebastian Eidan. Comme il l'avait promis.

Mégane n'eut aucune réaction face à la réplique cinglante du jeune homme. D'un air las, elle leva les yeux aux ciel...elle avait maintenant l'habitude de ce manger ce genre de remarque en pleine face de la part des serpentard, aussi avait-elle apprit à ne plus y faire attention.

Cela étant, elle ne pu s'empêcher de resentire de la compassion envers le jeune homme. Il venait de perdre un être cher, elle comprennait tout à fait ce que l'on pouvait ressentire dans des moments pareils.

" Je vois..." dit-elle.

Elle décida alors d'imiter l'autre jeune fille et de s'assoire, non pas en face de lui, mais à côté, là où elle était debout à vrai dire.

" Je suis désolée. Même si..." dit-elle sincèrement.

Elle mit une mèche de ses longs cheveux platines derrière ses oreilles.

" Même si je suppose que ça ne sont pas mes excuses qui changeront grand chose..." ajouta-t-elle.

Sebastian regarda la jeune fille qui était en face de lui, puis celle qui était à côté de lui. Il entendit dire Mégane qu'elle voyait. Oui, il était certain qu'il n'était pas le seul à avoir perdu son père, ou un être cher. Elle lui dit qu'elle était désolée, et il accepta d'un oscillement de tête. Même si ce n'était pas à elle de s'excuser. De toute façon, même si ceux qui auront l'obligation de s'excuser le font, ça ne changera rien. Son père serait toujours mort, et ceux qui l'ont tués seraient toujours en surcis. Enfin, il essaya de s'ôter quelques idées noires de l'esprit, et fit.

"Merci pour tes excuses, même si ce n'est aps à toi de les faire."

Sebastian ne se doutait pas que certaines serpentardes pouvaient s'occuper autant des autres. C'était une nouvelle, et une bonne. Même si il préférait rester seul. Enfin, ça lui changeait un peu les idées. Mais si peu...

Mégane fut agréablement surprise de ne pas se faire envoyer bouler par Sebastian. Elle le regarda dans les yeux et lui offrit un léger, très léger sourire.

" C'est le moins que je puisse faire..." dit-elle.

Elle écouta ensuite la jeune fille. Elle observait la scène d'un air un peu absent. Tout ce qu'on lui avait raconté à propos des Serpentard, qu'ils étaient sans coeur, rien que de la racaille... rien n'était fondé. Elle voyait bien là que Sebastian souffrait, il n'était donc pas dénué de sentiments. Et Shirley qui compatissait à sa douleur, elle avait donc un coeur, elle aussi.

Elle leva les yeux au ciel, chassant définitivement de son esprits les doutes que lui apportaient les balivernes au sujet des Serpentard.

" Elle a raison. Je veux dire, tu ne me connais pas, donc bon...mais voilà, je suis là quand même..."

"Merci à vous deux. Je suis content de savoir que je peux compter sur certaines eprsonnes. Si vous avez besoiin de quelques, un de ces jours. Demandez moi."

Sebastian commença à ranger le colis. Il fallait qu'il aille à la salle sur demande. La clé lui démangeait. Il avait envie de se battre contre un stupide, très stupide mannequin. Peut être rendrait-il la difficulté encore plus grande que quand il s'était battu la dernière fois. Un jour, peut être serait-il capable de se battre sans aucun de ses sens. Mais ce jour n'était pas encore arrivé, et il faudrait qu'il s'entraîne quelque peu avant.
Mais là, ce n'était pas de l'entraînement qu'il rechercherait. C'était de la destruction. Il avait envie de détruire quelque chose. Même plusieurs choses. Et il allait devoir le faire bientôt, s'il ne voulait perdre la maîtrise de rien.

"Merci encore, les filles de votre réconfort. Je m'en vais à présent."

Sebastian finit de ranger le colis, réduisit le tout, et le mit sans sa poche. Il allait devoir utiliser le portoloin à peine la porte de la Volière fermée. Celle-ci claqua, et Sebastian disparut pour aller détruire bien bien des choses, quelques mannequins, une table ou deux. Peut être un mur aussi. Enfin, rapidement épuisé de ses destructions, il retourna à la Salle Commune, conscient qu'il devrait très bientôt aller au Centre pour s'occuper de pas mal de paperasse. Tout ceux qui l'aperçurent ne purent voir dans cet étrange adolescent qu'était Sebastian Eidan, juste une sourde et froide colère. Et un contrôle de soi affolant pour seulement quatorze ans.