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 In the depths of my soul [Izlaya & libre]
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: In the depths of my soul [Izlaya & libre]   In the depths of my soul [Izlaya & libre] EmptyLun 27 Mai - 13:56:21

S'il y avait une chose dont avait besoin Aïlin, ce soir, c'était d'air. Et d'alcool. Vêtu d'un élégant costume de soirée, sa lourde cape noire voletant à chacun de ses pas, le jeune homme traversa l'allée des Embrumes et passa la porte du Laughing Inferi. Son humeur tanguait entre la morosité et la colère, entre la colère et la frustration. Le rituel qu'il avait exécuté, quelques heures plus tôt, n'avait pas arrangé sa sombre humeur. La magie noire laissait sa marque sur celui qu'elle prenait pour objet, et sans qu'il ne se l'expliquait, il ne se sentait plus au clair vis-à-vis de ses sentiments. Le dîner qu'il avait passé seul à l'Augustinian's ne l'avait pas aidé à apaiser les tourments agitant son âme, et il avait quitté le restaurant avec le cœur plus lourd qu'il n'y était entré.

Seul dans le petit hall d'entrée, Aïlin tourna fixa le miroir qui lui révélerait les vices les plus sombres de son âme. Son reflet s'évapora en douceur et le lord observa la scène changer avec curiosité. Il savait que son désir le plus sombre avait changé. Il ne verrait plus, aujourd'hui, ce qu'il avait vu autrefois en passant les portes du Laughing Inferi. Il ne verrait plus le corps maculé de sang de Torin, tué de ses mains. Mais qu'y verrait-il ? En douceur, deux silhouettes allongées sur le sol se démarquèrent de la brume. Une seconde plus tard, Aïlin reconnut Lynn, puis Torin. Tous deux gisaient, morts. Pas une goutte de sang, pas une arme déposée sur leur corps inanimé, mais pourtant, cette image horrifia le jeune Bower davantage que la première fois qu'il avait redécouvert ses pulsions meurtrières dans le miroir. D'ailleurs, il savait instinctivement qu'il n'était plus l'auteur du crime. Son désir le plus noir, le plus honteux, était en cet instant de les voir tous deux disparaître de sa vie à jamais. Ce qui lui nouait la gorge de honte était que son cœur incluse Lynn dans cette vision. Pourtant, aucun décès ne lui ferait plus mal que celui de sa sœur. Il en avait l'intime conviction. Jamais, ô grand jamais, il n'avait sincèrement désiré la mort de Lynn. Or, ce miroir ne pouvait mentir. Alors, que signifiait cette vision sortie des tréfonds de son âme ?

Le miroir bascula, permettant à Aïlin d'entrer dans le cabaret. Il fut rappelé à la réalité par un employé qui le débarrassa de sa cape tout en lui souhaitant la bienvenue. Machinalement, Bower remercia celui-ci et s'engagea en direction du bar, où il salua Forester, le vampire qui gérait l'établissement. Il commanda deux whiskeys, puis alla s'installer dans un des sofas en milieu de pièce. Sur la scène devant lui, Cristal, une vélane vêtue d'une somptueuse robe de la même teinte que ses yeux d'émeraudes, ainsi que de bijoux d'or et de pierres, chantait de sa voix suave un morceau inspiré des chansons de crooners, sous le regard hypnotisé des hommes qui se tenaient juste devant elle. Sa magie effleura Aïlin, qui sentit son esprit s'embrumer et ses contrariétés d'auparavant disparaître derrière un voile opaque. Le jeune homme détourna le regard pour ne pas se laisser subjuguer. Il vit, alors, quelques paires d'yeux tournées vers lui. Sa colère latente ressurgit lorsqu'il cru voir, dans ces mêmes yeux, le souvenir de l'article de Gazette qui avait été publié quelques jours plus tôt.

« Votre whiskey, Sir Bower. » entendit-il alors, tandis qu'un serveur contournait le canapé pour déposer sur la table basse la boisson qu'avait commandé son client.
« Monsieur avait-il besoin d'autre chose ?
Aïlin réfléchit un instant. S'il avait envie d'une chose, à l'heure actuelle, c'était d'une chose qu'il s'interdisait de consommer encore. Son arrêt des drogues était trop récent, et il savait que s'il recommençait ce soir, il perdrait aussitôt le contrôle de sa consommation. L'alcool, ce soir, ne suffirait cependant pas à atténuer les aigreurs de son âme.
— Auriez-vous du tabac ?
— Cigares, cigarettes... Nous devons avoir quelques marques au bar. Qu'est-ce qui satisferait Monsieur ?
— Une boîte de cigarettes fera l'affaire. Votre meilleure marque, je vous prie. »

Après une dernière marque de politesse, l'employé retourna au bar. Aïlin attrapa son premier verre et le vida d'une traite, avant de le reposer sans douceur, une grimace aux lèvres. L'alcool brûla son gosier, engourdissant momentanément sa mauvaise humeur. Avec un soupir, il s'appuya sur l'accoudoir, puis passa sa main le long de son visage. Le souvenir de ce qu'il avait vu dans le miroir lui était revenu en mémoire, et il comprenait à présent qu'il devait y avoir quelque chose de symbolique derrière cela. Il était affecté par la série noire de laquelle il avait été victime ces dernières semaines. La résurgence de ses souvenirs d'enfance, plus traumatisants qu'il ne les avait envisagés, le départ inattendu de Clarisse qui ne lui avait, depuis, plus donné le moindre signe de vie et, à présent, le retour de son frère dans le monde des vivants l'avaient épuisé. Il était las, et sentait que si le mauvais sort continuait à s'acharner ainsi sur lui, il allait finir par perdre le peu de raison qu'il lui restait. Il se demandait encore comment il avait pu se retrouver dans une situation pareille et en venait à maudire ce jour où il avait fait l'erreur de boire cette horrible potion de régénération mémorielle. C'était là que ses ennuis avaient commencés, c'était ce soit-disant remède qui avait tout fait basculer. Il était passé à deux doigts du bonheur et aujourd'hui, l'avenir lui paraissait sombre et incertain. Peut-être aurait-il mieux valu, finalement, qu'il aille croupir à Azkaban en compagnie de Torin. Mais là encore, c'était un choix qui ne lui était pas revenu. On l'avait fait sortir et l'on n'avait pas sollicité son avis. Ses doigts vinrent effleurer la pièce d'échec qu'il avait gardé dans la poche de son costume, et il poussa un nouveau soupir. Il n'était plus qu'un pion, et pour cette fois, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Seules ses erreurs l'avaient fait embrasser les desseins du Maître du Jeu. Nul autre que lui était responsable de cela.

Le serveur lui apporta une boîte en bois, dans laquelle étaient entreposées une dizaine de cigarettes. Le jeune homme ouvrit le coffret pour en sortir une, qu'il alluma d'un coup de baguette magique. Il tira une bouffée de tabac qui lui agressa la gorge, puis porta son deuxième verre à ses lèvres, tandis que le tube blanc entre ses doigts répandait une mince fumée bleutée.
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  • Izlaya Cummings
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MessageSujet: Re: In the depths of my soul [Izlaya & libre]   In the depths of my soul [Izlaya & libre] EmptyMar 4 Juin - 12:06:04

L’Anglaise avait donc décidé de s’y rendre ce soir-là avec un grand enthousiasme. Peu lui importait le fait qu’elle devait se lever aux aurores le lendemain pour son frère, si le club était à la hauteur de la réputation qu’on lui donnait, il n’y aurait même pas l’ombre d’un regret dans son regard fatigué au réveil. Parlant de son frère, la jeune femme aurait bien profité de la soirée avec lui, mais il n’avait jamais voulu mettre les pieds dans l’allée des embrumes. D’ailleurs, globalement son entourage pensait la même chose et du coup, elle avait préféré n’en parler à personne, surtout pas à Griffin, qui était le genre d’homme à condamner ce genres d’endroits… ou pas, mais mieux valait ne pas lui en parler. De toute façon, elle ne devait rien à personne au fond, non?

La jeune femme passa devant la vitrine d’une boutique déjà close et se regarda. Paraissait-il que le Laughing Inferi était très fréquentée par la haute société magique. Et franchement, s’il avait quelque chose pour gâcher une soirée, c’aurait bien été le moyen de gâcher la soirée. Izlaya avait donc mis le paquet. Elle portait une robe moulante, qui donnait l’impression d’être faite de longs rubans de soie bleue marine, le décolleté et les manches extra-courtes donnant à cette robe très classe un coup de jeune. Pour donner du piquant, elle avait choisi de porter un sac à main et des talons rouges, avec quelques bijoux dorés. Bref, elle inspirait un peu la classe huppée des fifties, avec une touche moderne. Oui, elle n’était pas peu fière. [x]

Le club n’était plus qu’à quelques mètres de distance. La jeune femme resserra la ceinture de son trench-coat autour d’elle. L’allée des embrumes, malgré qu’elle l’avait déjà visitée, lui parut toujours aussi glauque et imprévisible. Ce ne fut pas pour autant une mauvaise sensation. L’adrénaline monta et la noiraude sourit un peu en brisant la distance entre elle et le laughing Inferi avant de s’engouffrer dans l’entrée. De splendides magies noires ornaient celle-ci. Une fois dans le hall d’entrée, à quelque pas d’elle, Izlaya pu remarquer un miroir. Ce miroir, selon les rumeurs, faisait office de videur. Tout ce qu’elle avait à faire c’était se placer devant et voir si ses vices profonds étaient suffisant. La noiraude doutait bien qu’ils suffiraient, mais ne mériteraient surement pas de mentions. Et pourtant, peu après s’être planté devant le miroir, l’image changea. Elle n’avait plus rien d’une femme élégante et mystérieuse. Elle était à moitié nue, couverte d’un sang qui, de toute évidence, n’était pas le sien. Dans sa main, son reflet tenait un couteau, une lame rouge et luisante, couverte de sang, elle aussi. Son regard exprimait la satisfaction, il criait à quel point elle avait aimé trancher… qu’importe ce qu’elle avait tranché. Elle affichait un sourire diaboliquement assuré. Izlaya en resta tétanisée. À qui appartenait donc ce sang? Sûrement pas des gens entièrement innocent, se dit-elle instinctivement. Et Pourquoi diable était-elle si peu habillée?! Soudain, quelqu’un arriva du côté droit du cadre dans le reflet. Il s’arrêta et la fixa. Cheveux bruns, yeux bleu clairs, il était tellement beau ; à s’en damner. Puis il se tourna vers le reflet de la noiraude, lui tourna la tête et l’embrassa passionnément, trop passionnément pour qu’ils en restent là. Izla’ éprouva une fascination étrange face à la scène et tendit la main vers le miroir, hésitante, perturbée. Le couple du miroir n’en était plus aux simples baisers et les vêtements commençaient à partir.

Le miroir pivota juste à ce moment pour la laisser passer et la jeune femme retint un petit cri de surprise, encore sous le choc. Elle entra tout de même dans le club. Après tout, elle ne venait pas d’endurer cette vision bouleversante sur elle-même pour rien. D’ailleurs, il était presque impossible que tant de noirceur se trouva en elle. Un whisky, ou n’importe quel alcool devint urgent. La jeune femme prit à femme prit à peine le temps d’admirer la macabre, mais très stylée et superbe décoration. Elle laissa son manteau aux vestiaires et observa un peu. Le lounge était baigné dans la pénombre et semblait plutôt calme, trop calme pour son esprit, qui avait besoin d’être calmé. Non loin de là où elle était, un escalier descendait au sous-sol. Ce devait être la piste de danse et le casino. Avant de descendre et d’aller profiter de la musique, l’Anglaise commanda un whisky sans glaçons, puis alla se perdre entre les rythmes, les gens et les images choquantes que son esprit créait et qui semblaient de moins en moins déplaisantes.
***
Une heure passa, quelques verres de whisky aussi. L’alcool aidant, les inhibitions de la jeune femme tombaient et elle acceptait pour un soir d’assumer être bien plus tordue qu’elle n’avait cru. Ainsi, plus le temps avait avancé, plus son corps était devenu réceptif à celui des autres, se faisant bien plus féline et sensuelle. Mais après un moment, le bruit et l’homme qui ne cessait de la coller comme un strangulot sur un nageur. Elle s’éloigna donc, désireuse de remonter, mais le mec, qui s’avérait ressembler à un gros singe bling-bling, l’attrapa par le bras.

- Hé Poupée, tu crois aller où? Cria-t-il pour ne pas être enterré par la musique.
- Je vais fumer une clope, Au revoir! Dit-elle sèchement, sans même daigner poser un regard sur lui.

Sans attendre une seule seconde, elle se défit énergiquement de l’emprise de l’inconnu et se dépêcha de le perdre dans la foule, finissant par remonter à l’étage principal. Sur la scène, sous les arches, chantait une splendide blonde qui envoûtait les hommes présents. Une vélane, certainement. Des hommes et des femmes, tous habillés élégamment, occupaient fauteuils et sofas. Cette salle à elle seule définissait le mot « grandiose» et l’unissait à «macabre». Izlaya néanmoins ramena vite son regard sur son sac à main qu’elle ouvrit pour y repêcher son paquet de cigarette et en porta une à sa bouche avant de l’allumer de son briquet. La jeune femme aspira une première bouffée. Elle était restée non loin des escaliers et commanda un péché du phénix au serveur. Alors qu’elle le reçu, elle entendit des pas et une voix familière venant des escaliers. Oh mon dieu, mais quel lourdaud! Izlaya s’élança de suite vers la pénombre du lounge, cherchant un endroit où s’asseoir. Aussitôt, son regard fut accroché par cet homme aux cheveux noirs, dont la prestance sortait du lot. En cheminant entre les sièges, elle put finalement reconnaître Aïlin Bower, l’alchimiste qui avait donné la conférence à l’UMA le mois précédent. Elle avait d’ailleurs l’impression de l’avoir vu auparavant, mais n’arrivait pas très bien ce soir à mettre le doigt sur cette impression. Izla entreprit de rejoindre son sofa, ne serait-ce qu’un instant, car un regard vers l’arrière lui avait indiqué que le glandu ne s’était malheureusement pas cassé le cou contre une marche et semblait chercher quelqu’un du regard. Agilement, elle contourna un dernier fauteuil et fini par arriver devant le sofa de Bower. Le fameux Glandu lui avait été stoppé un moment par la vélane, qui l’avait piégé de par son charme. La noiraude en profita pour s’asseoir le plus naturellement possible, avec cette élégance qui la caractérisait. Elle lança un regard à Bower et lui fit un léger sourire.

- Pardonnez-moi monsieur de m’introduire de la sorte, mais je devais absolument me débarrasser d’un indésirable, si vous me comprenez. Lança la jeune femme avec une nonchalance spectaculaire, elle ajouta, toujours aussi détendue. Au fait, j’ai adoré votre conférence, elle était fort intéressante.

Iz’ lança de nouveau un regard vers le reste de la pièce, inquiète qu’il l’ait remarquée. Il semblait être partit, ou s’était assis pour entendre la vélane à son aise. Izlaya se dit qu’au final, elle s’était peut-être trompée malgré son intuition, peut-être n’avait-ce été qu’une pure coïncidence. La noiraude finit la course de son regard sur Aïlin. Il paraissait jeune pour un alchimiste d’un tel talent, chose à laquelle elle n’avait pas réellement pensé jusque-là, mais il était surtout très beau. Et d’autant plus charismatique selon elle. Il avait un air sophistiqué, sans pour autant paraitre réellement hautain, ses yeux d’un bleu pur firent un instant arrêter la progression de ceux émeraudes de la belle et cette once de surprise sur son visage lui donna un air… à croquer. Pour peu, la jeune femme aurait pu laisser tomber le peu de principes qui lui restaient – surtout ceux impliquant la fidélité – et assumer cette attirance physique qu’elle ressentit pour lui à ce moment mais elle préféra pencher vers l’idée qu’elle avait songé là par pure objectivité.

Elle prit une gorgée de son cocktail, puis une bouffée de cigarette, finalement rassurée à l’idée que le malotru ne l’ait pas suivie lorsqu’on lui mit une main sur l’épaule, serrant celle-ci fermement. Elle retourna la tête et battit les paupières un instant, alors que son exaspération ressurgit. Le Glandu.

- Alors poupée, on voulait jouer à chat? Dit-il avec une voix bien plus énervante lorsqu’on l’entendait bien.

La jeune femme était bouche bée, n'arriva qu'à exprimer tout le dédain qu'elle lui portait de par son expression. Diantre, ce sale singe s’avérerait donc aussi bas dans l’échelle qu’elle l’avait cru. Tu parles d’une soirée pour faire changement.




[HJ : C'est long, très long, mais pas TROP long j'espère, en espérant aussi qu'il te plaise. J'AI VAINCU LES QUATRE PAGES ET DEMIES Fou]
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: In the depths of my soul [Izlaya & libre]   In the depths of my soul [Izlaya & libre] EmptyMar 4 Juin - 21:22:30

Alors que le lord tirait une autre bouffée de sa cigarette, un mouvement à sa gauche attira son attention. Une jeune femme qu'il n'avait, lui semblait-il, vu ni d'Eve, ni d'Adam, était en train de s'installer avec autant de grâce que d'indolence à ses côtés. Son regard s'attarda sur la robe plutôt jolie qu'elle portait, puis sur son visage. Non, celui-ci ne lui disait absolument rien. Pour tout dire, Aïlin ne s'était pas attendu à recevoir de la compagnie si tôt, et avait espéré pouvoir profiter, encore, de quelques derniers instants de solitude. Il en avait pourtant eu bien assez, depuis qu'il avait quitté précipitamment le manoir. La présence d'une femme – bien qu'elle n'était pas, de prime abord, tout à fait son genre – était peut-être bienvenue. Tout dépendait, cependant, de ses intentions.
Ses intentions, il les découvrit très vite, car celle-ci déclara avec une parfaite désinvolture qu'elle tentait d'échapper à l'attention pesante d'un de ces lourdauds que l'on trouvait quelque fois dans le cabaret, et qui ne faisaient jamais long feu avant de se faire renvoyer de l'établissement. Un sourire glissa sur les lèvres du jeune homme, bien que le cœur n'y était pas encore.


« Faites, cela ne me pose aucun problème. »

Déclara Aïlin en feignant avec brio la légèreté. Son regard se plissa, néanmoins, lorsqu'il discerna dans les yeux de la nouvelle venue le voile caractéristique de l'alcool, qui les rendaient humides et brillants. Les femmes ivres étaient toujours amusantes. C'était déjà un point positif. Quoi qu'Aïlin n'était pas certain de le supporter ce soir, selon le comportement qu'allait avoir sa vis-à-vis.
Le compliment que la jeune femme lui adressa détourna Bower de ses considérations, et il lui retourna un regard d'abord surpris. Il lui fallut une seconde pour comprendre de quoi parlait l'étudiante, tant la conférence lui semblait lointaine, après tous les évènements qui avaient bouleversé sa vie. Celle-ci remontait à quelques semaines, seulement, mais pourtant, c'était comme s'il s'agissait là d'un épisode sortit d'un rêve lointain, à demi emporté par l'éveil.


« Oh... » finit-il par lâcher, lorsqu'enfin, il saisit. « Merci. J'ignore si mon intervention aura contribué à susciter de nouvelles passions, néanmoins, j'ai été ravi d'avoir l'occasion d'intervenir à l'UMA. S'il y a au moins une personne satisfaite, j'en suis heureux. »

Répondit-il modestement. Bien sûr, il savait parfaitement que son exposition à l'UMA avait été très bien accueillie. Il avait reçu des retours, notamment de quelques journaux ciblés, qui avaient salué la façon dont il avait présenté l'alchimie aux étudiants de la prestigieuse université. Néanmoins, il n'était pas dans ses habitudes de se vanter. D'ailleurs, le jeune homme était bien trop perfectionniste pour être pleinement satisfait. De nombreux points étaient restés dans l'ombre, lesquels il aurait aimé traiter. Le temps était néanmoins une denrée périssable, qui se consumait bien trop vite lorsqu'il s'agissait de parler d'une magie aussi complexe et vaste que l'alchimie.

Le petit air surpris de la jeune femme arrêta le regard d'Aïlin dans le vert de ses yeux. Tout en lui renvoyant un regard presque identique, il détailla les nuances de couleurs dans les prunelles de l'étudiante, cherchant à y déceler ce qui lui valait un tel regard. Venait-elle de réaliser que l'admirable alchimiste avec lequel elle avait engagé la conversation était ce même homme qui avait été interpelé dans l'allée des embrumes, après avoir tenté d'assassiner publiquement son propre frère ? Il n'avait pas vraiment envie de le savoir, peu désireux de voir ce sujet mis sur la table. D'ailleurs, il ne le su jamais, car l'instant d'après, une main d'homme entra dans son champ de vision et agrippa sans douceur l'épaule frêle de son interlocutrice. Suivant le mouvement d'Izlaya, Aïlin se retourna pour lever les yeux vers l'individu.
Sa mauvaise humeur, jusque là contenue par égard envers la jeune femme, remonta aussitôt jusqu'à sa gorge, et sa mâchoire se crispa. Si l'indésirable n'était pas aussi grand qu'Aïlin, il avait cependant cette musculature grasse d'hommes qui n'ont pas besoin de grands efforts pour se dessiner une silhouette impressionnante. Néanmoins, celle-ci était gâchée par une paresse lisible sur la forme trop amollie de son ventre, qui dépassait au-dessus de sa ceinture. Son visage, aussi grossier que sa silhouette, suscita au lord une bouffée viscérale d'antipathie. S'il lui en fallait davantage, car la façon dont il s'était adressé à l'étudiante avait été, déjà, largement suffisante pour le pousser à intervenir.

Avec un soupir, Aïlin écrasa sèchement sa cigarette dans le cendrier de la table basse et posa son verre pour empoigner sa baguette. Le jeune homme se leva et fit face au malappris en lui adressant, par son regard, toute la haine qu'il refoulait depuis le début de la soirée. L'occasion était trop belle pour s'en libérer, ne serait-ce qu'en partie.


« Prenez bien note de ce que je vais vous dire. Si vous n'avez pas lâché et présenté vos excuses à cette jeune femme dans les deux secondes qui vont suivre, je vous expulse à l'autre bout de cette pièce. Et croyez-bien que c'est une toute autre sorte de traitement que j'aimerais vous réserver, à l'instant où je vous parle. »

Le gros singe, furibond, ouvrit la bouche avec l'intention bien visible de déverser une flopée d'insultes sur les deux jeunes gens. Il n'en fallait pas plus à Aïlin. Avec une agilité féline, celui-ci éleva sa baguette magique et une détonation retentit. Le type valdingua dans les airs dans un vol plané prodigieux. Un petit sourire exagérément mauvais glissa sur les lèvres d'Aïlin lorsque l'individu s'écrasa dos contre le bar, renversant deux tabourets dans sa chute. Tous les clients installés au bar tournèrent un regard surpris sur le bonhomme, sans comprendre comment et pourquoi il avait atterrit là.

« Forester, pourriez-vous indiquer la sortie à ce monsieur, s'il-vous-plaît ? Mademoiselle a besoin de tranquillité. »

Puis, tout naturellement, Aïlin se réinstalla confortablement dans le sofa. Il fallait l'avouer, cela lui avait fait un bien fou.

« Excusez-lui cette sortie quelque peu spectaculaire, je suis légèrement à cran, ces derniers jours. »

Lâcha le jeune homme en braquant son regard dans celui de sa vis-à-vis.

« Mais au fait, je ne vous ai pas demandé votre nom. »
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