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 Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]
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MessageSujet: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyLun 7 Juil - 9:11:42

Je suis Dedalus Selwyn

Le visage sans grâce de Dedalus Selwyn se pencha sur celui, sévèrement amoché, du jeune homme maintenu allongé sur un brancard. Ramenant plus haut sur l'arête de son nez ses lunettes rondes, le chef des Veilleurs, après une longue minute à observer ce faciès défait, releva un regard sévère sur sa taupe.
« Que s'est-il passé pour qu'il finisse dans cet état là ? »

Selwyn n'était pas très grand, d'un physique banal, le regard peu engageant. Pourtant, il dégageait à l'instant le charisme d'un chef, et d'un chef mécontent. Mal à l'aise, l'auror fit un récit détaillé des évènements qui avaient conduits à mettre au tapis un sorcier mineur. Et, lorsqu'il eut fini, un silence pesant s'ensuivit.
« Bien. Amenez-moi ça à Sainte-Mangouste. Inutile d'y transférer les parents. Leur hôpital moldu suffira. Avant cela, veillez à modifier leur mémoire. Ils ne doivent garder aucun souvenir de cet événement et oublier notre existence, notre monde et leur fils. Vous retournerez ensuite dans vos quartiers et me transmettrez votre rapport avant de le rendre à votre directeur. Le Ministre en voudra certainement une version. »
Selwyn hocha la tête et, aussitôt, l'auror transplana. Puis, se tournant vers les deux sorciers qui s'apprêtaient à escorter le jeune homme, il ordonna :
« Je vous accompagne. »
Sa main se tendit et attrapa le bras de l'un deux. Dans un craquement sonore, le groupe transplana, emportant avec eux l'enfant à demi conscient.

À l'instant où le convoi apparut dans la salle d'attente des urgences de Sainte-Mangouste, le visage sévère du leader des Veilleurs s'était métamorphosé en celui, plus affable et préoccupé, du second de Fawley. Le sorcier s'avança d'un pas vif vers un guérisseur qui emportait un patient avec lui et, d'un toussotement, l'engagea à s'arrêter.
« Pardonnez-moi, jeune homme, mais nous avons là une urgence autrement plus importante qu'un nez métamorphosé en bec de canard. L'enfant que nous avons amené a besoin de soins au plus vite.
Après un rapide examen de l'enfant, le guérisseur fut convaincu du sérieux de la demande et rétorqua, empressé :
— Tous nos effectifs sont occupés, c'est une grosse journée aujourd'hui. Je vais faire appeler un ou deux hommes d'un autre service pour nous prêter main forte. Veuillez patienter. »

Dedalus se tourna vers le garçon. Il avait l'air proche de tourner de l'œil. Par Merlin, les aurors pouvaient se transformer en véritables barbares lorsqu'on leur laissait trop de latitude. C'était une raison de plus pour encourager Fawley à maintenir limité le budget de leur service, mais surtout à surveiller ce nid à membres de l'Ordre du Phénix. Car, on trouvait dans leurs rangs autant de rebelles que de bourrins écervelés.
À petits gestes secs, Selwyn tapota les joues de la victime pour le réveiller, et un gémissement lointain s'échappa des lèvres du jeune sorcier. Son regard, impatient, se braqua sur son escorte. À cet instant, l'un de ses hommes avisa d'un geste du menton un mouvement derrière le second du Ministre. Celui-ci se retourna en rajustant ses lunettes. Deux médicomages venaient à lui. Il les accueillit d'un hochement de tête, l'air grave. Aussitôt que les guérisseurs furent à leur hauteur, les deux hommes de Selwyn firent léviter le jeune homme du brancard vers le lit roulant qu'on amenait et s'éclipsèrent pour laisser leur charge aux sorciers de Sainte-Mangouste.
« Russel Thompson, seize ans. Il a perdu le contrôle de ses pouvoirs et l'auror chargé de le prendre en charge a été contraint de se défendre. La plupart de ses blessures sont auto-infligées, ce jeune homme est très perturbé et c'est la raison pour laquelle je me permettrai d'exiger une chambre seule et une grande discrétion vis-à-vis de son cas. Si vous pouvez me fournir l'un et l'autre, vous êtes les hommes de la situation. »
Déclara Dedalus, d'une traite. Il avait parlé vite, mais clairement, comme un homme habitué à donner des ordres dans l'urgence. D'ailleurs, son attitude demeurait parfaitement calme, comme si la situation n'avait rien de catastrophique. Il se permit même un léger sourire quand, se décalant enfin, il laissa les médicomages faire leur travail et emporter Russel. Cependant et contre toute attente, il suivit les médicomages plutôt que de les abandonner à leurs affaires. Il n'en avait pas fini ici. Il fallait s'assurer que tout se passerait bien, et que les choses seraient bien faites. Le jeune homme devait oublier cette rixe, tout comme il valait mieux pour lui qu'il oublie ses parents. Lorsqu'ils pénétrèrent dans une chambre, le meneur des Veilleurs ferma la porte derrière eux et patienta, dos au mur, son regard attentif braqué sur les deux hommes. Il avait l'air d'attendre quelque chose, mais ne prononçait pour le moment pas un seul mot. Il faisait même preuve de discrétion, à demeurer ainsi en retrait, soucieux de ne pas gêner. Le garçon était, au vu de son état, en danger et s'il ignorait si le pronostic vital pouvait être engagé, la nécessité qu'il se remette vite et bien le poussa à faire preuve de patience. D'abord les soins, le reste ensuite.
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyLun 7 Juil - 12:48:56

[HRP : j'espère que ça ira, c'est un peu la reprise pour moi. Sinon me Mp s'il y a besoin d'éditer. HRP]


Mars 2005. Le Printemps commençait enfin à pointer son nez après les longs frimas de l'hiver, mais le temps n'était pas encore au soleil et au ciel bleu, loin de là. Il faisait encore frais, et fréquentes étaient les averses en ce début de nouvelle saison sur la capitale anglaise. Certains pouvaient profiter de cette saison néanmoins plus clémente en se promenant dans les rues, ou sur le Chemin de Traverse… pendant que d'autres travaillaient sans relâche "enfermés" dans le bâtiment de leur office. L'aîné des Desoya faisait partie de cette dernière catégorie, bien qu'il ne s'en plaignait pas le moins du monde du fait qu'il adorait exercer son métier. Il ne voyait certes de fait pas souvent la lumière du jour sinon le matin très tôt quand il quittait son appartement pour rejoindre l'hôpital sorcier londonien, et rentrait souvent trop tard pour réellement apprécier le terme de la journée, fatigué et n'ayant envie d'une chose : rentrer au foyer. Depuis le retour d'Ethel en Grande Bretagne plus encore, pour essayer de rattraper le temps perdu au travail qu'ils auraient pu passer ensemble, après cette longue séparation de plusieurs années. Pour l'instant, la cohabitation se déroulait très bien à son grand bonheur, et la présence de celle qu'il aimait l'aidait à affronter le quotidien de bonne humeur… et ce même dans des journées aussi chargées et épuisantes que celle qu'il traversait actuellement, avec ses collègues.

Il filait littéralement, comme ses pairs, à droite et à gauche, d'opérations à des visites de contrôles ou des urgences au sein de l'aile réservée au service des accidents matériels. Alan n'avait, littéralement, pas le temps ou le loisir de s'ennuyer ou de se tourner les pouces. S'il ne visait pas forcément la même ambition de promotion comme Hayden, il s'était donné la parole de se dévouer autant que possible à son travail et d'aider ceux dans le besoin de leurs compétences. C'est à peine s'il avait pu trouver dix minutes de pause pour recharger ses batteries avec un thé noir fort très infusé, et il était reparti après un bref échange avec certains de ses collègues. Le grand dadais n'était qu'un parmi de nombreux médicomages au sein de cette ruche sorcière qu'était le célèbre hôpital Sainte Mangouste auquel il officiait depuis quelques années maintenant, et le flux des patients était particulièrement dense aujourd'hui. Il y avait de tout question cas, des plus sérieux comme des plaies graves aux plus bénins comme une jambe cassée, et ils ne pouvaient jamais savoir par avance ce qui pourrait leur tomber entre les mains de leur service… et au delà même, parfois. En effet, à peine ressortait-il d'un cas de coupure profonde assez béante et d'hémorragie sérieuse qu'un de ses supérieurs l'avait "cueilli au vol" pour l'informer qu'il était attendu pour un cas urgent dans le service traitant des pathologies de sortilèges, devant faire équipe avec un autre de ses collègues comme ils manquaient de bras dans ledit service. Une journée qui serait bien remplie, disait-il, hein...

Le grand jeune homme de vingt-quatre ans se fraya tant bien que mal un chemin aussi court que possible dans les couloirs surpeuplés pour rejoindre le lieu indiqué, un visage sérieux et calme sur ses traits secs. Soucieux, il l'était bien entendu comme il se demandait quel cas avait pu nécessiter d'appeler main forte dans un service voisin, ça devait être particulièrement sérieux pour demander qui plus est deux médecins. Pas qu'il mésestimait ou surestimait ses compétences, mais la dernière expérience presque similaire avait été un cas de gravité quatre sur cinq ayant requis le service de Lavande et le sien… et de fait, leur coopération avec leurs assistants. Cela s'était bien terminé, et bien qu'il gardait toujours la tête froide - au moins au travail - il y avait toujours cette petite pique de stress dans des cas délicats comme celui-ci. Bientôt il eut gagné les lieux et rejoint le collègue avec qui il devrait oeuvrer de concert. Contenant une grimace intérieure en voyant l'état du patient - il ne s'était pas loupé le bougre - il salua tout aussi brièvement, sobrement et silencieusement l'individu présent sur les lieux, le très connu directeur du département des transports magiques et second du Ministre de la Magie, avant que ce dernier ne leur présente le cas qui les attendait :


« Russel Thompson, seize ans. Il a perdu le contrôle de ses pouvoirs et l'auror chargé de le prendre en charge a été contraint de se défendre. La plupart de ses blessures sont auto-infligées, ce jeune homme est très perturbé et c'est la raison pour laquelle je me permettrai d'exiger une chambre seule et une grande discrétion vis-à-vis de son cas. Si vous pouvez me fournir l'un et l'autre, vous êtes les hommes de la situation. »


Ah, un né-moldu comme lui… contenant tout commentaire qui serait vain dans l'urgence de la situation, il se contenta d'observer rapidement de ses yeux noirs légèrement irisés de bleu d'encre selon la luminosité le patient, tout en prêtant oreille attentive aux dires du sorcier. Un jeune garçon ayant découvert ses dons tardivement, que le gouvernement sorcier aurait donc voulu soustraire à sa famille conformément à la nouvelle législation prise par le ministère de la magie, aussi critiquable puisse-t-elle être pour certains points. Ces considérations attendraient cependant que l'état du concerné soit stabilisé, le temps était trop précieux pour le gaspiller pour le moment. Même si dans un coin de son esprit, son instinct lui soufflait que le jeune homme n'avait pas pu s'infliger la majorité des dégâts tout seul, il relégua cette observation mentale dans un coin de son esprit pour rester concentré. Perturbé ? Très "étonnant" au vu des méthodes brutales que devaient prendre certains aurors… il n'avait personnellement pas été de ceux approuvant la nouvelle loi, sachant très exactement de quoi il parlait comme ses deux parents étaient des moldus stricto sensu et seuls sa soeur cadette et lui étaient sensibles à la magie parmi les leurs. Enfin, pour l'heure le côté médicomage en lui avait la main. Il approuva d'un bref signe de tête, n'étant pas homme à perdre du temps pour rien, et commenta simplement de sa voix grave :


- Nous ferons le nécessaire.


Sans perdre de temps, son collègue et lui emmenèrent le cas urgent vers une des rares chambres seules encore disponibles en ce jour de rush. Sans même nécessiter de tourner la tête, tout en ayant la plus grande part de son esprit tout au patient et à décider logiquement de l'ordre et de la marche à suivre pour traiter ses blessures plutôt sérieuse, tout en restant à l'écoute de l'avis de son collègue, Alan par ses sens légèrement plus fins que la moyenne - du fait d'un certain ancien rituel en ses années estudiantines - remarqua que ledit personnage important les suivait, mais s'abstenant sur le moment de tout commentaire, il garda toute son attention focalisée sur le patient et son collègue. Comme avec Lavande, au vu de la gravité du cas, ils devraient agir vite et bien de concert. Une vie reposait entre leurs mains, et s'ils avaient les connaissances et les capacités de la sauver, aucune erreur n'était permise.
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  • Jaime Rosenbach
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyVen 11 Juil - 13:11:44

Ce fut sans étonnement de sa part que Jaime accepta de suivre le jeune interne qui vint à lui pour lui faire part d’un cas qui nécessitait son attention. Quittant les infortunés patients qui attendaient de voir leurs pustules retirés ou encore d’être débarrassés d’un maléfice jeté par une grand-mère acariâtre, c’est avec un léger sourire ourlant ses lèvres pleines, tandis  qu’il se dirigeait vers le rez-de-chaussée, qu’il se souvint que la dernière patiente qu’il avait soigné là-bas n’était autre qu’une blonde volcanique qui hantait toujours son esprit. Heva Schmit. Une adorable tigresse qui, d’un silence prolongé  semblait avoir signifié au médicomage une réponse clairement négative à ses avances. Un dédain qui aurait sans doute repoussé voire découragé un homme moins buté que lui. Cependant, Jaime s’était toujours illustré si ce n’est en accomplissant des prouesses, tout du moins en nageant toujours à contre-courant du commun, et dès lors que son emploi du temps le lui permettrait, le Rosenbach s’était juré de poursuivre sa dulcinée, et de continuer à la courtiser à sa manière, jusqu’à ce qu’elle cède enfin.  
Il retroussa les manches d’un beau vert-bouteille de sa robe ornée de l’emblème de l’hôpital et descendit donc  les escaliers aux murs immaculés, les ascenseurs  et porte charge magiques étant sempiternellement bondés de clients, pour rejoindre le service des accidents matériels.

Cet étage, et ce,  depuis quelques jours, faisait front à un véritable raz-de-marée. Pour faire face, l’on devait déloger certains médicomages de leurs spécialités pour qu’ils viennent prêter main forte à leurs collègues, absolument débordés.  Les chambres étaient pleines à craquer, et l’accueil tentait tant bien que mal de faire patienter les malades pour faire passer en priorité les véritables urgences, le tout dans un fourmillement monstrueux  de sorciers. Avisant un grand jeune homme qui marchait dans la même direction que lui, il devina qu’il s’agissait du pair qui s’était lui aussi vu confié les soins de ce patient si nécessiteux et il le rejoint pour marcher à ses côtés. C’est ensemble qu’ils arrivèrent au lieu-dit de leur mission, arrivée que Jaime ne manqua pas de ponctuer d’un joyeux « Bonjour messieurs ! » déplacé, certes, mais sincère.  Juste à côté du corps allongé du patient se tenait un homme à la figure autoritaire et aux lunettes rondes qui, dans toute sa prestance, rappelait vaguement quelqu’un à Jaime sans qu’il puisse mettre le doigt dessus pour autant.  Mais cela lui importait peu, car le bleu limpide de ses yeux dédaigna rapidement l’homme pour se poser sur le brancard où gisait l’adolescent qui devait leur être confié. Lorsqu’il vit l’état du jeune garçon, la première question qui lui traversa l’esprit fut tout simplement de se demander pourquoi on ne rattachait pas au moins un ou deux autres guérisseurs à ce cas qui s’annonçait déjà  à visu très délicat. L’aspect misérable du jeune sorcier réveilla en lui un douloureux souvenir qui serra sa gorge de chagrin et éteignit instantanément la lueur de joie qui brillait jusque à présent dans son regard. Un vieux souvenir qui l’avait si longtemps privé de sommeil et qui remontait maintenant à près de sept longues années.


Hochant simplement la tête pour approuver la réponse de son collègue à l’annonce du sorcier, laissant sur place le sorcier aux lunettes rondes, du moins le croyait-il, il se dirigea ensuite lui aussi vers la chambre qui accueillerait le blessé sans dire un mot, se contentant d’observer les blessures apparentes du patient. S’il était, pour sa part, de l’avis du Ministère pour préserver et renforcer le Secret, il n’avait jamais imaginé que cela puisse aller aussi loin, ou du moins avait-il inconsciemment refouler cette idée dans les tréfonds de son esprit. Si l’on prenait en compte les liens de cause à conséquence, Jaime était d’avis que si les moldus continuaient de refuser Poudlard à leurs enfants, cela ne pourrait aller qu’en s’aggravant. Cependant, il refusait de croire que l’enfant ait pu s’infliger à lui-même la moindre blessure.

Ils pénétrèrent enfin dans la seule chambre encore libre et sans plus tarder, Jaime se mit au travail après avoir jeté un coup d’œil anxieux vers son collègue. D’un mouvement de baguette, il fit disparaitre le t-shirt en lambeaux que portait l’adolescent ainsi que son pantalon pour mieux découvrir les blessures qu’ils se devaient de soigner. Il se pencha ensuite légèrement et passa sa baguette qui brillait d’une lumière bleutée  au-dessus du corps brisé, laissant agir le sortilège de révélation. Rapidement, il annonça à son collègue ce que, en sa qualité de médicomage spécialisé dans les pathologies liées aux sortilèges, il évaluait comme diagnostic, le plus efficacement qu’il put. Le temps leur était compté, le diagnostic devrait être bref, car  il savait que l’autre médicomage verrait des choses qu’il ne remarquerait sans doute pas et, dans leur situation, aucun détail ne devait être oublié.


-Il porte plusieurs traces de brulures. La plupart ne sont que des lésions de l’épiderme, au niveau du cou, des poignets et des mollets, ce sont les traces d’un sortilège d’entrave, un incarcerem puissant et contre lequel il a dû lutter. Les autres brûlures sont plus graves….troisième degré tout le long du bras gauche du patient, lésions du second degré et second degré profond sur le torse du même côté, dues à un maléfice bruleur ou explosif…c’est trop grave pour n’être qu’un sortilège cuisant, c’est certainement un deprimo. La jambe droite a été touchée par un sortilège d’impedimenta, elle est encore immobilisée…

Il marqua une courte pause, ravala sa salive, visiblement troublé par ce que lui révélait le sortilège qui scannait doucement le corps du garçon. Il gardait son calme, cependant que le cas du patient se révélait de plus en plus complexe.

-Mais ce qui m’inquiète le plus se passe à l’intérieur de son corps. Ses organes sont touchés, mais aucun sortilège lancé par un autre sorcier n’aurait pu lui faire ça…c’est trop subtil, trop aléatoire et dispersé. Des lésions très fines sont présentes sur ses poumons, ses reins mais aussi à la surface des artères carotides, de l’aorte descendante et de l’épigastrique inférieure…Elles…Il fronça ses sourcils bruns, sur lesquels tombaient quelques boucles que les années rendaient de plus en plus claires. Elles continuent à grandir et apparaissent peu à peu sur les fémorales et les intestins. Pour le moment elles ne sont pas inquiétantes, mais si elles continuent de grandir à ce rythme, elles vont déchirer les tissus et causer plusieurs hémorragies qui pourraient lui être fatales. Si ce phénomène ne ralentit pas sa course, d’ici dix minutes, il sera trop tard pour lui…

Se redressant doucement, fixant toujours le jeune garçon, il murmura presque.

-C’est incroyable, je n’avais jamais vu ça …C’est comme si, malgré son état d’inconscience et la faiblesse de son corps, son organisme continuait de lutter. Il releva ses yeux opalescents vers son collègue, une lueur abasourdie dans son regard, il poursuivit dans un souffle. Ils disaient vrai. Ce garçon…il est en train de se battre contre lui-même…

Il regarda de nouveau le jeune sorcier, et déglutit. Plus qu’un blessé grave ou qu’un mourant, les deux médicomages faisaient désormais face à la hantise de tous les  guérisseurs. Ils devraient se confronter à une question séculaire qui demeurait encore aujourd’hui sans réponse. Une énigme que la magie seule ne pouvait résoudre. Une devinette de sphinx simple et terrifiante. Comment secourir quelqu’un qui ne souhaitait pas être sauvé ?
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptySam 12 Juil - 21:31:42

Je suis Dedalus Selwyn

Le cas de l'adolescent était manifestement plus sérieux que Dedalus l'avait envisagé. Les lèvres pincées, il écouta sans intervenir le deuxième médicomage faire son pronostic, avec un soin et un professionnalisme qui rassurèrent un brin Selwyn. Manifestement, l'auror à ses ordres avait été plus violent qu'il l'avait avoué. Un sortilège d'explosion ne se lançait jamais à la légère, et Dedalus s'interrogea pendant une seconde sur les motivations de sa taupe. Y avait-il eu réellement matière à intenter un tel maléfice contre un adolescent ou avait-il été dépassé par ses opinions politiques ? Il aurait à discuter avec l'auror, quoi qu'il en soit. L'élite magique n'était pas réputée pour perdre son sang-froid à la moindre difficulté, bien au contraire. Quelque chose s'était passé dans cette maison moldue, et quoi que cela fut, bavure ou autre chose de plus mystérieux, il fallait le résoudre et faire en sorte que plus jamais cela ne se reproduise. Dedalus savait avoir des hommes trop zélés dans ses rangs, mais même s'il consentait à fermer les yeux sur certaines petites choses, il ne cautionnait pas pour autant une telle démonstration de violence.

Le regard de Dedalus Selwyn s'intensifia derrière le verre de ses lunettes, lorsque le même guérisseur reprit la parole, constatant quelque chose qui le troublait lui-même. Instinctivement, l'homme de Fawley fit un pas en avant, sans rompre pour autant le court silence revenu s'installer. Il y avait quelque chose-là, quelque chose d'assez sérieux et d'assez rare pour que le jeune homme change d'expression et devienne plus grave qu'il ne l'était déjà. Dedalus plissa les yeux. Il n'avait pas besoin d'être médicomage pour se douter que le mal dont souffrait le né-moldu pouvait causer sa mort, à terme. Il ne s'attendait pas, cependant, à ce qu'en dix minutes, le patient soit condamné. Et encore moins au constat saisissant que fit le médicomage.

Les yeux du leader des Veilleurs s'abaissèrent lentement vers le garçon, ramassé seulement quelques instants auparavant par l'auror. C'était à peine si son corps songeait à respirer, tant ce qu'il venait d'entendre l'avait plongé dans une stupeur et une fascination soudaines.
Quand l'auror lui avait décrit, sans sembler trouver ses mots, la perturbation magique et mentale du jeune sorcier, Selwyn n'avait absolument pas imaginé que ce fut à ce point-là. La portée de ce cas dépassait le trio de sorciers réuni dans cette pièce, tant médicalement que sociologiquement. Car ils avaient là, devant les yeux, un fait inédit. Un phénomène concret, qui ne pouvait être nié, encore moins ignoré. Le né-moldu se battait contre le sorcier qui vivait en lui.
Sans contrôle de sa magie, sans environnement stable, disposé à l'écouter et l'encadrer, ce gamin se détruisait de l'intérieur, devenait son propre ennemi, sa magie l'instrument de sa mort. Jusqu'à présent, les jeunes gens transférés aux orphelinats avaient pour la plupart des séquelles psychologiques et morales du rejet de leurs capacités magiques. Mais, comme Fawley et lui l'avaient déjà présumé au détour de conversations privées, il y avait des conséquences plus graves à laisser certains parents moldus séquestrer leur enfant sorcier dans un monde inadapté pour eux.

Plus convaincu que jamais de la justesse des choix gouvernementaux, Selwyn releva les yeux sur les deux médicomages. Il ne s'était passé qu'une poignée de secondes entre le murmure du médicomage et le silence pesant, lourd d'interrogations, mais cela sembla soudain trop au chef des Veilleurs. Alors, il s'avança plus prêt, sortant de la discrétion et du mutisme dans lesquels il s'était plongé.

« Pardonnez cette intrusion dans ce qui n'est pas de mon ressort, mais il me semble que son pouvoir et son corps entrent en conflit. Ce jeune homme a vécu dans le déni de sa nature et il s'inflige cela comme des adolescents moldus se scarifieraient. Si son esprit est le siège de ce mal, c'est à son cerveau qu'il faut commander. »
Le regard du chef des Veilleurs, intense, passa du premier au deuxième guérisseur. « Faites ce que vous jugez nécessaire d'être fait pour le sauver. Rien ne sortira d'ici, au nom de notre Ministre, vous avez ma parole. »

Selwyn s'attarda sur le blond et, d'un mouvement grave de menton, appuya son propos. Son intuition lui soufflait qu'il comprendrait le sens concret de son injonction, et qu'il y consentirait pour sauver la vie de son patient. Certains actes répréhensibles pouvaient être tolérés s'ils étaient faits pour une juste cause, et celle-ci valait son silence.
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyLun 28 Juil - 13:02:03


Si les moldus voyaient aussi dans quel état ces "enlèvement" pouvait mettre leur progéniture, assurément ils ne seraient pas plus motivés à envoyer leurs enfants sensibles à la magie dans cette école de sorciers, en un monde qui pourrait être vu comme "incivilisé", "sauvage". Son père se serait sans doute battu corps et âme, ainsi que sa mère pour que sa soeur cadette et lui ne soient pas envoyés dans un monde qu'ils ne pourraient jamais connaître. Tout en restant en apparence relativement neutre, surtout prudent, l'aîné des Desoya ne savait cautionner en son fort intérieur ces actes. Ces débordements allaient trop loin, et s'il bridait son "lui" plus téméraire, bouillonnant d'indignation, il n'approuvait pas la politique actuelle sur ce point. Et après les sorciers s'étonnaient que les enfants ôtés ainsi à leur famille présentent des problèmes psychologiques… ils ne se mettaient pas à la place des gamins, non plus. Ça leur ferait quoi à eux, si enfants on les retirait de force du monde sorcier pour être "jetés" dans le monde moldu, éduqués par des inconnus, défaussés de magie pour gagner un monde régit par la "fée électricité" et la magie de l'internet ? Mais ça, les politiciens actuels ne semblaient pas capables de faire ce travail mental pour rendre l'insertion des mômes plus douce. Et de cela, il en était certain, nombre de nés-moldus comme lui pouvaient s'en rendre compte.


"La route vers l'enfer est pavée de bonnes intentions, qu'ils disaient…"


Mais trêve de bons mots mentaux, ils allaient devoir remettre la main à la pâte. Chassant temporairement ses opinions personnelles sur le problème, il était cependant certain de retenir ce cas dans sa mémoire. Il approuva d'un signe de tête à son collègue la proposition de ce dernier de mener le diagnostic, en spécialiste de pathologie des sortilèges que lui-même n'était pas. Pendant ce temps, tout en tendant une oreille attentive aux propos de son pair, Alan observa d'yeux minutieux le patient, l'auscultant du regard. Contenant une grimace à l'exposé malheureusement exact de son collègue, il n'eut aucun mal à se représenter le type de scène. Pauvre gamin, il s'en souviendrait sans doute toute sa vie de ce traitement cavalier, s'il survivait bien entendu. C'était révoltant, assurément, c'était allé clairement trop loin. L'incarcerem, "passe encore", mais le deprimo… ça, c'était une preuve claire sur un fond sombre d'un dérapage de quiconque avait du aller "chercher" leur patient dans le monde moldu d'où lui même provenait. Il aurait du boulot sur la planche, pour réparer tout cela, et aurait bien aimé effectivement avoir un ou deux médicomages pour les assister et traiter toutes ces plaies le plus promptement et efficacement possible. Mais ils feraient avec les effectifs disponibles… La violence n'était pas la manière d'approcher des enfants ou des adolescents, il n'y croyait pas un galion à cette théorie. L'impedimenta serait sans doute plus du ressort de son collègue, mais il y avait plus inquiétant encore…

L'extérieur était effectivement préoccupant, mais le plus grave était sans doute l'intérieur. Ils tombaient sur un cas très difficile, qui demandait sans doute toutes leurs connaissances… et peut-être aussi ce tact que les aurors, ou Merlin sait quel autre fonctionnaire du Ministère, avaient visiblement manqué en ayant été le "cueillir" contre son grès, probablement. Sa mine se fit nettement plus sombre, bien qu'il veilla à garder son indignation "in check" dans son âme. Il s'agacerait plus tard, là il devait rester calme et concentré. Sans le montrer, le délai imparti si court le frappa profondément, comme il ressentait une certaine compassion pour le patient.


- Ils disaient vrai. Ce garçon… il est en train de se battre contre lui-même…


Il observa son collègue de ses yeux sombres d'un noir de nuit, une lueur préoccupée y brillant alors qu'il se demandait lui-même que pourraient-il faire. Il n'était pas aussi étonné que son collègue, malheureusement c'était à craindre au vu des circonstances en lesquelles il semblait avoir été recueilli, d'après ses blessures. Comment voulez-vous qu'un mioche sorcier s'accepte comme tel, après avoir vu des sorciers lui faire du mal et peut-être même à son foyer ? C'était froidement, cruellement logique hélas. Pourtant, Alan souhaitait plus ardemment encore sauver la vie du jeune homme, ce pair qu'il pouvait en partie comprendre, ou tout du moins imaginer la douleur qu'il a du affronter. Les orphelinats n'aideraient sans doute pas à effacer ce malaise engendré, et surtout la question était une des plus préoccupantes pour un guérisseur : sauver quelqu'un qui ne souhaitait pas l'être… un peu comme l'histoire de l'euthanasie de patients en phase terminale dans les hôpitaux moldus, toujours refusée soit dit en passant. Son regard se fit plus dur alors qu'il réfléchissait à toute vitesse, même si son coeur avait une réponse à proposer à cette question : une alternative: donner la chance au gamin de changer son souhait, de lui redonner goût à la vie… et pour ce fait, le sauver. Sinon, il ne pourrait jamais faire ce choix réellement. Mais comment faire pour atteindre un adolescent déjà blessé au delà du tolérable ?


« Pardonnez cette intrusion dans ce qui n'est pas de mon ressort, mais il me semble que son pouvoir et son corps entrent en conflit. Ce jeune homme a vécu dans le déni de sa nature et il s'inflige cela comme des adolescents moldus se scarifieraient. Si son esprit est le siège de ce mal, c'est à son cerveau qu'il faut commander. Faites ce que vous jugez nécessaire d'être fait pour le sauver. Rien ne sortira d'ici, au nom de notre Ministre, vous avez ma parole. »


Contenant en son fort intérieur sa part sous l'influence du loup son animae qui grondait d'indignation et de colère à l'écoute de ces mots, le jeune médicomage garda une façade calme, mais son regard se fit nettement plus sombre. Ayant lui-même étudié dans la section du cerveau et de la psychologie pour ses recherches estudiantines en potions, il savait que si cette solution pourrait "éventuellement" avoir l'effet escompté sur le court terme cela mènerait sur le long terme à des conséquences plus désastreuses encore. Le gosse se sentirait plus encore trahi, comment gagner sa confiance et son bien-être par la suite dans ces conditions ? Il sentait bien que le type du ministère regardait surtout son collègue, mais il ne saurait non plus taire son opinion professionnelle. Veillant pourtant à garder sa voix grave posée, maîtrisée, il commenta en regardant les deux hommes, et le patient, tour à tour :


- Je serais d'avis à privilégier d'autres alternatives que d'user de la force. En outre il a déjà été démontré des cas de résistance à ce… sortilège. Si nous perdons toute sa confiance, nous risquons de le perdre tout court. Pour qu'il puisse guérir sur le long terme, cela ne me semble pas le bon choix à faire.


Il porta son regard vers son collègue, qui semble-t-il aurait la décision finale sur ce problème, un regard des plus sérieux et sombres. Si les gars du ministère avaient clairement été trop loin, ce coup de force pourrait être le coup fatal dans le psyché du patient. Il faudrait non forcer le patient, mais gagner au plus vite sa coopération. La force ne menait jamais ou presque à quelque chose de bon, et traumatiser plus encore le patient n'aiderait en rien à ses yeux. La situation était urgente, certes, ils devraient décider et vite, mais hors de question de faire quelque chose d'aussi éthiquement critiquable et professionnellement trop risqué sur le long terme.
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  • Jaime Rosenbach
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyMer 13 Aoû - 21:00:26

Les quelques secondes qui avaient suivi son murmure étonné lui avait semblé à la fois courtes et infiniment longues, tant son esprit bouillonnait à la recherche de la réponse à ce problème cornélien et tant il fut surpris d’entendre soudain s’élever derrière lui la voix de l’homme qu’il pensait avoir laissé en plan dans le hall d’accueil. Instinctivement, ses yeux quittèrent un instant le patient pour venir se poser sur le sorcier. « Rien ne sortira d’ici ». Nul besoin d’être un médicomage de génie pour comprendre à quelle procédure l’envoyé du ministère faisait allusion. Un sortilège impardonnable. Voilà bien une situation à laquelle ni ses longues années d’études ni ses années d’internats ne l’avait jamais préparé. C’était radical, mais tentant. Terriblement tentant au vu de l’état du patient qui se dégradait rapidement et que les secondes s’écoulaient comme de l’eau entre leurs doigts impuissants et hésitants. Aussi loin qu’il s’en souvienne, jamais Jaime n’avait été soumis à un stress aussi rude. Son cœur battait si fort qu’il pouvait l’entendre battre, il lui semblait que ce dernier ne tarderait pas à exploser dans sa poitrine…Son esprit, quant à lui, balançait entre une avalanche d’idées  aussi expérimentales que farfelues et le néant le plus parfait, comme engourdi,  tétanisé par la nervosité. Son poing était serré sur sa baguette qui dans le cas présent lui semblait aussi utile et magique qu’une branche ramassée dans les sous-bois. Il n’avait jamais su adopter ou revêtir  le calme olympien qui sied pourtant si bien aux soigneurs. Même confronté à la mort imminente d’un patient, il s’était toujours montré un brin joyeux, toujours optimiste, ravi du défi qu’on lui lançait. Mais c’était là un cas si différent, si unique qu’il sentait pour la première fois de sa carrière qu’il avait peur…Ses ennemis d’hier, sortilèges, charmes et autres malédictions, lui semblaient si dérisoires face à celui auquel ils faisaient face en ce moment-même, dans cette chambre un peu trop sombre de l’hôpital. Ce n’était pas un sortilège qu’il fallait annuler, ce n’était pas un enchantement dont il fallait désenvouté le malade. C’était la magie à son état le plus pur. Non pas celle belle et malléable que l’on voyait tous les jours, mais le cœur même des pouvoirs d’un sorcier. Une forme de magie dotée d’une volonté propre, et qui, dans le corps du jeune garçon était présente dans le moindre tissu organique, à un état presque sauvage tant elle avait été niée, rejetée.

- Je serais d'avis à privilégier d'autres alternatives que d'user de la force. En outre il a déjà été démontré des cas de résistance à ce… sortilège. Si nous perdons toute sa confiance, nous risquons de le perdre tout court. Pour qu'il puisse guérir sur le long terme, cela ne me semble pas le bon choix à faire.

Ses yeux de glace rencontrèrent l’obsidienne de ceux de son collègue. Il avait raison. Bien qu’ayant de grandes chances d’etre efficace, le sortilège ne manquerait pas de laisser des séquelles. Jaime décida de le garder comme dernier recours. Dans le même temps, le Rosenbach comprit dans la lueur indignée qu’il lisait dans le regard du médicomage que, contrairement à lui-même, l’homme qui lui faisait face ne partageait aucunement les convictions du Gouvernement. Cela révélait un autre problème auquel l’hôpital devrait faire face dans les jours à venir. Allait-il rester neutre et accueillir tous les sorciers comme il l’avait toujours fait ? Allait-il continuer à passer sous silence tous  ses blessés que leur amenait le ministère ? A n’en pas douter, une réunion aurait bientôt lieu pour savoir quelle politique l’institution magique allait prendre face à l’actualité. Mais ce n’étaient que broutilles sur lesquels ils s’appesantiraient plus tard. A cet instant précis qu’Alan eut envie de mettre son poing dans la figure de Selwyn lui importait autant que si il avait pour projet d’adopter un caniche. Il était d’ailleurs plutôt soulagé que son collègue souhaita tout de même secourir le patient, qu’une tête brulée révolutionnaire aurait laissé crever afin de mieux embourber les hommes de ministère.

Dans le regard du médicomage, il y lut aussi que, au même titre que l’homme qui les avait suivis jusque dans la chambre, il attendait de lui qu’il prenne la décision qu’ils redoutaient de prendre sans doute autant que lui. Sans doute était-ce par respect ou par la confiance dû à son âge et à son expérience plus longue des sortilèges que le brun avait ainsi décidé de suivre les instructions qu’il voudrait bien lui donner et que l’homme du ministère s’était tourné avec tant d’assurance vers lui en particulier. Sentant plus que jamais le poids des responsabilités qui lui incombait désormais, il prit une profonde inspiration. Quelle procédure allaient-ils suivre ? Il détourna son attention de l’attentisme qu’il voyait dans les yeux de son collègue pour la porter sur le jeune garçon. Il luttait. Pour vivre, se débarrasser de cette magie qu’il ne comprenait pas, pour se tuer, il ne saurait le dire. Au fur et à mesure qu’il se calmait, il passait en revue, éliminait, triait toutes les possibilités qui s’offraient à eux. Un sortilège d’amnésie ? Trop délicat à exécuter  sur un esprit si dérangé. Un sortilège d’apaisement ? Il serait contré à coup sûr, trop léger même pour un jeune sorcier sans aucune notion magique. Calculant stratégiquement avec le temps qu’il leur restait, la future convalescence du patient à laquelle Desoya tenait tant, leurs talents respectifs et la volonté de Selwyn de rattraper la bavure de ses aurors, il réfléchissait, maudissant un moment les deux sorciers car il n’y avait rien de pire en situation de crise que de devoir faire avec les désirs et revendications de chacun.  Enfin, après deux bonnes minutes de réflexion, Jaime se redressa. Il avait finalement pris une décision. Et il espérait de tout cœur que cela allait marcher. D’un large mouvement de sa baguette, il fit apparaitre son patronus, le milan sacré qui avait autrefois été celui de son frère, et le sortilège parti délivrer son message destiné à un de ses collègues. Le temps que ce dernier ne revienne, il avait suffisament de temps pour expliquer la démarche qu’il avait l’intention de suivre au cours de l’intervention. Il parla, de la même voie rapide et sûre qu’il avait eu lors du diagnostic.


-Il ne servira à rien de le soigner tant qu’il n’aura pas accepté pleinement ce qu’il est. Annonça-t-il d’un ton  sévère et assuré, car c’était là la même conclusion à laquelle Desoya était visiblement parvenu. - Les blessures et automutilations reviendraient, indubitablement, quel que soit le sortilège curatif que l’on choisirait. Nous devons le calmer, ne serait-ce qu’un instant, trouver comment l’apaiser, lui et surtout sa magie, son « moi » sorcier.Il détestait utiliser ainsi ces mots, cela lui donnait l’impression de se battre contre un fauve logé quelque part dans le corps du garçon.

-Bien évidemment, nous ne pouvons pas non plus nous permettre de lui faire un exposé d’arguments sur les bienfaits de la sorcellerie et donc de sa condition, il mourrait avant qu’il ne se soit adapté à cette idée. Lacha-t-il d’une voix où perçait une légère moquerie nerveuse quand à cette idée de passer des heures à discuter avec le garçon. Si seulement il pouvait se le permettre…-Nous devons entrer dans son esprit et tenter, avec le peu de temps qu’il nous reste, de trouver ne serait-ce qu’un seul souvenir, aussi ténu et ancien soit-il, où il aurait apprécié sa particularité, sa magie. Si un tel souvenir existe et que, comme j’ose le croire, il l’apaise bel et bien, alors vous pourrez soigner ses brulures et ses mutilations internes tandis que je m’occuperais des sortilèges dont il a été victime.

La porte s’ouvrit et un grand sorcier habillé de la robe des médicomages fit son entrée. Son  visage  était long et mince, sa peau pâle et veinée, ses cheveux rares. Jaime se poussa pour lui laisser la place près de la tête du patient allongé. Il retroussa les manches de sa robe aux reflets verts et repoussa les mèches blondes qui lui tombaient sur le front. Il n’avait nul besoin de se répéter pour le nouvel arrivant, lui ayant fait parvenir la procédure via son patronus corporel.

--Mon collègue, Baldwin Torth, est légilimens. Présenta-t-il rapidement le nouveau venu aux deux sorciers déjà présents, et le grand sorcier maigre salua Alan d’un sec signe de la tête. Torth était son collègue depuis longtemps, et était spécialisé dans les soins des victimes de légilimensie, aussi, lui accordait-il toute sa confiance dans la tâche qu’il lui avait assigné. -Il nous reste encore cinq bonnes minutes, plus ou moins le temps que l’on gagnera ou que l’on perdra lors de l’intervention rajouta-t-il en passant de nouveau sa baguette sur le corps meurtri. -Il faut néanmoins que je vous prévienne. Les chances que cela fonctionne correctement sont infimes, de plus il est hautement improbable que le patient ne tente pas de se défendre pendant que Torth fouillera sa mémoire. C’est pourquoi nous devrons être attentifs et nous assurer et de la sécurité du garçon et de celle de Torth durant son intervention. Les protéger, et les soigner si besoin. Dit-il en s’adressant à Desoya.

-Enfin, si jamais nous ne trouvons pas ce souvenir, ou que le patient devient trop difficile à maitriser, alors je me verrais dans l’obligation  de le soumettre à l’imperium. Conclut-il avec gravité, non sans jeter un regard un coin à Selwyn. Utiliser ce sortilège ne l’enchantait guère, mais il avait bien senti que Desoya ne s’y abaisserait jamais et Torth serait en position trop délicate pour pouvoir lancer un autre sortilège. Il lança enfin un regard au jeune médicomage, sévère, lui signifiant qu'il ne tolèrerait pas la moindre opposition de sa part s'il était à un moment donné obligé d'utiliser le sortilège impardonnable -Lorsqu’il sera soumis à l’impérium, vous suivrez la procédure, Torth vous épaulera si besoin et suivra vos consignes.Dit-il à l’intention de Desoya.

--Pouvons-nous commencer, messieurs ? Demanda-t-il comme à son habitude, posant son regard clair sur Torth puis sur Desoya. C’était sa façon à lui de lancer une intervention tout en sollicitant les questions ou propositions de ses collègues pour améliorer l’opération.
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyLun 18 Aoû - 21:48:16

Je suis Dedalus Selwyn

La force. C'était un bien grand mot selon Selwyn, un mot qui voulait dire beaucoup de choses et ne rien dire du tout à la fois. En ce moment, par exemple, il y avait une force dans cette pièce ou, plutôt, dans le corps de ce garçon qui se débattait à présent entre la vie et la mort. Une force qui aurait dû être de la magie, qui aurait pu être de la belle magie, et qui n'était à présent plus qu'un agglomérat de puissance altérée, viciée par le rejet et le déni qu'avait ce sorcier de son Moi profond. Quoi d'autre qu'une autre force, en opposition, pouvait être assez efficace pour le tirer d'affaire ? Contrôler son esprit était contrôler cette part que même le jeune homme ne pouvait pas diriger, cet inconscient qui dévorait la part consciente, bien décidé à s'échapper de sa cage une bonne fois pour toute. Cette partie qui ne réalisait pas qu'en brisant la cage, elle se tuait elle-même. C'était fascinant et terrifiant.
Toute force n'était pas destructrice, toute attaque n'avait pas pour visée d'anéantir, mais il n'y avait pas le temps pour de tels débats. Si l'éthique gênait les professionnels, Sewlyn était prêt à la balayer, la vie méritant plus que de s'arrêter à des lois qui n'avaient pas pour but de faire barrage au bien, mais aux dérives. Cependant, Dedalus n'était pas non plus le guérisseur, il n'avait de connaissances en médicomagie que les rudiments appris à Poudlard, et ce que l'expérience lui avaient fait acquérir. Aussi, d'un geste négligeant de la main, balaya-t-il la désapprobation du plus jeune des médicomages, signifiant par ce geste qu'ils feraient selon leurs capacités et leur morale.

Ce qui gênait l'homme de Fawley n'était guère le refus saupoudré d'un regard noir du freluquet, mais son absence d'autre proposition. Le temps était compté, et il en était fait du jeune homme s'il était aux mains de deux frileux incapables de prendre une décision. Croisant les bras, Selwyn darda de nouveau son regard ardent sur Rosenbach, alors qu'il prenait la suite de son collègue.
Dedalus observa le patronus sortir de la baguette magique de Rosenbach et le suivit du regard jusqu'à ce que, passant à côté de lui, le milan traverse la porte pour aller quérir Merlin savait quelle aide. Alors seulement le guérisseur prit le temps de s'expliquer.

C'était logique, audacieux, et risqué. Ils n'avaient cependant plus le choix. Il fallait prendre des risques, et il fallait les prendre maintenant. D'un mouvement de tête, Selwyn approuva. L'instant suivant, la porte s'ouvrait et le blond présenta son collègue, légilimens de son état. Un éclair d'intérêt éclaira les pupilles de Selwyn, derrière le verre de ses lunettes. Quand Rosenbach eut terminé de présenter le protocole, Dedalus reporta son attention sur Desoya puis sur le dénommé Torth. Ils étaient manifestement prêts et le légilimens sortit sa baguette. Mais, plutôt que de se livrer immédiatement à son art, il incanta un sort qui fit apparaître, prêt de lui, une pensine. Par d'autres sorts complexes qui échappaient totalement au directeur des Transports Magiques, l'expert relia, comme il expliquait, son propre esprit à la pensine, afin que les autres médicomages aient une vue directe sur ce que lui voyait. C'était, sans l'ombre d'un doute, une magie très complexe et particulièrement difficile à mettre en place, mais elle était une sécurité de plus. Quoi qu'il arrivait, Desoya et Rosenbach avaient le contrôle complet de la situation. Cette sécurité prise, Baldwin Torth baissa sa baguette pour la poser avec une assurance mêlée de douceur sur le front du patient. Enfin, sa voix rocailleuse envahit la pièce.
« Légilimens. »

Trop curieux pour rester en dehors de l'affaire, Dedalus s'approcha et se grandit autant qu'il le put pour avoir un aperçu de ce qu'il se passait dans la pensine. L'eau magique qu'elle contenait était remuée de vagues, sa surface d'une fluidité pareille à du satin demeurait grise pour le moment. Puis, lentement, une fumée pleine de couleurs mélangées les unes aux autres envahit l'eau, pour dessiner en douceur un décor auquel le membre du gouvernement ne s'était pas attendu.
Car, sous leurs yeux, une chambre d'adolescent se dessinait. Pas très grande, ni très lumineuse. Une chambre toute simple, pourvue d'un bureau surmonté de machines moldues parmi lesquelles Selwyn reconnut ce qu'on appelait une télévision. Le son grésillait tandis que l'image demeurait simplement un agglomérat de parasites.
Sur le lit se tenait le garçon, bien vivant, sans blessure visible. Pourtant, il n'était absolument pas serein. Recroquevillé contre le cadre de bois, il fixait avec une peur indicible la silhouette du légilimens, encore très floue, presque translucide, qui se tenait au milieu de la pièce.

« Bonjour Russel. Comment te sens-tu ? »
On ne reconnaissait pas vraiment la voix du légilimens. Était-ce simplement l'altération due à la pensine ou l'œuvre de Torth, mais sa voix était plus douce, tout en demeurant grave. Il avait ce timbre que l'on utilisait envers un animal effrayé et acculé.
« Allez-vous en ! Disparaissez ! »
L'eau se troubla. À n'en pas douter, Torth venait de subir une vague de magie, assez puissante pour créer une onde de choc qui flouta la vision du légilimens. Retenant sa respiration, Selwyn observa la surface de la pensine se mouvoir comme en écho à l'onde de choc, puis redevenir lisse plus vite que de l'eau l'aurait normalement dû. La chambre réapparut, mais elle était plus sombre qu'auparavant, et les grésillements de la télé, plus entêtants.
« Je ne te veux aucun mal, Russel. Au contraire, je suis venu t'aider. Veux-tu bien me laisser entrer ? »
À sa grande surprise, le second de Fawley remarqua que Torth se tenait maintenant sur le pas de la porte. Avait-il sciemment battu en retraite ou était-ce le garçon qui le maintenait en respect ? Il l'ignorait.
« Non ! »
Sa voix était ferme, décidée. Elle avait même quelque chose de mauvais. Ses yeux, bien visible alors que Torth s'attardait dessus, brillaient aussi bien de peur que de haine.
« Je ne me laisserai pas prendre par le diable ! Je ne vous laisserai pas faire et mes parents non plus !
– Je ne suis pas le diable, Russel. Tu le sais au fond de toi. Ce qui se passe en ce moment n'est pas la manifestation du mal mais de ce que tu es. »
L'image, encore, se flouta. Tournant la tête vers Torth, Selwyn remarqua sa concentration intense et les gouttes de sueur perlant déjà à ses tempes. Il luttait, et quelque chose lui disait qu'il ne parvenait pas à passer plus loin. Il était bloqué par cette chambre dans laquelle lui faisait opposition l'adolescent, et la grande puissance de sa magie ne suffisait pas à déjouer la sorcellerie à l'état brut qui se manifestait chez le jeune homme. C'était proprement hallucinant. C'était un phénomène rare qui se manifestait sous leurs yeux, et ils en étaient les spectateurs privilégiés.
Le visage de l'adolescent passa de l'angoisse craintive à une colère sourde, chargée de haine. En une seconde, il eut l'air terrifiant. Il ouvrit grand la bouche, se penchant vers Torth qui s'était matérialisé sur le pas de la porte, et s'apprêtait à mettre un pied dans celle-ci :
« Allez... vous... en ! »

Dedalus eut un sursaut de stupeur. L'eau de la pensine s'agita violemment, mais plus inquiétant, le légilimens derrière lui eu un gémissement douloureux.
« C'est assez ! Ça devient trop dangereux ! » ordonna Dedalus, mais aussitôt, la chambre réapparut.
Au milieu de celle-ci, Russel, qui n'était plus qu'un gosse abandonné à lui-même, le corps profondément mutilé, en parfaite réplique de l'état dans lequel il mettait son esprit.
« Je ne veux pas être ça, je ne veux pas être vous. Je veux qu'elle s'en aille ! Je ne veux pas d'elle ! C'est trop douloureux !
– Si tu veux que je t'aide, il va falloir que tu me laisses aller chercher dans tes souvenirs, Russel. Je ne peux pas le faire si tu ne m'en donnes pas l'autorisation, pourtant je peux t'aider avec ta magie. Je peux t'aider à la maîtriser, je te le promets. »
Le regard méfiant du jeune homme fixa longuement Torth, et Dedalus se sentit observer avec autant d'intensité que si le regard lui était également adressé. L'intensité des yeux du jeune homme donnait l'impression qu'il vous sondait l'âme, ni plus ni moins. Après cette inspection qui sembla durer une éternité, le garçon consentit, enfin, à tourner lentement la tête en direction de la télévision. Le son ne grésillait plus, mais en lieu et place de cet insupportable son, un mélange confus de voix survint, accompagné d'images à peine perceptibles. Torth se tourna vers la machine moldue, alors qu'une voix, féminine et plus forte que les autres, commençait à dominer les pensées de Thompson.
« C'est une secte, ni plus ni moins... C'est vers Dieu qu'il faut te tourner... Mon père, vous devez l'exorciser... Il a recommencé... ça suffit ! Ne fais plus jamais ça ! Plus jamais, Russel, plus jamais de maléfices ! »
Le visage sévère d'une femme, d'une mère à n'en pas douter, envahit l'écran. Ses cheveux lisses se secouèrent sous une négation appuyée de la tête, mais fut subitement remplacée par d'autres évènements, d'autres visages, d'autres paroles.
Un garçon qui s'amusait à terroriser sa petite sœur en faisant léviter ses peluches en pleine nuit, la gifle d'un père furieux d'avoir vu disparaître pour la énième fois son trousseau de clefs, l'incompréhension, la peur ou le dégoût dans le regard d'autres jeunes gens de son âge.
« Il n'y a pas que ça, mon garçon... Tout cela sont les mauvais souvenirs. Où sont les bons ? La magie t'a aussi aidée.
– Non ! Jamais, jamais ça ne m'a aidé ! »

La télévision se coupa subitement, la porte de la chambre se ferma et, alors que Russel se relevait dans un cri de colère, l'eau de la pensine chavira brusquement :
« Vous ne pouvez pas m'aider ! »

Dans un choc lourd, Torth tomba à la renverse. Il n'y avait plus rien dans la pensine, si ce n'était la profonde encre grisée sous la surface satinée. Baldwin n'était toujours pas de retour parmi eux, mais il n'y avait plus aucun moyen, à présent de savoir ce qu'il se passait entre les deux sorciers. Cette fois véritablement inquiet, Dedalus se tourna vers les deux autres médicomages.
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  • Jaime Rosenbach
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyLun 1 Sep - 12:48:51

Lorsque son collègue et ami fit apparaitre comme à son habitude la pensine qui leur permettrait de  voir ce qu’il verrait avec ses yeux, ou plutôt avec son esprit, Jaime prit délicatement dans sa main gauche le poignet de Russel pour en contrôler le pouls durant l’intervention de Torth. Son état physique pouvait se détériorer au même titre que son état mental, d’autant plus que cette Force qui se  débattait en lui semblait le prédisposer à ce type de réaction. Réactions connues des soigneurs légilimens, mais rarissimes et beaucoup moins violentes que celles que leur promettait silencieusement le corps endolori du garçon. Une perle de sueur dégringola de son front. Il avait de nombreuses fois assisté Baldwin dans ce genre de procédures, et se souvenait parfaitement de chacune d’entre elles et des patients sur lesquels elles avaient été appliquées. Aussi, le simple fait de voir la silhouette mince de son collègue se préparer à l’intervention suffisait  pour faire remonter les souvenirs d’opérations datant de presque sept ans.  Une intervention au protocole inchangé qu’il avait vu exécuter à maintes reprises, mais qui pourtant aujourd’hui le mettait mal à l’aise. Une gêne étrange qui le faisait se sentir comme un charlatan qui avait, avec succès, réussit à faire croire à son maigre auditoire qu’il savait parfaitement ce qu’il allait trouver dans la tête de ce jeune sorcier. Ce qui n’était qu’à moitié faux, et qu’à moitié vrai. Car il savait en effet que ni lui, ni Torth, pourtant aguerri à cet exercice, et encore moins Desoya, ne savaient ce qu’ils allaient découvrir dans les méandres des pensées de leur patient. La maxime moldue « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » ne lui avait jamais parue si concrète qu’à cet instant précis, dans ce bloc opératoire qui était pourtant sans doute le dernier endroit où l’on souhaitait le voir d’actualité.

Un lourd silence avait envahi la pièce alors que l’image apparaissait enfin dans la pensine. Plus attentif que jamais, Jaime prenait de longues et lentes inspirations afin de calmer son stress et d’être le mieux préparé possible pour réagir vite en cas de besoin. Il était tendu, attentif et patient comme un archer bandant son arc et retenant sa flèche pour ne la laisser filer vers la cible qu’au moment opportun. Il regardait tour à tour la pensine et le légilimens. S’il pouvait, avec l’appui du jeune Desoya, espérer aider Torth en cas d’attaque ou de dommage physique, il était une vérité dans cette procédure délicate qui avait valeur de loi aux yeux des médicomages qui la pratiquait et qui leur ôtait tout espoir de pouvoir espérer  aider Baldwin d’une autre manière qu’en pansant ses plaies. Une fois que le légilimens avait lancé le sort, il demeurait isolé jusqu’à ce qu’il y mette en terme. Baldwin avait franchi la barrière de l’esprit du garçon. Il était désormais seul.
Le Rosenbach, concentré, regardait l’image se mouvoir, se construire. Jetant de nouveau un coup d’œil au garçon, il fut surpris lorsque ses yeux revinrent se poser sur la pensine de voir apparaitre une chambre ordonnée, une vision nette, ce qui n’arrangea pas son inquiétude. A ce moment précis, il aurait préféré voir surgir de la pensine le chaos le plus total. En temps normal, les esprits non-initiés avaient plus tendance à prendre la forme de « flashs » rapides et sans régularité ; les souvenirs, les sensations, les émotions apparaissaient et disparaissaient au grès des humeurs du patient. Si Russel leur offrait cette vision, cela ne pouvait dire qu’une seule chose : il utilisait l’occlumencie. Cette chambre n’était que la matérialisation de ses défenses, sorte de dernier poste de garde avant les murailles qu’il avait dressées autour de son esprit. Décidemment, cela ne semblait pas bon, pas bon du tout…pensa-t-il malgré lui. Bien qu’avide lui aussi de décrypter l’énigme qu’était les pensées de ce garçon, le médicomage ne prêtait pourtant pas grande attention aux détails qui se présentaient à eux dans la bassine. Ce n’était pas son rôle. Il devait veiller à la sécurité du patient et du soigneur, et non pas s’épancher sur la psychologie meurtrie du jeune sorcier.  
Seul Torth devait s’en préoccuper. Si jamais il cédait à cette empathie humaine qui le poussait à rassurer le garçon, à l’apaiser, il savait qu’il serait touché par son malheur ; d’ailleurs qui ne le serait pas ? Ce qui l’empêcherait donc de se comporter un véritable soigneur, car il cesserait de voir le cas qui se présentait à leur intellect et commencerait à voir le patient caché sous les draps. Un sentiment qui désarmait le plus aguerri des guérisseurs lorsqu’il en était victime. Jaime avait de nombreuses années de services derrière lui. Il avait vu des patients mourir sous ses mains alors que lui-même avait autant de compassion et d’intérêt pour leur état d’esprit ou pour leur avenir que pour ceux d’un rat qu’il aurait disséqué dans un laboratoire. Il pouvait faire face. Etait-ce le cas de Desoya ? Depuis le début de l’intervention, il lui était apparu comme un jeune homme passionné, impétueux mais bridé par son devoir. Il espérait de tout cœur qu’il garderait cette bride jusqu’à la fin de l’opération.  Son attention revint au corps brisé du garçon.


Pour maintenir ainsi en respect un légilimens aussi talentueux que Torth, il devait sans doute déployer une énergie et une force colossale. Ses lèvres se pincèrent.  Toujours cette force tapie dans l’ombre qui n’attendait que de se libérer de sa prison charnelle. La situation, bien qu’à son commencement, était déjà très critique. Le légilimens devait en être conscient plus que quiconque dans la pièce et Jaime aurait stoppé net l’intervention s’il l’avait pu, mais Torth demeurait sur le pas de la porte de l’esprit de Russel. Il avait sans doute déjà flairé le danger.  Il aurait pu partir de son plein grès, mais n’en fit rien. S’il se sentait capable de continuer, alors Jaime et Desoya ne pouvaient qu’attendre de voir ce qui allait arriver.

Lorsque son collègue gémit de douleur, son regard se tourna instinctivement vers lui.

« C'est assez ! Ça devient trop dangereux ! »entendit-il beugler l’envoyé du Ministère.

Un frisson d’agacement parcourut sa colonne vertébrale.  Ne pouvait-il donc se taire ?!  Le regard vissé sur Torth, Jaime répondit du tac au tac à l’exclamation de Selwyn, dérangé par son cri mais toujours focalisé sur l’état du médicomage. Il était grave, concentré, et calme en apparence.

-Certes. Mais il serait plus dangereux encore de briser le charme sans le consentement de mon collègue. Plus acide, il poursuivit. Et la prochaine fois que vous interrompez mon travail ou celui de mes collègues durant cette procédure je vous promets que vous aurez la chance de gouter à la chirurgie moldue, et sans anesthésie.

Jaime était tendu. Et pour cause. Le gémissement de Torth signifiait simplement que l’intervention était passée au stade suivant. Plus d’occlumencie, désormais le gosse utilisait de lui-même la force de la légilimencie pour contrer l’intrusion du légilimens dans son esprit tortueux, en témoignait cette onde de choc qu’il avait envoyé pour déloger le parasite. Là encore, c’était un tour de force de la part du garçonnet.  Mais ce n’était encore rien en comparaison avec ce qui allait venir.

Car quelques secondes plus tard, c’est une puissance titanesque que Russel  utilisa pour expulser Baldwin de sa tête. Immobile depuis le début de l’intervention, le garçon s’anima. Ses bras, puis ses jambes et son torse se mirent à trembler, avant d’être agités par des secousses de plus en plus violentes, tandis qu’un filet rouge et brillant apparaissait au coin de ses lèvres entrouvertes. Il n’y avait plus une seconde à perdre. Alors même que le corps de son collègue était en train de tomber vers le sol, Jaime brandissait sa baguette avec la rapidité et la fluidité d’un spadassin, pour la pointer vers le corps inanimé du patient.  A l’instant où Baldwin touchait terre, le médicomage s’entendit prononcer avec une assurance qui le surprit, la formule interdite.

-Impero ! Le sortilège n’eut pour toute action visible que le spasme sec qui secoua le corps du garçon, et qui se distinguait si difficilement des tremblements qui l’agitaient déjà.

Aussitôt le sortilège jeté qu’une étrange sensation envahie le sorcier. Trop concentré sur la procédure, il n’avait même pas réfléchit à ce qui pouvait l’attendre une fois ce sortilège impardonnable lancé. Après tout, à quoi cela lui aurait-il servi ? Comment aurait-il pu deviner ce que si peu de sorciers avaient ressenti et ce que personne n’avait jamais daigné expliquer. Que ressentait-on lorsque l’on utilisait l’imperium ? En voilà une question intéressante…A laquelle il allait bientôt trouver une réponse. Si la gravité de la situation n’était pas ce qu’elle était, il aurait laissé le sourire avide qui lui brulait les lèvres s’étendre sur son visage. Sans trop se l’avouer, il se sentait comme un gamin à qui l’on venait de permettre d’essayer un nouveau jouet.

En prenant ainsi possession du corps et de l’esprit de Russel, il eut tout d’abord l’impression de pénétrer dans un essaim de frelons. Le son bourdonnant à ses oreilles vrillait ses tympans avec force et  il pouvait sentir d’étranges vibrations dans son avant-bras, comme si ces mêmes frelons sortaient de sa baguette et étaient en train de grimper, remontant le long de son bras. Un instant ils furent si forts que sa main en trembla. Jaime fut si surpris qu’il fit un pas en arrière, cédant presque à l’envie de lâcher sa baguette, avant de comprendre ce qui lui arrivait. Ces fourmillements furieux n’étaient autres que la matérialisation de la volonté de Russel, de sa magie ou bien des deux ensembles, il n’en savait rien ; et qui cherchaient à vaincre ce sort qui venait de les toucher. Ce désagrément apprivoisé, sa surprise fut plus grande encore lorsqu’il lui suffit alors seulement de penser ce qu’il souhaitait faire du sorcier qu’il possédait désormais pour que l’esprit et la volonté de celui-ci ploient le genou presque immédiatement. Alors se passa quelque chose de si agréable que Jaime ne pouvait se résoudre à la qualifier d’  « étrange ». Une chambre aux murs molletonnés totalement insonorisée semblait s’être construite autour de lui, le plongeant dans un état de calme souverain, le protégeant de tout désagrément  extérieur tout en déployant ses sensations, amplifiant l’acuité de ses sens, le rendant presque hypersensible. Etait-ce le lien qui le liait au garçon qui rendait cela possible, ou était-ce un effet secondaire du sortilège ? Passé l’étonnement, une sensation bien plus intéressante apparut. Jaime entendait son cœur battre fort sous sa robe portant les armes de Saint Mangouste. Ni peur, ni stress n’étaient pourtant à l’origine des battements passionnés de ses muscles cardiaques. Il se sentait, comment dire ?...Bien. Vraiment bien, même. Puissant aussi. Omnipotent était sans doute le mot juste. C’était grisant, d’ainsi tenir au creux de sa main non seulement la vie, mais la volonté d’un homme. Quel drôle de petit monde que celui de ceux qui avaient connu cette sensation, qui avaient eu la chance de pouvoir un jour jeter ce sortilège. Oui, la chance.  Jaime, pour ainsi dire, savourait cet instant qu’il savait précieux. Après tout, qu’on lui donne de nouveau la permission de jouer à dieu n’arriverait sans doute pas de sitôt. A cette pensée, il sentit dans sa bouche comme un gout d’amertume.

Mais si le corps du garçon ainsi que son esprit était enfin apaisés, cela ne lui permettait pas de se détendre totalement pour autant. Car, pour autant qu’il tint à sa merci le destin du jeune homme, il pouvait encore sentir cette force, tapie dans un coin attendant de voir une faille dans le sortilège pour pouvoir se jeter dedans et reconquérir sa liberté. S’il avait dû concrètement expliquer ce qu’il ressentait à ce moment-là, Jaime aurait dit qu’il faisait face à un molosse. Car il voyait là comme un chien enragé à qui l’on venait de passer collier et muselière, et qui continuait de vous regarder d’un œil mauvais. Attendant. Attendant que la laisse vous glisse d’entre les mains.

Maintenant. Il fallait qu’ils s’occupent de remettre le garçon sur pied avant qu’un nouveau contretemps ne fasse son apparition. Il jeta un coup d’œil au jeune medicomage avant de regarder à nouveau le patient, concentré. Croisant un instant le regard noir qu’il avait senti posé sur lui lorsqu’il avait lancé le sortilège impardonnable, il eut la nette impression que Desoya vivait une véritable lutte intérieure pour ne pas l’occire sur place. Sans doute ces intentions meurtrières venaient du fait qu’il n’avait pas trouvé désagréable de prendre ainsi le contrôle de ce jeune sorcier. Cela s’ajoutait donc à sa répugnance visible de soigner les blessés victimes du ministère. Décidemment, le brun était une graine de rebelle, la révolte se lisant d’ailleurs facilement dans ses yeux sombres et farouches. Jaime n’aurait pas été surpris de le voir jeter à terre sa robe émeraude de guérisseur pour débuter une grève de la faim sur le champ plutôt que d’éponger les bavures du gouvernement. Mais il avait encore foi en son professionnalisme, aussi lui donna-t-il le signal qu’il attendait pour entrer dans la danse, non sans y laisser un trait d’humour narquois qui avait valeur autant de réprimande que de menace, histoire de signifier au médicomage que ses sentiments personnels n’avaient pas leur place dans cet hôpital.

-Dr Desoya, avant de démissionner, nous laissant tous en pleurs, auriez-vous la gentillesse de vous approcher et de suturer les plaies de ce garçon ? fit-il d'une voix grave et suave. Le patient d'abord, Torth devrait attendre.
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyLun 1 Sep - 15:42:19

(HJ Ce sera court j'en suis conscient, mais je ne veux pas vous faire attendre HJ)

- Dr Desoya, avant de démissionner, nous laissant tous en pleurs, auriez-vous la gentillesse de vous approcher et de suturer les plaies de ce garçon ?

Un lui plus jeune aurait sans doute répondu à une provocation aussi facile, surtout venant de quelqu'un qui visiblement ne l'avait pas cerné correctement. Il était facile de faire de fausses déductions quand on ne connaissait pas la personne que l'on provoquait ainsi. Il ne releva donc pas le sarcasme de son collègue plus âgé, et sans le moindre commentaire s'approcha du patient. Il le regarda quelques secondes à peine, le temps d'ausculter rapidement du regard les zones à traiter et les démarches les plus appropriées, et chassant son agacement, il veilla à garder un calme irréprochable. Aussi sanguin et sceptique concernant les méthodes fortes était-il, il accordait une grande importance à faire au mieux possible son métier, et quelles que soit les causes des blessures des patients, il se refusait de les mettre en danger. Il ne démissionnerait pas, à moins bien entendu d'un licenciement, car il savait que les médicomages étaient trop peu nombreux et il savait aussi qu'ici il pourrait se rendre utile, quoi que soient ses convictions personnelles. Un peu plus tôt, contrairement à ce que semblaient penser les autres individus, il avait plus exprimé son avis "médical" sur la question, ayant bien gardé pour lui son côté éthique. Cependant, au vu de la situation, il avait admis tant bien que mal la nécessité d'en venir à ce dernier atout.


- Naturellement.


Sa voix était restée grave et mesurée, se concentrant sur son professionnalisme. Il savait, le jour où il était rentré dans cette voie, qu'il y aurait des situations délicates où il devrait faire des compromis. Jamais il ne mettrait la santé ou la vie d'un patient en péril, il n'était pas, ou plus, assez idiot pour prendre ce risque, il avait une conscience quand même, Merlin merci. Avec soin et rapidité méticuleuse, il utilisa les sortilèges et le nécessaire pour s'occuper de résorber les plaies - nombreuses. Jamais bavard quand il était à l'oeuvre, il se focalisa sur la tâche à faire avec minutie. Même si une part de lui même n'était pas d'accord avec l'usage de l'imperium, il devait admettre que la tournure des choses ne leur avait pas laissé le choix. Et même sans partager une même opinion que son collègue, il le respectait assez et savait mettre de côté leurs avis respectifs pour soigner le patient de leur mieux. S'il saurait ne pas dire de parole risquée, il ne fermerait pas les yeux pour autant sur certaines choses… et là, il parlait moins de l'opération en elle-même. Non, il songeait aux causes qui avaient conduit le blessé dans un tel état. Étant encore un jeune médecin, il avait conscience qu'il lui restait de l'expérience à acquérir, et l'admettait, mais tout en coopérant pour le bien du patient cela ne le laisserait pas accepter, en son fort intérieur, d'employer immédiatement de telles méthodes… seulement en dernier recours. Il valait mieux que ce soit son collègue qui use de l'Imperium, connaissant sa baguette magique et ses propriétés, il aurait pu rater le sortilège comme il n'aurait pas été en accord avec ses valeurs… n'aurait pas été honnête avec lui-même. C'était une des propriétés de sa baguette, alors autant éviter le risque concrètement. Une fois son affaire finie, et qu'il eut vérifié qu'il n'avait rien oublié, il se redressa et regarda calmement son collègue et l'autre personnage du ministère en commentant simplement :


- C'est bon.


Il avait quand même mûri depuis ses années étudiantes et savait rester prudent et garder ses opinions extra-médicales pour lui… même si cela ne le gardait pas toujours de mauvaises interprétations de ses propos, comme présentement. Les méthodes fortes devaient être gardées en dernier recours - comme cela avait été le cas ici - et les méthodes plus "douces", diplomatiques, testées avant d'en venir aux brutales. En sortilèges, en négociation, comme en médicaments. Il n'avait pas été partagé quand il avait vu les choses dégénérer, et respectait la décision de son collègue silencieusement, même si bien entendu il aurait préféré, dans le meilleur des cas, qu'ils n'aient pas eu besoin d'aller dans de tels extrêmes. Les seuls reproches qu'il pourrait avoir concernaient les personnes absentes dans la pièce, à savoir celles qui avaient rendu le jeune homme dans un tel état et un tel traumatisme.
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MessageSujet: Re: Bavure. [Scénario - Alan, Jaime]   Bavure. [Scénario - Alan, Jaime] EmptyDim 14 Sep - 11:44:35

Je suis Dedalus Selwyn

Dedalus retourna un regard noir à Rosenbach. Dire qu'il était vexé par la répartie du guérisseur était un euphémisme. Non content d'éprouver une vive frustration à n'avoir pas le moindre contrôle sur la situation, personne n'avait eu l'audace de lui parler sur ce ton depuis des années, si ce n'était, éventuellement, Fawley dans leurs échanges les plus vifs. Ce n'était cependant pas le moment de se focaliser sur le langage outrancier du médicomage. Il y avait bien plus important. À présent, c'étaient deux vies qui étaient en jeu.

Les évènements s'étaient, en effet, enchaînés très vite. L'attaque avait été aussi fulgurante qu'inattendue mais, pourtant, l'expert avait réagi avec la spontanéité d'un bretteur. À l'assurance avec laquelle il avait tendu sa baguette, on reconnaissait l'attitude des sorciers pourvus d'un réel talent magique. Ce jeune homme n'était manifestement pas porté sur le respect, mais il était doué. Sous leurs yeux, Russel s'apaisait enfin, en apparence tout du moins.
Alors, mettant en application son don pour le sarcasme, le guérisseur passa le relai à son cadet. Dedalus ignorait si les deux collègues se connaissaient davantage, mais le second eut la qualité de ne pas répondre à la provocation. Aux yeux du second de Fawley, ce n'était pas le moment pour les piques, aussi déstressantes pouvaient-elles être pour celui qui les lançait. Il n'aurait plus manqué que de voir le destinataire se déconcentrer au moment où on avait besoin de lui, alors que le temps était toujours compté. Car, tandis que les deux médicomages exerçaient leurs talents, le troisième ne donnait toujours pas signe de vie.

Dedalus jeta un coup d'œil nerveux à la pensine. Le lien entre l'objet magique et l'esprit du légilimens était certainement rompu. Seul le visage de Torth leur servait maintenant d'indicateur sur son état. Maigres indices que les crispations laborieuses de son visage et la sueur perlant en myriades de gouttes sur ses tempes.  
« C'est bon. » entendit-t-il prononcer. Selwyn observa Russel. S'il n'avait pas repris de couleurs, il semblait véritablement calme, maintenant. Était-ce seulement l'effet de l'imperium ? Le politicien ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il se passerait lorsque l'imperium prendrait fin. Torth était toujours quelque part dans l'esprit du garçon mais, s'il revenait finalement à lui sans avoir réussi, les attaques magiques pourraient recommencer, et en pire.

Dedalus reporta son attention sur le légilimens. Il était à la fois impatient, oppressé et exalté. Son cœur battait sourdement dans sa poitrine, et il ne put retenir un soupir de soulagement lorsque le visage de l'homme se détendit soudain. Il n'avait pas besoin d'être médicomage pour se douter qu'une telle expression était de bon augure.
C'était bel et bien le cas. L'instant d'après, le légilimens ouvrit les yeux et pris une inspiration brutale en revenant complètement à lui. Selwyn s'écarta pour laisser la place aux deux autres de rejoindre leur collègue et s'occuper de lui. Profitant de l'interlude, il s'approcha plutôt de l'adolescent et observa avec curiosité son faciès. Il avait l'air de dormir, à peu près sereinement. Cependant, quelque chose perturbait les traits lissés de son visage. Une sorte de tristesse, peut-être, ou plutôt de mal-être.

« Je… me suis laissé surprendre. » déclara d'une voix affaiblie le légilimens. Aussitôt, Dedalus reporta son attention sur lui. « Je n'ai jamais eu un cas pareil, cet enfant ne contrôle pas consciemment sa magie, mais elle est parfaitement développée en lui. Il s'en est fallu de peu. » son regard se tourna vers ses deux collègues, successivement, et s'attarda sur Rosenbach. « Je suis parvenu à brider ses pouvoirs. C'est nécessaire, pour le moment. Il doit être placé dans ton service des pathologies des sortilèges, où il devra séjourner jusqu'à ce que l'on puisse défaire complètement les entraves placées sur son esprit. Je crains que cela ne puisse se faire en quelques jours, cependant… »

Ce fut ce moment que choisie Selwyn pour intervenir. Contournant le lit, une main posée sur celui-ci, il s'approcha des trois hommes et les regarda tour à tour.
« Faites au mieux pour ce jeune homme. Le Ministère de la Magie s'engage à débourser les frais nécessaires à l'hospitalisation du garçon et à sa rémission. Vous êtes soumis au secret, et si je n'ai pas besoin de vous le rappeler, je vous demanderai cependant d'être également discrets vis-à-vis de vos collègues, il vaut mieux éviter que cette histoire s'ébruite, autant pour votre tranquillité que celle du patient. La presse ne tarderait pas à envahir votre hall si elle venait à savoir ce qui s'est passé, et je me doute que c'est la dernière chose que vous souhaiteriez. »
S'interrompant, Dedalus plongea sa main dans la poche intérieur de sa robe de sorcier, aux couleurs du Ministère. Il en sortit un petit rectangle de parchemin, sur lequel était inscrit son nom et ses coordonnées personnelles. Sans hésiter, il le tendit à Rosenbach, tout en braquant son regard sévère sur lui.
« Donnez-moi de ses nouvelles. »

Hochant la tête en seul salut à l'attention des trois hommes, il les remercia et quitta la chambre d'hôpital, laissant là Russel et ses sauveurs. Il avait, dorénavant, beaucoup à faire. À commencer par informer le Ministre de la Magie, et s'entretenir avec l'un de ses hommes à la Gazette du Sorcier, afin de garder le contrôle sur le célèbre journal. Pour le moment, il était hors de question que l'on entende publiquement parler de Russel Thompson. Surtout pas dans le terme le plus abaissant qui soit pour le gouvernement actuel : une bavure.
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