Alors que l’aube pointait, une jeune fille, tout de blanc vêtue, apparut dans le parc. Elle portait une petite poupée qui lui ressemblait étrangement…
Elvire marchait au travers de la brume, qui recouvrait encore le sol, foulant de ses petits pieds l’herbe humide. Arrivée près d’un vieux chêne, elle plissa élégamment sa robe, fit une demi-volte savamment orchestrée, et s’assit contre le végétal.
Là, elle se mit à converser avec sa poupée.
« Alors Elaine, que penses-tu de Poudlard ? Oui, oui, moi aussi, je pense que c’est un endroit étrange. »
Elle regarda pendant plusieurs minutes sa poupée, d’un air concentré, hochant la tête de temps à autre.
« Oui, je te comprends. Il faudra envoyer une lettre à papa et maman, pour leur dire que nous allons bien. Ils s’inquiètent toujours pour nous, tu sais. »
La jeune fille secoua la tête d’un air lasse.
Après quelques secondes de silence, la demoiselle sortit de son sac une longue plume bariolée de couleurs pastel, ainsi qu’un bout de parchemin.
« Alors, que dire… Papa maman, nous allons bien, nous avons étaient envoyées à Poufsouffle, le parc est très joli. Il n’y a pas beaucoup de thé. Bisous Elaine et Elvire. » Elle suçota un instant le bout de la plume avant d’écrire. Finalement, elle reprit la parole, « Bon, ce n’est pas très long et c’est mal écrit. Que va penser maman de tout ça ! Nous allons encore nous faire gronder… »
Elvire observa sa poupée, écoutant la réponse qu’elle seule pouvait entendre.
« Oui, je sais. Je l’enverrais tout à l’heure. »
Elle glissa le bout de parchemin dans sa poche, et se laissa aller contre l’arbre, offrant son beau visage au soleil.
L’heure commençait à passer, et quelques élèves se hasardaient déjà dans le parc, par cette matinée ensoleillée. Elvire décida soudainement de changer de place, supportant un (trop) peu l’ombre que lui offrait désormais le chêne.
Alors qu’elle sautillait d’ici de là pour trouver une autre place, elle trébucha sur quelque chose, et termina sa course les quatre fers en l’air. Un coup d’œil discret lui indiqua qu’elle venait tout bonnement de marcher sur quelqu’un. Rougissant, la demoiselle resta à demie étalée sur les jambes de l’élève, et ne bougea plus d’un millimètre.