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 Aely Strange - Loup Garou [En cours]
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  • Aely Strange
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    • Date d'inscription : 20/05/2012

    • Pensine
      Statut sanguin: Sorcière née Moldue.
      Baguette magique: Bois de Saule Pleureur, Plume de Pheonix Noire, 27,5 cm, Rigide.
    Aely Strange
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MessageSujet: Aely Strange - Loup Garou [En cours]   Aely Strange - Loup Garou   [En cours] EmptySam 27 Oct - 10:20:52


Aely Strange



Nom et Prénom : Aely June Strange
Age de votre personnage : 12 ans - Née le 29 Février 1988
Maison : Sera en deuxième année à Serpentard au moment de sa première pleine lune.
Quel don voulez vous aquérir ? Loup Garou
Motivation : À vrai dire, Aely n'a aucune envie de devenir un loup-garou et n'y a jamais pensé... Elle subit juste la loi de sa joueuse qui trouverait très bien que sa petite ai des poils et des crocs !
Pour le pourquoi, disons que je n'avais pas envie qu'Aely soit cantonnée dans l'image de la petite fille modèle, et que je me suis vite rendue compte que même si elle pouvait parfois faire un peu sa teigne, elle n'avait pas un fond mauvais et qu'elle n'avait aucune partie sombre.
Mais, d'un autre côté, je n'avais pas envie que ma petite fille se transforme en une tueuse à gage sans scrupules !
La Lycanthropie offre cette part sombre qu'elle devra toujours combattre puisqu'elle n'est pas du genre à se laisser dévorer sans essayer de prendre le contrôle, ce qui ne fais pas d'elle une vrai méchante, ni une gentille jusqu'au bout des ongles.
Et disons aussi que pour ma part, toutes les possibilités de Rp me motivent bien !


Etape 1 : La Morsure.
Aely Strange, Natalee Shevelin, Blouses blanches, Barbu et Grand Méchant Loup
[Posté]
Total : 6905 mots.
Merci à Aïlin pour l'aide qu'il m'a apportée concernant Natalee. ♥

Etape 2 : Première Lune. -> Petite sauterie entre canidés.
Aely Strange, Natalee Shevelin
[En cours]
Total actuel : 3435 mots.

Etape 3 : Transformation psychologique.
Aely Strange, Natalee Shevelin
[À venir]


Total actuel des trois étapes réunies : 10340 mots.



Dernière Modification le 24/03/13 à 12:03.





Dernière édition par Aely Strange le Dim 24 Mar - 11:02:56, édité 10 fois
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  • Aely Strange
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MessageSujet: Re: Aely Strange - Loup Garou [En cours]   Aely Strange - Loup Garou   [En cours] EmptyJeu 1 Nov - 20:55:16



Etape 1 : La Morsure.


Seize heures sonnèrent à la grande horloge du hall. La maison avait été plongée dans la pénombre en milieu de matinée pour éviter que l'accablante chaleur ne se propage dans les étages.
Dans la cuisine, au rez-de-chaussée, Renn, l'elfe de maison, s'activait. Elle monta sur le banc en bois près de la table et commença à déposer de la nourriture diverse sur un grand plateau. Un bol de chocolat chaud, un verre de jus de citrouille, une bouteille de Bièraubeurre, une brioche, une assiette d’œufs au bacon, un pamplemousse, trois macarons, quelques boîtes de Chocogrenouilles et un sachet de Dragées surprises de chez Bertie Crochue. Lorsqu'elle eut fini, elle redescendit sur la terre ferme et remua ses oreilles pointues en se demandant si elle pouvait transplaner pour se rendre à l'étage. Après un instant de réflexion, elle décida de monter par les escaliers, pour que le craquement sonore qui avertissait habituellement de son arrivée de dérange pas sa petite maîtresse.
Renn prit le plateau à bout de bras et sortit de la cuisine pour commencer à gravir lentement les marches de marbre, le plus silencieusement possible.

Sa vie avait pris un nouveau tournant trois semaines plus tôt, lorsque sa nouvelle maîtresse, qu'elle n'attendait plus, avait fait son apparition devant la porte, avec cette grande fille qui avait les cheveux blonds et les yeux très bleus. La petite était une maîtresse bien plus sympathique que feu Monsieur son maître le Marquis qui était décédé un an auparavant, laissant derrière lui la maison à un prix fort peu élevé, vu les dettes qu'il devait rembourser. Un jeune monsieur avait acheté la maison peu de temps après et avait déclaré à Renn que le titre le propriété changerait fin février et que sa nouvelle maîtresse arriverait à ce moment-là. Mais elle n'était pas arrivée. Oh, la maison avait bien changé de mains, l'elfe l'avait senti. Seulement, personne n'était venue. La petite créature s'était désespérée pendant cinq longs mois avant de voir apparaître la tignasse rousse de Mademoiselle Aely, son chat et toutes ses valises. Renn s'était vite aperçue que son employeuse n'avait pas beaucoup d'expérience pour tenir une maison et s'était fait une joie de lui expliquer en détails l'histoire de sa nouvelle demeure.

La maison était un vieil hôtel particulier qui avait une forme de rectangle bien plus haut que large, qui s'élevait sur trois étages. Le rez-de-chaussée était uniquement utilisé par l'elfe et on y trouvait la cuisine, la lingerie, la buanderie et la réserve de nourriture, ainsi que pleins d'autres choses qui n'intéressaient pas une petite fille de douze ans. Le premier étage contenait une grande salle à manger, un grand salon et un plus petit, qui ne servait quasiment jamais, même au temps de feu le vieux Maître et, en haut des escaliers, une grand baie vitrée que l'on pouvait ouvrir pour descendre dans le jardin. Le deuxième étage abritait trois chambres, chacune munie d'une salle de bain. Mais Miss Aely avait préféré s'installer au troisième étage. Il y avait une grande chambre entièrement blanche avec une salle de bain adjacente, un grenier poussiéreux au fond du couloir et un bureau, qui avait fait la joie de la petite, surtout grâce à sa bibliothèque et aux quatre tableaux qui s'y trouvaient. Elle devait y être en ce moment-même d'ailleurs. Depuis avant-hier, elle avait quitté l'hôpital et avait décidé de s'asseoir dans le fauteuil en cuir, juste devant la fenêtre, pour voir le parc.

Renn gravit la dernière marche avec soulagement et retira le plateau de sa tête. C'était plus facile de le poser là-haut, entre ses deux oreilles ; il était mieux équilibré. L'elfe avança en faisant craquer le parquet et coinça le plateau contre le mur pour pouvoir toquer à la porte de droite. Elle colla avec inquiétude son œil contre la serrure et se détendit en voyant une masse de cheveux roux bouger dans le siège. Elle poussa la porte et avança prudemment jusqu'au fauteuil pour poser son plateau sur le petit guéridon qu'elle avait déplacé ici la veille. Puis, elle se tourna vers sa maîtresse, qu'elle idolâtrait déjà.

La petite fille semblait se perdre dans les couvertures. Elle avait le teint livide, et même sa magnifique chevelure manquait d'éclat. Son ancienne cicatrice, une fine ligne blanche qui datait de la fusillade de Pré-Au-Lard était barrée par une autre, plus grande. La couleur foncée de la croûte contrastait avec la pâleur de son visage. Sa lèvre fendue s'était rouverte et un mince filet de sang avait coulé jusqu'à son cou. Renn réajusta la manche du pull en laine gris pour cacher la marque de crocs sur le bras de sa maîtresse en essayant de ne pas penser à l'énorme plaie dorsale qu'elle devrait vérifier ce soir-là, et à toutes les coupures et égratignures que les Médicomages avaient réussi à faire disparaître, ainsi que la déchirure à la jambe. Elle leva ses deux balles de tennis vers la figure d'Aely et frémit, comme à chaque fois qu'elle croisait ce regard. Les yeux vert émeraude de la petite étaient vides et soulignés par de grosses cernes noires qui témoignaient des cauchemars qui l'accablaient dès qu'elle s'endormait. De plus, elle ne mangeait plus beaucoup, car elle avait du mal à avaler, et ses joues commençaient à se creuser. Renn caressa la main de ce petit être décharné qu'était sa maîtresse et se gratta la gorge.


« Hum... Est-ce que maîtresse Aely veut boire quelque chose ? Renn a monté de la brioche et des œufs au bacon pour maîtresse Aely ! »

« Non. Je n'ai pas faim Renn. Merci. Laisse-moi maintenant. »

La voix était rauque et cassée, neutre et sans émotion. Les yeux aux pupilles rétractées se détournèrent de l'elfe pour revenir à la fenêtre. Renn savait quelle serait la réponse de sa maîtresse avant même qu'elle ouvre la bouche mais essayait tout de même dès qu'elle le pouvait de la faire manger. La sécheresse du ton ne lui faisait plus mal comme au début, car elle savait qu'il se jouait une bataille à l'intérieur de la petite et que celle-ci avait besoin de temps pour la gagner, méditant les paroles de l'aurore qui était venue la voir à l'hôpital. Pendant la visite de celle-ci, elle avait été gaie, mais dès son retour à la maison, elle avait sombré dans la mélancolie.

Renn contourna le bureau et s'approcha des quatre tableaux accrochés au mur. Un seul était occupé, celui de la gentille Dame Jaune. Elle était très connue. Les autres aussi d'ailleurs. Ils venaient parfois se réfugier dans ses tableaux dont personne ne connaissait l’existence pour échapper à leur célébrité. L'elfe avança. La Dame Jaune restait de plus en plus souvent pour veiller sur maîtresse Aely lorsque Renn devait nettoyer la maison ou avait des choses à faire. La créature aux yeux comme des balles de tennis aimait savoir que la fillette était protégée. Elle leva un œil interrogateur vers le tableau.

« Ne t'inquiète pas Renn, je veille sur elle. Répondit la Dame. Tu peux y aller. »

L'elfe s'inclina avec déférence et sortit du bureau avec l'impression que cela ne finirait jamais. Elle transplana jusque dans sa cuisine et sortit une marmite. La soupe à la tomate était un des remèdes les plus efficaces au monde. Même si Renn ne l'avait jamais testé sur des patients atteints de cette maladie qui n'en était pas vraiment une. C'était plutôt une malédiction...



*


Le ciel était d'un bleu magnifique et le soleil brillait. Il faisait chaud et dans deux semaines arriverait la rentrée des classes qu'Aely attendait avec impatience. Comment ne pas avoir envie de retrouver Poudlard et ses amis ? Elle avait été triste de les quitter fin juin mais elle s'était tellement bien amusée chez Hayden pendant le mois et demi qu'elle avait passé au manoir qu'elle en avait finit par ne plus penser à l'école. Elle avait noué des liens étroits avec la Serdaigle qui était vraiment exceptionnelle quand on prenait la peine de la connaître. Hayden l'avait même accompagnée découvrir sa maison et faire la connaissance de Renn, puis l'avait quittée deux jours plus tôt, ayant des choses à faire. Aely s'était appropriée la demeure avec une facilité déconcertante et était tombée sous le charme de l'elfe de maison, qu'elle ne considérait absolument pas comme une domestique, dès le premier jour. La fillette avait déjà fait ses courses pour la rentrée, ses rouleaux de parchemins, cahiers et matériel de Potion étaient déjà rangés dans son sac et elle avait aussi plié son nouvel uniforme dans sa valise, posée près de l'armoire.

Malgré tout, la petite fille commençait à s'ennuyer. Elle avait exploré le parc, qui a défaut d'être large, était très long et réservait plein de surprises. Elle s'était baignée dans la rivière qui coulait au milieu des arbres avec la vague impression que la magie n'y était pas pour rien, ici, en plein milieu de Londres. Et elle avait lu pas mal des livres qui se trouvaient dans la bibliothèque du bureau. Mais Aely avait envie de sortir. Elle voulait acheter "Randonnées avec les trolls", même s'il était de notoriété public que son auteur était un affreux menteur qui n'avait rien vécu des aventures dont il se vantait. Il fallait meubler le temps, de toute façon...

Il était environ dix-sept heure lorsque la fillette arriva au Chaudron Baveur. Tom, derrière son comptoir lui adressa un grand sourire et lui offrit un jus de citrouille, "cadeau de la maison" qu'elle sirota en regardant deux vieux disputer une bataille d'échecs version sorcier qui se finit par un œil au beurre noir pour l'un et par un nez de travers pour l'autre, puis finalement par deux whisky pur feu et des tapes dans le dos. Quand elle se rendit compte que Fleury et Bott allait bientôt fermer, elle sortit en courant, abandonnant les vieillards qui venaient de lui demander d'arbitrer leur prochaine partie à grand renfort de sourires édentés.

Le gérant lui abandonna un exemplaire du livre qu'elle souhaitait à un prix bon marché. Il semblait que Gilderoy Lockhart n'avait plus tellement la cote ! Elle fouina un peu dans les rayons jusqu'à se qu'on lui demande le plus poliment du monde de sortir pour que le magasin puisse fermer ses portes. Elle franchissait le seuil de la porte lorsque le gérant la retint.


« Eh gamine ! Si tu es fan, va à Ste Mangouste, je suis certain que Lockhart te dédicacera ton bouquin ! »

La petite éclata d'un grand rire.

« Merci mais non ! J'ai passé assez d'heures à l'hôpital pour le restant de ma vie ! »

Et elle repartit en marchant d'un pas dansant. Aely disait vrai. Après la fusillade, elle et ses amis avaient eu droit à une bonne dose d'examens. À vrai dire, et même si c'était étrange, la rouquine s'était très bien remise de ce choc qui aurait peut-être dû la marquer plus. C'était comme si tout cela n'avait finalement été que passager. Elle ne s’inquiétait plus constamment et ne faisait plus de cauchemars comme avant. La vie avait repris son cours normal.

La fillette passa devant une boutique qui fermait et sursauta violemment au son du rideau qui se baissait, sortant de sa rêverie. Il faisait nuit maintenant et le Chemin de Traverse, qui était il y a seulement quelques heures encore, bondé de sorciers, semblait à présent bien vide. Un peu inquiète tout de même, la petite remonta les pavés pour retrouver le Chaudron Baveur, mais s'aperçut bien vite qu'elle s'était trompé de rue. Elle chercha autour d'elle un point de repaire et repéra une petite ruelle qui lui semblait familière. Elle s'y engagea et ressentit au bout de quelques mètres une présence dans son dos.

Aely se retourna et se figea sur place. Devant elle se tenait la chose la plus répugnante qu'elle ai jamais vu. Haute d'environ deux mètres, se tenant sur ses deux pattes arrières, tous crocs sortis et babines frémissantes. Un Loup-Garou. Son poil était court et dru, noir comme la nuit et ses yeux jaunes la fixaient avec démence. La petite jeta un coup d’œil au ciel et la vue de la pleine lune la transforma en une boule de terreur. Elle était incapable de bouger. Tout ce qu'elle avait lu sur les lycanthropes lui revenait en mémoire et la terrorisait encore un peu plus. Même étant une enfant de moldus, elle savait qu'elle n'avait aucune chance de sortir vivante face à un pareil monstre.

Le Loup fit un pas en avant et Aely prit conscience de la situation. Elle se retourna, et commença à courir. La ruelle était très étroite, et bordée de cagettes en tous genres. Et ce n'était en aucun cas une rue qu'elle connaissait. Des pas se firent entendre derrière elle et la petite osa un regard vers l'arrière. Elle n'aurait pas dû. Le Loup se trouvait à une trentaine de mètres. Aely trébucha et tomba à genoux sur des morceaux de verres qui lui entaillèrent les jambes et les paumes des mains. Elle gémit mais se releva en boitillant pour reprendre sa course. Elle avait l'impression d'entendre dans son cou le souffle rauque du prédateur en chasse. La rouquine tourna à droite. Mauvais choix. Elle s'en rendit compte trop tard. C'était une impasse. Il y avait devant elle un haut mur qu'elle ne pourrait jamais escalader et un empilement de cartons et de tonneaux. Elle se retourna. Déjà le Loup était là.

Aely hoqueta. Et voilà, c'était fini. Elle le voyait dans les yeux du monstre. Elle allait finir éventrée dans le fond d'une ruelle sombre. Les larmes roulèrent sur ses joues lui brouillant la vision, et soudain, un instinct de survie insoupçonné la fit bondir en arrière. Elle essaya vainement de grimper sur les tonneaux et se fendit la lèvre sur un éclat de bois. Le Loup avança souplement vers elle et lança sa patte en avant. Droit vers son dos.

Le coup la lacéra de l'épaule jusqu'aux reins, en diagonale. Il semblait à Aely qu'on lui arrachait le cœur. La douleur affluait par décharges d'électricité. Elle hurla. Un hurlement déchirant, empli de terreur et de douleur. Elle s'étala sur le sol, gémissante, prise de soubresauts, essaya désespérément de faire un geste mais le monstre lui mordit violemment le bras pour la maintenir en place. La fillette hurla de nouveau.

À partir de cette instant, Aely voulut mourir. Elle ne voulait plus sentir cette brûlure chaude dans son dos. Elle ne voulait plus voir le monstre. Elle ferma les yeux en essayant d'oublier la douleur qui irradiait de tout son petit corps. Alors, elle pensa. À ses parents qui l'avaient abandonné, à Hayden qui l'avait accueilli et aidé, à Gabriel, à Nikolaï, à Ange et à Salazar qui lui manqueraient. Sa dernière pensée fut pour Renn, qu'elle allait abandonner après l'avoir fait attendre cinq longs mois.

Un coup de griffes lui ouvrit la jambe et Aely hurla de plus belle en rouvrant ses yeux écarquillés. C'était fini, elle le savait. Malheureusement, la mort se faisait attendre. Cela l'amusait de la voir souffrir semblait-il. La petite commença à avoir froid puis la douleur atteignit son paroxysme. Aely délira un instant, dans un dernier sursaut d'agonie, juste avant de sombrer dans l'inconscience.

Le Loup regarda sa proie évanouie et ensanglantée. Elle sentait bon. Une odeur sucrée et douce, une merveilleuse effluve de la peur qui émanait de son corps. Cette fragrance le rendait fou, plus que n'importe quelle autre. Le fait que la petite eut perdu connaissance gâchait un peu son plaisir, mais ce n'était finalement pas si grave. La faim qui lui tiraillait le ventre l'arracha à sa contemplation et le Loup avança encore un peu. Avant de se figer, assaillit par une autre odeur.

Un groupe d'hommes. Huit environ. Qui arrivaient, baguettes en main, alertés par les cris déchirant qu'avait poussés la proie. Le Loup, constatant sa position d’infériorité, poussa un grondement sourd et avec une détente incroyable, bondit par dessus le mur, laissant son repas avec rage et amertume. Il s'enfuit en hurlant dans la nuit.

De l'autre côté, un homme d'age mur, baguette illuminée, s'avança prudemment vers la masse allongée sur le sol. Il regarda d'un air sombre la petite fille qui gisait dans une mare de sang, les cheveux collés au visage, agitée par moment de tremblements. Il frotta sa barbe brune et s'essuya les yeux d'un revers de main. Il se tourna vers ses camarades, une bande de braves qui l'avait accompagné lorsqu'il avait entendu les premiers cris de la rouquine.


« Humf... Les gars, il faut app'ler la police. Et Sainte Mangouste. Grouillez vous ou la gamine pass'ra pas la nuit. C'est moi qui vous'l dit. »

Il s'accroupit près du corps et enleva son manteau pour le poser sur la fillette. Il s'assit, et commença à attendre en croisant les doigts.


Dernière édition par Aely Strange le Dim 24 Mar - 10:56:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aely Strange - Loup Garou [En cours]   Aely Strange - Loup Garou   [En cours] EmptyJeu 1 Nov - 21:09:43



*

Le plafond était blanc. Les murs étaient blancs. Le sol était blanc. Le lit, les assiettes, les draps et même les gens. Ils étaient tous blancs ici. Ça faisait mal aux yeux à la fin. Aely tourna la tête en gémissant vers le rideau blanc et soupira. Tout était blanc. Sauf elle. Ils avaient bien essayé de la convertir. Lui avait passée une chemise blanche, et l'avait enroulée dans d’immenses bandages blancs. Mais elle était rouge. Rien ne pourrait la faire changer de couleur. Elle était rouge, comme tout ce sang qu'elle avait perdu. Trois nuits avant. Et depuis elle flottait dans un océan de blanc. Elle faisait un peu tache au milieu d'ailleurs. Un tout petit point rouge. Minuscule. Mais là quand même.

La porte de la chambre dans laquelle on avait placé la petite s'ouvrit et une infirmière en blouse blanche entra. Elle était chargée de faire des piqûres à la pauvre enfant qu'on avait tiré de la mort. Attaquée par un loup-garou, touchée gravement au dos et à la cuisse, mordue au bras gauche, blessée superficiellement au visage et sur le reste du corps. Cela faisait trois jours qu'elle était arrivée et s'était réveillée le matin même. Elle ne pouvait pas bouger et on devait régulièrement lui faire des injections pour l'endormir, lorsque la douleurs était trop forte. Elle ne tenait éveillée qu'une heure environ, avant que les blessures ne la rattrapent. L'infirmière poussa son chariot et fit son sourire le plus chaleureux à la fillette.


« Bonjour Aely. Comment vas-tu aujourd'hui ? Je vais te donner plusieurs médicaments et une dose de Tue-Loup, d'accord ? »

Allongée dans le lit, la petite la regarda sans témoigner aucune émotion. Elle avala tout ce qu'on lui donnait sans broncher. De toute façon, si elle avait refusé d'avaler les cachets, l'infirmière l'aurait endormie pour lui faire une injection, ce qui la répugnait. Elle regarda les petites pilules de couleurs que la femme rangeait sans vraiment savoir à quoi elles servaient. Ce fut au moment de manger que les choses devinrent moins aisées. Aely refusait de manger quoi que ce soit. Elle ne décollait pas ses dents serrées et gardait son mutisme renfrogné. Elle n'ouvrit la bouche que lorsque l'infirmière menaça de compter jusqu'à trois. Cette méthode employée pour les bébés la fit sortir de ses gonds et elle répondit d'une voix cassée et sur un ton furieux.

« Vous me prenez pour une conne ou quoi ? J'en veux pas de votre bouffe dégueulasse ! J'ai avalé tous vos médocs alors foutez moi la paix maintenant ! »

Les trois jours suivants furent meublés de la même façon. Aely arrivait maintenant à s'asseoir dans son lit et à bouger, et espérait pouvoir marcher le lendemain, malgré sa blessure au dos qui n'était pas encore tout à fait guérie et qui la faisait souffrir par moment. Elle savait qu'elle avait échappé de peu à la mort, mais son objectif était de pouvoir retourner à Poudlard dès la rentrée. Pour cela, pousser à bout tout le monde pour qu'on la jette dehors au plus vite. Et oublier tout ce qui c'était passé. Elle n'en parlait pas. La petite était dans un déni total de sa nouvelle condition et ne commentait même pas les doses de Tue-Loup qu'on lui faisait boire. En revanche, les infirmières et le personnel faisaient les frais d'une agressivité qu'elle n'avait auparavant jamais montré envers quiconque. Elle transformait ce qu'elle avait en elle en colère et déversait son venin sur toute personne venant la voir. Autrement, Aely ne parlait pas. Elle restait là, à regarder le mur vide en face d'elle avec des yeux éteints ou dormait sans appeler personne quand elle se réveillait en hurlant de terreur et trempée de sueur.

Un matin, un homme en blouse entra dans la chambre. Cela faisait une semaine que la rouquine était là et elle ne l'avait encore jamais vu. Elle afficha un air méprisant, avec la ferme intention de ne pas l'épargner. Il lui annonça qu'elle pourrait normalement sortir le lendemain, si elle promettait de faire chez elle bien attention. Il ne précisa pas qu'il agissait à la demande des employées excédées mais la petite le devina à son ton fatigué et désapprobateur. Elle eut un petit rictus satisfait. Le médecin sortit en soupirant mais ajouta, arrivé devant la porte :


« Ah oui. Et aussi, une femme va bientôt venir te poser des questions sur ce qu'il s'est passé l'autre nuit. Tu as intérêt à coopérer. Elle sera là dans une dizaine de minute, je l'ai vue en bas, dans le hall. Bonne chance gamine. »

Il referma la porte sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Mais à vrai dire, Aely était mortifiée. Elle ne voulait parler à personne. Et surtout pas de ce qui c'était passé. La fillette s'installa confortablement sur ses oreillers et croisa les bras en se composant une mine revêche, en attendant que cette fameuse personne vienne lui poser ses questions pourries. Auxquelles elle ne répondrait certainement pas.

*

Natalee inspira profondément puis entra dans la chambre d'hôpital. Elle s'avança d'un pas lent bien que décidé jusqu'au lit d'Aely, un gros paquet de friandises en main et un sourire aux lèvres.

« Bonjour, Aely. »
Salua-t-elle d'une voix douce, avant de tirer un tabouret au chevet de la petite rousse et de s'y asseoir.

« Comment tu te sens ? Tu dois être affamée, les médecins m'ont racontée que tu refuses de manger quoi que ce soit. Je te comprends, la bouffe est infecte ici. On avalerait de la merde de doxy que ça ne serait pas meilleur. J'ai été hospitalisée il y a de ça quelques mois, moi aussi. On rêve de s'enfuir de là, hein ? »

Elle savait que la gosse se murait dans le silence depuis un moment, aussi faisait-elle la conversation seule, sur un ton désinvolte, nullement gênée par le silence buté de la môme. Elle en avait fait parler de plus coriaces qu'une enfant de douze ans.

« Tu sors demain, paraît-il. C'est une bonne chose que tu te sois remise si vite. Ce n'est pas le cas de tout le monde... Pour ma part, je suis restée un mois entier coincée au lit. Il faut dire que lorsque je me suis faite mordre, je n'ai pas eu les mêmes soins que toi. Je suis restée cloîtrée dans une maison lugubre avec un elfe de maison acariâtre qui s'est amusé à piéger les meubles pour que je me vautre quand je m’assois. »

Elle posa le paquet de mignardises sur le bord du lit et fixa la jeune fille de son regard mordoré.

« Je t'ai apporté quelques victuailles. Ce serait dommage que tu meurs de faim avant ta sortie. »

*

Aely regardait la femme qui s'était assise à côté d'elle, un peu surprise. Elle ne ressemblait en rien à ce qu'elle avait imaginé pendant son attente. Ce n'était pas une grosse femme joufflue et sadique, boudinée dans un uniforme horrible, qui transpirait sous son képi et qui avait d'énormes auréoles sous les bras. Elle ne mâchait pas de chewing-gum, semblait avoir une halène normale, n'avait pas une pose de shérif et ne possédait pas de matraque ou de revolver accrochés à sa ceinture. Comme quoi, les films moldus que la petite regardait plus jeune n'étaient qu'une énorme et idiote caricature de la réalité.

La nouvelle venue semblait confiante, et elle commença à discourir sur la nourriture servie à Sainte Mangouste. Si Aely n'avait pas eu si mal à sa lèvre fendue, elle se serait surprise à sourire. À la place, elle eu un rictus douloureux. Depuis une semaine, tout le monde essayait vainement de lui faire ingurgiter des atrocités, mais personne n'avait encore compati. Le fait que la jeune femme aie été horrifiée par ce qu'on lui servait semblait la placer dans son camp.

N'étant absolument pas déroutée par le silence de la petite, elle continua à parler. L'air buté d'Aely changea considérablement lorsque la jeune femme lui raconta sa convalescence. Elle aussi avait donc été mordue par un loup-garou. Cette révélation emplissait la rouquine d'éléments contradictoires. Elle avait envie d'en savoir plus, mais son interlocutrice était un monstre. Une petite voix perverse dans sa tête se mit à murmurer : « Mais toi aussi. Dans un mois, tu sera capable de tuer n'importe qui sans t'en rendre compte... Tu es un monstre Aely. Un monstre... » La fillette blêmit en secouant la tête, incapable d'admettre ce qu'elle savait déjà.

La jeune femme, lui posa sur le bord du lit un paquet de confiseries. La rouquine prit le sac d'une main tremblante et l'ouvrit. L'odeur la fit saliver. Elle prit une des friandises et la porta à sa bouche. Elle essaya de savourer un maximum mais l'engloutie en entier sans même sans rendre compte.


« Merci beaucoup. J'ai l'impression de n'avoir jamais rien manger d'aussi bon ! »
Remercia-t-elle en oubliant sa réticence. La jeune femme la regardait avec tellement de sincérité que c'était difficile d'être agressive avec elle.

« C'est vrai que ça aurait été bête de mourir ici... Comment vous vous appelez ? … Qu'est-ce qui se passe quand... Après ? »

Aely buta sur les derniers mots. Elle refusait de le dire. C'était trop pour elle. Bizarrement, Alors que la jeune femme n'avait rien fait, la rouquine sentit la colère monter en elle. Elle se mit à parler, un discours sans queue ni tête, dont elle martelait furieusement les mots.

« Je n'ai pas envie, vous comprenez ? À quoi ça sert de vivre si c'est pour être un monstre ? Je ne veux pas. Je ne veux pas être un monstre. Je veux vivre normalement. Aller à Poudlard, avoir des amis. J'ai pas envie d'être fichée au Ministère. Je veux pas qu'on me regarde de travers. Qu'est-ce qui se passe si un jour je me réveille avec du sang plein les mains, hein ? À quoi va ressembler ma vie ? C'est déjà mal parti. J'ai douze ans et je suis un monstre... »

La petite reprit son souffle et se rallongea sur ses oreillers en serrant les dents pour ne pas laisser ses yeux déborder. Elle s'en voulait d'avoir parlé, mais ça faisait tellement de bien de dire les choses plutôt que de les garder enfermées à l'intérieur de soi. À l'intérieur, elles tournent, et elles se cognent, alors que dehors, elles s'envolent...


*

Pauvre gosse, elle lui faisait mal au cœur. En mère louve aguerrie, Natalee tentait de distraire Strange de son trouble et de la faire sourire, sans pourtant l'enrober dans une pitié dégoulinante et nauséabonde. Elle devait être responsabilisée, et si elle était une victime, ce statut privilégié volerait bientôt en éclat et on ne la regarderait plus que comme une pestiférée.

« Je m'appelle Natalee, mais tu peux m'appeler Lee, c'est comme ça que mes amis m'appellent. »

Et hop, comment placer subtilement dans la conversation qu'elle avait beau avoir envie de mordre tout ce qui bouge une fois par mois, elle avait encore des amis. Lee se laissa cependant un moment de silence avant de répondre à l'interrogation de la gosse. Ce n'était pas elle qui devait parler, mais la petite. Natalee sentait que celle-ci bouillonnait, que sa peur, ses doutes, et toutes les émotions qui gambergeaient en elle ne demandaient qu'à sortir auprès d'une oreille qui saurait vraiment l'écouter et la comprendre. Natalee était la parfaite candidate à ce poste, c'était d'ailleurs pourquoi elle était là.
Lorsque la fillette eut terminé, Natalee ne l'avait ni quitté du regard, ni n'avait parut gênée. Il se lisait dans ses yeux toujours la même douceur compréhensive, où était exclue toute trace de douleur. Pourtant, les mots de l'enfant, ces mots qu'elle n'avait jamais su elle-même prononcer, la touchait en plein cœur.


« Non Aely, tu n'es pas un monstre. Les vrais monstres, ce sont ceux qui désirent devenir ce que nous sommes. Ce sont ceux qui s'endorment près d'une maison habitée par des enfants, par une famille entière, dans l'unique but de les tuer. Ce sont ceux qui se laissent vaincre par leur malédiction et qui prennent plaisir à attendre chaque pleine lune. »

Alors, elle se pencha vers Aely, les coudes sur les cuisses.

« Je ne vais pas te mentir. Tu ne seras jamais plus celle que tu étais avant. Du moins pas totalement. Une partie de toi le restera, mais tu changeras, brutalement tout d'abord, puis petit à petit. Si la malédiction nous transforme en loup sauvage à chaque pleine lune le reste du temps, ce sera toi qui aura le contrôle. Seulement, tu auras une force surprenante pour une jeune fille de ton âge. Tu verras dans la nuit, tu remarqueras des changements subtils que n'importe quel autre sorcier serait incapable de voir. Le loup n'est pas un animal méchant. Et celui qui veillera en toi ne le sera pas tant que la pleine lune n'est pas là. Tu auras une grande intuition, et si tu veux bien l'écouter, elle t'épargnera bien des dangers, te permettra de sentir les gens avec une empathie sûre.
Ta vie ne sera pas ruinée si tu acceptes de vivre avec ça. Je sais que c'est dur, et qu'on se sent souvent très seul. Mais regarde moi. Je suis une lycane, et pourtant je suis auror, je suis même lieutenant. J'ai eu l'ordre de Merlin après avoir participé à la Résistance contre Voldemort.
»

Elle eut un sourire amical, complice.
« Et j'ai même un amoureux. » ricana-t-elle en adressant un clin d’œil à sa jeune interlocutrice.
« Les gens qui t'aiment vraiment t'aimeront encore, pour ce que tu es au plus profond de toi. D'autres te décevront, mais ceux-là ne mériteront pas que tu les pleures. »

Natalee laissa un léger silence s'installer, puis sortit un nouveau paquet de friandises chocolatées de sa veste en cuir. Elle le posa comme si de rien n'était sur le lit et récupéra le sachet vide qu'elle froissa entre ses doigts.
« Aely, est-ce que tu veux bien me raconter ce dont tu te souviens, de cette nuit là ? Je ferais tout mon possible pour retrouver celui qui t'as fait ça, et crois-moi, rares sont ceux qui ont échappé à mon flair. »
Nouveau clin d’œil complice, qui suffirait, l'espérait-elle, à alléger un peu l'atmosphère pour délier la langue de la petite Serpentard.


*

Natalee. Aely sourit. Leurs prénoms finissaient par la même syllabe. C'était drôle, non ?

« Moi aussi, avant, mes parents m’appelaient 'Ly... »

L'utilisation du passé ne faisait plus rien à la petite, surtout pas en ce moment. Son cerveau devait déjà gérer toutes ses blessures corporelles et psychologiques, ce n'était pas pour lui rajouter un problème lointain dans les pattes. La rouquine reprit un gâteau dans le sachet. C'était bon et étrange à la fois de se sentir protégée...

Natalee lui expliqua avec douceur qu'elle n'était pas un monstre et la petite sentit les larmes couler sur ses joues. Elle voyait très bien, dans sa tête, une bête cruelle tuer et déchiqueter des enfants en larmes sous les yeux de leurs parents impuissants ou gisant dans une mare de sang. Elle ne comprenait pas que l'on puisse avoir envie de perdre le contrôle à ce point. C'était tout à fait atroce, mais la fillette se sentie un peu soulagée. Elle ne serait jamais comme ça, même étant un loup.

La façon dont l'Auror présentait la lycanthropie avait quelque chose de rassurant. Le loup présent en elle ne l'emportait qu'une fois par mois, le reste du temps, elle s'en faisait un ami. Aely essaya de s'imaginer vivant normalement et émit un petit rire à la mention de l'amoureux de Natalee. La jeune femme classait d'un côté ceux qui la méritaient, et de l'autre, ceux qui ne la méritaient pas mais la rouquine comprenait dans cette dernière catégorie les personnes qui la regarderait comme une intruse et elle eu un petit pincement au cœur, en pensant que c'était dommage de découvrir qui étaient ses vrais amis dans les moments les plus difficiles.

Puis, évidemment, Natalee lui demanda de raconter. Elle n'était pas venue pour rien. Même ne la connaissant que depuis quelques instants, Aely ne voulut pas la décevoir et elle essaya de se remémorer cette affreuse soirée. Elle raconta d'une voix un peu étranglée.


« C'était l'après-midi. J'étais sur le Chemin de Traverse. Il devait être environ dix-sept heure. Je suis restée longtemps au Chaudron Baveur avec Tom, parce que deux vieux jouaient aux échecs et que je les regardais. Je me suis rendue compte que la librairie allait fermer et j'ai couru acheter le livre que je voulais. Et après... Je me suis trompée de chemin... J'étais dans une ruelle que je ne connaissais pas et j'ai senti quelqu'un derrière moi. Je me suis retournée et il y avait le... le loup-garou. Il faisait nuit et... et j'avais peur alors j'ai couru. Je suis tombée et je me suis écorchée les mains et les jambes. J'ai continué mais j'ai tourné dans la mauvaise direction et je me suis retrouvée dans une impasse. J'ai... j'ai voulu grimper mais il m'a... il m'a déchiré le dos. Je suis tombée et j'ai crié. J'avais mal, j'ai... j'ai essayé de bouger et il m'a... m'a mordu. Après, il m'a griffé la jambe et je me suis évanouie. Je me suis réveillée ici... »

Aely essuya ses larmes. Elle était toute transpirante et haletait. Revivre cette nuit était dur pour elle. La terreur ne la quittait pas. Seulement, maintenant qu'elle se trouvait de l'autre côté, des questions qu'elle ne s'étaient jamais posées lui venaient à l'esprit. C'était peut-être un incident. Des deux côtés ? La rouquine attrapa la main de Natalee et plongea ses yeux émeraudes dans les siens, dorés.

« Et si le... Le loup était quelqu'un comme toi ? »

*

Un silence passa, durant lequel Natalee enferma les doigts de la fillette entre ses doigts. Ses sourcils se froncèrent, sans dureté cependant, et elle hocha la tête.

« Non, Aely, cette personne n'est pas comme moi. Aucun lycan un tant soit peu pourvu de cœur ne resterait aux abords d'une ville un soir de pleine lune. On la sent venir, on ne peut pas l'oublier. Ce n'est pas un accident. Même en prenant du tue-loup, je prends encore toutes les précautions pour éviter tout accident. Il devait certainement prévoir de mordre quelqu'un. Tu t'es trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Et tu n'y es pour rien. »

Elle insista bien sur les derniers mots.

« Tu dois bien t'en souvenir. Ce n'est absolument pas de ta faute. ...Te souviens-tu d'autres choses ? Sur lui. Son pelage, son attitude, sa taille. Ces choses là peuvent m'être utiles pour le retrouver. Chaque loup-garou, bien qu'ils puissent avoir l'air de se ressembler, ont des signes bien distinctifs. »

*

Sa main serrée dans celle de Natalee, Aely écouta avec attention ses explications. Elle comprenait. Si la jeune femme n'avait pas été aussi sérieuse sur le fait que son agression était voulue, elle en serait presque venue à éprouver de la pitié pour ce loup qui avait été incapable de se contrôler. La petite essaya de se souvenir de l'animal en lui même pour pouvoir aider l'Auror de son mieux.

« Il devait mesurer environ deux mètres. Il avait les poils courts et très noirs. Et les yeux jaunes. Et, comment dire... Il ne se dépêchait pas. Enfin, il aurait pu me rattraper bien avant l'impasse, je pense... »

Cette information, bien que confuse et étrange lui semblait importante, même si elle ne s'en rendait compte que maintenant. Sur le coup, trop occupée à fuir, elle ne l'avait pas remarqué mais il lui paraissait évident qu'une bête de cette taille, avec des pattes aussi grandes et musclées, aurait dû pouvoir lui sauter dessus au bout de quelques foulées seulement.

Aely soupira. Elle sortait demain et avait du mal à imaginer sa vie future. La semaine qui arrivait se déroulerait normalement, puisqu'il n'y aurait que Renn l'elfe et elle, à la maison. C'était pour la suite que la rouquine se posait des questions. Serait-elle enregistrée quelque part comme étant un loup-garou ? L'école de Poudlard l'accepterait-elle encore ? Devrait-elle parler de sa malédiction aux autres ? Et pire encore, où passerait-elle ses pleines lunes ?
La rouquine serra plus fort la main de Natalee.


« Qu'est-ce que je vais devenir ? »

*

Natalee nota mentalement les indications de la jeune femme. L'attitude du lycan avait une grande importance. Bien que cela ne fut pas contrôlé, la méthode qu'ils employaient pour mordre était propre à chaque loup-garou, et démontrait bien que l'homme – ou la femme – avait eu clairement l'intention de transformer Aely Strange.

« Je te remercie pour toutes ces indications. Aussi dérisoires peuvent-elle paraître, elles ont toutes une très haute importance. »
La félicita Natalee avec un sourire encourageant. Son sourire tressaillit légèrement lorsque la petite lui posa la question fatidique. Qu'allait-elle devenir ? Natalee n'avait pas vraiment de réponse à une question aussi vaste.

« Et bien... Il te faudra un peu de temps pour t'adapter aux changements à venir, mais tu reprendras le cours de ta vie. Même si tu ne le crois pas encore aujourd'hui, ça viendra, crois-moi. »

Bien sûr, Natalee omit volontairement de dire combien d'années elle avait perdu avant d'oser enfin vivre comme tout le monde, notamment en écoutant son cœur et en osant autre chose – sentimentalement parlant – que des histoires sans lendemain.

« Sainte Mangouste s'occupera des... papiers, et de prévenir la directrice de Poudlard. Elle ne te renverra pas de l'école, mais prendra des dispositions pour ta sécurité et celle des autres. Quant au reste... Et bien, si tu as besoin de quoi que ce soit, il te suffira de me prévenir. »

Natalee lâcha la main d'Aely pour fouiller dans la poche de sa veste, et en tira une carte de visite qu'elle tendit à la fillette.

« Voici mon adresse, tu peux m'envoyer un hibou, ou me rendre visite au ministère, quelle qu'en soit la raison. Je serai à ton écoute si tu désires discuter ou si tu te souviens de quoi que ce soit d'autre qui puisse servir à l'enquête. La prochaine pleine lune est dans deux semaines... si tu as peur de te retrouver seule, je serai là. »

Natalee se leva et ébouriffa gentiment les cheveux de la jeune fille, puis glissa les mains dans ses poches.

« Merci encore d'avoir bien voulu discuter un peu. Tu as beaucoup de courage. N'hésite pas à reprendre contact avec moi, tu n'es pas toute seule. »

Avec un dernier sourire, l'auror se retourna et quitta la chambre d'hôpital.

*

Aely regarda la porte se refermer avec un petit pincement au cœur. Elle avait vraiment eu l'impression d'avancer durant le moment qu'elle avait passé avec la jeune femme, et la voir partir la rendait un peu triste. Elle tourna la carte de visite qu'elle tenait dans la main et déchiffra l'inscription.

Natalee Sky Unity Shevelin.
Auror.
22 The butts,
Londres district Hounslow

Elles auraient l'occasion de se revoir, la rouquine le savait.
Elle glissa ses bras le long de son corps et trouva avec stupéfaction un sachet de friandises chocolatées enfouit dans un pli du drap. Elle les mangea avec délice en pensant à sa sortie prochaine. La petite s'endormit comme une masse quelques minutes plus tard en se promettant de ne plus agresser d'infirmières jusqu'aux lendemain.


*

« Bravo ! Maîtresse Aely est vraiment très forte ! Renn est très impressionnée ! »

L'elfe battit des mains en regardant la fillette tourner sur elle-même à vive allure dans le jardin. La voir de nouveau sur pied, joyeuse et souriante, quoique un peu amaigrie, la remplissait d'un immense bonheur.
Aely, après sa sortie de l'hôpital, avait passé trois jours enfermée dans un silence mélancolique, mangeant vraiment très peu. Puis, elle s'était levée, et avait fait comme s'il ne s'était rien passé. Au début, la rouquine avait eu un peu de mal à marcher, mais à force d'entraînements, elle avait maintenant retrouvée tous ses réflexes. Il ne restait que deux jours avant la rentrée, et elle était absolument certaine que personne ne se rendrait compte de ce qui lui était arrivé. Sauf si elle se promenait en maillot de bain, ce qui était tout de même peu probable.
La petite se laissa tomber dans l'herbe, les bras en croix, et se mit à rire aux éclats en se tenant les côtes, sous les grands yeux éberlués de Renn, la petite créature aux oreilles pointues.

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