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 La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptyJeu 21 Fév - 8:51:48

L’air était frais. Il s’engouffrait avec délice dans les poumons d’Ambrine, pour ressortir en une fine buée. Au loin, alors qu’il venait de se lever, le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. Et il gagnait souvent. Seuls quelques doux rayons perçaient le ciel et venait s’écraser sur l’herbe du terrain. C’était un mercredi matin, et il n’y avait personne. Cela faisait des mois qu’Ambrine ne s’était pas levée aux aurores. Mais ce matin, cela avait été plus fort qu’elle.

Le début du mois d’octobre était doux. C’aurait été une occasion parfaite pour s’entrainer, pour s’envoler, caresser les anneaux, narguer les vers de terre, sentir le vent s’engouffrer dans les vêtements, et entendre son cœur battre fort, si fort. Si seulement il n’y avait pas eu ce désastre de la commémoration…

Assise sur l’herbe humide, Ambrine regardait les hautes tours bordant le terrain. Elle revoyait le visage du moldu, fou à lier, tirant sur la foule. Elle revoyait Nikolaï, Akiko, la petite gryffondor dont le nom lui échappait complètement. Tous ces inconnus, courant dans tous les sens. Les blessés, et même les morts. Elle, était encore vivante. Oui, c’est vrai, c’était une chance sans nom. Elle n’avait prit qu’une simple balle dans l’épaule. Et cette simple balle lui avait prit ses rêves. Plus de bras, plus de Quidditch. Plus de Quidditch, plus d’ambitions. On gardait seulement la petite fille, vide.

Mais elle ne pleurait pas. Ou du moins, elle ne pleurait plus. L’enfant avait suffisamment versé de larmes pendant les vacances. Seule dans sa chambre, à observer frère et cousins jouer au Quidditch, cachée derrière son rideau. Elle s’était finalement habituée à cette idée, même si elle ne l’aimait pas. Elle n’avait pas le choix de toute façon. Là, assise au milieu du terrain, elle avait le regard vague, fixé dans le vide. Elle se sentait bien, ici. Elle retrouvait le lieu qu’elle avait apprit à connaitre par cœur au cours des deux dernières années. La gamine avait commencé à s’entrainer seule le jour où elle fut acceptée en tant que Poursuiveuse dans l’équipe de Poufsouffle. Depuis lors, chaque mercredi et chaque samedi, dès l’aube, elle se rendait ici-même, respirait à pleins poumons l’air frais –ou chaud, selon la saison-, s’équipait des ses gants, de ses lunettes, de ses baskets, puis décollait en compagnie de son Brossdur 11. Elle s’amusait quelques temps à virevolter, elle s’étirait, faisait des piqués, des excès de vitesse, des vrilles, puis redescendait et s’emparait du souaffle. Parfois, elle laissait s’échapper un cognard, qu’elle devait éviter sans être défendue par un batteur. C’était dangereux, mais elle s’en était toujours très bien sorti. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle était douée.

Mais ses rêves de gloire étaient éphémères. Son invalidité n’avait pas seulement changé son avenir. Aidé par l’adolescence, il avait changé son comportement. Ambrine était devenue plus mature, peut-être. En tout cas, un peu moins enfant. Elle ne voyait plus les choses de la même manière, il n’y avait plus d’un côté le mal, de l’autre le bien, mais une multitude de nuances de gris entre le blanc et le noir. Et où était-elle, elle ? Elle était devenue plus distante aussi, avec sa famille en premier lieu, mais aussi avec ses amis. Finalement, elle ne connaissait pas si bien Akiko, qu’elle considérait comme amie depuis leur première rencontre. Ni Nikolaï, ou Caleb, ou Aely, ou Ethel. Elle ne connaissait personne en fait. Et elle avait pourtant tellement de questions à leur poser… Mais sans doute ne l’avait-elle pas fait pour ne pas les déranger, ou ne pas avoir à se révéler. Les deux, sans doute.

Soupirant profondément, elle leva la tête vers les nuages. Elle rêvait de voler. C’était un rêve d’enfant, qu’elle avait frôlé du bout des doigts pendant si longtemps… Trop sans doute. C’était un acquis, et elle n’en avait pas profité comme elle aurait dû. Maintenant, c’était trop tard. Et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même.

Se saisissant de son bloc-notes et d’une plume, elle chercha la motivation à travers le paysage. Elle avait lu et relu les poèmes de son amie et espérait pouvoir écrire aussi. Peut-être pas des poèmes, puisqu’elle n’était pas vraiment douée avec les rimes, mais plutôt une nouvelle. Juste quelques lignes, de quoi coucher sur le papier ce qu’elle ressentait tout au fond d’elle. Elle resta longtemps, à regarder l’herbe, sa plume suspendue à quelques centimètres au dessus du bloc-notes. Puis elle se décida à écrire. Un mot, un seul :

Spoiler:


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  • Akiko Velon
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MessageSujet: Re: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptyJeu 21 Fév - 15:53:09

Octobre n'était pas l'un des mois préférés d'Akiko. Octobre était souvent un mois pluvieux, trop frais déjà, humide, donc fortement propice pour une demoiselle à la santé aussi sensible que la sienne d'attraper un bien vilain rhume ou les premiers virus de l'année flottant déjà dans l'air. Il était tôt, pour certains beaucoup trop tôt pour se lever et ne pas profiter de quelques heures supplémentaires de sommeil. Pourtant, pour la jeune femme, c'était de loin son heure préférée de la journée, et par habitude elle se levait presque avec le soleil...

Par habitude aussi parce qu'elle aimait, quand elle l'avait pu, s'entraîner le matin dans la manipulation de son balai et l'amélioration de ses compétences de poursuiveuse de l'équipe des aigles de l'école. Ah, quelle belle époque... même s'il y avait un fort espoir qu'elle puisse remonter sur son balai d'ici l'année scolaire prochaine, la sensation de voler dans les airs lui manquait sacrément. Son Nimbus 2000 avait été ses précieuses ailes quand elle avait eu besoin de prendre de l'air frais, se changer les idées, et surtout... ses ailes de liberté pour fuir les griffes de son père et le sombre manoir de ce dernier en Juillet, deux années déjà derrière elle...

Doucement, avec la délicatesse d'une jeune fille en pleine croissance, Akiko se redressa, arrachant sa tête fine du confort de l'oreiller généreux à plumes supporté par un polochon en cale-tête. Elle resta ainsi quelques minutes profitables, écoutant d'une oreille attentive et un mince sourire les respirations plus ou moins discrètes de ses camarades de chambrée, le plus souvent des années supérieures à elle-même. Papillonnant des paupières, elle bâilla délicatement et se frotta les yeux, secouant légèrement sa tête pour se réveiller. Il y avait une certaine douceur sereine dans le bleu presque royal des couleurs de sa maison, rassurante, comme de l'eau fraîche. Elle prit une longue inspiration, avant de s'offrir un mince sourire délicat, et chassa ses draps et sa couverture, se murmurant à elle-même :


- Ah, quelle belle journée... au moins il ne pleut pas. Une promenade matinale me mettra en bonne condition pour la journée. Plus de temps à perdre !

Réunissant ses affaires, attrapant l'un de ses uniformes habituels de l'école, elle prit un petit chemisier - chemise blanche à col, un gilet gris-noir léger aux manches longues, l'une de ses jupes noires plissées au niveau de ses genoux, ses épais collants noirs-gris, ses sandales noires délicates et ses mitaines noires, ainsi bien entendu qu'une cape un peu chaude pour les frimas du matin, son insigne de Serdaigle et son badge de préfète. Comme à son ordinaire, histoire que personne ne voie ses cicatrices, elle se levait tôt pour bénéficier de la salle de bain - douches sans déranger personne pour s'habiller et se préparer. Ainsi elle se doucha, se lava les cheveux, les sécha et revêtit les vêtements qu'elle avait sorti un peu plus tôt, se sentant plus fraîche et réveillée. Pour une fois elle les laissa libre sur et derrière ses épaules, raides et bien démêlés comme une cascade capillaire de jade noire. Une petite touche de maquillage discrète habituelle, un peu de mascara, de fard à paupière et de gloss aux lèvres, et la petite Serdaigle était prête à commencer sa journée.

Une fois un petit déjeuner frugal avalé en vitesse à la Grande Salle, ses dents brossées et lavées, la jeune aiglonne se rendit aux portes du château, et se demanda où se rendre : au lac ? Elle y avait été très souvent les derniers jours, autant changer un peu. Dans le Parc ? Elle l'avait arpenté à tort et à travers seule ou avec son meilleur ami ou Rupert. Donc non. Dans les serres ? Avec ces plantes dangereuses sans la présence rassurante d'Ethel ? Certes non ! Et elle ne voulait pas rester dans les murs du château, prendre de l'air frais matinal. Songeuse, elle vit au loin le Stade de Quidditch de l'école, l'humeur soudainement mélancolique. Le Quidditch lui manquait plus qu'elle ne le montrait, se renfermant dans ses études pour compenser et augmentant ses compétences de duel sorcier. Persuadée qu'elle serait seule et que personne ne pourrait surprendre cette fois ses réflexions mélancoliques sur sa solitude avec la distance d'avec son lion préféré et ce qu'il s'était passé, la jeune bleue et bronze trancha et se mit en route... douloureusement à pied cette fois.

Le terrain était, à sa surprise, aussi inoccupé qu'actuellement ouvert. Alors qu'elle aurait crut devoir se contenter de rester à l'extérieur et les contempler de manière méditative et songeuse, rêveuse. Toucher un souaffle, éviter des cognards lui manquaient drôlement. L'esprit de l'équipe de Quidditch lui manquait, aussi. Elle avait commencé à tisser quelques liens depuis les deux ans où elle avait joué comme l'une des poursuiveuses, sa petite taille, sa rapidité et sa maniabilité lui donnant des avantages certains lors des matchs pour esquiver, se faire oublier et surprendre ses adversaires. Cela lui était douloureux quand elle allait aux matchs de sa maison de ne pouvoir jouer, mais solidaire à ses couleurs...


Sa besace battant quelque peu sur sa hanche, la jeune bleue et bronze se figea en reconnaissant une silhouette chue sur le sol herbeux encore humide et de rosée, avec des longs cheveux bruns sombres, et des yeux bleus alors rivés sur un bloc note, une plume à la main. Ce qui était plus surprenant encore était la mine inhabituellement triste de la noir et or, collègue préfète et amie de la Serdaigle. Dans un pas silencieux, discret, n'osant pas la déranger, Akiko s'approcha de la jeune fille de même année qu'elle, resta juste derrière elle, avant de s'accroupir à ses côtés, lui demandant en la regardant de ses yeux d'argent pur :

- Tout va bien Ambrine ? Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ?

Etonnée, la jeune aiglonne se pencha légèrement sur le mot que venait d'écrire la noir et or, se souvint de la blessure plus grave que la sienne de cette dernière, et prit une moue inquiète, sérieuse mais emplie de compassion sincère, hochant négativement la tête devant le mot, avant de commenter avec douceur et gentillesse, poussant ses propres soucis derrière le masque serein et calme de la préfète et amie préoccupée des autres avant elle-même :

- ... Vide ? Pourquoi as-tu écrit cela ? Tu n'es pas vide ! Personne n'est vide ! Ambrine... est-ce que je peux t'aider d'une manière ou d'une autre ? Tu m'as l'air si triste... est-ce à cause de l'absence de Quidditch ?
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: Re: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptyJeu 21 Fév - 21:16:18

- Tout va bien Ambrine ? Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ?

Ambrine sursauta. Plongée dans ses sordides pensées, elle n’avait pas entendu Akiko s’approcher. Il était d’ailleurs étonnant de voir quelqu’un de si bonne heure sur le terrain de Quidditch alors qu’aucun entrainement n’était prévu. Se reprenant rapidement, elle adressa un sourire chaleureux à Akiko en tournant la tête vers elle.

- Tu m’as fait peur, je ne t’ai pas entendu arriver ! Oui, oui, tout va bien. Je profite de l’aurore pour me détendre, respirer un peu… Et toi, qu’est-ce que tu viens faire par là ? Il est encore tôt.

Ambrine remarqua qu’Akiko s’intéressait à ce qu’elle venait d’écrire. La gamine aurait voulu le cacher, mais elle s’y était prise trop tard, ou plutôt, Akiko était trop rapide.

- ... Vide ? Pourquoi as-tu écrit cela ? Tu n'es pas vide ! Personne n'est vide ! Ambrine... est-ce que je peux t'aider d'une manière ou d'une autre ? Tu m'as l'air si triste... est-ce à cause de l'absence de Quidditch ?

La Poufsouffle rougit jusqu’aux oreilles et détourna le regard de son amie. Elle tenta de se sortir de cette situation en bourrant maladroitement son bloc-notes dans son sac, comme si cela pouvait annuler le fait qu’Akiko l’ai lu.

- Hein, ça ? Ah non non, c’est juste comme ça hein, rien de grave. J’ai juste… Ecris le premier mot qui me passait par la tête, mais enfin ce n’est pas …

Ambrine souriait maladroitement. Elle n’avait jamais parlé de ses problèmes à ses amis. En général, Julia, sa petite sœur, était sa seule confidente. Elle n’avait aucun mal à se faire des amis, mais redoutait de se dévoiler. Après tout, ses peines et ses joies étaient si modestes… Elle ne pouvait pas se plaindre alors que d’autres, partout ailleurs, vivaient dans la souffrance et la malade. Ambrine n’était qu’une petite fille comme les autres, sa vie n’avait rien d’extraordinaire. Alors autant ne pas embêter les autres avec ses histoires.

Mais face à la compassion lisible dans les yeux d’Akiko, Ambrine se sentit obligée de la rassurer du mieux qu’elle pouvait. Son amie avait des soucis. Elle n’en savait rien, mais elle en était sûre. Ca se voyait sur son visage. Et Ambrine ne voulait pas lui ajouter un poids supplémentaire. Aussi, elle prit son courage à deux mains et invita son amie à s’asseoir à côté d’elle. Regardant l’horizon, elle se perdit un instant dans ses pensées, puis soupira et se décida à parler.


- En fait, oui, c’est à cause du Quidditch… J’en faisais beaucoup en première et deuxième année, peut-être trop… Parfois au dépend de mes études. Mais j’ai voulu croire aux rumeurs qui disent que j’ai ça dans le sang. Mon frère est poursuiveur, mon père est le gérant du magasin d’accessoires de Quiddich, et ma mère a toujours été là pour nous encourager lors de nos matchs avec mes cousins… Je suis la seule fille de la famille à pratiquer le Quidditch aussi intensivement. Du coup, j’avais l’impression de me démarquer. Et puis, mes parents semblaient … Enfin, voilà, maintenant c’est terminé.

Soupirant à nouveau, la gamine décida de garder pour elle la fin de sa phrase. Elle ne voulait pas faire passer ses parents pour des monstres qui ne s’intéressaient à leurs enfants que si ceux-ci étaient talentueux. Bien sûr, c’était l’impression qu’elle avait. En tant qu’enfant « intermédiaire », elle se sentait abandonné par ses parents, trop occupés avec la fameuse carrière de Logan et l’éducation de Julia. Mais elle n’avait pas le droit de les présenter ainsi. C’était ses parents, après tout.

- Je voulais faire poursuiveuse… Peut-être dans l’équipe des Flèches. Mais je n’ai plus aucun espoir d’y arriver… Oh t’en fait pas, je m’y suis fait. C’est juste… Un peu dur de se demander à quoi on sert dans la vie, et de ne pas trouver de réponse… Je ne suis douée qu’à ça, voler…

Un léger silence prit place. Ambrine voulait profiter du fait d’être seule avec son amie pour en savoir plus sur elle, pour connaître un peu sa vie, ses ambitions, ses peurs, ses hobbies. Mais elle ne savait pas comment s’y prendre. Maladroitement, elle posa tout de même une question :

- Ca doit te manquer, à toi aussi. Tu pourras en refaire bientôt ? Je te le souhaite, parce que tu es vraiment douée sur un balai. A croire que tu as toutes les qualités. Intelligente, sportive, gentille et aimée. -dit-elle avec un sourire amicale et sincère
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MessageSujet: Re: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptySam 23 Fév - 20:43:45

(HJ C'est plus court, désolée ! Faut que je me remette dans le bain avec Akiko... Embarassed HJ)

"Tu m’as fait peur, je ne t’ai pas entendu arriver ! Oui, oui, tout va bien. Je profite de l’aurore pour me détendre, respirer un peu… Et toi, qu’est-ce que tu viens faire par là ? Il est encore tôt."

La petite Serdaigle eut un sourire doux et joyeux, amusé, tandis qu'elle se glissa de son pas léger et gracieux en direction de son amie et collègue préfète des noirs et or. Les deux jeunes filles n'avaient jamais eu le temps de bien discuter entre deux, toutes deux occupées à droite et à gauche, mais Akiko avait gardé une bonne impression de Ambrine et avait lié amitié avec elle assez rapidement. Peut-être pas encore au point de Nikolaï ou d'Ethel, mais pas loin derrière, un peu proche de Hayden par exemple. Une fois qu'elle se plaça à sa gauche, s’accroupissant, elle lui répondit avec des yeux d'argent vifs et pétillants :

- Désolée de t'avoir surprise, j'ai appris à être silencieuse. Comme je suis une lève-tôt et qu'en général les filles de mon dortoir dorment encore à l'heure où je me réveille, j'ai du rapidement maîtriser la discrétion. Ce que je fais là ? Oh, juste ma promenade tranquille et habituelle matinale. J'avais envie de changer un peu du Lac et du Parc, où je suis d'ordinaire. Tout est si beau et si calme à cette heure là... si paisible... c'est mon heure préférée de la journée !

Puis son regard vif et curieux par nature avait été attiré par le bloc-note tenu par la jeune noire et or, et le petit mot griffonné entre lettres rondes dessus. Intriguée et curieuse par nature, l'aiglonne avait jeté un petit coup d'oeil, intriguée et soucieuse quand elle eut lu ce qui était inscrit et avait reporté son regard perlé vers son amie, insistant avec douceur et délicatesse pour s'assurer que cette dernière allait bien, ou savoir ce qui n'allait pas. Ambrine sembla gênée et cacha le bloc-note, ce qui ne fit rien pour arranger l'inquiétude de la bleue et bronze, en la voyant rougir. Elle s'apprêtait à formuler une excuse quand Ambrine reprit la parole avec un sourire aussi maladroit qu'elle n'était mal à l'aise :

"Hein, ça ? Ah non non, c’est juste comme ça hein, rien de grave. J’ai juste… Écris le premier mot qui me passait par la tête, mais enfin ce n’est pas … "

Patiente par nature, mais bien déterminée à comprendre ce qui taraudait Ambrine, Akiko lui offrit un sourire amical, mais montrant aussi qu'elle n'était nullement dupe et totalement disposée à l'écouter si la noire et or avait besoin de compagnie et de parler. Calmement accroupie à ses côtés, sans jamais la perdre de son regard d'argent bienveillant, soucieux mais lumineux, elle insista d'une voix douce comme un ange :

- ... Ce n'est pas quoi ? Je ne te forcerais pas à m'en parler, mais tu sais, souvent cela fait du bien de pouvoir en parler avec quelqu'un. Je le sais mieux que personne, et tu es une amie, alors si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider, dis-le moi. Même rester en silence si besoin. Je comprendrais. Mais rester seul souvent n'aide personne à sortir de ce qui le préoccupe. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais... je suis soucieuse.

Ambrine sembla hésiter quelques minutes, avant de céder et de l'inviter à s'asseoir à ses côtés. Son sourire devenant plus reconnaissant et radieux encore, l'aiglonne y répondit sans plus attendre et s'assit souplement à sa gauche en tailleur, se déchargeant une fois fait de sa besace de cours, qu'elle posa délicatement sur le sol encore humide et perlé de rosée matinale. Elle n'insista pas encore, laissant à son amie l'initiative de lui parler quand elle se sentirait prête. Mettre la pression n'aiderait à rien, Akiko le savait très bien. Nikolaï et elle ne se pressaient jamais quand ils voulaient savoir ce qui taraudait l'un ou l'autre, sachant très bien qu'ils finiraient par savoir quand l'autre serait prêt à le dire. Cette méthode avait toujours très bien marché, alors l'aiglonne resta attentive et porta son regard vers les cieux entre bleu du ciel et blanc-gris des nuages. Son coeur se serra un peu au souvenir des sensations de vol, des joies des victoires, des émotions fortes même dans la défaites, l'esprit d'équipe, la sensation vive et puissante de liberté sans chaînes...

"En fait, oui, c’est à cause du Quidditch… J’en faisais beaucoup en première et deuxième année, peut-être trop… Parfois au dépend de mes études. Mais j’ai voulu croire aux rumeurs qui disent que j’ai ça dans le sang. Mon frère est poursuiveur, mon père est le gérant du magasin d’accessoires de Quiddich, et ma mère a toujours été là pour nous encourager lors de nos matchs avec mes cousins… Je suis la seule fille de la famille à pratiquer le Quidditch aussi intensivement. Du coup, j’avais l’impression de me démarquer. Et puis, mes parents semblaient … Enfin, voilà, maintenant c’est terminé. "

Akiko l'observa avec des yeux attentifs et compréhensifs, reportant sa pleine attention vers son amie dès que cette dernière avait reprit la parole. Elle ne l'interrompit pas, la laissant se décharger, bien qu'elle fut triste pour elle. Elle avait cru ressentir, lors des quelques matchs amicaux ou compétitifs contre la poursuiveuse des noirs et or, qu'en dehors de son talent indéniable, elle adorait réellement le sport et pouvait très bien faire carrière dedans si elle continuait ses efforts. Attentive, elle écouta avec calme et curiosité Ambrine lui en révéler un peu plus sur elle, l'aidant à mieux comprendre ce qui semblait lui causer tant de peine. Elle fronça néanmoins les sourcils sur la fin, mais n'ajouta rien et laissa son amie poursuivre sans interruption. La Serdaigle décida de commenter ensuite.

"Je voulais faire poursuiveuse… Peut-être dans l’équipe des Flèches. Mais je n’ai plus aucun espoir d’y arriver… Oh t’en fait pas, je m’y suis fait. C’est juste… Un peu dur de se demander à quoi on sert dans la vie, et de ne pas trouver de réponse… Je ne suis douée qu’à ça, voler… "

Elle s'était interrompue dans son mouvement, avant de poser délicatement et avec hésitation une main sur l'épaule de la jaune et noire. Comme elle n'était toujours pas très friand du contact physique, le contact ne dura que quelques secondes, se résumant presque à un frôlement mal habile et timide, les doigts tremblants encore de crainte sourde et encore mal contrôlée. Elle hocha négativement de la tête sur les derniers propos et répliqua avec douceur et calme à la troisième année des noirs et or :

- Ambrine... ne dis pas cela, je suis sûre que tu es douée pour plein d'autres choses, que tu n'as peut-être pas encore découvertes, qui sait. Ne part pas si défaitiste, il y a peut-être de l'espoir que tout rentre dans l'ordre... tu as bien vu le dernier article dans la Gazette, il y a des progrès perpétuels en médicomagie, alors sans doute un jour tout s'arrangera. Tu sais....

L'aiglonne s'interrompit légèrement, contemplant avec une tristesse refoulée les cieux. Si son corps restait fermement accroché au sol de Poudlard, son coeur errait toujours quelque part sur les terres écossaises du nord, dans un petit village, en manque de la personne pour qui il battait si furieusement et dont l'absence obligée à l'école commençait à se faire si longue et si difficile pour elle. Elle pensa avec inquiétude à la menace perpétuelle de son père de sang pur, à son avenir incertain et ses propres hésitations, avant de souffler doucement pour reprendre d'une voix sereine et posée, apaisante et songeuse :

- Quelqu'un de sage que tu connais bien aussi m'a un jour dit que personne ne savait exactement à quoi l'on servait dans la vie, qu'on se posait toujours des questions, des doutes. Mais on finira par trouver les réponses, même moi je ne sais pas plus que toi. Mais j'essaye d'avoir confiance en moi. Ce n'est pas toujours simple, mais il faut garder espoir. Aller de l'avant. Je dis souvent, et Nikolaï aime me le rappeler au besoin, que "tomber sept fois", c'est toujours se relever à la huitième et aux autres. Toujours se relever...

Elle eut un léger sourire chaleureux et timide, sage envers Ambrine, laissant le silence renforcer ses paroles, avant que cette dernière ne reprenne en changeant légèrement le sujet pour le recentrer sur elle-même. Après tout, elle lui devait bien ça, après que la noire et or lui ait fait la gentillesse de la rassurer et évoquer ses problèmes avec la jeune française.

"Ça doit te manquer, à toi aussi. Tu pourras en refaire bientôt ? Je te le souhaite, parce que tu es vraiment douée sur un balai. A croire que tu as toutes les qualités. Intelligente, sportive, gentille et aimée."

Akiko approuva d'un signe de tête silencieux et un mince sourire aux lèvres, un peu forcé mais sincère quand même, qui se mua en négatif dans la deuxième phrase, suivit de près par un léger soupir. Elle regarda avec tristesse les trois anneaux de Quidditch avec envie, avant de répondre d'une voix douce et un peu triste, mais souriante quand même, à son amie des noirs et or, les joues légèrement rosies devant le compliment inattendu :

- Cela me manque beaucoup, pour ne pas te cacher. Je pourrais en refaire, mais ce n'est pour tout de suite. D'après les médicomages, les éclats de balle moldue m'ont quand même pas mal blessé l'épaule. Je suis clouée au sol pour au moins un an, et je ne dois pas trop forcer non plus. Rupert et d'autres m'ont reproché mon imprudence, mais je ne pouvais pas laisser Angela périr, n'est ce pas ? Elle est une première année, je suis préfète, je devais la mettre en sécurité... Cela m'ennuie pour mes cours particuliers renforcés de duels avec monsieur Mac Carter, j'espère qu'il va le comprendre sans arrêter ces cours. Oh, merci des compliments... je ne sais si je les mérite, mais je te remercie, c'est très gentil !
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: Re: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptyMer 27 Fév - 21:47:23

[HJ : Ne dis pas ça, j'ai honte de mes posts après Embarassed ]

- Ambrine... ne dis pas cela, je suis sûre que tu es douée pour plein d'autres choses, que tu n'as peut-être pas encore découvertes, qui sait. Ne part pas si défaitiste, il y a peut-être de l'espoir que tout rentre dans l'ordre... tu as bien vu le dernier article dans la Gazette, il y a des progrès perpétuels en médicomagie, alors sans doute un jour tout s'arrangera. Tu sais...

Oui, Ambrine avait lu l’article parlant d’Alan dans la gazette du sorcier. Elle avait vu en cette invention l’ultime preuve que les Poufsouffles n’étaient pas des moins que rien et comptaient parmi les leurs des gens célèbres et doués, ainsi qu’une réelle innovation dans le monde médicale et une aide précieuse pour ceux qui en avait besoin. Mais c’était bien tout ce qu’elle y avait vu. Elle n’osait plus croire en l’avenir qu’elle s’était imaginé. Pire, celui-ci la répugnait maintenant qu’il se présentait comme inaccessible. Que de rêves qui s’envolent, libres et éphémères. A présent, l’enfant avait besoin de trouver sa voie, pas un chemin dans lequel elle se laisserait bercer par des illusions et endormir par des utopies glorieuses. Non, elle avait besoin de croire en quelque chose de solide, que rien ne pourrait lui enlever. Ni le temps, ni le sang. Mais elle ne trouvait rien.

- Quelqu'un de sage que tu connais bien aussi m'a un jour dit que personne ne savait exactement à quoi l'on servait dans la vie, qu'on se posait toujours des questions, des doutes. Mais on finira par trouver les réponses, même moi je ne sais pas plus que toi. Mais j'essaye d'avoir confiance en moi. Ce n'est pas toujours simple, mais il faut garder espoir. Aller de l'avant. Je dis souvent, et Nikolaï aime me le rappeler au besoin, que "tomber sept fois", c'est toujours se relever à la huitième et aux autres. Toujours se relever...

Sous le ciel bleu, les yeux d’Ambrine brillait d’un autre éclat. Plus frêle, moins fort. Moins enfantin. Dans une lente danse, Ambrine laissa tomber sa tête en arrière, ses longs cheveux noirs s’emmêlant en de douces boucles sur ses épaules, caressant langoureusement son dos pour aller s’écraser, pour les plus grandes mèches, sur l’herbe fraîche. Dans cette position, mi-allongée mi-assise, reposée sur ses coudes, l’enfant respirait mieux. Les yeux fixés sur le doux bleu du ciel, un long soupir s’échappa pour parcourir son corps.

- Je ne sais pas si j’ai envie de me relever…

Elle avait dit ça plus pour elle que pour Akiko. Mais l’important était qu’elle l’avait dit, murmuré au gré du vent, et surtout pensé. Heureusement, elle avait enchainé bien vite sur autre chose et Akiko aussi.

- Cela me manque beaucoup, pour ne pas te cacher. Je pourrais en refaire, mais ce n'est pour tout de suite. D'après les médicomages, les éclats de balle moldue m'ont quand même pas mal blessé l'épaule. Je suis clouée au sol pour au moins un an, et je ne dois pas trop forcer non plus. Rupert et d'autres m'ont reproché mon imprudence, mais je ne pouvais pas laisser Angela périr, n'est ce pas ? Elle est une première année, je suis préfète, je devais la mettre en sécurité... Cela m'ennuie pour mes cours particuliers renforcés de duels avec monsieur Mac Carter, j'espère qu'il va le comprendre sans arrêter ces cours. Oh, merci des compliments... je ne sais si je les mérite, mais je te remercie, c'est très gentil !

Ambrine sourit amicalement à l’aiglonne. Bien sûr qu’Akiko méritait ces compliments, la Poufsouffle le pensait vraiment. Mais son sourire ne fût que bref. Ambrine avait d’autres questions à poser à Akiko, plus personnelles, et elle sentait que c’était le moment ou jamais. Après tout, Akiko lui avait tendu une perche.


- En parlant de Rupert… Pourquoi est-ce qu’il ne vient plus ? Vous êtes toujours ensemble ? Ca doit être dur de vivre loin de lui… Tu sais, je suis peut-être célibataire, la seule du groupe de préfets qu’on forme, d’ailleurs, mais si tu as besoin d’en parler, n’hésite pas, je peux comprendre. Et … Pardon, je ne veux paraitre curieuse mais… Pourquoi tu prends des cours particulier avec McCarter ? Je t’avoue que ça m’intrigue… T’es douée, même sans ça. Imagine, si je devais faire comme toi et combler toutes mes petites failles, je prendrais des cours particulier avec tous les profs ! - finit-elle par lâcher en riant à moitié.

Puis Ambrine se redressa et fixa son regard dans celui de son amie. Elle avait précédemment fait part à Alan qu’elle avait peur qu’on la prenne pour une commère à poser tant de questions. Aussi, elle préféra tout de suite mettre les points sur les « i ».

- Tu n’es pas obligé de me le dire, si ça t’embête. Mais si tu en as envie, sache que je ne répète jamais rien à personne. Les rumeurs et les ragots, ce n’est vraiment pas mon truc. Je n’aime pas les écouter, donc je ne vais certainement pas les lancer. Et ton histoire ne se retrouvera pas dans la gazette de Poudlard. Je ne doute pas de toi, et j’espère que c’est réciproque…

Lançant un regard interrogateur à son amie, elle attendit une quelconque réaction de sa part. Ce n’était peut-être pas la meilleure des façons de le dire, mais au moins, c’était dit.
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MessageSujet: Re: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptyMer 27 Fév - 23:16:53

(HJ Désolée de te répondre dans la foulée, mais ta réponse m'a inspirée I love you Ne te sens pas obligée d'en faire autant pourtant, je ne suis pas pressée HJ)

"Je ne sais pas si j’ai envie de me relever… "

A ces mots, le regard si clair d'Akiko se plongea dans celui de son amie, oscillant entre le gris cendré d'une tristesse sans fond, d'une innocence volée compatissante, et celui plus vif, plus étincelant de l'argent déterminé. Un temps elle resta silencieuse, observant fixement l'herbe verte du stadium. "Je ne sais pas si j'ai envie de me relever". Bien une des phrases qu'elle même avait longtemps dit et pensé après ce qu'il s'était passé il y a deux ans, lors des vacances estivales. Après le début, les premières semaines horribles chez son père, après le reste, après l'attaque du loup-garou en Ecosse... après la fin, quand quelqu'un lui avait confirmé que son père était l'agresseur... après avoir su que ce dernier avait maudit à jamais Rupert en cherchant à les détruire... elle avait laissé entendre ces mots par sa correspondance avec l'étudiant, intense comme celle avec Lavande au début, puis plus raréfiée de sa propre initiative comme elle en venait à accepter les faits et leur amère réalité. Puis elle redressa la tête, et l'une de ses mains fines et délicates vint serrer très brièvement, comme un frôlement, l'un des avants-bras de son amie des noirs et argent. Son regard était vif, déterminé, couleur acier mais non d'un acier froid et dur, mais d'un acier doux et décidé, sérieux, comme elle prononça ces mots dans un calme murmure :

- Il le faut. Il faut toujours se relever. Nous ne sommes que des enfants, Ambrine, nous avons la vie devant nous, aussi brève soit-elle. Nous devons profiter de chaque moment. Nous devons non nous attarder sur ce qui a été fait, ce qui est passé, ce qui nous manque. Non. Nous devons avancer, aller vers l'avant, profiter du présent. Nous n'avons pas de temps à perdre à rester affaissé au sol... ne crois-tu pas sinon que cela contenterait en un sens celui qui t'as fait si mal ?

Réalisant juste ce qu'elle venait de dire et de faire, elle ôta précipitamment sa main, soufflant de brèves et confuses excuses. Le contact physique était toujours difficile, même après un ou deux ans... la jeune Serdaigle inspira et expira calmement, avant de reprendre de cette même voix douce et posée, quoique gênée et confuse, son regard ne quittant pas Ambrine :

- Enfin... je veux dire... ce sont deux personnes que j'estime beaucoup qui m'ont dit ces sages paroles... quand j'en ai eu le plus besoin. Aussi... que si l'on arrive pas à se redresser tout seul, il faut accepter l'aide d'autrui. Car si tu ne te relèves pas, tu ne te fais pas seulement du mal à toi-même, mais aussi à tes amis en conséquence, tes parents, ceux qui t'aiment. Je ne dis pas ça pour t'embêter... je m'inquiète juste pour toi, comme amie. Et puis... ce n'est pas comme si moi-même j'avais mis du temps à retenir cette leçon...

Par prudence pour elle aussi, Akiko prit avec plaisir la proposition de changer de sujet, parlant de quelque chose que toutes deux avaient en commun : le cruel manque du même sport sorcier, 'l'impossibilité temporaire ou à longue durée indéterminée d'en faire, et un certain talent au Quidditch. Puis on repassa rapidement sur le sujet de la Commémoration, avant d'en revenir encore à Poudlard et aux cours. La jeune élève venue de France ne se rendit pas compte de la perche qu'elle venait de tendre vers pourtant un sujet qu'elle voulait éviter autant que possible. Elle s'alarma un peu en voyant la noire et or perdre de son sourire, et surprise se recula légèrement du dos devant les propos suivants de sa collègue préfète des blaireaux de l'école et amie :

"En parlant de Rupert… Pourquoi est-ce qu’il ne vient plus ? Vous êtes toujours ensemble ? Ca doit être dur de vivre loin de lui… Tu sais, je suis peut-être célibataire, la seule du groupe de préfets qu’on forme, d’ailleurs, mais si tu as besoin d’en parler, n’hésite pas, je peux comprendre."

Oh, sujet sensible et délicat sur lequel elle préférerait largement louvoyer et éviter par prudence ! Akiko blêmit légèrement, avant de reposer le masque de calme et serein sur son visage, forçant un mince sourire de rester sur ses lèvres. Elle avait su de toute manière qu'il lui serait dur de mentir sur le long terme de manière convaincante à ses amis, et qu'un jour ou l'autre ces derniers finiraient par se poser de justifiées questions. Comme Aely. Comme Nikolaï. Les deux seuls gardiens de la complète vérité, ceux en qui elle savait, pour une raison ou une autre, capables de garder jusque dans leur tombe le secret qu'elle leur avait confié, et réciproquement avec ceux qu'ils lui avaient confié en retour. De biens lourds, sombres, froids secrets à leur manière... d'enfants auxquels l'innocence et la naïveté, la candeur premières avaient été arrachées de diverses façons... et la suite n'aida grandement Akiko à se sentir plus à l'aise, comme Ambrine attaquait un autre point délicat tout en essayant de garder une atmosphère légère et non pressante :

"Et … Pardon, je ne veux paraître curieuse mais… Pourquoi tu prends des cours particulier avec McCarter ? Je t’avoue que ça m’intrigue… T’es douée, même sans ça. Imagine, si je devais faire comme toi et combler toutes mes petites failles, je prendrais des cours particulier avec tous les profs !"

Si Akiko n'était déjà pas assez pâle, elle le devint plus encore, déglutissant légèrement avant de se reprendre de force. Essayant de se rappeler des quelques arguments 'à moitié vrai' qu'elle usait d'ordinaire pour masquer la vérité à ses camarades et protéger le lourd secret de famille/ de malédiction qui les entourait, Rupert et elle, depuis deux étés déjà. Inspirant profondément, la jeune française essaya de donner les justifications habituelles, bien que ses yeux trahissaient sa douleur refoulée à l'idée de mentir encore une fois, bien que pour une juste cause, commençant avant d'être interrompue par Ambrine :

- Et bien... oui, Rupert et moi sommes toujours ensemble, en dépit de tout et de la distance, je le vois pendant les vacances, ses parents et lui m'invitent et j'y vais avec plaisir. En fait, Rupert a quelques... problèmes de santé l'empêchant d'aller à Poudlard, à notre grand déplaisir mutuel. Il étudie à distance du coup, je prends les cours pour lui et les lui envoies. C'est assez dur, surtout avec cet article idiot du journal, mais on correspond beaucoup en attendant. Je te remercie néanmoins de l'intention, je n'oublierais pas ta proposition. Tu n'as vraiment aucun garçon dans l'oeil ? Un qui te plaise ? Quand aux cours renforcés de duels, et bien je...

Voyant Ambrine se redresser et fixer son regard fermement bien qu'amicalement dans le sien, Akiko s'interrompit brutalement et se figea complètement face aux paroles suivantes de cette dernière, à moitié soudaines et à moitié attendues, bien que redoutées :

"Tu n’es pas obligé de me le dire, si ça t’embête. Mais si tu en as envie, sache que je ne répète jamais rien à personne. Les rumeurs et les ragots, ce n’est vraiment pas mon truc. Je n’aime pas les écouter, donc je ne vais certainement pas les lancer. Et ton histoire ne se retrouvera pas dans la gazette de Poudlard. Je ne doute pas de toi, et j’espère que c’est réciproque… "

Une lueur perçante vint se loger dans le regard de l'aiglonne, avant de s'adoucir et se faire plus songeuse, réflexive. Clairement, il faudrait, même si elle voulait dire la vérité, essayer de la déguiser, de l'arranger un petit peu. Après, resterait à savoir si Ambrine ferait les liens ou pas, mais elle ne pouvait pas trop en dire sans manquer à sa parole. Du moins pas la partie concernant Rupert. Après rien ne l'empêchait de répondre à moitié à la question et éviter la partie dérangeante, ou modifier légèrement cette dernière en gommant, brouillant certains détails. Elle voulait d'abord l'approbation de Rupert, ce qu'elle demanderait dans sa prochaine lettre au lion et or, mais donnerait ce qu'elle pouvait dire à Ambrine. Elle hocha négativement la tête à la toute fin des propos de la préfète des blaireaux, elle ne doutait pas d'elle, elle... avait juste un peu peur et les lèvres en parties scellées. Elle resta silencieuse quelques minutes, avant de se décider d'une voix douce et posée, totalement contrôlée pour cacher combien le sujet lui faisait encore mal. Ses mains étaient jointes et tremblaient légèrement, pour éviter des tics révélateurs et sans aller dans les détails par secret de Rupert, mais aussi pudeur et dignité personnelle :

- Je ne doute pas de toi, Ambrine, seulement... sache que c'est compliqué et... enfin. Ce que je peux te dire, si tu ne le répètes à personne et ne le garde que pour toi, c'est qu'il s'est passé des choses il y a deux ans, en été. Tu sais, je devais aller chez mon père, et je n'en avais pas envie. Les deux premières semaines de Juillet, j'ai tenu bon au manoir paternel, mais les choses ont dégénérées, je me sentais seule, isolée, triste, j'allais devenir folle et surtout... plus du tout en sécurité. Il n'était pas très gentil avec moi.. J'ai fugué de chez lui un soir, avec mes quelques affaires, par mes propres moyens j'ai gagné Londres, et le Chaudron Baveur...

Elle s'interrompit, observant quelques secondes les cieux pour reprendre courage et reprendre ce récit légèrement filtré, totalement vrai mais... d'un certain point de vue. Comment dire à Ambrine qu'elle avait été battue par son propre père, tous les jours et presque tous les soirs ? Qu'elle avait été méprisée et ignorée par sa "famille" ? Que son père lui dérobait et détruisait le moindre courrier en provenance d'amis moldus, celui de son petit ami compris, et lui interdisait, ou détruisait la moindre de ses tentatives de réponse ? Impossible. Dire qu'elle avait caché tout cela, tenu jusqu'à en devenir littéralement folle, et en dehors de Rupert trop futé pour deviner et de l'étudiant à l'oeil acéré, elle avait gardé le secret. Elle reprit, essayant d'en finir aussi vite que possible et éviter la pitié d'une amie :


- Rupert et les siens ont été me chercher au Chaudron sans que je ne demande quoi que ce soit, après une lettre paniquée de ma part pour les prévenir de mon escapade. J'étais tellement bouleversée, confuse... ils m'ont "forcé " par la persuasion à venir chez eux, ne voulant pas me laisser seule et à portée de mon père je suppose. J'y ai passé le reste des vacances. Au début, tout allait bien. Mais une fois, lors d'une randonnée... nous avons fait une mauvaise rencontre, un sorcier malveillant, et nous étions sans défense. Nous... enfin, pire encore Rupert désireux de me protéger, avons été sérieusement et grièvement blessés, nous... aurions pu y mourir...

Sa voix posée et calme, contenant ses émotions, restait assurée. Après tout, elle n'avait pas menti, jusque là, juste omit quelques détails et légèrement modifié certains points pour rester imprécise de manière très subtile, et essayer de faire comprendre des choses à Ambrine, ou la faire penser des choses, sans lui mentir, mais juste par la tournure de ses propos. Plus confortable avec son récit qu'au tout début, puisque ne disant pas la pleine vérité mais sans jamais mentir, dire une seule parole fausse, elle le termina en baissant le regard. Elle n'aimait pas mentir, mais elle avait besoin de l'accord de Rupert avait d'être plus précise. Un jour... elle dirait tout. Un jour... si Rupert était d'accord, et quand sa mère se réveillerait, qu'ils passeraient, elle et ses amis, un été dans sa France natale... un mince sourire se dessina sur ses lèvres comme elle reporta son regard vers Ambrine, une lueur reconnaissante envers celui qui les avait aidé :

- Si quelqu'un n'était pas venu à notre aide. Un étudiant, qui a eu la chance d'être dans le coin en vacances lors de notre agression. Il s'est interposé, nous a protégé et a repoussé l'agresseur. Et, comme je crois qu'il étudiait dans le domaine, il nous a donné les soins d'urgence sorciers, avant de nous faire transplaner à Sainte Mangouste. Puis nous sommes rentrés chez Rupert, et l'étudiant a continué son chemin tout en gardant contact avec nous à distance. Rupert... a été plus grièvement blessé que moi, tout n'a pu être guéri, et ça a nuit à sa santé et maintenant il doit rester chez lui jusqu'à nouvel ordre... à notre déplaisir mutuel. Pour éviter d'être aussi impuissante à l'avenir, je... prends des cours supplémentaires en duels, avec l'accord généreux de monsieur Mac Carter. Pour apprendre à réagir plus vite, mieux me défendre et mes proches en retour.

Puis, suite à ce long récit, elle voulut détendre l'atmosphère et ne pas s'éterniser dessus, reprit le sourire au rare bon souvenir de leur mésaventure, et confia à Ambrine avec un léger sourire hésitant, quelque peu amusé et réservé, les yeux gris alors de nouveau d'un argent pétillant, d'une voix affichant sa pleine sincérité dans ses propos :

- Je n'ai que peu revu cet étudiant. Je ne me rappelle pas très bien de son nom, juste... son visage et son apparence de loin. Bien que Rupert et moi lui en sommes extrêmement reconnaissants, il a dit que c'est naturel, et il a juste demandé à avoir régulièrement de nos nouvelles et être averti si quelque chose n'allait pas. Il était intimidant d'apparence, mais... assez gentil en fait. Le plus drôle était, que dans la salle de soins, il ronchonnait généreusement contre les médicomages essayant de traiter ses plaies, leur compliquant la tâche au possible. Si j'en crois les expressions de certains, il était un... client régulier, un peu trop à leur goût réciproque. Enfin, c'est Rupert qui m'a raconté cela, j'étais encore sous le choc... mais j'ai su rapidement que c'était quelqu'un de bien, et un ami d'une étudiante que je considère comme la grande soeur que je n'ai jamais connu... et à laquelle je voudrais tant ressembler quand je serais grande. Elle est... juste admirable, si belle et si gentille...
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MessageSujet: Re: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptyMer 10 Avr - 11:58:42

Le long silence qui suivit sa dernière phrase mit Ambrine mal à l’aise. Elle eu la fâcheuse impression qu’elle venait de mettre son amie au pied du mur, comme si ses explications sur les problèmes de santé de Rupert ne lui avait pas suffit. Mais ce n’était pas l’intention de l’enfant, qui avait, en parlant ainsi, espéré gagner la confiance d’Akiko. C’était une promesse masquée, précisant qu’elle tiendrait sa langue et qu’elle serait là pour son amie bleue et bronze, quand celle-ci en aurait besoin. Silencieuse, l’enfant laissa Akiko décider de ce qu’elle dirait ou non, consciente que celle-ci s’apprêtait à parler avec son cœur d’évènements douloureux, peut-être même graves. Une profonde inquiétude s’imprima dans ses prunelles lorsqu’elle vit son amie trembler, mais elle resta interdite, n’osant interrompre Akiko qui venait tout juste de commencer. Ambrine écouta avec intention, son regard s’assombrissant lorsque son amie énonça un manque de sécurité et un père méchant. Lorsque cette dernière s’interrompit, Ambrine chercha ses mots, mais Akiko reprit bien vite.

- Rupert et les siens ont été me chercher au Chaudron sans que je ne demande quoi que ce soit, après une lettre paniquée de ma part pour les prévenir de mon escapade. J'étais tellement bouleversée, confuse... ils m'ont "forcé " par la persuasion à venir chez eux, ne voulant pas me laisser seule et à portée de mon père je suppose. J'y ai passé le reste des vacances. Au début, tout allait bien. Mais une fois, lors d'une randonnée... nous avons fait une mauvaise rencontre, un sorcier malveillant, et nous étions sans défense. Nous... enfin, pire encore Rupert désireux de me protéger, avons été sérieusement et grièvement blessés, nous... aurions pu y mourir...

Ambrine se doutait qu’Akiko avait des problèmes. Elle l’avait tant de fois surprise avec un regard triste, au milieu des couloirs ou en début de cours. Mais jamais l’adolescente ne s’attendait à de telles confessions. De lourdes suppositions se formaient dans l’esprit d’Ambrine, et elle ne savait pas trop si elle pouvait ou non demander des réponses à Akiko. Son père la battait-il ? Etait-ce lui, le sorcier malveillant ? Pouvait-elle porter de telles accusations sur une personne dont elle ne connaissait rien ? Akiko semblait si calme, comme si elle restait de marbre face à ces souvenirs. Avait-elle si peur que cela de s’ouvrir, d’extirper en l’exprimant ce douloureux poison rongeant ses entrailles ? Ou était-elle si forte à présent, qu’elle réussissait sans problème à rester froide face à ces aventures ? La vie d’Akiko semblait tâchée par la souffrance, et pourtant, un sourire réussissait encore à soulever ses lèvres.

- Si quelqu'un n'était pas venu à notre aide. Un étudiant, qui a eu la chance d'être dans le coin en vacances lors de notre agression. Il s'est interposé, nous a protégé et a repoussé l'agresseur. Et, comme je crois qu'il étudiait dans le domaine, il nous a donné les soins d'urgence sorciers, avant de nous faire transplaner à Sainte Mangouste. Puis nous sommes rentrés chez Rupert, et l'étudiant a continué son chemin tout en gardant contact avec nous à distance. Rupert... a été plus grièvement blessé que moi, tout n'a pu être guéri, et ça a nuit à sa santé et maintenant il doit rester chez lui jusqu'à nouvel ordre... à notre déplaisir mutuel. Pour éviter d'être aussi impuissante à l'avenir, je... prends des cours supplémentaires en duels, avec l'accord généreux de monsieur Mac Carter. Pour apprendre à réagir plus vite, mieux me défendre et mes proches en retour.

Un léger temps de silence s’installa entre les deux amies. Assise dans l’herbe, crispée par ces révélations, Ambrine ne sut comment réagir. Elle était inquiète pour Rupert et Akiko, et impressionnée à l’idée que la bronze et bleue se soit relevée si vite auprès de McCarter. La gamine hésita un instant, puis finit par se pencher vers Akiko, le regard empli d’une inquiétude sans nom. Car l’enfant avait peur de la réponse qu’allait lui offrir Akiko. Elle avait peur de découvrir une vie si sombre derrière un regard si pur. Alors, à voix basse, hésitante, Ambrine plongea ses yeux bleus océan dans ceux, gris acier, d’Akiko :

- Ce sorcier dont tu me parles, qui vous a attaqué Rupert et toi … Est-ce que c’était … Ton père ?

Une lueur de terreur passa dans les yeux de l’enfant. Elle resta crispée à en faire hurler ses muscles, horrifiée à l’idée que cela soit bel et bien le cas. Comment un père pouvait-il lever la main sur son enfant ? La peur au ventre, Ambrine continua sur sa lancée, cherchant des réponses à ses questions.

- Il te battait, c’est ça ? C’est pour ça que tu t’es enfuie. Oh Akiko… Je… Je suis terriblement désolée pour Rupert, et encore plus pour toi. Tu n’es pas obligée de m’en parler, je suis désolée de t’avoir fait repenser à ça … Si tu veux qu’on arrête là, je comprends… Mais … Tu sais qu’au besoin, je suis là. Je ne voulais pas, pardon …

Elle était sincèrement désolée et se promit de ne pas chercher à aller plus loin si Akiko ne lui en parlait pas d’elle-même. C’était injuste qu’une enfant soit ainsi élevée, par un père féroce. Surtout qu’Akiko semblait si fragile, comme une poupée de porcelaine, si belle, si douce. Elle était l’amie idéale, toujours là quand on avait besoin d’elle. Intelligente, gentille et dévouée, c’était une pure horreur de s’imaginer qu’on puisse traiter une si bonne enfant d’une manière aussi affreuse. Ambrine posa sa main sur le bras de son amie et le pressa très légèrement et avec douceur, comme pour signifier qu’elle était là, présente, et qu’il n’y avait pas besoin de mot. Elles pouvaient juste être là, à contempler le ciel bleu, côte à côte, perdue dans leurs pensées, savourant la douce caresse du vent sur leur peau si blanche. Mais Akiko reprit, sur un autre thème, plus léger, et Ambrine laissa Akiko continuer, sans lui poser plus de question sur son père ou Rupert.


- Je n'ai que peu revu cet étudiant. Je ne me rappelle pas très bien de son nom, juste... son visage et son apparence de loin. Bien que Rupert et moi lui en sommes extrêmement reconnaissants, il a dit que c'est naturel, et il a juste demandé à avoir régulièrement de nos nouvelles et être averti si quelque chose n'allait pas. Il était intimidant d'apparence, mais... assez gentil en fait. Le plus drôle était, que dans la salle de soins, il ronchonnait généreusement contre les médicomages essayant de traiter ses plaies, leur compliquant la tâche au possible. Si j'en crois les expressions de certains, il était un... client régulier, un peu trop à leur goût réciproque. Enfin, c'est Rupert qui m'a raconté cela, j'étais encore sous le choc... mais j'ai su rapidement que c'était quelqu'un de bien, et un ami d'une étudiante que je considère comme la grande soeur que je n'ai jamais connu... et à laquelle je voudrais tant ressembler quand je serais grande. Elle est... juste admirable, si belle et si gentille...

Ambrine sourit et laissa ses muscles se relâcher dans la douceur de l’herbe. La description de l’étudiant lui faisait penser à s’y méprendre à Alan, étudiant à l’UMA, qu’Ambrine avait rencontré lors des grandes vacances d’été précédant la rentrée en deuxième année. Elle avait retrouvé contact avec lui lors de son hospitalisation, et ce grâce à Akiko. C’est ce qui fit le déclic dans la tête d’Ambrine.

- Ce ne serait pas, par hasard, Alan Desoya ? Tu m’as apporté une lettre écrite de sa main à l’hôpital. C’est sa petite sœur qui te la confiée. Il m’a écrit qu’il avait eu des nouvelles de moi grâce à toi. Donc je suppose que c’est lui. C’est vrai qu’il est adorable. Un ancien Poufsouffle. On s’est rencontré dans la boutique des Weasley, il y a plus d’un an. Il s’est tout de suite montré amical et réconfortant. C’est un peu un grand frère…

Elle fixa à nouveau son regard sur le ciel, le soleil s’élevant bien au dessus de l’horizon à présent. Elle aurait aimé rassurer Akiko, ou au moins faire quelque chose pour l’aider. Mais elle ne voulait pas retourner sur ce sujet sans l’accord de son amie. Alors elle se contenta de sourire à Akiko, observant attentivement ses réactions et attendant patiemment la suite de leur conversation.
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MessageSujet: Re: La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko]   La nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. [PV Akiko] EmptyLun 15 Avr - 0:13:05

"Ce sorcier dont tu me parles, qui vous a attaqué Rupert et toi … Est-ce que c’était … Ton père ?"

Ambrine ne serait pas si impressionnée que cela, du moins n'aurait pu penser qu'elle s'était remise réellement rapidement de toute cette situation, quoique l'aiglonne essaya d'en donner l'impression. La noire-et-or n'avait pas été là, peu après l'incident, quand Akiko était si faible et douteuse d'elle-même auprès de Rupert, comme les deux tourtereaux attendaient le train qui allait leur amener en Ecosse leurs autres amis du "Groupe d'Exploration de Poudlard" : des amis tels que les deux rouges-et-or, Sandro Britto et Alexie Montgomery, ou encore le bleu-et-bronze John A. Tatcher. Comme elle avait été bien incertaine, et combien seule la force intérieure et la détermination de son petit ami Rupert avaient pu la garder debout sur ses maigres jambes encore bien incertaines. Ou encore les nuits de pleine lune, où elle avait été au bord de l'hystérie quand elle était seule, insomniaque dans le dortoir, le regard vide et terne, souffrant en silence et en pensée avec son petit ami sous l'emprise de la malédiction. La préfète des aigles observa le ciel, réfléchissant à sa réponse, avant de souffler avec douceur et de répondre avec la plus grande prudence pour ne rien risquer de révéler qui pourrait tant mettre en danger le secret/la sécurité de Rupert que la propre sécurité de Ambrine, amie si chère à son coeur. Elle hocha ainsi négativement la tête tout en haussant des épaules dans un soupir à l'idée de devoir formuler un doux mensonge blanc :

- Je... je ne sais pas. A vrai dire, j'ai perdu connaissance rapidement, je n'ai pas été assez réactive. Tout ce que je sais, c'est que c'était un sorcier, un homme adulte. Il y a de fortes chances que ce soit mon père, ou l'un de ses minions. Je n'ai jamais demandé à l'étudiant, mais de ce qu'il a pu me rapporter par la suite... l'individu ressemblait à mon géniteur. Ce serait donc possible, mais ne t'inquiète pas. C'est... on peut dire que c'est derrière moi maintenant. Il ne m'arrivera rien, rien de plus. Ne t'inquiète pas.

Elle offrit un doux et délicat sourire, dans l'idée de rassurer la jeune pouffy dont elle percevait la lueur terrifiée pour elle dans ses prunelles d'un bleu si particulier. Avant que son regard d'argent ne vire à l'acier froid et métallique, morne et trouble, alors qu'elle se rappelait avec tant de précision passagère que d'imprécision générale de l'assaut. Le feulement inhumain, la course de fuite avec Rupert, la bête monstrueuse de plusieurs mètres... les griffes et dents acérées, assoiffées de sang humain... ce monstre était son père. Une partie de lui. Une malédiction qu'il avait siedment passée à Rupert à défaut d'en avoir pu maudire, s'il n'arrivait pas à tuer, sa propre fille, bâtarde à ses yeux. Elle-même...

Son impuissance, la vélocité, la cruauté et la puissance prédatrice du monstre. Rupert qui avait essayé de s'interposer entre la menace et elle quand le loup-garou avait choisit de l'attaquer et de tenter de la mordre. Récupérant la morsure et la malédiction à sa place, fatalité conséquente qui ne cesserait de travailler son esprit et sa conscience pareillement. Le combat inégal, la sensation d'agonie pure, la peur de subir le même sort que Rupert, l'horreur de voir son petit ami souffrir autant à cause d'elle... la culpabilité, et la peur de mourir unies dans un pur moment de terreur et de panique. Le grondement roulant et inquiétant qui se réjouissait de sa victoire sur eux. La peur que Rupert ne périsse, qu'elle ne meure elle-même si jeune encore qui la dévorait de l'intérieur. Impuissance, et puis...

Une autre part du secret qu'elle devait absolument garder. Un feulement de défi et de colère en réponse à celui plus grave et rocailleux de l'horreur de mutation entre le loup et l'homme. Un bruissement de feuilles, des pas sur l'herbe, une ombre reflétée par la lueur de la lune nocturne d'abord de forme bipède puis quadrupède, en un instant, s'interposant entre le danger et eux, crocs sortis et grondement sourd faisant vibrer sa gorge. Les yeux bleus-noirs faisant face avec colère dévorante à ceux plus jaunes du loup-garou. David contre Goliath. Puis l'aiglonne avait perdu connaissance, pour ne se réveiller plus tard qu'à Sainte Mangouste, en vie, bandée de tout son corps, à moitié consciente, encore sonnée et sous le choc. Rupert reposant sur un lit proche, le sombre diagnostic le concernant bien que vivant. Les jurons à moitié étouffés de la grande silhouette pourtant encore jeune devant des propos dits... non, elle devait garder encore certains éléments secrets, sans pleinement mentir pour autant... juste omettre certaines précisions par simple prudence élémentaire.


- Il te battait, c’est ça ? C’est pour ça que tu t’es enfuie. Oh Akiko… Je… Je suis terriblement désolée pour Rupert, et encore plus pour toi. Tu n’es pas obligée de m’en parler, je suis désolée de t’avoir fait repenser à ça … Si tu veux qu’on arrête là, je comprends… Mais … Tu sais qu’au besoin, je suis là. Je ne voulais pas, pardon …

Un soulagement sans nom s'empara d'Akiko à l'écoute de ces mots, ses épaules s'affaissant d'un air nettement soulagé. Ambrine avait parfaitement compris juste ce que Akiko voulait qu'elle comprenne, et sans noter les éléments que la jeune bleue-et-bronze préférait garder en silence pour elle et sous silence pour la sécurité de Rupert et celle de son amie. La préfète des aigles offrit à sa collègue et amie des blaireaux un sourire amical et rassurant, assuré et posé, sage qui était le sien, et hocha une fois de plus négativement la tête, soufflant d'une voix douce et tranquille, celle qui était la sienne d'ordinaire :

- Je te remercie, Ambrine. Crois-moi, cela compte beaucoup pour moi, je suis très heureuse de t'avoir comme amie, tu sais ? Je... souhaite en effet si possible ne pas en parler plus encore. C'est une page bien noire pour nous deux, pleine de tristesse et de souffrance et... une que je préfère tourner. Du moins, essayer, tout faire pour réussir à la tourner un jour. Quand... maman sera réveillée, un jour. Ou que Rupert puisse aller mieux. Je t'avouerai qu'il me manque beaucoup, plus encore quand ces idiots d'articles rappellent son absence.

La jeune aiglonne essaya donc de changer de sujet, visiblement avec succès à voir l'attitude de son amie des noirs et or.... bien que ce ne fut certainement celle à laquelle elle se serait attendue. En effet, à son annonce, Ambrine se mit à se détendre de manière significative et laisser fleurir sur son visage un sourire, tout en commentant à son tour des propos qui surprirent grandement la bleue-et-bronze :

"Ce ne serait pas, par hasard, Alan Desoya ? Tu m’as apporté une lettre écrite de sa main à l’hôpital. C’est sa petite sœur qui te l'a confiée. Il m’a écrit qu’il avait eu des nouvelles de moi grâce à toi. Donc je suppose que c’est lui. C’est vrai qu’il est adorable. Un ancien Poufsouffle. On s’est rencontré dans la boutique des Weasley, il y a plus d’un an. Il s’est tout de suite montré amical et réconfortant. C’est un peu un grand frère…"

Les yeux de la jolie aiglonne s'illuminèrent et étincelèrent de surprise devant une telle annonce, se reportant sur sa comparse de la maison de Helga Pouffsouffle. Tout ce que disait Ambrine était bien vrai, et Akiko n'avait guère fait le rapprochement sur le moment, trop préoccupée par l'état de son amie et sa propre "blessure de guerre" héritée lors de l'incident de la Commémoration du Phénix de Mai 2000. Aussi honteux que cela lui soit de le reconnaître, il fallait le dire. Curieuse et intriguée - au final, en dehors du fait qu'il leur était venu en aide, était un proche ami de Lavande, de là quelqu'un de bien, et aussi étudiant dans la même formation que cette dernière, elle ne savait pas grand chose de lui - la jeune aiglonne nettement plus détendue lui demanda d'une voix douce et chantante qui rappelait l'enfant désespérant de survivre en son coeur en dépit de toutes ces horreurs lui arrivant ou advenant à son entourage :

- De ce que tu me dis, il semblerait que ce soit lui. Grand, brun, intimidant, yeux presque noirs, mais gentil dans le fond ? C'est lui. Alan dis-tu... j'avais oublié son propre nom ! Pourtant je correspond de temps à autres avec lui, quand il me demande des nouvelles. Je n'avais pas réalisé sur le moment, quelle coïncidence ! Je ne savais même pas que son ancienne maison était la même que la tienne, j'avoue que je ne lui ai pas demandé, il m'intimide encore un peu. Dans la boutique des Weasley... les farces et attrapes ? Je me demande ce qu'il faisait là... j'ai du mal à y voir un étudiant, entre nous. Puis-je... te demander... je veux dire... comment tu as fais sa connaissance ? J'espère en un contexte nettement plus calme que le mien... t'as-t-il aidé ou est-ce pas pure chance et hasard ? En tout cas, à t'entendre... tu as l'air de l'apprécier réellement. Désolée, je suis un peu curieuse...
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