Edwin,
je dois t’avouer que j’aie réécrit ce message plusieurs fois, faute de savoir comment je devais t’appeler. Eddy, fiston, mon fils ... ça ne me semblait pas approprié, enfin, pour le moment. J’ai donc fait au plus simple, comme tu peux le voir.

Ton message m’a fait plaisir, et même s’il est vrai que je suis assez occupé en ce moment, avec les préparations de la Commémoration qui doit avoir lieu bientôt, je suis sûr de pouvoir te consacrer un moment quand tu voudras. Je ne pense pas me tromper en imaginant que tu préférerais que sa se passe loin du Ministère. Et je te comprends, quand j’avais ton âge je n’aimais pas trop m’y rendre non plus, ça me foutait le cafard.

Ne t’inquiète pas pour ta mère, je m’occupe d’elle. Je ne pense pas qu’une lettre soit suffisante pour dire tout ce qu’on a à se dire. Mais maintenant que je sais que tu lui a tout avoué, je vais pouvoir lui écrire pour lui donner rendez vous afin qu’on puisse se voir et s’expliquer de vive voix. Je ne peux pas dire que je ne lui en veux pas de m’avoir caché ton existence mais quelque part, je la comprends. Néanmoins, nous avons pas mal de chose à exorciser, elle et moi.

J’espère que tu passeras de bonnes vacances, j’ai entendu dire que la Sicile était un endroit particulièrement agréable à cette époque. Profite bien du soleil, et j’espère qu’il est moins agressif avec toi qu’il ne l’est avec moi. Amuse-toi bien avec tes amis, mais n’oublie pas de rester prudent en toutes circonstances. On ne sais jamais ce qui peut se produire.

N’hésite pas à m’écrire, je suis toujours content d’avoir de tes nouvelles.

Ton père,
Griffin.

Mon fils,
ne t’inquiète pas pour moi, je vais bien. Même si j’ai un peu honte de l’avouer, je n’étais pas à Pré-au-Lard au moment de la fusillade, une affaire importante m’ayant retenu au Ministère. Je n’ai pu me rendre sur les lieux qu’après les faits, mais une de mes collègue a pu arrêter le tireur et limiter les dégâts. Cependant, beaucoup de gens et d’élèves de Poudlard ont été blessé lors de l’attaque. Je ne comprends toujours pas comment ce Moldu a pu passer toutes les sécurités entourant la fête mais ce n’est pas le problème pour le moment.

Ta mère va très bien, je suis passé chez elle en revenant de Pré-au-Lard. Heureusement ni elle ni ton beau-père ne se trouvaient sur les lieux au moment de la fusillade. Cependant, plusieurs de leurs hippogriffes se sont échappés, certainement effrayés par les détonations. Ton beau père a été blessé en essayant de les retenir, mais rien de sérieux, surtout considérant ce dont sont capables des hippogriffes furieux. Quand je suis passé m’assurer que ta mère allait bien, elle allait partir à leur recherche avec quelques voisins. Je ne sais pas s’ils ont pu les retrouver.

Je suis tellement soulagé de savoir que tu étais loin de tout ça et que tu n’ai pas eu à le subir. Quand j’ai vu tous ces gamins blessés, j’ai éprouvé une subite envie de te serrer contre moi. Le soulagement de te savoir sauf, certainement.

J’ai hâte de recevoir de tes nouvelles, écris moi vite.

Ton père,
Griffin.

Mon fils,
je suis furieux, et ce n’est rien de le dire! Tu peux te vanter d’avoir réussi à me faire perdre mon calme. J’ai purement et simplement failli hurler en lisant ta lettre. Mais comment peux-tu penser que je vais te rejeter par ce que tu aimes un homme? Je ne t’ai donc pas donné assez de preuves de mon amour pour toi? Bon je sais qu’il arrive que des pères jettent leur fils à la rue parce qu’il aime un autre homme, mais il n’y a aucun risque que ça arrive avec moi.

Je sais ce que tu traverses, je suis passé par là moi aussi. J’imagine qu’entendre parler de la vie privée de ton père n’est pas ce que tu préférerais entendre, mais sache qu’après le départ de ta mère, je me suis moi aussi essayé aux hommes. J’ai compris assez tôt que je n’avais pas de réelles préférences. Si une personne me plaisait, qu’elle soit homme ou femme n’avait pas d’importance. Je ne te raconte pas ça pour te mettre mal à l’aise ni pour faire semblant de te révéler des secrets cachés, mais simplement pour que tu saches que je te comprends et que tu peux venir me parler sans craintes, je ne te jugerai pas pour tes préférences sexuelles.

Bien sûr je suis un peu déçu. Comme tous les pères, je m’imaginais parfois avec des petits enfants courant dans la maison, mais tant que tu es heureux, c’est le principal. Je ne te reproche rien, tu as le droit de faire ce que tu veux et d’aimer la personne que tu veux, et laisse moi te dire que cette personne est certainement la plus chanceuse de ce pays. J’espère qu’il s’en rend compte au moins. Évidemment, je serais ravi de rencontrer ce jeune homme et de faire sa connaissance. Que pense-tu d’un déjeuner en ville, coté moldu ou sorcier à ta convenance, dimanche prochain? Je pourrai prendre de tes nouvelles de vive-voix et tu pourras me présenter ton petit ami.

Répond moi vite si ça te conviens.
J’attends de tes nouvelles.

Ton père qui t’aime,
Griffin.

P.S. Dit à ton petit ami que s’il a le malheur de te faire souffrir, j’aurai sa peau!